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Texte G
Mini rock n roll de petit nuage à la crème
Je m’appelle Odylle. Oui comme « oh » et comme « deal ». Ça ressemble à Idylle, et pourtant… Oh pourtant ! Je n’aime pas l’existence, et en particulier la mienne. Ça m’horripile de vivre, comme… Comme un poisson qui devrait manger des dragées. Oui même ceux avec du chocolat, ceux qui ont du goût. D’ailleurs je n’aime pas les dragées. Je m’étouffe à chaque fois avec. Et puis on a l’air bête quand on s’étouffe avec un dragée ! La dernière fois, c’était au mariage d’Hugues, mon cousin. Oui Hugues c’est moche comme prénom ! Pourtant il a réussit dans la vie lui ! Alors avec Odylle, ça devrait passer ! Mais non… bref, j’ai donc goûté un dragée, pour lui faire plaisir. Seulement voilà. Voilà mon dada, youpla boum, tralala ! Là je m’étouffe, on me dit « bois un coup ! » je prend le premier verre qui vient, c’était du vin, j’aime pas le vin, et là je recrache tout, et paf, le blanc, l’incroyable, le subjugueux, ou gant, je sais plus, le subjuguant blanc de la robe de la mariée est… Souillé. Remarquez, fallait bien que ça arrive. Mais bon on a jamais envie que ça soit nous-même hein ! De toutes façons, s’il fallait que l’on en est envie, pour faire des bêtises, ben on n’en ferait pas souvent, mais quand on en ferait, ça serait des belles ! Des grosses ! Des monstrueuses ! Mais des prévisibles. La beauté d’une bêtise bien faite réside dans sa spontanéité, n’est-ce pas ? Ah je devrais toujours sortir des phrases comme ça. Ça en jetterait du parmesan sur les pâtes, ça ! Ah ah ! Ah ça oui ! Mais en fait. Les pâtes. Sans parmesan. C’est dégueulasse !! On est bien d’accord ? Bon. Alors, si je suis d’accord avec moi-même, tout va bien. Au moins sur le parmesan. Non, oui parce qu’avec tout ça, une fois que vous êtes devant votre assiette et qu’on vous tend le parmesan, il faut SAVOIR, si oui ou non, on veut, on souhaite, on désire du parmesan dans ses pâtes ! Si on sait PAS ! Ben on hésite, on reste planté pendant un quart d’heure à fixer le paquet de parmesan que votre voisin a finit par poser à côté de vous. S’il le pose ! Parce que sinon vous allez devoir bousculer toute la table pour av…
« - Qu’est-ce que tu fais Odylle ? demanda Jacques, le responsable du service, avec un air vaguement inquiétant et inquiété.
- Ah… je euh je pensais. Mais il arrive ce rapport, il arrive, vous inquiétez pas ! … Ahah ! Ah non hein vous inquiétez pas je vous assure tout va bien ! Très très bien ! »
Il prit un air suspicieux légèrement méprisant et s’en alla en grommelant des choses comme « folle », « pas normale » et « bizarre ».
Dès qu’il fut hors de vue, elle se détendit et poussa un grand soupir.
« - Qu’est-ce qu’il est pète-dent lui ! J’en ai marre ! Qu’est-ce que j’en ai marre de ce boulot ! J’en ai marre ! Mais maaaarre ! Et même pas de malabars. Pfffffffff….
- Pourquoi tu les laisses pas couiner dans leur coin ? Pourquoi tu quittes pas ton travail ? Il a pas l’air gentil ce monsieur… »
Odylle tomba en arrêt presque cardiaque devant la chose qui lui avait… parlé. La chose… était un être vivant, disons… qu’elle en avait à peu près l’air. Il y avait de petits yeux jaunes sans éclat, juste jaunes, une fente qui semblait être une bouche, pas de narines, mais d’énooormes oreilles tombantes et poilues. Le corps était fait d’une… matière étrange, flasque mais ferme, couverte de très courts poils. C’était une espèce de cylindre en constante déformation, avec de petites pattes très habiles.
