La Pierre de Tear fait peau neuve ! L'aventure continue sur www.pierredetear.fr !
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Taenad regarda le lige se relever et s'écarter des morts. Les yeux d'or suivirent un bref instant la main relâchant son arme. S'il voulait tirer, c'était maintenant. Visiblement ses paroles sur les trollocs étaient loin d'avoir convaincu l'atha'an miere. Et si les choses devaient venir à empirer, il n'était pas sûr d'avoir une meilleure occasion pour se débarrasser de l'homme en face de lui. En tout cas pas tant qu'il n'aurait pas remis la main sur ses griffes ou au moins sur ses épées. Mais maintenant que l'homme à la peau sombre s'était écarté des corps et qu'ils ne venaient plus perturber son odorat, il pouvait à nouveau sentir en partie son odeur, suffisamment au moins pour que la sensation de déjà-vu fasse son retour. C'était une sensation désagréable, comme un mot qu'il aurait sur le bout de la langue mais qu'il n'arrivait pas à remettre. Quand il était petit, la curiosité lui avait joué de vilains tours, mais c'était aussi la curiosité qui permettait aux louveteaux de sortir plus tôt de la tanière, d'apprendre plus tôt à chasser en suivant les adultes, en bref qui leur apprenait à devenir plus forts. A moins que l'autre ne le menace le premier, il ne pourrait rien faire tant qu'il n'aurait pas réussi à comprendre pourquoi cette odeur l'avait suffisamment perturbé pour que le lige le remarque à travers les arbres.
"Vraiment ? Pouvez-vous m'y conduire ?"
Bien ! Au moins ceci avait piqué sa curiosité. Taenad ne savait pas où ça pourrait le mener. Il pouvait encore tenter de tuer le lige ou alors partir en courant à travers la forêt. Mais dans un cas comme dans l'autre, ça revenait à avouer les meurtres. Et même s'il arrivait à le tuer, le lige devait être lié à une Aes Sedai. Le frère-loup ne savait pas exactement jusqu'où allait ce genre de lien, et il n'était pas sur de vouloir le découvrir maintenant. De plus, dans un cas comme dans l'autre, il ne saurait jamais d'où lui venait l'impression que dégageait cet homme… Tant pis, il allait l'amener jusqu'au camp des deux autres et il verrait bien ce qui en résulterait. Il devrait marcher devant, le lige n'accepterait jamais de devancer un homme inconnu armé d'un arc, surtout dans cette situation. Comme souvent quand il réfléchissait, Taenad était en train de passer inconsciemment sa langue sur ses canines quand le lige reprit.
"Vous êtes de la région ?"
Les sourcils du shienaran se froncèrent un instant, il ne s'était pas attendu à cette question. La couleur de ses cheveux et le teint de sa peau pouvait le désigner comme venant du Shienar mais était-ce la seule raison ? Faisant écho à ses propres réflexions, cette question pouvait signifier que l'homme croyait aussi le reconnaître, ou alors ça n'avait rien à voir et il se renseignait simplement sur un suspect potentiel. Indiquant d'un signe de tête au lige de le suivre, il fit demi-tour et commença à s'avancer dans la forêt.
"Je suis de partout et nulle part, je vous l'ai dit je voyage beaucoup. Quant à l'endroit où je suis né, je n'ai pas l'habitude de le dire à quelqu'un dont je ne connais même pas le nom."
Sans vérifier si le lige le suivait où non, Taenad poursuivi d'un pas rapide mais silencieux sa marche entre les arbres et les fougères.
L'homme était attentif, et ne manqua pas de remarquer son mouvement pour relâcher son arme. Il n'eut aucun geste pour lever son arc, cependant, ce qui était plutôt un bon point pour lui et diminua la méfiance du Lige. Le coupable n'aurait probablement pas manqué pareille occasion, à moins qu'il ne compte le conduire à ses complices et l'abattre par surprise... Ou bien, l'aurait-il reconnu ? Il aurait voulu en avoir enfin le coeur net mais l'homme, au lieu de répondre à sa question, lui fit signe de le suivre et ouvrit la marche. L'atha'an miere s'engagea à sa suite, suffisamment près pour avoir une chance de le rattraper si jamais il décidait de prendre la fuite.
L'homme finit par répondre, mais sans réellement apporter de nouveaux éléments, si ce n'est qu'il ne tenait visiblement pas à en dire trop sur lui... à quelqu'un dont il ne connaissait pas le nom... ou bien plus simplement à quelqu'un de la Tour ? Comme ils s'éloignaient des cadavres, Airin jeta un rapide regard autour de lui pour repérer les environs, sourcils froncés sur ses réflexions. Mais il ne tenait pas à quitter trop longtemps l'homme des yeux. Son nom, hein... Il hésita, puis reprit d'une voix plus calme :
"Vous le connaissez, mais vous l'avez probablement oublié... shienaran."
Il ne pouvait se défaire de l'image du jeune apprenti qu'il connaissait à l'époque, et à mesure qu'il observait l'homme aux yeux d'or, les ressemblances lui paraissaient toujours plus frappantes.
Une vague odeur de fumée attira son attention. Ils approchaient sans doute d'un campement, mais cela ne prouvait pas encore que l'homme disait la vérité. Scrutant les environs, il crut distinguer une silhouette encore floue entre les branchages, et marqua un bref temps d'arrêt. Etait-ce l'un des hommes du campement qui s'en était éloigné, ou encore un suspect supplémentaire ? Cette forêt était décidément bien trop peuplée au goût du Lige, et avant que l'homme ait pu dire quoi que ce soit, il signala :
"Il y a un homme assis là-bas."
Ils passeraient sans doute à proximité s'ils ne changeaient pas de direction. En espérant que l'homme attende bien sagement là où il était, ou il aurait bien du mal, dans le cas contraire, à s'occuper de tout à la fois. Sans y penser, il repoussa légèrement sa cape pour dégager la garde de son épée.
Taenad avançait d'un bon pas vers le campement des deux canalisateurs. Le lige le suivait de près, le shienaran n'avait pas besoin de se retourner pour le savoir, il pouvait le dire au bruit de ses pas et à son odeur que le léger vent dans leur dos continuait de lui apporter. Après un moment de silence, l'atha'an miere répondit à la question qu'il avait posé implicitement.
"Vous le connaissez, mais vous l'avez probablement oublié... shienaran."
Il avait éludé la réponse, mais il avait quand même donné une information de taille. Le frère-loup réprima avec difficulté un profond grognement qui se transforma en un étrange et bref bruit de gorge. Il résista à l'envie de se retourner pour observer le lige derrière lui. Sa réponse confirmait cette impression étrange, ils avaient dû se connaître durant ces années qu'il avait passé à la Tour. Cette période de sa vie était pour le moins floue, il n'était alors qu'un simple garçon, un jeune homme qui s'entraînait pour devenir lige un jour. Et pourtant il était totalement incapable de mettre un nom sur ce visage, le Peuple de la Mer ne devait pourtant pas être très nombreux à la Tour mais ses souvenirs de l'époque étaient plus que nébuleux. C'était avant de recevoir son don, avant de connaître Gaianne. Encore une fois l'évocation de ce nom lui fit perdre le court de ses pensées, le frère-loup ne put s'empêcher de pousser un très léger gémissement. Et comme à chaque fois, son esprit se tourna à nouveau vers les Enfants des Ténèbres, et à nouveau il eut envie de gronder de toutes ses forces, réussissant cette fois à ne pas émettre le moindre son, bien que sa lutte intérieure fut acharnée. Repensant à ceux qu'il avait tué la veille, il se dit pour la millième fois qu'il devrait être plus prudent, et pour la millième fois que ces chiens ne valaient même pas la peine qu'il s'occupe de leurs cadavres après les avoir massacrés.
