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A la recherche de l’Amyrlin perdue (RP)
(Sujet créé par Servante de la Nuit l 16/09/04 à 12:00)
L’absence de Méliane se prolongeant au-delà des critères jugés admissibles par la Tour pour remplir la tâche qu’elle s’était assignée en secret, quelle qu’elle fut, certaines autorités à Tar Valon décident de lancer une enquête sur sa disparition.
Cette mission est difficile car non seulement il ne subsiste que peu d’indices sur la disparition de l’Amyrlin, mais, en outre, une discrétion absolue est nécessaire, la Tour n’ayant jamais rendue public ni même admis l'abscence de sa gouvernante.
RP OFF:
Etant donné ce topic je pense, qu'il est grand temps que la tour envoie une personne dans le ta'r, des inforamtions importantes pourraient y être découvertes. Je me permet d'intervenir car la réveuse semble moin présente et que l'affaire est urgente.
Une enquete pour retrouver l'amyrlin? Mais c'est que c'est bon pour mes affaires ça(c fou ce kon apprend kan on voyage).
On a quoi comme infos sur sa disparition? Faudrai rassembler des témoignages sur les moments précedents sa disparition.
*mode détective on*
Prenons comme suspects tout les amis du ténébreux, les BM et les ancien de la tour qui pouraient vouloir se vanger(sauf moi bien sur)et ça fait du monde.
Je retire les B.M car s'ils l'avaient enlevés ils l'auraient annoncé depuis longtemp(bien que leur excursion près de tar valon soit suspecte).
l'amyrlin a t'elle été enlevée? peut etre a t'elle une mission secrete importante à mener qui lui prend trop de temps? Mais disparaitre si longtemp est suspect.
Je penche pour un coup des Amis du ténébreux mais comment vérifier vu que le shayo gul est inaccessible meme pour les colporteurs(ou plustot l'accès pour le retour).
*mode détective off*
Je m'en sort ou pas?
Que tout ceux qui savent un truc le disent meme les B.M s'ils sont au courent d'un truc.
Mais en restant discret c pas facile, la rumeur se répend déja.
Les rêves me poursuivent sans cesse. J'en confonds éveil et sommeil.
Où suis-je ?
Et depuis combien de temps ?
Je suis complètement perdue.
A certains moments j'ai cru être de nouveau au service de ma Reine, j'ai cru retrouver mes 18 ans et mon amour perdu.
Puis, je me voyais mère et abandonnée.
Soudain, j'étais de retour à la Tour.
A chaque fois Daemon était là. Tantôt doux et attentionné, tantôt menaçant et souvent violent. Je commence à avoir si peur de lui. Il faut que je me domine. Je sens qu'il veut prendre le contrôle de mon âme. Faire de moi une poupée articulée à son service. Il joue avec mes peurs et mes espoirs à m'en rendre folle.
Ce doit être ce monde des rêves dont certaines Aes Sédaïs m'avaient parlé. C'est lui qui doit m'y faire entrer, je ne sais trop comment. En ces lieux étranges, il est tout puissant, il ne faut pas que j'y retourne, il ne faut pas que je me rendorme.
J'ai tellement mal... Pas un muscle qui ne soit douloureux. Je sens que certaines parties de mon visage sont tuméfiées. Oui, il n'y a plus de doute, ce n'étaient pas des rêves ordinaires.
Il fait si noir ... Il me faudrait canaliser ne serait-ce qu'une flammèche pour pouvoir me repérer mais quelque chose m'en empêche. Un instant prise de panique à l'idée d'avoir été désactivée, je réalise qu'il s'agit en fait d'un écran qui me sépare de la vraie source. Pourtant je la sens si près de moi. Il suffirait de si peu.
Je me sens si faible. Ses rêves horribles m'ont épuisé, voila des jours que je n'ai pas connu de vrai sommeil. Tous ces vieux démons qu'il a reveillé, toutes mes douleurs passées que je croyais si bien enfouies et maîtrisées. Si je me laisse aller, il aura réussi. Je sens déja ma haine pour lui faiblir et dans certains instants de doute je souhaite presque sa présence.
Il faut que je garde confiance. En moi et ma volonté, dans mes soeurs et les liges qui ne m'abandonneront pas, et en toi mon aimé.
