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Ethique
(Sujet créé par Arhym l 02/06/05 à 10:55)
non favori


Histoire de lancer un nouveau sujet débat !


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Arhym
01/06/2005 19:44
[link]http://www.pierre-de-tear.com/~aiels/fiche/aiel-fichearhym[texte]Chef des Shaarads

Voilà en fait je crée ce sujet pour avoir votre avis sur un point auquel je suis confronté en ce moment. Je suis en stage dans un service de réanimation, et il y a pas mal de patients "en fin de vie". Récemment a été voté une loi (je ne sais pas si vous êtes au courant) autorisant à limiter les moyens therapeutiques et à laisser s'eteindre sans souffrance les patients pour lesquels on ne peut plus rien faire. Cependant ceci doit être longuement discuté avec la famille auparavant.
Actuellement le cas d'un homme dans cette situation n'ayant ni famille ni proche se présente. Dans quelle mesure pensez-vous que les médecins peuvent prendre cette décision ? Cela vous choque-t-il ?
Owyn
01/06/2005 23:26
Fantôme gaidin
Admin

Je ne savais pas, pour cette loi, mais d'une certaine façon, c'est une bonne chose.
Essayer à tout prix de garder quelqu'un en vie, alors qu'il souffre ou ne peut plus bouger, c'est presque pire que de le laisser mourir non?

Dans le cas de ce pauvre homme dont tu parles, je ne sais pas. Mais s'il n'a vraiment aucune chance de se rétablir...
Ca me fait penser à cette femme, au EU,qui était resté 10 ans (?) dans le coma.
Il y a bien un moment où il faut faire quelque chose, selon moi.
Méliane
02/06/2005 10:55
Meliane#2818

C'est très difficile de se prononcer.
Il faut bien connaître le mal dont il souffre, le niveau exact de sa douleur, et le plus important, mais le plus difficile si l'état de conscience est quasi nul, ce que LUI en pense.

Je me souvient d'un reportage très conradictoire sur ce sujet.

Il commence pro-euthanésie, pour des personnes conscientes, souffrant le martyr, atteinte de cancers incurables.
Dans les phases fortes de douleur, alors que la morphine ne peut plus rien, elles supplient pour qu'on abrège leur souffrance.
Puis, la crise de deux ou trois jours passées (deux ou trois jours à souffrir, quelle horreur), elles se confient au journaliste et avouent apprécier que personne ne les ai écouté car les quelques heures de répit qu'elles ont devant elles leur permettent de voir leur femme, leur mari, leurs enfants, leurs parents, ... De régler certaines choses, de préparer leur départ, d'écrire une lettre importante pour un proche, de fumer une dernière cigarette, de manger leur plat préférer, et je ne sais quoi encore ...

Puis la douleur, sans espoir de guérison, les submerge à nouveau ... sans qu'on sahe si cette fois-ci elles vont y sucomber et donc, autant en finir tout de suite, ou si après la crise, il y aura à novueau une accalmie de quelques heures, ...

En fait, seul l'intéressé dans un moment de répit peut prendre cette décision. Quand le malade n'est plus conscient ... Laissé choisir la famille c'est déja limite (il y a des couples qui ne s'entendent pas, des enfants qui ne voient plus leurs parents, des querelles entre frères et soeurs, ...)...
Et quand il n'y a même pas de proches ...
Ithilarin
02/06/2005 11:02
Ménestrelle

