La Pierre de Tear fait peau neuve ! L'aventure continue sur www.pierredetear.fr !
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La nuit tombait sur la forêt de Sinthorn et Edela se hâtait de retrouver la sécurité de sa caverne. La blanche Slithe la devançait, avançant sans bruit sur ses coussinets de velours. Au bout d’un moment, la louve jappa un bref coups pour avertir sa compagne à deux pattes : la caverne était droit devant.
Une fois le roche d’accès remit en position dans l’ouverture de la caverne, Edela se débarrassa de sa pelisse, posa sa sagaie conte la parois et commença à préparer les deux boas des neiges qu’elle et son amie avaient attrapé. Pendant ce temps, la louve s’installa devant les braises du foyer de la caverne et se mit en devoir de nettoyer sa fourrure.
La jeune femme interrompit un bref instant sa tâche pour regarder Slithe, puis lui dit doucement, d’un ton affectueux : « Reposes toi ma belle, nous avons eu une longue journée. »
Les yeux dorés de la louve croisèrent un bref instant ceux ambrés de l’autre femelle, en une expression d’acquiescement. C’étaient ces yeux, pensa Edela, qui l’avaient poussé à abandonner son passé et à vivre son avenir comme elle l’entendait.
Des yeux pareils aux siens.
Des yeux promettant la liberté.
Les serpents furent finalement prêts et commencèrent à cuire au dessus du feu occupant la partie centrale de la grotte. Quand le repas fut terminé, la louve s’allongea et posa sa tête sur ses pattes tandis que la jeune femme, dont la peau d’ébène se confondait parfois avec les ombres , s’assit en tailleur et commença à raconter une histoire au feu, comme elle faisait régulièrement depuis un certains temps.
En fait, depuis qu’elle avait quitté le groupe d’exploration qui était sorti de l’abris pour la première fois.
« Feu, toi qui nous éclaires et nous donnes ta chaleur, si tu es d’ordinaire mon esclave, tu es à présent le maître et moi la servante. Je vais te conter cette fois une histoire qui s’appelle Le Miroir de l’Homme. Une histoire vraie, car je l’ai vécue en partie. »
« Il fut un temps ou l’homme et l’animal se côtoyaient comme des frères et même plus encore, car il est des frères qui ne se ressemblent pas. Plus que cela, l’animal était le reflet de l’homme, et l’homme le reflet de l’animal. Au travers de quoi ? Au travers du monde, car le monde est le miroir de l’homme, il réfléchit ce qu’il reçoit. Comme un objet et son reflet, l’homme et l’animal sont identiques et pourtant symétriquement opposés : ils sont tous deux les enfants de Gaïa et ont tous deux reçu un don fondamental, mais si l’un marche sur deux pattes, l’autre se sert de ses ailes, de ses quatre pattes ou de ses nageoires pour évoluer dans son milieu naturel. L’un se tourne généralement vers le haut pour chercher le divin ; l’autre sait que c’est à l’intérieur de soi qu’on le trouve.
Durant une longue époque , l’homme et l’animal vécurent ensemble en harmonie, mais il vint un jour ou l’homme se détourna de l’animal puis changea , et le monde changea également, se dégradant.
Durant des siècles, l’homme se considéra comme supérieur à son frère-reflet parce qu’il avait reçu à la naissance le don de former le monde comme il l’entendait. Fort de son talent, l’homme nargua les matriarches célestes, les étoiles, qui apportent le souffle de l’âme et le feu du corps. Il leur lança qu’il les rejoindrait ,atteindrait leur gloire, toucherait leur beauté et volerait leurs secrets.
Pour cela, l’homme fut puni. Les étoiles chargèrent l’une d’entre elles de cette mission, et c’est l’orange Phytanis qui fut désignée : elle devait rejoindre le vieux Soleil de la Terre et punir d’une manière ou d’une autre les hommes sans blesser leur reflet, le monde animal.
Phytanis eut une idée et la concrétisa : elle s’accoupla avec l’étoile gouvernant la Terre et donna naissance à une toute jeune étoile bleue . Puis les planètes qui l’accompagnaient s’installèrent dans le système solaire , et c’est la blanche Psycanis qui fut la punition de l’Homme car son passage déclencha des catastrophes contre lesquelles l’homme ne put rien faire.
Tu dois voir , grand feu, que si l’homme savait modeler le monde à son idée, il était impuissant lorsqu’il lui fallait s’adapter au monde. Au contraire de son reflet, l’animal, qui connaît le moyen de toujours survivre, l’homme faillit disparaître. Lorsque les grandes glaces surgirent partout, l’homme n’eut de choix que de se cacher de la vue des étoiles punitives en se terrant au fond de vastes abris sous la terre.
Ceci est la première partie de mon récit, telle que Slithe et la nature me l’ont raconté. La nature aime à raconter son histoire à qui sait l’écouter, et ma belle compagne m’apprends de jour en jour à la comprendre.
La seconde partie de l’histoire, feu ? Je vais te la raconter car je la connais bien : il s’agit de l’histoire de ma vie.
Celle ci a commencé il y a environ 4 lunaisons, dans l’abris ou je me trouvais, seule parmi millions d’être vivants. J’habitais alors dans les quartiers « iridium » du 22 ème niveau, d’apparence plus évolués que cette caverne, mais bien moins agréable et moins spacieux : ce que je partageais avec une autre citoyenne-survivante ( tel était le titre que chacun portait ) représentait moins de la moitié de la taille de cette caverne et pourtant, on en fait vite le tour. Après coups, je me rends compte également que la nourriture n’était pas terrible : il faut dire qu’avec la nécessité de recycler absolument tout …
Bref, voilà comment je vivais. J’exerçais là bas la profession d’écologiste d’abris, veillant à ce que l’environnement naturel englobant l’abris reste inchangé afin de permettre de subvenir aux besoin des masses peuplant les lieux.
Puis un beau jour, alors que j’étais en cycle de repos, je reçu sur le visiocom de mon logement un message me convoquant chez les représentants locaux du comité de survie, c’est à dire la centaine de personne gouvernant l’abris.
Je me présentais rapidement au lieu indiqué par le message ( les représentants sont pointilleux , et tout manquement aux ordres aurait aboutis à une blâme consistant en une affectation vers les niveaux les plus bas ).
J’y rencontrais plusieurs autres spécialistes qui me furent présentés lorsque la citoyenne-représentante Tesca prit la parole.
De ce qui fut dis par la suite, je ne retins alors qu’une chose : le comité de survie estimait qu’une expédition devait être envoyée à la surface afin de déterminer si les conditions étaient de nouveaux favorables à la vie humaine. Plusieurs personnes virent cela comme une sorte de punition, j’y vis une occasion de quitter temporairement l’exiguïté de l’abris.
Malgré mes connaissances, je fus grandement ‘invitée ‘ à me documenter sur ce que nous pourrions trouver à la surface, par l’intermédiaire des antiques archives disponibles à l’infocentre du quartier ou je résidais, et l’on me confia toutes les informations qui avaient été déduites des rapports des sondes automatiques lancées épisodiquement.
Au bout de deux lunaisons, l’expédition fût prête, et je reçu la permission de réquisitionner jusqu’à 80 unités de salaires de fourniture. Je m’en servis pour commander la sagaie, inspiré d’un modèle ancien aperçu dans les archives. Les événements ultérieurs donnèrent raison à mon choix, car elle me servit un bon nombre de fois. J’en profitais également pour commander la fabrication d’une pelisse. Après tout, outre l’utilité prouvée d’un tel vêtement, c’était rare que je puisse réquisitionner pour un tel montant, et j’avais envie d’en profiter !
Et vint finalement le grand jour, ou nous sortîmes tous, une petite équipe de spécialiste encadrée de quatre hommes d’armes. Nous restâmes une huitaine de jours à analyser le climat, étudier les astres, classifier la végétation. Tous déclarèrent à la fin que la surface de la Terre demeurait inhospitalière pour l’homme.
Tous sauf moi.
Les autres avaient basé leurs conclusions en supposant que pour être favorables, les conditions extérieures devaient être semblables à celles de l’abris.
Moi, je me basais sur l’adaptation de l’homme.
Ce que j’avais vu durant cette huitaine m’avait bouleversé : un monde certes sauvage et rude , car les froids étaient pénibles, mais superbe. Certes, tout n’était pas rose et il fallait se battre pour survivre, mais j’y étais parvenu durant ces quelques jours ou j’étais partie explorer en solitaire.
Et c’était durant ces quelques jours que je découvris le miroir de l’homme, car j’avais rencontré Slythe, en qui je vis le reflet qu’aucun miroir fait par la main de l’homme ne pourrait me montrer.
Tandis que les débats des membres du groupe tournaient autour de la désignation du chargé de rédiger le rapport d’expédition , je réfléchissais sur un prétexte pour me dérober à un retour à l’abris.
L’occasion fut fournie par le déclenchement d’une tempête de neige tandis qu’un véhicule de l’abris s’approchait du reste de l’équipe. Profitant du manque de visibilité, je m’enfuis sans être vue, guidée par ma compagne à fourrure qui venait de me rejoindre.
Nous trouvâmes finalement cette caverne ou nous installâmes et je commençais enfin à être libre, guidée par mon amie la louve.
Après cela, j’ai tenté de contacter l’abris, afin d’informer le comité de survie de la possibilité d’un retour à la surface. En vain, car les liaisons vers l’extérieur semblaient de nouveau coupées, mais cela m’importait peu finalement.
J’ai gardé dans la caverne quelques objets que j’avais avec moi lors de ma sortie de l’abris, cela devrait suffire à faire comprendre aux futurs explorateurs découvrant cette caverne qu’une membre de l’abris a vécu à l’extérieur, auparavant.