La porte de la cellule s'est ouverte mais pour une raison étrange, Méliane ne s'en est pas apperçu. Un homme apparaît dans l'encadrement de la porte et reste silencieux.
Pourtant, nous nous sommes quittés dans de mauvaises conditions. Tu dois surement penser que j'ai tout abandonné sur un coup de tête. Me cherches-tu seulement ? Et puis ton attitude si arrogante pendant le procès ... Non, tu te réjouis au contraire. Mon départ est la preuve de ta supériorité péremptoire !
Quand à la Tour. Elles doivent être bien contentes de mon départ ! Lux et Nayla profitent de cette occasion en or pour usurper mon pouvoir.
N'y-a-t-il qu'une personne qui se souvienne seulement de moi ?
Méliane se recroqueville en serrant ses mains sur sa tête. Non ! Ce n'est pas possible, ce n'est pas moi qui pense cela. Sort ! Sort de ma tête !
L'homme s'approche et se penche sur l'A. S. Laisse toi faire mon amour... Tu verras, il n'y en a plus pour longtemps.
Daemon rentre à nouveau et referme la porte à clef. Il observe la forme recroquevillée dans un coin de la pièce.
Je te tiens Méliane, il ne reste quasiement plus rien de la fière Amyrlin.
Il s'approche et se penche pour être à sa hauteur. Il tend la main et carresse doucement ces cheuveux.
"Calme-toi mon amour. Je ne te ferais pas de mal."
Et je ne le laisserai pas te tuer. Non ! Tu m'es trop utile pour que je te sacrifie bêtement. Il ne doit pas savoir que tu es là. Pas encore. Pas avant que tu ne sois devenu mon petit pantin docile.
"C'est le hasard qui t'as à nouveau placé sur ma route, mais cette fois-ci, je ne me séparerais pas de toi".
Daemon s'agenouille et attrappe dans ses mains la tête de l'Amyrlin. Celle-ci reste en apparence impassible, mais ses yeux sont remplis de larmes.
"Je m'absente pour quelques jours mon amour. IL m'appelle, IL les a envoyé me chercher, je dois me rendre auprès de lui. Mais ce ne sera pas long et bientôt ... Oui, bientôt, je te présenterai à lui."
Un pressentiment s'empare alors de Daemon. Ils arrivent, il sent leur présence glacées, il doit faire vite. Ils ne doivent pas savoir qu'elle est là. Il canalise et vérifie l'état de son tissage. Des flots d'esprits encerclent en maillage serré la femme. Un instant il est tenté de les oter. Peut-être est-elle déja prête ?
Lentement, un à un, il détisse la moitié des flots d'esprit et libère ainsi une partie de l'esprit de la femme.
Aucun changement en apparence.
"Sais-tu qui est ton maître mon amour ?"
La jeune femme entre-ouvre les lèvres mais aucun son ne sort de sa bouche. Ses larmes se sont arrêtées, les traits de son visage se cripsent. Daemon devine le conflit interne dont elle est l'objet.
"Ne résiste pas. Tu sais que c'est inutile. Même si cela doit me prendre une semaine de plus, tu finiras par céder. Tu ne fais que risquer d'encourir des souffrances supplémentaires".
Il s'apprête à canaliser des flots d'air pour la meurtrir quand on frappe vigoureusement à la porte. Il ne lui reste plus beaucoup de temps. Au même moment l'Amyrlin semble s'être décider à parler. Dans un souffle, elle murmure : "la lumière" et son regard vide s'est subitement rempli de colère.
Il se retient de justesse de la frapper. Non, avec toi, il faut procéder autrement. Je te connais. La douleur ne fera que renforcer ta détermination, jusqu'à ce que tu te brises complètement et que tu ne me serves plus à rien. "Ma chérie, tu sais bien que ce n'est pas la bonne réponse. Ton maître, c'est moi. Qui a fait de toi ce que tu es aujourd'hui ? Qui t'as enseigné la maîtrise du pouvoir ? L'art de l'utiliser au combat ? Qui a cru en toi ? Qui t'as protégé ? Souviens toi, Méliane, souviens-toi ... De nous, de notre enfant... Il ne tient qu'à toi que tout recommence comme avant."