« - Ah tu me vois ? Ça fait longtemps que j’essaie de te faire réagir pourtant ! Ce n’est que maintenant que tu te décides… Bon quoi qu’il en soit, je t’emmène, t’as besoin d’air.
- Euh…
- Ah pardon. Je m’appelle Émile ! Je suis un Tronsore. Ça va pas beaucoup t’avancer mais fais moi confiance ! Allez viens. »
Il se leva sur ses petites pattes, alla se chercher du wiskas dans le dernier tiroir du bureau de sa collègue et déplia de délicates ailes. Il battit un peu en l’air puis vint derrière Odylle. Il poussa dans son dos pour la faire lever. Elle obéit, sans trop comprendre.
Elle arriva dehors sans savoir comment elle avait descendu les six étages et surtout, surtout, comment elle était passée devant tout le monde sans qu’on remarque sa fuite ! Il lui semblait avoir volé, comme dans un rêve. Mais elle était bien là, réelle et matérielle, avec toute sa tête ou presque, et toute sa graisse. Elle sentit une brise s’élancer dans la rue, jusque dans ses cheveux. Le « Tronsore » flottait toujours dans l’air. Il se retourna et lui lança ce qui avait l’air d’un sourire.
« - Le vent se lève…
- Euh, oui… Et sinon, qu’est-ce que je fais là moi en fait ?
- Tu verras bien.
- Ah ! Parfait ! Très bien. Euh oui vraiment.
- PARFAIT ! Ils vous plaisent mes d’sous d’bras ? Hiiihihi.
-…
- Ta phrase était aussi utile et intelligente que la mienne.
- Ah… Vous n’êtes pas très gentil.
- Tu ne t’énerves jamais ?
- Euh… Ben si ! Tout le temps !
- Ah oui tu gardes ça à l‘intérieur. Faut évacuer de temps en temps tu sais. »
Odylle prit une pause et réfléchit à ce que la Chose avait dit, tout en le suivant machinalement comme si… comme si c’était une vraie personne !
C’est vrai ça. Pourquoi je ne m’exprime pas ? Je devrais… Ça m’aiderait sûrement…Oui ! Pourquoi pas ? Après tout…
Elle regarda autour d’elle : personne dans la rue.
Le Tronsore avançait, ruminant sa mission. Il n’était pas sûr de lui, mais il ne devait pas le montrer. Leuvhan n’allait pas être très content s’il abandonnait son projet en cours… Il devait donc poursuivre, et finir.
Il soupira, et soudain, s’arrêta de respirer. Il fit même un bond vers le haut. Derrière lui, Odylle était à genoux et continuait de gueuler à pleine voix tant qu’elle avait du souffle.
Émile lui demanda si elle avait mal quelque part.
« - Nononon ! Répondit-elle avec un sourire d’extase. C’est que… Vous m’avait dit de sortir ma colère alors…
- Ah… Je vois. En fait je ne pensais pas vraiment à ça. Ta colère, c’est à chaque fois qu’il faut la montrer ! Mais de manière polie et respectueuse. Tu signifies calmement que tu n’es pas d’accord avec ce qui se passe. Ainsi tu t’exprimes, mais tu… tu ne sèmes pas une épidémie de crise cardiaque, tu comprends.
- Euh… D’accord. »
Elle avait l’air déterminée. Elle ne posait pas de questions sur ce conseiller improbable, elle ne s’étonnait qu’à peine et acceptait les prédications qu’il lui donnait. À l’inverse, Émile était troublé. Quelle incroyable humaine…
Bientôt ils arrivèrent sur les quais, et non pas sur le pont, le pont d’Avignon où on y danse tous en rond. L’Ergot, vaste, tranquille, imposant et magnifique, fendait la ville en deux par le nord, et se divisait plus au sud, pour donner aux Lumoussois un espace privilégié : l’Entre-deux-Rives. C’était la portion (ou barquette, comme les barquette de fraise à six euros le kilo, c’est cher !) de terre entre les deux bras du fleuve qui se divisait au centre de la ville. Il était préservé des touristes, et des foules en général. Le département avait décidé que ce serait un lieu d’écologie, de préservation et de bien-être. Les médecins pouvaient prescrire dans le cadre d’un arrêt de travail, un séjour d’une semaine sur cette terre fertile et bienfaisante, à raison d’un quota très stricte. On l’appelait l’Entre-deux-Rives pour certains, Lulu pour d’autres, et c’était la Mahouchkynye pour les originaux.
