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(à lire en écoutant la toccata et fugue en ré mineur de J.S Bach)
Les pieuses statues de la façade se trémoussaient sous mes yeux dans une fascinante danse macabre. Les flammes rougeoyantes leur concédaient une vie éphémère. Je levai les yeux. Les flèches de Saint Deustan se perdaient dans les sombres nuées qui étouffaient la ville d’Erinberg. Le vent tourbillonnant qui attisait les incendies dégageait par instant leurs dentelles de pierre. Le crépitement rageur du feu dévorant les charpentes évoquait une averse furieuse. Des cris d’agonie fusaient aux alentours de la vaste place sur laquelle s’élevait l’orgueilleuse cathédrale : ceux des habitants pris au piège du brasier ou percés par les coutelas des pillards. Si j’étais écrivain, je pourrais en tirer des paragraphes lyriques voire enthousiastes mais je laisse cela à mes biographes. Il me suffit d’avoir apporté l’orage destructeur de la guerre sur Erinberg.
Je sautai à bas de mon cheval. Sans le regarder, j'ordonnai à Otton Zingler de m’imiter. Le musicien contrefait eut, je présume, quelque peine à descendre de sa mule mais je l’entendis bientôt claudiquer à ma suite sur le parvis. A grands pas, je me dirigeai vers le porche d’entrée de la cathédrale. Deux soldats y étaient de garde. Des Francs Cavaliers, membres de mon unité d’élite, les seuls en qui j’ai toute confiance. Ils me saluèrent :
- Herr Marescal, vos ordres ont été exécutés à la lettre.
- Fort bien. Que nul n’entre ici après moi.
Sachant qu’ils iraient jusqu’à tuer le Kronprinz si celui-ci voulait passer outre un de mes ordres, je pénétrai dans l’impressionnant édifice en traînant derrière moi un Otto de plus en plus effrayé. Il ignorait à quelle sauce j’allais le dévorer. La lueur de l’incendie qui ravageait Erinberg éclairait les vitraux comme en plein jour, avec toutefois une nuance vermeille qui me plut assez. Elle rendait moins mièvres les illustrations de la vie de Saint Deustan et de sa victoire sur les Drakkons. L’immense travée centrale se diluait dans la pénombre car la lumière semblait à dessein se concentrer sur le chœur. Comme dans toutes les églises de Francie et de Germanie, une grande croix de bois nu dominait l’autel. L’ostentation dans la simplicité à moins que ce ne soit le contraire. Je suis un guerrier et ne m’embarrasse guère des subtilités de la religion.
J’attrapai Otton Zingler par le col de son pourpoint étriqué et lui montrai l’escalier de bois qui menait aux grandes orgues dont se prévalait la cathédrale Saint Deustan.
- Va ! Je veux que tu joues la toccata et fugue en ré mineur de Johannès Sébastian Bach. Ne t’arrête sous aucun prétexte tant que je ne te l’ai pas signifié. Quoi que tu entendes ou que tu voies.
Le gnome hocha vigoureusement la tête, à la fois terrifié et excité. Les grandes orgues de Saint Deustan étaient célèbres dans tout le Saint Empire. Et Johannès Sébastian lui-même y avait interprété certaines de ses œuvres. Enfant, je l’avais entendu jouer au cours d’une messe présidée par l’Archevêque Von Graff. L’organiste se hâta vers les marches raides et les gravit quasiment à quatre pattes. Je me désintéressai de lui et remontai la nef. Mes bottes ferrées claquaient comme des coups de mousquet dans ce lieu habituellement réservé au recueillement et aux pompes d’une religion toute de façade. J’allais y célébrer un autre genre d’office. Une odeur d’encens et de cire froide flottait sur les rangées de sièges vides. L’ombre nichée entre les colonnes à ma droite et à ma gauche, là où se tapissaient les bustes des Saints et des Archevêques défunts, ne me parut vomir aucun anathème à mon encontre. J’étais dans mon droit.