Il l'embrasse longuement, puis se relève. Il a vu juste. Les larmes sont revenues sur le visage de la femme sans age et dans ses yeux, la colère a fait place au doute.
Oh oui ! Tu céderas et plus vite que tu ne crois !
Les coups retentissent à nouveau et sont accompagnés cette fois-ci des cris pressants de ses serviteurs Trollocs. Il ne peut plus se permettre de faire attendre les Mydraals. Sinon, ils monteront en personne le chercher. Il se relève et sort en hâte rejoindre les mydraals, pour rencontrer le ténébreux en personne et oubli de retisser les flots qu'il a défait.
Je marchais dans une épaisse forêt ... Oui, c'est ça... Je ne sais plus pourquoi j'y étais toutefois. Je cherchais quelque chose, mais quoi ?
Et puis, j'ai senti qu'il était en danger. Il ? ...
Adrian .. Oui, Adrian ...
Au même moment, je perçois cette présence et je découvre des ruines.
Tout me reviens à présent.
Mais depuis combien de temps suis-je ici ? Cela doit bien faire 100 fois que je me pose cette question. Il est temps d'agir. Je ne peux pas canaliser pour l'instant mais je sais encore me battre. Evidemment, je ne suis plus aussi entrainée qu'avant, mais après tout, je n'ai pas vraiment le choix.
Même si la Tour entière me cherche, ils ne me trouveront jamais dans un endroit protégé par le tissage d'un homme. Je dois m'enfuir...
Qu'a-t-il dit ? Qu'il partait pour plusieurs jours. Alors il ne me reste que peu de temps...
Oui ... Mais comment rivaliser avec des Trollocs sans pouvoir unique et sans arme ? Je ne pourrais jamais venir à bout à main nue et sans amplifier ma force d'une seule de ces bêtes.
Rheeeee ...
De toute façon, il n'est pas question que je le laisse faire de moi un patin articulé. Plutôt mourrir et quitte à mourrir autant que se soit en me battant.
Voyons ... Il doit bien exister un moyen.
OUVREZ ! OUVREZ ! Tambourrine à la porte ... OUVREZ !
JE VOUS ORDONNE D'OUVRIR !
NE SAVEZ VOUS DONC PAS QUI JE SUIS ???
IL FERA DE MOI SA COMPAGNE. ENSEMBLE NOUS SERONS LES ELUS DU MAITRE ET J'AURAIS TOUT POUVOIR SUR VOUS !
OUVREZ OU JE SAURAIS M'EN SOUVENIR !
Un bruit se fait entendre derrière la porte.
Des mugissements puis un coup. Une voix d'outre-tombe hurle : TAIS TOI FEMME !
FEMME ? COMMENT OSES-TU CREATURE SERVILE ? JE SUIS TA MAITRESSE ET TU VAS M'OUVRIR. IL M'A DIT DE VOUS APPELLER QUAND JE SERAIS PRETE ET VOILA QUE LE MOMENT EST VENU. LAISSEZ MOI SORTIR. JE DOIS ME PREPARER POUR LUI. PRENDRE UN BAIN ET ACCOMPLIR CE QU'IL M'A DEMANDE !
D'autres voix animales s'élèvent... S'il n'est pas possible de distinguer précisemment ce qui est dit, il s'agit visiblement d'un débat animé.
Méliane attend impatiemment qu'ils se décident enfin. Elle réfléchi à la suite des évennements et s'apprête à redoubler ses cris quand une soudaine réflexion personnelle la laisse stupéfaite, incapable de parler.
Elle a menti.
Elle a pu mentir ...
Ou alors ...
Elle a pu prononcer ces mots parce qu'elle ne mentait pas.
Elle tombe à genoux, la tête serrée dans les mains. Daemon, qu'as-tu fait de moi ?
La porte s'ouvre.
Un trolloc à tête de bélier apparait.
Je me relève bien vite et plonge mon regard dans celui de l'homme animal.
IL ne tient pas d'armes. Il ne se méfie pas d'une femme en haillons. Qui pourrait l'en blamer ? Il porte une hachette attachée à sa ceinture. Imposible de voir combien d'autres Trollocs sont derrière lui, il cache tout l'espace.