Il y avait du monde sur les quais ce jour-ci. C’était vendredi, jour de marché. Soudain Odylle eut peur. Et si on voyait sa Chose ? Elle jeta des regards sur les gens comme une enfant jette des pierres sur le vilain chienchien. Elle se détendit. Elle sourit en pensant que c’était rare pour une femme de se poser cette question. Personne ne voyait sa Chose. Ça l’inquiéta aussi un peu. Pourquoi elle, elle le voyait alors ? Émile poursuivait, sillonnant dans la foule sans toucher personne. Et puis cette pensée l’abandonna pour aller faire du camping en Haute-Savoie, avec ses cousins et Alfred, le chat. (peut-être un jour, la pensée se rendrait compte de son erreur, lâcherait sa canne à pêche et courrait sauver Odylle, peut-être…) Odylle se concentra sur une seule chose : ne pas perdre la Chose, ou plutôt Émile, dans la cohue du marché. Ils débouchèrent sur un endroit plus calme, un peu en hauteur, d’où on voyait le haut du fleuve qui s’élançait, bien brave, dans ses péripéties écumeuses. Elle remarqua qu’ils avaient marché un certain moment, plus qu’elle ne l’aurait estimé, et qu’ils étaient arrivés à la Cassure. En effet, à sa gauche s’élevait, majestueux, le Fard, surplombant l’endroit ou l’Ergot se disputait pour choisir entre la gauche et la droite. Le débat, rude et acharné, semblait le faire sourire, du haut de ses pierres ocres. Odylle avait toujours eu beaucoup de respect pour cet édifice, construit en 1389 par Jean l’Hirsute.
Émile se retourna, et lui montra d’un coup de tête peu élégant, la passerelle, frêle et jolie comme de la dentelle, et pourtant aussi belle qu’un falafel fait à la truelle. Une pelle gisait sur l’échelle en deçà de la ruelle. Cela n’enchantait guère la jeune femme, mais elle se laissa entraîner et traversa un bras du fleuve.
Lorsqu’elle posa le pied sur l’Autre Terre, elle ressentit un bref pincement au ventre. Comme un souffle évinçant, une entaille invisible. L’impression s’enfuit en courant et poursuivit sa cavalcade avec ses amis les émotions.
« - J’ai mal aux cheveux, osa tout de même dire Odylle.
- Tu t’y habitueras, c’est normal.
- Ah ? … bon.
- Ne t’inquiète pas, on est bientôt arrivé. »
Émile n’en revenait pas. Il avait pratiquement accompli sa mission. Et aucune résistance, aucune difficulté. Tout s’était passé comme tous les Commis en rêvaient. Il avait été chargé d’amener cette humaine à Leuvhan, eh bien on y était presque. Il se réjouissait déjà du festin qu’il pourrait s’offrir avec la récompense.
Le chemin était remplis de pierrailles qui farfelussaient avec les herbes poussant ci et là, lit et ça. Des fourrés bordaient allègrement le sentier qui avait un air de bohème, un air d’automne rougeoyant. On y sentait la terre noire avec ses millions de minuscules cadavres d’insectes et de divers végétaux qui faisaient d’elle une terre très fertile. L’humus, à ne pas confondre avec le houmous du libanais (c’est très bon avec du pain de seigle, ou simplement du pain arabe, à déguster accompagné d’un verre de vin et une musique douce), dégageait plus qu’une odeur, c’était une ambiance, presque un refrain musical. La jeune femme observait tout ceci et se ragaillardissait.
