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La Volonté de la Déesse
(Sujet créé par Galldrenn l 03/01/04 à 10:57)
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JustBob
29/12/2003 17:46
Joyeux Barbare

Tiens ? Tu as retravaillé un texte des Joutes Galldrenn ?

J'ai fait une lecture rapide. Alors en vrac :

Très agréable à lire, sauf pour les noms propres sur lesquels je bute (montmartre). L'écriture est bonne.

Trop d'intrigues amorcées, trop de noms, de concepts, qui nuisent à la compréhension globale. En particulier au début et dans le paragraphe avec Lu qui cause politique. (Mais faut dire que ma connexion synaptique est vite encombrée). Il s'agit du début d'un texte plus long, je suppose.

Attention à la cohérence temporelle, à la fin, je ne savais plus à quel moment se situait l'action. Le deuxième paragraphe avec Lu qui devient calife à la place du calife me semblait très éloigné dans le temps par rapport au début, puis à la fin, la scène de l'Oracle semble prendre place juste après le début.
Il faut peut-être réorganiser les paragraphes et bien préciser au début de chacun de qui on parle, quand et où pour éviter de se perdre.
Par exemple, le paragraphe sur les illuminés fanatiques arrive et part un peu comme un cheveu sur la soupe.

Le concept des Egos est sympa mais me rappelle vaguement quelque chose.
La cabale des Mages persécutés et qui se tirent dans les pattes me semble peut-être trop classique... mais j'ai du faire trop de Jdr pour juger de l'originalité d'une idée.

J'aime bien le concept de la femme tombée du ciel. C'est très riche en développements futurs.

Enfin, sur le long terme, je pense que tu devrais un peu plus insister sur la description des personnages principaux (Lu et Nayda), leur apprence, caractère, etc... Il me semble important de bien les décrire pour aider le lecteur à s'identifier.

C'est un peu rapide et un peu sec, mais j'espère que ça peut t'aider quand même. Je le relirai et si j'ai d'autres suggestions...

Merci Galldrenn et n'hésite pas à poster la suite.

JustBob
Galldrenn
02/01/2004 21:23
Larve Maléfique (version ectoplasmique)

Claire, j'avais vu le topic que tu avais crée et j'avais pensé le mettre là, mais après j'ai vu la longueur de mon truc et je me suis dit y a des petites malins qui vont pas remonter jusqu'en haut et qui vont finir par pas lire le topic et donc pas ton texte....du coup j'ai préféré pas foutre le bazar

Pour Justbob : Merci d'avoir pris le temps de lire, ça fait plaisir ...pour ce
En particulier au début et dans le paragraphe avec Lu qui cause politique.

Je vais voir, c'est vrai que c'est peut être pas très clair....j'essaierai de voir ce que je peux faire...
Pour les paragraphes, j'ai relu pour voir et je me suis apercu que y'avait effectivement un grave problème...je vais les remettre dans l'ordre, histoire de voir si ça devient plus clair...après relecture je me demande même comment j'ai pas vu le problème avant..j'étais tellement dans mon idée que j'ai rien vu...bref.Niveau caractère des personnages je décrirai plus, je reconnais que ça manque, je vais revoir les textes...
En tout cas encore merci pour tout, voila qui va pouvoir remettre de l'ordre dans mon histoire qui commencait à ressembler à un véritable puzzle ...
Je remets tout dans l'ordre pour les prochains qui liront s'il y en a
Encore mici!
Gall
Nayla
03/01/2004 01:04
Jadis, Aes Sedai de l'Ajah Verte.
Gniéhéhé

Nayda? mais ca me ressemble ca!! bizare bizare! bon j'ai lu le debut, mais j'ai du mal, ca me fais mal au yeux, mais je m'y remet demain, je serai plus fraiche!
Lirkae
03/01/2004 10:48
Encore et toujours Novice


Je ne peu que dire merci Gall alors, si tu as pensé à mon texte..mais je crois que désormais je n'aurai plus de critiques et donc, ton texte retravaillé, tu pourras le poster sur °textes en tt genre°
Klian
03/01/2004 10:57
Frère Loup, d'une maison d'Andor, webmaster

Je suis contre ce concept de topic unique. Un topic par texte permet de bien séparer les choses, et la Pierre vous le permet, le forum grimoire est fait pour ça...
Nayla
03/01/2004 14:45
Jadis, Aes Sedai de l'Ajah Verte.
Gniéhéhé

ca y est ! j'ai lu! a quand le suite? j'ai beaucoup aimé, peu etre un peu trop de mysteres, mais bon. J'ai reconnu mon avatar, Llyane, bonne chance pour la suite!
Galldrenn
05/01/2004 13:42
Larve Maléfique (version ectoplasmique)

peu etre un peu trop de mysteres

Ca devrait s'éclaircir bientot, c'est prévu en tout cas
J'ai reconnu mon avatar, Llyane

héhé...Lu est censé être beaucoup plus belle que Llyane, mais avec l'image que je lui ai mis c'est l'inverse qui apparait
J'ai des projets pour Llyane, elle deviendra plus interessante après...ça m'énerve j'écris pas assez vite et j'ai tellement de choses à rajouter!!!Rahhhhhh!!!!Bon, je me calme, après tout c'est l'heure de mon cours de physique, et j'aurais pas le temps de reprendre l'histoire avant pas mal de temps j'pense....pffff!!Qui est le crétin qui a inventé l'école?
Nayla
05/01/2004 17:28
Jadis, Aes Sedai de l'Ajah Verte.
Gniéhéhé

un GROS crétin....
Galldrenn
30/01/2004 22:08
Larve Maléfique (version ectoplasmique)

