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La taverne était bondée et tremblait d'un grand vacarme, mélange de rires, de fracas de verre et de raclement de chaises.
Galain mit quelques secondes avant de distinguer dans la foule l'homme mystérieux qu'il avait suivit. Il semblait chercher quelqu'un dans la foule et après quelques instants, il s'avança à pas rapide vers un homme immense et couvert d'une chevelure sombre. Galain le suivit rapidement, se faufilant à travers les corps et arriva à proximité des deux hommes.
"...pourrais trouver Finn Ereil?"
"Ne prononcez plus jamais ce nom! C'était un A..."
"Enfin, vous voyez! Il a été emmené par un contingent de trollocs il y a deux mois et j'ai repris l'auberge. Une très bonne affaire d'ailleurs!"
"Ah.."
Les derniers mots se perdirent dans la foule et Galain n'entendit rien. Faisant mine de chercher une table, il vit l'homme s'installer à une table et cru distinguer dans un éclair un reflet ; peut-être une hache ou une épée à large lame.
"Fin Ereil". Galain croyait avoir déjà entendu ce nom quelque part. Il ne savait plus trop. A la lumière brumeuse de l'auberge, il distinguait maintenant le visage de l'homme ; de long cheveux bruns, descendant jusqu'aux épaules, un visage singulier, il ressemblait à un de ses hommes du nord. Peut-être un frontalier. Que viendrait faire un frontalier dans la campagne proche de Cairhien ? Qui était cet homme qu'il cherchait ? Comment expliquer l'évidente frayeur de l'aubergiste lorsque son nom avait été prononcé ?
L'homme en était maintenant à sa quatrième chope de bière et avait le regard légèrement vague. Galain décida de s'approcher et d'engager la conversation - rien ne lui paraissait plus hostile ici que la solitude et une espèce de sentiment de fraternité le liait avec cet inconnu. Il s'approcha de la table et dit :
Après avoir conféré quelques instants près de la fenêtre, les deux jeunes gens revinrent vers Mélisande qui les attendait patiemment tout en les observant d'un air assuré.
-Alors vous avez décidé de me suivre à Cairhien ?, demanda-t-elle.
La jeune femme hocha la tête, et son compagnon n'ajouta rien.
-Parfais. Nous partirons donc demain matin. Je tiens à être à Cairhien le plus tôt possible. Maintenant, voyons donc ensemble comment prévenir Elessar. Avez-vous convenu d'un signe de ralliement ? Lui avez vous donné un faux nom pour qu'il vous retrouve et en a-t-il fait de même ?
Elle interrogeait Demiandre comme un novice de la Tour. Ce qu'il était toujours, et elle l'y ferrai retourner de gré ou de force lorsque tout cela serait terminé. Alors en attendant, autant le traiter comme tel. Cela lui mettrait peut être un peu de plomb dans les oreilles...
HRP Effectivement je ne connais pas ton nom Demiandre, c'est modifié
Aelfinn de la PierreModo - Jury des Joutes - Conseil RPRelecteur
[HRP]Tu connais mon nom? Je suis pas sûr...[/HRP]
"Comme je vous ai dit, nous nous sommes quitté trop vite. Nos alias respectifs nous sont inconnus. Il nous a deposé ici par Portail, il doit donc savoir que nous sommes dans le coin. Le reste de la contrée n'est que plaines immenses mais vides. Se rendre dans cette ville était la solution logique. Quand à un signe, malheureusement non. Nous sommes donc isolés. Mais il fait parti de l'Ajah Verte. Ne peut on pas exploiter cette idée? Un signe distinctif des Verts devrait attirer son attention. Quelque chose qui semblerait banal. Un tissage de saidin permettrait de lui faire comprendre que c'est moi. Ou quelque chose d'autre.
Ne pourrait on pas écrire une lettre camouflée avec le Pouvoir, avec un faux message, cachant la vrai information?" Demanda t'il. "Cela doit être possible avec le Pouvoir. Savez vous Voyager?"
Alyn dessinait des formes sur la table avec la condensation dégoulinant du pichet à présent presque vide.
"Puis-je m'assoir à votre table ?"
Il releva les yeux, et vit un jeune homme mince aux cheveux châtain foncé et aux yeux noirs debout à côté de sa table. Il replongea son regard dans le fond de sa chope. "Si vous voulez." Puis, désignant la cruche posée à quelques pouces de sa main, il ajouta, "Il doit rester un peu de bière dans ce pichet, servez-vous. Je viens d'apprendre la mort d'un ami. Je bois à sa mémoire. Buvez-donc avec moi, il mérite qu'on se souvienne de lui." Alyn se recula pour lui faire de la place sur le banc et d'un geste l'invita à s'asseoir.
Mélisande renifla avec dédain lorsqu'elle appris qu'Elessar avaient laissé ces deux personnes sans leur laisser de moyen de le retrouver. Elessar était réputé être l'un des plus grands Aes Sedai de l'Ère. Une réputation bien usurpée dirait-on. Il n'avait pas pris la moindre précaution.