« - Au fait… Où on va ?
- Ne t’inquiète pas, ça va être bien.
- Euh… bon. »
Enfin, ils arrivèrent.
Le vent était retombé. L’air s’en trouvait comme lavé, frotté, recyclé, bref, écologique. Il faisait presque froid. Le soleil s’affaissait doucement sur l’horizon, sentant la fatigue de la journée peser sur lui. Il songeait à s’inscrire aux syndicats qui lui faisaient renifler les trente-cinq heures.
Odylle observa autour d’elle. Ils étaient dans une sorte d’affaissement du terrain, comme une cavité à ciel ouvert, mais énoooorme. L’environnement semblait bizarre. Elle eut le sentiment que quelque chose clochait. Mais pas une petite cloche de vachette ! Non une vraie, une grosse, une énooorme cloche de cathédrale, Notre-Dame par exemple.
Émile s’était retourné. Il lui faisait face, si on peut dire. Sa flasque matière dansait encore sous l’effet du mouvement. Il souriait, mais c’était peu réconfortant.
« - On est arrivé ! Je te présente, Leuhvan. »
En effet, une… Chose était maintenant devant Odylle. Ça ressemblait à une chèvre qu’on aurait tagué. Son pelage affichait sans honte une palette de couleur digne du premier drapeau homosexuel qu’on peut trouver sur le rebord des fenêtres. Et ses cornes… Car elle était dotée de cornes, mais frontales, étaient en plume. Son regard détenait une lueur à la fois malsaine et intelligente. Odylle commençait à s’inquiéter de plus de plus. La Chose était assise. Émile reprit les présentations.
« - C’est un Tronsore aussi.
- Tais-toi.
- …
- Bonsoir Odylle. Savez-vous pourquoi vous vous trouvez dans cet endroit ?
- Euh ben…
- Nous les Tronsores, sommes un peuple de commerçants, comme vous le savez déjà peut-être.
- Ben pas vraiment… Pas tout à fait. C’est-à-dire, il ne m’a pas beaucoup parlé vous voyez…
- Je vois oui. Bon il n’est pas important que vous soyez au courant de tout. Je vais donc vous dire l’essentiel. Nous souhaitons faire de vous une marchandise potentielle. »
Un hoquet de stupeur vint réchauffer l’air ambiant.
-… Nous souhaiterions commercer avec les Balajahalah. Longtemps nous n’avons pas pu commercé avec eux, seulement c’est un des plus grand peuple, et c’est pour ainsi dire, des clients en masse. Ils sont … pas comme nous, vous voyez ce que je veux dire ?
- …
- Bien.
- …
- Maintenant, tâchez de vous reposer, demain, nous devrons effectuer un voyage éprouvant. Ne pensez plus à tout ça. Vous verrez nous serrons très gentil avec vous. »
Sur ces douces paroles, Leuhvan se leva et s’en alla comme un prince.
Odylle ne comprenait rien, mis à part qu’elle n’aurait plus de rapport à faire avant un bon moment. Elle avait bien dormi. Les Tronsores avait fait du mieux qu’ils avaient pu pour lui refaire un lit quasiment humain. Il y avait de tout. En réalité la caractéristique principale de leur race était qu’ils pouvaient adopter la forme qu’ils souhaitaient, moyennant certaines conditions bien spéciales qu’on étudie dans les écoles primaires Tronsores en premier cycle, dans de gros volumes en feuilles de lycra. Odylle s’amusa beaucoup le soir à contempler les formes étranges que prenez leurs corps.
Au premier salut impérial des rayons du soleil, les Tronsores s’étaient mis en branle. On avait tout préparé. Il existait un moyen très direct et rapide de relier la base de chacun des peuples de la Bulle. Seulement cela nécessitait une certaine organisation. Tout d’abord il fallait qu’un Chef le veuille vraiment. Ensuite il fallait une bulle. Puis il fallait que le Chef touche toutes les personnes qu’il souhaitait amener avec lui, ou bien que toutes se touchent et qu’elles soient toutes relié par un contact, y compris le Chef, cela va de soi.