Se forçant à reprendre le cours de ses pensées, il se concentra à nouveau sur l'homme qui le suivait. Il ne savait pas trop où tout ça le mènerait mais son instinct lui hurlait que ça ne prenait pas le bon chemin, qu'il devait à tout prix s'enfuir ou attaquer le danger que représentait pour lui l'atha'an miere. Sauf qu'il le connaissait … Peut-être même qu'ils avaient été amis pour que l'autre le reconnaisse malgré les années. Taenad fronça les sourcils, la situation était complexe et il n'aimait pas les choses trop complexes. Les loups s'embarrassent rarement de complexité. La chasse, les rapports dominant dominés qui indiquent la place dans la meute ou les contacts avec les autres êtres vivants, tout ça pouvait paraître compliqué pour un ignorant mais c'était finalement simple une fois qu'on connaissait les règles. Perdu dans ses pensées, il en émergea quand le lige reprit la parole.
"Il y a un homme assis là-bas."
Réprimant à nouveau de peu un grondement rauque, sa mauvaise humeur monta encore d'un cran quand il se rendit compte qu'il ne faisait même plus attention à ce qui se passait autour de lui. Cette fois, il ne put retenir un bref grognement à l'idée que le lige avait identifié un danger potentiel avant lui. Il reconnu l'homme assis contre un arbre un peu plus loin comme l'un des deux qu'il avait aperçu s'entraînant quelques temps plus tôt. Mais il n'allait certainement pas laisser à l'atha'an miere le plaisir de voir qu'il l'avait repéré le premier.
"Je sais. C'est l'un des hommes dont je vous parlais. Quand je suis passé plus tôt, je n'en ai vu que deux mais peut-être qu'ils sont plus, je ne me suis pas vraiment approché."
Les sens aiguisés du shienaran pouvaient lui garantir qu'ils n'étaient que deux, mais le lige n'était pas obligé de le savoir, il continua
"Et vu l'état de leur camp et la vitesse à laquelle ils l'ont monté, je pense qu'au moins l'un d'eux sait canaliser !"
Taenad savait aussi que les deux étaient capables de canaliser, mais cela non plus l'autre n'était pas obligé de le savoir tout de suite…
"Quant à votre nom, atha'an miere, si je l'ai su, je l'ai oublié. Ça ne devait pas être important ..."
Airin entendit le shienaran émettre un bruit étranglé, et lui jeta un rapide coup d'oeil. Il n'en était pas sûr, mais il lui semblait que l'homme s'était raidi à cette réponse. Il avait donc vu juste ? Peut-être l'individu avait-il en effet cru le reconnaître et venait de voir ses doutes confirmés... Restait à savoir si c'était vraiment une bonne chose pour lui. Un apprenti lige qui avait fui Tar Valon pourrait bien vouloir effacer les dernières traces de son passé, surtout s'il était, comme le Lige l'avait d'abord supposé, le meurtrier des quatre enfants des ténèbres. L'autre ne dit rien cependant, et l'atha'an miere se concentra de nouveau sur leur avancée, jusqu'à ce qu'il remarque une silhouette assise entre les branchages et en informe son étrange guide.
... Il savait qu'il y avait quelqu'un mais ne l'avait pas prévenu ? Airin ne put s'empêcher d'éprouver de nouveau une relative méfiance. Par ailleurs, l'homme jugea finalement bienvenu de l'informer que l'un de deux hommes savaient probablement canaliser, alors qu'ils n'étaient plus qu'à quelques pas du camp. Le Lige fronça brièvement les sourcils. Ca sentait le piège à plein nez. Mieux valait espérer qu'il n'allait pas bientôt se retrouver au milieu de d'un nid de canalisateurs, sinon son épée ne lui servirait sans doute pas à grand-chose, à moins qu'ils ne soient tous de parfaits incapables... Ce dont il doutait.
Portant de nouveau la main au pommeau de son épée, Airin commença à s'avancer en direction de l'homme assis, mais s'interrompit aux paroles de l'homme. Pas important, hein ? Un vague sourire glissa sur les lèvres de l'atha'an miere, puis disparut.
"Vous avez sans doute raison... Je me rappelle souvent de détails inutiles, pour ma part, et il me semble bien que votre nom était Taenad." Il fit de nouveau un pas en avant. "Allons-y, je veux mettre cette affaire au clair."
Il le devança, avec la désagréable impression qu'une flèche n'allait pas tarder à se ficher entre ses omoplates. Si c'était bien Taenad, il fallait espérer que cette évocation du passé allait retenir sa main, et pas augmenter le danger d'y rester. Les sens en alerte, le Lige s'avança donc en direction de la silhouette de l'homme, et comme il s'approchait assez près pour que l'individu le remarque, eut un temps d'arrêt en le reconnaissant. Ce n'était pas vraiment le genre qu'on oublie. Une brève expression de surprise passa sur le visage d'habitude froid du Lige.
"... Elessar sedai ?" Il s'inclina brièvement, sans lâcher son arme pour autant, puis chercha une manière polie de lui demander ce qu'il fichait là. "Je m'étonne de vous trouver ici et pas à la Tour... êtes-vous seul ?"
Taenad avait affirmé qu'ils étaient au moins deux... Jetant un coup d'oeil en direction de ce dernier pour vérifier qu'il était toujours là, Airin reprit :
"Un meurtre a été commis dans la forêt, quatre enfants des ténèbres. J'ai appris qu'un campement se tenait dans les environs alors je suis venu voir de quoi il retournait... Vous n'êtes au courant de rien j'imagine."
Sinon il en aurait informé la Tour... du moins fallait-il l'espérer.
*Complètement perdu dans ses pensées, l'esprit du canalisateur voguait sur un flot impétueux que seul lui pouvait arrêter, mais à quel prix...De nombreuses questions se chamboulaient dans son esprit au sujet de sa nouvelle ajah, et surtout, de ce que cela allait changer pour lui. Son esprit prit un nouvel affluant et commença à déchiffrer les actions qu'il faisait avec ce garçon, Demiandre.
Aider un homme qui avait fuit la tour...Malgré sa renommé dans l'ordre pour avoir redécouvert le don de voler...Il n'en sortirait pas avec une légère semonce.
Et comme si le Ténèbreux lui avait jeté un sort, c'est à ce moment là que Airin déboula accompagné d'un homme qu'il n'avait jamais vu.*
"... Elessar sedai ?"
"Je m'étonne de vous trouver ici et pas à la Tour... êtes-vous seul ?"
*Se redressant de toute sa taille, Elessar avança vers les deux hommes et vit que le lige portait la main à son épée. Le canalisateur leva un sourcil.*
Est ce une nouvelle façon qu'on les liges de saluer les Aes Sedai ?
J'aime me promener en forêt, surtout avec les faits qui se passe à la tour, du recul est toujours meilleur pour analyser une situation.
Non, je ne suis pas seul, j'aide un paysans à se reconstruire. Pourquoi ?
*Il ne comptait pas lui dire la vérité, ne sachant pas de quel bord était ses deux gugus, le Saidin emplit soudainement ses veines, décuplant ses sens, des tissages d'air et de feu se mêlèrent...Au cas ou.*
"Un meurtre a été commis dans la forêt, quatre enfants des ténèbres. J'ai appris qu'un campement se tenait dans les environs alors je suis venu voir de quoi il retournait... Vous n'êtes au courant de rien j'imagine."
*Un meurtre ?*
Je ne suis pas au courant non, j'aide sporadiquement cet homme. Et vous dites que vous étiez au courant qu'un campement existait...J'aimerai bien savoir comment...
