La Pierre de Tear fait peau neuve ! L'aventure continue sur www.pierredetear.fr !
L'ancien site est a présent archivé pour la postérité et en mode "lecture seule". Vous pouvez consulter l'ensemble du contenu et des anciennes discussions du forum,
mais plus créer de nouveaux topics ni écrire de nouvelles réponses.
N'hésitez pas à rejoindre le Discord de la Pierre de Tear en cliquant ici: Discord Pierre de Tear
- L'équipe des Admins: Klian, Owyn et DS
[essai] La notion d'humanité devra t'elle être redéfinie ?
(Sujet créé par sylesis l 06/10/04 à 18:14)
Un essai que j'ai fait comme ca, pour le plaisir de réfléchir sur un sujet que j'aime beaucoups, l'humanité et l'hybridation avec la machine ( pas avec l'animal , cette fois ).
Des êtres en parti humains, en parties machines.
Des cyborgs.
De la science-fiction ? En fait non, cela existe déjà. A l'heure actuelle, il existe déjà des prothèses intelligentes. Des amputés de la mains sont parvenus à reconduire une voiture grâce à une prothèse électronique, d'autres parviennent à refaire bouger leur jambes paralysées grâce à une puce électronique. Il est donc vraisemblable que l'on voie apparaître dans les décennies à venir toute une gamme d'individus intégrant dans leur corps des éléments artificiels selon divers degrés, que ce soit par souci médicaux ou par passion. Lorsque cette intégration se fera de plus prononcée, une question sera inévitablement soulevée : devra t'on redéfinir la notion d'humanité ?
Cyborg : être à la fois cybernétique et organique. On pense généralement aux cyborgs comme à des êtres de science-fiction, et pourtant, on peut en croiser dans la rue. La médecine a travaillé sur cela et a permis à divers personne de retrouver une partie de leur mobilité perdue. Nous avons donc des cyborgs, à un faible niveau mécanique. Ces personnes sont elles toujours humaines ? Je pense que la question est dans ce cas trivial, car n'importe qui répondrait oui. Imaginons à présent des intégrations mécaniques plus importantes soient possible, ce qui sera le cas dans un futur plus ou moins proche. Imaginez maintenant une personne ayant non un mais deux bras mécaniques, voir également un pied artificiel ou plus encore. Cette personne est elle humaine ? Il y a 90% de chances pour que vous ayez également répondu « oui » et pourtant, ce n'est pas si simple : selon Descartes, si l'esprit influence de manière visible le corps, il ne faut pas oublier que le corps influence également l'esprit d'une certaines manières. On peut donc en déduire que lorsque le corps est altéré, l'esprit/l'âme est également changée. Dans ce cas, notre cyborg est il toujours humain tel que nous le définissons actuellement ?
A l'opposé, les intelligences artificielles sont pour l'instant incapable de se faire passer pour un être humain, ou alors avec difficulté. Étant donné la vitesse à laquelle l'informatique évolue, on peut toutefois supposer que le test de Turing ne sera bientôt plus qu'une formalité, et que les intelligences artificielles pourront être améliorer jusqu'à avoir une forme de conscience, d'humanité et d'agir de manière autonome de vivre sa propre vie.
L'homme se rapprochant de la machine, la machine se rapprochant de l'homme. La frontière est telle bien définie? Dans un tel cas, peut on à coup sûr dire « untel est une machine , untel est un être humain» ? Le livre 'Les androïdes rêvent ils de moutons électriques ?' de Philip K Dick laisse supposer que non. En effet, dans ce livre, un homme du nom de Tyrel est parvenu à créer un genre d'androïde ( le répliquant ) si semblable à l'homme que sa présence sur Terre est interdite afin d'éviter les troubles. S'il existe un test permettant de distinguer un être humain d'un répliquant, on se rend compte dans le livre que cela est de plus en plus difficile. D'ailleurs, le Dr Tyrel parle de ses créations en disant qu'ils sont plus humains que l'humain...
Un cyborg lui même aurait à un certain degré des difficulté à définir ce qu'il est. Dans la nouvelle Electric Poetess* que j'ai écrit, une jeune femme voit son système nerveux ( cerveau et moelle épinière ) transféré dans un corps androïde afin de compenser les effets d'une maladie. Si les débuts de sa nouvelle vie se passent sans soucis, les questions arrivent rapidement, et notamment une particulièrement humaine : qu'est elle ? Son esprit est celui d'un humain, mais son corps est du même acier que celui des robots servant dans les chantiers de construction, après tout...