Enfin, je m’immobilisai devant l’autel. Ce soir-là de l’an de grâce 1754, la haute croix noire supportait un corps, non pas celui du divin supplicié mais la lourde carcasse de son principal serviteur à Erinberg et dans la province d’Austrasie... quoique si j’emploie le terme de serviteur, c’est uniquement par dérision. L’Archevêque Astolf Von Graff n’a jamais servi que ses propres intérêts et surtout ses propres plaisirs. Selon mes ordres, il avait été extirpé de son luxueux palais, traîné dans la cathédrale, mis nu hormis son caleçon, hissé et solidement attaché sur la croix. J’avais pensé un moment le faire crucifier à l’instar de celui qu’il servait si mal mais je ne voulais pas qu’il meure trop vite. D’en bas, je contemplai avec dégoût ses épaisses jambes variqueuses, sa bedaine pleine de vin et de mets fins, la toison roussâtre sur sa poitrine soulevée par une respiration sifflante. La vision de son visage qu’un triple menton rattachait directement à son buste n’incitait pas à moins de répulsion. Des lèvres lippues, des narines larges, des bajoues parcourues de veinules violacées et des yeux noyés dans des paupières bouffies traçaient sans ambiguïté le portrait d’un jouisseur effréné.
Je crachai sur le sol consacré et ôtai mon pourpoint de velours écarlate pour me retrouver en chemise et plus libre de mes mouvements. Je sautai sur l’autel sans égard pour la nappe brodée d’argent et les récipients sacrés. Un lourd ciboire d’or chuta sur les dalles de marbre et le tintement du métal résonna longuement sous les hautes voûtes perdues dans l’obscurité. Comme si Otton attendait ce signal, les premières notes de la Toccata s’élevèrent, nettes et audacieuses.
Astolf Von Graff ouvrit les yeux. Il les avait tenus obstinément fermés comme si son aveuglement volontaire avait pu éloigner de lui la menace. Mais mon visage à hauteur du sien, mon souffle sur ses lèvres tuméfiées par les coups des soldats trop zélés, il ne pouvait plus que m’affronter.
- Meinherr Archevêque ! le saluai-je avec une politesse glacée.
- Wilhem Von Ausbourg ! gargouilla-t-il, hésitant entre la peur et le courroux.
- Herr Marescal Von Ausbourg, précisai-je en lui pinçant fortement la joue droite.
Le fait de m’avoir connu enfant ne lui donnait pas le droit de me parler comme à un domestique. Dix années m’avaient vu faire mes preuves au service du Saint Empire. Malgré ma jeunesse, mon titre de Marescal était loin d’être usurpé.
Le vieux porc glapit de douleur. Je le lâchai, non par compassion mais parce que le contact de sa peau grasse m’était odieux. Je pris un peu de champ et défis mon catogan de soie noire. Mes longs cheveux blonds s’éployèrent sur mes épaules, accentuant ma ressemblance avec Déréniss. Je voulais que l’Archevêque sache pourquoi j’avais assiégé sa ville et pourquoi je l’avais fait lier sur une croix, dans sa propre cathédrale. Ses lèvres obscènes tremblèrent. Il venait de comprendre qu’il n’avait aucune mansuétude à attendre de ma part.
- Wilhem, s’obstina-t-il pourtant à m’appeler comme au temps où il me gourmandait pour un péché véniel. Wilhem, détachez-moi. Je doute que notre bien-aimé Empereur cautionne vos agissements. Vous outrepassez vos prérogatives. Laissez-moi partir et tout cela sera oublié.
Oublié ! Pourrais-je, moi, oublier Déréniss et ce que ce pourceau lui avait fait subir ?
- Notre bien-aimé Empereur a toute confiance en moi. Vos nombreux péchés sont montés jusqu’à son trône. Et il a pour l’heure d’autres soucis que l’Austrasie.
- Mettre une province à feu et à sang pour une femme, croyez-vous cela digne d’un Marescal du Saint Empire ! Pour une fille qui n’était même pas humaine ! C’est une trahison envers vos semblables, Von Ausbourg ! s’emporta-t-il soudain.
Je le frappai d’un revers de main avec haine mais sans colère. Je devais lui reconnaître un certain courage. Des larmes perlèrent au coin de ses petits yeux fourbes. Que Dieu me préserve d’éprouver la moindre once de pitié pour cet assassin !