-Vous apprendrez, jeune homme, que chaque Ajah a ses signes caractéristiques qu'elle ne transmet qu'à ses membres. Vous le sauriez si vous étiez resté à la Tour. Je pensais également lui laisser une lettre où le véritable message serait camouflé par le pouvoir, et la confier à l'aubergiste, mais le manque de prévoyance d'Elessar Sedai nous conduit à improviser. L'aubergiste serait bien trop tenté d'ouvrir une lettre adressée à un homme dont nous ne savons même pas le nom, ou de nous prendre pour des Amis de la Lumière et nous faire suivre. Ce que ni vous, ni moi, ne désirons.
Rédigez donc votre lettre en langage codée, et nous la laisserons en évidence sous un tissage d'invisibilité quelque part dans l'auberge. C'est je le crains la seule solution.
Avez-vous de l'encre et de quoi écrire dans votre paquetage ? Sinon, j'en ai dans mes bagages, et l'aubergiste doit en avoir également.
Quand à moi, je vais m'assurer que le même problème ne nous arrivera pas.
Oui... Elessar avait agit de façon inconsidérée, mais elle n'avait pas à faire de même. Un tissage sur un objet leur appartenant lui permettrait de les retrouver où qu'ils soient. Elle les inspecta du regard afin de décider quel objet personnel ferait le mieux affaire.
"Si vous voulez... Il doit rester un peu de bière dans ce pichet, servez-vous. Je viens d'apprendre la mort d'un ami. Je bois à sa mémoire. Buvez-donc avec moi, il mérite qu'on se souvienne de lui."
Galain se posa sur le banc, au coté de l'homme. Autour, le brouhaha peu à peu perdait de sa force ; comme si la nuit, avançant, chassait de l'auberge toute agitation. Les murmures lentement faisaient place aux rires.
"J'ai perdu quelqu'un aussi...je le cherche..."
En disant ces mots, Galain vit surgir devant lui le visage rieur du ménestrel et sentit une grande solitude peser sur lui.
Aelfinn de la PierreModo - Jury des Joutes - Conseil RPRelecteur
Apres avoir emprunté l'écritoire de l'Aes Sedai, Demiandre se cala sur le lit pour rediger la lettre codée à l'attention d'Elessar. Il se demanda plusieurs fois si Elessar decrypterai un code dont il n'avait pas la clé. Il y expliquait qu'il se rendait à Cairhien, accompagné de Dame Faisani.
Après l'avoir rédigée, Demiandre tendit la lettre à Faisani pour qu'elle lise ce qui était écrit et qu'elle puisse la cacher. Alors qu'il repensait à ce qu'il se passait, il se souvint alors qu'ils n'étaient pas seuls, et se demanda ce que penserait Faisani de Taenad, ou ce que penserait Taenad s'il l'abandonnait ici sans rien lui dire...
J'ai déjà assez de soucis comme cela avec Durnik pour ne pas non plus me mettre un homme aux yeux couleur d'or à dos.
"Dame Faisani, il faut que je fasse quelque chose avant de partir. Je prefere ne pas vous en parler maintenant au cas où je ferais choux blanc. Mais je vous expliquerai tout à votre convenance à mon retour."
Il se dit qu'il n'aurait jamais du ajouter "à sa convenance" dans son discours, mais il ne pouvait pas risquer l'anonymat de Taenad aux mains d'une Aes Sedai.
Il sortit de la chambre après avoir recuperé quelques unes de ses armes qu'il planqua dans ses manches et ses bottes. Il prit sa cape pour lutter un peu contre le froid nocture et descendit les escaliers pour sortir de l'auberge. Il ne savait pas ou se trouvait Taenad, mais il avait dit qu'il irait dans la première auberge qu'il trouverait en entrant dans la ville du coté nord. C'est donc vers la bas que comptait se diriger Demiandre. En passant dans la salle commune, il entendit des rires et des rebuffades, des cris et des mots prononcés sous la barbe, et vit une foule bien plus importante qu'a son retour de diner. Sur un banc, deux jeunes hommes discutaient, tranquilles mais tendus, avec un pichet de bière devant eux et des tetes d'enterrement. Un groupe de guerriers barbus avec des vetements en charpie chantaient des chansons paillardes, tandis que des marchants aux yeux rouged finissaient de conclure des affaired avant d'aller se mettre au lit.
Demiandre sortit de l'auberge et s'engouffra dans la noire nuit de Tremonsien. Il ne voyait pas grand chose, mais le clair de lune eclairait les toits et baignait les pavés d'une douce lumiere blanche tres tenue. Il se dirigea vers le nord, les yeux et les oreilles aux aguets, un mauvais pressentiment le demangeant entre les homoplates
Mélisande opina du chef lorsque Demiandre quitta la pièce.
La lettre conviendrait. Bien sûr, son destinataire ignorait totalement qui était cette dame Faisani dont parlait le message. Devais-elle y ajouter quelque chose ? Elle hésita quelques secondes en tournant rêveusement la lettre dans sa main. Puis, elle la referma sans rien ajouter. Elle préférait rester dans l'anonymat. Elle ignorait déjà bien trop de chose encore sur cette histoire.
*Stupide fille, pensa-t-elle intérieurement. Quarante années d'exil ne t'ont donc pas suffit ? Sitôt ta pénitence terminée tu replonge dans une intrigue dont tu ne connais rien des enchevêtrements. Enfin...*
Elle reporta son regard vers la jeune fille et lui sourit maternellement.