Elle fut avertie seulement par le bruit des cris étouffés des gardes du temple. Elle n’avait pas pu s’endormir. Elle avait fini par passer une de ses robes blanches, les seules qu’elle possédait, et elle était sortie pour respirer l’air frais de cette nuit d’hiver. Elle n’avait pas fait de bruit : elle ne voulait pas les réveiller. Les prêtres étaient toujours si prévenants ; ils auraient exigé de l’accompagner, lui auraient trouvé un manteau- on ne sortait pas par un froid pareil ainsi découverte, il ne faudrait pas qu’elle tombe malade…Ils l’auraient tous traitée comme devait l’être l’Oracle, et elle n’avait aucunement besoin qu’on lui rappelle qui elle était…Pas ce soir.
Et c’est pour toutes ces raisons qu’ils moururent, et pour aucune. Car alors même qu’elle découvrait les corps des gardes, elle entendit les lamentations du grand prêtre. Elle courut, et maudit Riannael pour lui avoir donné des jambes si courtes. Les prêtres étaient tout ce qu’elle avait jamais connu. Ils étaient ennuyeux et ils l’énervaient souvent, mais ils étaient les seuls qui ne l’avaient pas crainte, les seuls à ne pas la considérer comme source de malheur. Les seuls qui l’avaient accueillis. Et voilà que tout ceci était sur le point de prendre fin. On était venu lui enlever son refuge ; lui ôter le seul équilibre qu’elle avait pu établir après toutes ces années…Jolin...La rage s’empara lentement d’elle, elle accéléra l’allure. Elle devait arriver à temps. Elle devait le sauver. Comment, elle n’en avait aucune idée, mais elle savait que si elle le rejoignait elle pourrait…Elle entra dans la salle et laissa échapper un cri de désespoir. Le prêtre tomba au sol, la gorge tranchée, le sang dégoulinant sur sa robe longue…La créature penchée sur son corps huma l’air un instant, puis lentement, se retourna vers elle…Ses yeux étaient verts. Elle ne voyait plus que cela. Elle ne pouvait détacher son regard de cet être. Il était tout simplement magnifique. Ses cheveux, de cristal à ce qu’elle pouvait en juger, semblaient onduler sous les assauts d’un vent invisible. Son souffle brûlant formait des nuages dans la nuit glacée. Il s’approcha lentement, et ses pieds glissèrent sur le sol sans bruit…Sa voix s’éleva dans les ténèbres, aussi tranchante qu’une lame d’épée, et néanmoins si attirante que l’Oracle ne pouvait s’empêcher de se laisser bercer par ses paroles :
«_ Tu sais probablement pourquoi je suis là, Oracle. Mon maître m’avait prévenu que tu m’attendrais. Il y avait une femme ici. Avant de mourir, dis moi ce que tu as vu à propos d’elle. »
La question la prit au dépourvu. Elle ne savait pas vraiment pourquoi il était ici. Elle n’avait eu aucune vision de cette créature. Elle ne contrôlait pas ses prophéties : Riannael choisissait ce qu’elle désirait lui faire connaître, le reste elle ne pouvait l’apprendre. Non, elle ignorait la raison de sa venue. Et elle n’était pas certaine de vouloir la connaître. Ses yeux tombèrent sur les mains de l’homme, et sur le sang sur ses ongles, qui dégouttait lentement sur le sol…où gisait le cadavre de Jolin. Comment un être pouvait-il rester source de tant de beauté après avoir perpétré tant de violence ?
Elle entendait encore les cris horrifiés du prêtre au moment où les griffes du démon lui déchiraient les entrailles…la haine monta alors en elle, une rage froide et meurtrière, qu’aucun éclat ne pouvait apaiser.
« _ Ton maître réclame ma mort. Pour quelle raison ? »
L’homme sembla déconcerté un bref instant. Visiblement, il ne s’attendait pas à une telle question. Elle était censée être une petite fille terrifiée à l’idée de sa mort prochaine…Elle réprima le rire ironique qui s’emparait d’elle. C’était la deuxième erreur de son ennemi, quel qu’il soit. La première étant d’avoir cru qu’elle connaissait toutes les réponses, et avait prédit l’arrivée de son meurtrier.
Ce dernier éclata soudain d’un rire musical. Il ne semblait pas le moins du monde apeuré. Et comment aurait-il pu l’être ? Elle n’était rien qu’une gamine ! Du moins en apparence…
« _ Oh, le maître ne veut pas ta mort, petite fille. Bien au contraire…Tu es précieuse pour lui. J’aurais du te ramener là-bas. C’était les ordres. Mais vois-tu, il n’aurait pas du la laisser faire. La traînée qui lui sert de compagne a tué sa servante…mon amante. Ils l’ignoraient, bien sûr. Ils l’ignoraient tous…Elle l’a abattue sur la grande place, je l’ai vu mourir devant la foule avide de sang…Iléa, mon amour…Ils ont dit que tu étais trop maladroite, que tu n’exécutais pas les ordres. Mais je connais la vérité. J’ai vu comment cette femme te traitait. Tu étais trop belle, ma chérie. Tu lui faisais de l’ombre…Elle a exigé ta mort et il lui a donné…Il l’a même laissé avoir accès au lac. C’est interdit, pourtant, le lac est sacré et il en a conscience. Aucune femme n’a le droit d’aller là bas, mais elle a demandé et il a accepté. Il est aveuglé par son amour pour elle. Elle le manipule et il ne se rend compte de rien. Je l’ai observée depuis ce jour…elle a plongé dans le lac, Iléa. Elle a corrompu les eaux et absorbé une partie de leurs âmes. Je ne l’ai pas prévenu, non…il ne m’aurait pas fait confiance. A présent il m’envoie chercher la devineresse. Mais il ignore qu’elle ne lui sera pas amené…Je la tue pour toi, Iléa. C’est mon ultime vengeance… »
Elle comprit soudain que ce n’était plus à elle qu’il parlait. Il semblait ne plus avoir conscience de sa présence. Cet homme était fou, tout simplement. Les questions se bousculaient dans sa tête. Pourquoi voulait-on sa mort ? Et qu’était le lac d’argent ? Elle n’osait pas bouger, de peur de lui rappeler sa présence, et sa mission. En vain. Ses yeux revinrent finalement à elle. Ses yeux verts, si magnifiques et pourtant emplis d’une tristesse indicible…
« _ Je veux que tu saches que je suis désolé, vraiment. Je ne voulais pas ta mort. Mais je n’ai plus le choix à présent. »
Elle sentit la peur s’infiltrer peu à peu en elle. Elle se prépara à courir, prit son élan et …Il fut plus rapide. Avant qu’elle ait pu esquisser le moindre geste, il était sur elle, ses griffes lui transperçant la poitrine…Sa vue se brouilla…Ses larmes tombèrent sur le sol… Elle ne saigna pas. Elle eut juste le temps de former sur ses lèvres un faible ‘‘moi non plus ’’ avant que la puissance jaillisse en elle, tel un torrent de feu, lui brûlant les entrailles…C’est alors qu’elle fut projetée hors de son corps… Elle flottait, immatérielle. Ce n’était pas la première fois que Riannael possédait son corps, et pourtant elle ne s’était jamais habitué au sentiment de manque qu’elle ressentait lors de ces occasions. Tout était différent alors. L’air semblait plus lourd, comme chargé d’électricité, et elle avait l’impression d’étouffer. Tout était plus effacé ici, plus nuancé. Elle se sentait…seule. Invisible pour tous, sauf elle-même. Elle observa son corps, le souffle court. Elle était toujours la même, et pourtant il se dégageait d’elle une aura d’une incroyable intensité, et lorsqu’elle parla, sa voix n’était pas celle d’une enfant, mais celle d’une femme confirmée.
« _ Quiconque s’en prend à cet enfant défie la Déesse elle-même. Ta mort sera lente. Apprend à craindre mon pouvoir, toi qui ose attaquer ma Messagère. »
Le visage de l’homme était à présent un masque de terreur. Elle ferma les yeux, refusant d’assister au massacre. Il avait essayé de l’abattre, mais il l’avait fait par amour. Mais sûrement cela ne comptait pas. Non, rien ne comptait que la vengeance d’une déesse outragée…Car des dieux l’on ne doit point attendre de clémence. La voix de l’homme ressemblait à présent à la corde vibrante d’une harpe mal accordée. Elle ne rouvrit pas les yeux. Elle l’aurait du, elle le savait. Pour lui. Parce qu’elle le lui devait. Mais elle ne pouvait se résoudre à regarder. C’était elle qui faisait ça, et en même temps cela ne l’était pas. C’était néanmoins son visage, bien qu’elle n’imaginait pas avoir jamais adopté une expression aussi meurtrière. Et malgré cela c’était ses mains qui broyaient les os de cette chose, son corps qui se mouvait sans qu’elle puisse exercer aucun contrôle sur lui…
Au bout de ce qui lui parut des heures, les cris s’éteignirent, remplacé par un silence pesant. En un éclair, elle fut de retour dans sa propre chair. Elle était couverte de sang. Se relevant précipitamment, elle s’éloigna en hâte de l’endroit où elle se tenait. Où elle s’était tenue…et où elle avait tué. Un bruit squameux sous sa chaussure et elle vomit ce qu’elle avait difficilement réussi à avaler la veille au soir.
Elle examina la salle, la vue de nouveau brouillée. Les cadavres du grand prêtre et de son meurtrier n’étaient à présent qu’un seul amas de chair ensanglantée. Elle tomba à genoux, la gorge nouée…elle pleura longtemps ainsi, pour son refuge perdu, pour ses hommes et ces femmes qui étaient mort pour elle et pour l’individu qu’elle avait assassiné…
Lorsqu’elle se releva, le soleil tombait derrière les montagnes. Elle prépara ses affaires, n’emportant pour seule et unique arme qu’un simple couteau de cuisine. Elle rassembla ses cheveux blonds en une tresse convenable : le vent balayait la ville avec une violence remarquable, et elle ne supportait pas que ses cheveux se rabattent sur son visage. Une fois prête, elle plaça son sac sur ses frêles épaules et jeta un dernier regard à ce qui avait jadis été son refuge. Elle avait aimé cet endroit. Les hommes du temple n’avaient pas toujours été très agréables à vivre, mais ils avaient été sa seule famille, et ils l’avaient traitée avec respect et gentillesse...Et ils étaient morts pour elle. Elle s’en souviendrait à jamais. Elle referma derrière elle la lourde porte du bâtiment, luttant contre la fatigue. Elle avait encore une longue route à parcourir. Le temps n’avait pas de prise sur elle, mais si elle voulait sauver ce peuple elle devait rejoindre la femme. Nayda Farai pouvait être n’importe où à présent, et pourtant elle savait qu’elle la reverrait. Elle l’avait vu auprès d’elle, en un lieu qu’elle avait jadis visité maintes fois. Elle allait se rendre à Glyphe, le Siège des Temples de Riannael. Là-bas, elle retrouverait Nayda, et lierait son destin au sien… C’est ainsi qu’une jeune fille aux yeux sans pupilles prit la route des voyageurs, le cœur lourd de chagrin, avec pour seule arme son désir de vengeance et un couteau de cuisine…
Galldrenn
30/01/2004 22:12
Larve Maléfique (version ectoplasmique)

Bon, j'ai pondu ce passage en attendant d'avoir un peu plus de temps....j'ai l'impression qu'il y a pas assez de descriptions dans l'histoire, ça enlève quelque chose non? J'ai comme le sentiment que tout va trop vite et qu'on a pas le temps de s'imaginer vraiment les lieux, les visages...Justbob m'avait déjà parlé de ça, qu'il fallait décrire plus les persos, et là j'ai pas trop pris compte des critiques je m'en rends compte maintenant....je me ratrappe sur le prochain je jure, et je reprendrai ce passage! En attendant si vous avez d'autres critiques sur ce passage...n'importe quoi pour m'aider..mici de poster
JustBob
04/02/2004 09:51
Joyeux Barbare

Ce passage me semble plutôt bien. Le mystère s'épaissit et on a envie d'en savoir plus.
Niveau description, il n'en nécessite pas vraiment plus. Je dirai qu'il faut que tu mettes encore plus en avant la très forte relation entre l'Oracle et les prêtres. Peut-être pas dans cette scène mais dans celle figurant dans ton premier post. Ne serait-ce que donner un nom au grand prêtre. D’autant qu’à la fin la vengeance semble constituer la motivation de l’Oracle.
Tu décris la douleur de l'Oracle de perdre son entourage mais cette douleur est d'autant plus crédible si on est vraiment conscient de sa relation. Par exemple, dialogue avec le grand prêtre où tu ébauches une sorte de relation père/fille pourrait bien renforcer la douleur. Le prêtre peut la surprendre en train de se couper les veines dans la première scène par exemple puis tenter de la consoler ou réconforter.
Si la vengeance est la motivation de l’Oracle, il faut que celle-ci soit vraiment justifiée.