Peut être seront ils assez sages et découvriront ce que l’homme a jadis perdu et peut a présent retrouver : son reflet et surtout : son miroir. »
Autour de l'Unification ( histoire/description du monde )
Une unique planète peut parfois receler deux mondes différents, l’un débordant d’une énergie vive, l’autre vivant à un rythme paisible. Dans une petite maison du village de Heaven’s Stairs, bien loin de l’agitation de la cité de Mû-Thanalan, un brave grand-père assis dans un fauteuil répondit à ses petits enfants :
« Quoi ? Que je vous parle du monde ou nous vivons ? Mais Jonas, tu n’as qu’à sortir pour le découvrir .
__ Allez, grand père, racontes nous.
__ C’était quoi, l’Unification ?
__ Et les ARNistes, qui c’est ?
__ Du calme, les enfants. Laissez moi allumer ma pipe et je vous raconterais ce que vous voudrez. »
Le vieil homme se leva pour prendre une allumette dans la boîte posée sur la cheminé puis alluma le tabac du fourneau de sa pipe, une pièce remarquable entièrement en chêne , et retourna s’asseoir confortablement.
« Bien, commençons par le commencement, c’est à dire au début de l’Unification.
Si les causes de cet événement sont pleinement connues, il faut cependant noter que la date du début est on ne peut plus flou. Officiellement toutefois, les origines de ce bouleversement peuvent se situer au 24ème siècle de l’ère des religions, soit il y a environ 2300 ans.
Ce qui a posé le plus de problèmes à l’époque, ce n’est pas que l’on n’avait pas prévu ce qui allait se passer, les astronomes avaient depuis un bon moment déduit que quelque chose de gros allait se produire, mais c’est la vitesse à laquelle cela s’est produit. Bwaaff ! ! ! En moins de trois ans, un système solaire vagabond était entré en collision avec celui que nous avions à cette époque ! Notre soleil, qui était jaune-orange à ce moment là, devint une grosse boule bleue, et les 9 planètes que nous avions à ce moment là furent finalement 16 .
__ C’est quoi leurs noms, grand père ?
__ Et bien, il y avait la Terre, bien entendu, mais également Vénus la belle, Mars la rouge , l’imposante Jupiter et Saturne sa rivale, Uranus, Neptune, et Pluton. Il y avait autrefois une autre planète, appelée Mercure, mais elle disparut lorsque les deux soleils fusionnèrent.
__ Et les autres ?
__ Tu dois le savoir, Dimitri : votre maîtresse a certainement dû vous l’apprendre.
__ S’il te plaît, grand-père : c’est bien quand tu racontes !
__ Flatteur, hein ? Et bien, soit. Ainsi, lors de l’Unification, 8 planètes avaient été ajoutées au système solaire. Elles sont facilement repérables dans le ciel, car elles brillent réellement comme des gemmes. Après la fin de l’Unification, lorsque l’humanité recommença à lever les yeux vers le ciel sans éprouver de crainte, il fut entendu que les astres nouveaux venus devaient recevoir un qualificatif pour les désigner. La dorée fut nommée Tintagelle, la bleue , que les poètes et les rêveurs admirent pour sa beauté, reçut le nom d’Elhys et la verte celui de Tyrilia. L’astre aux reflets d’améthyste s’appela désormais Darshine, et les planètes rouge, bronze, blanche et indigo prirent pour dénomination respectivement Brianis, Ercor, Phaéton et Meranis. La petite dernière, toute grise, fut appelée Astrée.
Si la plupart des noms furent trouvés par des artistes et n’ont aucunes significations intrinsèques, le nom de Phaéton ne fut pourtant pas attribué sans raison : selon une ancienne mythologie, Phaéton aurait été le fils d’une nymphe appelée Climéné, et du dieu du Soleil, Hélios. Il aurait enflammé la Terre en conduisant le char du soleil, que son père lui aurait , bien que de mauvaise grâce , prêté . La planète blanche fut appelé ainsi pour son éclat, mais surtout parce que c’est son passage à proximité de la Terre qui déclencha le début de l’ère glaciaire qui suivit l’Unification, tel le passage du demi-dieu qui provoqua une catastrophe.
Une catastrophe, en effet, mais uniquement du point de vue de certains pessimistes de l’époque. Les groupes étant rentrés en contact avec ceux qui fondèrent Mû-Thanalan partageaient l’avis que le contrecoups de l’Unification a eu pour eux l’effet d’une purification, car les ayant poussé vers des modes de vies occasionnant moins de pollution et une réforme des modes de pensée ; dans le bon sens, c’est sous-entendu.
__ Comment elle s’est passée, la catastrophe ?
__ Et bien, quand Phaéton est passée près de la Terre, les rochers et les poussières qui étaient à sa surface ont été attirée par la Terre et sont tombés comme des météorites sur notre sol. Beaucoup brûlèrent dans l’atmosphère, mais un petit nombre fut assez gros pour pouvoir entrer en collision avec nous, provoquant des cratères plus ou moins grands. Malheureusement, ce n’était pas tout : le passage très proche de la planète blanche avait provoqué le réveil de tous les volcans du monde entier , même ceux qu’on croyait éteints depuis très longtemps. Ils se mirent à cracher beaucoup de lave brûlante, et à souffler des cendres dans l’atmosphère. Le ciel était tellement plein de poussières volcaniques qu’il est était devenu noir : plus personne ne put voir le Soleil et la température commença à baisser car nous n’étions plus réchauffés par notre bon vieux Soleil.
Tout ça se passa si vite que les chefs qui dirigeaient le monde furent pris au dépourvu. Ils firent construire en hâte de gigantesques abris souterrains pour les populations, sans savoir comment ils pourraient survivre par eux même, mais c’était le seul espoir de l’humanité, et malgré cela…
… l’humanité survécu.
__ Combien y avait d’abris , grand-père ?
__ Ca, je ne le sais pas, personne ne le sait, en fait. Tout ce dont on est sûr, c’est que près de 2000 ans après le début de l’Unification, 3 groupes venant chacun d’un abris différent s’étaient retrouvé et avaient fondé la gigantesque ville de Mû-Thanalan. Plus tard, un autre groupe, baptisé les ARNistes, les avaient rejoints et la fondation de la cité fut alors terminé.
Lorsque le secret du vol motorisé fut redécouvert ( nos ancêtres le connaissait déjà depuis longtemps avant l’Unification, semble t’il ), plusieurs machines furent envoyés en quête d’informations sur d’autres abris, mais aucunes ne put rien trouver, car une bonne partie de la planète restait ( et reste encore ) enchâssée dans une gangue de glace.
__ De la glace, grand-père ?
__ Oui, car la température de la Terre avait tellement descendu que les océans , les fleuves et les rivières avaient gelé, et formaient des murailles de glaces partout dans le monde, même à des endroits ou il n’y en avait jamais eu.
Toute communication devint impossible entre les abris, et chacun dût alors s’occuper de sa propre survie, qui semblait extrêmement difficile.
__ Et comment ils ont survécu ?
__ Sur les trois groupes fondateurs de Mû-Thanalan, il y en a deux qui s’étaient basés sur la géothermie, c’est à dire l’utilisation des sources chaudes souterraine. En effet, si la surface de la Terre était recouverte d’eau gelée, on pouvait trouvé à une certaine profondeur de l’eau liquide, voir mieux : très chaude.
Les habitants des deux abris firent un usage assez sage de cette ressource, en l’économisant, et firent également d’importante découverte dans la pharmaceutique, en étudiant les propriétés curatives de certaines sources thermales.
Le troisième groupe s’était quant à lui lancé dans la recherche nucléaire. A l’époque, on savait déjà dompter l’énergie des atomes, mais uniquement au cour d’une fission, qui produisait des déchets hautement dangereux. Comme les habitants auraient été amenés à vivre à proximité des éléments rejetés, il fallait trouver un moyen peu polluant, et la solution fut trouvée au travers de la fusion. La fusion fut possible, car elle n’utilisait globalement que de l‘hydrogène, qui était facilement disponible aux scientifique de l’abris sous forme de … glace ! Ils n’avaient en effet qu’à sortir récolter un peu de glace et opérer un traitement dessus pour récupérer ce dont ils avaient besoin.
Oh, on dirait qu’il se fait tard, vous devriez tous être couchés.
__ Mais grand-père, et les ARNistes ?
__ Eh bien, il y en a des histoires à raconter sur eux, mais ca attendra bien demain. Allez, tous au lit ! »
J'ai posté les trois récits dans le même sujets car ils se situent tous les trois dans le même monde, celui de l'Unification. De plus, les récits ont été mis par ordre décroissant d'importance ( du plus intéressant au moins, même si le dernier peut apporter certaines lumières à des endroits qui peuvent sembler obscurs dans Electric Poetess).
Ouahou ça a avancé! Ca me fait de la lecture encore ça... Je regarde ça ce week end, mais (pour les autres): le premier texte des trois, que j'avais lu il y'a quelque mois, est définitivement passionant!
Klian
Oups, Electric Poetess semble a voir été supprimée ( sais pas pk je l'ai fais ), enfin, c'est pas grave, car voici la version finale:
Entrée du 13 Avril 2373 CU*, heure 1053 : Un nouveau départ
" Cher journal.
Je sais que je suis un peu vieille pour encore me confier à toi, mais j’ai besoin de parler à quelqu’un et même le vieux data à qui je racontais mes craintes et mes espoirs de jeune fille fera l’affaire.
En te relisant, je constate que la dernière fois que je t’ai écrit se situe juste avant que je ne tombe malade soit il y a environ cinq ans. Etrange coïncidence, car c’est justement de cela que je désirais te parler : de ma maladie et de ses conséquences. Enfin, quand je dis ma maladie, je devrais plutôt dire LA maladie.
