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Sur la place principale d’Ebou Dar, un jeune garçon est juché sur une estrade.
« On l’a vu, ça y est, on l’a vu. Dans le ciel à Lugard, un homme qui se battait avec un autre. Toute la vie a suivi leur combat, il parait même que les Aes Sedai étaient aussi là, et qu’elles l’ont acclamées. »
Une vieille femme hausse la voix.
« Tout le monde sait que les Aes Sedai ne s’agenouillent devant personne.
- Tout comme qu’elles ne mangent pas les enfants le soir, pousse un autre d’un rire gras. »
Le jeune homme désemparé un instant ne lâche pas le morceau.
« En tout cas, je sais que ce je dis est vrai.
- Et comment pourrais-tu ? Tu l’as inventé, c’est les histoires de la vieille folle qui t’ont monté à la tête, lance une jeune femme entourée de marmots - Non, c’est faux. Et puis finalement elle peut-être moins folle de toi.
- Je vais te faire goûter de ma dague. »
Elle joint l’acte à la parole et se dirige vers l’estrade, le gamin réalise alors son erreur, on ne défie pas une femme ici. Mais un homme d’une forte stature s’interpose.
« Cet imbécile dit vrai, aussi bête soit-il. Tu le passera par le fil de ton poignard en duel qu’après avoir écouter mes propos.
- Tu as intérêt à avoir une bonne raison pour m’arrêter.
- Un oiseau est arrivé ce matin au palais, Deux hommes se sont battus avec le pouvoir, toute la région a pu voir le spectacle dans le ciel. L’autre, Aedmun a été emprisonné par les Aes Sedai. »
Un lourd silence tombe soudain, nul n’ose rompre cet instant. Le nouvel arrivant reprend alors la parole.
« Le gamin a raison, la veille ne s’était pas trompée, cela s’est passée dans les moindres détails comme elle l’avait dit. Dix ans qu’elle nous prévient, et que nous ne l’écoutons pas. Nous sommes tous de sombres imbéciles de l’avoir traitée ainsi. »
Les regards se font agares, puis un murmure parcourt la foule nombreuse amassée autour de l’estrade. La masse rassemblée se divise en deux, laissant un mince couloir de part et d’autre de la marée humaine. Une petite femme s’avance alors, puis monte sur le promontoire, tous s’écartent pour lui laisser la place, mi-terrifiés, mi-émerveillés, voyant d’un autre regard celle qu’ils injuriaient autrefois.
« Le dragon est parmi nous, comme je vous l’ai dit. Sans lui nos enfants ne connaîtront pas de lendemain, sans lui nous périrons tous, sans lui les engeances de l’ombre emporteront la moindre parcelle de nos êtres. Elle attend un instant, laissant planer le poids de ses paroles. Alors allons rester là, nous peuple fort, et vaillant bien plus que bien d’autre ici bas ? Allons nous laisser notre sang coulé sans que nous ne le décidions ? Allons nous laisser des hommes mettrent des fers aux pieds de nos femmes quand ils envahiront notre terre sous la bannière du dragon?»
La foule galvanisée par ses paroles entonne d’une seule voix.
« Non ! - Resterez vous là à attendre votre sort ?
- Non ! - Pendrez vous les armes contre tous nos ennemis et ceux qui veulent nous éloigner de la lumière ?
- Oui ! »
Du fond de la foule, un homme hurle.
« Nous te suivrons.
- Nous te suivrons ! - Toi seule connaît les mystères de demain, tu seras notre guide dans l’ombre, lance un autre. - Notre guide ! - Tu es notre dernière chance !hurle une femme - Notre dernière chance ! - Tu es notre Cyndane, laisse entendre une voix venue de nulle part - Cyndane, Cyndane, Cyndane... »
La nuit est déjà bien avancée en Altara, mais Ebou Dara est agitée comme en plein jour, le crépitement des torches tenues partisants bercent chacune des rues de la ville. Des coursiers, partisans fervants et convaincus, sont partis dans les campagnes environnantes pour propager la lumière dans la nuit venant de tomber. Dans une auberge au centre de l'agitation, Cyndane est en conversation avec l'homme ayant pris en premier la parole.
" Il va nous falloir mettre sur pied des hommes.
- Tu es le capitain de la garde du roi, sais tu ce que cela implique pour toi? - Le roi n'est rien devant la volonté du peuple, Eboud Dar tout entier se tient derrière vous, le pays bientôt vous ralliera.
- Me ralliera, moi, une pauvre folle? Non les choses ne seront pas si simples et tu le sais. Le roi m'accordera peut-être du crédit, peut-être même si il est trop effrayé quittera-t-il le trône mais certaines maisons sont puissantes, c'est elles qui nous faut rallier si nous voulons préparer l'Altara a son destin. Seules les maisons ont l'argent nécesaire pour armer le pays. "
Un homme entre dans l'auberge, il est suivi par des gardes. Les bruits se taisent soudain, tous les regards sont tournés vers les nouveaux arrivants. Cherchant du regard quelque chose, l'un d'eux hausse la voix.
" Nous cherchons la vieille. "
Avant même qu'il ne puisse prononcer un autre mot, un couteau vient caresser sa gorge.
" Elle s'appelle Cyndane imbécile.
- Laisse le. Que veux tu? - Le roi voudrait une audience avec vous.
- Avec la folle que je suis? Le ténébreux se serait il emparer de lui?"
Un rire général interromp le silence.
"Dans ce cas, je serais devant le palais quand l'aube se lévera."
Les hommes s'en vont dés la fin de sa réponse oppressés par la foule. Un homme se présente devant le capitain des gardes, et lui remet un papier.
" Un des hommes m'a dit de vous remettre ça. "
Le capitain lit, un sourire se dessine sur son visage.
Cyndane est assise sur son lit. La modeste chambre de l'auberge parait bien tranquille devant l'effervescence qui s'élève par delà la fenêtre. Le ciel s'éclaircit enfin, la vielle femme se lève laissant derrière elle la paix régnant dans la pièce.
Cyndane entendait les clameurs et les chants monter des rues. Le peuple d'Ebou Dar était à présent uni sous une seule bannière, la sienne. L'entrevue avec le roi n'avait été qu'une formalité, l'armée ayant décidé de la suivre et de laisser le roi à son propre destin, certains avaient même suggérer de le pendre sur la place principale, mais Cyndane s'y était opposée. Une marionnette morte n'avait aucun intérêt, le sang coulerait bien assez tôt pour remplir les envies meurtrières de certains. Il lui fallait à présent penser à la suite, la ville était acquise à sa cause, les campagnes environnantes prenaient elles aussi ce chemin, des hommes et des femmes arrivaient en ville pour la soutenir. Mais il fallait penser plus loin, un afflu massif de la population ne serait pas une bonne chose, il fallait préparer le peuple, oui, l'entrainer au combat qu'il menerait, évidement, mais elle devait aussi prévoir la nourriture dont chaque bouche aurait besoin, et préparer des armes pour chaque de ces mains. Utiliser les capacités de chacun afin de trouver un juste équilibre. Elle en parlerait au peuple aujourd'hui. Mais auparavant, elle devrait s'entretenir avec le capitaine.