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Voilà, j'ai écrit ce texte. Je vous le livre. Comme je le disais dans un autre topic, c'est de votre faute , si j'ai pris goût à l'écriture.Alors tant pis pour vous.
Aussi, je vous remercie d'avance de vos commentaires.
LA HORDE
La horde.
Rien que l’évocation de ce nom faisait taire les conversations, frémir les plus courageux, blêmir les plus téméraires.
La horde.
Les parents n’avaient qu’à prononcer ce nom pour qu’aussitôt les enfants obéissent, finissent leur soupe ou aillent se coucher.
La horde.
Combien de taverniers, de commerçants avaient utilisé cette menace pour obtenir le remboursement d’une ardoise, ou d’une créance ?
Aussi loin que les plus anciens se souvenaient, la horde avait été là. Certes, certains de ses membres, comme Hurmph Brise-Crânes ou Vérolé l’Ignoble, avaient disparu. Mais, elle avait continué son long périple, elle s’était renouvelé, attirant sans relâche les pires vermines.
Composée aujourd’hui de plus de deux cent cavaliers, elle avançait inexorablement razziant, pillant, violant, tuant tout sur son passage. Le dernier village qu’elle avait traversé n’était plus dorénavant qu’un tas de cendres fumantes.
Le jeune Tazlek n’avait survécu à cette apocalypse qu’en se réfugiant dans la cave du forgeron. Quand je l’avais rencontré un mois plus tard, il en tremblait encore. Il me rapporta la violence de l’attaque, la sauvagerie de l’assaut, la brutalité de la horde. Il raconta comment les cavaliers équipés de lance avaient chargé les villageois au moment du marché, comment ensuite armés de haches ou d’épées, ils avaient massacré consciencieusement homme, femmes et enfants, et comment ils avaient enfin embrasé le village.
On disait d’eux qu’ils ne descendaient de cheval que pour tuer et brûler. Ils faisaient corps avec leur monture, des chevaux aussi sauvages qu’eux. On racontait même que leurs fers en frappant le sol faisaient jaillir des gerbes d’étincelle, qu’ils étaient environnés de flammes … Mais, çà, j’avais quand même du mal à y croire.
Leur chef était Agfiel l’Aïeul. Les vieux disaient qu’il l’avait toujours été. Son âge était inconnu. Cinquante auparavant, il menait déjà la horde, ses cheveux déjà gris au vent, sa méchanceté charismatique déjà renommée.
Ses lieutenants se nommaient Molosse à cause des chiens qu’ils l’entouraient, Kolar le Maître pour sa maîtrise de l’épée, Delp le Lion à cause de sa pelisse, Johlik, parce qu’il lui fallait bien un nom, et le Terrible Gogol dit le Premier.
Autour d’eux, un ramassis de reîtres, sicaires et assassins de tout poil.
Comment ils s’étaient d’abord assemblés, puis rassemblés ?
Les plus folles rumeurs circulaient. On parlait d’enlèvements d’enfants élevés ensuite au milieu d’eux, de prisonniers qu’ils allaient chercher au plus profond des geôles des plus terribles des prisons. La vérité ? A vrai dire, je n’en savais rien.
Mais, la horde était une réalité, terrible et légendaire.
Cela ne pouvait plus durer !
Je devais m’opposer à elle.
Quand, plus jeune, j’avais choisi le métier des armes, mon but était de défendre la veuve et l’orphelin, et les autres aussi.
Mon serment devant mon suzerain, je l’avais fait en ce sens.
C’est dans ce but que j’avais tué le Dragon sur la Montagne Noire, défait les barbares de l’Ouest, maté la rébellion des tribus des îles.
Toute ma vie, je n’avait eu que cela comme objectif : rétablir la justice. Avec la reconnaissance de mes hauts faits, et de mon sens du devoir, était venue la renommée, la gloire.
Et j’y avais pris goût.
Des chansons courraient sur mon nom, elles louaient ma bravoure, mon ardeur, ma maîtrise du combat. Au fur et à mesure de mes prouesses, des bardes de plus en plus nombreux s’étaient mis à me suivre, pour ne pas rater un épisode de mon épopée, des peintres en tiraient des dessins, qui ensuite étaient montrés à tous, des érudits transcrivaient fidèlement mes exploits.
Mais, il manquait à ma gloire, un haut fait, le plus haut jamais accompli : vaincre un mythe !
L’étude des déplacements de la horde me montrait clairement vers où elle se dirigeait. Je connaissais bien ce qui était forcément l’un de ses points de passage obligés : la Passe de Gloj.
Je décidais de me mettre en route seul, enfin avec la suite de ménestrels, dessinateurs et autres rapporteurs.
J’imaginais déjà les paroles des chants qui magnifieraient cette bataille, les croquis qui glorifieraient la fin de la horde, et les légendes qui ne manqueraient pas de fleurir.
La journée était bien belle. Les futurs reporteurs de mes exploits avaient pris place sur les coteaux de la passe, pour n’en pas manquer une miette.
Devant moi, j’avais planté mes flèches et mon fidèle espadon. A mon côté droit pendait une masse, au gauche un poignard. A la main, je tenais cet arc avec lequel je me sentais invincible.
Au long, je vis d’abord un grand panache de poussière. J’entendis la rumeur de la galopade, un grondement sourd qui allait en s’accentuant. Je commençais à entrevoir les silhouettes des cavaliers qui s’avançaient au galop, tels un vol de sauterelles sur un champ de blé.
