La Pierre de Tear fait peau neuve ! L'aventure continue sur www.pierredetear.fr !
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There's something rotten in the kingdom of Blizzard...Chevalier du Haut Verbeex Responsable des CL / Membre du Conseil RP / Modérateur / Newser
Bah en fait on est 4, et on est 4 morts de rire, donc bon... je sais pas si je ris plus fort que les autres. Mais oui, c'est moi qui me plante, et le souvenir de m'être retrouvé sans comprendre à 4 pattes au pied du mur avec un espèce de buisson juste sous le nez (devant en fait, pas dessous) me fera rire encore longtemps.
Y'a quand même des moments où on se dit que sans caméra des choses se perdent... Pauvres parents...
c'est malin tt ca ...... ca me rapelle que j'ai fais la même chute, mais devant le lycée... honte garantie (si un certain qui se reconnaitra parle je le tues....)
Bravo belle chute Si tu decides un jour de rejoindre les Liges, il te faudra dabord apprendre à tenir debout. Un Lige le nez dans l'herbe ça fait pas sérieux.
Uhm, et là je me dis que les jeunes d'aujourdhui sont plein d'avenir, serieusement, c'est bien marrant tout cela, c'est mon frere qui fait se genre de video, si voulez aller voir, elle est vraiment pas mal, là ils se payent une bonne tranche de rigolade les trisos'... Enfin bon, decidement ya pas qu'eux...
Ps: ce topic est env voie d'etre detourné, arret imminent de betises racontées demandé.
Lisez KhimairaMénestrelle [/link] I like being a mess. It's who I am.
Malheureusement pour moi, mon ordi me refuse cette chute si désopilante, je réessayerai une autre fois, promis !
En attendant, comme je suis dans une période très dixneuvièmiste (bon, j'avoue, ça fait 10 ans que je suis plantée au XIXe siècle, même si j'ai fait des progrès les dernières années) et fantastique, je vous confie un classique parmi les classiques dans sa première traduction française que l'on doit au grand Charles, comme il disait l'Albatros (*référence subliminale à un superbe groupe français dont le dernier album il est poilant tout plein*)
Le Portrait Ovale
Le château dans lequel mon domestique s'était avisé de pénétrer de force,
plutôt que de me permettre, déplorablement blessé comme je l'étais, de
passer une nuit en plein air, était un de ces bâtiments, mélange de grandeur
et de mélancolie, qui ont si longtemps dressé leurs fronts sourcilleux au
milieu des Apennins, aussi bien dans la réalité que dans l'imagination de
mistress Radcliffe. Selon toute apparence, il avait été temporairement et
tout récemment abandonné. Nous nous installâmes dans une des chambres les
plus petites et les moins somptueusement meublées. Elle était située dans
une tour écartée du bâtiment. Sa décoration était riche, mais antique et
délabrée. Les murs étaient tendus de tapisseries et décorés de nombreux
trophées héraldiques de toute forme, ainsi que d'une quantité vraiment
prodigieuse de peintures modernes, pleines de style, dans de riches cadres
d'or d'un goût arabesque. Je pris un profond intérêt, ce fut peut-être mon
délire qui commençait qui en fut cause, je pris un profond intérêt à ces
peintures qui étaient suspendues non seulement sur les faces principales des
murs, mais aussi dans une foule de recoins que la bizarre architecture du
château rendait inévitables ; si bien que j'ordonnai à Pedro de fermer les
lourds volets de la chambre, puisqu'il faisait déjà nuit, d'allumer un grand
candélabre à plusieurs branches placé près de son chevet, et d'ouvrir tout
grands les rideaux de velours noir garnis de crépines qui entouraient le
lit. Je désirais que cela fût ainsi, pour que je pusse au moins, si je ne
pouvais pas dormir, me consoler alternativement par la contemplation de ces
peintures et par la lecture d'un petit volume que j'avais trouvé sur
l'oreiller et qui en contenait l'appréciation et l'analyse.
Je lus longtemps, longtemps ; je contemplai religieusement, dévotement ;
les heures s'envolèrent rapides et glorieuses, et le profond minuit arriva.
La position du candélabre me déplaisait, et, étendant la main avec difficulté
pour ne pas déranger mon valet assoupi, je plaçai l'objet de manière à jeter
les rayons en plein sur le livre.