Venez prêt du feu, il y a de quoi se restaurer. Vous me raconterez tout cela, votre..."ami" peut venir aussi.
*Prenant la route du campement, Elessar dissimula avec le saidin les épées de bois et tout objet pouvant se rapprocher au canalisage et à la tour.
Lorsqu'il vit Demiandre, il lui lança un regard pour lui faire comprendre d'agir normalement, il avait surement déjà vu Airin à la tour, il comprendrait.
Son visage d'Aes sedai n'exprimant aucune émotion, il s'assit en regardant les deux nouveaux venus.*
Aelfinn de la PierreModo - Jury des Joutes - Conseil RPRelecteur
Demiandre vit elessar revenir de l'endroit où il était parti. Il ne revint par contre pas seul, mais accompagné d'un lige qu'il avait déjà vu discuter avec Elessar a la Tour, et d'un homme mystérieux avec des yeux d'or. Elessar lui lança un regard étrange. Lorsqu'il vit qu'Elessar canalisa pour cacher certain objets pouvant faire comprendre ce qu'ils faisaient ici, dans cette foret isolée. Il aida ainsi Elessar à parfaire l'illusion en rajoutant des buches sur le feu et entretenir le camps avec des branches pour balayer des exces de poussière et de Terre.
Que faisait ces deux hommes là? Quels sombres plans préparent ils pour nous? pensa t'il. Il ne faisait pas du tout confiance au lige, et l'autre personne était tellement étrange de par son apparence que Demiandre se méfia automatiquement de lui. Est-ce un deguisement ou bien sa vrai façon de s'habiller? Demiandre décida de ne pas parler du tout, rester très discret, pour ne pas attirer l'attention du lige qui avait peut être entendu parler d'un novice Tearen agé qui se erait enfui de la Tour...
Ponya avançait dans la forêt depuis plusieurs heures maintenant, cherchant toujours les brigands qui avaient tenté de lui voler ses biens. La veille, tard dans la journée, elle s'était aventurée seule dans l'épaisse forêt, restant sur ses gardes, prête à dégainer son épée si un quelconque danger survenait. Cependant, rien ne s'était produit et, vers le milieu de la nuit, elle avait décidé de se mettre en chemise de nuit et de s'endormir à la belle étoile, qu'elle pouvait à peine voir à cause des arbres, le dos appuyé contre un tronc d'arbres. Malheureusement pour elle, alors qu'elle commençait à peine à s'endormir, une branche avait craqué près d'elle et elle s'était relevé aussi vite que son corps fatigué lui avait permis. D'après le peu qu'elle avait vu dans les ombres de la nuit, les fauteurs de troubles semblaient avoir une forte carrure et être grand. Des hommes, avait-elle supposé, hommes qui s'enfuirent rapidement lorsqu'ils entendirent le bruit qu'elle fit lorsqu'elle s'était relevée et empressée de réunir ses affaires.
"Bande de lâches ! Ils devraient avoir honte de s'enfuir devant une femme pure et innocente. Ou presque." se dit-elle.
C'est ainsi qu'elle s'était décidée à les poursuivre afin de leur donner une bonne leçon. Elle perdit rapidement leur trace mais cela ne l'empêcha pas de continuer ses recherches. Cela faisait donc maintenant plusieurs heures qu'elle les cherchait. Le soleil s'était depuis longtemps levé et quelques rayons traversaient la forêt. Cependant, elle savait que, malgré la lumière du jour, ses recherches étaient inutiles. C'est alors qu'elle entendit des voix non loin d'elle.
"...peut venir aussi."
Des voix d'hommes. Ni une, ni deux. Elle se dirigea rapidement vers la source de ces voix et, dans un grand élan, elle se plaça devant eux, les désigna du doigt et s'écria d'une forte voix :
"Haha ! Je vous trouve, sâles voleurs de...!"
Elle s'arrêta nette lorsqu'elle vit son erreur. Des hommes, en effet, non loin d'un camp, et des plus menaçants qui plus est. Elle recula d'un pas sur le coup.
"Oups...J'arrive au mauvais moment, j'ai l'impression..." dit-elle, assez fort pour que tout le monde puisse l'entendre.
Aelfinn de la PierreModo - Jury des Joutes - Conseil RPRelecteur
Demiandre ecoutait vaguement la discution entre Airin et Elessar. Il remarqua que l'homme auc yeux d'or faisait de meme. Il n'arretait pas de renifler avec parfois une moue de depit ou de degout, il ne savait pas trop dire. Il se tenait contre un arbre, la tete un peu penchee, l'air tranquille qu'ont parfois les liges. C'est a dire qu'il avait l'air pret a se jeter sur quiconque montrait une attitude menacante. Demiandre se demanda ce qui reliait les deux individus. Ils formaient une paire vraiment etrange. Demiandre continua de s'occuper du campement en n'utilisant pas le saidin. Airin ne devait pas le reconnaitre. Il connait Elessar comme etant un canalisateur, mais peut etre qu'il saurait si il canalisait. Un lige doit certainement etre au courant des limitations dans le canalisage.
C'est pourquoi il balayait le sol pour enlever les branches mortes, tourna la broche sur le feu en se brulant la main, et portait des buches a bout de bras. Il s'assit pour se reposer un instant, et c'est a ce moment la qu'une voix apparue derriere lui, face aux autres.
"Haha! Je vous touve, sale voleurs de..."
Demiandre se leva d'un bond, se retourna, et saisit le saidin. Il sentit Elessar faire de meme. Airin et Taenad prirent une posture offensive en un clin d'oeil. Ce qu'il vit l'etonna. Une femme. Dans une foret pleine d'etranges personnes - un homme aux yeux dores, un lige, deux canalisateurs et quatre cadavres de Noirs Manteaux - une femme se baladait, seule et a peine armee. Sont elles vraiment toutes aussi inconscientes? se dit-il. Quand la femme regarda plus attentivement leur groupe, elle fit un commentaire deroutant qui confirma ses pensees.
Voyant que les autres gardaient leur attitude menacante, contrairement a la nouvelle venue, Demiandre se tourna vers ses camarades, leur fit signe de se detendre et s'adressa a la femme en changeant de facon de parler pour ne pas eveiller un interet malsain chez Airin.
"Je ne sais pas ce qui vous amene ici, mais il semble que vous vous etes fourvoyee. Si vous etes perdue et affamee, nous devrions etre en mesure de vous fournir de quoi vous nourrir un peu, et vous mener hors d'ici. Si vous avez des intentions autres, je vous prierait de nous les faire savoir."
Demiandre preferait user de diplomatie plutot que voir ses trois etranges compagnons se jeter sur la malheureuse pour lui extirper de force des informations.
"Vous avez sans doute raison... Je me rappelle souvent de détails inutiles, pour ma part, et il me semble bien que votre nom était Taenad …Allons-y, je veux mettre cette affaire au clair."