Il faut gagner du temps, attendre le bon moment.
Tout de même !
Pousse toi !
-------Non, vous n'avez pas le droit de sortir.
A oui ? Et pourquoi ?
-------Ce sont les ordres.
Comment est-elle attachée cette hachette. Voyons, elle est simplement insérée dans des fontes. Cela ne devrait pas être trop difficile. Seulement il faut que je détourne son attention... Comment ?
Ce ne sont pas les miens ! N'as-tu pas compris ce que je t'ai dit tout à l'heure ? Je suis ta maîtresse à présent, pousse toi !
--------Non, si vous étiez ma maîtresse vous ne seriez pas enfermée dans une cellule et gardée par nous.
Et bien c'est justement pour cela que je dois sortir. Je ne suis plus à ma place ici. Refléchis donc. Si j'étais un danger il m'aurait déja tuée. Il voulait me convaincre de le rejoindre, voila ! Je suis convaincue !
Mon dieu que mes arguments sont déplorables. Il faudrait juste que tu t'avances un peu sac à puces... Et ... Et quoi ? Même si j'arrivais à neutraliser celui-là ce qui est loin d'être faisable, comment pourrais-je arriver à bout des autres ?
Ecoute moi bien. Sais-tu qui j'étais ?
Pas la peine de lui en dire trop, je suis sure que Daemon a gardé pour lui son petit secret.
J'étais une Aes Sédaï et j'étais liée par les trois serments. Or, je t'ai dit tout à l'heure que j'étais maintenant sa compagne. Il me présentera bientôt au seigneur de l'ombre et je le servirai corps et âme.
Un frisson de terreur me parcours l'échine en m'entendant dire ces horreurs.
Si je n'étais pas passée de votre côté, comment pourrais-je mentir ?
Je fais des grands gestes en parlant, je bouge dans la pièce et je m'éloigne de la porte. Pour suivre mon récit, en s'en rendant à peine compte, le Trolloc s'avance quelques peu.
Si seulement je pouvais atteindre cette fichue source, elle n'est pourtant pas bien loin, je la sens sans pouvoir y puiser.
Un bouclier ... Il a du tisser un bouclier avec des flots que je ne peux voir et qu'aucune de mes soeurs ne pourra voir. Autrement dit même si je sors d'ici, je ...
On verra ça plus tard, une chose à la fois.
A nous deux sale bête !
Je m'apprête à bondir sur la hachette quand une voix de femme se fait entendre.
Qu'avez vous fait stupides incapables ! Pourquoi avez vous ouvert cette porte ! Qu'est-ce qui vous prend de désobéir aux ordres !?!
Bandes d'incapables écervellés !
Et dire qu'il m'a laissé seule avec eux... Avec ces monstres pas plus futés que des moineaux.
Que rien ne lui arrive qu'il m'a dit !
ça, on verra ! Je n'ai pas l'intention de me laisser remplacer par cette vipère ! Il est à moi ! A moi seule ! Il m'a promis que je serais à ses côtés lors du grand jour.
Mais si jamais il lui arrive quelque chose ... Il sera tellement hors de lui ...
Hum ... Non, il m'aime, il ne me fera pas de mal ...
Enfin ...
Je pense ...
Hum ...
Sale chienne ! Je dois me débarrasser de toi !
Une femme qui canalise... Je ne pourrais jamais rivaliser ... Il va me renvoyer... Il va me quitter...
C'est le moment d'agir. Il est absent. Et elle, elle ne peut pas canaliser. Il me l'a dit. Il l'a coupé de sa magie.
Mais il me faudrait des témoins. Oui ... Des témoins qui attestent qu'il s'agissait d'un accident. Ces trollocs pourraient m'être utile finalement.
Comment faire ?
Je la laisse sortir un instant. Pour ... Pour prendre un bain. Oh oui ! Elle en a bien besoin cette souillon. Et ensuite ? Je pretexte qu'ils doivent me laisser seule avec elle, pour ... pour respecter son honneur. Ah ! Ce que j'en ai à faire de son honneur ! M'enfin ... Je suis seule avec elle et je fais mine de m'absenter. Elle cherchera à fuir, mais j'aurais préparer le terrain. Je t'attendrai avec un couteau sale sorcière. J'appellerais à l'aide et je te tuerai ! De mes mains !