La bioéthique... vaste débat

En DEUG, j'avais en option théologie catholique, et un des cours portait justement sur l'éthique. Ma prof était une éthicienne reconnue mondialement. Mais à la base, elle était chirurgienne; à force d'être confrontée à ce genre de problèmes, elle a tout lâché pour se lancer dans la bioéthique (c'est sa spécialité, assez logiquement).
Pendant une année, on a donc passé des heures à parler de ça. Au fond, on était tous pour l'euthanasie (suivant quelques conditions bien sûr) mais la question était: "Comment prouver que c'est le bonne solution? Comment le prouver au Pape et aux cathos-tradi?"
Ben franchement, c'était pas de la tarte. Il y avait quelques séminaristes avec nous en cours (= futurs curés) qui étaient à 100% contre (ils étaient contre tout de toute manière ); on avançait nos arguments, et eux les refutaient très poliment, posément et en faisant preuve de logique. Ils ne m'ont jamais fait douter pourtant, parce que leurs arguments étaient l'héritage d'une culture ultra judéo-chrétienne. Et là forcément, on se rend compte que ça tient pas vraiment debout.

Cette nouvelle loi, pour l'instant, je n'y crois pas trop. Il y a trop de discussions avec la famille. Si le patient veut mourir, ça sert à quoi que les médecins, les enfants, les frères et soeurs se tournent le doigt dans le cul pendant des semaines?? Une partie de ma famille (éloignée) a été confrontée à ça. Une arrière grand mère (elle ne voyait plus rien, n'entendait plus, alzeimer...) n'arrêtait pas de dire toute la journée: "Laissez-moi partir, je veux retrouver mon mari au ciel, j'en ai assez de souffrir et de faire souffrir toute ma famille" (en résumé). Dans ces moments, elle était lucide. Mais voilà, ses enfants se sont littéralement déchirés parce que certains voulaient la "débrancher" et d'autres pensaient qu'elle ne savait pas ce qu'elle disait.
Résultat, après des semaines où eux débattaient et elle souffrait, elle est morte pendant son sommeil.
Maintenant la question: est-ce que finalement, la laisser mourir de sa belle mort a été la bonne solution? Ou alors la laisser souffrir alors qu'elle priait pour mourir?
Pour moi, le choix est vite fait, et de pure logique.
Mais c'est vrai que devant la douleur des familles (qui tend à l'entêtement voire à l'acharnement), ce n'est pas facile à expliquer, même si on a souvent envie de les secouer et de leur dire: "Eh! c'est pas toi qui es en train de crever à tout petit feu en souffrant comme pas possible!"
Arhym
02/06/2005 15:54
[link]http://www.pierre-de-tear.com/~aiels/fiche/aiel-fichearhym[texte]Chef des Shaarads

La personne en question s'est finallement éteinte. En fait c'etait un ancien fumeur au dernier stade d'insuffisance respiratoire pour qui on avait plus d'option, il n'aurait jamais recu de greffe et ces derniers mois voire années de vie auraient été passé assis dans une chambre d'hopital à regardé la télé avec un tube dans la gorge pour respirer sans pouvoir parler ou alors carrément endormi si son état s'aggravait. Les medecins ont pensé qu'il n'aurait pas voulu de cette vie là et ont acceleré les choses car ils n'avaient plus rien à lui offrir.
Une autre patiente est morte, celle-ci dans un coma profond depuis qqs jours du à une tumeur cerebrale, sa famille a preferé arrêter ne voyant pas l'interêt de la laisser stagner comme ça.
En pratique l'interesser ne peut que rarement prendre la décision lui-même, un gars shooté à la morphine et aux sédatifs on va pas le réveiller et lui demander "eh! vous voulez mourir ?"
Ce n'est d'ailleurs pas la famille non plus qui decide vraiment, sinon il pourrait en ressortir une culpabilité, c'est le medecin qui prend la decision finale après avoir convaincu les proches que c'est la meilleure solution.

Au delà de l'ethique, se pose aussi l'horrible question de l'economie, garder en vie artificielement une personne coûte 1500-2000 euros par jour à la secu, on peut se demander l'interêt de payer si aucun espoir n'est permis. En ce moment un patient, gueri celui-ci !, venu d'algerie et pour qui on a dépensé près de 50 000 euros en soin, se voit confronté à un refus de la secu algerienne de payer pour une raison administrative et il ne'est pas inscrit en france. qui va payer ?
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