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Voilà c'est fait !
Je vais me permettre de gribouiller un peu ce bon vieux grimoire..
Le sujet consistait à raconter un souvenir traumatisant de notre passé tout en mettant en évidence la façon dont notre vie en est restée marquée...on avait un texte de Michel Leiris dont on devait s'inspirer.
Copier-coller, voilà ce que j'ai raconté :
« Coupez votre jambon ! »
Je n’avais que 4 ou 5 ans lorsque je décidai de ne plus manger de jambon. L’on pourrait imaginer toute une histoire d’amitié entre une petite fille et un charmant goret rose qui finirait en chair à pâté…mais ce qui se passa ce jour-là fut tout à fait différent. Je fus, en fait, trop obéissante. Mes deux parents travaillant, je fréquentais la cantine scolaire plusieurs midis de la semaine. On portait son plateau suivant ce même trajet, allant des couverts aux plats, puis au dessert, et enfin à la table où l’on s’asseyait. Toutes ces actions étaient étroitement surveillées par une femme qui était, à mes yeux, le type même de la « maîtresse méchante ». Elle m’apparaissait aussi imposante qu’une statue dépourvue de toute chaleur humaine et à l’allure extrêmement sévère. Elle était la femme du directeur de l’école et professeur de la grande maternelle. Notre table était placée sous sa vigilance personnelle. Nous attendions tous l’autorisation de manger notre « jambon purée ». Je revois cette assiette presque entièrement occupée par la tranche de jambon déroulée. Madame D… nous dit, avant que nous puissions commencer : « Coupez vous-même votre jambon. » J’entreprenais donc ce dur labeur, que la couenne et les couteaux ronds ne facilitaient pas. La découpe de cette tranche en petits morceaux me demandait toute ma concentration et lorsque j’eus fini, c’est avec étonnement que je m’aperçus que les autres étaient déjà en train de manger. J’abaissai mon regard vers l’assiette, le dégoût dû se peindre sur mon visage : Tous ces morceaux dépareillés se mêlaient à cette couenne gélatineuse, gluante, collante, écœurante, dont le seul contact avec la langue donnait envie de vomir. Ma première réaction fut de jeter un coup d’œil dans les assiettes des autres, mais personne n’avait commis la même erreur. Puis ce fut vers Madame D…que je dirigeai mon regard, avec une boule dans la gorge, je me souviens bien de ce moment là. Ce fut la première fois que je me rendis compte que les adultes aussi pouvaient se tromper. La rage au cœur, les larmes aux yeux, je tentai de retirer le gras de chaque morceau ; mais la tâche se révéla quasiment impossible ! La honte que je pressentais, la raison humiliante pour laquelle je ne finirai pas mon assiette, les réprimandes certaines que je recevrai et la peur d’être forcée de tout manger m’effrayaient. Il me semblait impossible qu’elle ne l’eut pas fait exprès, pourquoi n’a t’elle pas pensé au gras ? Pourquoi les autres n’ont-ils pas obéit ? Toutes ces vaines questions ne m’aidèrent pas à finir le repas.
Je me rappèle m’être levée rapidement pour déposer mon plateau sur le tapis roulant et me réfugier dans la cour. Les jeux me permirent de ne plus penser à cet épisode. Ma nouvelle confrontation entre une tranche de jambon et moi eut lieu à la maison. Mes parents en avaient ôté le gras mais je n’y touchai pas. Lors de cette scène, des mots tels que : « caprice, bon jambon, rose, aimais, avant »sont restés dans ma mémoire. Par la suite, mon dégoût du jambon s’étendit à la viande de porc en général, puis sur tout autre viande comportant du gras.
Ce souvenir d’enfance est, je crois, le seul dont il me reste encore des traces. Premièrement, je fus littéralement terrorisée d’être forcée d’avaler tout ce gras, je me sentais seule et humiliée face à cette éventualité. Je ne pouvais pas concevoir l’idée que l’on m’obligea à faire quelque chose qui m’écœurait autant que cela. Deuxièmement, je n’avais jamais envisagé le fait que les adultes puissent se tromper, ne pas penser à tout et nous induire en erreur. L’image que je me faisais du maître d’école à cet âge, même si certains m’effrayaient, fut sérieusement altérée. Troisièmement, je me trouvais dans une position ridicule. Etre sage et obéissante ne suffisait donc pas. C’est l’obéissance aveugle dont j’avais fait preuve qui me perdit. La représentation que je me faisais de la vie en est restée marquée. Il arriverait d’autres moments où je me trouverai forcée de faire quelque chose de déplaisant, quelque chose de bien pire que d’avaler le gras de la viande et peut-être n’arriverai-je pas à m’en sortir aussi facilement. Je compris également qu’il est aisé de se montrer supérieur aux autres, d’embobiner, par des titres glorifiant( la femme du directeur) et des attitudes de chef, l’esprit de chacun. Ceci dans le but de pouvoir, par la suite, se faire obéir et respecter. La leçon que j’en tire est qu’il est indispensable de savoir prendre seul du recul afin de réfléchir et d’être dans la capacité de se positionner au même niveau que quiconque donnerait un ordre. Considérer les choses avec intelligence et logique ; ne plus jamais suivre comme un mouton…
EDIT Elann : j'ai passé le texte en justifié, ça fait plus propre
Alors, surtout ne vous gênez pas ! Dites moi tout ce qui ne va pas, orthographe, tournure de phrase, incohérence etc !! Je tiendrai compte de tous vos conseils !
