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Vie de tous les jours (5)
(Sujet créé par Gablebo l 02/03/06 à 19:14)
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modérateur Aes Sedai Co-resp de la Tour Blanche demi-Fluffy
Pour vous donner une idée ... pour mes copies d'AES je mets environ 20 à 30 minutes par copies .... et j'en avais 74 ... on dépasse largement les trois heures. D'ailleurs je me demande comment ils ont pu arriver a un résultat pareil
Une dictée : un bon quart d'heure par copie (quand c'est lisible), une rédaction : au moins vingt minutes (si c'est court... Sachant que certains élèves écrivent facilement deux pages, sans un seul signe de ponctuation et parfois en phonétique...), une copie de brevet : environ une heure (questions, plus réécriture, plus dictée, plus rédac).
Bref, je ne sais pas comment ils font leurs comptes... Sans doute de la même façon que quand ils veulent nous imposer (d'où la grève de jeudi...) de faire au moins deux matières (sous prétexte que j'ai fait des études littéraires, je pourrais enseigner l'histoire, l'allemand, l'EC et... Le sport! Oui, parfaitement, biensûr .
Mais Stered, tu enseigne pas déjà plusieurs matières avec le grec et le latin?
C'est vrai que 3h, ca fait cours, ils ont du se tromper entre jours et semaines!
Adelis, si, mais je refuse d'enseigner des matières qui n'ont rien à voir avec les lettres classiques. En partie parce que j'abhorre les langues vivantes, mais surtout parce que derrière, si mes collègues de français et moi prenons chacun quelques heures d'histoire, c'est un prof d'histoire qui voit son poste supprimé...
Lisez KhimairaMénestrelle [/link] I like being a mess. It's who I am.
Une copie de bac français : une grosse heure. Question sur le corpus : un bon quart d'heure, plus si le candidat est particulièrement consciencieux. Sujet d'invention ou CC ou dissert : entre 30 et 40 minutes, selon la longueur de la copie. Mais j'anote beaucoup/trop. Donc là, les collègues m'avaient refilé une vingtaine de copies. Plus les copies de collège, plus les dernières copies de mes élèves, j'ai passé au total, dans la semaine, 30h à corriger des copies.
Plus la préparation de cours (une heure de cours = une heure de préparation minimum), plus le temps de recherche (que je n'inclue pas dans les préparations préparation = comment articuler mes connaissances, les transformer en savoir didactique ; donc environ 4h à replonger dans des manuels, à farfouiller sur le net et dans ma bibliothèque par semaine), plus les transports (16h/semaine), plus tout un tas de "détails" (rater son train pour réconforter un élève ou lui donner des conseils de méthode)....
Je veux bien passer à trois heures de correction et de préparation au total, moi hein
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Adelis, si, mais je refuse d'enseigner des matières qui n'ont rien à voir avec les lettres classiques. En partie parce que j'abhorre les langues vivantes, mais surtout parce que derrière, si mes collègues de français et moi prenons chacun quelques heures d'histoire, c'est un prof d'histoire qui voit son poste supprimé...
+ 1 (sauf pour les langues vivantes). Cette mesure dévalorise totalement les concours que l'on nous fait passer (ou alors ils baissent le niveau des concours) et notre travail de préparation. C'est à croire que pour eux, enseigner consiste à lire le manuel aux élèves, point barre.
Comme s'ils ne supprimaient déjà pas assez de postes sans cela (500 en moins à la rentrée prochaine dans la seule académie de Versailles)...
Merci pour toutes ces réponses, parce que quand on est dans la classe, on se rend pas compte Je pense que vous avez raison de ne pas vouloir enseigner une autre matière que la votre, c'est légitime, surtout si ça supprime le post d'un autre collègue. J'ai une bonne amie qui a fait une partie de sa scolarité en allemagne, et elle me disait que les profs qui enseignent une matière autre que celle d'origine sont... assez nuls!
Par contre, le truc qui me "tue", ce sont tes 16 h de transport Ysandell! Je sais que c'est Paris, mais ça fait beaucoup! J'aime la Province rien que pour ça
bah en tout cas, merci pour ces précisions, je trouve que c'est bien d'en savoir un peu plus sur le devers des choses. Et surtout, bon courage
EDIT: Par contre, le CAPES m'ennuie ce semestre, pour une raison bête: nos profs ayant constaté des lacunes graves chez ceux qui le passent en histoire cette année, ils veulent nous faire bosser plus mais je m'en fout moi du Capes!
