La Pierre de Tear fait peau neuve ! L'aventure continue sur www.pierredetear.fr !
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A tous ceux que j'aime et à tous ceux qui aiment sourire.
- Milieu 2004 -
Une pétillance...
Comme les gentilles bulles qui remontent, qui remontent dans le liquide et qui s'y perd dans ses infimes profondeurs...
Je rêve.
Je rêve qu'un jour je ne serai plus qu'un pétale de rose, jaune, frétillant dans le vent.
Je redresse la tête, je vois au loin ma déstinée. La foudre me frappe et dans cet éclair aveuglant je vois. Je vois ma mort. L'instant d'après je me frappe. On meurt tous. Que crois-je ? Être quelqu'un de particulier ? Quelqu'un d'exceptionnel ? Non, je ne suis que moi. Rien que moi. Ce moi qui mourra, comme tous les autres. Ma bétise se confond à mon déséspoir, je vascille, au bord de l'abîme.
Mais je n'ai pas envie d'être comme tout le monde. Être belle et joyeuse le temps de ma jeunesse, contente, vivante, porfiter de ce jour qui n'est pas celui de ma mort.
On étudit la mort à l'école. On sait qu'elle est irréparable. Les gens nous disent toujours : "La vie est un cadeau, profitez-en", moi je leur répond : "Je ne sais pas. Pouvez vous vraiment prétendre que la vie est meilleure que la mort ?", personne ne me répond.
Je ne sais pas... Je n'ose être heureuse. Mais pourquoi ... Ma question reste inachevée. Je sens une main sur mon épaule. Je me retourne lentement... Personne, ou peut-être un ange. Tout à coup j'ai envie de sortir, je sors.
Je suis assise là, je sautille encore d'émotion. Je me calme. Je repense aux événements. Je me plonge dans ce qui est déjà un souvenir et me relis et déjà, je vascille, je suis de nouveau au bord du gouffre. Je me retiens, je manque de tomber, je reprend mes ésprits, me rappelle qui je suis, ce que je viens de vivre. Il me faut raconter ce qui s'est passé, sinon mes pensées vont deborder.
Maintenant je comprend. On ne peut vouloir vivre pleinement heureux que si on a soit, touché le fond, soit, avoir été tiré vers le haut, avoir véccu quelquechose de si intense, que l'on ne peut vouloirmoins ensuite. C'est cette dernière experience que j'ai véccu...
Tout est encore confus. Je m'embrouille, j'essaie d'organiser mes idées, je souris, et rêve doucement.
Il fesait presque nuit. Les lumières, les bruits de la ville emplissaient l'air. Il fesait bon, une brise me chatouillait les épaules. je me promenais paisiblement, du moins en apparence, car au dedans je fourmillais d'idées, de pensées, toutes aussi saugrenues que déséspérantes. Mais tout à coup mon univers bascula. Cette femme qui tenait sa petite fille dans sa main, elle me souriait... On ne m'avait jamais sourit ainsi. Je distinguais toutes ses dents : pas très blanches et plutôt tordues. Son visage resplendissait, ses yeux flamboyaient, toute sa personne rayonnait d'un feu intérieur puissant. Elle n'était pas belle, pourtant elle était magnifique. Mon coeur s'emballa, j'avais du mal à respirer, somme si ce sourire envoyait des ondes de bonheur si intenses pour mon petit coeur froid, qu'elles m'assayaient, m'etouffaient, et je suffoquais. Mes yeux s'étaient considérablement agrandis, je m'étais arrêtée. Jamais je ne m'arrêtais ainsi de marcher. La femme avait passé son chemin depuis longtemps lorseque je repris enfin mon souffle. J'étais plantée là. J'hésitais encore à reprendre ma marche rythmée, quand je sentis sur mon épaule gauche... Une main. Ô Stupeur ! Je crois que le bond que je fis pourrait figurer dans le livre des records. Je ne criai pas, mais à nouveau je m'étrouffais. Je me retournai et mon regard naïf, pétillant d'émotions nouvelles et subtiles, tomba droit dans celui, magnifique, d'un homme. Ô combien il était magnifique son regard ! Il y avait comme... de la magie ! Il était rempli d'étoiles, deux astres scintillants. Gris-bleu, on ne saurait dire si c'étai les couleurs en perpétuel changement de l'eau d'un lac ou celui d'un ciel, mais la brume, la doucebrume qui chatoyait était bien là. Mais nuls mots ne saurait égaler la splendeur de tels yeux. Peu à peu, je repris mon souffle à nouveau et m'apperçut qu'un homme se tenait devant moi et me tenait les deux mains en souriant espieglement. Je vis à sa cape multicolore que c'était un ménéstrel et un jeune. Il dansait presque sur place. Il était beau...