Taenad ne put s'empêcher de se crisper en entendant son nom. Il lutta à nouveau pour ne pas se mettre à gronder, cela ne faisait pas longtemps qu'il était avec l'Atha'an Miere mais ce dernier le forçait fort efficacement à surveiller ses réactions instinctives. Il regarda le lige s'avancer, le vent léger ne lui portait plus directement son odeur mais sa méfiance flottait encore dans l'air, bien qu'il n'en donna absolument pas l'apparence. Les doigts du frère-loup se serrèrent un peu plus sur la corde de son arc et sur la flèche qui y était encochée, bandant très légèrement l'arc. Il avait là une occasion inespérée de se débarrasser de cet homme qui pouvait envoyer la Tour Noire à ses trousses. Taenad hésita, Airin ne lui avait rien fait à part se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, de plus ils avaient dû être compagnons d'entraînement des années plus tôt. Il hésita et rata ainsi l'occasion qui lui était présentée, le lige s'était trop approché du canalisateur assis près de l'arbre. Il devrait les tuer tous les deux maintenant, en commençant par le plus dangereux, certainement le canalisateur, ce qui le laisserait avec un arc sans flèche encochée et un couteau de chasse face à un lige armé et près à se défendre… Ce dernier s'immobilisa en arrivant près du troisième homme, l'odeur de sa surprise soudaine arriva à Taenad alors même que les mots sortaient de sa bouche.
"... Elessar sedai ? … Je m'étonne de vous trouver ici et pas à la Tour... êtes-vous seul ?"
Taenad se retint encore une fois de gronder et n'écouta pas la suite de l'échange… de tous les gens qui auraient pu s'installer dans sa forêt, il fallait qu'il tombe sur un Aes Sedai et encore … quelqu'un que connaissait le lige ! Le Shienaran releva les yeux et concentra son attention sur l'Aes Sedai lorsque ce sixième sens propre au loup lui indiqua que l'homme venait de saisir le Saidin ou peut-être de canaliser, c'était difficile à dire. Inspirant doucement mais profondément, Taenad enregistra l'odeur du nouveau venu qui pourrait l'identifier par la suite dans le noir aussi bien que s'il voyait son visage au grand jour. Penchant la tête de côté, il chercha à déchiffrer l'odeur d'une émotion mélangée à ce que l'Aes Sedai dégageait. Peut-être un certain malaise ? Cela ne se reflétait en rien sur son visage ou dans son attitude, mais ces gens là n'étaient-ils pas experts dans l'art de cacher leurs émotions ? Enfin, même une personne avec le plus neutre des visages en montre forcément un peu plus pour quelqu'un qui aurait un odorat suffisamment développé. Un malaise, alors ? Cet homme n'aurait donc pas forcément la conscience tranquille. Etait-ce vis-à-vis du lige ou par rapport à la propre présence du frère-loup ? Peut-être y avait-il quelque chose à tirer de ça…
Les trois hommes se déplacèrent vers le camp, Taenad surveillant toujours les deux autres, méfiant. Le Pouvoir que semblait manipuler l'Aes Sedai varia sans que Taenad puisse savoir en quoi, mais des bruits venant du camp auraient pu en être la cause, la plupart des gens n'auraient rien entendu mais les sons de raclements étaient presque nets pour lui. Arrivant près du camp, le deuxième homme qu'il avait vu s'entraîner le matin les regarda, immobile, le fixant un moment. Comme souvent lorsqu'un homme le fixait, Taenad sentit le loup en lui se révolter pour faire baisser les yeux à l'autre. Dans la meute, lorsqu'un animal fixe ainsi un autre, alors c'est un défi aussi clair qu'une insulte chez les humains et si l'un des deux ne baisse pas rapidement le regard, cela finit généralement sur un combat pour assurer sa place dans la hiérarchie. Mais l'homme n'aurait pas compris, et avec ses yeux dorés, Taenad attirait souvent l'attention sur son regard. Encore une fois, il se retint et ne manifesta pas son agressivité comme l'aurait fait le loup alpha en lui. Cependant, comme à chaque fois, il ne put s'empêcher de durcir son regard et de le river dans celui de l'autre homme jusqu'à ce qu'il baisse les yeux ou passe à autre chose. L'homme ne parut pas se rendre compte de quoi que ce soit et il entreprit de ranger le camp, mais sans utiliser le pouvoir. Etrange, encore une fois. Les deux pouvaient canaliser, il en était absolument sur, cacheraient-ils quelque chose ? Il pourrait décidemment y avoir quelque chose à tirer de cette rencontre, en fin de compte.
Soudain, un bruit sur sa gauche le fit tourner la tête dans cette direction. Quelqu'un approchait, apparemment sans vraiment faire attention à rester discret … enfin pas discret pour quelqu'un avec l'ouïe aussi fine que celle du Shienaran. Encore quelqu'un ! Décidemment, cette forêt devenait vraiment trop peuplée à son goût. Dès qu'il pourrait s'éclipser sans que ça déclanche trop de questions, il irait chercher ses affaires dans sa grotte et s'en irait aussi loin que possible de la Tour Noire. Revenir près de Tar Valon avait finalement été une aussi mauvaise idée qu'il l'avait prévu au début… Retournant la tête vers les hommes qu'il pouvait voir, il fit mine de s'intéresser à nouveau à eux, tout en surveillant l'approche du nouvel arrivant à l'oreille. Aussi discrètement qu'il le put, il affermit encore la prise sur son arc, prêt à attaquer en un clin d'œil si ce dernier s'avérait avoir des intentions agressives.
Il se croyait prêt, mais se retrouva certainement aussi dépourvu que les autres lorsque cette étrange vision pénétra en trombe dans la clairière où se trouvait les quatre hommes ! Une jeune femme arriva en braillant quelque chose, elle était très étrangement vêtue pour ce promener en forêt, on aurait presque dit qu'elle se promenait en robe de chambre … Peut-être que c'était une étrangère venue de loin. Taenad avait beaucoup voyagé au cours de ses dix dernières années mais ne se rappelait pas d'un pays où les gens se seraient promenés dans cet accoutrement … Enfin, visiblement, elle ne pouvait pas être dangereuse et d'après l'odeur des autres hommes, tous les trois semblaient aussi surpris que lui de la voir débarquer. Taenad ne la lâcha pas des yeux pour autant, mais sans que son visage se soit adouci, son regard avait perdu un peu de cette dureté qui avait laissé la place à de la curiosité, et peut-être à de l'amusement. Le deuxième canalisateur dont il ne connaissait pas le nom, s'approcha de la jeune femme – non sans avoir embrassé le Saidin avant – et sembla vouloir entamer la conversation avec elle.
Aucune flèche ne fut décochée, et malgré la sensation dérangeante d'un picotement entre ses omoplates depuis qu'il avait doublé Taenad, Airin parvint au niveau d'Elessar sans que rien ne se produise. Il ne se serait jamais attendu à tomber sur lui au milieu de cette forêt, et ne put dissimuler ni sa surprise, ni une certaine méfiance, que l'aes sedai, se redressant, ne manqua pas de remarquer en posant son regard sur l'épée qu'il tenait toujours. Malgré sa remarque froide sur le respect des Liges envers les aes sedai, l'atha'an miere ne broncha pas, et sa main ne s'éloigna pas du pommeau. Ce n'était pas particulièrement de lui qu'il se méfiait... ou du moins pas plus que des autres. Mais la situation était trop délicate actuellement pour qu'il prenne l'orgueil de l'aes sedai en considération. Il se contenta de lui expliquer rapidement la situation, et presque aussitôt, la réponse d'Elessar l'alerta.
Il... aidait un paysan à se reconstruire ? En pleine forêt ? ... Les Aes Sedai n'aidaient pas, ils se faisaient payer pour leurs services, et ceux de l'ajah verte ne s'occupaient pratiquement jamais des affaires des paysans... encore moins d'un paysan isolé. Airin ne dit rien cependant, et se contenta de hocher la tête d'un air neutre, évitant le pourquoi de l'aes sedai pour répondre simplement à sa deuxième question. Comment il était au courant pour le campement ?
"La forêt est très peuplée ces jours-ci... une personne qui y passait m'a signalé votre présence ce matin."