La Lamproie2361.
Quand on y réfléchit, c’est vraiment paradoxal qu’un tel fléau porte un nom si ridicule, tout en sachant que cela correspond en fait au code d‘un laboratoire suivi de l’année où le virus a été créé.
2361.
Une année où les biochimistes auraient tous dû se saouler la gueule à mort plutôt que de continuer leurs nano-recherches, car c’est ‘grâce’ à une erreur de calcul de leur part que le virus a été créé.
" Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ", disait un auteur de l’ère des religions.
Il ne savait pas à quel point ce serait vrai dans l’avenir.
Dire que les chercheurs pensaient avoir créé un antibiotique organique propre et, ne causant pas de dégâts au corps intrus, mais le forçant à se détruire lui-même pour alimenter l’organisme infecté.
Ils avaient réussi.
Sauf que leur virus agissait aussi sur les tissus cellulaires de l’hôte.
De rêve, la découverte tourna au cauchemar, les lauriers de la gloire se teintèrent de sang et malgré les précautions prises, le virus se propagea hors de l’enceinte confinée du laboratoire. Les effets de l’antique Sida n’égalaient pas celui du virus nouvellement créé : les personnes infectées se liquéfiaient lentement, leurs cellules détruites alimentant le reste de leur organisme dans un macabre recyclage.
Bien que détruisant les os, la Lamproie2361 n’attaquait pas les cellules nerveuses aussi ne restait il du malade au bout de deux mois que le système nerveux : le cerveau et la moelle épinière.
On considérait alors médicalement la personne morte.
Ma mère est morte ainsi.
Un mois après son décès, je contractais moi aussi le virus.
J’ignorais jusque là presque tout du travail de mon père - il en parlait peu généralement et n’avait été que rarement à la maison depuis le début de la maladie de maman - mais je n’allais pas tarder à découvrir quel était son domaine d’activité.
J’ai appris qu’il travaillait dans le secteur de la biorobotique, cherchant un moyen d’allier l’organique et le mécanique. Lorsque ma mère était tombée malade, il avait orienté ses recherches vers la création d’un réceptacle pour le système nerveux humain.
Il y était parvenu. Pas assez vite pour pouvoir sauver sa femme, mais assez pour pouvoir me sauver, moi.
Certains malades meurent avant que le virus n'ait pu atteindre les organes vitaux, horrifiés et refusant désormais de vivre.
Ce n’était pas mon cas.
Lorsque mon père me proposa d’essayer de vivre dans un corps fait d’acier et de câbles, je parvins bien que laborieusement à lui signaler mon acquiescement.
Je ne voulais pas mourir.
De ce qui passa ensuite, je n’en ai plus le souvenir, étant tombée dans le coma.
Jusqu’au moment ou je me suis réveillée.
J’étais allongée sur une table froide, dans une pièce remplie d’électronique.
Je me relevais et constatais que j’étais entourée d’hommes.
L’un d’eux était mon père.
Lorsque je l’appela, il vint me serrer dans ses bras.
C’est en voulant faire de même que je compris où j’étais. Et qui étaient tous ces messieurs.
Mes bras n’étaient pas de muscles et d’os, mais d’activateurs et de tiges d’acier.
L’expérience de mon père fonctionnait.
Je vivais.
Mon père m’expliqua ce que j’étais devenue. Mon cerveau et mon système nerveux avaient été isolés dans une enveloppe céramique capable de maintenir la vie de façon autonome par recyclage du sang. Le tout avait été inséré dans un corps androïde, ma moelle épinière reliée aux différents capteurs. Un ordinateur quantique avait été incorporé : je pouvais le connecter à mes sens et le consulter en une pensée.
Par la suite, j’essayais de marcher avec ce nouveau corps.
Je parvins jusqu’à un miroir et m’y regardais.
Le choc de ma vie.
Je vis un assemblage métallique de fils et de transistors o/c, deux capteurs rouges jouant le rôle d’yeux, le tout totalement asexué, totalement dépersonnalisé.
Totalement inhumain.
J’étais en larmes, si un robot pouvait en avoir.
Mon père devait avoir prévu cela, car il m’emmena dans une pièce ou se trouvait de multiples plaques métalliques aux formes diverses. Il me dit ce qu’il avait envisagé pour moi : me donner une apparence réellement humaine pour me permettre de vivre normalement et comme je le voudrais.
Un des chercheurs présents me dit qu’il était capable de créer une enveloppe organique qui recouvrirait mon corps tout de métal constitué. Il fallait d’abord me créer une silhouette plus humaine.
Mon père me suggéra d’abord un matériau composite de couleur chaire imitant bien la texture des muscles. Toutefois, les calculs de la masse de matériau nécessaire indiquaient que pour conserver une apparence conforme à mon poids, je devais avoir l’air de faire dans les 90 kilogrammes.
J’avais beau être désormais un cyborg, je n’avais pas perdu ma coquetterie.
L’autre solution consistait en un matériau carboné dont la matrice cristalline avait été modifiée pour une très grande résistance. Son poids était très léger (total estimé une fois posé : cent trente livres) , sa couleur: gris acier.
Tout à fait à mon goût.
Ce choix de la couleur pour ma carrosserie (comment l’appeler autrement ?) n’était pas fortuit car je m’étais remis de ma prime frayeur et l’on ne peut éternellement se détester. De plus, j’étais au fond de moi fan de cyberculture et d’implants et je trouvais la couleur tout à fait seyante.
Pour l’habillage de mes bras et des jambes, j’avais comme aides deux charmants techniciens qui m’assistaient volontiers mais pour ce qui était des éléments intimes (tels ma poitrine), ces messieurs étaient trop pudiques et insistaient pour que je le fasse moi-même ou assistée par une autre femme. Un comble, car je crois que c’est moi qui aurais dû la plus être gênée. Après tout, j ‘avais à l’époque vingt ans !
Lorsque je fus finalement prête, un membre du gouvernement des sol réunis fut invité officieusement et je dus me dégarnir de ma cuirasse si durement assemblée afin qu’il puisse attester de mon intégrité.
Il devait également me remettre le module hyperès me permettant de fréquenter la Matrice de même qu’émettre un signal d’urgence pour contacter de l’aide en cas de problème. La dernière raison de sa venue était de me graver le symbole digital du gouvernement (sur le sein droit, comme s’il n’avait pu trouver un autre endroit, le vicieux !), indiquant que j’étais un androïde sapients et doué d’une personnalité qui m’est propre.
Vois tu, journal, sans ce symbole ou si je ne portais pas la combinaison organique du docteur Arzanin me donnant une apparence plus humaine, les trois lois de la Robotique m’auraient forcée à marcher sur les mains si un quidam me l’avait ordonné. Tout manquement à un ordre venant d’un humain m’aurait valu la casse car j’aurais été considéré comme un androïde s’étant détraqué.
De cette façon, je pourrais être considérée au pire comme un de ces androïdes qui vivent leur vie à la manière des humains, au contraire des non-sapients qui n’étaient pour ainsi dire que des outils.
Je pense que j’aurais pu tomber plus mal.
Ces opérations s’étaient déroulées de façon secrète car le projet et mon existence devaient rester cachés, toute divulgation aurait provoqué un afflux de demandes tellement important que le centre de recherche n’aurait pu le gérer. Même les médecins qui m’avaient soigné étaient dans la confidence : officiellement, je n’étais pas morte et mon état s’était stabilisé comme cela arrive à certains malades. Comme ces personnes parviennent parfois à se remettre des effets du Virus, il avait été décidé que je serais officiellement guérie dans trois mois.
Le temps qu’il restait avant "ma guérison ", mon père et moi l’utilisâmes à me familiariser avec mon corps. Certes, je me déplaçais et bougeais comme si de rien n’était, comme si j’avais toujours un corps humain, mais je devais aussi découvrir toutes mes nouvelles fonctionnalités car j’étais désormais capable de choses qui m’auraient auparavant semblé impossibles. J’apprit également tout de l’entretien de ma machinerie interne, qui était en fait très simple : je devais manger un peu pour permettre à mon sang de se régénérer, me recharger de temps en temps grâce à une source d’énergie quelconque et bien entendu, dormir, car le cerveau humain ne peut travailler 24h/24. Cela, j’aurais pu le dire moi-même et de plus, je me voyais mal en permanence éveillée : bonjour l’ennui !
Une personne lisant ce journal pourrait trouver étonnant le fait que je me sois si rapidement habituée à mon corps robotique.
Rétrospectivement, je pense en avoir compris la raison.
Dés mon réveil dans le laboratoire, j’ai eu la sensation que mon être, mon âme, avait été décollé de ce qui restait de mon corps humain, puis recollé à ce qui était à présent mon corps robotique.
Réaction irrationnelle, et pourtant …
Dés lors, mes émotions et mes sensations de bien-être, réactions amplifiées, n’étaient pas volontaires mais inconscientes, visant à fondre mon âme et mon corps robotique en une entité unique, le Moi.
Très imparfaitement, malheureusement.
Quand nous étions entre nous, mon père me surnommait Robocop, rapport à un antique film en 2D, et nous rions.
C’était la première fois que nous étions ensembles, complices et partageurs d’un même secret.
Jusqu’à la maladie de maman, il avait toujours été timide et un peu distant, comme s’il avait préféré son travail à son foyer. Je crois que c’est quand il s’est rendu compte qu’il risquait de nous perdre qu’il s’est ouvert, soutenant maman jusqu’à la fin, et qu’il est vraiment devenu le père que j’aimais.
Je ne vis pas passer ces trois mois de bonheur et j’aurais aimé qu’ils continuent, mais il était temps que je redevienne Naelia Sivdaughter, que je redevienne humaine.