Il souriait de ses belles dents de ma maladresse et ma timiderie. Je n'osai parler, ainsi nous restâmes dans cette posture un petit moment, quand il tourna la tête de biais, ne lachant pas mon regard, il me dit avec un petit rire ruisselant : - "Eh bien ! Dansons !". Effectivement j'entendais la musique qui nous entrainait, ce devait être un jour de fête. Ma machoire tomba avec un grand craquement, très bas en dessous de mon nombril. Mais déjà il m'avait entrainé dans ses pas, et je dansais malgré moi. Le rythme, peu à peu, se faufillait entre mes jambes pour les faire correctement bouger. Je n'avais jamais appris à danser. Je me suis retrouvée, quelques minutes plus tard, sautillant, bondissant, mes yeux abahis fixés sur ceux, remplis de malice et de mystère du ménéstrel. J'avais un grand sourire niais aux lèvres. Jamais mon coeur n'avait trépigné de pareilles façons, jamais tous mes sens, tout mon corps n'avait été en une telle communion. Je me sentais vivre ! Petit à petit, mon rire se méla à la musique, l'harmonie de mes émotions intérieures avec celle des gestes du beau jeune homme. Il riait aussi, et ses yeux m'illuminaient et me réchauffaient comme la douce lumière du feu. J'étais ivre de bonheur, à l'interieur c'était l'ibullition des émotions et je ne les distinguais pas les ubnes des autres.
Ca à duré toute la soirée. De temps en temps il m'invitait à boire un verre. Il m'a peu parlé, moi aussi, mais il m'a dit que je dansais dansais et riait bien, que je devais le faire plus souvent.
Quand je suis enfin repartie, je ne savais pas son nom, ni lui le mien. Mais il avait enflamé ma vie. Je repartai, je ne marchais plus, je sautillais, continuant à danser un peu. La nuit était belle, les étoiles m fesaient des clin d'oeil et je souriais, je souriais.
Et j'en souris encore... mais mes paupières tombent, je vais me coucher. Je dormirai bien, son regard pétillant et les étoiles me berceront, accompagnés du rythme de la danse. Pour la première fois depuis très longtemps, je ne m'en rappelle même pas, je suis heureuse.
(26 décembre 2005)
Best Flower
La fleur, qui passe
Celle qui bouge, bouge,
et gigote elle chasse
Toute poussière rouge
Effleurant ta peau
D’un doux pétale
Que le vent étale
Le long du ruisseau
Fleurs, vous qui dansez au vent et saluez le soleil,
Permettez moi, de m’immiscer, dans votre parfum fruité.
Ondulent, tu charmes l’œil
Du passant et des écureuils
Aux moineaux, le monde te sourit
Personne n’ose, non, te faire du soucis !
Car trop innocente,
Tu te laisses prendre
Et nous on te marche dessus.
Pourtant tu restes pure comme les nues
Mes Terres Lointaines
Ô terres lointaines ! Vous m’appelez.
Je ne peux venir, mes ailes sont cassées.
Je suis déchue, mon cœur peu à peu s’habitue
A la souffrance qui m’habite, qui me tue.