-Et maintenant que nous sommes seules, Sara, si vous voulez ajouter quelque chose c'est sans doute le moment, avant que votre ami ne revienne. Je vous trouve bien silencieuse. Il ne vous a pas forcé à le suivre au moins ?
Tout en parlant, elle saisit la source. Sara portait une petite broche à son vêtement. Un bijou de faible valeur, mais auquel elle était sans doute attachée. Il ferait l'affaire. Elle canalisa un fin filet d'esprit sur le bijou. Désormais, elle serait capable de la suivre pas à pas où qu'elle aille. Restait à faire de même pour Demiandre. Il avait laissé là quelques armes, sur lesquelles elle appliqua le même tissage.
Satisfaite, elle lissa les jupes de son costume et sourit à nouveau à la jeune fille.
Le bras posé sur le rebord de la fenêtre du deuxième étage, un homme de noir vêtu observe avec attention la place plongée dans le noir. Cela faisait maintenant quelques heures qu'il était là. Il se posait beaucoup de questions sur les allers et venues de tous ces étrangers dans la même soirée. Un homme aux yeux jaunes, aussi déroutant que cela puisse être, un homme qui se veux discret mais pas suffisamment pour se cacher de lui, un couple étrange - un Tairen et une Andorane - une jeune femme voyageant seule, certainement Aes Sedai, ainsi que deux hommes qui semblaient perdus. Le Bon Gibier avait une clientèle diverse, et rien que ce groupe criait la suspicion. Le Tairen était ressorti de l'auberge et se dirigeait vers le nord. Où allait-il donc à cette heure tardive? Il se demanda s'il devait le suivre ou continuer à observer l'auberge.
Si mes instructions étaient plus explicites, je pourrais agir. Mais non.
Il se cantonna donc à la surveillance et resta dans son perchoir, et attendit dans l'ombre de la salle plongée dans le noir le retour du Tairen qui n'avait pas prit tous ses paquetages. Et puis certains détails le chiffonnaient... Notamment les rumeurs qui courent en ville sur la capture d'un Ami du Créateur. Cela avait-il une signification quelconque, où un simple hasard?
Ponya vit Demiandre quitter la chambre, la laissant seule avec l'Aes Sedai. Elle n'aimait vraiment pas ça, être en présence de ces personnes, capable aussi bien d'exploits que de vilénies...Comment savoir si la femme qui se tenait devant elle allait lui faire quelque chose ?
"Calme-toi, Ponya. Il n'y a rien à craindre. Enfin, j'espère..." pensa t-elle.
Elle vit que Dame Faisani lui sourit, mais un sourire maternel qui ne lui rappelait que trop bien sa défunte mère.
-Et maintenant que nous sommes seules, Sara, si vous voulez ajouter quelque chose c'est sans doute le moment, avant que votre ami ne revienne. Je vous trouve bien silencieuse. Il ne vous a pas forcé à le suivre au moins ?
Ponya attendit quelques temps, le temps de bien chercher ses mots. Elle vit la femme lisser ses jupes et lui resourir.
"Hum...Voyez-vous, loin de moi l'idée de vous offenser, mais je ne fais pas énormément confiance aux Aes Sedai. Mais je répondrais à votre question. Disons que je suis arrivée à un moment incongru et j'ai été, en quelque sorte, forcée de le suivre"
Elle buta sur le "forcée de le suivre." Elle n'avait pas eu le choix, oui !
Elle reprit :
"Cependant, il...m'intrigue. Donc, si je devais faire un choix, je continuerais de le suivre. Et si, en plus, ça me permet de faire ma quête..."
Elle maugréa. Elle en avait trop dit. Beaucoup trop dit.
"Idiote ! Elle n'a pas à savoir ce genre de chose !" se rouspéta t-elle.
Taenad attendait depuis quelques dizaines de secondes quand il entendit un léger bruit sur le bord de la place. Il pouvait s'agir d'un animal, un chat ou un chien errant, ou alors d'un homme essayant de se cacher. Il ne pouvait pas utiliser son odorat de là où il était, brouillé par les odeurs ambiantes et contre le la légère brise mais il lui semblait avoir entendu des bruits durant sa marche à travers les rues de Trémonsien. Peut-être était-ce l'homme étrange qui avait fait irruption dans sa chambre quelques temps plus tôt ? Allait-il essayer de se venger ? Après tout, si c'était lui alors grand bien lui fasse de se promener ainsi en pleine nuit … tant qu'il ne l'approchait pas de trop près, il pouvait bien le suivre si ça l'amusait. Enfin, dans le doute, il valait quand même mieux être prudent. Restant attentif aux moindres bruits alentour, il concentra cependant son attention sur la fenêtre où la jeune femme était apparue. Le frère-loup était maintenant sûr de ne pas s'être trompé car le tairien l'avait rejoint. Ils ne semblaient pas en danger, discutant un moment. Taenad se déplaça donc vers le bord de la place, s'abritant dans l'obscurité d'une arcade tout en gardant la fenêtre en vue. La femme tourna la tête dans sa direction suivie de peu par l'homme, , sans doute attirés par le mouvement, mais aucun des deux ne sembla le voir. Taenad étouffa un juron, visiblement il s'était inquiété pour rien et il avait maintenant l'air fin à se promener sous leur fenêtre en pleine nuit.