La musique, maintenant, montait jusqu’aux ténèbres de la voûte et ruisselait le long des murs antiques. L’acoustique de Saint Deustan rendait hommage à cette œuvre superbe du plus grand des compositeurs de Germanie. Les notes jouées rapidement, simplement touchées, la rapsodie des accords, la succession des gammes et des arpèges emplissaient la nef d’une voix puissante et riche... la voix de Dieu. Von Graff parut l’entendre seulement à cet instant. Il s’agita dans ses liens.
- Vous comptez couvrir ainsi mes cris ? m’accusa-t-il.
J’écoutai avec plaisir la force sonore de la partition. Zingler n’usurpait pas sa réputation. Puis je répliquai :
- Vous ferais-je cet honneur, Archevêque ? Le méritez-vous ? Non pas. J’aime tout simplement cette sublime musique. Et Déréniss partageait ma dilection.
Malgré moi, ma gorge se serra. Je ne voulais pas céder au poison doux-amer des souvenirs, du moins tant que je n’aurais pas quitté ces lieux... mais comment évoquer sans émotion ma sœur, ma jumelle, mon autre moi-même ?
- Votre Déréniss ! Une drakkonide ! Le péché sans rémission de votre mère ! Comment la noble Iréna Von Ausbourg a-t-elle pu forniquer avec un Drakkon alors qu’elle était déjà enceinte de vous ? Votre enchanteresse de sœur vous a envoûté dans le sein même de la pécheresse. Le feu vous a purifié comme il nous a tous purifié, reconnaissez-le, Wilhem. Sa mort vous a libéré de sa diabolique emprise.
- Infâme débauché ! Vous osez salir Déréniss morte parce que vous n’avez pu la souiller vivante. Croyez-vous que j’ignore que vous avez voulu la mettre dans votre lit ? Elle vous a repoussé et vous vous êtes vengé en la condamnant au bûcher.
J’inspirai profondément pour me forcer au calme et nourrir ma haine. Je l’enlaçai étroitement et l’embrassai sur la bouche. Longuement. Je forçai ses lèvres, surmontant mon dégoût. D’abord, il résista puis assez vite, il répondit à mon baiser. Cet ignoble vieux bouc eut même un début d’érection ! En lui,indubitablement, la chair dominait l’esprit. Je me laissai envahir par le timbre puissant de l’orgue et lui tranchai la langue. D'un seul coup de dents. Je recrachai aussitôt le bout de chair sanglante sur la nappe de l’autel et m’essuyai les lèvres du dos de la main. Les yeux exorbités, Von Graff ne beugla pas tout de suite. Puis, avec un flot de sang, un hurlement jaillit du plus profond de son être misérable.
- C’étaient là vos derniers mots. Vous ne répandrez plus d’ordures sur ma sœur bien-aimée.
Il hoquetait de souffrance et de terreur mais ce n’était rien en comparaison du supplice de Déréniss, livrée vive aux flammes d’un bûcher. Je donnai un coup de pied dans un ostensoir en vermeil. L’objet religieux heurta le sol avec un bruit mat presque inaudible à cause des notes vibrantes qui saturaient l’espace autour de nous. Je m’en voulus brièvement de ce geste enfantin. Puis je frappai dans mes mains, bien fort, pour attirer l’attention de l’Archevêque.
- Vous n’allez pas mourir... tout de suite, Meinherr Von Graff. Vais-je d’abord vous castrer comme un chapon ou vous énucléer comme un vulgaire lapin ? Qu’en dites-vous ? Mais c’est vrai que vous ne pouvez parler ! Vous n’agiterez plus votre langue de serpent pour répandre des calomnies et ordonner vos crimes.
Von Graff pleurait doucement. Il savait définitivement n’avoir aucune pitié à attendre du frère de Déréniss. Le sang coulait de sa bouche entrouverte sur la souffrance de sa langue arrachée, les larmes coulaient sur ses joues à cause de l’affliction où le jetait son propre sort. Il n’éprouvait aucun remord au sujet de la fin atroce de ma tendre soeur, juste le tourment de quitter si effroyablement une existence de stupre et de lucre.