Si à un certain niveau il devient impossible de déterminer l'humanité d'un être, la raison est vraisemblablement que la définition d'humanité n'est plus valide. A mesure que le monde évolue, il est concevable que la nature humaine évolue également. Quelle serait la nouvelle définition ? Je suis incapable de le dire et n'ai pas la prétention d'en donner une nouvelle, simplement de suggérer qu'elle pourrait être différente dans un futur plus ou moins proche.
Cependant, il peut être utile de rappeler certaines définition actuelles.
Humanité : « fait d'être humain; ensemble des êtres humains. »
Humain : « Est humain ce qui se rapporte à l'homme, Homo Sapiens Sapiens.»
Une autre approche de notre problème pourrait être non de changer la définition de l'humanité, mais plutôt de la compléter par une autre définition. Quel est l'élément, l'aspect d'une intelligence artificielle qui pourrait nous faire penser qu'elle est humaine, qui ferait qu'on lui attribut des éléments commun avec l'homme?
Sa capacité de s'auto-gouverner, son ego, la connaissance de sa propre identité. Dans Electric Poetess, j'ai introduit la notion d'androïdes sapients, tels l'homo sapiens sapiens: des entités artificielles mais capable de déterminer leurs actes de manière autonome, et capable de vivre leur vie de tout les jours à la manières des vrais humains. Le mot sapient signifie en latin « qui est sage », et par extension, « qui est doué de discernement » . La clé du problème de l'identité pourrait être là : ne pas chercher à tout regrouper sous un angle humain/machine, mais plutôt à factoriser les êtres humains et les entités que l'on pourrait rapprocher de l'humanité selon un facteur commun qui serait la capacité de jugement et d'agir de manière autonome. De plus, il est difficile de faire une distinction humain/machine car les deux notions ne s'opposent non sur un mais sur deux points : organique/artificiel et sapient/outil .
Dés lors, la distinction entre un cyborg presque complètement mécanisé et une machine devient évidente : l'un est sapient, l'autre non ; l'un est capable de faire ses propres choix selon des circonstances actuelles et des préférences personnelles, l'autre ne serait qu'un outil; l'un utilise, l'autre est utilisé.
Le point fort de la distinction de l'Homme est le discernement et la capacité de créativité. En effet, le problème de la machine anthropomorphe est que, pour l'instant, elle ne peut pas s'adapter à toutes les situations.
De même, la machine ne sait que ce qu'on lui a insérait à l'intérieur: ce qui pourrait sembler être de l'invention n'est que la réponse à un stimulus.
Le même problème se pose sur les animaux:
Penses- tu qu'il y a une différence entre Hommme et Animal? En clair es-tu d'accord avec la thèse de Descartes ou d'autres qui font une cission entre Homme et l'animal??
De même, la machine ne sait que ce qu'on lui a insérait à l'intérieur: ce qui pourrait sembler être de l'invention n'est que la réponse à un stimulus.
Pas sûr : il me semble qu'il y a des algorithmes d'apprentissage. Enfin, c'est Elann le spécialiste de l'IA, pas moi.
Pour ce qui est de la distinction entr el'homme et l'animal, je dois avouer que je n'y jamais vraiment réfléchis, et je ne connais pas les thèses des grands philosophes sur le sujet.
L'Homme est capable d'émotions, de sentiments, ce dont est incapable une machine. Une personne dont la plupart des organes seraient mécaniques mais qui aurait toujours son esprit, serait toujours un être humain.
Pour moi l'Homme est un animal, un peu plus évolué, pas toujours plus intelligent que les autres.
Pour ce qui est de la distinction entr el'homme et l'animal, je dois avouer que je n'y jamais vraiment réfléchis, et je ne connais pas les thèses des grands philosophes sur le sujet.
Il n'est pas question d'être d'accord ou pas sur le fait de diresi il y'a un scission entre l'homme et l'animal.
Elle est bien là, et j'ai peur de direbien des bêtises en essayant del'exposerquelque peu, carles thèses des philosophes et médecins sont multiples et complexes.
Jean Jacques Rousseau dans son discours sur la naissance de l'inégalité pose la conscience comme étant le propre de l'homme et tente même d'en expliquer la naissance (sa thèse est d'ailleurs extraordinaire de lucidité au vu des moyens dont il disposait). Lisez ce livre d'ailleurs, c'est extraordinaire et pas tréslong
Les animaux agissent en fonction de l'instinct et si ils sont capables d'apprentissage, tout reste absolument mécanique. Les animaux les plus avancés tels que les gorilles ou les bonobos sont capables d'apprendre des signes-mots, et même parfois de les associer, mais n'intègrent jamais de grammaire, de structure. Ils ne comprennent pas non plus le concept de conjugaison, car il impliquerait de se situer dans le temps. Ils ne sont capables, à l'extrême, que d'associations (la fameuse expérience américaine ou un gorille a associé oiseau et eau en voyantun canard).