Vous voulez sortir ? Pour ... prendre un bain avez-vous dit ?
En effet, ce ne serait pas un luxe ... Vous puez comme un troupeau de porcs !
C'est ignoble !
Vous ! Emportez là dans mes appartements !
Vous nettoyez moi cette cellule !
Ensuite, chère aes Sédaï, vous reviendrez croupir ici.
A la seconde où la femme apparaît, j'abandonne mon attitude hautaine et fière pour prendre une attitude soumise. Je laisse transparaître ma fatigue et mon abbattement.
Mais qui s'est celle-là ?
D'où sort-elle ?
Une pointe de jalousie me pique le coeur. Qui est-elle pour Daemon ?
?
Qu'est-ce qui m'arrive ?
?
Qu'est-ce que cela peut bien me faire ?
Qu'il aille au diable ! D'ailleurs, c'est à peu prêt ce qu'il est en train de faire ...
Bon, ma belle quelque chose me dit que tu ne m'apprécies pas. S'il t'a lavé le cerveau comme il a tenté de le faire avec moi (et semble-t-il partiellement réussi, puisque quoi que j'en dise, je jalouse cette femme), tu ne dois pas me porter dans ton coeur. Or, s'il y a bien une chose que j'ai appris sur un champ de bataille, c'est que c'est celui qui perd son sang froid qui fini avec une lame dans le ventre...
Alors, je crois même que je vais m'amuser à te titiller un peu, histoire d'aiguiser ta haine...
Crois moi, tu vas en faire des erreurs. Et tu n'oseras surement pas commettre l'irréparable sans prendre un minimum de précautions... A moi de les faire sauter ...
J'aborde un faible sourire et lève un regard timide sur la femme.
Vous devez être la domestique. Daemon m'a parlé de vous. C'est gentil de m'aider à être présentable pour lui.
Il se trouve que, comme Daemon a du vous le dire, c'est moi qui dirige ici en son absence. Et je vais te le montrer de suite ...
Toi ! Frappe là !
Le Trolloc regarde médusé les deux femmes tour à tour ... La grosse brute épaisse qu'il est, est en proie à un facheux dilemne et il hésite à porter le coup ... Son maître lui a donné l'ordre express de ne pas lever la main sur la prisonnière, sauf en cas de nécessité. Or, il ne voit pas trop en ce moment présent où se cache cette fichue nécessité ...
Mais ...
Maîtresse Emra, je ne vois pas pourquoi ...
Rouge de colère, Emra lève sur lui des yeux dont la noirceur vaut bien celle de la prison du ténébreux. Elle s'approche de la captive tenue immobile par le Trolloc et la frappe elle-même d'un coup de pied dans le ventre.
Que cela te serve de leçon sale garce !
Emmène la maintenant et demande à un de tes .... acolytes, de préparer un bain chaud. Je la garderais ensuite seule, entre femmes ... Allez !
Outch ! Pas de doute, là, elle est énervée ... Whaou... Faudrait songer à refaire quelques scéances d'abdos intenses de retour à la Tour.
Se sent tirée par les bras ... Avance tant bien que mal ...
C'est qu'elle n'y est pas allée de main morte ... Enfin ... Tu verras toi quand on se retrouvera rien que toutes les deux.
On me sort enfin de ma cellule. Il semble que je me trouve dans une vieille et grande bâtisse. Un très long couloir au bout duquel une lumière qui me semble très violente apparait. On me conduit dans une modeste pièce et la lumière violente se trouve simplement provenir de deux chandeliers allumés... Je ne suis plus habituée à la lumière voila tout.
Un grand bac en bois rempli d'eau fumante m'attend. Devant moi, une glace en pied dont je me serais bien passée. Me trouver ainsi confrontée à mon reflet misérable ne m'enchante guère.
Le Trolloc me lache et se retourne vers Emra en lui jettant un regard interrogateur.
Quoi ? Qu’est qu’il a ? Il ne va pas rester planté là ?
Mais laisse nous donc !
------------ Mais, maîtresse, vous ne voulez pas que je l’attache avant ? Que je lui lie les mains, au moins ?