« - Élémentaire , ma chère Odylle ! S’exclama Bill, un Tronsore-tortue-avec-d’immenses-jambes-et-de-toutes-petites-ailes-toutes-mignonnes qui avait sympathisé avec elle. Mais le contact n’est pas le plus difficile. Ensuite il faut que le Chef réussisse à passer son doigt dans la bulle sans l’éclater. Là il doit penser au peuple que nous désirons visiter, et hop, on y est ! Tous les Chefs ont un entraînement spécial pour ça. C’est très délicat !
- Ah… Euh tu crois que je peux encore prendre de vos tartines là…
- C’est pas des tartines ! Combien de fois je dois te le dire ? Ça n’a rien à voir c’est tellement mieux.
- Je peux en reprendre avant qu’on y aille alors ?
- Pfff vas-y. »
Il y eu comme une brève sonnerie mais qu’on ne pouvait pas manquer. Tout le monde s’avança vers le Chef et établie un contact jusqu’à lui. Ce qui avait l’air d’être le Second du Chef Leuhvan souffla dans quelque chose et une bulle apparue, relativement grosse. Le Chef se concentra. Il se saisit de la bulle, sans la briser, et doucement, comme un artiste, fit entrer son doigt à l’intérieur. Bill avait soufflé avec admiration à Odylle que leur Chef était un des meilleurs dans cet art. La seconde d’après, ils se trouvaient en un tout autre lieu. La végétation était plus luxuriante, plus apostrophante.
Les Balajahalah avaient exigé qu’Odylle porte un voile, ainsi que des bouts de cotons dans les oreilles et qu’elle soit enfermée dans une pièce spéciale où elle oublierait comment et pourquoi elle avait atterrit là. Les Chefs des deux peuples étaient partis discuter dans un salon dédié aux invités, autrement dit, poussiéreux.
« - Il n’en est absolument pas question. Vous ne respectez rien de nos principes, vous venez ici en violant consciemment nos lois et vous avez l’audace de nous demander de commercer avec vous ? Et pas simplement du commerce, mais … Alfred, le Chef Balajahalah s’étouffa. Il avait du mal à y réaliser l’immensité du sacrilège opéré. Il n’arrivait même pas à imaginer qu’on puisse lui VENDRE un humain, pour ‘observations et expériences’. C’était un pur scandale.
- Allons, réfléchissez c’est tout bénéfique pour vous ! Et puis pour le premier, nous ne connaissons pas vos critères alors je vous l’offre ! C’est pour essaie. Essayer donc ! Vous verrez vous allez vite y prendre goût.
- NON ! »
Un silence marcha sur les orteils de Leuhvan. Alfred lui faisait actuellement un petit peu peur. D’une voix d‘enfant frustré, son confrère commerçant dit faiblement :
« - Mais qu’est-ce qu’on va en faire si vous la prenez pas ?
- Ça vous regarde ! C’est votre problème. Vous vous êtes avancés à prendre un humain sans savoir si vous alliez en faire quelque chose ou pas ! C’est votre problème. »
Leuvhan soupira. Le vent se leva et il n’était plus l’heure des négociations. Tous les peuples de la Bulle, même s’ils ont eu un différent, s’honorent toujours d’un festin, car ils ne sont pas rancunier. Ils sont très hospitaliers, même si ça ne leur sert pas toujours à quelque chose. Ils sont volontiers amicaux et une fois leurs affaires réglées, aiment faire la fête ensemble, car cela arrive rarement que deux peuples se rendent visites, surtout les Tronsores et les Balajahalah.
« - Eh bien il me semble que la dernière fois je vous avais battu au Minilop, mon cher Alfred ! »
Ce dernier sourit malicieusement.