Par-dessus tout cela, les envolées des Grandes Orgues de Saint-Deustan, sous les mains géniales du nabot Otton, semblaient m’apporter la bénédiction de Dieu. La musique de Johannès Sébastian a cet effet là sur moi. Elle me transporte au rang des anges... ange guerrier, ange vengeur ! Je sais que je me leurre. Dieu ne peut me pardonner mon acte, même si Astolf Von Graff déshonorait sa fonction par des turpitudes sans nombre. J’ai versé le sang dans un lieu de culte. J’ai mutilé un ministre consacré pour venger une drakkonide. Dieu tolère à peine la présence des Drakkons sur les terres du Saint Empire. Mais la vengeance est si douce. Puisse-t-elle alléger ma peine !
Les yeux de l’Archevêque se firent implorants. Il avait perdu toute sa superbe. Pourtant il savait inutile de chercher à m’attendrir. Je m’interrogeais sur l’opportunité de tel ou tel supplice à lui infliger car je ne voulais pas le perdre trop vite, lorsque ses yeux porcins s’arrondirent. Stupéfaction, espoir, terreur ? Qu’avait-il vu ? Je me retournai vivement au risque de choir du haut de l’autel, prêt à injurier quiconque avait pénétré dans la cathédrale sans mon autorisation. Mais ma voix se bloqua dans ma gorge soudain asséchée.
Déréniss descendait la travée comme je l’avais fait un peu plus tôt et venait vers nous, ses yeux d’opale dans les miens. Un instant, trop bref, je crus qu’elle était vivante et que sa mort n’avait été qu’un cauchemar dont je venais de me réveiller. Mais je me rendis compte qu’elle flottait au-dessus du sol et que je distinguais les dalles pailletées de gris à travers elle. Ce n’était qu’un ravissant fantôme. Je laissai échapper un sanglot. Ma soeur portait la robe de dentelles ivoire que je lui avais offerte pour notre anniversaire de naissance. Dieu ! Qu’elle était belle. Aucun stigmate de son effroyable mort ne subsistait sur son corps gracile. Elle tendit une main vers moi. Les notes graves de l’orgue s’estompèrent. Von Graff se mit à geindre.
- Je t’en prie, mon frère bien-aimé, laisse aller cet homme.
- Que j’aie pitié de lui ? Après ce qu’il t’a fait !
Je n’en croyais pas mes oreilles. Il avait voulu la violenter, il l’avait jetée dans un cachot puant, il l’avait traînée devant des juges corrompus et il avait assisté à son supplice en s’empiffrant de pâtisseries. Et voilà que Déréniss me demandait sa grâce ! Mon cœur était de glace. J’aurais pu pourtant, peut-être, accorder la vie sauve à son bourreau, pour l’amour d’elle. Mais je me retournai alors et je surpris, dans le regard de l’Archevêque, une lueur lubrique. Ce chien en rut ne méritait aucune clémence. Je hurlai ma fureur, couvrant la musique de Bach qui peinait à traverser le voile invisible dont l’apparition de Déréniss nous avait recouvert. Sans cesser de crier, je dégainai mon poignard, immobilisai Von Graff de mon bras replié autour de sa tête et glissant la pointe acérée sous la paupière inférieure de son œil droit, le lui fis sauter. Ses cris, semblables à ceux d’un goret qu’on égorge, se joignirent au mien. Ils ne m’émurent pas et je fis subir le même sort à son œil gauche. Ce ne fut pas très propre. En les arrachant, la lame avait crevé les globes oculaires et j’achevai le travail en les écrasant sous mes bottes.
Le silence s’abattit soudain. Ma gorge était à vif d’avoir vociféré ma haine. L’Archevêque avait perdu connaissance. La musique de Bach s’était tue. Déréniss me regardait avec infiniment de tristesse. Des larmes roulaient sur ses joues pâles. La glace qui emprisonnait mon cœur fondit. Je voulus sauter à bas de l’autel et courir vers elle. Elle m’en dissuada d’un geste las de la main.