Emra reste silencieuse un moment. Quelle idiote, je me précipite sans vraiment savoir ce que je fais. Je suis tellement pressée d’en finir avec elle que j’en oublie tous les détails… S’il reste pour me protéger, comment la tuer ? S’il part, comment me protéger ?
Elle détaille l’Amyrlin.
Hum … elle n’a pas l’air bien dangereuse. Fatiguée, démoralisée, … vraiment pitoyable. Mais j’ai assez vécu pour savoir ce que peut cacher sa stature. Des épaules droites, une souplesse dans la démarche, elle pourrait cacher une force et une agilité à laquelle je ne m’attends pas.
Oui, il vaudrait mieux que je l’attache. Elle ne pourra alors se laver … Mais après tout qu’est-ce que cela peut-il bien me faire ?
Oui, mais alors comment prétexter la légitime défense ? Je pourrais couper ensuite ses liens … Mais comment aurait-elle obtenu seule de quoi les couper ?
Mais tu ne me crées donc que des problèmes sale vermine !
Profitant du moment de flottement entre le trolloc et la jeune femme, je me jette sur les fontes de l'homme bête, extirpe sa hachette et lui tranche la gorge en esquivant de justesse le coup qu'il me portait en même temps.
Je me retourne vers la jeune femme et ai juste le temps d'apercevoir une dague de jet filant vers moi. Je me jette sur le côté et reçoit le projectile dans l'épaule. Je me précipite sur elle avant qu'elle ai pu lancer une seconde dague.
Tue là ! Tranche lui le coup !
Sans même hésiter j'abats la hachette de tout la force de mon bras droit, le gauche étant déja quasiment inanimé. Sa tête roule sur le coté et s'est alors que comme sortie d'un rêve je réalise ce que je viens de faire.
Je me relève précipitament, attérée, l'estomac révulsé par tant d'horreur.
Fuie ! Dépêche-toi ! Là, le soupirail ! Mon dieu ? Mais que vais-je faire ?
Je t'ai dit de fuir ! Dépêche-toi ! Non, le soupîrail est trop petit et puis dehors une horde de trollocs doit m'attendre. Par la porte cela ne servirai à rien et ... Mon dieu ? Mais qu'ai-je fais ? Il devait exister un autre moyen que de les tuer ainsi ?
Jette la hachette prêt du corps du Trolloc et dénude toi ! Vas-y, déchire tes vêtements s'il le faut mais n'enlève pas la dague ! Jette tes vêtements dans le feu de cheminée ! Allé ! Voila ... Non, ne touche pas à la dague, laisse là fichée dans ton épaule... Allé, vite, monte dans le bac et installe toi... Voila ! Maintenant, hurle ! Appelle à l'aide ! Dépêche toi, ils ne vont pas tarder à arriver, ils ont entendu des bruits, tu dois crier avant !
ça ne marchera jamais ! Ils ne me croiront pas ... Et puis j'ai si mal ...
Hurle je te dis ! Ils ne sont pas fait pour penser. Ils vont être désorientés, ils ont perdu leur maîtresse et leur chef ...
Ausecours ! A l'aide !
Des bruits de pas nombreux se font entendre dans le couloir. 5 trollocs arrivent en trombe.
Aidez-moi ! Vite ! J'ai si mal ! Elle a voulu me tuer ! Il m'a protégé !
Aidez-moi !
Un des trollocs désigne alors l'Aes Sédaï tombée inconsciente.
--------- Elle toute blanche, elle perdre sang.
--------- Si elle mourrir ... Maître pas content...
--------- Pas du tout ...
--------- Pas bien.
--------- Oui.
Ils se dirigent vers elle. Le plus grand la sort sans ménagement du bain. Sa nudité ne semble leur faire aucun effet. Ils n'ont pas été conçus pour ça.
La douleur me sort de ma léthargie. On vient de m'enlever la dague. Le sang coule à flots.
Ils vont te tuer si ça continue ! Je presse rapidement ma main valide sur la plaie de toute mes forces.
"Vite amenez moi un linge !"
Un des trollocs rapportent en hâte des serviettes situées sur le côté du bac. Je presse le tissu contre ma plaie.
"Trouvez moi une ceinture !"