Mais l'action produisit un effet absolument inattendu. Les rayons des
nombreuses bougies ( car il y en avait beaucoup ) tombèrent alors sur une
niche de la chambre que l'une des colonnes du lit avait jusque-là couverte
d'une ombre profonde. J'aperçus dans une vive lumière une peinture qui
m'avait d'abord échappé. C'était le portrait d'une jeune fille déjà
mûrissante et presque femme. Je jetai sur la peinture un coup d'oeil rapide,
et je fermai les yeux. Pourquoi, je ne le compris pas bien moi-même tout
d'abord. Mais pendant que mes paupières restaient closes, j'analysai
rapidement la raison qui me les faisait fermer ainsi. C'était un mouvement
involontaire pour gagner du temps et pour penser, pour m'assurer que ma vue
ne m'avait pas trompé, pour calmer et préparer mon esprit à une contemplation
plus froide et plus sûre. Au bout de quelques instants, je regardai de nouveau
la peinture fixement.
Je ne pouvais pas douter, quand même je l'aurais voulu, que je n'y visse
alors très nettement ; car le premier éclair du flambeau sur cette toile
avait dissipé la stupeur rêveuse dont mes sens étaient possédés, et m'avait
rappelé tout d'un coup à la vie réelle.
Le portrait, je l'ai déjà dit, était celui d'une jeune fille. C'était une
simple tête, avec des épaules, le tout dans ce style qu'on appelle en
langage technique, style de *vignette* ; beaucoup de la manière de Sully
dans ses têtes de prédilection. Les bras, le sein, et même les bouts des
cheveux rayonnants, se fondaient insaisissablement dans l'ombre vague mais
profonde qui servait de fond à l'ensemble. Le cadre était ovale,
magnifiquement doré et guilloché dans le goût moresque. Comme oeuvre d'art,
on ne pouvait rien trouver de plus admirable que la peinture elle-même. Mais
il se peut bien que ce ne fût ni l'exécution de l'oeuvre, ni l'immortelle
beauté de la physionomie, qui m'impressionna si soudainement et si fortement.
Encore moins devais-je croire que mon imagination, sortant d'un demi-sommeil,
eût pris la tête pour celle d'une personne vivante. Je vis tout d'abord que
les détails du dessin, le style de vignette, et l'aspect du cadre auraient
immédiatement dissipé un pareil charme, et m'auraient préservé de toute
illusion même momentanée. Tout en faisant ces réflexions, et très vivement,
je restai, à demi étendu, à demi assis, une heure entière peut-être, les
yeux rivés à ce portrait. A la longue, ayant découvert le vrai secret de son
effet, je me laissai retomber sur le lit. J'avais deviné que le *charme* de
la peinture était une expression vitale absolument adéquate à la vie elle-
même, qui d'abord m'avait fait tressaillir, et finalement m'avait confondu,
subjugué, épouvanté. Avec une terreur profonde et respectueuse, je replaçai
le candélabre dans sa position première. Ayant ainsi dérobé à ma vue la
cause de ma profonde agitation, je cherchai vivement le volume qui contenait
l'analyse des tableaux et leur histoire. Allant droit au numéro qui désignait
le portrait ovale, j'y lus le vague et singulier récit qui suit :
« C'était une jeune fille d'une très rare beauté, et qui n'était pas
moins aimable que pleine de gaieté. Et maudite fut l'heure où elle vit, et
aima, et épousa le peintre. Lui, passionné, studieux, austère, et ayant
déjà trouvé une épouse dans son Art ; elle, une jeune fille d'une très rare
beauté, et non moins aimable que pleine de gaieté : rien que lumière et
sourires, et la folâtrerie d'un jeune faon ; aimant et chérissant toutes
choses ; ne haïssant que l'Art qui était son rival ; ne redoutant que la
palette et les brosses, et les autres instruments fâcheux qui la privaient
de la figure de son adoré. Ce fut une terrible chose pour cette dame que
d'entendre le peintre parler du désir de peindre même sa jeune épouse. Mais
elle était humble et obéissante, et elle s'assit avec douceur pendant de
longues semaines dans la sombre et haute chambre de la tour, où la lumière
filtrait sur la pâle toile seulement par le plafond. Mais lui, le peintre,
mettait sa gloire dans son oeuvre, qui avançait d'heure en heure et de jour
en jour. Et c'était un homme passionné, et étrange, et pensif, qui se perdait
en rêveries ; si bien qu'il ne *voulait* pas voir que la lumière qui tombait
si lugubrement dans cette tour isolée desséchait la santé et les esprits de
sa femme, qui languissait visiblement pour tout le monde, excepté pour lui.