Sinon :

Tu sais probablement pourquoi je suis là, Oracle. Mon maître m’avait prévenu que tu m’attendrais. Il y avait une femme ici. Avant de mourir, dis moi ce que tu as vu à propos d’elle.


Je veux que tu saches que je suis désolé, vraiment. Je ne voulais pas ta mort. Mais je n’ai plus le choix à présent


Et les infos sur la visiteuse ? Dans sa douleur, l’assassin ne s’y intéresse plus ?
C’est du chipotage, mais peut-être besoin d’éclaircir cela. Ou au contraire de rajouter du mystère…

Enfin :

semblaient onduler sous les assauts d’un vent invisible


Aaaaaaaaaah ! ! ! Le fameux « vent invisible » ! ! ! Cette expression m’a toujours fait sourire (ce qui n’empêche pas que j’ai forcément du l’utiliser à un moment ou à un autre).

Voili, voilou ! En espérant que ça te soit utile.

La suite ?

JustBob
Galldrenn
06/02/2004 21:50
Larve Maléfique (version ectoplasmique)

Mici!!!Ca fait plaisir de voir que quelqu'un lit de temps en temps.
Donc il faut que je refasse une partie...un nom au grand prêtre?? pas une mauvaise idée tiens...En réalité, j'avais pensé instaurer une relation père fille entre elle et le Grand Prêtre, mais étant donné que l'Oracle a près de deux mille ans et que je voulais insister sur la solitude de cette petite fille qui n'en est pas une et qui vit hors du monde, j'avais renoncé....je vois que ça manque, ça enlève effectivement à l'aspect tragique du texte...Vais le revoir dès que j'aurais un peu de temps...
Et les infos sur la visiteuse ? Dans sa douleur, l’assassin ne s’y intéresse plus ?

Tiens c'est vrai que du coup il s'en tape lol. Ben faut dire aussi qu'il le demandait pour son maître, et qu'il part dans son délire sans avoir sa réponse...je reverrai ça aussi promis. Merci de me le rappeller, encore un truc qui allait passer au travers ..
Le fameux « vent invisible » ! !

Maieuuuuuuhhhh!!!T'aimes pas?
Bon c'est vrai c'est un peu classique, mais j'aimais bien, et pis...et pis voila quoi!!!C'est pas parce que ça tombe sous le sens que ça doit pas être dit (lol). Et pis il y aurait pu y avoir un vent de couleur, visible et tout...ok bon j'aggrave mon cas là....

En tout cas je te remercie d'avoir pris le temps de lire et de m'aider à rectifier les bugs de l'histoire, c'est super sympa mici mici


EDIT : j'ai ajouté un passage pour la relation prêtre Oracle, je reprendrai peut être la scène du meurtre du coup, si je trouve l'inspiration
Caldazar
26/11/2004 23:11
Le Blob attaque !

et pour le coup du vent invisible, le vent peut entrainer des poussieres ou autres particules qui lui donnent ainsi un aspect visible...
Galldrenn
15/08/2006 01:00
Larve Maléfique (version ectoplasmique)