There's something rotten in the kingdom of Blizzard...Chevalier du Haut Verbeex Responsable des CL / Membre du Conseil RP / Modérateur / Newser
Désolé mais je ne pense pas avoir assez de temps pour écrire de tels textes (c'est d'ailleurs l'une des principales raison de ma non-présence dans ce forum)), mais si je peux aider de temps en temps au niveau orthographique et peut-être aussi syntaxique, il n'y a aucun problème . Je prendrai beaucoup de plaisir à vous lire.
Gablebo, Chevalier du Haut Verbe pour vous servir.
There's something rotten in the kingdom of Blizzard...Chevalier du Haut Verbeex Responsable des CL / Membre du Conseil RP / Modérateur / Newser
Je me rappèle => "Je me rappelle" ;
je fus littéralement terrorisée d’être forcée d’avaler tout ce gras => "être forcé(e) à" me semble plus correct, mais c'est sans grande conviction. Cependant une chose est sûre : on se force à. J'en déduis que... ;
Il arriverait d’autres moments où je me trouverai => "...où je me trouverais", il faut du conditionnel après cet imparfait ;
et peut-être n’arriverai-je pas à m’en sortir => "peut-être n'arriverais-je...", même règle que précedemment ;
par des titres glorifiant => "des titres glorifiants", le participe présent est ici considéré comme un adjectif ;
La leçon que j’en tire est qu’il est indispensable de savoir prendre seul du recul afin de réfléchir et d’être dans la capacité de se positionner au même niveau que quiconque donnerait un ordre. => Pas facile cette phrase... mais c'est surtout la fin qui fait bizarre : je pense qu'un participe présent serait plus approprié que le conditionnel pour "que qiconque donnant/pouvant donner un ordre".
Comprends pas le post de Gab. Remarque ce n'est pas la première fois.
Sinon, moi j'aime bien le gras du jambon. Et ton texte aussi.
Au niveau de la construction :
Puis ce fut vers Madame D…que je dirigeai mon regard, avec une boule dans la gorge, je me souviens bien de ce moment là. Ce fut la première fois que je me rendis compte que les adultes aussi pouvaient se tromper
Je ne comprends pas bien... même si c'est explicité par la suite, cette phrase me semble un peu prématurée dans le premier paragraphe.
Et le terme "se tromper" d'après ce que tu décris après ne me semble pas approprié.
Tu écris ça parce que tu penses que la maîtresse aurait du savoir que tu ne savais pas couper ton jambon sans enlever le gras ?
En fait tu pensais l'adulte omniscient ?
ça mérite d'être un peu développé ici :
Deuxièmement, je n’avais jamais envisagé le fait que les adultes puissent se tromper, ne pas penser à tout et nous induire en erreur.
Ce n'est pas simple d'expliquer le raisonnement d'un enfant et ici je trouve que tu n'explicite pas assez à mon avis. D'autant que c'est l'aspect le plus intéressant de ton texte : comment, suite à cet incident, ton "raisonnement d'enfant" t'a amenée à une telle conclusion.
Sinon, perso, je n'aime pas beaucoup "premièrement", "deuxièmement", etc... je préfère des mots de transition comme "Ainsi", "Par ailleurs", "Enfin", etc...
M'enfin bon, tu fais bien comme tu veux. Personne ne te demande de te justifier. Et perso, ça m'interresse autant qu'un épisode de Derrick (warf nan, j'exagère... tu m'intéresses plus que Derrick quand même).
Désolé, mais te voir écrire que tu n'as pas "assez de temps", ça me fait doucement sourire.
Mais où est donc passé ton légendaire sens de l'humour ?
"Selon une théorie, le jour où l'on aura percé le dernier secret de l'Univers, celui ci sera remplacé par quelque chose d'encore plus complexe.
Selon une autre théorie, la chose c'est déjà produite, mais le monde était trop occupé pour s'en rendre compte".