Bientôt, la horde ne fut plus qu’à une centaine de mètres. Je voyais nettement leurs postures insolentes de force brutale. Cinquante mètres. Je discernais maintenant leurs visages grimaçants de haine.
Comme si je les avais déjà rencontrés, je les reconnaissais tous : la crinière grise d’Agfiel, la pelisse de Delp … Les légendes qui courraient sur eux me revinrent d’un seul coup. Je revoyais les cadavres déchiquetés qu’ils laissaient derrière eux, les monceaux de cendres fumantes. Je revivais les massacres qu’ils avaient perpétrés, la brutalité dont ils avaient usée.
La fureur sauvage qui se dégageait d’eux vint sur moi comme l’eau sur le feu : je sentais la peur m’emplir. Mes flèches face à leur puissance me semblaient dorénavant dérisoires, mon espadon une épée en bois, et mon poignard un ridicule cure dent.
Mes genoux commençaient à s’entrechoquer, des sueurs brouillaient ma vision, l’effroi me paralysait complètement.
Ce qu’il est advenu ensuite, je n’en ai plus de souvenirs nets. J’eus l’impression que le brouillard qui troublait ma vue commença à m’envelopper, que ma peur s’était matérialisée en une brume, un cocon, qui m’enveloppa, jusqu’à me soustraire aux regards. Je les vis passer autour de moi au grand galop, charger, hacher mes artistes, puis s’éloigner. Leurs chevaux m’avaient frôlé, j’avais senti leur haleine, entendu leurs hennissements. Les regards de leurs cavaliers m’avaient comme glissé dessus ou évité, je ne saurais dire.
Bref, tout c’était passé comme si l’espace d’un instant je n’existais plus.
Quand je repris pleinement conscience, j’étais seul. Sur les coteaux, les corps inertes des artistes gisaient éventrés, décapités, broyés.
La horde était passée.
Comment et pourquoi je survécus ? Je n’en sais rien.
Aujourd’hui, rongé par la honte, je vis en haut d’une montagne en ermite, essayant de ne me rappeler uniquement que ma gloire, priant pour que me survivent les chansons contant mes hauts faits, et que personne n’ait jamais vent de cette histoire.
Dom, je n'ai qu'une chose a vous dire BRAVO!!
je ne savais pas que vous etiez un conteur d'histoire aussi..euh...bref, bravo! j'espere un jour pouvoir ecrire des histoires comme ca.
quel est votre metier?? parce que si c'est ecrivain (je ne pense pas mais bon..)je suppose que vous réussisez!
Akasha, epatée par ce talent!
Merci pour ce texte bien ecrit et fluide.
Quand je l'ai lu dans le train en rentrant chez moi le soir (tu sais la ligne que j epreinte ) ca ma fait peur et le soir j ai fini ma soupe
A mon avis le seul manque est une description du lieu ou se deroule la confrontation finale. Car on voit bien la scene les cavaliers qui arrivent, le p'tit gars qui les attend avec ses armes, mais on ne voit pas le paysage et ca sa me gene pour entrer dans l'histoire (je n aime pas etre un spectateur "lecteur" mais je prefere etre un spectateur "acteur")
Au fait Dom ne te serais tu pas inspire d'une scene d'un western pas hazard ?
par haZard , je suis tombé su ce topic, et je te félicite vraiment Dom, même si je suis d'ac avec Zac, je trouve que l'environnement n'est pa assez décrit.
Je sais lan ya des mots comme ca avec lequels j ai du mal et celui la en fait partie. il y a aussi le mot categorie que j ai du mal a ecrire sans H apres le T. C est ma formation scientifique qui en est responsable car a force d utiliser des mots contenant des h et des y partout, j en arrive a plus savoir ecrire les mots simples.
autrement je suis heureux de voir que tu partages mon avis
Moi la description me va très bien mais j'ai un p'tit problème avec la brutalité de la fin : y a une bonne description, une mise en place de la confrontation puis d'un coup hop c'est fini En même temps ça colle très bien avec la scène.
c vrai. la fin est un peu brusque. mais je trouve que c'est ca qui donne LE "truc "bien de l'hisy=toire..
je vais azller sur le topic des joutes..
(au fait, j'ai vu qu'il y avait eu bp de topics sur les joutes.. pk n'y va t on plus?je suis desolée de ne pas rentrer ds le sujet du topic...mais bon.. )
le Terrible Gogol hein ?
Ca me rappelle quelque chose...
A part ça, j'aime bien. Je trouve que ça finit vite, un peu trop vite. Ou plutot est ce que la tension n'est pas montée assez au moment de la confrontation ? Tu pourrais remédier à cela en allongeant le texte et en y intégrant une traque de la horde par ton "héros" qui ferait monter la tension.
Ceci dit, on ressent bien le coté catastrophe naturelle de la horde
Le texte semble assez irréel de part la façon dont il est écrit. Ca doit venir du peu de description je pense (ce n'est pas du tout une critique!!!). Ce qui d'ailleurs a mon avis est voulu: le texte se veut a vertu morale, un conte en quelque sorte, non? Et un conte on la morale passe avant l'ambiance.
Personnellement je préfère quand l'ambiance est posée, cela donne plus de poids à la morale, mais c'est un choix