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Poésie et prose
(Sujet créé par Eltharion l 23/04/05 à 21:42)
non favori


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Ithilarin
02/05/2005 21:53
Ménestrelle

Doyen, tu gatouilles!!
Adelis
02/05/2005 22:29
Puella Historicus Ceskà svist

Mon poète preféré est bien sur un homme de la Renaissance, un des plus réprésentatif même, Pierre de Ronsard.
je met ici juste le premier quatrain d'un des Sonnet des Amours de Cassandre
Une beauté de quinze ans, enfantine
Un or frisé de maint crepe annelet
Un front de rose, un teint damoiselet
Un ris qui l'âme aux astres achemine

Mais sinon, j'aime aussi celui ci, tellement connu, mais tellement beau,
Ode à Cassandre

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ses beautés laissé choir !
O vraiment marâtre nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.

Pierre De Ronsard
Odes, livre premier, XV11
Eltharion
02/05/2005 22:34
Lige originaire des Marches
Avant j'avais 17 000 posts, mais ça c'était avant !

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
"Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle !"

Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de Ronsard ne s’aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.

Je serais sous la terre, et, fantôme sans os,
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.


De Ronsard aussi.
DonLope
03/05/2005 15:39
<i>Doyen Ménestrel</i><br><br>

Certes, je fatigue... mes excuses.

Pour me faire pardonner, un autre :
El desdichado de Nerval

Ah non, elle l'a déjà mis aussi.

Bon, voyons voir...

Ici-bas tous les lilas meurent,
Tous les chants des oiseaux sont courts ;
Je rêve aux étés qui demeurent
Toujours...

Ici-bas les lèvres effleurent
Sans rien laisser de leur velours ;
Je rêve aux baisers qui demeurent
Toujours...

Ici-bas tous les hommes pleurent
Leurs amitiés ou leurs amours ;
Je rêve aux couples qui demeurent
Toujours...

Sully Prudhomme
Isaeda
03/05/2005 21:12
Pourvoyeuse-de-Vent
Nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert

Mon rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est chaque fois ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore.
Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

Paul Verlaine, poèmes saturniens

Une merveille
ysandell
05/05/2005 14:15
Lisez Khimaira
Ménestrelle [/link]
I like being a mess. It's who I am.

Dédicace aux bretons...

Allez dire à la ville

A Paul Guimard

Terre dure de dunes et de pluies
c'est ici que je loge
cherchez, vous ne me trouverez pas
c'est ici, c'est ici que les lézards
réinventent les menhirs
c'est ici que je m'invente
j'ai l'âge des légendes
j'ai deux mille ans
vous ne pouvez pas me connaître
je demeure dans la voix des bardes
O rebelles, mes frères
dans les mares les méduses assassinent les algues
on ne s'invente jamais qu'au fond des querelles
Allez dire à la ville
que je ne reviendrai pas
dans mes racines je demeure
Allez dire à la ville
qu'à Raguenès et Kersidan
la mer conteste la rive
que les chardons accrochent la chair des enfants
que l'auroch bleu des marées
défonce le front des brandes

Allez dire à la ville
que c'est ici que je perdure
roulé aux temps anciens
des misaines et des haubans
Allez dire à la ville
que je ne reviendrai pas

Poètes et forbans ont même masure
les chaumes sont pleins de trésors et de rats
on ne reçoit ici que ceux qui sont en règle
avec leur âme sans l'être avec la loi
les amis des grands vents
et les oiseaux perdus
Allez dire à la ville
que je ne reviendrai pas
Terre dure de dunes et de pluies
pierres levées sur l'épiphanie des maïs
chemins tordus comme des croix
Cornouaille
tous les chemins vont à la mer
entre les songes des tamaris
les paradis gisent au large
Aven
Eden
ria des passereaux
on met le cap sur la lampe des auberges
les soirs sont bleus sur les ardoises de Kerdruc
O pays du sel et du lait
Allez dire à la ville
que c'en est fini
je ne reviendrai pas
Le Verbe s'est fait voile et varech
bruyère et chapelle
rivage des Gaëls
en toi, je demeure.

Allez dire à la ville
Je ne reviendrai pas.