Elle va, elle repart, elle revient, dévastant
Au passage plus d’un sourire hésitant.
Mes yeux sont irrités, mais parfois rieurs.
Oui quand je pense à vous, ô mes terres,
Mon cœur se libère des étreintes.
Un instant je navigue sur vos mers peintes,
Mes ailes ont un espoir, un infime instant…
Et puis c’est fini, ma tête se tourne.
Ô mais je pense à vous, mes chères,
Je vous imagine, avec forêts, vents et mers,
Je vous vois défiler, belles et pures
Comme seule l’est encore la nature.
Mais un jour, ô terres, je vous le promet,
Je construirais un navire, et mes ailes brisées
Repousseront, se répareront ! Et lors,
Je pourrais vous rejoindre, terres d’or,
Mon cœur s’apaisera enfin, mon esprit
Et toute mon âme vous diront « merci ».
Sandra. Le 24/01/06.
Elle, dans son océan
C'était mouillé. Partout autour d'elle. Assise là, sur sa montagne de coussins, les larmes l'ensevelissaient. Toujours des larmes, encore des larmes. Encore... encore... mouillé. Elle respirait par la bouche, elle n'avait plus la force de se moucher, de tendre même le bras pour prendre un mouchoir dans la boite posée sur la table basse. Effondrée, elle sentait son petit coeur mouillé, se rabougrir comme sous l'effet d'un acide. Elle se sentait peu à peu étouffer, quelque chose lui etraignait le corps si fort que sa réspiration se faisait lente, faible. Elle ne regardait plus rien, elle voyait à peine sous le flot. Elle ne pensait plus, elle pensait trop, elle ne savait pas mais son cerveau était mouillé. De l'eau, de l'eau partout, partout. Sa voix cherchait à sangloter, à emettre un son pour le lâcher enfin, lâcher quelque chose, faire que ce poids s'amoindrisse. Il venait parfois le son, mais faible, petit, inattendu, surprenant. Elle en avait peur. Elle avait peur de tout lâcher. Mais de plus en plus, toujours plus, le mouillé se répandait, et commençait lentement, subrepticement, à l'asphixier. Elle sentait son coeur, son petit coeur humide qui souffrait, qui avait mal, qui avait besoin de crier. Elle grimaçait, elle était laide, mais belle dans sa poésie mouillée. Elle était seule et son âme appelait à l'aide. A l'aide ! Ses yeux criaient au plafond de l'aider. Juste lui donner un petit coup de pouce, ce petit mouvement qui fait tout basculer pour qu'enfin, enfin ! Le vase se vide. Ca faisait mal, son petit coeur, ses yeux bouffis, son souffle, tout avait très mal et souffrait de concert. Elle était presque silencieuse et ce silence l'asphixiait aussi sûrement que l'eau mouillée, partout. Elle sentait qu'elle n'en pouvait plus, son mouillé débordait, elle avait mal, si mal ! L'eau montait, peu à peu, son souffle était de plus en plus lent, elle vascillait de plus en plus... Et puis cela éclata. Etait-ce le plafond ou un ange ? Elle ne le sut pas, mais elle éclata. le son jaillit, perça les murs, fit vibrer toute âmes vivantes traînant dans les parages. Elle avait débordé. Elle cria ! Elle cria si fort, si fort, et pendant si longtemps, à coup répétés, plus ou moins fort, pour se vider, vider le vase, tant de fois. Quand elle eut mal à la gorge elle ne s'arrêta pas. Et jusqu'à ce que le vase ne containt plus une seule demi goutte, elle cessa peu après. Elle ne réspirait plus. Comme en aptné loin sous la surface, tout était en pause. Puis ses poumons prirent leur élan, et se lancèrent dans une grande, profonde, bienfaisante, réspiration. Elle sentit son petit coeur se débattre, il avait encore mal, mais la plaie était nette maitenant, prette à cicatriser. Puis elle expira, lentement, profondement. Elle sentit la cicatrice peu à peu se former, tiraillant. Puis une seconde fois elle respira, puis expira. Elle se sentait de mieux en mieux. Elle sentait que son coeur si mouillé, séchait, sous l'effet du souffle, du vent créé. Une troisième fois elle respira, toujours aussi intensément. Cela séchait. L'eau si envahissante, partait peu à peu. En longues rigoles sinueuses, elle se faufilait vers la sortie. Lentement, toute l'eau s'enfuit, chassée par le vent frais de la jeune fille qui respirait pleinement, enfin.