Le silence. Le clapotis régulier de la pluie sur sa main, les sanglots étouffés des survivants. Laèrio s’était dégagé non sans difficultés des décombres de la ville, les yeux piquants. Le soleil avait disparu sur Dyurne, laissant place à l’orage et à une pluie glaciale, comme pour purifier la ville. Ce qui avait été l’une des plus anciennes cités des royaumes n’était à présent qu’un amas de roches sans forme, comme balayée par le souffle du vent. Et pour ce que Laèrio en savait, ce pouvait bien être la raison de tout ceci. Son regard avait rencontré le corps de la petite fille, son visage figée dans une expression de douce tristesse. Il avait tenté de la rattraper, mais elle était trop rapide, et il avait du lutter pour préserver son Ecran intact. L’impact l’avait tout de même projeté dans les décombres, et il avait sombré dans l’inconscience.
Il lui avait fallu deux bonnes heures pour retrouver la trace de la jeune femme, celle qu’il avait déjà vu maintes fois à Alldrian. Nayda Farai, qui avait été acceptée au sein du Conseil Restreint, au grand dam des autres mages, qui condamnaient ses manquements au règlement. Nayda, qu’il avait haï pour le pouvoir qu’elle ne méritait pas, et qu’il haïssait encore aujourd’hui, presque huit ans plus tard. Elle était puissante, il devait en convenir, bien plus puissante que lui-même, mais elle était bornée et n’en faisait qu’à sa tête. Laèrio ne comprenait pas pourquoi Lutanéa la gardait au Conseil et lui accordait sa confiance. Mais aussi bien, la dirigeante était humaine avant tout. Sûrement son amitié avec Nayda aveuglait son bon sens. Il aurait du être nommé à sa place au Conseil. Lui avait toujours respecté scrupuleusement le code. Et pourtant, on lui avait clairement fait comprendre qu’il ne possédait pas les qualités nécessaires à un membre de l’assemblée.
Une jeune femme accompagnait la magicienne, tremblante dans le manteau qu’avait passé Nayda sur ses épaules. Ses longs cheveux blonds tombaient en cascade dans son dos et son visage semblait jeune, pourtant au fond de son regard azur il avait pu entrevoir une lueur de sagesse. La sensation étrange de devoir craindre et respecter cette femme s’était emparée de lui. Pour la première fois depuis des années, il avait eu un aperçu de son impuissance dans les yeux de cette étrange dame. Et cela l’avait rendu nerveux, il devait bien l’admettre.
Il avait suivi à contrecœur ces deux individus dans la forêt où elles s’étaient enfoncées, observant chacun de leurs gestes dans l’espoir d’apprendre quelque chose concernant leurs intentions. Il était ici pour une raison bien précise, les ordres étaient clairs : ils devaient découvrir la raison du départ de Nayda et en référer à son supérieur. Lutanéa préparait quelque chose, et Razielk voulait savoir ce que c’était.
Un bruit dans les arbres, le murmure léger du vent sur son visage…et Laèrio vit apparaître la manticore. Il la connaissait, pour l’avoir aperçu maintes fois déposer sa maîtresse dans la capitale, pourtant il ne pouvait s’empêcher d’être impressionné chaque fois qu’il la voyait. Il retint son souffle devant la magnificence de la créature qui secouait sa crinière aux reflets dorés en guise d’accueil pour sa maîtresse.
Il n’eut cependant pas le temps de l’observer d’avantage. Il sentit un déclic dans son crâne, et entendit l’Appel de Razielk. Il s’impatientait. Tandis qu’il s’apprêtait à s’éloigner afin d’établir le contact, il jeta un dernier regard dans la direction des deux femmes. Assises ensemble près d’un arbre, elles partageaient un repas qui semblait avoir été préparé pour une seule personne. Cela confirmait ses soupçons : Nayda n’avait pas prévu l’arrivée de la dame aux cheveux blonds. Pourtant, elle n’avait pas été aussi terrifiée que les habitants de Diurne, et semblait avoir été peu surprise par l’apparition de cette étrange sphère au-dessus de la ville. Il voyait encore les larmes couler sur sa joue, et cette tristesse sur son visage lorsque son regard se posait sur les habitants paniqués. Avait elle réellement été touchée par leur mort, ou n’était ce qu’une feinte pour faire croire à la compassion ? Elle avait su, d’une façon ou d’une autre, ce qu’il se passerait là-bas ; et elle n’avait rien tenté pour l’en empêcher. Il ne pouvait comprendre pareil acte.
Et c’était une raison supplémentaire pour traquer Nayda, il devait bien l’avouer.
Il se décida finalement à ranger sa dague dans sa botte, et se leva discrètement pour répondre à Razielk quand il remarqua l’absence de la manticore près des deux femmes. La peur le prit soudain, et il voulut courir vers le nord quand les buissons s’écartèrent pour laisser place à la créature. Le rugissement qui s’échappa de sa gorge lui blessa les tympans. A terre, il n’osait plus bouger de peur que la bête se précipite sur lui.
« Tyanis ! Ne le tue pas ! »
La voix de Nayda résonna dans la clairière, cette voix qu’il haïssait par-dessus tout. Il comprit en voyant la femme avancer lentement vers lui qu’elle l’avait repéré depuis un bon moment, et que sa rencontre avec la manticore n’était en rien le fruit du hasard. Il se maudit pour sa maladresse, toujours immobile dans les buissons, la tête courbée en signe de reddition.
« S’il bouge, interviens » fit-elle à la manticore. Elle pencha la tête un instant, et il devina qu’elle conversait avec la bête. Cela lui donna la nausée.
« Non, on ne le mutilera pas, Tyanis. Tu as parfois des idées qui me dépassent. Tu devrais te contrôler tu sais. »
Se tournant vers lui, elle sourit faiblement, mais ce sourire ne se reflétait pas dans son regard de glace. Elle était belle, il devait en convenir. Ses longs cheveux bruns luisaient à la lueur du soleil, dans lesquels il pouvait discerner quelques reflets violets.
Elle semblait avoir la trentaine, mais il n’aurait pas été étonné d’apprendre qu’elle modifiait ses traits par magie pour paraître plus jeune. De nombreuses femmes de la cour recouraient à ce genre d’artifice, horrifiées par les ravages du temps. Il avait toujours trouvé cela futile.
Quoiqu’il en soit, Nayda Faraï le toisait maintenant de ses grands yeux verts, visiblement mécontente de le trouver ici. Ce qui, somme toute, n’aurait rien pour lui déplaire si l’énorme crâne de la manticore ne se tenait pas à deux mètres de lui.
« Je suis Laèrio Kemandra, fils de Lodel Kemandra, mag… »
« Cessons là les politesses, Laèrio. Je vous ai aperçu à Diurne, et vous le savez très bien. Il est inutile de le nier. Nous perdrions du temps, vous comme moi. Et je n’aime pas perdre mon temps… », fit-elle en faisant un geste vers la manticore. Cette dernière déploya ses ailes, laissant échapper un feulement qui n’avait rien d’apaisant.
Il ne put empêcher son estomac de se nouer tandis qu’il observait les muscles impressionnants de la créature. Derrière Nayda, la jeune femme aux cheveux blonds semblait perdue dans ses propres pensées, comme inconsciente de la scène qui se jouait devant elle.
« Vous n’oseriez pas menacer un magicien répertorié par le Conseil Restreint. »
Son ton ne laissait aucun doute sur la réponse qu’il attendait. Néanmoins, celle que la jeune femme lui donna le prit au dépourvu.
« Moi non, cela va sans dire. Mais par ordre de la Dirigeante, quiconque tentera d’espionner ou d’interférer avec ma mission devra être mis au silence. Et vous savez comment Lutanéa peut être persuasive… »
Il déglutit péniblement. Il ne doutait pas que Nayda attraperait au vol une pareille occasion de l’éliminer, lui qui avait ouvertement demandé sa disgrâce et l’abandon de son siège au Conseil. Mais quelque chose dans son regard lui faisait penser qu’elle avait d’autres projets en tête.
« Vous allez m’écouter attentivement à présent, Laèrio. Votre présence ici gène mes projets. Néanmoins, vous avez choisi de me suivre, pour des raisons qui devront m’être expliquées, en temps et en heure. Ainsi qu’à la Dirigeante, une fois que nous l’aurons rejoint. »
Cette perspective ne l’enchantait guère ; Lutanéa était connue pour sa rigueur et sa patience, mais on disait aussi qu’elle faisait preuve de peu de clémence à l’égard des traîtres. Et elle le verrait comme tel, même si sa loyauté était dévouée toute entière au Conseil. Razielk lui avait narré maints exploits concernant Lutanéa Kesalnot, insistant sur le fait qu’elle restait un atout de poids au sein du Conseil. Oh, bien sûr, il entendait bien l’évincer un jour ou l’autre. Il n’était guère patient, en vérité. Mais il respectait cette femme quand bien même elle représentait un obstacle à son accession au pouvoir. Et ceux que Razielk tenaient en haute estime, mieux valait ne pas les sous-estimer.
« Cela étant, je vais dès à présent placer des gardes dans votre esprit. Si vous tentez quoi que ce soit, Tyanis saura venger cet affront. Souvenez-vous en. »
Laèrio n’eut guère le choix, en vérité. Les yeux de la manticore étaient toujours tournés vers lui, attentifs au moindre de ses gestes, à la moindre expression de son visage qui trahirait son recours à la magie. Il ne tenta donc rien, laissant à Nayda le loisir de fermer son esprit aux magiciens et à l’éther.
Les gardes empêcheraient que quiconque puisse communiquer avec lui par l’intermédiaire de quelque sortilège. Il avait su Nayda Faraï relativement douée pour la magie, sa réputation l’avait précédée ; mais il n’était pas préparé à la mise en place des sceaux dans son esprit, et la puissance de cette femme dépassait de loin ce qu’il avait imaginé.
Elle n’était pas seulement plus forte que lui. Elle était au-delà de ce qu’il pensait pouvoir atteindre un jour en matière de puissance spirituelle.
Déjà, il ne distinguait plus le martèlement sourd dans sa tête qui lui indiquait que Razielk cherchait à le joindre.
Les gardes furent vite placées, à tel point qu’il ne put en deviner le fonctionnement. Mais après tout, l’aurait-il pu, jamais il ne serait assez puissant pour user d’un tel sort. C’était un privilège des membres du Conseil, son apprentissage était laborieux, et très encadré. Razielk lui-même avait refusé de le lui enseigner, peut être par peur de lui offrir un trop grand avantage dans leur relation. L’apposition des sceaux pouvait être mortelle pour qui maniait le pouvoir sans y être préparé, mais visiblement cela n’affectait pas Nayda.
Penchée sur lui comme elle l’était, il pouvait sentir son parfum, un étrange mélange de rose et de lavande. Curieusement, cela le remua. Plus qu’il ne voulut l’admettre du moins.
Il détourna la tête, réfléchissant à la façon dont il s’y prendrait pour s’enfuir. Après tout, il s’était déjà sorti de situation plus délicate. Même face à une magicienne aussi puissante, il restait un maître de l’évasion, l’une des raisons pour lesquelles Razielk l’avait choisi. Il trouverait forcement une solution à la situation actuelle…
Mais c’était sans compter sur la légendaire prudence de Nayda. Non contente de placer des gardes dans son esprit, elle lui ligota les poignets à l’aide de chiffons prélevés sur sa tunique. Ses yeux lançaient encore des éclairs lorsqu’elle termina sa tâche.
« Ces vêtements valent très chers, et je compte bien récupérer l’argent pour les remplacer sur vos deniers personnels. » Elle ne sembla pas apprécier le sourire moqueur qu’il arborait.
« L’on vous disait prêt de vos sous, mais j’ignorais que vous étiez à ce point dans le besoin. Les vieux dictons se vérifient après tout : plus on est riche, moins on partage ».
Soudain, le monde vacilla. Il sentit un contact, un instant, quelque chose de ténu, mais bien présent. Razielk. Il s’écroula devant elle, tâtant sa joue meurtrie par le poing de Nayda. Pour une femme, elle avait une sacrée poigne !
« Votre arrogance vous perdra, Laèrio. Vous pensez peut être tout connaître de moi ? Vous ne savez rien. »
Sa voix était emplie d’une colère dont Laèrio ne s’attendait pas le moins du monde. Cette femme n’en finissait pas de l’étonner. Cette fois, il ne sourit pas malgré son amusement. Elle avait laissé libre court à sa colère. Elle était donc capable de sentiments, il devrait s’en souvenir. Il avait finalement réussi à la déstabiliser, même si à présent elle affichait de nouveau un visage impassible.
Il savait maintenant de quelle façon il pourrait rejoindre Razielk. Les gardes devaient être maintenues régulièrement par la magicienne, sans quoi elles s’effondreraient. Et les dons de Nayda étaient directement reliés à son âme. Sa colère avait fait vaciller les sceaux une fois, elle pourrait recommencer. Et cette fois, il serait fin prêt. Il abandonna cette idée lorsque Tyanis abattit son énorme patte sur son crâne, le faisant plonger dans les ténèbres…