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !
Sans doute s'agissait-il principalement d'une estimation au sujet des instit (ou professeurs des écoles) pour arriver à un total de 39 heures par semaine entre les heures de classe (27 h), de prépa, de correction, de réunions. Il ne faut pas oublier les rendez-vous avec les parents après la classe qui prennent entre 1/2 heure et 3/4 d'heure parfois (pendant l'entretien tu jettes parfois un regard sur les trucs à corriger qui ne se font pas tout seuls), ça m'est arrivé d'avoir des parents chaque soir sur une semaine avec une réunion le vendredi soir jusqu'à 20 h. Heureusement que j'habite à 5 minutes de mon école (mais pas dans le même village, heureusement aussi) ce qui me permet aussi de rentrer chez moi à midi, vrai coupure.
Lisez KhimairaMénestrelle [/link] I like being a mess. It's who I am.
C'est lié à ma situation de prof-stagiaire, n'ayant pas trouvé de juste milieu entre l'iufm et le lycée et les lieux de stage et le reste. Ca sera bieeeen différent l'année prochaine. Enfin si j'ai un poste fixe, ce qui n'est pas encore certain
La première année est assez éprouvante en fait, car on est transbahuté d'un coin à l'autre de l'académie et qu'on apprend tout sur le tas : apprendre à gérer la classe, les conflits, les élèves amorphes ou au contraire surexcités, les élèves agressifs qui se rebellent contre l'institution que l'on représente à leurs yeux, apprendre à bâtir un cours, à gérer le temps d'un cours,...
Mais, malgré les coups durs, c'est passionnant Enfin quand on est sûr de vouloir faire ça, ce qui n'est pas forcément le cas de tous les stagiaires : j'ai certains amis d'iufm qui hésitent entre démissionner ou reprendre leurs études pour faire autre chose.
La première année est assez éprouvante en fait, car on est transbahuté d'un coin à l'autre de l'académie et qu'on apprend tout sur le tas : apprendre à gérer la classe, les conflits, les élèves amorphes ou au contraire surexcités, les élèves agressifs qui se rebellent contre l'institution que l'on représente à leurs yeux, apprendre à bâtir un cours, à gérer le temps d'un cours,...
C'est triste car c'est exactement ce que vous devriez apprendre pour devenir prof...apprendre à enseigner et pas uniquement connaître sa matière. A quand une vraie école de formation de professeurs ?
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !
Il y a la théorie et la pratique, quand tu es vraiment confronté à une classe, tu t'aperçois que tu dois te colleter à la réalité et que les profs d'IUFM ou de mon temps l'Ecole Normale ne t'ont pas du tout préparé à ça. J'aimerais voir ces "brillants" théoriciens seuls dans une classe pendant une semaine.
Et puis tu as ceux qui veulent entrer dans l'enseignement parce qu'il y a les vacances et qu'on est tous des "glandeurs". Quand on leur confie une classe, la chute est douloureuse. Ils sont souvent en congés maladie...
Plus je vous lis, plus je ris en pensant qu'on m'a un jour dit sincèrement que je devrais faire prof. Ne voyez aucune offense dans ce que je vais dire, car il y a de fortes chances que je m'exprime de manière équivoque. Je serais incapable de faire prof non seulement par mon tempéremment assez prompt à l'énervement ( les fortes têtes passeraient rapidement par la fenetre, hors les parents apprécient probablement peu de voir leur chère énergumène tomber d'un étage), mais également au vu de tout le travail annexe que vous décrivez : je préfère des prises de têtes importantes, mais pas longues, style trouver THE ligne de code franchement tordue permettant de faire un programme comme une horloge suisse, plutôt que quelque chose de plus simple mais plus long ( en sport aussi au fait ).
Bon en même ma forte empathie ne facilite pas le contact avec les individus non plus. Pour les classes qui marchent bien, ca me boosteraient, mais les autres ; hum.. pas la peine d'y penser.
En tout cas, mes respects pour ce que vous faites, enseignants actuels et futurs.