Tout se réparait. Elle se sentait cicatriser. Mais elle avait le préssentiment qu'elle devait en prendre soin, car la cicatrice mettrait du temps à être solide, il ne fallait pas la briser. Non, surtout pas. Quand elle eu finit de respirer, de chasser l'eau très loin, elle se leva doucement, regarda pour la première fois autour d'elle. ce salon lui semblait tout à coup si coloré. Elle n'avait jamais fait attention. Il était vivant, là, attentif, chaleureux. Soudain... Elle sourit. Elle respira encore profondément pour profiter de cet instant si rare, qu'elle voulait moins rare maintenant. Elle était déterminée à laisser désormais son sourire s'exprimer, réagir aux charmes de la vie. Elle sortit à pas lent, très lent, pour sentir ses pieds nus s'enfoncer un tout petit peu dans la moquette. Elle saisit un mouchoir, se moucha bruyamment, et éclata de rire. Elle jetta le mouchoir derrière elle, et franchit la porte.
mardi 28 mars 2006
Entrevue d'une vie
Je me sens trop gros. Je ne sais pas exactement ce qu'il m'arrive mais je le devine. C'est comme si c'était à la lisiére de mon esprit. La peau qui m'entoure me serre trop. je... je la sens qui fissure. Oui. Elle fissure... Je m'endors.
Je suis reveillé. ma peau... oh ! Elle craque ! Aie, ça tire, je me sens grandir... Je me sens différent. C'est tout à fait craquelé à présent. Je pense que si je faisais un seul geste, je briserai tout. Seuleemnt je le sais, je suis immobilisé. A moins que... Oui ! je me souviens maintenant. C'est exactement ce que je dois faire : bouger. en effet, ma peau part... Ah ! Je meurs ! Non ! Je ne meurs pas... Qu'est-ce que je fais ? Je... Je vole. Oui je bat des ailes. Des ailes ? Oh oui tiens ! J'ai des ailes ! Oh c'est magnifique ! je suis content ! Je bat plus vite des ailes et... oui ! Je peux contrôler ma trajectoire ! mais... oh ! Je vois ! Oui ! Mais c'est merveileux ! Tout ça ! Ici des végétaux, je le devine, ici un lapin, au loin... des tas ! Des tas de végétaux ! Ces couleurs ! Ouaw ! Et cette chose qui bouge... oh ! mais il est comme moi ! Ahah ! Bonjour l'ami ! Je pars à l'aventure ! A la découverte ! Toi aussi ? Ca ne m'étonne pas ! Mais je n'avais pas remarqué ! Je... le monde... bouge ! Quand je m'éloigne ! Ahah ! Rapprochons nous de ce jaune vif là bas... des fleurs ! C'est ça je me rappelle. Parfaitement ! C'est là que je dois aller. Pour me nourir. Oh mais elles grossissent ! Et le reste aussi ! Je perçois peu à peu tous les détails... que c'est beau ! Quelle jolie fleur ! On dirait un personnage ! Une fée ! Une fée couronnée de dentelle ! Et ce jaune... un plaisir ! Quelle grâce ! Ah je suis si heureux, c'est si beau. Et elle ne fait que grossir en détails et en majesté. Je... Mais comment vais-je m'arreter ? Je ..; Eh oui, je peux ralentir, tout simplement, là, je me pose en douceur. Hum, ça sent bon ! J'ai faim ! ...