Xavier Grall, extrait de La sône des pluies et des tombes (éd. Calligrammes, 18 rue Elie Fréron 29 000 Quimper)

C'est fini/ je m'en vais aux marais/ traînant ma plainte/ et ma légende...

DonLope
10/05/2005 19:01
<i>Doyen Ménestrel</i><br><br>

Fleurs de feu
Bien des siècles depuis les siècles du Chaos,
La flamme par torrents jaillit de ce cratère,
Et le panache igné du volcan solitaire
Flamba plus haut encor que les Chimborazos.

Nul bruit n'éveille plus la cime sans échos.
Où la cendre pleuvait l'oiseau se désaltère ;
Le sol est immobile et le sang de la Terre,
La lave, en se figeant, lui laissa le repos.

Pourtant, suprême effort de l'antique incendie,
A l'orle de la gueule à jamais refroidie,
Éclatant à travers les rocs pulvérisés,

Comme un coup de tonnerre au milieu du silence,
Dans le poudroîment d'or du pollen qu'elle lance
S'épanouit la fleur des cactus embrasés.

JM de Hérédia
Gablebo
15/05/2005 14:24
There's something rotten in the kingdom of Blizzard...
Chevalier du Haut Verbe
ex Responsable des CL / Membre du Conseil RP / Modérateur / Newser

"Souvenirs occultes"




Je suis issu, me dit-il, moi, dernier Gaël, d'une famille de Celtes, durs comme nos rochers. J'appartiens à cette race de marins, fleur illustre d'Armor, souche de bizarres guerriers, dont les actions d'éclat figurent au nombre des joyaux de l'Histoire.
L'un de ces devanciers, excédé, jeune encore, de la vue ainsi que du fastidieux commerce de ses proches, s'exila pour jamais, et le coeur plein d'un mépris oublieux, du manoir natal. C'était lors des expéditions d'Asie ; il s'en alla combattre aux côtés du bailli de Suffren et se distingua bientôt, dans les Indes, par de mystérieux coups de main qu'il exécuta, seul, à l'intérieur des Cités-mortes.
Ces villes, sous des cieux blancs et déserts, gisent, effondrées au centre d'horribles forêts. Les faréoles, l'herbe, les rameaux secs jonchent et obstruent les sentiers qui furent des avenues populeuses, d'où le bruit des chars, des armes et des chants s'est évanoui.
Ni souffles, ni ramages, ni fontaines en la calme horreur de ces régions. Les bengalis eux-mêmes, s'éloignent, ici, des vieux ébéniers, ailleurs leurs arbres. Entre les décombres, accumulés dans les éclaircies, d'immenses et monstrueuses éruptions de très longues fleurs, calices funestes où brûlent, subtils, les esprits du Soleil, s'élancent, striées d'azur, nuancées de feu, veinées de cinabre, pareilles aux radieuses dépouilles d'une myriade de paons disparus. Un air chaud de mortels arômes pèse sur les muets débris : et c'est comme une vapeur de cassolettes funéraires, une bleue, enivrante et torturante sueur de parfums.
Le hasardeux vautour qui, pèlerin des plateaux du Caboul, s'attarde sur cette contrée et la contemple du faîte de quelque dattier noir, ne s'accroche aux lianes, tout à coup, que pour s'y débattre en une soudaine agonie.
Ça et là, des arches brisées, d'informes statues, des pierres, aux inscriptions plus rongées que celles de Sardes, de Palmyre ou de Khorsabad. Sur quelques unes, qui ornèrent le fronton, jadis perdu dans les cieux, des portes de ces cités, l'oeil peut déchiffrer encore et reconstruire le zend, à peine lisible, de cette souveraine devise des peuples libres d'alors :

"... ET DIEU NE PREVAUDRA !"