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Lutanéa Kesalnot n’était pas femme à hésiter. Pourtant, face au problème de taille auquel elle était confrontée, elle ne pouvait s’empêcher de tourner en rond. Elle connaissait pourtant la solution. Mais elle redoutait cette décision, compte tenu de l’impact qu’elle pourrait avoir.
Cela faisait maintenant cinq heures qu’elle avait quitté la Salle des Débats, accablée par l’inutilité des députés. Ceux-ci, loin d’avoir avancé dans leurs recherches, avaient au contraire soulevé de nouvelles questions sans y apporter de réponse. Pourquoi s’intéressaient-il tant aux Portes ? Après tout, certains mystères de la nature ne devaient-ils pas être acceptés comme tels ? Elle avait fini par écourter les monologues de ces vieillards en quête de vérité lorsque l’un d’eux avait osé l’interroger sur son voyage à travers les Portes.
Le privilège des dirigeants d’Alldrian ne pouvait être discuté. A eux seuls était échu le droit de traverser l’immense monument qu’était les Portes, pour y chercher l’Ego qui serait leur compagnon jusqu’à leur mort. Quand tous les autres mages faisaient couler leur sang sur les dalles qui marquaient le seuil des Portes et attendaient sagement qu’un Ego se décide à répondre à l’appel, les dirigeants quant à eux pénétraient dans leur monde pour y dénicher leurs frères d’âme. La tradition voulait qu’on ne parle pas de ce que l’on avait vu de l’autre coté des Portes, et jusqu’ici la coutume avait été respectée par tous. C’est pourquoi Lu avait coupé court aux débats, suggérant aux membres de déléguer leurs recherches à différents experts, pour se consacrer essentiellement à leur fonction : la politique. La proposition n’avait certes pas été accueillie avec le sourire, mais du moins était-elle parvenue à les convaincre pour un temps d’abandonner cette voie.
Lutanéa se souvenait fort bien de l’épreuve qu’elle avait du subir pour devenir dirigeante, le passage dans le monde des Ego restait après tout le dernier stade de son accession au trône, et le plus difficile. Pour rien au monde elle ne souhaitait parler de ce qu’elle avait pu voir lors de sa traversée.
Les débats clos, les députés s’en étaient allés vaquer à leurs occupations, et elle-même avait rejoint son bureau, toujours obsédée par sa brève discussion avec Nayda. Dans quel bourbier s’était-elle donc encore enterrée ? Ses ordres étaient pourtant simples ! Pour une fois dans sa vie, Nayda ne pouvait-elle pas accomplir une mission sans que cela ne se transforme en désastre ?
Après toutes ces années, elle se surprit à s’interroger sur le bien-fondé de sa décision : avait-elle vraiment fait le bon choix en accordant à son amie une place au sein du Conseil ? Elle s’en voulut d’avoir eu pareille pensée. Durant ces neuf années, Nayda avait été la seule à réellement croire en elle, à la soutenir dans les moments difficiles qu’elles avaient partagé. Devait-elle à présent douter de ses capacités uniquement parce que son amie ne correspondait pas au profil du parfait magicien ? Non, hésiter ne servait à rien, surtout maintenant. Nayda était spéciale, et c’était aussi pour cela qu’elle l’avait choisie pour la seconder. Dans un monde où Lu se sentait de moins en moins humaine, Nayda laissait libre cours à ses pensées, et osait encore affronter sa colère, ce que les autres redoutaient.
Elle se souvenait du temps où elle aussi, elle n’avait pas à avoir peur d’exprimer ses opinions. Beaucoup de choses avaient changé depuis. Elle avait désormais le sort de millions de personnes entre les mains, et elle avait perdu ses illusions. Elle sentait presque le poids de ces vies sur ses épaules.
Dissipant un sourire triste, elle s’obligea à revenir au problème actuel. Le duc de Viagys était à présent un hyraban, alors même que jadis son grand-père avait soutenu leur cause et les avait aidé à mettre fin au génocide des mages. Depuis ce temps, Viagys avait toujours été un des piliers sur lesquels reposait le pouvoir politique des mages. Jusqu’ici, elle avait toujours considéré son soutien comme acquis.
Elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’Alkarwyn n’était pas en cause. Elle se souvenait encore du jour où le garçon s’était présenté à Alldrian pour être répertorié en tant qu’apprenti. Elle avait sondé son esprit pour y découvrir un potentiel remarquable, bien qu’encore trop mal maîtrisé pour être d’une quelconque utilité. Contre toute attente, le gamin avait baissé sa garde, lui ouvrant les portes de son âme. Elle avait hésité à entrer dans son esprit, consciente de l’immoralité d’un tel acte, mais le garçon la regardait avec insistance, l’invitant à poursuivre. Sa vision magique lui avait alors révélé une âme d’une incroyable pureté, et un amour profond pour ses proches, dont sa mère. Qui à présent était morte, assassinée par un sortilège dont Lu ignorait jusqu’à l’existence. Le travail de Zarai, enfin revenu de son long voyage, avait certes été fructueux. La marque laissée par le tueur était nette, pourtant Lutanéa ne se souvenait pas avoir jamais vu pareille trace. Les cicatrices sur le corps de la défunte laissaient supposer qu’elle avait été attaquée par une créature immense, qui disposait de griffes et d’une puissance considérable. Certains rapports anciens contenus dans les archives d’Alldrian faisaient état de personnes capables de se métamorphoser selon leur volonté, les Arnéas, mais ni Lu ni aucun membre du Conseil n’en avait jamais constaté l’existence. Pour autant qu’elle le sache, les Arnéas auraient pu avoir disparu il y a des siècles.
Se pouvait-il qu’elle se soit méprise sur le compte d’Alkarwyn ? Elle n’avait pas discerné chez lui un quelconque talent particulier, hormis le don accordé à tous les mages, qui leur permettait d’apprendre leur art. Malgré cela, avait-elle pu négliger son travail au point de ne pas s’apercevoir des véritables aptitudes du garçon ?
Non. Je l’ai examiné trois fois en tout, comme la coutume l’exige. S’il avait possédé un tel talent, je le saurais.
Galldrenn lui répétait souvent qu’elle devait avoir confiance en elle. De façon indéniable, le doute mène à l’inefficacité. Lutter contre sa peur de l’erreur, c’est s’élever au-dessus des sentiments humains. Toute erreur peut se réparer, mais l’inaction, elle, est irrémédiable.
Elle abandonna dons cette possibilité, et utilisa sa logique au détriment de ses dons, comme le lui avait enseigné son prédécesseur.
Somme toute, Alkarwyn n’avait pas de raisons particulières au meurtre de sa mère. La succession au règne du duc lui était assurée, à moins que ce dernier n’ait finalement désigné Salkiar, son fils illégitime, ce qu’aucun des espions de Lu n’avait pu lui affirmer. Et ils étaient bien placés pour le savoir.