Aaaaah ça fait du bien, je me sent plein de vitalité ! Redecollons. Hop ! Vers où aller ? Tiens par ici, pourquoi pas ?!
...
Fleuve de pensée, mer de songe, océan de fébrilité. C'est dans un monde infini que l'Ecrivain se plonge. Et ce n'est qu'en en ressortant, vainqueur d'une réalité, qu'il commence à écrire. Ainsi, si les mots ne sont pas encore sur le Papier, ils sont dans sa tête. La trame est là, mais il lui faut ensuite endurer un long labeur : celui des corrections. Il doit, pour être enfin satisfait, repu, et définitivement vainqueur, réussir à choisir les bons mots, ceux qui sont dans son ésprit mais n'osent sortir. Ils sont très timides, surtout la première fois. Mais c'est bien connu, l'Ecrivain est un eternel insatisfait. Alors après avoir subit les tourments de ses mots, après avoir jubillé de sa nouvelle conquète, son bijou, son trophé, il se plonge à nouveau dans le grand fouilli des idées, ce monde de mondes. S'il ne s'accroche pas à l'une d'entre elles, il se noit. Encore une fois il est submergé. Comme les vagues, son travail ne s'arrête jamais. Et la prochaine vague l'emporte, il doit choisir, se battre, il fouille dans l'infini pour y trouver son prochain sujet, son oeuvre future. Infini est le lieu où il prend son idée, infini est le cycle de l'Ecrivain. Il survole ces mondes, ces mots, ces pensées, il les tate, les obsèrve, les renifle, et saisit celle qui lui plait, comme on cueille une cerise bien rouge. La fois suivante, ce sera une autre. Elles se bousculent, elles veulent toutes sortir, ou plutôt rentrer, mais dans son cerveau, pour passer dans par ses mains, son sang, son encre, et enfin, aboutir sur le Papier. Parfois elles sont entre amies et ne veulent point se séparer, alors elles se joignent pour le long périple qui mène au Papier. Mais, aussi variées que l'infini peut l'être, certaines sont béliqueuses, elles s'opposent et forment des entrelas, des entre-chocs de mots, plus ou moins explosifs. Il y a aussi les frustrées, celles qui arrivent sur le Papier, mais qui finissent froissées et jetées, à la poubelle. Quel triste sort pour une idée ! Ou bien raturées, effacées, bref, elles repartent rageuses, dans leur monde de mondes. Dans la catégorie des malchanceuses, on trouve les extra-timides. Celles-ci n'ont qu'elles pour fautives. Soit elles arrivent sur le Papier, mais en trop petit, alors elles sont illisibles et à jamais coincées dans le Papier. A moins qu'un papillon ne se pose dessus, alors elles sont libres et repartent dans leur infini. Soit elles n'aboutissent pas, elles restent dans la tête de l'Ecrivain. Et quand ce tortionnaire finit par mourir, elles n'ont plus qu'à attendre un peu, qu'il soit enterré, seul, pour sortir discrètement et retourner d'où elles viennent. Enfin, les flemmardes, sont les pires. Elles prennent leurs temps, assurées d'arriver au bout, elles visitent, s'installent dans le cerveau de la victime, mangent, grossissent, s'étalent sur les autres avant, d'enfin, finir par s'affaler sur le fameux... Papier.
Conte d'une étoile filante
Il était une fois une étoile filante nommée Milly. Depuis sa naissance elle faisait la course avec sa rivale, née en même temps. Elles allaient toujours tout droit, parrallèlement et se faisait impitoyablement la course. Elles s'envoyaient les plus basses ignominies, se haïssant toujours plus. Puis un jour, Milly fut atteinte d'une pensée. Et dès lors qu'elle l'eut reçue, elle ne la lâcha plus. C'était une question, une question un peu étrange : Pourquoi va t-on toujours tout droit ?
Tandis que sa rivale se moquait d'elle, elle continuait à ruminer cette question au fond de son esprit lumineux. Ne parvenant à aucune réponse, le Dieu Crabe décida d'intervenir.