Le silence n'est troublé que par le glissement des crotales, qui ondulent, parmi les fûts renversés des colonnes, ou se lovent, en sifflant, sous les mousses roussâtres.
Parfois, dans les crépuscules d'orage, le cri lointain de l'hémyone, alternant tristement avec les éclats du tonnerre, inquiète la solitude.
Sous les ruines se prolongent des galeries souterraines aux accès perdus.
Là, depuis nombres de siècles, dorment les premiers rois de ces étranges contrées, de ces nations, plus tard sans maîtres, dont le nom même n'est plus. Or, ces rois, d'après les rites de quelque coutume sacrée sans doute, furent ensevelis sous ces voûtes avec leurs trésors.
Aucune lampe n'illumine les sépultures.
Nul n'a mémoire que le pas d'un captif des soucis de la Vie et du Désir ait jamais importuné le sommeil de leurs échos.
Seule, la torche du brahmine, - ce spectre altéré de Nirvanah, ce muet esprit, simple témoin de l'universelle germination des devenirs, - tremble, imprévue, à de certains instants de pénitence ou de songeries divines, au sommet des degrés disjoints et projette, de marche en marche, sa flamme obscurcie de fumée jusqu'au profond des caveaux.
Alors les reliques, tout à coup mêlées de lueurs, étincellent d'une sorte de miraculeuse opulence !... les chaînes précieuses qui s'entrelacent aux ossements semblent les sillonner de subits éclairs. Les royales cendres, toutes poudreuses de pierreries, scintillent ! - Telle la poussière d'une route que rougit, avant l'ombre définitive, quelque dernier rayon de l'occident.
Les Maharadjahs font garder par des hordes d'élite les lisières des forêts saintes et, surtout, les abords des clairières où commence le pêle-mêle de ces vestiges. - Interdits de même sont les rivages, les flots et les ponts écroulés des euphrates qui les traversent. - De taciturnes milices de cipayes, au coeur de hyène, incorruptibles et sans pitié, rôdent, sans cesse, de toutes parts, en ces parages meurtriers.
Bien des soirs, le héros déjoua leurs ruses ténébreuses, évita leurs embûches et confondit leur errante vigilance !... - Sonnant subitement du cor, dans la nuit, sur des points divers, il les isolait par ces alertes fallacieuses, puis, brusque, surgissait sous les astres, dans les hautes fleurs, éventrant rapidement leurs chevaux. Les soldats, comme à l'aspect d'un mauvais génie, se terrifiaient de cette présence inattendue. - Doué d'une vigueur de tigre, l'Aventurier les terrassait alors, un par un, d'un seul bond ! les étouffait tout d'abord, à demi, dans cette brève étreinte, - puis, revenant sur eux, les massacrait à loisir.
L'Exilé devint ainsi le fléau, l'épouvante et l'extermination de ces cruels gardes aux faces couleur de terre. Bref, c'était celui qui les abandonnait, cloués à de gros arbres, leurs propres yatagans dans le coeur.
S'engageant, ensuite, au milieu du passé détruit, dans les allées, les carrefours et les rues de ces villes des vieux âges, il gagnait, malgré les parfums, l'entrée des sépulcres non pareils où gisent les restes de ces rois hindous.
Les portes n'en étant défendues que par des colosses de jaspe, sortes de monstres ou d'idoles aux vagues prunelles de perles et d'émeraude, - aux formes créées par l'imaginaire de théogonies oubliées, - il y pénétrait aisément, bien que chaque degré descendu fit remuer les longues ailes de ces dieux.
Là, faisant main basse autour de lui, dans l'obscurité, domptant le vertige étouffant des siècles noirs dont les esprits voletaient, heurtant son front de leurs membranes, il recueillait, en silence, mille merveilles. Tels Cortez au Mexique et Pizarre au Pérou s'arrogèrent les trésors des caciques et des rois, avec moins d'intrépidité.
Les sacoches de pierreries au fond de sa barque, il remontait, sans bruit, les fleuves en se garant des dangereuses clartés de la lune. Il nageait, crispé sur ses rames, au milieu des ajoncs, sans attendrir aux appels d'enfants plaintifs que larmoyaient les caïmans à ses côtés.
En peu d'heures, il atteignait ainsi une caverne éloignée, de lui seul connue, et dans les retraites de laquelle il vidait son butin.
Ses exploits s'ébruitèrent. - De là, des légendes, psalmodiées encore aujourd'hui dans les festins des nababs, à grand renfort de théorbes, par les fakirs. Ces vermineux trouvères, - non sans un vieux frisson de haineuse ou d'effroi respectueux, y décernent à cet aïeul le titre de Spoliateur de tombeaux.
Une fois, cependant, l'intrépide nocher se laissa séduire par les insidieux et mielleux discours du seul ami qu'il s'adjoignît jamais, dans une circonstance tout spécialement périlleuse. Celui-ci, par un singulier prodige, en réchappa, lui ! - Je parle du bien nommé, du trop fameux colonel Sombre.
Grâce à cet oblique Irlandais, le bon Aventurier donna dans une embuscade. - Aveuglé par le sang, frappé de balles, cerné de vingt cimeterres, il fut pris à l'improviste et périt au milieu d'affreux supplices.
Les hordes hymalayennes, ivres de sa mort et dans les bonds furieux d'une danse de triomphe, coururent à la caverne. Les trésors une fois recouvrés, ils s'en revinrent dans la contrée maudite. Les chefs rejetèrent pieusement ces richesses au fond des antres funèbres où gisent les mânes précités de ces rois de la nuit du monde. Et les vieilles pierreries y brillent encore, pareilles à des regards toujours allumés sur les races.
J'ai hérité, - moi, le Gaël, - des seuls éblouissements, hélas, du soldat sublime, et de ses espoirs. - J'habite, ici, dans l'Occident, cette vieille ville fortifiée, où m'enchaine la mélancolie. Indifférent aux soucis politiques de ce siècle et de cette patrie, aux forfaits passagers de ceux qui les représentent, je m'attarde quand les soirs du solennel automne enflamment la cime rouillée des environnantes forêts. - Parmi les resplendissements de la rosée, je marche, seul, sous les voûtes des noires allées,comme l'Aïeul marchait sous les cryptes de l'étincelant obituaire ! D'instinct, aussi, j'évite, je ne sais pourquoi, les néfastes lueurs de la lune et les malfaisantes approches humaines. Oui, je les évite quand je marche ainsi, avec mes rêves !... Car je sens, alors, que je porte dans mon âme le reflet des richesses stériles d'un grand nombre de rois oubliés.