Après des années de surveillance du garçon, elle avait réussi à placer des mouchards dans l’entourage proche du jeune homme. Le Premier Conseiller du duc lui-même lui envoyait ses rapports, et selon la tradition, à lui revenait la charge de rédiger le testament ducal. Si un changement était intervenu, cela n’aurait pu lui échapper. Alkarwyn, en assassinant sa mère, n’aurait donc rien eu à gagner.
Contrairement à Salkiar. Le bâtard du duc n’aurait pu avoir meilleure place dans la succession, à présent qu’Alkarwyn n’était plus l’héritier officiel. Néanmoins, jamais Salkiar n’avait eu une quelconque disposition en matière de magie. Les rapports affirmaient qu’il ne pouvait pas apprendre. Avait-il pu engager un mercenaire versé dans les sortilèges afin d’éliminer la femme et ainsi écarter Alkarwyn du pouvoir ?
Elle en doutait. Un adepte de cette puissance serait automatiquement répertorié dans les archives, et ses capacités auraient été listées. A moins que l’administration n’ait négligé son travail.
Elle s’apprêtait à se rendre au service des registres lorsqu’un coup à la porte l’interrompit.
« Entrez. »
Llyane passa le seuil de l’entrée, le visage fermé. Elle avait passé à la hâte une tunique d’un vert très clair, qui rehaussait sa beauté. Elle portait un anneau à sa main droite, un objet sans pouvoir qu’elle gardait constamment sur elle, et dont elle refusait de parler. Lu soupçonnait que celui-ci était un cadeau de Luis, l’ami d’enfance de Llyane. Enfin, plus qu’un ami pour la jeune femme, à ce qu’elle avait pu deviner dans la voix de la jeune fille. Elle parlait rarement du capitaine de la garde, mais quand il lui arrivait d’y faire allusion son regard semblait absorber la lumière. Elle était amoureuse, ou Lu n’y connaissait rien. Cela la fit sourire. Sa petite protégée n’en démordrait jamais, après tout. Luis aurait du souci à se faire s’il ne se décidait pas à se déclarer.
« J’allais justement consulter les registres, tu arrives juste à temps. »
La jeune femme hésita un instant, inquiète. Puis elle avança vers elle, lui demandant la permission de s’asseoir. Lu acquiesça en silence, avant d’aller elle-même rejoindre son fauteuil.
« Bien, laisse-moi deviner. Tu es déjà aller consulter les archives, n’est ce pas ? »
Ce n’était pas une question. L’anticipation avait toujours été l’une des qualités de Llyane, ce qui la rendait plus efficace que n’importe quel membre du Conseil.
« Qu’as-tu découvert ? »
Elle se leva pour aller servir un peu de thé, un rituel propre à l’annonce de mauvaises nouvelles. Llyane prit la tasse d’un air reconnaissant, avant de déposer sur le bureau plusieurs croquis dessinés à la hâte.
« Voici la marque que Zarai a rapporté du Furkaild, comme vous le savez déjà. Et voici ce que le gardien des archives a pu trouver de plus ressemblant avec les croquis que je lui ai montrés. »
Elle désigna de la main la deuxième feuille, que Lu examina minutieusement. Il y était fait mention des Arnéas, qui restait une possibilité, mais le responsable des rapports avait souligné un mot, un mot qu’elle n’avait pas entendu depuis bien des années… Melignias. Lu reposa la tasse d’un geste sec.
« Qui d’autre a lu ces écrits ? »
Llyane n’eut pas l’air surprise de la question. Bien. Elle était heureuse de constater que la jeune femme y avait déjà réfléchi.
« Personne. J’ai ordonné à l’archiviste de garder le silence sur ma requête, et l’ai chargé de vous m’informer immédiatement si une quelconque requête était faite concernant ces informations. Il a semblé étonné, mais il m’a promis d’être discret. Néanmoins je ne doute pas que vous recevrez très bientôt un rapport concernant ma visite. Il vous est dévoué, je dois dire. J’ai souligné le caractère privé de ma demande, afin que Razielk ne puisse se sentir concerné. Bien que je doute que cela l’arrête. Jusqu’ici, vos ordres ont été suivis à la lettre. Personne n’a de près ou de loin entendu parler de ce nom, et l’archiviste lui-même n’a pu m’en dire plus. Néanmoins, cela reste ce qui était inscrit sur la marque. A propos, oserais-je vous demander de m’expliquer la raison pour laquelle vous protégez cet homme ? »
Soudain, elle aurait aimé que Nayda soit ici. La présence de son amie aurait pu l’aider à surmonter le chagrin qui montait en elle et lui nouait la gorge. Elle refoula ses sentiments, consciente des questions que Llyane soulèverait indéniablement.
« Il reste donc des choses que tu ignores, mon enfant. Melignias n’est pas un homme, Llyane. C’est une cité. »
La peur lui nouait l’estomac, elle avait soudain envie de crier sa peine, sa colère. Des visions l’assaillirent, des scènes qu’elle avait pensé oubliées. La souffrance infligée par le contact du tison sur sa chair, les larmes roulant sur ses joues sans qu’elle n’en ait conscience…Et les ténèbres, toujours plus proches, toujours plus insistantes…
« Lutanéa, est ce que ça va ? Etes vous souffrante ? »
Elle baissa les yeux sur les restes de la tasse à ses pieds. Elle n’avait pas eu conscience de l’avoir renversée.
« Je vais bien, merci. Je suis fatiguée, c’est tout. Il faut… il faut que je réfléchisse à tout ceci. Nous en rediscuterons plus tard, je dois me reposer. Préviens Luis que je veux le voir dès demain avant l’aube. Et tâche de ne pas éveiller l’attention. Jusqu’à nouvel ordre, tu ne sais rien de Melignias. »
Llyane acquiesça. Ses yeux lançaient pourtant des éclairs lorsqu’elle se dirigea vers la sortie.
« N’est ce pas la vérité, d’ailleurs ? Je ne connais rien, si ce n’est un nom. Vous refusez de m’en parler, et vous devez avoir vos raisons, je n’en doute pas. Mais réfléchissez-y, Lutanéa. Sans votre confiance, je ne peux vous aider. Et c’est pourtant mon souhait le plus cher. »
Elle franchit la porte, dispensant Lu d’une réponse qui n’aurait été qu’une excuse de plus.
Melignias. Si le Furkaild avait été en contact de quelque manière que ce soit avec cet endroit, Alldrian elle-même serait peut-être bientôt menacée. Une question restait sans réponse : qui à Melignias aurait intérêt au meurtre de la sœur du duc, et pourquoi ? Une fois de plus, la froide logique de Lu vint à sa rescousse, et elle ne put s’empêcher de frissonner malgré la chaleur ambiante.
Le duc de Viagys devenu hyraban, et la signature de Melignias sur le corps de la défunte. La cible de ses ennemis n’était pas le Furkaild. Bien au contraire, Melignias cherchait à supprimer les fondations du pouvoir du Conseil. Alldrian…
D’une main, elle écarta les pans de sa robe coupée latéralement, révélant la cicatrice bien visible sur sa cuisse droite : un serpent au corps enroulé autour d’un poignard. La marque de Melignias…
Déesse Mère, protégez-nous !