Cependant elle souriait toujours, et toujours, sans se plaindre, parce qu'elle
voyait que le peintre ( qui avait un grand renom ) prenait un plaisir vif et
brûlant dans sa tâche, et travaillait nuit et jour pour peindre celle qui
l'aimait si fort, mais qui devenait de jour en jour plus languissante et plus
faible. Et en vérité, ceux qui contemplaient le portrait parlaient à voix
basse de sa ressemblance, comme d'une puissante merveille et comme d'une
preuve non moins grande de la puissance du peintre que de son profond amour
pour celle qu'il peignait si miraculeusement bien. Mais à la longue, comme
la besogne approchait de sa fin, personne ne fut plus admis dans la tour ;
car le peintre était devenu fou par l'ardeur de son travail, et il détournait
rarement ses yeux de la toile, même pour regarder la figure de sa femme. Et
il ne *voulait* pas voir que les couleurs qu'il étalait sur la toile étaient
*tirées* des joues de celle qui était assise près de lui. Et quand bien des
semaines furent passées, et qu'il ne restait plus que peu de chose à faire,
rien qu'une touche sur la bouche et un glacis sur l'oeil, l'esprit de la
dame palpita encore comme la flamme dans le bec d'une lampe. Et alors la
touche fut donnée, et alors le glacis fut placé ; et pendant un moment le
peintre se tint en extase devant le travail qu'il avait travaillé ; mais une
minute après, comme il contemplait encore, il trembla, et il devint très pâle,
et il fut frappé d'effroi ; et criant d'une voix éclatante : en vérité c'est
la *Vie* elle-même ! Il se retourna brusquement pour regarder sa bien-aimée ;
elle était morte ! »
EA Poe
Terrifiant, non ? Dans le même genre, à découvrir absolu, l'art du portrait selon N.Gogol...
Ysandell, qui cherche de nouveaux textes à vous faire découvrir
Lisez KhimairaMénestrelle [/link] I like being a mess. It's who I am.
Grand classique, autre lien avec Charles le Demi-Chauve (mais non, je n'ai rien contre Baudelaire)!
Ondine
Je croyais entendre Une vague harmonie enchanter mon sommeil,
Et près de moi s'épandre un murmure pareil
Aux chants entrecoupés d'une voix triste et tendre. Ch. Brugnot. - Les deux Génies.
« Ecoute ! - Ecoute ! - C'est moi, c'est Ondine qui frôle de ces gouttes d'eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi. »
Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant, chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l'air.
» Ecoute ! - Ecoute ! - Mon père bat l'eau coassante d'une branche d'aulne verte, et mes sueurs caressent de leurs bras d'écume les fraîches îles d'herbes, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et barbu qui pêche à la ligne !
*
Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son anneau à mon doigt pour être l'époux d'une Ondine, et de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs.
Et comme je lui répondais que j'aimais une mortelle, boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa un éclat de rire, et s'évanouit en giboulées qui ruisselèrent blanches le long de mes vitraux bleus.
Aloysius Bertrand
Voilà qui est beau terrible quand on écoute le morceau que Ravel a composé pour accompagner sa lecture...
Entendez-vous son chant ? Le murmure des eaux ?
Galldrenn, gentilaiel ami de la poésie, entends-tu ?
Et Toi Durandal, qui manie les mots avec tant de fougue, cela ne te rappelle-t-il aucun poème ?
Et vous, qui passez sans lire, resterez vous longtemps insensible au charme léger, comme un frisson d'un irréel piano, de ces poèmes arrachés au temps pour déposer à vos lèvres la rosée du chant ?
Moi au collège je faisais que ça, me casser la gueule dans les escaliers....chaque matin c'était la même chose...faut dire qu'ils étaient mal foutu ces escaliers