Déja, des points noirs dansent devant mes yeux. Paradoxalement la douleur est moins forte, mais la perte du sang m'affaiblit de seconde en seconde.
Un trolloc me tend la ceinture d'Emra.
"Il faut me la nouer autour du buste pour tenir le linge contre la plaie".
Il s'exécute tant bien que mal.
Je réalise alors ce qui se passe.
Je suis nue, trempée et transie de froid entrain de donner des ordres à des trollocs qui m'obéissent faute de savoir quoi faire.
La situation est tellement surréaliste...
"Donner moi encore des serviettes, j'ai froid ! Et entretenez le feu."
Je me recouvre de serviette en guise de vêtements.
"Toi, porte moi sur le lit dans le coin, là bas."
Je ne me souviens pas avoir eu aussi froid depuis la campagne d'hiver de l'an 1216 de la troisième ère.
"Il me faut à manger. Ramène moi quelque chose du garde-manger d'Emra !".
A peine posée sur le lit je m'endors sans prendre le temps de manger ce qu'un trolloc m'a apporté.
Le reveil est difficile. J'ignore combien de temps j'ai dormi, mais cela ne va pas fort. J'ai de la fièvre et je ne peux plus bouger mon bras gauche.
Le linge est rouge de sang.
Je ne peux pas rester comme ça.
Une horrible odeur me retourne l'estomac. Je suis prise de hauts le coeur, mais mon estomac vide se rétracte en vain. Les trollocs ont fait disparaître les corps mais ils n'ont rien nettoyé. Sur le sol tout le sang des deux victimes est resté en l'état. 3 trollocs me surveillent sans savoir quoi faire.
La peur de mourrir qui autrefois me tenaillait sur le champ de bataille me sert le ventre. Si je ne réagis pas rapidement ... Il faut que je sorte d'ici.
J'avise le plus grand d'entre eux. Toi ! Tu vas m'emmener à l'étage. Ne fait pas cette tête, nous sommes dans un sous-sol ici, et je ne vois pas Daemon et Emra s'enterrer dans cette pièce minuscule. Il doit y avoir une maison au-dessus. Emmène moi là-bas, je suis trop faible pour marcher seule.
---------- Non, nous avons reçu des ordres.
Oui et quels étaient ces ordres ? Hein ? De me laisser mourrir de froid ? De me laisser pourrir sur place ?
Il me faut un endroit bien chauffer, non humide, pour ne pas tomber malade maintenant que je suis si affaiblie.
Il me faut un bain car ma plaie s'est infectée, je dois la nettoyer, sans quoi c'est la gangraine qui m'attend.
Il me faut de l'eau pure et une nourriture saine, un air sain et frais. Comment pourrais-je guérir dans cet air viscié par la mort ?
Il me faut des simples, il doit y en avoir là haut et vous, vous n'y connaissez rien.
Tu crois vraiment que toi et moi avons le choix ?
Un couloir obscur, un escalier de fer ... obscur ! La force est noire ...
Ils arrivent au rez-de-chaussée. Un trolloc porte l'Aes Sédaï pendant que deux autres éclairent le chemin de leurs torches car tous les volets de la demeure sont fermés. Ils débouchent dans une immense cuisine, meublée avec un grand luxe et visiblement remplie de victuailles. Des jambons pendent sur des crochets, des paniers sont remplis de fruits et de légumes, ...
Ils avancent par plusieurs pièces en enfilades, toutes richement décorées et débouchent sur un hall d'entrée somptueux. La hauteur de plafond y dépasse les 3 m, un chandelier en cristal brille sous l'éclat des torches, des tentures sont accrochées au mur, des statues sont disposées un peu partout et un immense escalier en marbre bleu fini de réhausser l'ensemble.
Ils empreintent l'escalier et gravissent deux étages avant d'arriver finalement dans une chambre confortable. Les trollocs dénotent dans cet univers feutré et luxueux. Pas étonnant qu'on leur ai interdit l'accès aux étages.
L'Aes sédaï est installé sur un grand lit à baldaquin. Trois armoires sont disposées le long des murs de la pièces. Les torches éclairent aussi un grand bureau et deux chaises, un mirroir en pied, deux belles statues en marbre et des tableaux représentants des scènes de danse.