Il était en pleine réflexion sur ce qu'il allait faire ensuite, hésitant entre pénétrer dans l'auberge ou rentrer se coucher dans la chambre qu'il avait louée pour la nuit quand un bruit le fit se tapir un peu plus dans l'obscurité autour de lui. Un homme s'avançait sur la place, cherchant visiblement à être discret, il se fondit à son tour dans l'ombres des bâtiments entourant la place mais les yeux du frère-loup n'avaient aucun mal à le distinguer. Peu après un autre homme s'avança sur la place, faisant le tour du lieu, visiblement à la recherche de quelque chose. Les deux hommes étaient-ils liés ? L'odeur du dernier arrivant, portée par le vent, indiquait au shienaran qu'il était nerveux et visiblement fatigué également, mais c'était difficile d'être sur sans s'approcher plus. Semblant avoir trouvé ce qu'il cherchait, il s'avança rapidement vers l'auberge dans laquelle il pénétra. Peu après, le premier homme le suivit à l'intérieur. C'était suffisamment étonnant pour attirer la curiosité du frère-loup. Le premier homme n'avait pas vraiment l'air d'un guerrier mais son comportement laissait clairement douter de ses intentions. Encore que s'il avait dû attaquer l'autre, il l'aurait sans doute fait dehors, dans l'obscurité.
Taenad était en pleine réflexion, se demandant s'il devait entrer dans l'auberge pour avertir l'homme nerveux du manège de l'autre … cela pouvait lui donner une raison d'entrer et ainsi contacter le tairien... C'est le moment que choisit ce dernier pour sortir de l'auberge, s'enfonçant dans les rues sombres de Trémonsien. Que cherchait-il ? Surtout à cette heure tardive de la nuit...Taenad commença à le suivre de loin, utilisant son flair et sa vue perçante pour le pister. Il n'aimait pas cet environnement urbain, mais son instinct de chasseur se réveillait, le poussant à traquer sa cible. Il se rapprocha ainsi petit à petit, il avait envie de surprendre le tairien tel un prédateur bondissant par surprise sur sa proie. Cependant, il se rappela que l'autre était capable de canaliser, et que ce n'était peut-être pas une bonne idée de faire peur à ces gars là... Il étouffa donc un grognement avant de s'avancer bien en vue dans la rue où ils étaient. De là, il s'adressa à l'homme qui continuait d'avancer à une quinzaine de mètres devant lui.
Aelfinn de la PierreModo - Jury des Joutes - Conseil RPRelecteur
"Tu cherches quelque chose Tairien?"
Demiandre sursauta visiblement, et saisi la Source en se retournant. Il se rendit compte ensuite qu'il connaissait cette voix, et qu'il reconnaissait l'homme qui avancait rapidemenr mais discretement dans la rue. Demiandre se relaxa et repondit à Taenad d'un ton mesquin
"Le quelque chose m'a trouvé, semble t'il... Que fait tu donc là, Shienaran?" En appuyant bien sur le mot. "Il me semblait t'avoir dit de ne plus m'appeler ainsi. Enfin bref. Je te cherchais. Il faut qu'on parle de certains... changements de programmes. Viens"
Ils s'enfoncerent donc dans la nuit et Demiandre lui raconta - sans rentrer dans les details - son entrevue avec Melisande. Et surtout de sa proposition
"Que decide tu? Veux tu nous accompagner ou veux tu poursuivre ton chemin des maintenant? Nous avons pris nos precautions pour qu'Elessar nous retrouve où que nous allions. Le choix est tiens"
Le regard un peu vague, Alyn lui répondit :
"Je viens du nord, près de Canluum. Cela fait plusieurs semaines que je cours les routes. Maerin voulait que je remette une lettre de sa part à un ami, mais quand je suis arrivé, il était mort depuis longtemps. Tout ce chemin pour rien! Elle qui comptait sur moi! C'est drôle, la vie, parfois." Alyn laissa échapper un petit rire, "Enfin, je dois avoir trop bu, ne faites pas attention à ce que je dis, c'est la fatigue qui parle, d’habitude, je ne suis pas aussi pessimiste…" Et au lever du soleil, je reprends la route. D'ailleurs, je n'ai pas encore cherché de chambre. Une écurie ou une meule de foin suffira. J'ai longé un champs en arrivant, ça fera l'affaire. Ce ne sera pas la première fois que je dors à la dure, et il fait bien plus froid au Kandor.
"Quand j’étais petit, mes oncles me contaient des histoires, pour m'endormir. Ils parlaient d’une époque lointaine, quand le monde était différent. Ça vous arrive aussi de rêver d’un monde meilleur? "
Un mur? et alors, il est ou le problème? Hop par dessus
Juste après avoir quitté du regard l'homme loup, Sordon vit une porte s'ouvrir. Tout de suite, une silhouette humaine se découpa dans l'encadrure et disparut à l'intérieur. Quelques secondes plus tard, un deuxième homme entra dans la même auberge.
Grâce à la lumière sortant de la porte, Sordon put voir l'enseigne de l'auberge, car c'en était une. "Au Bon Gibier". Toutefois, il était incapable de comprendre l'écriture, mais l'image était assé explicite.