Dans le ciel, il y eut une grande lumière puis en éclats multicolores survint le Dieu, à côté de Milly. L'autre, impressionée, no'sait dire un mot. Le Dieu parla en ces termes : "Puisque tu es la seule à t'être posé cette question, mais que tu ne trouves pas de réponse, je vais y remédier." Milly, étonnée et ravie : "Oh Marci ! C'est chouette ça !" "- Bien écoute moi : Si on file toujours tout droit, c'est pour ne point dériver."
Le Crabe avait prononcé ces mots d'une manière très solenelle. Milly, après un moment de perplexité, lui répondait : "Mais c'est nul comme réponse !" Le Dieu fronça les sourcils (c'était le seul crabe à avoir des sourcils) et lui dit d'un ton grave : "Puisque tu le prends comme cela et que tu n'es pas grattifiante, mais insolante, je te punnis !"
Une cacophonie retentit.
Dans le même temps, Milly cria, mais sa voix fut couverte par une détonnation, et sa rivale partit dans un éclat de rire sadique et moqueur. La pauvre Milly dériva pour la première fois de sa vie. Elle fut condamnée à tourner en rond toute sa vie.
Ce fut la seule étoile filante à tourner ainsi en rond dans l'univers. Les passantes prenaient des photos, car sa notoriété grandit, elle devint un monument touristique. Et le jour où elle finit sa première boucle, un homme naquit, là bas, sur la Terre. Cet homme, c'est John Rueul Ronald Tolkien.
19.04.06 Dans le train Nize-Venezia
Fin à 10h30 du soir.
Un des petits récits qui portent et porteront leurs sujets sur les métamorphoses.
Sur un air de Led Zeppelin, je remarquai le perroquet en bois sculté devant moi. Il était droit, perché sur son socle, et portait ses somptueuses couleurs un peu fannées avec modestie. Son œil fixe, qui me regardait peut-être, m’obnubila. Et tandis que la guitare s’honorait, l’œil se détacha. Tel une minisculle bulle, il prit du relief. Elle ne changea pas de taille pourtant, l’œil était simplement devenu une bulle. C’est alors que son bec blanc teinté devint une lame. Sous mes yeux incapables de bouger, son bec-lame se retourna et trancha la bulle qui mainteant se dandinait au dessus. Elle se divisa en deux et la bulle fut les bulles. Elles vascillèrent un instant sous le choc, et poursuivirent leurs hazardeuses assentions. La lame se casse la figure, chuta lamentablement sur le piano sur lequel était posé l’ex-perroquet. Car sans bec ni œil droit, est-on un perroquet ? Les couleurs chaudes de son pelage vernis m’apparurent comme hésitantes. Puis lentement, elle se mirent à choire, à couler sur le piano. Elles s’étalèrent comme le poison se répand dans le sang, la sculptureresta nue, coite. Les couleurs se mélangèrent et brunirent effroyablement et entreprirent un perilleux voyage sur le piano. Le bois se détendit, comme libéré. De son doux beige foncé émanait une paix apaisante. Il sembla s’ébrouer. Peu à peu il poussa irrésistiblement. Bientôt je vis apparaître un mini baobab. Il était sans prétention, et il faut le dire, assez classe. Le piano n’avait plus l’air las, il était drôlement embelli par ces changements de dernières minutes. Personne ne su au juste ce qui avait provoqué cela mais on laissa les questions aux murs, wqui aiment autant écouter que jaser, et on sourit au charme naturel du piano.
SP
14/10/06
Texte pas fini. (pour le sujet des joutes estival, "l'île")
Jingle de début d’histoire. Les participants applaudissent, enthousiastes et excités à l’idée de décoller ce soir, et enfin illuminer cette journée morne. Une voix douce et profonde, gravement colorée, s’élève. Les personnes ne voient rien, ne sont rien, ils écoutent juste, et sont prêts.
