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L’homme court, ses pas résonnant sur les pavés. Peut lui importe que la Garde soit attirée par le bruit. Cela a peu de chances de se produire mais même ainsi, il est perdu. Que la Garde du Cercle abandonne ses casernements pour la chaleur moite de cette nuit de fin d’été serait peut être même préférable à ce qui l’attends pour avoir raté ce pour quoi on l’a engagé. Auprès des Serpents de Tr’nbena, la Garde du Cercle peut être comparée à une assemblée d’enfants de cœur. Mais même les Serpents pourraient être qualifiés de cléments auprès de ce que Gren’bekan lui a sans doute réservé en cas d’échec. L’homme est connu pour cela.
Il trébuche sur les pavés éjectés de leurs alvéoles par les torrents de pluie et la boue qu’elles ramènent chaque année. Sn’y’Rnava est bien loin de sa puissance et de sa gloire d’antan et nombre de ses rues sont depuis bien longtemps dépourvues de pavés. Il se relève, la respiration sifflante, et tente de se repérer.
Ce devait pourtant être un contrat comme les autres. Il avait été contacté un mois auparavant par un homme vêtu de noir et cachant son visage. La trame et la coupe de son vêtement suggéraient son appartenance à la haute société parmi les parias. Un habitant du sixième Cercle sans doute, prêteur sur gages ou voleur chanceux et fortuné. Un homme désireux qu’on rappelle son bon souvenir à un collègue ou à un payeur rétif. Un contrat comme un autre, et bienvenu en ces temps de disette et d’indigence. L’homme désigné par l’inconnu était un fripier du dernier cercle, un fripon doublé d’un racoleur. Il était mort le lendemain. Un contrat comme un autre.
Il trouve enfin une pierre de direction. Se fiant plus à ses doigts qu’à ses yeux, sans la lune pour l’éclairer, il suit les tracés de la pierre. Bon. Avec la panique il a dévié et se trouve à une dizaine de rues du prochain escalier. Il s’appuie un instant sur le mur pour reprendre son souffle et ses esprits. La tête lui tourne. Il ne sait plus trop où il en est après cette course éperdue. Mais il se relève bien vite et reprend aussi tranquillement qu’il peut sa route.
Dans le deuxième Cercle, un homme qui court est automatiquement identifié à un voleur. Nul ne court dans ce Cercle pour quelque raison que ce soit. Mourir pendu pour tentative de vol ne l’attire pas vraiment. Même si le châtiment réservé aux assassins n’est guère plus enviable : énuclée la première fois, écartelé la seconde. Certains repris de justice ayant subi le premier châtiment en rient et disent que cela affine leur vision. Les survivants du moins le disent.
Un bruit retentit derrière lui. Il se retourne, prêt à courir et fuir à nouveau. Rien. Si, là, dans l’ombre. Un chat. Ce n’était qu’un chat. Son cœur bat la chamade. Ses jambes flageolent encore. Il prête longuement l’oreille puis repart.
L’homme en noir était revenu trois jours après le meurtre. Bon. Il connaissait le code au moins. Il apportait une nouvelle proposition de contrat. Le premier n’avait été qu’un test selon toute évidence. Vexant. Mais il payait bien. Cette fois-ci il s’agissait d’un artisan teinturier du cinquième Cercle. Mais pas seul. L’homme désirait la mort de toute la famille. Pour se sentir le pouvoir un crime pareil, il devait n’être lui-même que l’intermédiaire de quelqu’un de plus puissant. Peut importait. Pas son boulot d’y réfléchir. Juste accomplir le contrat.
Il l’avait accompli. L’homme, ses deux femmes, ses trois filles. Il avait ramené leur main droite comme preuve, comme le stipulait son contrat. Un contrat comme un autre. Même si l’une des gamines avait l’âge de sa cadette. L’homme cette fois avait attendu une semaine pour revenir. Et alors il avait pu voir son visage.
Enfin l’escalier. De marbre encore à ce niveau. Le dernier dans la descente qui soit resté intact. Les autres sont partis en fumée, arrachés petit à petit pour être revendus par éclats. Le quatrième niveau. Il relâche son souffle. Les Serpents de Tr’nbena ne quittent jamais les trois premiers niveaux. Normalement il est sauf désormais.
Des voix résonnent en haut de l’escalier. Il distingue un tabard d’or luisant dans l’obscurité. Les Serpents. Ce ne peut être qu’eux. Feront ils une exception pour son crime ? Une voix plus plébéienne et rauque que celle douceâtre et méprisante des Serpents donne un ordre. Des pas dans l’escalier. Ils lui envoient la Garde du Cercle, renonçant ainsi à des siècles de mépris, de complots et de trahisons en son honneur. Sous peu ils seront à nouveau à ses trousses. Il reprend sa course vers l’escalier suivant.