Trouvant bizarre que deux hommes n'ayant visiblement rien en communs entre dans la même auberge en plein milieu de la nuit surprit Sordon, mais sans plus. Alors que la porte se refermait, il tourna la tête en direction de l'homme loup. Celui-ci n'était plus au milieu de la rue! Se maudissant intérieurement de s'être laisser distraire Sordon regarda attentivement autours de l'endroit ou l'homme se tenait quelques instant plus tôt.
Bien que gêné par l'obscurité il finit par le trouver sous les arcades bordant la place.
Ce dernier était immobile et semblait réfléchir.
Alors que du coin de l'œil Sordon vit la porte de l'auberge se rouvrir, inondant la place de lumière devant l'auberge, un homme sortit de cette dernière.
Au même moment, L'homme loup, visiblement surprit, se révélât suivit l'inconnu et le héla sans discrétion.
- "Tu cherches quelque chose, Tairien ?"
Sordon su que sa chance était arrivée. Il allait enfin apprendre ce que l'homme loup faisait ici. Il nota également au passage que le deuxième homme était Tairien.
- "Le quelque chose m'a trouvé, semble t'il... Que fait tu donc là, Shienaran?" En appuyant bien sur le mot. "Il me semblait t'avoir dit de ne plus m'appeler ainsi. Enfin bref. Je te cherchais. Il faut qu'on parle de certains... changements de programmes. Viens"
L'homme répondit au "loup Shienaran" puisque apparemment, ce dernier en était un. Une information de plus pour Sordon. De plus, le Tairien n'aimait pas être nommé de la sorte, révélant qu'il avait tout intérêt à cacher ses origines. Probablement suit à un crime, ou alors Sordon était tombé sur une affaire vraiment louche. Ou encore les deux à la fois!
De plus l'homme parla de "programmes" révélant qu'ils n'étaient, tout comme Sordon s'en doutait, pas de simples voyageurs.
Alors que les deux hommes recommençait à s'éloigner Sordon refit en sens inverse le chemin qu'il avait prit pour venir se cacher dans le stand de la bijouterie.
Et de retour au carrefour, il entendit l'homme de l'auberge parler au Shienaran, malheureusement, il avait raté un petit bout de la conversation…
- "…qu'on remontait dans les escaliers, on a été surprit par une Aes Sedai avec qui nous avons parlé et qui semble disposée à nous aider à retrouver Elessar. Nous avons décidé que de se rendre à Cairhien serait plus sûr que de rester ici.
Que décides-tu? Veux-tu nous accompagner ou veux-tu poursuivre ton chemin des maintenant? Nous avons pris nos précautions pour qu'Elessar nous retrouve où que nous allions. Le choix est tiens"
Ce discourt donna à Sordon bien plus d'information qu'il en attendait. Il y avait donc une Aes Sedai dans l'auberge, le groupe allait se rendre à Cairhien et trempait probablement dans une histoire pas très nette.
Sordon Avait entendu parler d'Elessar. il se rappelait d'une histoire disant que ce dernier était capable de voler aussi improbable que cela puisse paraitre. Mais en revanche il ne parvenait pas à se rappeler ou il avait entendu parler de lui. Il lui semblait vaguement avoir entendu parler de lui comme d'une sorte de légende à une époque déjà assé lointaine.
Avant que le Shienaran ne puisse donner sa réponse au Tairien, Sordon s'avança et dit :
- "Je vous ai entendu mentionner Elessar, j'ai déjà entendu parler de l'Aes Sedai volant, ce que vous cherchez avec un homme sorti des légendes pour enfants, je ne sais pas, mais je crois que je pourrai vous aider! Mais pardonner mon impolitesse, Mon nom est Sordon, je suis un homme plein de ressources et je crois que vous avez bien besoin d'aide.
Quand à toi frère des loups, je te prie de bien vouloir m'excuser pour mes manières de tout à l'heure.
Tairien, entre collègues d'infortune, je crois que nous allons avoir beaucoup de choses à partager.
Et à propos de l'aide que je pourrais vous apporter, j'ai entendu que vous alliez vous rendre a Cairhien. J'en vient justement, et je peut surement vous faire partager mon expérience de la ville."
Sordon souhaitait tester l'homme, pour voir si c'était un voleur en fuite comme aurait pu le laisser suggérer sa réaction face à son origine. C'est pourquoi il avait utilisé la formule "collègues d'infortune" que son défunt maitre de l'art de voler lui avait enseignés comme étant un signe de reconnaissance universel des voleurs.
Tout en espérant que sa subite apparition ne froisserait pas un étranger et un homme-loup déjà énervé quelques moments plus tôt.
Sorti du bâtiment, l'homme s'était décidé à suivre le Tairen. Ou plutôt, à suivre les suiveurs. Il se passait des choses étranges. Alors qu'il avancait à pas feutrés dans les rues desertes, il entendit de plus en plus clairement les voix de deux personnes.
Certainement le Tairen et l'homme aux yeux étranges pensa t'il en repensant à la couleur déroutante des iris qu'il avait apperçu.
"Que décides-tu? Veux-tu nous accompagner ou veux-tu poursuivre ton chemin des maintenant? Nous avons pris nos précautions pour qu'Elessar nous retrouve où que nous allions. Le choix est tiens" Entendit-il.