Villiers de l'Isle-Adam, in Contes cruels.
Gablebo
18/05/2005 10:56
There's something rotten in the kingdom of Blizzard...
Chevalier du Haut Verbe
ex Responsable des CL / Membre du Conseil RP / Modérateur / Newser

Tout de suite la suite.
Même auteur, même histoire.



"El Desdichado"



I


Je suis issu d'une famille de Celtes, dure comme les rochers. J'appartiens à cette race de marins, fleur illustre d'Armor, souche de bizarres guerriers, dont le dernier membre, mon aïeul (mon vieux père n'étant qu'un agronome), combattit aux côtés du bailli de Suffren, lors des expéditions d'Asie, et se distingua, spécialement dans les Indes, comme un spoliateur de tombeaux.


II


L'aventurier se risquait, de nuit, au milieu des sépulcres des anciens rois de ces contrées pacifiques et, les sacoches de pierreries au fond de la barque, remontait les fleuves au clair de lune. Séduit, toutefois, par les mielleux discours du colonel Sombre, il donna dans une embuscade, et périt au milieu d'affreux supplices. Les hordes himalayennes disséminèrent ses trésors dans les cavernes, au sommet des montagnes ; et les vieilles pierreries y brillent encore, pareilles à des regards toujours allumés sur les races.


III


J'ai hérité, moi, des éblouissements du soldat funèbre - et de ses Terreurs. J'habite une ville ancienne et fortifiée où m'enchaine la mélancolie. Je m'attarde, quand les soirs du solennel automne alluments la cime rouillée des forêts. Parmis les resplendissements de la rosée, je me promène, sous les clartés de la lune, dans les noires allées, comme l'aïeul se promenaait dans les tombeaux et je sens, alors, que je porte dans mon âme les richesses stériles d'un grand nombre de rois oubliés.
DonLope
18/05/2005 16:06
<i>Doyen Ménestrel</i><br><br>

Un poème de William Butler Yeats que j'aime beaucoup : "The stolen child"

Where dips the rocky highland
Of Sleuth Wood in the lake,
There lies a leafy island
Where flapping herons wake
The drowsy water-rats;
There we've hid our faery vats,
Full of berries
And of reddest stolen cherries.