Ce n'était pas tout à fait exact, mais il ne tenait pas à en dire davantage sur Taenad pour le moment, surtout qu'il n'était pas sûr d'en savoir beaucoup lui-même. Il accepta cependant l'invitation d'Elessar, et après un regard vers l'homme aux yeux jaunes, se dirigea en sa compagnie en direction du campement du canalisateur et de ce... paysan. Il ne nota pas l'échange visuelle entre ce dernier et Elessar, mais considéra le visage de l'homme, et un vague malaise le prit, qui ne transparut pas sur son visage. Cet homme... il avait le visage d'un tairien, et l'âge et l'apparence qu'on lui avait décrit à la tour, après la fuite d'un criminel du nom de Demiandre. Qu'est-ce que cela signifiait ? Et que faisait Elessar avec cet homme ? ... Il ne pouvait être sûr de rien, et décida de faire comme si de rien n'était, et d'attendre que l'homme parle. Son accent le trahirait fatalement, et alors... il improviserait. Mais cerné par le canalisateur, son étrange acolyte, et l'homme aux yeux jaunes qu'il croyait avoir identifié comme Taenad, Airin devinait l'étau qui se resserrait autour de lui, et sa méfiance s'accrût, à tel point qu'elle alerta Lhaër, restée à la tour. Son aes sedai devait probablement deviner qu'il était en danger... restait à savoir comment elle réagirait. Il regrettait parfois que le lien avec elle ne lui permit pas de lui parler par télépathie... sans quoi les gardes de la tour seraient déjà en route pour cerner le camp.
Mais pour l'instant, il était seul, et mieux valait agir prudemment. L'atha'an miere se décida donc à décrire le meurtre des enfants des ténèbres à Elessar, comme il le lui demandait, mais alors qu'il allait s'asseoir en face de lui, une silhouette jaillit entre les fourrés, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il avait à moitié dégainé son épée.
Une... jeune fille ? Cette fois, le lige ne put masquer sa surprise, et laissa lentement la lame glisser dans son fourreau. La nouvelle venue s'était figée, et il y avait fort à parier que même elle pouvait sentir la tension qui courait entre les quatre hommes réunis dans le camp. Un début de peur ou de gêne apparut sur son visage, mais le soi-disant paysan d'Elessar fut le plus prompt à réagir, et s'approchant d'elle, prit la parole. Sa façon de parler n'était pas naturelle, et il avait beau mesurer ses propos, un semblant d'accent tairien se faisait entendre sur certaines syllabes. Ses doutes confirmés, Airin songea qu'il fallait partir au plus vite. Cet homme était probablement un criminel, Elessar sans doute un membre de l'ajah bleu, quant à Taenad, eh bien... il n'aurait su dire ce qu'il était exactement, mais il n'était pas pour ainsi dire un élément stable du tableau. De plus, il y avait fort à parier que l'assassin des quatre hommes se trouvait parmi eux... ses trois vis-à-vis pouvaient tous trois avoir de bonnes raisons de commettre pareil meurtre, quant à la jeune fille...
"Des voleurs ? De quoi parlez-vous jeune fille ? Avez-vous croisé d'autres individus dans cette forêt ?"
Ca commençait à faire beaucoup trop pour un si petit bois, et la tension augmentait. Sans trop savoir pourquoi, l'atha'an miere regarda Taenad, avant de rapporter son attention sur Elessar et d'expliquer, à son adresse, et à celle du 'paysan' et de la jeune fille :
"J'ai découvert les corps de quatre enfants des ténèbres dans les bois non loin d'ici. Ils avaient été lacérés par des sortes de griffes, mais les blessures sont trop nettes pour avoir été causées par un animal ou un trolloc, il s'agit sans aucun doute d'un meurtre... et le meurtrier était seul. Qui que vous soyez, demoiselle, vous feriez mieux de ne pas rester dans ces bois... et vous non plus Elessar sedai, cet individu pourrait bien en avoir après la Tour."
Son regard courut de l'aes sedai au tairien, avant de revenir à Elessar. Ce... Demiandre, si c'était bien lui... il ne semblait pas avoir la force brute nécessaire pour causer des blessures pareilles à quatre hommes seuls... quant à Elessar... il les aurait tué d'une toute autre manière, et fait disparaître les corps à l'aide du pouvoir... Non, le seul qui pouvait être directement soupçonné, ici présent... c'était bel et bien l'homme aux yeux jaunes... Taenad, bien qu'il ait du mal à l'admettre. De toute façon, il doutait que les deux autres soient disposés à l'aider à le capturer, et le plus urgent lui semblait être de quitter ce vivier le plus rapidement possible et de rentrer à la tour, dans l'espoir de capturer au moins l'un des trois... de préférence le plus dangereux...
Aelfinn de la PierreModo - Jury des Joutes - Conseil RPRelecteur
Demiandre ecouta le bref recit du Lige. Des Noirs Manteaux tues dans ce bois? Par des griffes?? Cela semblait effectivement tres etrange. Les Noirs Manteaux sont une section tres entrainee qui peut quasiment decimer un regiment avec une troupe bien assortie. Soit les brigants etait nombreux et tres bien armees, ou ils sont tombes sur plus fort et agiles qu'eux. Son regard se tourna brievement vers l'homme aux yeux jaune. Il n'avait pas l'air concerne par la situation ni la discussion, mais observait attentivement le Lige, en reniflant toujours discretement et froncant les narines. L'air qu'il avait faisait un peu peur. Un animal en position d'attaque, attendant que le danger se declenche...
Une etrange situation. Airin surveillait Demiandre, qui surveillait l'homme aux Yeux Jaune, qui observait le Lige, avec parfois un coup d'oeil vers les autres. Elessar ne souriait plus. Il sentait lui aussi la tension. Demiandre chercha un moyen d'alerter Elessar pour une embuscade mais ne savait pas trop comment faire. Il fallait au moins neutraliser le Lige. Il serait dangereux de le tuer, mais l'incapaciter pour ne pas alerter son Aes Sedai doit etre possible...
Il reflechit a toute vitesse, cherchant une idee pour sortir de ce guet apens. Trouver le coupable serait une solution. Elessar et la jeune femme etrangement habilee n'y sont pour rien. L'une manque de ressources, et l'autre etait avec lui. Airin ne ferait pas une chose pareille. Les brigands sont peu probables.
Ce qui laissait donc l'homme aux Yeux Jaunes. A moins qe la moitie des habitants de ce cote dz l'echine du monde ne se soient donnes rendez-vous dans cette foret.
Toujours avoir une porte de sortie. C'est la premiere regle de son mentor. Malheureusement, sans concertation avec Elessar, cela peut tres mal tourner. Prendre par surprise un lige n'est pas evident. Surtout s'il ne faut pas le tuer. Un puzzle de forgeron. Il avait l'impression de naviguer dans les Doigts du Dragon dans le noir, et essayer d'attraper des Brochers Argentes. Pas une mince affaire
Il capta le regard d'Elessar, et lui fit signe de capturer le Lige. Lui s'occuperait de l'autre. C'etait le seul moyen de s'en sortir sans problemes. Enfin, il l'esperait...
*Depuis l'arrivé du Lige et de son armoire à glace, Elessar n'avait pu détourner son regard..Ses yeux jaunes...Cette façon de renifler l'air à la recherche d'une odeur...Il avait même crut l'entendre grogner.
Quelque chose le taquinait...Une information qu'il avait sur le bout de la langue concernant cet homme...Mais quoi..
En bon érudit, Elessar passait beaucoup de temps à lire d'ancien texte, narrant de vieille histoire sur des peuples maintenant disparue. Il finit par décrocher son regard de l'homme pour se focaliser sur le Lige.