- Je ne te demandais pas d’avoir pitié de lui, Wilhem. Mais de toi. Crois-tu que la vengeance apportera un remède à ta peine ? Ah ! Mon frère tant aimé. Cet homme était damné et voilà que tu as fait pire que lui.
Déréniss inclina lentement la tête sous le faix d’un chagrin trop pesant. Les contours de sa silhouette devenaient flous et j’entendais à nouveau l’orgue jouer. J’implorai :
- Déréniss, reste avec moi ! Je t’aime.
- Je t’aime aussi, mon frère mais je ne peux demeurer. Tu t'es égaré trop loin de moi.
Sa voix n’était plus qu’un soupir noyé dans le maelström de musique qui martelait ma pauvre tête. Soudain, il n’y eut plus rien là où ma sœur s’était tenue, juste un reflet d’opale vite effacé.
Otton Zingler se déchaînait toujours aux claviers des Grandes Orgues de Saint Deustan. La puissance de son jeu m’emplissait de désespoir, d’un immense chagrin et d’une étrange sérénité.
Je contemplai mon poignard que je tenais toujours bien en main puis me retournai vers Astolf Von Graff. Le visage figé de l’Archevêque était laqué de sang. Une ombre pourpre peuplait ses orbites évidées. Sa bouche s’ouvrait grand sur son absence de langue. Mais je ne pouvais le laisser vivre. Autant finir de me damner.
Je découpai son dernier vêtement, saisis ses génitoires et les tranchai d’un seul mouvement de ma lame. Je jetai les pauvres restes sur la nappe d’autel. Ils me parurent si dérisoires en regard de l’importance que l’Archevêque leur avait accordée tout au long de sa luxurieuse existence que je ne pus m’empêcher d’éclater de rire.
Je sautai à bas de la table et me dirigeai vers la sortie sans un regard en arrière. L’assassin de ma sœur se vidait de son sang vicié. J’avais vengé Déréniss. J’avais vengé une offense mortelle faite au nom glorieux des Von Ausbourg. Mais ma sœur avait raison. Ma peine n’en était pas amoindrie.
Je remontai la travée au son des accents solennels et triomphants de la musique de Johannès Sébastian Bach. Otton Zingler continuerait à jouer le reste de la nuit tant que je ne lui aurais pas ordonné de cesser. Je poussai le battant et tandis que j’émergeai sur le parvis, au milieu d’une ville que ma vindicte avait livrée aux flammes, je sus que je n’écouterai jamais plus la toccata et fugue en ré mineur du plus grand compositeur de tous les temps.
J'adore Super bien écrit...Où l'auteur a-t-il trouvé autant d'inspiration pour ces tortures?
C'est rythmé je trouve Les mots ont chacun leur sens propre,
avec une manière de dire les choses qui entraîne vraiment
au coeur de l'histoire. J'ai cru me retrouver dans le corps
de ce cher général, avec ses sensations, ses sentiments.
J'ai même esquissé une grimace de dégout à la description du baiser.
C'est mon préféré! (non, pas pour les tortures... Enfin... pas uniquement!)
Je trouve que le style est vraiment super, il emporte vraiment dans ce monde un peu sombre, aux accents lourds des orgues, enivrés par l'odeur entêtante de l'encens! Les descriptions m'ont vraiment plues, elles créaient une atmosphère sans être lourdes ou pénibles.
En le lisant, je me voyais moi aussi dans cette cathédrale, à contempler la scène.
Bref
Oui mais euh... Pourquoi "Herr Marescal" si c'est une femme, ce serait plutot "Frau Marescal" nan?
Euh... je crois bien que Wilhem est un prénom masculin... Où as-tu vu qu'il s'agissait d'une femme ?!
Sinon j'ai beaucoup aimé ce texte, malgré l'horreur des supplices infligés par ce cher Herr Marescal à Herr l'Archevêque. Comme ce qu'on dit les autres, je l'ai trouvé particulièrement bien écrit, les descriptions sont suffisantes pour créer l'atmosphère sans étouffer l'histoire de détails inutiles, et puis le mieux c'est quand même de le lire en écoutant la musique. Ca crée une ambiance sonore grandiose et inquiétante.