Entrée du 13 Avril 2373 CU, heure 1247 : Nouvelles douleurs et nouvelles joies.
Une fois revenue dans la vie urbaine, mon père et moi retournâmes pour la première fois depuis deux ans dans l’appartement où nous vivions auparavant. C’était également la première fois que mon père y revenait car, depuis le début de la maladie de maman, il avait passé ses nuits au laboratoire pour travailler le plus possible à ce qui me permettait actuellement de vivre.
En rentrant, j’eus un frisson : ce lieu me faisait trop penser à ma défunte mère et j’aurais été incapable d’y vivre à nouveau.
A voir l’expression de mon père, il partageait ma sensation.
Nous déménageâmes peu après dans cet appartement où je me trouve actuellement, grâce à l’aide d’Indro Megliarof, un ami de la famille et l'un des supérieurs de papa.
Je l’aime bien, Indro. Quand j’essayais de communiquer avec les labos par hyperés, c’est lui qui prenait le contact et discutait, toujours sérieux quand il fallait mais drôle et insouciant le reste du temps.
Je repris par la suite mes études d’astrophysique et parvint à décrocher à la fin de l’année une accréditation de niveau T, me donnant le rang d’ingénieur.
Papa aurait été fier de moi le jour de la remise des diplômes.
S’il avait vécu assez longtemps pour le voir.
La vie est un banquier impitoyable, c’est ce j’avais découvert cinq mois après notre déménagement.
Un midi, j’étais rentré à l’appart pour prendre des datas de cours et préparer le repas de mon père qui ne devait pas tarder à revenir du travail.
Il n’est jamais rentré.
Inquiète, je contactais alors Indro qui m’apprit la triste nouvelle.
Alors qu’il travaillait, mon père s’était effondré d’un coup.
Arrêt cardiaque.
Indro m’expliqua que c’était prévisible car pour me sauver, il avait travaillé jour et nuit, ne dormant que quelques heures de temps en temps et ne prenant jamais le temps de se reposer.
J’avais contracté une dette en évitant une mort quasi certaine; mon père l’avait remboursé au péril de sa santé.
La vie est un banquier impitoyable.
Le jour de l’incinération de mon père, Indro était là et me soutenait.
Papa avait équipé mon enveloppe corporelle de glandes lacrymales, me souhaitant qu’elles ne me servent qu’à pleurer de rire ou de joie.
Les premières larmes que je versais étaient pour lui.
" C’est dans les profondeurs du désespoir que naît parfois la beauté la plus pure. " , avait dit jadis un jeune auteur.
Emplie de tristesse, j’entonnais un chant en hommage de feu mon père.
Des paroles que j'ai prononcées, je n’ai aucuns souvenirs ; mon nano-ordinateur était alors en veille, ce qui me prive de tout renseignement.
Cependant, j’avais, pointés sur moi, tous les regards de l’assistance.
Des regards émus.
Indro me demanda alors d’où me venaient les paroles car elles étaient simples mais profondes de sens.
A sa question, je n’eus jamais de réponse.
Sauf peut être maintenant.
Après la mort de papa, l’appartement me semblait vide.
Triste.
Je discutais par la suite avec Indro et il me conseilla de terminer mes études, me disant qu’il s’occuperait de mes finances jusqu’à l’obtention d’un poste.
Il parvint à me faire avoir une bourse et je pus acquérir mon diplôme.
Je me mis ensuite en quête d’un emploi.
Bien que plus de 2000 ans se soient écoulés depuis que le système solaire de la Terre originelle soit entré en collision avec un système vagabond, créant par la suite un unique système solaire constitué d’une géante bleue et de dix-neuf planètes, l’exploration des environs spatiaux n’en était encore qu’à ses débuts.
L’astrophysique était et reste encore le secteur d’activité le plus important.
Je trouvais facilement du travail.
J’avais été engagée en même temps qu’une autre personne par Aïmura SpaceCorp et nous avions toutes les deux le poste de consultante en conception spatiale.
Mais nous avions toutes les deux un autre point commun, même si pour mon cas, ce n’était pas visible.
Nous avions toutes les deux le même symbole digital sur le sein droit.
Gabriella Sarengil était un androïde sapient et doué et de personnalité.
Je pense que sans la couche biologique qui me recouvrait, on nous aurait prises pour deux sœurs.
A ceci près que j’avais été humaine.
Mais l’étais je encore ?
Gabriella et moi travaillions sur la conception d’un transporteur de satellites, assistées par cinq techniciens.
C’était la première fois que je côtoyais un androïde sapient.
C’était surprenant.
Le qualificatif sapient et doué de personnalité ne me paraissait pas du tout exagéré.
Gabriella souriait et riait quand un membre de l’équipe faisait une remarque amusante. Parfois, quand l’ambiance commençait à être tendue, elle racontait une histoire drôle pour détendre l’atmosphère.
Elle me semblait plus humaine que certaines personnes que je connaissais.
Pourtant, qu’est ce que l’humanité ?
Gabriella et moi devînmes amies.
J’apprit qu’elle vivait dans un appartement pas très loin de chez moi, en compagnie de deux chats.
Pour ma part, je continuais de vivre dans l’appartement où j’avais vécu avec mon père.
J’avais envisagé de redéménager pour oublier le passé puis j’étais revenue sur ma décision.
Il est des fantômes avec lesquels il faut apprendre à vivre.
Ne sachant que faire, j’errais durant mes temps libres dans l’appartement, mon enveloppe biologique retirée.
Un soir, une éclat de lumière attira mon regard à la fenêtre.
Une météorite traversa le ciel de la nouvelle Terre.
En temps normal, j’aurais été blasée d’un tel phénomène naturel.
Je ne pu toutefois pas m’empêcher de l’admirer : banal, certes …
… mais fascinant .
Le lendemain, j’achetais un petit télescope, dont le modèle n’avait quasiment pas changé en 2000 ans.
Je venais de me trouver un hobby.
Et bien plus encore, comme je m’en rendis compte plus tard.
Entrée du 13 Avril 2373 CU , heure 1513 : point de rupture
Le travail à la Aïmura se déroula tranquillement, à un détail près.
Un détail assez surprenant.
C’était le début de l’après-midi ; Gabriella, les autres et moi travaillions sur le bouclier thermique d’une sonde.
J’avais besoin de renseignements sur les équations de structures atomique du titane, aussi avais-je lancé une recherche sur la Matrice via mon ordinateur interne, utilisant l’interface à la manière de l’antique Internet.
Le fichier qui me fut indiqué ne comportait finalement aucun lien avec ma recherche.
Son contenu était une unique citation, suivie d’un commentaire :
" L’esprit ne dirige pas le corps tel un capitaine dirigeant un vaisseau. S’il est clair que l’esprit a une emprise sur le corps, il faut voir également que le corps agit d’une certaine manière sur l’esprit.
Extrait de philosophie préUnification. "
Je vérifiais la fiabilité du programme de recherche et ne pu le mettre en défaut. De même, mon ordinateur quantique ne pouvait être la cause du problème de par l’infaillibilité de son principe; l’erreur s’était donc produite lors de la saisie des clefs de recherche. Le cache interne me confirma que j’avais donné les bonnes instructions.
Quelque chose les avait donc modifié entre le moment où mon esprit les avait formulé et le moment où le programme de recherche les a lu.
Cela venait par conséquent de l’intérieur de mon corps, mais comment ?
Et surtout, pourquoi avais je abouti vers ce fichier en particulier?
Le soir arrivé, je contactais Indro et lui parlais de l’incident qui était survenu. Il acquiesça quand je lui dis que cela me paraissait étrange, puis il me demanda si je pouvais me libérer une journée afin de faire des tests au laboratoire, cela de façon discrète.
Je demandais à mes employeurs une journée de congé, ce qu’ils m’accordèrent sans aucune difficulté. Les rapports sur la qualité du travail que Gabriella et moi accomplissions semblaient avoir touché les hautes instances de la société …
Le lendemain, je me rendais aux laboratoires de biomécanique, prétextant de visite à un ami de la famille.
Une horde de chercheurs me prit alors en main et m’apprêtait aux examens qui allaient être effectués.
Vite débarrassée de ma carrosserie, je fus tout aussi rapidement enfouie sous une myriade de câbles me reliant à divers blocs de mesure. Indro et son équipe pratiquèrent sur moi tous les tests possibles, y compris certains que je n’aurais jamais imaginé.
Les heures à mesure s’écoulèrent, les ordinateurs inlassablement cliquetèrent, les écrans continuellement affichèrent et les sourcils des ingénieurs désespérément se froncèrent !
Malgré toutes leurs batteries de test, les gars du labo avaient été incapables de préciser la cause du problème.
Je quittai finalement un Indro épuisé et perplexe, puis rentrai chez moi.
De retour à l’appartement, je contactais Gabriella et lui demandai de venir.
Si quelqu’un avait le pouvoir de m’aider, je pensais que ce serait elle.
Lorsqu’elle arriva, j’avais ôté mon enveloppe biologique. Si je voulais que Gabriella m’aide à résoudre mon problème, je devais lui en fournir toutes les hypothèses.
Elle fut d’abord surprise de me voir ainsi, puis se remit vite et me confirma ce que je pensais : on nous aurait réellement pris pour deux sœurs jumelles.
Nous nous installâmes confortablement ; ceci fait, je commençais à raconter comment, de jeune femme, j’étais devenue ce que j’étais actuellement. Je lui exposais également le sujet qui me préoccupait.
Gabriella réfléchi puis me donna son avis. Je te rapporte la discussion telle qu’elle a été prononcée.
