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Le personnage entrait à présent un couloir dont les imposants murs de pierre donnaient non seulement l'impression d'être infranchissable mais aussi, et c'est ce qui inquiétait le plus l'arrivant, de "vouloir" être infranchissables...
En effet Pat’Ron, apprenti aux basses fosses en qualité de démon de troisième classe ressentait de façon fort désagréable le regard de toute la maçonnerie se concentrant sur lui.
Pourtant, en tant qu’immortel, il avait quelques dons… enfin, appelons ça des pouvoirs, aléatoires certe, mais efficaces. Il pouvait ainsi traverser les murs et faire taire les belles mères. C’est d’ailleurs à cela qu’il passait son temps. Sur son bureau… enfin, sa caisse renversée, on pouvait lire : Responsable Général à la PBD. C’est ce qui l’avait séduit quand on lui avait présenté le poste. Bien sur, il ne savait pas alors que PBD signifiait Punition des Belles mères Damnées et qu’il ne serait pas plus estimé que le stagiaire photocopieuse d’une entreprise humaine. Bref, tout cela l’amenait à se dire que même ces « dons » ne l’aideraient pas à se sortir de la situation actuelle.
Afin de se changer les idées, il se força à détacher les yeux des deux grandes portes de roche qui venaient de se refermer derrière lui d’une façon qui disait quelque chose comme « tu y es, tu y reste » et avança lentement le long du couloir. S’efforçant d’oublier la pierre il porta son attention sur la décoration… Les quelques tapisseries semblaient être faites d’un alliage entre de l’aluminium et des tendons humains…en tout cas, rien qui ne ressembla à du tissu… L’hybride détourna le regard, ce qu’il regretta aussitôt, quand il s’aperçu que c’était cette même matière qui composait les tapis rouges sang qui couraient le long du couloir.
Encore quelques pas et il arriva à un coude, tourna et passa la grande porte boisée ; sinon à la hâte, du moins, d’un pas plus pressant qu’il ne l’aurait souhaité.
Il n’était pas bon qu’il soit ou paraisse pressé, ceci pour deux raisons… La première : Il devait garder un peu de dignité s’il voulait un jour arriver a faire quelque chose de sa vie… La seconde, beaucoup plus importante : Il redoutait de tomber sur pire que ce couloir morbide, et le « pire » en question –muni d’yeux et d’oreilles, lui– n’apprécierai pas un signe de précipitation, de malaise, d’indécision ou d’irrespect…
En fait, notre démon se sentait un peu comme un employé qui, ayant utilisé la même excuse « ma-mère-est-malade » trois fois dans la même semaine, se retrouve dans le bureau du responsable du personnel pour lui demander congé en lui expliquant que sa mère est réellement malade…
- Salut… ?? hasarda-t-il après quelques secondes d’attente silencieuse
Un léger ronflement lui répondit provenant du bureau de fer rouge derrière le moniteur. L’appareil semblait de pointe, une tête de mort ornait le coin gauche, divisée en quatre, chaque quart étant d’une couleur différente : Windead, la société la plus répandue sur les bureaux ici (plus) bas… Si on demandait son avis au démon, cela devait faire partie de la damnation.
Fuyant ses pensées, il décida d’attendre patiemment le réveil de son supérieur plutôt que de le provoquer. C’est ce qui lui paraissait la réaction la plus courtoise à adopter… et la moins mortelle.
Une minute après environ, un serviteur en livrée entrait dans la pièce. Il jeta un regard à l’hybride qui attendait, debout, et lui fit un signe de tête l’engageant à s’asseoir dans le fauteuil similicuir face au bureau du maitre de maison. Pat’Ron s’exécuta, le domestique lui fit un clin d’œil complice accompagné d’un petit sourire sadique puis avec précautions, s’approcha tout près du fauteuil de son maître. Le démon troisième classe, lui, était inquiet et se tordait les mains nerveusement. Il redoutait que…
Le serviteur hurla aux oreilles du dormeur –pouvait-on appeler « oreille » un appendice d’environ 15cm qui abritait des poils aussi longs que des cheveux humains ? Bref, là n’est pas la question. Celui-ci s’éveilla, furieux.