Il ne savait pas quoi faire de cela. Continuer selon les instructions, ou faire un rapport. Il savait où ils allaient. Il ne devrait pas être difficile de les retrouver à Cairhien. La ville est grande, mais les sources d'informations très nombreuses. Extremement étendues. Cependant, il prefera garder cette piste chaude plutôt que de la laisser filer sans la certitude d'une destination. Il y avait trop à perdre.
Il n'avait pas le temps de donner suite à ses idées que l'autre homme s'avanca et commença à parler. Il connaissait déjà l'homme aux yeux jaunes, et accosta étrangement le Tairen.
"Collègue d'infortune"? Cela ressemble à un nom de guilde de mendiant...
L'homme cherchait visiblement à les convaincre de le laisser les accompagner à Cairhien. Les intentions derrière les mots étaient-elles sincère, c'était une bonne question. Il en doutait très franchement. Mais la curiosité peut parfois pousser à d'étranges actions...
"Je viens du nord, près de Canluum. Cela fait plusieurs semaines que je cours les routes. Maerin voulait que je remette une lettre de sa part à un ami, mais quand je suis arrivé, il était mort depuis longtemps. Tout ce chemin pour rien! Elle qui comptait sur moi! C'est drôle, la vie, parfois."
Il laissa échapper un petit rire.
"Enfin, je dois avoir trop bu, ne faites pas attention à ce que je dis, c'est la fatigue qui parle, d’habitude, je ne suis pas aussi pessimiste…"
Il resta silencieux un instant puis ajouta :
"Quand j’étais petit, mes oncles me contaient des histoires, pour m'endormir. Ils parlaient d’une époque lointaine, quand le monde était différent. Ça vous arrive aussi de rêver d’un monde meilleur? "
Galain croyait voir dans la détresse de cet inconnu le double de son propre désarroi ; partit seul à l'aventure à la recherche d'un homme dont il ne connaissait même pas le nom et qui lui avait tout apprit, sans pistes à suivre sinon cet espèce d'intuition étrange et la certitude qu'il était toujours en vie. Contrairement à son habitude, que ce fusse l'effet de l'alcool qu'il venait de boire ou de la curieuse sympathie qu'il avait pour cet homme, Galain ne calcula pas ses mots.
"Parfois...souvent à vrai dire. Mais, je crains que rien dans les époques lointaines ne nous console vraiment de celle-ci...parfois je crois que tout est toujours trouble et que seul les histoires au bord du lit gardent en elles quelque chose de vrai..."
Un long silence s'installa entre les deux hommes, un long silence que seul comblait le bruissement des voix autour.
"Mais j'ai du abuser de la bière moi aussi, dit-il en souriant, je crois comme vous que je cherches quelque chose qui ne se trouve pas...comment allez-vous faire pour votre lettre ?" Après un instant de silence, et sans savoir pourquoi, il ajouta : "Votre Maerin n'est pas du genre à accepter les échecs, je me trompe ?
"Mais j'ai du abuser de la bière moi aussi, dit l'étranger avec un sourire, je crois comme vous que je cherche quelque chose qui ne se trouve pas...comment allez-vous faire pour votre lettre ?"
Après un instant de silence, il ajouta: "Votre Maerin n'est pas du genre à accepter les échecs, je me trompe ? "
Non, il n'a vraiment pas le moral non plus, lui. Je me demande depuis combien de temps il cherche cette personne. Et qui est-elle? Et lui?
"Non en effet, elle risque fort de ne pas apprécier!"
Un large sourire illumina son visage, à l'idée de la remontrance monumentale qui l'attendait. Maerin était encore loin et l'alcool très proche. Et puis, ça ferait du bien de retrouver une personne en qui avoir confiance, même si c'était pour se faire engueuler. Ou pas. Elle se contenterait de le regarder, et lui se sentirait tout petit dans ses bottes, lui faisant sentir qu'il n'était pas à la hauteur, qu'on ne pouvait compter sur lui.
"Mais une seule chose à la fois. Ce soir, je vais aller dormir et demain, j'irai acheter des provisions avant de me remettre en route. Ensuite, il sera encore temps d'aviser."
Après un temps de silence, il ajouta, sur un ton plus sérieux, "En fait, je ne sais pas encore ce que je compte faire exactement." Et puis, je ne voudrais pas qu'il en apprenne de trop, tout de même. Je n'aurais pas dû boire autant! Essayons de détourner discrètement la conversation. "Vous avez une piste pour retrouver votre ami? Au fait, quel est votre nom? Et celui de la personne que vous voulez retrouver? Ainsi, si je le rencontre, je pourrai lui dire que vous le cherchez."
A ce moment, Alyn se rendit compte que son interlocuteur ne désirait peut-être pas que sa "proie" sache qu'elle était traquée et que sa tirade pourrait avoir des airs d'interrogatoire.
"Pardonnez-moi, je ne me suis pas présenté. Alyn Sekoru, fermier et voyageur, pour vous servir." Ce disant, il se leva et tendit une main calleuse vers son compagnon. "Excusez-moi, je n'ai pas voulu être impoli. Votre passé vous appartient, vous n'êtes pas obligé de le partager avec le premier inconnu venu."