" _ J’ai peut être une idée sur ce qui te trouble, mais je dois d’abord te raconter une chose qui m’est arrivée. Le cerveau électronique des androïdes sapients est élevé et éduqué dans le corps où ils vivent par la suite, et non séparément au travers de stimulations. Ce fait est essentiel dans l’accession à la sapience et son influence, indéniable.
Durant mon éducation, j’avais un ami du nom de Piotr Garoï. Nous nous aimions beaucoup.
Peu avant d’être confirmés en tant qu’androïdes sapients et de pouvoir vivre comme nous l’entendions, Piotr avait eu un accident : il avait reçu 8 plaques de similibéton détachées d’un immeuble en cour de reconstruction, le tuant presque. Toute réparation étant impossible, Piotr ne put être sauvé qu’en transplantant ses blocs sapients dans un autre corps cybernétique.
Il fut finalement déclaré sapient, mais pourtant, ce n’était plus le Piotr que je connaissais, bien qu’il n’ait subi aucune altération.
On dit que chaque androïde sapient est différent, j’en ai eu la preuve : à nouveau corps, nouvelle existence.
_ Je vois ce que tu veux dire, mais pourtant, je me suis faite à cette enveloppe corporelle. J’ai passé plusieurs mois avec mon père à apprendre à m’en servir et à vivre
_ Sans vouloir te blesser, je crois que la question est plutôt de savoir ce que tu es.
_ Mais je suis humaine ! Et quel rapport avec ce que je …
_ Vraiment ? Je ne connais pas d’ethnies qui aient la peau grise et glacée.
_ Mais …
_ Et l’enveloppe biologique que tu portes généralement n’y changerait rien : tu peux avoir l’air humaine sans l’être totalement.
_ Certes, mais où veux-tu en venir ?
_ Voilà ce que je pense : le message que tu as obtenu lors de ta recherche provient d’une partie de toi que tu ne connais pas. Ton Moi est scindé, cela se voit. La citation serait une sorte d’appel lancé par un aspect de ta personnalité dont tu n’aurais pas conscience. Je crois que la clé de ton problème serait que tu prennes conscience de ces facettes et que tu découvre ce que tu es.
_ Qu’entends tu par "facettes " ?
_ C’est une idée que j’ai eu il y a un moment : je pense que l’esprit de tout être est comme un diamant, chaque facette représentant un aspect de la personnalité.
_ Une idée intéressante. Dans mon cas, une partie de la gemme serait encore brute alors que je la voie déjà taillée. Je devrais alors lui donner une forme, quelle qu’elle soit ?
_ Oui, c’est globalement ce que j’avais en tête. Excuse moi de t’avoir choquée avec mes questions, mais il fallait qu’elles soient posées et que tu en ai conscience.
_ Je sais, et je t’en remercie. "
Par la suite, nous discutâmes d’un autre sujet, puis Gabriella s’apprêta à partir : il était tard et même elle devait se reposer régulièrement.
Pour ma part, je savais que Morphée refuserait de me donner son étreinte cette nuit là.
Je me dirigeais vers le miroir de l’appartement et le contemplais. Ce n’était ni moi ni mon père qui avions achetés ce miroir, mais les anciens propriétaires de l’appartement. Eux même ne l’avaient pas achetés mais en avaient, paraît il, hérité. Inconscients de sa valeur, ils l’avaient laissé quand ils étaient partis.
Dommage pour eux.
Ce miroir était une pièce extrêmement ancienne.
Il datait du 19ième siècle de l’ère des religions, soit environs 500 ans avant le début de l’Unification.
Son cadre était riche et finement décoré, des tiges de lierres en argents tombaient de part et d’autre du miroir et à la base étaient sculptés dos à dos une chouette et un loup aux yeux de topazes, mais un détail gâchait l’harmonie de ses formes.
La statue anthropomorphe d’acier qu’il reflétait.
Je repensais à ce que Gabriella m’avait dit.
J’étais troublée.
Je savais qu’elle avait raison.
Je n’étais plus humaine, cela m’était maintenant évident.
Pourtant, je n’étais pas une machine.
J’étais quelque part entre les deux.
Je savais ce qui me distinguait de l’humain, qu’est ce qui me séparait de l’androïde ?
Entrée du 13 Avril 2373 CU, heure 1739 : rencontres inattendues
Lorsque je finis par me détourner du miroir, nous étions presque arrivés à la moitié de la nuit. Plutôt que d'essayer de trouver le sommeil, je décidais de faire un tour dans l'immensité nocturne de la ville.
Quelque soit l’heure où on la regarde, la cité-continent de Mû-Thanalan ne semble jamais diminuer son rythme de vie. Elle est d’ailleurs surnommée par ses habitants " la cité qui ne rêve jamais " et mais pas uniquement par son activité.
On disait de cette cité construite par les humains qu’elle avait cessé d’être humaine, comme si elle ne vivait plus désormais que pour vivre, ayant oublier ses habitants. Ceux qui l’habitaient ne se distinguaient de l’androîde non-sapient que par leur aspect humain, étant mués par un individualisme inconscient et semblant n’avoir en tête que «infos, boulot, repos ».
Pourtant, un secteur conservait une flamme de vitalité, de dynamisme humain, et ce fut vers ce secteur que mes pas me guidèrent inconsciemment.
Le secteur des ARNistes.
Le secteur des sculpteurs ARNistes était un héritage de la dépression consécutive au début de l’Unification.
Lorsque les changements climatiques dus à la collision astronomique provoquèrent une nouvelle ère glaciaire, la planète fut divisée en plusieurs communautés totalement isolées. Pour tenter de remédier à la situation, certaines tournèrent leurs efforts vers l’utilisation de la géothermie, d’autres essayèrent de trouver le salut dans la maîtrise de l’atome.
Quelques groupes tentèrent quant à eux de survivre par l’ingénierie génétique.
Là où la machine cessait de fonctionner, la vie, elle, persistait. Loin de disparaître suite aux bouleversements climatiques, la zoosphère ( l’ensemble des animaux vivants) s’était adaptée et épanouie. Prenant exemple sur la faune, les scientifiques de ces communautés firent des progrès étonnant dans le domaine des manipulations génétiques. Plutôt que de sombrer dans la peur du mutant vert cannibale, les populations avaient vu ces techniques d’un bon œil car les chercheurs en firent un usage intelligent, chose tout de même assez rare dans le domaine de la science.
Aux volontaires désireux d’aider les communautés, les scientifiques avaient sculpté le corps en faisant pousser une épaisse fourrure de loup, des griffes d’ours, ou des yeux d’aigles. Les modifications n’affectant que l’ARN, les mutations n’étant en aucuns cas irréversibles, l’arrêt de l’absorption de certaines substances entraînant la disparition des attributs modifiés. Le nombre de volontaires était constant, car nombreux étaient ceux qui, en plus de vouloir aider la communauté, étaient las de vivre dans les gigantesques abris souterrains et désiraient se sentir plus vivants, en ayant une affinité avec le règne animal.
Grâce à cette technologie, la survie de ces groupes isolée fut facilitée et lorsque des années plus tard, la sculpture ARNiste ne fut plus nécessaire, elle continua malgré tout d’être pratiquée par les amateurs, le phénomène étant désormais ancré dans les traditions.
Lorsque l’ère glaciaire prit fin et que la cité de Mû-Thanalan débuta sa fondation, les autorités de la ville-continent avaient donné leur accord aux descendants des premiers ARNistes lorsqu’ils avaient voulu rejoindre la cité : la sculpture ARNiste serait permise car issue d’une histoire culturelle, mais pour la sauvegarde de la pureté de la race humaine, les modifications devraient garder leur caractère réversible.
A mesure que j’avançais dans le quartier ( qui, malgré l’impression que je pourrais te donner, cher journal, comptait facilement plus de trois millions d’âmes ), je fus de plus en plus surprise.
Les informations que j’avais obtenue par mon ordinateur à mesure que j’évoluais dans la cité ne m’avaient pas préparée au spectacle que je vis : dans la foule que je traversais, les ailes diaphanes côtoyaient les griffes et les antennes. Loin d‘être inquiétant, ce ballet ne semblait un extraordinaire hymne à la vie.
Avec mon corps dont la cuirasse était à nu, je me sentais une intruse.
Pourtant, j’aspirais à partager le sentiment de plénitude que semblaient éprouver tous ces gens.
Une étrangère au paradis ?
Si de nombreux autres établissements étaient visibles, c’était surtout les ateliers-laboratoires des sculpteurs qui attiraient le plus l’œil. Les devantures holographiques rivalisaient les unes et les autres par leur beauté étrange, sans pour autant constituer un dessin informe : chacune semblait s’adapter à ses voisines pour le plaisir des yeux.
Curieuse, j’entrais dans l’une d’elles.
L’intérieur était entièrement blanc et un bureau de la même couleur était planté au centre de la pièce. Les murs affichaient un éventail des sculptures réalisables: certaines étaient charmantes sans être voyantes.
Je crois que si j‘avais encore été humaine, j’aurais pu me laisser tenter .
Alors que j’examinais les divers affichages, je fus interrompue par un homme qui se révéla être le propriétaire des lieux.
" Le bonjour à vous, sœur électrique, même si électrique, vous ne le semblez pas totalement."
Surprise, je me retournais vers mon interlocuteur: c’était un homme d’âge moyen , bien qu’ayant les cheveux gris. Il n’était pas spécialement grand mais avait une solide carrure et semblait avoir pratiqué sur lui même son art : il possédait des yeux jaunes et des oreilles pointues au dessus du crâne. De plus, le sourire chaleureux qu’il m’adressait découvrait d’impressionnantes canines.