- Aarg !!! recommence une fois ça et je te tue !!
- Je sais Seigneur. répondit le dénommé Arg avec une grimace sarcastique, Votre apprenti aux basses fosses est ici.
- Je suis là. ajouta tout à fait inutilement Pat’Ron.
Le « Boss » comme on l’appelait dans les dortoirs des troisièmes classes congédia son majordome et s’adressa au démon mal à l’aise assis face à lui tout en pianotant sur son moniteur pour obtenir ses informations…
- Alors… j’ai sous les yeux votre fiche… Pat’Ron, démon apprenti troisième classe bla bla bla… Ah ! Vous êtes bien celui que je cherche. Vous êtes nul. Parfait !! vous me serrez très utile ! J’ai ici le dossier d’un ange…
C’est alors que la pièce parut tout à coup beaucoup trop étroite et exigüe au gout de l’hybride. Il prit alors pleinement conscience qu’il n’avait aucun recours et se mit à paniquer… Son interlocuteur, ne se laissant pas distraire par les grimaces censées aider le pauvre diable à articuler une excuse valable, continua sur sa lancée.
- C’est très simple en fait. Comme vous le savez, tous les employés ici proviennent de là (plus) haut…
Devant l’ahurissement évident du diablotin à cette annonce, il fut forcé d’appeler à lui toute sa maîtrise pour ne pas le flamber sur place façon torche. Mais de fait, cela confirmait une chose : Pat’Ron n’avait rien suivit des cours de premier siècle… Il joignit les griffes dans un signe d’impatience et expliqua d’un ton acerbe :
- Bien entendu : vous, votre voisin de bureau, votre supérieur… tous êtes tombé du ciel, à travers les nuages. Le service de récupération, situé au Rez-de-Vie se charge d’amortir la chute puis de vous effacer la mémoire. Tout ceci pour éviter l’espionnage industriel bien sur… C’est l’autre là haut qui y tient !
Le jeune démon eut alors une réminiscence de souvenirs de ce qu’un vieux faune chauve racontait lors de son premier siècle de formation. Il avait redoublé cette classe mais le deuxième centenaire ne l’avait jamais vu présent aux cours et il n’avait pas donné suite aux missives de réinscription. Au moins, il savait pourquoi il était déchu.
- Bref, cet ange va être envoyé sur terre. Votre mission, si vous l’acceptez –et autant vous prévenir, vous n’avez pas le choix– est de monter au Rez-de-Vie et de le rencontrer. Apparemment, c’est votre analogique là haut… Un niais.
L’employé aux basses fosses se retint de protester que, contre toutes apparences, il n’était pas niais, simplement… conservateur et chauvin envers son enveloppe corporelle. Et les bizutages continus de ses camarades a coup de pénétration de pensée où l’on vous forçait à écouter des groupes de musique humain, regroupant en général 3 à 5 filles… il ne pouvait le tolérer pour sa propre existence.
Ensuite, lui vint l’idée de faire du cirage de pompes en faisant une remarque du genre : « Moi j’ai un avantage sur lui, je suis ici (très) bas » mais, vraiment, c’était pas son genre. Son genre c’était en général plutôt de hurler une fois retourné dans son placard tout en cherchant un moyen d’échapper à la mission. Pendant ce temps, le Boss continuait son briefing et tout ce qu’il disait s’inscrivait automatiquement sur une fiche blanche devant lui.
- Ne vous prenez pas pour l’antéchrist ! Votre but est de le faire déchoir afin de nous ramener une nouvelle recrue. Il sera affecté au même poste que vous, considérez cela comme la récompense, vous ne serez plus seul au département de la PBD. On manque cruellement de personnel… hum… qualifié, pour ce genre de poste donc c’est vous qui allez le chercher. Maintenant, sortez.
Il lui tendit la page, couverte d’une écriture rouge sang, Pat’Ron la retira délicatement de la griffe acérée sur laquelle le démon la lui présentait, murmura quelque chose et disparu dans un « pouf » évocateur.