Les feuilles des peupliers entonnent les premiers le concert, de leur ton respectable de ténor. Le soliste micocoulier se prépare, à la fin du second couplet c’est à lui. Trois érables s’élancent vers le refrain ave entrain. Quelques platanes, au fond… Mais ce soir, les Balajahalah n’assistent pas à la représentation. Ils ont un souci. Qui dit soucis, dit pensées, et qui dit pensées, dit marguer… dit conseil de Balajahalah. Une rumeur particulièrement embêtante s’est propagée autour du jeune élève, Maurice. Ce petit impertinent était un soir au cours de contes, quand vint le tour de la légende des Anciens. Leurs ancêtres n’auraient pas migré vers une autre vie, en des temps reculés, et seraient restés sagement dans les terres natales des Balajahalah. Mais pour ces contemporains, ce n’est bien évidement que pure fable. Evidement, comme toutes les certitudes, elle avait été brusquement remise en question. Le furtif Maurice, et son esprit vif croient maintenant fermement en l’existence de cette île éloignée, rempli de petits bonhommes sautillants, leurs racines.
La rumeur avait entamé les certitudes et la patience des Vieux Respectables, et répandu un doute pénible. Ce qui nous ramène à ce fameux conseil qu’entretiennent maintenant ces derniers.
« - Non. Je pense que la punition générale est vraiment la meilleure solution.
- Une punition n’enlèvera pas les idées d’aventure de la tête de Maurice ! Tu le sais très bien.
- Eh bien… Qu’est-ce qu’on fait ? Faut faire un truc ! Et si on inventait une machine qui trierait les pensées dans les…
- Tut. Arrête tes délires. Je pense que le plus sage et d’envoyer une expédition. »
Cannons du refrain repris par les fougères et le Laurier.
« - Roh dénouez vos névroses ! Nous envoyons Maurice, qui trépigne d’impatience et risque de nous causer des ennuis, et quelques autres…
- Qui ?!?
- Qui l’accompagneront et ainsi nous serons, d’un part fixés sur cette légende, -ne me dites pas que ça ne vous travaille pas, cette histoire !- et d’autre part on occupe les esprits bouillonnants.
- Nan mais Qui va y aller ? Moi j’ai mes enfants et…
- Et moi je peux pas laisser mes élèves…
- Moi non plus.
- Moi j’ai euh des affaires à régler…
- J’suis sur une super histoire humaine là…
- Ah ! … les lâches tels que vous on…
- Beuh…
- T’es mesquin là.
- Bon demain je fais une annonce de partance, on verra qui est volontaire parmi les jeunes et… ce seraient quand même bien que deux d’entre nous, les Vieux Respectables, les accompagnent, par sécurité.
Ils ravalèrent leur salive, mais ne contestèrent plus. C’était Ghinzu qui avait parlé, et ses décisions étaient toujours sages. De plus, il ne valait mieux pas trop l’énerver celui-là.
***
Maurice dort mal. Toutes ces histoires de terres inconnues, de mystères interdits et de légendes sèmes des bouts de rêves troublés et insondables autant qu’encombrant dans la tête. Sa nuit est agitée, collante d’idées et poisseuse de pensées.
Tard au milieu du vent, il sort de son Recoin pour goûter au parfum que répondant à cette heure les fleurs, subrepticement. Les vitamines florales contenues dans ces odeurs le requinquent un brin, il se recouche mais ne dort pas beaucoup mieux.
Le soleil s’étire lentement et allonge ses bras tranquillement sur le monde, et l’un d’eux vient chatouiller Maurice. Il a beau geindre « Naaaaaan, laisse moi tranquilleuh gnnnpas enviiiegnnnn sommeil », le soleil reste ferme. Le jeune se lève péniblement, descend l’échelle et se dirige lentement vers le Miamofée. Il se sert légèrement parmi les plats et mange sans se presser. Seulement un vague truc l’agace. Il s’assoit et essaye de sortir de ses nuées. Il saisit peu à peu que beaucoup de têtes le regardent attentivement (plus que d’habitude), semblant attendre quelque chose. Une agitation inhabituelle se déroule fourbiquement autour de lui, avec la technique du boa. Il est soudain percuté et il manque de peu de s’étouffer dans son miellisse. Il se déplace comme s’il flottait, et se retrouve devant l’annonce de partance rédigée par les Vieux Respectables. Il a du mal à avaler sa bouchée. Planté comme un épouvantail, il y stagne trop longtemps.