Me reprenant rapidement, je répondis d’une voix presque assurée :
" Le bonjour à vous, maître sculpteur. Puis-je savoir ce qui vous fait croire que je ne suis pas entièrement artificielle ? Je porte pourtant bien visible le symbole des androïdes sapients.
__ Appelons cela de l’instinct animal, ma dame! Non, en fait, plusieurs indices me font croire que vous êtes un jour sortie du ventre d’une mère et que celle ci n’avait rien d’une fonderie. Entre autre votre présence dans mon humble établissement ( pourquoi un être n’ayant jamais connu de corps charnel entrerait il ici ? ), mais également la façon dont vous regardez les affichages avec sur votre visage métallique une expression de mi-regret; la petite hésitation que vous avez eu en me répondant, indiquant que je vous ai momentanément déstabilisé, m’a confirmé ma prime impression.
__ Une déduction sans failles. Il est vrai que je naquis un jour d’un père et d’une mère humaine, et que certaines circonstances m’ont réduites à l’état de machine.
__ Une machine ,certes ,mais douée d’humanité.
__ Quant à cela, répondis je en soupirant, je ne sais pas et je me pose beaucoup de questions quand à ce que je suis. A propos d’humanité et si ce n’est pas indiscret, puis je vous demander les raisons pour lesquelles vous avez sculpté ou fait sculpter votre corps ?
__ Votre question n’est en aucun cas indiscrète et je vais lui donner une réponse : c’est l’admiration pour le règne animal qui m’a motivé. Voyez vous, nous autres ARNistes avons une forte tradition, et bien qu’utilisant des technologies de pointe, nous avons toujours garder un lien avec Mère Nature. Jadis, mon père m’a montré un enregistrement visuel montrant un loup évoluant dans la forêt : j’étais fasciné; à tel point que lorsque nos parents nous emmenait, ma sœur et moi, en balade hors de la ville, je déposais toujours un morceau de viande crue à une bonne distance de notre campement dans l’espoir d’observer un de ces superbes canidés.
Un philosophe de l’ère des religions disait " deviens ce que tu es ". Peut être ai-je voulu ressembler à un loup parce qu'au fond de moi, j'en étais un.
__ Si par contre je vous disais que l’esprit ne dirige pas le corps tel un capitaine dirigeant un vaisseau., et que s’il est clair que l’esprit a une emprise sur le corps, il faut voir également que le corps agit d’une certaine manière sur l’esprit , que me répondriez vous ?
__ Si vous me disiez cela, mademoiselle, je vous répondrais admiratif que vous possédez peut être plus d’humanité que vous ne le supposez. Et par la même occasion, je vous prie de m’excuser de mon impolitesse car je ne me suis pas encore présenté : je m’appelle Oswald Aybason.
__ Enchantée de vous connaître, je suis Naelia Sivdaughter.
__ Et bien Naelia, il est presque temps pour moi de fermer la boutique, mais que diriez vous de rester pour discuter de philosophie et du problème qui semble vous tracasser ? Je vous présenterais alors mon plus grand chef d’œuvre : ma sœur.
__ Si cela ne vous dérange pas, j’en serais ravie. "
Mon hôte s’exécuta alors et abaissa le rideau de protection de la boutique. Après avoir déplacé quelques présentoirs pour permettre aux robots d’entretiens de faire leur travail, Oswald me guida vers une pièce ou attendait une jeune femme.
« Naelia, dit mon hôte avec, dans la voix, une teinte indéniable de fierté et de taquinerie, je vous présente ma sœur, Teralisse Aybason, qui est également surnommée L’ange de Mû-Thanalan par la moitié de la population de la ville.
__ Grand idiot ! Il n’y a que toi et quelques autres sculpteurs qui m’appelez ainsi.
__ Cela n’en demeure pas moins la vérité. Tes ailes en envoûtent plus d’un et si tu t’occupais de la réception, l’afflux de clients serait difficile à gérer.
__ C’est bien pour cela que je préfère rester dans le laboratoire à préparer ton matériel, je t’évite ainsi trop de travail. »
Nous discutâmes alors de banalités afin de nous détendre avant d’attaquer les sujets complexes qu’Oswald désirait me faire aborder. Pendant ce temps, je contemplais la jeune femme ailée et ne pu m’empêcher d’être admirative. Teralisse semblait plus jeune que son frère et plus grande de quelques centimètres. Ses cheveux d’un blond soyeux étaient bouclés et encadraient un visage de toute beauté. Pourtant, ce n’était pas cela qui la démarquait , mais plutôt ses ailes d’un blond semblable à ses cheveux . Elles n’étaient pas très grandes car repliées, leur pointe atteignait à peine sa hanche, mais bien que la présence de tels membres chez un être humain puisse sembler déplacée, cela paraissait naturel chez la jeune femme, comme si elle était née avec. Cette impression se confirmait d’ailleurs quand elle les ébrouait ou s’étirait.
Un ange, effectivement. Je ne voyais pas d’autres comparaisons possibles
" Portée par les ailes d’un ange, je passerais les portes d’Yllios.
Fées et elfes m’entraîneront au cœur de leur cité, la lointaine Ys ;
ils me mèneront à leur souveraine, la dame d’émeraude.
Connaissant la direction de mes pas, elle me guidera.
Vers l’objet de ma quête, elle me conduira.
Je verrais deux miroirs, chacun reflétant une facette de mon être.
Tout deux disparaîtront car ils ne sont qu’illusions.
Il ne restera qu’un miroir, car je suis une.
Ce temps venu, je m’assiérais sur le sol poli :
baignant dans l’ataraxie, je saurais désormais ce que je suis."
« Remarquable, Naelia. En vous voyant tout à l’heure je n’aurais jamais imaginé que vous étiez poétesse.
__Je ne le savais pas moi même, maître Aybason. Les premières paroles me sont venues sans que je ne m’en rende compte ; quant aux suivantes, elles m’ont, pour une obscure raison, parus appropriées.
__ Intéressant. Apparemment, les premières strophes sont venus de votre inconscient, mais les suivantes ont été composées par votre esprit conscient, de manière totalement libre. Vous avez donc un réel talent, car il s’agit de l’un des plus beaux poèmes que j’ai jamais entendu.
__ Je ne pense pas, je n’ai jamais vraiment aimé la littérature et le lyrisme. En fait, depuis que j’ai reçu le message, sur la Matrice, il y a de nombreuses choses que je ne comprends plus.
__ Quel était ce message ?
__ Je vous l’ai cité tout à l’heure : « L’esprit ne dirige pas le corps … » . Une amie m’a dit que cela faisait référence à un problème d’identité dont je souffrirais inconsciemment... »
J’expliquais ensuite à Oswald et à Teralisse quelles étaient les circonstances qui m’avaient amené à ce corps synthétique en leur demandant de préserver mon secret, ce qu’ils promirent sans hésiter, et je leur parlais également des conclusions de Gabriella.
« __ Votre façon de résumer votre problème avec la question ‘qu’est ce qui me sépare de l’androïde ? ‘ n’est pas mal du tout, mais je crois qu’on pourrait l’exprimer également au travers d’une citation faite par un philosophe qui a vécu durant l’ère des religions : ‘ deviens ce que tu es ! ‘ .
__ Quelle en est donc la signification ?
__ L’auteur de cette citation, un philosophe du nom de Nietschze, voulait dire que la nature d’un être se trouve toujours en lui-même, même s’il n’en a pas conscience. (1)
__ La réponse à la question que je me pose se trouverait donc en moi ? Dans ce cas, comment la trouverais-je et comment saurais-je que j’ai trouvé ce que je suis ?
__ A vous de le découvrir. Voyez-vous, les animaux sauvages revivent en nous, les ARNistes, d’une certaine façon. Peut être un poète revit il en vous. Après ce que vous avez déclamé, je n’en serais guère étonné.
__ Dans ce cas, le poète serait une poétesse, et une poétesse électrique, de surcroît… Mais c’est absurde ! Je n’ai jamais eu de penchants pour l’écriture. Et de plus … un corps mécanique ?
__ Et pourquoi pas ? Et si une part de votre poésie venait de votre enveloppe robotique ? Avez vous déjà entendu parlé des croyances animistes ?
__ Non. Il me semble que non.
__ C’est une croyance selon laquelle les objets et les lieux auraient une âme. Cela n’a jamais pu être prouvé car personne n’a jamais réussi à dialoguer avec son grille pain, toutefois …
__ Mais quel est le rapport avec mon problème ?
__ Le voici : êtes vous réellement certaine qu’un androïde ne peut être poète ?
__ Je ne sais pas. Je ne sais plus, en fait. Je ne sais plus vraiment ou j’en suis. Je croyais aimer mon travail, mais je me rends compte à présent qu’il m’ennuie et que j’étouffe dans cette ville. »
__ Est ce un problème de pollution atmosphérique ? Sonore ?
__ Ce n’est pas cela. Simplement, je me sens confinée, prisonnière.
__ Si j’étais poète, je dirais que ce sont vos ailes à peine déployées qui manquent d’espace, et que cette ville vous empêche de prendre votre envol. Hélas, je ne suis qu’un rêveur qui devant vous reste songeur…
__ Oswald, vous êtes un charmeur. » dit Naelia avec un sourire, puis, apercevant le pourpre de l’aube dans l’encadrement d’une fenêtre, elle ajouta : « Il est déjà tard, ou tôt devrais je dire. Je vais devoir prendre congé, et je vous remercie tous deux pour cette agréable discussion.
__ Le plaisir fut notre. », répondit l’ARNiste. « Au revoir, poétesse électrique et que les vents vous guident à nouveau en ces lieux ou votre présence nous rendra heureux.
__ Au revoir Oswald, au revoir Teralisse. »
Je rentrais ainsi à mon appartement, pour prendre un peu de repos. Ma journée de travail recommençait quatre heures plus tard et j’avais besoin de dormir un peu.