Il réapparut dans les couloirs, maudissant les pouvoirs, trop grands selon lui, de son patron. L’éjecter de la sorte, c’était pas cool quand même… Et puis cette mission… Corvée serait plus exacte…
Il tenta de se repérer mais il était dans un couloir qu’il ne connaissait pas, mais il distingua alors une mention sur la porte face à lui qui lui fit cracher un juron.
«
Rez-de-Vie
»
Tous ceux qui y avaient été se plaisaient à raconter que le vrai enfer était là. Il ouvrit la porte et un coup de vent vint le frapper en plein visage (oui, il s’aperçoit alors qu’il a une apparence toute simple d’humain, adieu langue et queue fourchue, adieu griffe et peau rouge). C’est alors seulement qu’il réalisa qu’on se débarrassait purement et simplement de lui tant qu’il ne revenait pas avec une nouvelle recrue…
Au cours d’une année 2007 une année un peu passée, un peu présente, un peu à venir, le vent se lève. Ce vent n’était pas le commencement –en fait c’est carrément la fin... Il n’y a ni commencement ni fin dans les méandres de l’imagination d’un conteur. Cependant c’était bien une fin. Du moins, celle de mon histoire, car la suite des événements doit vous être cachée pour votre propre sécurité.
Sachez simplement que les basses fosses ont pignon sur rue, que Pat’Rond, le diable Niais rode encore parfois de ci de là, déchargeant sa frustration sur l’employé lambda en cherchant à le corrompre, et que la porte d’entrée du Rez-de-Vie peut se situer au Rez-de-chaussée de d’importe quelle entreprise humaine. Aléatoirement, les envoyés du mal surgissent de l’une où l’autre de nos sociétés sans que personne ne s’en rende compte. De même que vous risquez parfois, en allant au travail, si vous tombez au mauvais moment, de mettre un pied en enfer. Rassurez vous, c’est l’ange qui gagne à la fin. Enfin, il parait…
Un texte que j'ai eu du mal à évaluer, avec (à mes yeux!) du bon et du moins convaincant. D'un côté des formules qui touchent :
En fait, notre démon se sentait un peu comme un employé qui, ayant utilisé la même excuse « ma-mère-est-malade » trois fois dans la même semaine, se retrouve dans le bureau du responsable du personnel pour lui demander congé en lui expliquant que sa mère est réellement malade…
de l'autre une histoire qui manque un peu de netteté et de punch (vu le cadre imposé) plus quelques fautes (vénielles) de français.
En clair, ce texte est selon moi davantage un prometteur début de roman qu'une vraie nouvelle. Mais je reconnais volontiers mon académisme.
L'histoire est drôle et plaisante et on se prend d'attachement malgré tout pour ce pauvre démon niais qui est renvoyé à la fin sur terre en mission pour faire déchoir de leur perchoir les anges et les hommes.
Je ne regarderai plus de la même façon les employés d'une entreprise et surtout encore moins les patrons.
Vierge de la lance qui distille et pête une durite à l'occasion
ce texte est selon moi davantage un prometteur début de roman qu'une vraie nouvelle.
Tu m'a démasquée. C'est un prologue d'une nouvelle prévue pour être plus longue et commencée il y a longtemps. Disons que le personnage était déjà construit. Comme je n'arrivais pas a l'aboutir, j'ai juste pris le temps de l'écrire en quelques pages
Mais j'avoue, dur d'y mettre le thème
Kellen >> C'est la seule prétention de ce texte : être un peu rafraichissant
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !
Pour éviter de faire uen redite, le commentaire de Bébel rejoint mon opinion sur ton texte.
Comme à l'origine, il s'agissait d'une histoire devant se continuer (espérons-le), cela donne à la fin de ton texte un côté baclé, dommage.
Et le vent arrive en lanterne rouge, juste avant le point final.
Comme Aelghir, mon opinion rejoint celle de Bébel.
Certains passages sont vraiment bons, tandis que d'autres pâtissent d'un style assez lourd qui les rendent un peu difficiles à suivre (particulièrement dans le début). Heureusement, l'originalité des situations aide à accrocher et globalement, le tout est agréable et divertissant. Mais avec un peu plus d'attention quant à la clarté des tournures et à l'orthographe, ainsi qu'une histoire calibrée pour quatre pages, je suis sûr que tu peux nous donner à lire bien mieux.