Son employeur n’était pas n’importe qui. Il était borgne et une cicatrice semblait élargir son sourire à la manière d’un saurien. Un visage connu. Celui de l’homme d’affaire du Tamriss Gren’bekan, Youss’nd. L’infâme comme on le surnommait dans cette ville qui n’attribue pas ce genre de surnom à la légère. L’histoire était bien connue dans ce milieu trouble. Un voleur doublé d’un meurtrier, condamné à mort et protégé par le Tamriss qui l’avait pris à son service. Il était tout aussi craint voir plus que son maître. Ils payaient d’or ou de fer ceux qu’ils prenaient à leur service pour une quelconque tâche. Plus souvent de fer disait-on généralement.
Dès lors il était perdu, il le savait. Pour espérer survivre dans cette ville, il ne faut traiter qu’avec des gens de son niveau. Quand on vit en marge de la loi, être identifié par un notable peut vous conduire aux Serpents. A moins d’obéir et de servir. Jusqu’à la mort.
Il ne pouvait rien faire. Deux assassinats avaient suivi. Dans le quatrième et le troisième Cercle. Un marchand d’épices d’abord, une riche hétaïre ensuite. Deux assassinats bien rémunérés et faciles pour un professionnel comme lui. Puis ce contrat. Un contrat comme un autre comme le répétait le proverbe de l’antique Guilde. Le premier précepte. Le seul qui demeurait aujourd’hui de ce monstre tout puissant de l’Ancien Empire. Mais il y a des contrats qui vous tuent plus sûrement qu’une de ces pestes qui frappent périodiquement la ville. Quand il s’en était aperçu, il était trop tard.
Derrière lui il entend les bottes se rapprocher. Il dévale l’escalier taillé dans la roche et plus qu’à moitié démoli. Les mousses et lichens qui envahissent le bas de la cuvette l’ont petit à petit réduit en miette. Il glisse dans les gravats et se redresse sitôt arrivé en bas de la pente raide. Il écoute à nouveau. Mais les bruits de course ne s’arrêtent pas, ralentissant juste pour éviter une chute fatale. Pour la première fois depuis des générations, depuis la débandade de l’Empire peut être, la Garde ose pénétrer dans le dernier cercle. Pour lui. Un contrat comme un autre, ouais. Celui qui avait dit ça ne pensait pas à lui.
Une mission simple en apparence que celle qu’on lui avait confié la veille. Pénétrer dans le premier Cercle, dissimulé parmi les serviteurs de Gren’bekan. Monter sur les toits plats du temple de la Divine Apparition. Surveiller la galerie de passage en contrebas. Patienter jusqu’à ce que passe Gren’bekan et tuer l’homme marchant sur sa gauche. Rien de plus simple. Ces eunuques de prêtres seraient incapables de réagir sous l’effet de la panique. On le lui avait seriné, et il y avait cru.
Puis il avait vu la cible. Jeune encore, d’une quinzaine d’années, avec ces cheveux blonds si rare ici, vêtu de soie jaune et portant par-dessus un tabard noir frappé du signe du dieu. Un seul homme arborait ce signe dans toute la ville. Et c’était lui qu’il devait assassiner.
Sa main avait tremblée. Quoi qu’il fasse la mort se trouvait au bout du chemin. Pas de choix possible. Rien que la mort et la peur qui lui serrait le ventre. La flèche n’avait pas accompli son œuvre meurtrière mais s’était plantée dans le bras de l’Elu du dieu, ce gamin qu’on disait plus sanguinaire que les Serpents eux même.
La panique. La peur. La fuite éperdue dans la nuit. Les cris, la poursuite. La peur.
Epuisé il s’arrête. Ces rues sont les siennes, ce dédale de ruelles est sien, et les gardes ont abandonné. Il reprend son souffle et plus calme tourne encore et encore dans l’enchevêtrement de rues boueuses.
Enfin il arrive dans sa rue et au taudis qui lui sert de demeure. Réunir les quelques richesses de la famille. Réveiller les enfants. Sortir de la ville à la première heure. Si les portes sont fermées, ils passeront par les égouts. Changer de nom et disparaître. Dès demain Gren’bekan réagira.
-Sania ? Sania réveille les enfants on s’en va.