Méfiant...Il était trop méfiant, et cela agaçait au plus haut point le canalisateur...Son esprit tournait très vite, il aurait presque pu entendre les cliquetis de son cerveau...
Et s'il tissait trop de lien...
Elessar se mit à faire les cent pas. Il allait agir lorsque la demoiselle sortie des fourrés.
~Mais c'est incroyable..~
Il tissa un fin tissage de vent coupant une grosse branche d'arbre au dessus d'elle qui tomba rapidement sur sa tête dans le but de l'assommer, il trouverait bien une excuse à lui donner à son reveil, il ne fallait pas qu'elle voit ce qui allait se passer.
Il avança vers Airin les main dans le dos, celui ci se rendit compte un peu trop tard que des liens d'airs se trouvaient autour de lui. Ils se reserrèrent et il fut incapable de bouger, une boule d'air se figea dans la bouche du lige pour qu'il ne puisse plus parler.
Les yeux d'Elessar semblaient briller d'une étrange lueur bleuté. Ses iris rencontrèrent ceux de Taenad, lui intimant de ne pas commettre de bourdes. Il se remit à marcher de long en large.*
J'ai vu la peur dans tes yeux liges...Tu es intelligent...Et Lhaer doit déjà avoir sentit ton "appel"...Le lien l'amènera rapidement ici...Tu m'oblige à intervenir..
*Il se rapprocha de quelques pas, puis tissa un mélange complexe de flux bien trop dur pour Demiandre. La compulsion était un art compliqué et faire croire ce qu'on désire à un autre n'était pas chose facile. Il falsifia les dernière minutes de souvenir du Lige [Mp] et le rendit plus aimable envers le canalisateur et les convives.*
Demiandre détruit le camp tu vas devoir trouver un autre repaire...
*Il effaça sa dernière parole et emmena le lige un peu plus loin que le lige ne voit pas Démiandre utiliser le PU. En croisant Taenad il lui glissa.*
Je fais ça pour notre bien a tous, puis je vous demander de vous occuper de la jeune femme ?
Aelfinn de la PierreModo - Jury des Joutes - Conseil RPRelecteur
Demaindre vit Elessar couper une branche d'arbre qui tomba sur la tête de la femme etragement vêtue. Il ligota le Lige, le baillonat, et utilisa un tissage que Demiandre ne connaissait pas. Un tissage très complexe d'esprit, d'eau et de feu qui s'imbriquait étrangement autour de sa tête. Demiandre n'arrivait pas à suivre tous les tissages tellement c'était complexe.
Demiandre regarda Taenad et vit qu'il bougeait legerement, attendant une occasion pour agir. Demiandre tissa des flux d'Air pour lui lier les pieds au sol. Il ne partira pas d'ici avant que l'on soit sûr de lui.
"Demiandre détruit le camp tu vas devoir trouver un autre repaire"
A cet ordre, alors qu'Elessar menait le Lige un peu plus loin sous le couvert des arbres, Demiandre enflama la cabane avec un simple flux de Feu, et dissipa la fumée en un panache diffut, pour ne pas attirer l'attention. Il gardait bien sûr un oeil sur son prisonnier pour ainsi dire, car il le menacait de son arc. Il ramassa les affaires dont ils auraient besoin - épées, capes, et équipements divers, et enterra les décombres calcinées sous des couches de terre qu'il applanit pour donner un aspect plus ou moins naturel. Le résultat était plutôt bien, mais une inspection précise révèlerait la supercherie...
Il s'approcha de Taenad, le regarda dans les yeux. Des yeux profondémment jaunes, voire même couleur or. Vraiment étonnant. Un frisson parcouru son échine. Il lui dit :
"Qui est-tu, et que veux tu? Selon ta réponse, beaucoup peut changer. Notamment nos intentions à ton égard."
La situation était certainement l'une des plus étranges qu'ait vécu Taenad. Avec la tension entre les quatre hommes puis l'arrivée de la jeune femme à l'improviste, l'air était totalement saturé par les effluves des fortes émotions dégagées par les différents protagonistes, ce qui faisait froncer le nez du frère-loup. Le lige expliqua brièvement la situation, visiblement sans rentrer dans les détails, ce qui ne fit rien pour apaiser l'animosité ambiante.
Taenad sentit l'un des deux canalisateurs utiliser le pouvoir, probablement l'Aes Sedai mais c'était difficile à dire. Il n'aimait pas sentir des hommes ou des femmes utiliser la Source sans avoir aucune idée de ce qu'ils en faisaient, mais la branche qui s'abattit juste après sur la tête de la jeune inconnue lui fournit une réponse plus que probable à cette question. Il se retourna vers l'Aes Sedai, tous les sens aux aguets tandis que ce dernier s'approchait nonchalamment du lige. A nouveau l'utilisation du Pouvoir Unique. Mais cette fois, le lige se figea dans une posture étrange, visiblement incapable de bouger ou de parler. Finalement, venir à ce camp n'avait peut-être pas été une si bonne idée !
Instantanément, il banda son arc, le dirigeant vers l'homme qui venait d'immobiliser le lige, prêt à se battre si nécessaire. Le regard doré du shienaran ne montrait désormais plus ni curiosité ni amusement, mais plutôt résolution et concentration, les yeux d'un animal sauvage prêt à attaquer s'il se sent le moins du monde menacé. Le regard de l'Aes Sedai se posa un instant dans celui du frère-loup. Etonnamment, Taenad n'y lut aucune intention agressive, enfin … au moins, pas dans l'immédiat. Il ne baissa pas pour autant son arc, le pointant toujours vers la gorge de l'Aes Sedai.
Avant que Taenad n'ait pu réagir, l'autre canalisateur utilisa à son tour le Pouvoir Unique pour lui river les pieds au sol. Instantanément, il tourna le torse pour pointer sa flèche directement sur la gorge du tairien tandis qu'un profond grondement de rage pure s'échappait de sa gorge. Les derniers oiseaux qui ne s'étaient pas enfuis lorsque la branche était tombée sur la tête de la jeune fille s'envolèrent, effrayés par le puissant grognement. Le regard doré avait à nouveau changé. Il n'était plus question de concentration désormais, les yeux du loup étaient fixés sur la gorge de Demiandre, comme s'il était décidé à la déchirer de ses propres dents, le loup était acculé et prêt à tuer tout ce qui s'opposerait à lui pour s'en sortir.
Tandis que l'Aes Sedai utilisait à nouveau le Pouvoir sur l'atha'an miere, Taenad ne lâchait pas le tairien des yeux. Ce dernier prit le temps de camoufler son camp de fortune, ce qui ne fit qu'augmenter la rage qui bouillonnait à l'intérieur du frère-loup. Pendant ce temps, l'Aes Sedai semblait en avoir fini avec le lige. Du coin de l'œil, Taenad le vit s'écarter, suivi docilement par l'atha'an miere. Lorsqu'il passa suffisamment près, il lui dit d'une voix calme, comme s'ils n'étaient pas tous sur le point de s'entretuer en ce moment même.
"Je fais ça pour notre bien a tous, puis je vous demander de vous occuper de la jeune femme ?"
Taenad ne répondit pas, il ne fit même pas mine d'avoir entendu tandis que l'Aes Sedai s'écartait, le loup était rivé sur sa proie. Le traqueur habitué à vivre en forêt qu'était Taenad ne put s'empêcher de se dire qu'il ne faudrait pas moins d'une minute à n'importe qui d'un peu habitué pour découvrir tout ce qu'il y avait à voir dans les restes du camp camouflé. Il écarta cette pensée tandis que Demiandre s'approchait de lui. Le grondement s'amplifia encore, la pointe de la flèche suivant la gorge de l'homme. Le regard du frère-loup faisait des allers-retours de celui de l'autre homme à sa gorge. Taenad pourrait le tuer, juste maintenant. Le loup en lui, lui hurlait de simplement lâcher la corde de l'arc. A cette distance, il était quasiment impossible pour lui de rater sa cible. Il aurait sans doute encore à traiter avec l'autre Aes Sedai et il mourrait certainement durant la tentative, mais il aurait au moins eu la satisfaction de tuer cet homme qui avait osé l'entraver.