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Galldrenn
19/08/2006 20:57
Larve Maléfique (version ectoplasmique)


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Miranda gardait ses yeux fixés sur la surface de l’eau, admirant sa beauté. Elle n’avait certes aucune raison de complexer sur son physique. Bien au contraire.
Elle était de loin la plus belle femme de Melignias. Sans cela, elle n’aurait pas réussi à accéder au statut de maîtresse du T’seba, le maître de la cité. De même, elle n’aurait pu évincer les autres prétendantes. Raphil, le T’seba, avait fait d’elle son unique amante, ce qui allait à l’encontre de toutes les traditions. Elle le savait sous sa coupe, à présent. Pendant des années, elle avait usé de ses charmes, corrompant le cœur des puissants du royaume, dans le seul but d’accéder à cette place. Et elle avait finalement été désignée comme l’élue qui partagerait la couche du T’seba. L’honneur qui lui était fait ne la touchait guère, cependant.
Si le titre de Première Epouse –et unique, depuis la décision de Raphil- était convoitée par toutes les femmes de Mélignias, il n’était pour elle qu’une formalité de plus, destinée à lui permettre d’accomplir l’objectif qu’elle s’était fixé, il y a quinze ans de cela.
Elle se demanda quelle serait la réaction de Raphil si elle devait lui annoncer la vérité. Il serait furieux, probablement. Néanmoins, lui révéler sa véritable identité n’entrait pas dans les plans de Miranda. En ces lieux, elle restait la noble Shayleigh, celle qui avait conquis le cœur du T’seba.
Elle sourit. Elle n’avait pas choisi ce nom au hasard, bien au contraire. Si elle avait volé l’identité de sa propre sœur, ce n’était que justice. Après tout, celle-ci n’avait-elle pas tenté de brider ses pouvoirs ? A Mélignias, cet acte était considéré comme un crime qui méritait la mort. A Alldrian, cela avait semblé le plus sage aux yeux du Conseil Restreint. Les vieillards grisonnants de l’assemblée avaient tenté de réduire son potentiel à néant, effrayés par sa puissance. Galldrenn lui-même, qu’elle avait considéré comme un allié, sinon un ami, avait donné son accord à l’abomination que le Conseil voulait lui faire subir.
Et bien, cela ne s’était finalement pas déroulé comme ils l’avaient décidé. Elle n’était pas un pantin que l’on pouvait manipuler à sa guise. Elle était une personne, un être de chair et de sang. Jusqu’alors, brider les pouvoirs d’un mage n’avait jamais été tenté. Quand l’assemblée ignorait jusqu’aux conséquences même de sa décision, comment avaient-ils pu s’attendre à ce qu’elle se soumette à leur volonté ?
Qui sait même si la perte de ses pouvoirs n’aurait pas entraîné des séquelles dans son esprit, directement relié à eux ?
Après toutes ces années, la colère la submergeait encore. Elle haïssait ces hommes qui, drapés dans leur orgueil, lui avait refusé une place parmi eux, arguant de l’importance de ses dons. Telle avait été leur erreur. Plutôt que de la considérer comme une alliée, ils avaient fait d’elle un ennemi mortel.
Et à présent, leur chute était si proche… Le duc de Viagys, le principal soutien de leur précieux Conseil, était désormais hyraban. Tremen avait fait du bon travail là-bas. Elle lui en était reconnaissante, néanmoins la confiance était un luxe qu’elle ne pouvait s’accorder. Et Tremen restait fidèle au T’seba, et uniquement à lui. Même si Raphil suivait ses conseils, elle savait qu’il découvrirait un jour la vérité. Déjà, il avait fait preuve de suspicion, exigeant qu’elle s’explique sur l’étendue de ses connaissances de la politique d’Alldrian. Elle avait du user de tous ses talents pour qu’il admette finalement son erreur. Elle détestait lui mentir. D’une certaine façon, elle l’aimait. Dans d’autres circonstances, l’idée d’une vie à deux ne lui aurait pas semblé si fade.
Néanmoins, le destin en avait décidé autrement, et sa vengeance était à présent sa seule source de joie. Justice serait faite, et si pour l’obtenir elle devait tuer cet homme, elle le ferait sans hésitation. Le Conseil qui avait désiré la mettre en cage serait réduit à néant. Elle en avait fait le serment, lors de son évasion quinze ans auparavant. Et pour rien au monde elle ne manquerait à sa promesse.
« Tu ne devrais pas être là, lai’kesha. Si les majeurs apprenaient ta présence ici, ils organiseraient probablement la rébellion. Et tu sais que nous devons garder leur appui. »
La voix de Raphil était grave, pourtant elle pouvait y déceler l’amour sincère qu’il lui portait.Lai’kesha. Aucun mot de la langue commune ne pouvait donner pleine mesure à cette appellation. Le plus approchant signifiait « déesse », et cela encore restait un euphémisme.
« Les serviteurs ne parleront jamais contre toi, et tu sais bien que l’accès au lac d’argent est refusé même aux majeurs. »
Elle avait pris un risque énorme en demandant à Raphil de la laisser accéder au lac. La politique milégnienne était fondée sur son pouvoir, alimenté par le sacrifice de milliers d’adeptes. Elle avait été surprise d’apprendre son existence, et plus surprise encore lorsqu’on lui avait expliqué que les adeptes acceptaient avec honneur de donner leur vie au lac. Comment un homme pouvait-il de plein gré accepter sa mort ?
Quoiqu’il en soit, le lac était vivant des milliers d’esprits qu’il avait aspiré. Leurs pensées le baignaient d’une lumière éclatante, qui rendait les lieux plus beaux que n’importe quel autre endroit du monde.
Quel dommage que seul le T’seba puisse contempler ce fabuleux spectacle ! Par mesure de précaution, aucune femme n’était autorisée à passer les portes de l’immense forteresse que les majeurs avaient construite autour du lac. On racontait que si une femme plongeait dans les eaux, le lac serait à jamais corrompu, et les esprits des adeptes réduits à néant, emportant avec eux le pouvoir qu’ils offraient au T’seba.
Encore une croyance fondée sur des mensonges. Raphil, aveuglée par son amour pour elle, lui avait permis d’entrer dans les lieux, lui interdisant néanmoins tout contact avec l’eau aux reflets argentés.
Elle lui avait promis d’être prudente, bien sûr. Mais certains serments avaient plus de valeur que d’autres, et elle était entrée dans le lac.
Ce jour-là, elle avait goûté à la véritable puissance des eaux, et ses pouvoirs avaient alors pris une ampleur qui l’effrayait elle-même. Une fois encore, elle avait misé gros, mais cela en avait valu la peine.
Lai’kesha. Son admirable époux n’aurait pu trouver de nom plus approprié. Car chaque jour qu’elle passait près du lac la rendait plus puissante, remplissant son âme des incroyables talents des défunts adeptes.
Cela n’avait pas été facile, cependant. Les eaux avaient oté leurs pouvoirs aux morts, et réduit leurs âmes à néant. Néanmoins, le processus n’avait pas fonctionné aussi bien pour tous les esprits défunts, et certaines capacités qu’elle avait acquises étaient imprégnées des pensées des adeptes disparus.
Chaque nouvelle aube était un nouveau combat pour Miranda, qui luttait contre les voix désincarnées de ces hommes et ces femmes qui avaient sacrifié l’essence même de leur humanité pour le T’seba.
La religion mélignienne ne faisait pas référence à une telle ignominie, et Raphil lui-même ne semblait pas affecté par leurs murmures incessants. Pourtant, tout comme elle, il avait plongé dans le lac, suivant les strictes lois de la coutume. Mais après tout, elle était une femme, et cela sûrement changeait tout. De plus, n’étant pas originaire de Mélignias, elle disposait de prédispositions dont les autochtones ne bénéficiaient pas. Ici, les femmes étaient dénués de pouvoirs. La politique seule leur était accessible, sous la domination ultime du T’seba. Elle-même avait du s’adapter, et cacher coûte que coûte ses dons aux autres. Cela n’avait pas été simple, il y avait eu des morts, parfois celles de personnes qui lui étaient chères. Malgré tout, elle ne regrettait rien de ce qu’elle avait pu faire. Elle n’avait pas eu le choix. Personne ne devait apprendre sa véritable identité. Sur cela reposait l’ensemble de son entreprise. Et rien ne pourrait faire obstacle à sa vengeance.
Parfois, la nostalgie s’emparait d’elle, du temps où tout était différent, où elle n’était contrainte ni aux intrigues, ni aux assassinats. La tristesse monta en elle, irrésistiblement…Et le monde vacilla autour d’elle.
Le son lointain d’une cascade, le chant entêtant dans sa tête, la souffrance transperçant son corps de part en part. Elle dérivait au gré de la musique, se laissant porter par les courants de la douleur, toujours plus aiguë...
« Shayleigh ! »
Sa joue était encore brûlante de la gifle que venait de lui asséner Raphil. Allongée sur l’herbe bleuâtre, elle reprit son souffle. L’air dans ses poumons était un véritable supplice, mais elle le subit avec joie. Raphil prit ses mains qui tremblaient dans les siennes, ses yeux verts scrutant son visage. L’inquiétude déformait ses traits. Elle avait peur, elle aussi, mais elle connaissait l’origine de son mal, ce que Raphil ne devait pas apprendre. Elle se détestait de lui dissimuler ainsi sa dépendance au lac, mais elle n’avait guère le choix. Tant qu’elle ne serait pas en mesure de maîtriser les pouvoirs du T’seba, elle ne pourrait lui faire confiance.
Elle passa un bras autour du cou de Raphil, déposant sur ses lèvres un baiser plein de reconnaissance. Il l’avait sauvé, elle n’en doutait pas. Sans lui, Azeroth savait ce qu’elle serait devenue. Une ombre, probablement, au même titre que les vestiges des adeptes, dont la colère aujourd’hui avait bien failli la tuer.
Une larme coula sur sa joue, qu’elle essuya sans y penser. Elle ne pouvait pleurer. Ni ici, ni même ailleurs. Elle avait fait un choix. Elle accomplirait ce pour quoi elle avait tant sacrifié. Et rien, rien ne compterait plus alors…


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Aelghir
21/08/2006 20:46
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !

Waouh ! un revenant. Dès que j'ai le temps je lis et je commente !
Salut à toi, mon ADT préféré, chère larve enfin réincarnée !


Edit : lu... intéressant, bien écrit, on attend la suite...
mais il av falloir que je relise le début pour me le remettre en mémoire !

Il avait suivi à contrecœur ces deux individus dans la forêt où elles s’étaient enfoncées


Je trouve que le terme individus n'est pas adapté.
Galldrenn
22/08/2006 23:42
Larve Maléfique (version ectoplasmique)

Merci Aelghir!! A vrai dire, je n'espérais plus que quelqu'un qui ait déjà lu le début de la nouvelle ait le courage de s'y remettre après tout ce temps! (Larve honteuse).
Du coup ça me fait vachement plaisir que tu ais pris la peine de lire!
Pour les "individus", je trouvais aussi que ça clochait, mais à force d'écrire le mot "femmes" j'en viens à devenir mysogine lol. Un conseil ?
Ps : réincarnée, comme le dragon c'est la super classe! Plus sérieusement, j'ai ressorti les vieux dossiers et comme en ce moment j'ai rien à faire (traduire "rien envie de faire" ) en rentrant du boulot (tous mes amis s'étant exilés et moi seul fidèle au poste)je me suis remis à écrire, vu que finalement, c'est la seule chose qui ne me donne pas la migraine en rentrant du boulot (mode chochotte on* ). J'ai commencé entre temps une nouvelle histoire (le Requiem du feu), mais vu le temps que je mets pour écrire la suite à chaque fois j'ai décidé de ne pas la poster avant de l'avoir terminée. D'ailleurs, je m'embourbe un peu dedans vu que j'ai voulu l'écrire au présent et que finalement, ça me perturbe vachement dans les temps (oui, j'aime la concordance des temps, c'est elle qui ne m'aime pas la charogne! ).
Merci encore pour ta loyauté, chevalier ami des causes perdues lol.
Puluche!
Galldrenn
28/08/2006 00:11
Larve Maléfique (version ectoplasmique)