Come away, O human child!
To the waters and the wild
With a faery, hand in hand,
For the world's morefull of weeping than you
can understand.

Where the wave of moonlight glosses
The dim grey sands with light,
Far off by furthest Rosses
We foot it all the night,
Weaving olden dances,
Mingling hands and mingling glances
Till the moon has taken flight;
To and fro we leap
And chase the frothy bubbles,
While the world is full of troubles
And is anxious in its sleep.

Come away, O human child!
To the waters and the wild
With a faery, hand in hand,
For the world's morefully of weeping than you
can understand.

Where the wandering water gushes
From the hills above Glen-Car,.
In pools among the rushes
That scarce could bathe a star,
We seek for slumbering trout
And whispering in their ears
Give them unquiet dreams;
Leaning softly out
From ferns that drop their tears
Over the young streams.

Come away, O human child!
To to waters and the wild
With a faery, hand in hand,
For to world's morefully of weeping than you
can understand.

Away with us he's going,
The solemn-eyed:
He'll hear no more the lowing
Of the calves on the warm hillside
Or the kettle on the hob
Sing peace into his breast,
Or see the brown mice bob
Round and round the oatmeal-chest.

For he comes, the human child,
To the waters and the wild
With a faery, hand in hand,
from a world more full of weeping than you
can understand.
Eléa
18/05/2005 16:13
modérateur
Aes Sedai
Co-resp de la Tour Blanche
demi-Fluffy


The Sick Rose (1794) par William Blake

O Rose thou art sick
The invisible worn,
That flies in the night
In the howling storm:

Has found out thy bed
Of crimson joy:
And his dark secret love
Does thy life destroy.
ysandell
23/05/2005 14:55
Lisez Khimaira
Ménestrelle [/link]
I like being a mess. It's who I am.

Puisque l'aube grandit, puisque voici l'aurore

Puisque l'aube grandit, puisque voici l'aurore,
Puisque, après m'avoir fui longtemps, l'espoir veut bien
Revoler devers moi qui l'appelle et l'implore,
Puisque tout ce bonheur veut bien être le mien,

C'en est fait à présent des funestes pensées,
C'en est fait des mauvais rêves, ah ! c'en est fait
Surtout de l'ironie et des lèvres pincées
Et des mots où l'esprit sans l'âme triomphait.

Arrière aussi les poings crispés et la colère
A propos des méchants et des sots rencontrés ;
Arrière la rancune abominable ! arrière
L'oubli qu'on cherche en des breuvages exécrés !

Car je veux, maintenant qu'un Être de lumière
A dans ma nuit profonde émis cette clarté
D'une amour à la fois immortelle et première,
De par la grâce, le sourire et la bonté,

Je veux, guidé par vous, beaux yeux aux flammes douces,
Par toi conduit, ô main où tremblera ma main,
Marcher droit, que ce soit par des sentiers de mousses
Ou que rocs et cailloux encombrent le chemin ;

Oui, je veux marcher droit et calme dans la Vie,
Vers le but où le sort dirigera mes pas,
Sans violence, sans remords et sans envie :
Ce sera le devoir heureux aux gais combats.

Et comme, pour bercer les lenteurs de la route,
Je chanterai des airs ingénus, je me dis
Qu'elle m'écoutera sans déplaisir sans doute ;
Et vraiment je ne veux pas d'autre Paradis.

Paul Verlaine, in La bonne chanson
ysandell
10/06/2005 19:42
Lisez Khimaira
Ménestrelle [/link]
I like being a mess. It's who I am.