***
Le fourmillement typique du départ commence enfin à s’user, enfin on peut distinguer deux groupes. Ceux qui partent, énervés, anxieux et peu nombreux, ainsi que ceux qui restent, énervés, anxieux, beaucoup plus nombreux et avec une goutte de soulagement. Et en avant les moussaillons.
Maurice songe que c’est tout de même un évènement important. La première expédition de ce petit peuple, qui plus est, initiée principalement par son esprit tordu. Mais il ne trouve pas la force de ressentir des émotions à la hauteur, épiques et belles. Non, il a peu dormi et est trop épuisé pour ça, même s’il sent qu’il pourrait vaguement. C’est à la lisière de ses pensées.
Il soupire et avance péniblement de ses petites jambes fourbues.
***
Après les premières heures de marche, le petit groupe arrive dans une région totalement inconnue. Pour la plupart, c’est la première fois qu’ils partent aussi loin de chez eux.
Ghinzu est en tête, le nez dans le vieux bout de papier qui lui sert de carte. A l’arrière, c’est Moldaü qui a été désignée pour fermer la marche. Une Vieille Respectable assez pénible, selon le jugement de la jeunesse. Entre eux, il y a 5 jeunes gens intrépides pas encore découragés. Tik est le plus fidèle ami de Maurice et le suit en tête. Il est ennuyé parce qu’il se sent en minorité masculine. Il n’aime pas beaucoup les filles. Maurice se tient juste derrière Ghinzu et regarde droit devant. Les trois dernières ne se connaissent pas et ont chacune leurs propres raisons d’être là. Säda est juste derrière Tik, elle ne regarde pas devant elle, mais juste un peu plus bas, le déhanchement du jeune qui la précède. Elle rumine quelques pensées qui lui font étirer les plis de sa bouche. La suivante ne regarde rien de précis, elle est toute entière dans un rêve éveillé où elle arrivait, grandiose, et se présenterait avec une joie solennelle aux Anciens, étonnés, sur une île somptueuse et colorée. La dernière du trio a la mine sombre. Elle sent que chacun de ses mouvements est analysé précautionneusement par Moldaü qui la suit. Elle a la malchance de s’appeler Krim, et cela ne satisfait pas la Vieille Respectable. Avant de partir elle l’a prévenu : « Ta mère veut que mon petit fils et toi vous unissiez. Mais autant te dire qu’avec un nom pareil, tu ne risque pas de m’enlever mon Igor ! ». A ce souvenir Krim pousse un soupir las et se met à observer les membres du groupe, afin de s’occuper l’esprit pendant que ses jambes continuent en pilote automatique.
Quelques heures encore plus tard c’est un autre tableau. Les visages ont gagné en plis et en sueur, l’enthousiasme qui donnait vie à leurs traits s’affaisse avec tout le reste. Mais, délivrance ! Une voix enrouée par la poussière déclare, loin devant : « Il est l’heure de manger. » et semble quitter le chemin escarpé pour s’affaler à terre (bien que la distance entre lui et le sol ne soit pas titanesque, comme pour tous les Balajahalah). Des soupirs soulagés et quelques grognements l’accompagnent, la gentille troupe s’affaisse à son tour à ses côtés, déballe et partage leur nourriture par de faibles gestes.
Quand Maurice se souvient de son don de parole, il demande :
« - Euh… Ghinzu, tu… tu sais où on se dirige là ? Hein ?
- Oui. »
Personne n’ose montrer qu’il en doute secrètement.