Tout pareil que Syl' Je vous admire car c'est quelque chose que je ne pourrais pas faire. J'aime le Savoir, mais je sais que je serai incapable de le transmettre à des "jeunes".
Quand je dis que j'étudie l'Histoire, tout le monde me dit "ha, tu vas faire prof?" Meuhhhh non! Je deteste l'histoire contemporaine, et je sais que c'est ce qui est principalement enseigné. Je me vois mal tenter d'interesser des p'tits jeunes avec un truc qui me barbe. Moi ce que j'aime, c'est le XV° siècle, et la Renaissance, un truc à peine effleuré au programme de 4eme et de seconde si mes souvenirs sont bons Et je suis incapable de simplifier, pour moi, ça perd son sens Au fait, vous avez des cours de pédagogie? Parce que j'ai connu des profs (bon, ils étaient pas jeunes, ça a du changer depuis) qui étaient carrément nuls sur ce point!
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !
La pédagogie tu l'as ou tu ne l'as pas ! Des cours ? bah !
Quand j'étais à l'école normale, on avait des cours de "Psycho pédagogie". Le prof, très pédagogue (aux gogues le prof !) nous avait calé ses 7 ou 8 h de cours de la semaine le lundi. Je me souviens surtout de ses grosses godasses qui dépassaient de sous le bureau car il était affalé sur sa chaise, il fallait bien qu'il récupère du week end. Sinon, je n'ai AUCUN autre souvenir de ses cours (au long, très long cours).
Quand aux profs formés en fac, je doute qu'ils aient reçu des leçons de pédagogie : j'ai très rarement connu des profs de math (les miens puis ceux de mes enfants), aussi bon mathématiciens qu'ils puissent être, capables d'ENSEIGNER les maths.
Syl, je n'y vois aucune offense. Je conseille d'ailleurs aux jeunes de choisir un autre métier.
Des profs pédagogues ? J'en vois trois dans toutes mes études
mon instit du CM2 M. Blanc : il nous a tiré, poussé mais toute la classe a progressé et le programme était fini quinze jours en avance. Deux semaines avec le matin télé (De Nuremberg à Nuremberg pas des idioties) et l'après-midi poterie ou peinture. En plus jamais de problèmes de discipline 1m80 120 kg, et une voix rauque à cause de la cigarette, ça impressionne les "grands" CM2
mon prof de français en 3e : un passionné qui savait intéresser ces élèves et les faire bosser : dictées tous les 15j et fiches de lecture tous les mois. C'est grâce à lui que j'ai découvert la SF avec le Meilleur des Mondes
ma prof d'histoire en Te : je lui dois mon bac et elle savait nous intéresser à la géo qui pourtant ne m'a jamais passionnée
Les fiches lecture, on a fait ca aussi en troisième, mais je n'ai jamais sû si c'était ma façon de faire les fiches ou les livres lus ( Dune, l'Appel de Cthulhu, 2001 l'odyssée de l'espace, Le Pion Blanc des Présages ) qui ne plaisaient pas à la prof. Des profs pédagogues, j'en ai eu au moins un aussi : 4ème 3ème, en histoire geo. Le prof était parfois susceptible, mais le reste du temps, il était très très sympa et savait rendre son cour très intéressant. La seule période ou j'ai aimé les cours d'histoires ( pas la matière, ca m'a toujours intéressé ).
En fin de troisième, comme on avait de l'avance, il nous avait même emmené faire du basket ( c'était une de ses passions, il jouait en club ).
Ah, on avait plus de liberté, donc : une fois après avoir vu la note que j'ai eu sur une fiche, j'ai failli faire "Ainsi parlait Zarathoustra" comme fiche suivante, pour clouer le bec de la prof. Pas de bol, passé la 45ème page ( je crois ), j'ai plus rien capté du tout, donc j'ai fait une nouvelle de maurice Leblanc.
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préparation = comment articuler mes connaissances, les transformer en savoir didactique ; donc environ 4h à replonger dans des manuels, à farfouiller sur le net et dans ma bibliothèque par semaine), plus les transports (16h/semaine), plus tout un tas de "détails" (rater son train pour réconforter un élève ou lui donner des conseils de méthode)....