Je sens que je vais couler ce topic, mais tant pis... C'est tellement beau La traduction est en dessous

Publii Papini Stati Thebaidos

Impia iam merita scrutatus lumina dextra
merserat aeterna damnatum nocte pudorem
Oedipodes longaque animam sub morte trahebat.
illum indulgentem tenebris imaeque recessu
sedis inaspectos caelo radiisque penates
seruantem tamen adsiduis circumuolat alis
saeua dies animi, scelerumque in pectore Dirae.
tunc uacuos orbes, crudum ac miserabile uitae
supplicium, ostentat caelo manibusque cruentis
pulsat inane solum saeuaque ita uoce precatur:
« Di, sontes animas angustaque Tartara poenis
qui regitis, tuque umbrifero Styx liuida fundo,
quam uideo, multumque mihi consueta uocari
adnue, Tisiphone, peruersaque uota secunda:
si bene quid merui, si me de matre cadentem
fouisti gremio et traiectum uulnere plantas
firmasti, si stagna peti Cirrhaea bicorni
interfusa iugo, possem cum degere falso
contentus Polybo, trifidaeque in Phocidos arto
longaeuum implicui regem secuique trementis
ora senis, dum quaero patrem, si Sphingos iniquae
callidus ambages te praemonstrante resolui,
si dulces furias et lamentabile matris
conubium gauisus ini noctemque nefandam
saepe tuli natosque tibi, scis ipsa, paraui,
mox auidus poenae digitis caedentibus ultro
incubui miseraque oculos in matre reliqui:
exaudi, si digna precor quaeque ipsa furenti
subiceres. orbum uisu regnisque carentem
non regere aut dictis maerentem flectere adorti,
quos genui quocumque toro; quin ecce superbi
--pro dolor!--et nostro iamdudum funere reges
insultant tenebris gemitusque odere paternos.
hisne etiam funestus ego? et uidet ista deorum
ignauus genitor? tu saltem debita uindex
huc ades et totos in poenam ordire nepotes.
indue quod madidum tabo diadema cruentis
unguibus abripui, uotisque instincta paternis
i media in fratres, generis consortia ferro
dissiliant. da, Tartarei regina barathri,
quod cupiam uidisse nefas, nec tarda sequetur
mens iuuenum: modo digna ueni, mea pignora nosces. »


Déjà Œdipe, d’une main vengeresse, avait crevé ses yeux impies, plongeant ainsi dans une nuit éternelle la honte de ses crimes, et sa vie n’était plus qu’une longue mort. Il s’abandonne aux ténèbres et, du plus profond de sa retraite, il ne quitte pas sa demeure, séjour inaccessible à la lumière du jour ; mais la lumière de l’âme l’obsède cruellement dans un battement d’ailes incessant ; les Furies qui poursuivent le coupable tiennent son cœur. Alors il tourne vers le ciel ses orbites creuses, supplice pitoyable et sanglant de sa vie et, de ses mains souillées de sang, il frappe la terre des ombres et prononce, d’une voix farouche, cette imprécation : « Dieux, qui régnez sur les âmes criminelles et sur le Tartare trop étroit pour la foule des damnés, toi Styx que je vois, fleuve livide aux sombres profondeurs, toi, Tisiphone habituée à mes fréquentes prières, cautionnez et secondez mes vœux impies : si j’ai bien mérité de toi, si c’est bien moi qu’au sortir du ventre de ma mère tu as réchauffé dans ton sein, si tu as guéri mes pieds transpercés de plaies ; si j’ai atteint les lacs de Cirrha qui s’étendent entre les deux pics de la montagne, quand je pouvais passer ma vie auprès de Polybe, mon père supposé ; si, au passage étroit d’un carrefour de Phocide, j’ai assailli un roi d’un grand âge et mutilé le visage de ce vieillard tremblant, en cherchant mon père ; si, éclairé d’avance par tes leçons, j’ai habilement résolu les énigmes du Sphinx hostile ; si je me suis engagé avec ivresse dans les douces fureurs de l’amour et dans une union déplorable avec ma mère ; si j’ai souvent obtenu des nuits sacrilèges ; si j’ai enfanté des fils pour toi – tu es la première à le savoir - ; si j’ai voulu ensuite me châtier à tout prix en enfonçant moi-même mes doigts meurtriers dans ces yeux que j’ai abandonnés sur ma mère, l’infortunée ! Exauce-moi, si ma prière en vaut la peine, si elle répond bien au délire que tu voulais m’inspirer. Alors que j’étais privé de la vue, sans trône, ils n’ont pas entrepris de me guider ou d’apaiser ma peine par des paroles, eux, mes fils, peu importe la couche d’où ils sont nés ; voici mieux encore : remplis d’orgueil – ô douleur !-, et déjà rois dans la pensée que je suis mort depuis longtemps, ils insultent les ténèbres de leur père et n’ont que haine pour ses gémissements. Suis-je donc aussi pour eux un être maudit ? Et le père des dieux voit cela sans rien faire ? Mais toi, du moins, venge-moi comme tu le dois, ourdis un châtiment qui frappe tous leurs descendants. Ceins le diadème infecté de sanie que j’ai arraché de mes ongles ensanglantés, va, poussée par les vœux de leur père, au milieu des frères et que le fer rompe les liens du sang ! Accorde-moi, Reine du gouffre infernal, de voir un crime tant désiré ; ces jeunes hommes ne tarderont pas à vouloir te suivre ; viens, seulement digne de toi-même ; tu reconnaîtras que ce sont mes fils !