L'animal est incapable de se situer dans le temps, de se projeter, et le propre de l'homme, c'est justement cela. Il pose sa conscience hors de soi, il réfléchi.Il ne réagit pas a des situations en fonctions de besoins précis et toujours dela même manière, mais il crée.
Ce qui différencie l'homme de l'anmial c'est donc entre autre le fait de dire "JE". Il s'exteriorise et utilise le verbe être à propos de lui même.
Les mamifères les plus avancés naissent avec leur cerveau construit a 70/80%. Ne parlons même pas des reptiles. Les hommes, eux, naissent avec un cerveau a 30% formé. L'instinct, qui forme l'essentiel du mode de vie animal, qui conduit toutes leurs actions, est quasi inexistant chez l'homme.
Le seul instint que nous ayons vraiment estcelui de déglutition. L'instinct maternel, l'instinct de survie, etc, sont concernant l'humain des mythes populaires.
L'homme se construit presque totalement, et son mode de vie est l'image de la société dans laquelle il évolue ainsi que du peu d'indépendance de caractère qui lui reste. Cf l'homme projet de Sartres (l'homme a toujours le choix), la structure de l'intellect chez Bergson, chez Kant...avec la disctinction d'un moi profond et d'un moi superficiel (influencable par le monde exterieur), etc...
Certains d'entre vous ont surement vu le film de François Truffaut, l'enfant sauvage. Et bien effectivement, quand on laisse un homme dans la nature sans l'aide des autres et qu'il survie, dépassé un certain age et donc un certain degré de construction de son cerveau, il ne peut plus atteindre la conscience et est condamné à ne vivre que dans un monde systèmatique, ou tout doit être toujours organisé de la même manière pour qu'il s'y retrouve.
Finalement, la différence entre l'homme et l'animal c'est que le premier est capable de dépasser sa nature, pas le second.
Pour moi l'Homme est un animal, un peu plus évolué, pas toujours plus intelligent que les autres.
On aurait tendance à dire ça au vu du barbarisme dont on est capable. Faux.
C'est justement en cela que nous sommes encore une fois différent des animaux.
L'homme construit pour mieux se tuer, invente en tout domaines, et fait fi de l'instinct de conservation (nous n'en avons justement pas) en allant à la guerre ou en montant dans une voiture, et j'en passe.
La réaction de notre éspèce face à l'adversité, ca a été la naissance d'une conscience.
bon ben maintenant je sais ce que je ferai quand j'aurai mon prochain sujet de dissert en philo...
au passage, bon la philo c'est aps que j'aime aps, non en fait chose plutôt rare chezles scientifiques j'aime bien. Le seul truc qui me titille c'est que en fait ça complique tout. Genre pour définir le langage, elle nous sort une définition de 5 lignes
par exemple, quelqu'un qui voudrait dire: "je veux aller aux toilettes" par la bouche de ma prof de philo ça ferait: "j'aimerai aller dans ce lieu privé ou je peux satisfaire des besoins qui me sont propres, ceci afin de vivre une vie authentiquement humaine et de vivre à des normes qui sont miennes. Ainsi je ne vivrai pas avec des normes qui sont inférieures à celles qui devraient être mienne(je serai alors une personne souffrant d'une pathologie, contraire vital de sain) et je mènerai la vie qui doit être mienne"
bon ok l'exemple est mal choisi et ok je suis carrement en train de péter un câble.
Ouille ! trop dur à lire, la philo ! je me perds dans tous ses mots !
Quelques idées simplistes :
Définitions "scientifiques": le genre Humain = Homo
espèces : erectus, sapiens , "sous" espèces : sapiens, neandertalensis
C' est un genre animal comme les autres, avec son plan d'organisation, sa biologie, ses modes de vie et comportements innés ou acquis (l'imitation est aussi un apprentissage animal ex : la chasse : il y a "éducation" chez certains animaux!)
La parole possible et la naissance "avant maturation" permettent d'augmenter l'apprentissage de manière exponentielle et de transmettre "de l'abstrait"
PS : Une "société" animale n'est pas une "civilisation"
Société = regroupement hiérarchisé d'individus avec partage des tâches
pour moi, la fin de "l'animalité" = début de civilisation -ce qui semble sous-entendu dans "humanité" humanisme mais pas dans genre humain!- commence avec le "culte des morts" les néandertaliens faisaient offrande de fleurs à leurs morts(on n'est pas sûr qu'ils avaient un langage élaboré!): ce geste symbolique fait pour moi la différence avec l'animal ! et pourtant, la peine de certains animaux à la disparition de petits ou autres est incontestable! mais il n'y a pas de symbolisme et de transmission intra ou intergénérations!