"Qui est-tu, et que veux tu? Selon ta réponse, beaucoup peut changer. Notamment nos intentions à ton égard."
Le grondement diminua progressivement puis finit par s'arrêter tandis que Taenad prenait la parole. Son regard toujours aussi menaçant continuait d'aller de la gorge de Demiandre à ses yeux alors même qu'il parlait.
"Ce que je veux, tairien, c'est que tu me lâches tout de suite ! Alors on pourra peut-être commencer à discuter. Et ne crois pas que tu pourras à nouveau utiliser le Pouvoir par surprise contre moi. Je le saurai et à cette distance là, je ne rate jamais ma cible, tu seras mort avant même que tes flots ne parcourent la moitié de la distance." Le frère-loup haussa la voix pour que l'autre homme l'entende, sans pour autant détourner son regard du tairien. "Et c'est valable aussi pour ton ami Aes Sedai."
Il laissa passer quelques secondes avant de reprendre la parole. Il se remémora brièvement les paroles de l'Aes Sedai. L'attitude du shienaran n'avait pas changé, mais peut-être que le souvenir du ton calme et posé de l'Aes Sedai avait légèrement apaisé la rage meurtrière qui pouvait se sentir dans sa voix jusque là.
"Maintenant, relâche moi, tairien, et peut-être que nous verrons tous les deux le jour se lever demain."
Aelfinn de la PierreModo - Jury des Joutes - Conseil RPRelecteur
Demiandre fut stupéfait par l'aplomb de son vis-à-vis. Une confiance en lui et une présence imposante. Et ce grondement faisait peur. Comme un ronronnement de chat, mais avec une puissance sauvage derrière...
"Je vous relacherais quand vous aurez baissé votre arc, homme des bois. Sachez que je n'aime pas trop les menaces. Je ne sais pas comment vous pourriez savoir quand je canalise, n'étant pas vous même un canalisateur, mais ne sous-estimez pas des Aes Sedai. Surtout pas Elessar Sedai."
Il ne savais pas si son bluff marcherait. Après tout, la distance était très courte et même s'il avait progréssé, il ne savait pas si sa dexterité serait suffisante pour attraper la flèche au vol.
"Je m'appelle Demiandre, je suis effectivement Tairen, vous avez bien deviné. Par courtoisie, pourriez-vous vous presenter? Après avoir échangé ces quelques mots, peut-être nous relaxerons nous mutuellement et pourrons tous deux dormir paisiblement cette nuit. Il serait dommage de finir en pature pour insecte dans une forêt inhabitée - aussi peuplée soit elle pour le moment - à cause de quelques actions irréfléchies."
Il relacha un peu son tissage, pour lui montrer sa bonne volonté, mais même ainsi, l'homme ne pourrait pas bouger à son aise.
"Je ne souhaite pas vous tuer. Après tout, vous usez de sommation, vuos n'êtes donc pas qu'un mercenaire, ou un Lige comparse d'Airin. Nous aimerions savoir quels sont vos objectifs et projets dans l'avenir. Votre aide pourrait nous être précieuse. Mais pour l'instant, j'aimerais que vous m'aidiez avec cette femme. Il va commencer à faire froid, et il ne faudrait pas qu'elle tombe malade, vu comment elle est habillée."
Il se dirigea donc vers la femme, sans lacher l'homme du regard. Il ne faut pas être totalement fou non plus. Cet homme avait un arc, une flèche, et une cible...
Taenad ne lâchait pas l'autre homme du regard, tous les sens aux aguets, totalement concentré, dirigé aussi droit vers sa proie que pourrait l'être sa flèche. Il n'en oubliait pas pour autant l'autre canalisateur, et même s'il ne pouvait plus le voir, il le surveillait quand même avec cet étrange sixième sens qui lui indiquerait s'il canalisait. Il écouta la réponse de Demiandre. Quand il reprit la parole, sa voix reflétait le grondement qui ne sortait plus directement de sa gorge.
"Et moi je n'aime pas être mis en laisse ! Je ne vous sous-estime pas, vous autres canalisateurs et je sais que si je dois vous affronter tous les deux, j'y laisserai sûrement la vie. Je ne peux pas dire que ça m'enchante mais il y a longtemps que j'y suis résolu, même si j'avoue que je n'ai jamais imaginé en finir comme ça. En tout cas, sache que si je dois rejoindre définitivement le Rêve de Loups aujourd'hui, j'utiliserai jusqu'à mon dernier souffle pour t'emmener avec moi."
Le frère-loup écouta alors l'autre homme se présenter avant de lui répondre à son tour.
"Tu parles de courtoisie, toi qui m'enchaîne au sol comme un chien à son piquet !" Le shienaran se retourna brièvement pour voir si le lige étant encore à portée d'oreille, puis reprit en voyant qu'il n'avait rien à craindre de ce côté-là. "Sache que je m'appelle Taenad al'Kian puisque tu veux le savoir."
Il sentit l'étau sur ses pieds se desserrer un peu, il bougea légèrement pour voir l'amplitude qu'il pouvait prendre mais s'aperçut rapidement que cela ne changeait pas grand-chose. Il lutta intérieurement pour ne pas exploser ou simplement lâcher son trait sur sa cible. C'était une première concession de la part du canalisateur et s'il voulait s'en sortir en vie, il faudrait qu'il en fasse lui aussi. Il détendit donc légèrement son arc sans pour autant le débander complètement, espérant intérieurement qu'il n'aurait pas besoin de la fraction de seconde supplémentaire qu'il lui faudrait désormais pour tirer. Il écouta la réponse du tairien et le regarda se diriger précautionneusement vers la jeune femme au sol.
"Si j'avais vraiment voulu te tuer, tu serais mort à l'heure actuelle et mes jambes seraient libres. Tu veux connaître mes objectifs ou obtenir mon aide, on en reparlera quand je serai libre et quand toi, tu m'auras expliqué ce que vous cherchez. Allez ! Libère-moi maintenant, sinon comment tu veux que je t'aide avec cette gamine !"
Il n'avait aucune idée de ce que pouvait chercher ces deux hommes ou de l'aide qu'il pourrait leur apporter. Mais ce dont il était sur, c'est qu'à la première occasion, il leur fausserait compagnie et s'enfuirait aussi loin que possible de cette maudite Tour.
Aelfinn de la PierreModo - Jury des Joutes - Conseil RPRelecteur
Demiandre vit que la jeune femme allait bien. Elle avait juste une bosse sur la tête. Il n'avait pas encore appris à Guerir, ni même à Sonder le corps pour trouver les anomalies. Il faudra qu'il pose la question à Elessar un jour...
Le Rêve des Loups? Mais de quoi parle cet homme? Est-il donc fou? En y reflechissant, beaucoup de détail revenait en mémoire à Demiandre. Les yeux jaunes, les dialogues, les grimaces. L'air sauvage qui emanait de l'homme. Un bien étrange homme en fait. Demiandre garda cependant ses soupcons pour lui. Il faudra qu'il pose la question à Elessar plus tard.