***

Et voilà ce qui m'a occupée toute l'année
Sihaya
29/06/2005 18:24


Plus de jolis textes à nous proposer ?
ysandell
02/07/2005 14:31
Lisez Khimaira
Ménestrelle [/link]
I like being a mess. It's who I am.

Mince, je vous ai fait peur avec mon latin...?

Du français alors... On ne connaît pas assez ce poète !

Et moi qui m'étais cru poète,
je ne savais pas trouver les mots pour appeler le soleil. Je lui disais :
Soleil ! sors de ton trou,
casse le couvercle,
frappe les brouillards,
mange la nuit, dissous le noir, montre-toi,
montre-nous le monde,
montre-nous au monde,
parle, Soleil, sors de ton trou,
parle, montre que tu es, montre qui tu es !

C'était trop maladroit. Je jetais du bois au feu et j'essayais un autre ton.
Sors donc de là, si tu peux !
Montre-toi, si tu l'oses !
Mais tu as bien trop peur de l'ombre,
tu crèves de peur dans ton trou, petit trou toi-même, petite absence ronde!

Je n'avais pas plus de succès. Après avoir donné au feu quelques planches d'une vieille armoire, je reprenais:
Viens, Soleil, la table est servie pour toi.
Tous les arbres, toutes les herbes,
toudes les bêtes et tous les hommes,
toutes les mers et tous les fleuves
attendent que tu viennes les saisir de tes bras brûlants,
les élever jusqu'à ta gueule, dévorante bouche du ciel ;
viens boire et manger,
la table est servie de l'Est à l'Ouest.

C'était aussi peu efficace. Bientôt, il n'y eut plus rien à brûler dans la salle. J'allai chercher la literie qui était dans la soupente et la donnai peu à peu aux flammes.
Soleil,
toi le plus vieux, toi le plus jeune,
toi le plus sage et le plus fou,
toi qui n'es jamais diminué, jamais partagé,
toujours seul, et pourtant contenu tout entier dans chaque oeil vivant,
toi le plus grand qui peux emplir l'espace,
toi le plus petit, qui passes par le trou d'une aiguille,
toi le plus libre, que rien n'atteint, mais aussi le plus enchaîné à la loi,
toi
qui ne peux pas
ne pas te lever tout à l'heure


René Daumal

On ne connaît pas assez celui-ci non plus... Je l'ai découvert grâce à Barbara

Écoutez !
Puisqu'on allume les étoiles,
c'est qu'elles sont à
quelqu'un nécessaires?
C'est que quelqu'un désire
qu'elles soient?
C'est que quelqu'un dit perles
ces crachats?
Et, forçant la bourrasque à midi des poussières,
il fonce jusqu'à Dieu,
craint d'arriver trop tard, pleure,
baise sa main noueuse, implore
il lui faut une étoile!
jure qu'il ne peut supporter
son martyre sans étoiles.
Ensuite,
il promène son angoisse,
il fait semblant d'être calme.
Il dit à quelqu'un :
" Maintenant, tu vas mieux,
n'est-ce pas? T'as plus peur ? Dis ? "

Écoutez !
Puisqu'on allume les étoiles,
c'est qu'elles sont à quelqu'un nécessaires ?
c'est qu'il est indispensable,
que tous les soirs
au-dessus des toits
se mette à luire seule au moins
une étoile?