Là, c'est le début de la préhistoire -m'énerve quand on met les dinosaures dedans, eux, c'est la paléo !
civilisation, pour moi=humanisme : c'est avoir conscience du Bien et du Mal (même si on se fourre le doigt dans l'oeil une fois sur 2) et d'essayer de choisir le Bien! de respecter autrui_humain, animal,environnement... (au contraire des pervers et psychopathes!) désolée, c'est primaire!
constat :il y a des "civilisations" non-humanistes!
j'ai la cervelle qui chauffe! j'arrête !
Pour en revenir au sujet initial, que le post de Klian nous a fait oublier (j'ai même oublié mon nom à la fin et pourquoi j'étais là... enfin comme d'hab dès que Klian parle de choses sérieuses ), quelques réflexions...
- Oui, le corps a un impact sur l'esprit, c'est indéniable et flagrant. D'ailleurs notre société accentue de plus en plus cet impact puisque le corps devient quasiment objet de culte.
On peut donc très vraisemblabement supposer que les prothèses génèrent des conséquences sur l'esprit humain, et cela sans que ça remette en doute "l'humanité". A mon avis cela relève plus de la psychologie qu'autre chose. Par exemple, on peut supposer que cela peut générer des psychoses, soit de rejet (ce qui est loin d'être nouveau) soit d'identification (prothèse = perfection, ce qui est plus nouveau, ou identification à un phénomène de "mode" et à une symbolique sociale cf tatoutages, piercing, bodymorphing).
Dans ce sens là, je ne pense pas qu'on puisse parler d'un rapprochement avec la machine. L'humain garde son identité même si son psychisme peut être perturbé.
- Sur le développement des IA (j'suis pas très au courant), effectivement, il me semble qu'il y a des programmes d'apprentissage qui ont été élaborés, ce qui permet à une IA d'apprendre, ou peut-être plus exactement d'imiter. Car ça sera toujours de l'imitation puisque l'IA est forgée par l'homme et que l'homme la forge à son image et suivant ses valeurs. Dans ce sens là, aussi évoluée soit-elle, l'IA ne sera jamais une intelligence consciente.
Le jour où l'IA développera une culture originale, suivant ses propres valeurs, alors oui, on pourra parler d'espèce sapiente.
L'IA de Terminator ou de Matrix, n'est pas une espèce sapiente selon moi. Elle ne fait que reproduire la volonté de domination de l'homme, en se considérant comme plus évoluée, plus performante,... supérieure (cela ne vous rappelle pas quelque chose ?).
Enfin, comme à son habitude Klian oblitère toute dimension spirituelle (re ), mais... quid de "l'âme" ?
Euh pas le temps de tout lire Je répondrais ce week end, mais juste une chose JB...
Comment ça j'oublie toute dimension spirituelle?
L'âme n'est elle pas le siège de notre conscience, de nos passions, de notre extériorité?
Pour faire une référence foireuse comme à mon habitude:
Comme le montre bien Descartes dans sa seconde Méditation Métaphysique, l'âme est indépendante du corps. Cette indépendance ne peut elle être interprété comme notre pouvoir d'exteriorisation? (bien que Descartes ne dise pas ça en fait...)
Non mais...
déja je remarque que vous avez une culture philosophique assez développée. Vous citez régulièrement divers philoshophes. Je n'ai pas cette culture ; Cependant, j'ai mes opinions propres sur la question.
En ce qui concerne la première de discussion, celle de sylesis sur la différence homme/machine, j'ai un avis simple et tranché. Est humain (homo sapiens sapiens) celui qui est d'origine biologique humaine. les modifications ultérieure importent peu. Une machine aux réactions parfaitement humaines n'est pas un humain. c'est une machine. l'humanité n'est pas quelquechose qui se perd selon moi. meme un humain décérébré est un humain.
Il ne faut pas confondre "humain" et "sapient". J'ai l'impression qu'ici les deux termes sont mélangés.
Une machine qui deviendrait une copie parfaite d'un humain, physiquement autant que mentalement, dont on ne pourrait plus distinguer l'originie mécanique, serait elle un etre humain ? non. elle serait sapiente, mais pas humaine. une autre forme de vie, d'intelligence, de conscience.
Je ne partage pas toutes les idées sur le post de klian, mais un point a retenu mon attention : l'etre humain est dépourvu d'instinct, la plupart de ceux que nous avons sont acquis et non innés. J'avoue etre 100% d'accord avec lui.