La Pierre de Tear fait peau neuve ! L'aventure continue sur www.pierredetear.fr !
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Elann, je crois etre le premier a l'avoir mis sur ce topic Il doit y etre, si tu ne le trouves pas dans la journée je te le passe ce soir. Vu que là, trop de boulot, et trop d'exams Mais enfin bon, ce soir, et sur le chat hein !
Où et de qui je suis né ? Après tout peut importe... Quand je serai morte, quand mes os blanchis viendront rejoindre la terre dont je suis issue, qui se souviendra encore de moi ? Que serais-je pour toutes les générations à venir de plus qu’un nom oublié, un visage depuis longtemps effacé des mémoires ? Mais puisqu’il faut en passer par là, je vais vous parler de moi... Du moins, je vais essayer...
Je n’ai pour ainsi dire pas connu ma mère, morte alors que je n’étais encore qu’une enfant pas encore en âge de tenir une lance. En fait tout ce dont je me souviens d’elle c’est sa voix... Une voix qui me fredonnait d’étranges et mélodieuses paroles dans des langues inconnues pour m’endormir le soir. C’était une menestrelle et tout ce qu’elle m’a laissé c’est le son de ses paroles qui me reviennent en mémoire quand je me sens seule. Je fus élevée par mon père, un fier Shae’en M’taal, dans le plus strict respect du Ji’e’toh.
La Terre Triple est un endroit dangereux et fascinant à la fois... Et si beaucoup d’adultes en ont peur, imaginez ce qu’il doit en être pour un enfant. Mais le désert ne m’a jamais inquiétée, je suis Aielle quoi qu’il arrive... Et il n’y a que dans cette étendue désertique, dépourvue d’eau, que je me sens bien.
J’eus une enfance insouciante, comme devrait l’être l’enfance de tout un chacun, jusqu’à un certain jour... J’avais dix ans et je m’en souviendrai toute ma vie. Il y eut une bataille entre deux clans rivaux, ce n’est pas une chose rare mais ce fut la première fois où je pris réellement conscience de ce que pouvait être une guerre. J’ai vu les hommes et les Far Dareis Mai se préparer, j’ai vu les lances se dresser et les shoufas s’abaisser, j’ai vu des ombres danser sous le soleil meurtrier... J’ai vu mon peuple danser, tournoyant en une ronde sanglante, sous la musique lancinante du fracas des lances, et mon cœur vibrait au rythme des attaques. Je crois que c’est ce jour là que j’ai compris que quoi qu’il arrive je ne pourrai partir d’ici, que je serai toujours inlassablement attirée vers cette terre inhospitalière et meurtrière qui coule dans mes veines et qui guide chacun de mes pas. Cachée derrière une dune, je regardais le combat comme si c’était un spectacle, et réellement c’en était un. La Danse... La Mort... C’est un spectacle dangereux mais qui dégage une sensualité et une force que l’on ne retrouve nulle part ailleurs, et je ne pouvais en détacher mes yeux... Puis certaines formes ont cessées de tournoyer et se sont affaissées au sol pendant que des lances se brisaient. Le sable s’est teinté de rouge, mais je regardais toujours... Et même quand j’ai vu mon père choir sur le sol meuble je n’ai pas fais un geste... De toutes façons il allait bien finir par se lever, ils allaient tous se lever, et la vie reprendrait comme avant... Mais il ne s’est plus jamais relever, et tant d’autres avec lui... Et depuis cette époque j’ai ressenti un funeste attrait pour la Danse ; il n’y a vraiment qu’une lance à la main que je me sens vivre, et depuis cette époque, qui me paraît si lointaine, je n’ai cessé de m’entraîner. Je n’ai pas pleuré, j’ai enfoui mes émotions tout au fond de moi et j’ai continué à vivre comme si de rien était. Mais ce jour-là, en comprenant que mon père resterait lâchement au sol dans cette position ridicule avec tout ce sang grotesque qui maculait son dos et sa main à jamais ouverte comme pour tenter d’attraper une dernière fois sa lance qui gisait, en miettes, à quelques mètres de lui, je me suis jurée que je ne finirai jamais comme ça. Moi aussi je Danserai, moi aussi je sentirai que ma vie ne tient plus qu’à la lance qui est au bout de ma main, comme une prolongation naturelle de mon bras, et à la terre sous mes pieds, mais je ne finirai jamais comme lui !
Et depuis cette époque j’ai passé tout mon temps libre à manier la lance et toutes les armes qui étaient à ma disposition, dansant dès que l’occasion se présentait, mais en sortant toujours victorieuse.
Je ressens un dégoût profond pour la guerre mais plus que tout c’est mon mépris pour la défaite qui me pousse à avancer. Je ne veux pas spécialement être la plus forte mais je ne pourrai accepter d’être un jour vaincue. Et si cela m’arrivait je pense que sans hésiter je me donnerai la mort plutôt que de subir une telle humiliation.
Les autres membres de mon clan s’occupèrent de moi, je n’étais alors plus qu’une orpheline vivant au crochet des autres et je ne pouvais le supporter. Je ne me plaignais pas mais gardant mes rancoeurs au fond de moi je me suis tue, préférant souvent répondre par le biais de ma lance. Chaque parole est une faiblesse qui en nous dévoilant laisse une chance à l’adversaire. La petite fille gaie et rêveuse a fait peu à peu place à une jeune femme renfermée. Mais jusqu’à présent j’ai toujours su me montrer forte quoi qu’il m’arrive.
Mes paroles rares étaient autant de flèches acérées qui, lancées avec justesse, frappaient l’adversaire en plein cœur. J’ai étudié et lu autant que je l’ai pu. Et au fil des années j’ai commencé à douter et à m’interroger, ce qui me fit m’éloigner encore plus de mes frères aïels... Je ne reniai pas mon clan mais je l’ai toujours ressenti différemment de mes compagnons.
J’ai beaucoup voyagé, toujours seule, pour tenter de trouver la paix avec moi-même, mais j’ai toujours fini par revenir dans le Désert d’où je viens. Mes idées arrêtées sur beaucoup de sujets m’ont values pas mal de Danses improvisées, mais je n’ai jamais cherché à penser autrement simplement pour plaire aux autres.
La Mort m’a prit mon père et ma mère alors que j’avais encore besoin d’eux, c’est pour ça que chaque jour je la traque et la défie. Chacune de mes victoires me conforte dans cette quête, dans ce jeu...
J’aime choque les gens, car j’aime les voir ensuite se remettre en question sur leurs propres idées et leur comportement. Le Ji’e’toh coule dans mes veines mais j’ai choisi de lui donner ma propre interprétation.
Libre et déterminée quoi qu’il arrive, je sais que la seule personne à qui je pourrai jamais me fier c’est à moi-même. J’ai depuis longtemps perdu foi en l’humanité et j’erre où ma lance me porte en tentant de réveillé un monde déjà mort...
merci...
Triste oui... mais la tristesse peut donner beaucoup de courage et de force à certaines personnes... et puis dans la tristesse il y a de la profondeur... plus que dans le bonheur je trouve....
Très joliment écrit Aldevir (et c'est un style d'écriture que je préfère ) et je trouve que tu as une très bonne capacité à transmettre des émotions. Bravo !
Bon.
Encore une psychopathe à ce que je vois...
Heureusement que je suis là pour mettre un peu de douceur dans ce monde de brutes.