Faudrait juste rajouter un avertissement : peut heurter la sensibilité des plus jeunes
Nan mais euh... Houla, oui, mais bon. L'éveque ne me paraissait pas gay... c'est pour ca... Enfin bref, sinon, en tant que sadique reconnu, je trouve les tortures bien sympatiques^^
Bon texte, bien écrit. On est tout de suite dans l'ambiance de l'histoire et meme si personnellement ce n'est pas ma tasse de thé, on a vraiment l'impression de plonger dans les turpitudes de l'ame humaine. Enfin en moins grandiloquent mais l'idée est la.
Perso, j'avoue décrocher quand des phrases du style "En les arrachant, la lame avait crevé les globes oculaires et j’achevai le travail en les écrasant sous mes bottes." donne presque trop de details. En tant que lecteur, je prefere imaginer des scenes de torture rendues angoissantes par l'ambiance créée que d'avoir une description presque médicale qui met mal a l'aise. Mais c'est juste un ressenti personnel.
L'univers que l'on devine derrière cette scène de torture mise en scène avec grande classe m'a séduit, et j'ai regretté qu'il ne soit pas plus développé, d'autant qu'il constitue la seule véritable originalité de cet exercice de style dont le vocabulaire riche et choisi peine à masquer la vacuité de son prétexte. L'ambiance est bien là et rattrape plutôt bien le tout, mais s'appuie sans doute trop sur la musique de fond pour exister, ce qui fait que les descriptions lui donnant vie semblent rapidement redondantes. Par ailleurs, la psychologie des personnages aurait mérité d'être un peu plus suggérée au lieu d'être ouvertement justifiée comme elle l'est souvent ici. De même, les descriptions très précises accompagnant les diverses tortures desservent à mon avis l'ambiance plus qu'elles ne la renforcent. Quoiqu'il en soit, tout ceci ne suffit pas à obscurcir le talent manifeste de l'auteur, et j'attends avec impatience de le voir briller de nouveau dans un autre contexte.
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !
Pas de commentaires sur ce texte... bien évidemment.
Juste quelques précisions sur sa génèse.
Bien que ce soit moi qui aie proposé les mots (pris au hasard quoique avec un certain sadisme), je n'ai pas trouvé d'idée à travailler pendant plusieurs semaines et pensais même ne pas écrire de texte. Jusqu'à ce qu'au cours d'un trajet en voiture, j'écoute Bach et la fameuse Toccata et fugue en ré mineur ( la vraie, non pas la version filmique) et pouf ! l'idée a surgi, germé, grandi dans ma tête. L'histoire est née de la musique. J'espère que JSB ne se retourne pas dans sa tombe ! Je voulais que l'histoire se déroule dans une cathédrale. Et je voulais du gore.
J'ai beaucoup aimé ce texte, pour la façon dont il est écrit. Le ton est donné dès le début et l'ambiance est très bien rendue tout au long du récit. C'est vrai que c'est un exercice de style, mais réalisé avec brio.
Et j'ai appris de nouveaux mots
J'aurais juste une question de compréhension: comment peut-on frapper quelqu'un avec haine, mais sans colère?
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !
Farpaitement... Wilhem a dépassé le stade de la colère voire de la fureur. S'il avait agi sous le coup de la colère, il aurait vraiment esquinté le pauvre archevèque tandis que là, il a fait dans la dentelle,n'est-il pas ? Il a planifié froidement une guerre et le sac d'une ville pour assouvir sa vengeance.
J'ai appris de nouveaux mots
Ah, je croyais que c'étaient plutôt de nouveaux maux !
Lilla Mu ! Bizarreland........ Das ist das Land der begrenzten Unmöglichkeiten
Ce texte est vraiment bien écrit, mais c'est vrai que l'intrigue n'est pas très originale et plutôt prévisible.
En fait, en commençant la lecture, je me suis dit que ça promettait d'être interéssant, et fianlement, au fur et à mesure, la déception est apparue.
Et puis, les tortures sont un peu trop bien décrites à mon goût
Ca reste quand même un des mieux écrit de la joute.