Aelfinn de la PierreModo - Jury des Joutes - Conseil RPRelecteur
Des ombres sorti une ombre. Demiandre commencait à se dire qu'il y avait trop de monde dans cette ville. Il saisit la Source une nouvelle fois, au cas où.
"Je vous ai entendu mentionner Elessar, j'ai déjà entendu parler de l'Aes Sedai volant, ce que vous cherchez avec un homme sorti des légendes pour enfants, je ne sais pas mais je crois que je pourrai vous aider! Mais pardonner mon impolitesse, Mon nom est Sordon, je suis un homme plein de ressources et je crois que vous avez bien besoin d'aide Quand à toi frère des loups, je te prie de bien vouloir m'excuser pour mes manières de tout à l'heure Tairien, entre collègues d'infortune, je crois que nous allons avoir beaucoup de choses à partager Et à propos de l'aide que je pourrais vous apporter, j'ai entendu que vous alliez vous rendre a Cairhien. J'en viens justement, et je peux surement vous faire partager mon experience de la ville."
Demiandre se demanda s'il ne fallait pas se debarasser de lui. Il interrogea Taenad du regard qui semblait lui repondre que cela n'en valait pas la peine. Demiandre se demanda ce que ce voleur voulait. Le code de collegue d'infortune était connu parmi les voleurs, mais jamais usité hors des cercles professionels. L'utiliser ainsi avec Taenad à coté... Qui etait donc cet homme?
"Où l'as tu rencontré?" Dit il en s'adressant à Taenad. "Tu semble avoir de bien étranges frequentations, dis-moi!" Ajouta t'il avec un demi sourire.
Il regarda l'homme - Sordon avait il dit s'appeler - et lui dit
"Trêve de plaisanterie. Que veux tu donc? Pourquoi nous suis tu et pourquoi nous ecoutes tu? Tu parles de politesse, mais la plus elementaire d'entre elle est de respecter la vie privée. Ce que nous faisons et où nous allons est notre affaire, et nous n'allons pas quelque part où nous auront besoin d'un guide touristique. Viens Taenad, retournons à l'auberge"
Il ne savait que penser de l'homme. Etait il fou ou juste impulsif? Croyait il qu'ils alaient lui faire confiance, alors qu'il debarque devant eux en pleine nuit, apres les avoir epiés? Il n'avait peut-être plus toute sa tête. Il se tourna vers Taenad pour savoir ce qu'il en pensait. Il ne lui faisait en tout cas absolument pas confiance.
La jeune femme qu'avait Mélisande sous les yeux étaient méfiante. Un comportement courant devant une Aes Sedai. Pas que Mélisande puisse l'en blâmer, loin de là.
Mais son discours était loin d'être inintéressant. "Forcée" de suivre son compagnon ? Qu'avait-elle donc surpris ? Ou qui donc les poursuivait, pour qu'elle ait été ainsi embarquée dans une histoire qui ne la concernait pas ? Mélisande décida de ne pas poser la question. Elle le découvrirait bien assez tôt, après tout. Autre chose la titillait cependant.
-Je comprend que cet homme vous intrigue. Même si j'utiliserai plutôt le mot "exaspérer" pour ma part.
Elle émit un petit rire complice.
-Ces hommes... Qu'on les aime ou qu'on les déteste, on finit toujours par les suivre. Curiosité, amour ou haine sont autant d'aimants nous rattachant à eux. Quel que soit leur âge, ils restent de grands enfants, mais que ne ferait-on pas pour eux ? Ce n'est pas vous qui me contredirez, ai-je tord ?
Mélisande élargit encore son sourire, des étincelles d'amusement brillant dans ses yeux. Toujours sur le ton d'une conversation amicale, elle continua à parler, cherchant à moitié à étourdir la jeune fille pour obtenir des réponses.
-Mais vous parliez de quête ? De quoi s'agit-il donc ? Vous ne m'avez pas franchement l'air d'une évaporée cherchant à obtenir la gloire en se lançant dans un défi idiot comme l'un de ces grands benêts d'hommes.
Taenad écoutait le tairien raconter sa soirée qui semblait avoir été presque aussi agitée que la sienne. Une Aes Sedai ? Il devait donc bien s'agir de la femme qu'il avait senti canaliser. Et Demiandre lui proposait de les accompagner à Cairhien. Cela n'arrangea pas l'humeur du frère-loup, il n'aimait pas les villes et encore moins les Aes Sedai. Il avait déjà dû venir à Trémonsien poussé par l'un d'eux et maintenant il devrait aller à Cairhien ! Et avec UNE Aes Sedai en plus … il se rappelait d'expérience que les femmes de la Tour Noire étaient souvent pire que les hommes. Qu'allait-il faire si elle s'avérait être liée de près ou de loin aux Noirs Manteaux, ou s'ils devaient en croiser certains, une fois dans la capitale, il n'était pas sur de pouvoir se retenir de les tuer sur place. Et cette femme allait surement lui poser des questions sur ses yeux, sur ses capacités, sans doute sur ses armes aussi … les armes forgées par le pouvoir n'étaient pas choses courantes, surtout quand elles étaient aussi "originales" que les siennes. Il était hors de question qu'il se mette en danger ! Et pourtant, encore une fois il éprouvait une certaine réticence à laisser partir cet homme et cet femme qu'il ne connaissait pourtant même pas un jour plus tôt. Cela le troublait, allant à l'encontre de tout ce qu'il pensait être depuis ces dix dernières années.
