La Pierre de Tear fait peau neuve ! L'aventure continue sur www.pierredetear.fr !
L'ancien site est a présent archivé pour la postérité et en mode "lecture seule". Vous pouvez consulter l'ensemble du contenu et des anciennes discussions du forum,
mais plus créer de nouveaux topics ni écrire de nouvelles réponses.
Il est aux confins du Monde un lieu oublié,
Qui de la mémoire des peuples s’est effacé.
Par delà l’océan aux reflets de métal,
Où tant de navires connurent un sort fatal.
A travers le désert ennemi et aride,
Dont le sable but le sang de guerres fratricides.
Derrière les montagnes couronnées de nuées,
Aux épaules de neige, aux sommets de fumée.
S’étend une plaine stérile et dévastée.
L’herbe y est chétive, grise, malade et clairsemée.
Les arbres en sont les gardiens tristes et sombres,
Aux racines tordues, aux cœurs de pénombre.
Toute vie n’y peut être que brève et fragile.
La Mort y est chez elle, implacable et agile.
Ça et là pointent sous la bruyère jaunie,
De tant d’êtres les restes d’ivoire blanchis.
Chant II – Les ombres
Humains aux armes d’acier mais aux âmes frêles.
Nains barbus et courageux qui toujours grommellent.
Orques noirs à la bestialité implacable.
Gobelins au faciès tout droit sorti des fables.
Elfes sylvains de vert vêtus, pointus d’oreilles.
Halfelins rieurs et buveurs au teint vermeil.
Géants des monts gris, à l’épiderme de pierre.
Dragons terrifiants et leur souffle délétère.
Tous ici ont autrefois connu le martyre,
Et pourtant nul n’en conserve le souvenir.
La sauvagerie des peuples noirs fut vaincue,
Leur fière cruauté est aujourd’hui perdue.
Hélas, la gloire des paladins s’en est allée,
La beauté des elfes, doucement, s’est effacée.
Leur noms ne sont que murmures portés par le vent.
Leur trace sur la terre s’efface lentement.
Chant III – L’héritage
A celui qui sait encore écouter, la terre
Saura toutefois parler de ces âmes fières.
Et quiconque une nuit sur le sol s’étendra,
Saura alors des armes l’immortel fracas.
Voyageur, couche toi sur ce sol millénaire.
Et tes rêves emplis de la chanson des pierres.
Te conteront alors le bain de sang sauvage
Qui présida à la naissance de notre Âge.
Nous en portons tous la trace au fond de nos êtres.
Nos passions la font surgir, esclave et maître.
Et là voilà qui tour à tour donne naissance,
A la bravoure du Nain, sa solide confiance,
A la poésie douce de l’Elfe premier né,
A la noirceur de l’Orque et sa bestialité.
C’est tout cela que l’Homme reçut en héritage.
Et ombre comme clarté, sont notre apanage.
Poème B : L'ancien
Demandez où se trouve la maison de l'ancien,
Tout le monde saura vous indiquer le chemin.
Demandez ce que fait exactement l'ancien,
Personne ne vous répondra. Ils n'en savent rien.
Il Habite une petite maison dans la forêt,
Elevant poules, cochons et gardant ses secrets.
Son mode de vie le faisant passer pour sorcier.
Condamné avant même d'avoir été jugé.
Pourtant certains sont allés quérir son savoir
Seulement dans les moments de grand désespoir.
Plusieurs villageois il a permis de sauver
C'est la raison pour laquelle il est toléré.
Dans son laboratoire, il oubli ces tracas
Concentré, son visage retrouve tous les éclats
Du petit apprenti qu'il fut dans sa jeunesse
Où il travaillait avec passion sans paresse.
Dans la petite pièce éclairée par trois bougies,
Une créature pendue par les pieds au plafond
Se vide de son sang ! Spectacle qui le réjouit.
De son doigt il goûte ce breuvage si bon.
Rapidement, il ajoute les ingrédients,
Touillant régulièrement le savant mélange.
Pourtant l'ancien n'est pas sorcier, ni un savant.
Lui ce qui l'intéresse est ce qui se mange.
Condamné avant même d'avoir été jugé !
L'ancien, je vous l'assure est un bon cuisinier,
Son boudin nécessitant du sang de cochon.
L'ancien, passé les apparences, est un homme bon.
Condamné avant même d'avoir été jugé !
Mis à l'écart à cause de ses différences.
Sans le savoir, victime de tous leurs préjugés,
Ils ratent des occasions de se remplir la panse.
Poème C : Homme de sang
Vois-tu ce noir frisson sur les têtes tranchées,
L'écarlate moisson des membres arrachés,
L'atroce fauchaison des corps écartelés ?
Ce n'est que déraison à l'horreur attelée.
Les corbeaux y festoient un funèbre festin,
Leurs becs affreux nettoient les regards incertains
Des orbites vidées de leurs yeux terrifiés.
La guerre est une idée, m'as-tu un jour confié.
Est-ce pour crucifier mon vieux coeur que tu lances
Cet assaut justifié par ta jeune arrogance,
Ce carnage insouciant dans la plaine arasée
Où le vol impatient des charognards rusés
S'abat sur les vivants autant que sur les morts ?
Mais de ce bain de sang n'as-tu aucun remord ?
Tu t'appropries leurs vies avec la convoitise
D'un prédateur maudit, la présomption te grise.
Te détourner du mal est pour toi détestable.
Le sang de ce graal tu répands sur la table
De l'autel consacré en sacrifice odieux.
Crois-tu donc qu'il agrée au Tout Puissant, au Dieu
Que tu prétends servir par des tueries infâmes ?
Il va bientôt sévir, Il hait qui Le diffame.
Le sang des innocents, ton Dieu te le réclame.
Qu'ils soient dix mille ou cent, c'est le prix de leurs âmes.
Vers Lui montent les cris de ceux que tu assailles.
Ils gémissent, ils prient, leurs voix lasses s'éraillent.
Tu paieras le prix fort car plus de mille fois
Tu connaîtras la mort et plus souvent l'effroi.
Du grand pressoir soudain le sang débordera,
De nos veines le vin enivrant te noiera !