Je m’allongeais dans mon lit à baldaquins (encore une curiosité abandonnée par les précédents propriétaires ) et m’endormit instantanément. Mon sommeil ne fut toutefois pas réellement reposant, car la question d’Oswald n’avait cessé de revenir, fréquemment déformée en «qu’est ce qu’un poète ? »
Cette question là, je pouvais y répondre : le poète est une personne, un être , qui voit les beautés au delà de la réalité, et traduit les émotions qu’il éprouve ainsi afin que tous puissent les partager. Le rêveur voit lui aussi ces charmes hors des perceptions, mais ne peut les exprimer.
Un androïde peut-il savourer la douce lumière crépusculaire, ou goûter l’émotion du spectacle de la voûte céleste ?
Pour avoir parler et discuter à de nombreuses reprises avec Gabriella, j’en étais certaine, mais pouvaient ils exprimer ce qu’ils ressentaient, et en faire ressortir toute la beauté ?
Entrée du 14 avril 2373 CU, heure 2143 : Routine déroutée.
Par la suite, les journées de travail à la Aïmura Spacecorp me semblèrent de plus en plus pénibles, et je perdis goût pour mon travail qui me semblait auparavant passionnant. Je ne trouvais plus de repos que lors de mes visites – en ayant revêtu ma combinaison organique- dans le quartier des ARNistes. D’abord anxieuse, ayant peur de déranger Oswald et sa sœur, je pris de l’assurance lorsque je vis qu’ils m’accueillaient avec plaisir. C’est agréable d’avoir des amis.
Je découvris également qu’Oswald, sans être un dirigeant de la communauté ARNiste, en était toutefois un membre populaire, et vis par la même occasion un aspect de ce singulier groupe le distinguant des cybermanciens adeptes des hautes technologies.
Si les cybermanciens étaient des gens assez réservés, habitant tantôt leur foyer réel, tantôt leur foyer virtuel, les ARNistes, et notamment les sculpteurs, étaient ouverts et spontanés. Quelques uns venaient régulièrement donner le bonsoir à Teralisse et son frère, et je fus rapidement introduite dans ce monde étonnant par la jeune femme aux ailes d’or. Elle laissa toutefois sous silence certains éléments de ma vie, ce en quoi je lui suis reconnaissante.
Devant mon manque croissant de motivation pour mon travail, je décidais de m’offrir un peu de repos pour tenter de me retrouver, de me comprendre. Consultant les données sur la Matrice pour évaluer mon crédit de congés disponibles, je fus agréablement surprise en constatant que je disposais de près de trois mois de vacations. Il est vrai que je n’avais quasiment pas profité de mes congés depuis mon entrée dans la corporation, mais tout de même…
Enfin, je n’allais pas m’en plaindre, après tout !
Mes journées suivirent globalement un schéma répétitif : vagabondage dans l’appartement, l’esprit occupé par la recherche de ma nature, visite à Gabriella lorsqu’elle avait finit son travail et voyage au secteur ARNiste.
Ma présence régulière au salon d’Oswald me permit de rencontrer de nombreuses personnalités hautes en couleur et au travers de leur discussion sur le monde sauvage auquel ils cherchaient à ressembler, j’eus des aperçus de ce monde qui existait au-delà des limites de Mû-Thanalan. Je dois avouer avoir été particulièrement émue lorsque quelqu’un me décrivit un animal appelé ‘panthère des neiges’ et assez amusée lorsqu’une sculpteuse - possédant deux oreilles noires, pointues et fourrées au sommet du crâne – me raconta comment le ‘renard’ chassait.
Je commençais à comprendre ce qui faisait briller les yeux de ces gens : la ville n’était pour eux qu’une commodiré pour vivre ; leur cœur appartenant à ces étendues vierges ou souffle un vent de liberté.
Teralisse devait avoir remarqué mon intérêt grandissant, car elle me prêta peu après quelques vieux holocubes datant de quelques centaines d’années, montrant le vol d’oiseaux - nommées faucons - qu’Oswald compléta par des holovideos montrant un groupe de loups se déplaçant et chassant. Devant un tel spectacle, je ressentis une sensation qui m’était jusque là étrangère, une sorte d’admiration et de paix intérieure. Chose étrange, mon cœur mécanique me sembla véritablement plus léger à ce moment précis.
Deux semaine plus tard, Oswald m’offrit une invitation pour une réunion d’ARNistes, me disant que je faisais désormais partie de la famille, et avait le droit d’y participer. Il ajouta avec malice qu’il était fort possible que j’apprécie l’issue de cette rencontre.
Intriguée, j’acceptais, et m’y rendis.
Ce soir là, la violette Darshine scintillait dans la voûte céleste. Un bon présage, disait on : Darshine était censée être une planète messagère d’agréables nouvelles.
La rencontre se tenait dans un petit square du quartier, et plusieurs feux avaient été allumés pour donner lumière et chaleur, entourant un foyer plus grand. D’abord étonnée, je pensais par la suite que cette ambiance correspondait bien au quartier. Je reconnus parmi la petite foule présente plusieurs visages familiers, aperçus dans le salon d’Oswald, tandis qu’une vague croissante d’excitation parcourait l’assemblée.
L’attente toucha à son terme lorsqu’un homme se mit à parler d’une voix forte, mais néanmoins calme. Avec surprise, je reconnus Oswald à ses cotés, puis reportait mon attention vers l’orateur et son discours.
Je ne retint finalement qu’une chose de cet exposé : plusieurs familles ARNistes allaient quitter la ville pour se diriger vers les étendues sauvages s’étirant au delà, et de par le nombre de voiliers des plaines partant, un bon millier de places étaient encore disponibles dans ce mini exode. Le but de la réunion était de recenser les volontaires, et tandis que je m’approchais des documents d’inscription, je vis que mes deux amis possédaient leur propre moyen de transport, baptisé Avendesora. Bien que grandement intéressée, je ne rempli toutefois pas le document d’engagement, mais apposa mon code identitaire sur la feuille des inscriptions à confirmer : ce départ serait sans retour, et je tenais à bien réfléchir auparavant.
Un peu plus tard, tandis que je voulu rendre visite à Oswald et Teralisse, je vis que leur atelier était fermer. Retournant chez moi, je les contactais et appris qu’ils réalisaient les préparatifs en vu de leur départ. Teralisse me proposait de venir au hangar, offre que je déclinais poliment : je ne désirais pas les déranger.
Pour ma part, je demeurais dans mon appartement à réfléchir, ayant ajouter un sujet d’interrogation à mes méditation : devais je partir ou non ?
Si la perspective de découvrir des horizons restés vierge par la présence encore récente des glaces était alléchante, l’idée du départ de la ville me gênait :j’y abandonnerais une amie très chère d’une part, mais de plus, la simple pensée de m’en aller éveillait en moi une langueur insupportable, comme si la ville me retenait par d’imperceptibles liens.
Mes journées de repos reprirent un schéma répétitif, au cour duquel j’appelais mes amis ARNistes pour prendre de leurs nouvelles, errait dans la ville et rejoignais Gabriella, cette androïde si humaine.
C’est finalement elle qui brisa la monotonie de mes jours, au bout d’une dizaine de jours. Les propriétaires de son appartement désirant faire des travaux d’aménagement, il lui fut demandé de temporairement se reloger ailleurs. C’est ainsi qu’elle me demanda si je pouvais les héberger, elle et sa meute miaulante (ses deux chats faisaient à eux deux, selon mon impression, plus de bruit et de pagaille qu’une dizaine de félins réunis ), ce que j’acceptais sans problème
La cohabitation fut relativement aisée, car Gabriella prit facilement ses repères dans les quatre pièces de l’appartement. Et puis…, la présence d’une amie aussi proche (nous sommes semblables par le corps, sinon par l’esprit ) était rassurante et agréable. Hélas, ce sentiment ne fut pas vrai dans le cas de ses félins de compagnie et le qualificatif de «tornades fourrées » se révéla parfait pour les désigner. Enfin, il fallait que je refasse la décoration de toute manière.
A l’occasion, il faudrait que je demande à Oswald s’il sait quelque chose à propos d’une origine commune entre les panthères des neiges et les chats : à voir les spécimens de Gab, je n’en serais pas du tout étonnée.
Trois jours après l’arrivée de Gabriella, nous assistions à un spectacle céleste de toute beauté.
La planète Elhys et ses deux satellites, Shae et Isth étaient alignés et pleinement visibles.
Nous décidâmes d’en profiter pour utiliser la lunette dont je m’étais récemment portée acquéreur et qui avait jusqu’alors très peu servi.
Je regardais en première la planète bleue, dont les reflets sont pareils à ceux du saphir, et tandis que Gabriella regardait à son tour, je ne pu m’empêcher de m’abandonner au lyrisme :
« Etoile rêvait,
Poète naissait.
Etoile brille,
Poète babille.
Etoile chante,
Poète écoute.
Etoile scintille,
Poète jubile.
Etoile sourie,
Poète écrit.
Etoile meurt,
Poète pleure. »
Puis je me tus et vis dans le regard métallique de mon amie un peu de tristesse, de regret, tandis qu’elle détournait les yeux du télescope et semblait déplacer son regard vers elle même.
Soudain, je sus de manière certaine qu’aucun androïde, si perfectionné soit il, ne pourrait jamais être identique à un humain. Il lui manquerait toujours une caractéristique essentielle : le Verbe. Comme les Hommes, les androïdes peuvent créer, rêver, Vouloir…
Mais le Verbe est le don de l’Homme.