« - Alors il est temps que je prenne ma revanche, Leuhvan ! Tu ne t’es toujours pas décidé à faire des enfants ?
- J’aime pas ça, j’aime pas ça ! Qu’est-ce que tu veux que je te dise. Tiens je reprendrais bien du thé. J’en ai besoin si je veux te remettre cet échec brûlant dans tes petites mâchoires !
- Allons, allons, pas d’insultes !
- Je ne t’insulte pas, tu sait très bien que vous êtes un peuple nain ! Alors tout est petit, y compris vos mâchoires. C’est scientifique.
- Mouais, fais gaffe quand même hein. »
Ils rirent de bon cœur et les cinq nuits que les Tronsores passèrent sur le territoire des Balajahalah furent fort jouissives. On organisa des bals de bulles, des jeux de balles, des jeux de mains, jeux de vilains, des alexandrines, alexandrins, et tout un tas de fatras bien fous. Odylle ne voulu pas retourner chez les humains. De plus, son cerveau était tellement pauvre que les effets amnésiques furent nuls. Les Tronsores lui proposèrent un contrat, qu’elle signa sans saisir en quelle langue il avait été écrit. Bill se proposa pour être son tuteur. Et il ne se privera pas d’étaler les progrès de la science tronsorienne et même bullaire en général à son élève qui elle, profitait des progrès en matière culinaire. Ils profitèrent tous allégrement des festivités et repartirent guillerets, prêts pour continuer leurs vies bullaires.
J'ai bien aimé le début, avec le monologue intérieur serti de remarques plus ou moins pertinentes qui mettaient un petit grain de folie dans ce monde-là,
Ça m’horripile de vivre, comme… Comme un poisson qui devrait manger des dragées.
Ah je devrais toujours sortir des phrases comme ça. Ça en jetterait du parmesan sur les pâtes, ça ! Ah ah ! Ah ça oui ! Mais en fait. Les pâtes. Sans parmesan. C’est dégueulasse !! On est bien d’accord ? Bon.
« - Le vent se lève…
- Euh, oui… Et sinon, qu’est-ce que je fais là moi en fait ?
Bientôt ils arrivèrent sur les quais, et non pas sur le pont, le pont d’Avignon où on y danse tous en rond.
C'était la portion (ou barquette, comme les barquette de fraise à six euros le kilo, c’est cher !) de terre
Elle jeta des regards sur les gens comme une enfant jette des pierres sur le vilain chienchien.
mais j'ai un peu décroché par la suite, c'est devenu moins drôle et j'ai l'impression que l'auteur n'a pas su comment finir le texte (cf le dernier paragraphe).
Un gros coup de coeur pour ce texte. Vraiment.
On le commence, amusée par les réflexions insolentes et hilarantes de la protagoniste, puis lentement on se laisse prendre au jeu, charmée et on ne peut pas s'arrêter, personnellement j'ai dévoré ton texte, gourmande de ce style drôle et rythmé qui parsème l'histoire de sourires.
J'ai adoré ce côté un peu fou, décalé, complètement étrange et rocambolesque.
Merci Nayla et bravo.
J'ai été conquise par ce petit nuage à la crème délicieux. ^^
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !
Eh ! Moi aussi j'aime bien ton style décalé, limite délire, tes comparaisons hilarantes et tes idées farfelues ! Mais j'ai largement préféré la première partie car l'histoire finit en queue de poi...re.
Et moi ça m'a fait plaisir de lire un de tes textes délicieusement absurdes enfin un peu plus soigné, à tout les niveaux.
Plus long, encore plus drôle (le moment de l'arrivée de Leuhvan a particulièrement marqué mes zygomatiques), mais aussi bien mieux écrit - que ce soit dans les tournures ou l'orthographe, si l'on excepte ta persistance à croire qu'une dragée serait masculine -, avec une alternance assez déroutante au départ mais finalement réjouissante entre différents styles, tantôt classiques, tantôt... "débridés".
Bref, je suis toujours fan... et cette fois c'est encore plus jouissif™ !