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La porte grinça lorsqu’elle tourna sur ses gonds, laissant l’air humide des longs couloirs de la caserne s’engouffrer dans la pièce. Llyane entra, jetant un œil rageur aux traces de boue qui la suivaient partout dans le bâtiment. Elle détestait la saleté. S’il cela n’avait tenu qu’à elle, une armée de serviteurs auraient été affiliée au nettoyage des salles. L’idée aurait faire sourire Lutanéa, pensa-t-elle. Certes, la dirigeante appréciait la propreté, mais ses préoccupations étaient autres.
La différence de température la surprit. Dehors, la pluie qui était tombée sur Alldrian avait rafraîchi l’atmosphère, mais ici, les braises qui crépitaient encore dans la cheminée avaient rendu l’air presque étouffant. Elle déposa son long manteau de laine sur l’un des fauteuils qu’un serviteur avait pris soin d’installer près de l’âtre et d’un geste, ranima les flammes. Lutanéa lui répétait souvent de ne pas user de magie pour des choses aussi futiles, et généralement elle suivait son conseil, mais ce soir elle ne se sentait pas le cœur à s’occuper en personne de choses aussi triviales. Elle prit ses aises dans les appartements de Luis, qu’elle connaissait presque aussi bien que ce dernier. Elle venait souvent ici. En réalité, elle y passait même la majeure partie de son temps, préférant la petite pièce de Luis à ses propres appartements, plus vastes. Il avait pris l’habitude de laisser la porte déverrouillée, lui permettant ainsi d’aller et venir à sa guise. Elle avait été touchée qu’il fasse montre de telles attentions à son égard. Elle n’en avait rien montré bien sûr. Au contraire, elle avait haussé les épaules comme si cela n’avait somme toute aucune espèce d’importance. Elle avait sa fierté, après tout. Et elle savait à quoi s’attendre.
Elle connaissait Luis depuis son enfance, à l’époque où ensemble ils arpentaient le monde en quête de nouveaux horizons. La vie d’alors semblait si simple ! Elle s’étonnait toujours de constater combien ils avaient changé depuis ce temps là. Llyane avait développé ses dons, qui s’étaient déclarés un matin de printemps lors d’une simple bagarre dans une taverne d’Ersianys. Il était pourtant bien connu qu’aucune soirée passée au « Gosier Sec » ne s’était jamais bien terminée, mais ils étaient étrangers, et ils possédaient l’enthousiasme de la jeunesse.
Cette nuit là, alors que le tavernier les pourchassait armé d’un cimeterre, ils avaient trouvé refuge dans une écurie du village, et s’étaient fait la promesse de toujours rester ensemble.
Aujourd’hui, cela semblait bien loin. Llyane avait été admise au sein de l’académie, et une fois son diplôme obtenu, affiliée aux cotés de la dirigeante, compte tenu de l’ampleur de ses pouvoirs. Quant à Luis, ses aptitudes au combat lui avaient valu le titre de Capitaine de la Garde. Et elle devait admettre qu’il s’en sortait plutôt bien, en vérité. Il partageait son temps entre l’entraînement des soldats et l’aménagement de l’armurerie. Elle s’approcha distraitement de la bibliothèque qui occupait presque la moitié de la pièce et en ouvrit un au hasard. Les secrets de la guerre dalreilothe.Il fallait reconnaître qu’il prenait à cœur ses nouvelles responsabilités. Trop à cœur ? Elle se le demandait parfois.
Elle n’ignorait pas la véritable raison de l’ardeur avec laquelle il accomplissait son devoir. Si elle-même était très attachée à Lutanéa et lui vouait une affection profonde, Luis quant à lui avait depuis longtemps dépassé ce stade. Outre l’admiration dont il faisait preuve à l’égard de la dirigeante, il y avait dans ses yeux cette étrange lueur qu’elle connaissait bien lorsque son regard tombait sur Lutanéa. Elle remit l’ouvrage à sa place sur l’étagère. Quelque part, elle détestait Luis pour s’être entiché de la femme qu’elle considérait comme une mère et amie. Et elle détestait cette femme pour sa beauté, contre laquelle elle était impuissante. Elle s’étonnait toujours de constater à quel point elle pouvait aimer ces personnes et les haïr en même temps. Mais après tout, elle était humaine. Elle avait finalement appris à tenir bride à ses sentiments, pour se consacrer entièrement à son travail. Ses capacités étaient aujourd’hui reconnues par tous, et il n’était pas rare qu’elle remplace la dirigeante lors des sessions de l’assemblée. Officieusement, elle était déjà pour beaucoup considérée comme l’héritière de Lutanéa, appelée à régner un jour sur la guilde des magiciens. Cela ne l’affectait pas vraiment, d’ailleurs. La politique avait toujours été innée chez elle. Lu avait développé en elle le goût des intrigues et des luttes de pouvoir. Il semblait logique qu’elle remplace sa tutrice une fois celle-ci devenue trop vieille pour s’acquitter de ses tâches. Mais curieusement, elle n’en était pas si fière. Elle avait pourtant travaillé sans relâche dans ce but.
Les quelques bougies installées ça et là diffusaient un parfum étrange, une sorte de mélange de cire brûlée et de rose. Une ombre bougea derrière elle, qu’aucun bruit ne vint trahir.
« Tu rentres bien tard. Je ne comptais plus te croiser ce soir. » Ce matin aurait été plus approprié, en vérité. Les nuages qui s’étaient amassés au-dessus de la ville ne laissaient pas filtrer les rayons du soleil, mais cela ne trompait pas Llyane. L’aube serait bientôt là.
Elle s’attendait à ce qu’il réponde à sa boutade, comme il avait l’habitude de le faire. Au lieu de quoi, il s’assit en silence sur le lit, le visage sérieux, les traits tirés.
« Hum… Tu as l’air bien soucieux, dis moi. Lutanéa t’aurait-elle fait part de ses intentions ? »
Dehors, un éclair zébra le ciel d’Alldrian, laissant entrevoir les milliers d’habitations qui s’étendaient au pied de la tour.
« Je dois préparer mes affaires, Llyane. Je vais devoir m’absenter quelques temps. »
Soudain, la situation n’était plus aussi amusante qu’elle en avait l’air. Le souffle court, elle s’obligea à poser la question dont elle avait peur de déjà connaître la réponse.
« Où la dirigeante t’envoie-t-elle en mission ? »
Luis la regarda, surpris qu’elle ose l’interroger quant à son travail. Ils ne parlaient généralement pas de leurs tâches respectives, respectant le secret qui allait de pair avec leurs fonctions. Elle s’en voulut de déroger à cette promesse implicite, mais ceci était trop important pour être ignoré.
« Je pars pour Viagys dans la matinée. Tu sais probablement pourquoi… ? »
La rage monta en elle. En un éclair, elle s’élança vers le lourd fauteuil de la pièce et récupéra son manteau de laine.
« Qu’est-ce que tu fais ? Où vas-tu ? »
Elle tourna brusquement la tête vers lui, ses yeux lançant des éclairs, ses cheveux libérés balayant l’air autour d’elle.
« Comment ose-t-elle t’envoyer là-bas ? Luis, Viagys est gouverné par un hyraban ! S’ils apprennent que tu as un lien avec le Conseil… »
« Ils ne sauront rien. Nous sommes peu à partir, et la discrétion est de mise. Je me suis porté volontaire, Llyane. J’ai déjà effectué ce genre de travail, et… »
Elle avança vers lui, l’air menaçant. Luis faisait presque une tête de plus qu’elle, mais il recula devant son expression outragée.
« Ce n’était pas pareil, et tu le sais bien ! D’ailleurs, ce n’est pas vraiment la raison de ton départ, n’est-ce pas ? Tu aimes cette femme ! Ne me regarde pas comme ça, Luis. Je sais à quoi m’en tenir quant à nous deux, mais je ne peux tout simplement pas te laisser t’engager dans une mission suicidaire juste parce que tu essaies d’impressionner Lu ! »
Il eut l’air peiné, et elle refoula les larmes qui lui piquaient les yeux. Elle aurait bien le temps plus tard de regretter ses paroles. Déesse, elle aimait cet homme plus que tout au monde !
« Non. J’ai choisi d’y aller. Je suis navré de mon départ, Llyane, mais je ne suis plus un gamin. C’est ma décision. Respecte la. »
Elle laissa libre cours à sa colère, furieuse de la façon dont il semblait prendre sa réaction. Ne comprendrait-il jamais rien ?
« Et bien, c’est ce que nous verrons. Je ne pourrais peut-être pas t’empêcher de t’en aller, mais la Déesse m’emporte si je ne tente pas de faire quelque chose pour raisonner les fous que vous êtes ! »
Il avança vers elle pour lui prendre la main, mais elle se dégagea d’un geste sec et passa le seuil de la porte d’un pas décidé. Les serviteurs besognant dans les couloirs s’écartèrent de son passage, baissant les yeux pour éviter de croiser son regard. Elle ne les remarqua pas, cependant. Tout ce qu’elle voyait pour l’instant, c’était les marches de l’escalier conduisant aux appartements personnels de la dirigeante…

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Anoréän
28/08/2006 16:33


Celui-là aussi, il est très sympa ! Est-ce que tout est là ou est-ce qu'il y a d'autres écrits dans le même cadre, ailleurs ?

Dans le dernier paragraphe, le "Elle ne les remarqua pas, cependant. " sonne bizarrement. Et l'emploi du verbe besogner fait sourire, même pour désigner le travail des serviteurs. ^^

As-tu pensé à faire un lexique pour rassembler les quelques termes spéciaux épars, cela faciliterait peut-être la lecture..?

Bon. La suite !
Galldrenn
28/08/2006 19:39
Larve Maléfique (version ectoplasmique)

Hey!! Merci pour la critique, Anoréän. Je vais remplacer besogner, promis
Quant à la phrase relevée, je vais voir aussi ce que je peux faire pour améliorer ça.

Au fait, j'avais fait un lexique détaillé sur les personnages et les termes particuliers, du genre de celui de Jordan( même si c'est beaucoup moins développé, et beaucoup moins bien écrit lol), mais mon ordinateur ayant buggé à cause d'un bug faramineux, j'ai tout perdu . Sa réécriture est en travail, cependant.

La suite dès que possible! Bientot, promis!
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