"Enchanté Taenad al'Kian. Sachez cependant que courtoisie et confiance ne sont pas toujours à mettre dans le même panier. Je vais vous expliquer ce qui me porte à croire que vous pourrez nous aider." Dit-il en relachant completement le flux d'air entravant les pieds du shienaran. Il prit par contre soin de faire un mur d'air entre lui et son corps.
"Vous semblez être fort et avoir de la ressource. De plus, vous semblez avoir certaines capacités qui peuvent être très utiles. Vous vous déplacez extremement silencieusement, beaucoup moins que moi, et je sais que j'en fais peu quand je m'applique. Mais surtout, vous arrivez d'une certaine manière à detecter le canalisage. Est-ce un ter'angreal?"
Il ne preferait pas lui dire qu'il le soupconnait d'être l'assassin mystérieux. Autant ne pas trop le froisser d'un coup.
"Nous ne cherchons pas vraiment quelque chose, si ce n'est un abri sûr et de quoi nous proteger. Si ce sont aussi vos objectifs, pourquoi ne pas unir nos forces? En tout cas, nous allons quitter cet endroit dès le retour d'Elessar. Choisissez vite. Le temps presse."
*Elessar revint au campement, sans le lige, celui-ci se remettait de ses émotions assis, adossé contre un arbre.
A peine mit il un pied dans le camp qu'il érigea une bulle pour que personne n'entende ce qui se dirait dans le camp.
Finalement, il vint se planter devant Taenad. Constamment relié au Saidin, Il avait tout entendu, que ce soit le rêve de loup ou son prénom.*
Veuillez excuser les manières de Demiandre...
*Il se retourna vers son "apprenti"*
Tu sais, si je n'avais pas toucher à Taenad, c'est qu'il y avait une raison. *Il lui fit un sourire puis se tourna vers le frère loup.*
Vous m'intriguez...J'ai déjà entendu parlé des vôtres, mais je ne sais plus ou..
Il me semble que vous étiez traqué par la tour...Ne vous en faite pas, je ne vous ferais aucun mal.
*Il s'avança vers la femme et la sonda. Rassuré, il se tourna vers les autres.*
Il va falloir que je ramène Airin à la tour...Je vais vous ouvrir un portail, emmenez la demoiselle, je vous rejoindrais plus tard. Dans quelle contrée voulez vous aller ?
Soudain, un bruit dans les fourrées l'alerta, et Airin se retourna vivement, en colère contre lui-même. Encore quelqu'un ? Comment se faisait-il qu'il ne l'ait pas remarqué avant ? ... Mais alors que son regard parcourait les bois, un violent craquement de bois, suivi d'un bruit sourd, se fit entendre, et reportant son attention sur l'assemblée, l'atha'an miere vit la jeune femme inconnue s'effondrer, assommée par une lourde branche sectionnée net... trop nettement. Le pouvoir unique. Ses yeux s'écarquillèrent légèrement, et voyant Elessar s'approcher d'un pas trop tranquille, il comprit qu'on avait deviné ses soupçons.
Les traits durcis par une certaine tension, le lige dirigea sa main vers le pommeau de son épée et recula d'un pas pour englober la situation du regard... Mais ses jambes refusèrent de bouger, et bientôt, tout son corps fut comme prisonnier d'un étau invisible, contre lequel il était même vain de se débattre. Incapable de parler, il se contenta de fixer Elessar d'un air haineux, après avoir adressé un bref regard à Taenad. Celui-ci avait pointé son arc en direction de l'Aes Sedai, mais il était inutile d'espérer son aide... elle serait inefficace contre un canalisateur. Se plaçant devant lui, Elessar prit la parole, et alors qu'Airin supposait qu'il allait le tuer sans autre forme de procès, il se passa... quelque chose.
Il eut d'abord l'impression qu'un couteau s'enfonçait dans son crâne, un très court instant. Il essaya de se débattre... croisa le regard d'Elessar. Puis les émotions se succédèrent trop rapidement pour qu'il ait le temps de les assimiler. Peur, douleur, adoration, douleur, confusion... avant que son regard ne devienne curieusement terne, comme s'il allait perdre connaissance. Les liens d'air se défirent, et il chancela, tenant à peine debout.
Quand on perd tous ses repères, on en revient généralement aux fondamentaux, et pour lui, c'était la mer. Or là, il avait l'impression d'avoir été balayé corps et âme par un raz-de-marée, dont la vague avait dispersé les ridicules débris de ses souvenirs. Il allait falloir un long moment pour les rassembler.
Se laissant entraîner sans résistance en dehors du camp, dont il n'avait plus vraiment conscience de l'existence, il s'adossa contre un arbre et s'assit, remarquant à peine la venue puis le départ d'Elessar, ses yeux vides fixés sur ses mains tatouées des symboles des Catelar. Des flashs lumineux déchiraient son champ de vision, comme des images... des visages. Il ne se rappelait plus exactement comme il était arrivé là et comment il avait rencontré Elessar Sedai, mais globalement, il avait l'impression que c'était à ce moment-là qu'il avait été en sécurité. Avant cela... le souvenir de ce qu'il avait vu l'aurait fait frémir s'il n'avait pas été si habitué aux spectacles d'horreur. Mais là, il fallait avouer que ça surpassait tout ce à quoi il avait pu être confronté... Il secoua la tête et essaya de se reprendre. Il n'y avait plus guère de danger à présent, inutile d'inquiéter davantage Lhaër, dont il sentait l'agitation dans un coin de son esprit. Elle sembla un peu rassurée néanmoins par le sentiment de sécurité qu'il lui transmit, bien que pas totalement. Inspirant profondément, il s'efforça de retrouver son sang froid. Etrangement... au milieu des images encore confuses que son esprit essayait d'ordonner, il voyait apparaître un visage... Taenad. Taenad ? Que venait-il faire là-dedans ? Il avait l'impression de l'avoir croisé pourtant, mais un homme bien différent que l'adolescent dont il se souvenait.
Lentement, il se redressa, regardant autour de lui. Elessar était quelque part par là... il ne lui faisait pas davantage confiance qu'à un autre à la Tour, mais a priori, il n'y avait rien à redouter de lui. Pourtant, un vague relent d'émotion lui dictait de regagner au plus vite Tar Valon, de prévenir... prévenir de quoi ? Non c'était ridicule... Essayant de chasser ces pensées confuses, il se reprit et commença à se diriger d'un pas encore hésitant vers le c... hum ? Non, vers l'endroit d'où il lui semblait être arrivé avec Elessar, pour une quelconque raison. L'Aes Sedai devait être par là, et peut-être ce Taenad... et un autre homme dont il avait un vague souvenir, mais qui n'avait aucune importance... Un paysan ou un chasseur, quelque chose comme ça.
Aelfinn de la PierreModo - Jury des Joutes - Conseil RPRelecteur
Elessar arriva discretement a proximite de lui et Taenad. Il se posta devant le shienaran. Demiandre fut un peu enerve pr la rebuffade d'Elessar concernant ses manieres. Il avait ete poli, courtois, non menacant. Comme si je pouvait faire mieux vu la situation!
Il y a donc bien quelque chose de special en rapport avec Taenad. Esperons qu'Elesqar reviendra vite pour repondre aux questions qu'il avait a lui poser.
"Vu comment cette foret supposement isolee et sure ne nous a pas aidee, peut etre pourrions nous essayer maintenant les abords d'une grande ville. Cairhien me semble une bonne idee. Soit dans la ville meme, soit dans un village alentour. Cependant, un village sera moins discret, surtout a Cairhien. Mieux vaudrait se fondre dans la masse. Souhaitez vous nous accompagner, Taenad al'Kian? Je vais avoir besoin de votre aide pour porter la jeune femme."