Et ce n’était pas le seul fait qui me fit exulter : les mots de ma petite Ode à Elhys m’étaient venus cette fois de manière totalement naturelle, comme si je venais d’accéder à une partie de moi même que je connaissais depuis toujours mais ne pouvais jusque là atteindre.
« Baignant dans l’ataraxie, je saurais désormais ce que je suis. »
Tels avaient été mes mots auparavant, et enfin ils prenaient un sens, car je savais finalement ce que j’étais : ni humaine ni machine, mais autre.
En moi vivaient le Rêve de l’Androïde et le Verbe de l’Humanité.
Le Rêve et le Verbe.
L’essence du poète.
Je me donnais le titre de poétesse électrique, car voilà ce que j’étais.
Entrée du 14 avril 2373 CU, heure 0021 : Départ vers la vie
Je me tournais alors vers Gabriella et lui parlais des découvertes que je venais de faire.
Un sourire éclaira son visage métallique, puis elle me répondis d’une voix calme :
« __ Ainsi ton moi n’est plus scindé, et les facettes de ton âme brille de milles feux.
__ En effet.
__ L’appellation de poétesse électrique te convient bien, je trouve. Utiliseras-tu encore ton enveloppe organique, à l’avenir ?
__ Non. Il est inutile que je me fasse passer pour ce que je ne suis pas.
__ Je comprends. Mais que comptes tu faire à présent ? Ta révélation risque de changer beaucoup de chose autour de toi, car tu es unique en ton genre, si je ne me trompe.
__ Des amis ARNistes m’ont proposer de partir avec eux pour partir hors de la ville, et peut être retourner vers la nature. Je crois que je vais accepter.
__ Y aurait il également une place pour un androïde ?
__ Il me semble oui, mais pourquoi désires tu quitter la ville ?
__ Jusqu’à il y a peu, je n’avais pas plus de raison de partir que de rester. Puis-je t’ai rencontré et j’ai trouvé une amie. Toi partie, la ville me semblera déserte.
__ Mais ? Et tes deux chats ?
__ Je trouverais bien un moyen de m’arranger. »
J’appelais par la suite Oswald et Teralisse et leur parlais de ma participation à leur expédition, ainsi que de la demande de Gabriella. Il furent ravis de me voir à leur bord et accueillirent avec chaleur Gab.
Tout fut alors arrangé et quatre voyageurs (dont deux en fourrure tachetée ) rejoignirent les deux membres de l’Avendesora.
Le départ fut prévu plusieurs jours plus tard et nous pûmes ainsi régler quelques arrangements impératifs.
J’emmenais quelques souvenirs de mon logement notamment le miroir qui - soigneusement empaqueté dans du plastichrome - ne risquerait rien. Cet objet avait pour moi une certaine valeur sentimentale autant qu’esthétique, et je ne voulais pas le laisser derrière moi.
Ceux ci fait, je me rendis au laboratoire de biorobotique pour dire un dernier au revoir à Indro.
Il fut ravi de me revoir, et encore plus de savoir que j’avais résolu mon problème.
Je lui racontais mes réflexions, et les discussions que j’avais eus avec mes amis, tandis qu’il m’écoutait d’un air grave. Les traitements contre la Lamproie étant devenus d’une priorité supérieure à la création d’un système palliatif, l’expérience dont j’étais issue ne serait pas rééditée. Toutefois, mes découvertes personnelles pourraient trouver une application dans le domaine de l’accession à la sapience par les androïdes, et cela me réjouit d’une certaine façon.
L’ami de mon défunt père me remit ensuite une lourde mallette comportant un nécessaire de mécanique dédié à pallier les petits avatars que pourrait endurer mon corps. Cela peut sembler bassement matériel, mais toute poétesse que j’étais, mon corps était électrique, et mécanique, et comme disaient les anciens : ‘Mens sana in corpore sano’ !
Puis il me quitta en me donnant sa bénédiction par un baiser sur le front et me souhaita de vivre comme bon me semblait.
Cela s’est achevé il y a neuf jours. Je termine à présent mon récit, car je ne vais pas tarder à rejoindre le voilier des plaines qui m’emmènera hors de la cité.
Avec l’accord de tous ceux qui y sont mentionnés, je laisse ce journal à quiconque le trouvera : libre à lui d’en faire ce qu’il veut.
Je revis, et ce journal est mon acte de naissance.
La naissance d’une poétesse électrique…
D'abord des remarque globales :
Ton style est tres sympa, tres fluide mais avec des passages un peu mou qu'on retrouve par ci par la dans les trois textes mais ca m'a pas empeché de prendre beaucoup de plaisir
Sinon pour Electric Poetess :
Ce qui m'a le plus marqué c'est l'inutilité d'un de tes personnages : Teralisse
Je me rapel avoir vu un seul passage ou elle parle au discours direct et tres peu ou on a un discours indirect, toutes ses actions (qui sont peu nombreuses) pourraient tout aussi bien etre faites pas son frere alors j'avou que j'ai du mal a comprendre a quoi sert ce personnage.
Et j'ai eu le meme sentiment pour Gabriella qui meme si elle on voit a quoi elle sert elle apparait pas assez comme majeur.
Je l'avais meme oublié apres la premiere scene de dialogue entre Naelia et Gabriella pour me souvenir qu'elle existe que a la fin pour leur deuxieme dialogue important.
Et je pourrai encore en dire autant de Indro
En fait mis a part Nealia, je trouve que les autres personnages ne sont pas assez devellopés
Sinon j'aime beaucoup le monde dans lequel l'histoire evolue et j'aime beaucoup aussi l'histoire en elle meme
Le miroir de l'homme :
trop court Et je trouve que le deux a 'le cul entre deux chaises', y a de l'action mais pas assez pour etre passionnant et y a un certain coté historique de ton monde, mais pas assez encore
En fait je pense qu'il faudrai faire pencher le texte d'un cote ou de l'autre
Mais apres c'est a toi de voir
Autour de l'unification :
Ben la un seul gros default, comme pour le miroir de l'homme : trop court aussi
On veut en savoir plus !!!
Bon voila ca soir je m'attaque au dernier vol de l'ange (et oui c'est comme ca que je revise mon oral de bac de francais )
J'avais lu ces textes il y a un bon moment et ce fut un plaisir de les relire.
Globalement, j'aime bien. Electric Poetess est une approche intéressante de la robotique et du rapport corps/esprit. ça commence comme du hard-science et finalement touche à des problématiques plus humaines. Sympa.
Au niveau du Background : le premier texte "Le miroir de l'homme" est très intéressant mais dans Electric Poetess l'aspect "mystique" abordé dans ce texte se ressent moins, voire pas du tout. Par rapport à la catastrophe de l'Unification, j'ai eu un peu l'impression de "Tout ça pour ça ?" Les survivant développent à peu de choses près (les ARNistes... et encore) une civilisation identique à la précédente. Je trouve cela un peu dommage.
Sinon, je le répète c'est très bien. L'écriture est bonne, même si parfois je la trouve un peu "froide" c'est-à-dire qu'elle ne suscite pas d'émotions à part de l'intérêt et de la curiosité. Par exemple, je trouve que le désarroi de Naelia pourrait être plus prononcé.
[Gondar]
Je comprend ce que tu veux dire pour Le miroir de l'Homme, et cette histoire aurait besoin d'une bonne retouche. A l'origine, ca devait être de la caverne-fantasy , ou l'une des premières homo sapiens racontait une histoire au feu. Comme j'aime le monde d'Electric Poetess, j'y ai vu alors l'occasion d'y relier une histoire. Faudrait que je revoie ca.
Pour ce qui est des 'PNJ', il ne faut pas oublier que l'héroïne raconte son histoire dans un journal intime : elle n'est pas omnisciente et ne sait pas tout ce que font les autres personnages . Teralisse, tu la trouve vraiment effacée ? D'accord elle parle pas et est assez réservée ( c'est son caractère, pour lequel je me suis inspiré d'une amie ), mais elle est l'élément déclencheur d'une scène, quand même.
Par contre, je suis d'accord pour Gab qui n'est pas assez mise en avant.
En ce qui concerne Autour de l'Unification, la suite devrait arriver .
[JustBob]
Pour mettre en avant ce coté un peu fantastique du monde, j'avais pensé y ajouter des 'légendes urbaines', c'est à dire des histoires un peu étonnantes. J'avais commencé avec une nouvelle baptisée Nanostalgie, ou l'on découvrirait un peu un autre groupe, mais la nouvelle est pour l'instant retombée comme un soufflé et j'arrive pas à la continuer, même si elle m'intéresse. En attendant, je la garde précieusement de coté, d'autant que le plan et les personnages sont déjà décrits. J'espère la reprendre bientôt.
Actuellement, je suis sur une histoire de cyberpunk 'au naturel' avec laquelle je m'amuse bien. Je vais essayer de pas être impatient et de pas la foirer, car ca pourait vite tourner nul .
Merci pour vos commentaires, ca fait vraiment plaisir .
Sinon, je le répète c'est très bien. L'écriture est bonne, même si parfois je la trouve un peu "froide" c'est-à-dire qu'elle ne suscite pas d'émotions à part de l'intérêt et de la curiosité. Par exemple, je trouve que le désarroi de Naelia pourrait être plus prononcé.
Ah ben voila c'est ce que je voulais dire
Sinon pour Tera lisse c'est vrai qu'elle a certain role mais je la trouve tout de meme inutile vu que tout ce qu'elle fait peu etre assumé soit par son frere, soit par Gabriella
Sinon je suis d'accord que c'est un journal mais justement, on ressent pas assez l'emotion que peut ressentir Naelia pour les autres personnages, on ressent pas l'amour qu'elle leur porte ni meme son amitié, dans un journal tu met tes emotions et la a mon avis y en a trop peu