En pleine réflexion, il se raidit en entendant le bruit de pas se rapprochant. Taenad reconnut l'odeur de l'intrus qui avait pénétré dans sa chambre un peu plus tôt, mais il ne se détendit pas pour autant. L'homme l'avait donc bien suivi, il devait vraiment avoir quelques talents pour avoir réussi à rester aussi discret malgré l'attention du frère-loup. Il sentit le canalisateur saisir la Source alors qu'il se retournait vers l'inconnu, le fixant d'un regard doré, glacial. Il lui avait laissé une chance de repartir vivant et l'autre l'avait suivi et revenait maintenant à la charge. Tandis qu'il écoutait les paroles de ce dénommé Sordon, Taenad ne laissait transparaitre aucune émotion, fixant toujours l'autre sans rien dire. Il sentit le regard de Démiandre se poser sur lui un moment, son odeur indiquant l'anxiété et une légère pointe de curiosité. Il se retourna un instant vers le tairien pour lui indiquer d'éviter de faire quelque chose d'inconsidéré. Il lui avait semblé entendre d'autres bruits de pas un peu plus éloignés peu de temps avant, et il voulait à tout prix éviter une démonstration du canalisateur qui pourrait s'avérer gênante à expliquer.
"Où l'as tu rencontré? Tu semble avoir de bien étranges fréquentations, dis-moi!"
Une pointe d'amusement dans l'odeur du tairien ? Mais noyée dans celle plus prononcée de l'incompréhension et de l'appréhension. L'autre homme, en revanche, dégageait étonnamment la même odeur neutre que précédemment.
"Trêve de plaisanterie. Que veux tu donc? Pourquoi nous suis tu et pourquoi nous écoutes tu? Tu parles de politesse, mais la plus élémentaire d'entre elle est de respecter la vie privée. Ce que nous faisons et où nous allons est notre affaire, et nous n'allons pas quelque part où nous auront besoin d'un guide touristique. Viens Taenad, retournons à l'auberge"
Taenad ne bougea pas pour autant, fixant toujours l'arrivant. Il ne savait vraiment pas quoi faire, son instinct lui disait de tuer l'autre sur place, que ça résoudrait ses ennuis. De plus, en revenant ainsi après leur dernier combat, Sordon le défiait. Il avait été repoussé précédemment, il avait perdu leur combat, il aurait dû partir la queue entre les jambes et ne pas se remontrer de si tôt devant le vainqueur ! Enfin ça se serait passé comme ça entre loups, mais les hommes sont différents, il ne comprennent rien, ils compliquent tout. Il lutta contre cet instinct qui le poussait à finir ce qu'il avait commencé plus tôt dans la chambre. Il serra les poings pour empêcher ses mains de se saisir des armes dans son dos. S'il avait incité Demiandre à ne pas utiliser le Pouvoir contre l'intrus quelques secondes plus tôt, ce n'était pas pour céder lui même à la tentation d'un combat à mort. Taenad se rendit compte que sa mâchoire était crispée, il se retourna vers Demiandre.
J'ai eu vent de ta nouvelle amie, et j'étais venu vérifier que vous n'étiez pas en danger. Visiblement, ce n'est pas le cas, et ce même si d'autres - Il insista légèrement sur le mot "autres", espérant que le tairian comprendrait qu'il y avait peut-être encore d'autres inconnus que ce Sordon dans le coin - amis semblent vouloir se joindre à vous. Je pense que je vais rentrer me coucher. Maintenant que je sais où vous êtes descendu, je reviendrai te dire si je vous accompagne ou non demain. Tu as une idée à quelle heure vous comptez partir ?
Enfin, si les Aes Sedai n'avaient pas changé depuis ces dix dernières années - et il y avait vraiment très peu de chance que ça soit le cas - il aurait plutôt dû dire "à quelle heure Elle a prévu que vous partiez ?". Il était hors de question qu'il suive la même piste que l'une d'entre elles, c'était bien trop dangereux, surtout aussi peu de temps après avoir échappé à un lige qui semblait le connaître … il se demanda un moment ce qu'était devenu Airin et s'ils s'étaient vraiment connus quand il était plus jeune, sa mémoire était encore assez floue sur ces années là. Mais ce dont il était sur, c'est que ses quelques souvenirs le poussaient à fuir les Aes Sedai. Il avait besoin de réfléchir, besoin de comprendre ce qu'il faisait là et comment il en était arrivé là. Il lui fallait trouver pourquoi après dix ans de solitude, il s'était retrouvé à côtoyer autant de nouvelles têtes en si peu de temps. Et surtout, il devait trouver pourquoi il sentait qu'il devait les accompagner. Il se retourna vers Sordon.
Quant à toi, je ne vois pas pourquoi je te ferai confiance. Je t'ai laissé vivre tout à l'heure. Mais sache que si je retombe sur toi avant le lever du jour, je n'hésiterai pas à me débarrasser de toi d'une manière ou d'une autre, quelle que soit cette dette que tu dis avoir.