Vladimir Maiakovski

Très connu pour les amis d'un autre chanteur... je vous laisse deviner qui

Complainte du petit cheval blanc

Le petit cheval dans le mauvais temps, qu'il avait donc du courage !
C'était un petit cheval blanc, tous derrière et lui devant.

Il n'y avait jamais de beau temps dans ce pauvre paysage.
Il n'y avait jamais de printemps, ni derrière ni devant.

Mais toujours il était content, menant les gars du village,
A travers la pluie noire des champs, tous derrière et lui devant.

Sa voiture allait poursuivant sa belle petite queue sauvage.
C'est alors qu'il était content, eux derrière et lui devant.

Mais un jour, dans le mauvais temps, un jour qu'il était si sage,
Il est mort par un éclair blanc, tous derrière et lui devant.

Il est mort sans voir le beau temps, qu'il avait donc du courage !
Il est mort sans voir le printemps ni derrière ni devant.


Paul Fort



ysandell
03/07/2005 11:52
Lisez Khimaira
Ménestrelle [/link]
I like being a mess. It's who I am.

Ce topic ne coulera pas !

Nuits rhénanes

Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme
Ecoutez la chanson lente d'un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu'à leurs pieds

Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n'entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées

Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l'or des nuits tombe en tremblant s'y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l'été

Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire

G.Apollinaire
Liliana
03/07/2005 12:01
Chercheuse de temps

Mais non il ne coulera pas, je suppose que beaucoup d'entre vous connaissent Khalid Gibran, je ne trouve plus le prophéte mais je posterai un texte de lui prochainement.
Merci Ysandell, je connaissais absolument pas René Daumal, tu m'as donné envie de découvrir davantage ce poéte
Adelis
13/07/2005 22:56
Puella Historicus Ceskà svist

Pour rester dans les langues étrangères, un poème que j'ai du apprendre en 4eme sans le comprendre. Je suis allée voir la Lorelei ensuite (sur le Rhin), et j'ai compris Heine.

Ich weiß nicht, was soll es bedeuten,
daß ich so traurig bin,
ein Märchen aus uralten Zeiten,
das kommt mir nicht aus dem Sinn.
Die Luft ist kühl und es dunkelt,
und ruhig fließt der Rhein,
der Gipfel des Berges funkelt
im Abendsonnenschein.

Die schönste Jungfrau sitzet
dort oben wunderbar,
ihr goldnes Geschmeide blitzet,
sie kämmt ihr goldenes Haar.
Sie kämmt es mit goldenem Kamme
und singt ein Lied dabei;
das hat eine wundersame,
gewalt'ge Melodei.

Den Schiffer im kleinen Schiffe
ergreift es mit wildem Weh;
er schaut nicht die Felsenriffe,
er schaut nur hinauf in die Höh.
Ich glaube, die Wellen verschlingen
am Ende Schiffer und Kahn;
und das hat mit ihrem Singen
die Lorelei getan.
Ithilarin
15/07/2005 19:25
Ménestrelle

Caldazar, tout cela aurait plus sa place dans le topic des citations, non?




MODO : c'est déplacé .
ysandell
23/09/2005 17:10
Lisez Khimaira
Ménestrelle [/link]
I like being a mess. It's who I am.


Ce topic ne coulera pas !

Suite à une citation dans le topic ad hoc, voici un beau poème d'Aragon (retrouvé en ligne )


Est-ce ainsi que les hommes vivent

Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c'est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m'éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j'ai cru trouver un pays.
Coeur léger coeur changeant coeur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes nuits
Que faut-il faire de mes jours
Je n'avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m'endormais comme le bruit.
C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
Dans le quartier Hohenzollern
Entre La Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un coeur d'hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m'allonger près d'elle
Dans les hoquets du pianola.
Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faÏence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n'en est jamais revenu.
Il est d'autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t'en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton coeur
Un dragon plongea son couteau
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.

LA, Le roman inachevé

(chanté par Léo Ferré, c'est encore plus beau )

La prochaine fois, Que serais-je sans toi (chanté par Jean Ferrat, c'est encore plus beau )
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