Il pousse la planche de bois vermoulue qui sert de porte à la masure. La lune pénètre par l’ouverture et éclaire la pièce. Vide. Pas un seul des enfants sur les nattes qui servent de lit à la nombreuse nichée. Pas d’épouse au doux et triste regard, couchée sur sa propre natte, mais éveillée attendant son retour pour lui reprocher du regard son métier. Personne, pas un bruit. Même les cancrelats et autres vermines semblent être partis. Pas un son, pas un mouvement. Pas de désordre non plus. Tout est à sa place. Rien ne dénote dans la pièce, sinon une petite tache écarlate au sol.
-Sania ? Sania…
Le choc dans son dos.
L’homme est perché là haut depuis des heures. Les toits de terre séchée donnent une bonne assise au guetteur. La troisième heure de son attente arrive. Il change de position et cherche machinalement sa flasque presque vide. Au moment de boire il retient son geste.
On marche dans la rue en contrebas. Un homme, grand, brun au teint halé s’approche de la porte tout en appelant la femme. La lune éclaire son visage, confirmant son identité. Il se penche vers l’intérieur, illuminé par l’astre nocturne. Bon. Il vise. A qui l’homme a-t-il déplu ? Peut importe. Pas son boulot. Il tire et l’homme s’écroule.
Il descend, sors son couteau de boucher et entreprend de détacher la tête du corps. Drôle d’exigence qu’à eu là son employeur. La seule exigence quand il l’a engagé une semaine auparavant. Peut importe. C’est un contrat comme un autre. Il met la tête dans un sac et s’éloigne. Dans trois jours l’homme en noir reviendra et payera. Peut être y aura-t-il un autre contrat à la clé.
Histoire sympa mais quelques erreurs de francais lui nuisent (dixit Monsieur pas d'accent sur son clavier...).
Fautes d'ortho :
Peut lui importe que la Garde soit attirée par le bruit
ou style un peu lourd :
"Que la Garde du Cercle abandonne ses casernements pour la chaleur moite de cette nuit de fin d’été serait peut être même préférable à ce qui l’attends pour avoir raté ce pour quoi on l’a engagé."
enfin le style c'est subjectif hein...
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !
Texte E
Texte plutôt bien écrit avec un peu trop de longueur pour une courte nouvelle. Mais je n'entre pas dans le personnage, il reste impersonnel. Une course pas assez haletante, il aurait fallu privilégier des phrases courtes, peut-être hâchées. Il faut entrer dans la tête du personnage, s'immerger dans son angoisse. J'aurais aimé plus de précisions sur la cible, le garçon blond.
(Qu'entends-tu par "son appartenance à la haute société parmi les parias" ? Les parias, c'est le contraire de la haute société.)
Je n'ai pas franchement accroché à ce texte. D'une part à cause de son style, décousu, au rythme inégal et fragile, qui laisse l'impression d'être mal maîtrisé. D'autre part à cause de son intrigue. L'idée directrice est intéressante, mais ô combien noyée dans une foule de détails flous issus d'un univers probablement trop ambitieux, ou du moins trop ouvert et mal cerné pour une si courte nouvelle. Enfin, quelques fautes d'orthographes impardonnables, heureusement rares, viennent encore ternir le tableau. Cependant, on ne peut pas dire que le tout soit dénué de talent. Je pense juste que les idées et les expérimentations dans leur narration ici ne se sont pas imbriquées de la manière la plus heureuse et j'encourage son auteur à retravailler ce texte, à revoir certains paragraphes et à en élaguer certains détails pour un résultat au final moins long et moins complexe, mais bien plus fluide et efficace. Il le mérite.
J'ai bien aimé ce texte, les réminiscences des événements passés mêlées à leurs conséquences immédiates, au rythme des Cercles concentriques franchis. Ce que j'ai apprécié dans ce texte, c'est finalement l'inéluctabilité du destin de cet homme, que l'on peut deviner à travers le récit, bien qu'il espère s'en tirer jusqu'à la fin.
Juste un détail: au début du texte, la lune est absente au point qu'il est obligé de se guider au toucher, mais à la fin elle éclaire la pièce et permet à son meurtrier d'exécuter son contrat.
Je crois que j'ai été en effet un peu ambitieuse en l'écrivant mais bon il faut dire que c'est également mon tout premier texte de fantasy jamais écrit. On essaiera de faire mieux la prochaine fois En attendant je crois que je vais réessayer d'écrire le texte et peut être de continuer sur cette ville. En fait tout est parti d'elle ou presque, une idée de ville en forme de cercles, en pleine dégénerescence. J'ai eu plein d'idées et j'aurais voulu toutes les mettre. Je n'ai pas envie de les abandonner et penses continuer la dessus.
Je sais pas si vous avez remarqué mais l'écriture est un très bon moyen de ne pas s'endormir en anglais
Merci pour les critiques en tout cas qui sont les bienvenues et désolée pour les fautes d'ortographe. Quelques unes m'ont échappées