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Ma fantasy part 1 et 2(en attendant de trouver un titre)
(Sujet créé par damar l 11/04/05 à 20:56)
Voila mon oeuvre amateur, certains connaissent déja, dans tout les cas j'ai finalement fini par ecouter les conseil qu'on m'a donné et je l'expose a la portée de tous.
Je m'inspire de l'inspirateur du dongeon de nahulbuck (c'est vous dire lol) et j'aimerai bien l'égaler mais bon...
Je compte sur les lecteurs potentiel pour emetre des commentaire en bien ou en mal, des questions ou meme juste dire si vous avez aimé.
Je compte faire trois parties, en voila deux et sur j'espère que vous prendrez du plaisir à me lire.
ps: Si vous trouvez un bon titre n'hésitez pas, je sèche.
Gilles et Hélène (Premiers membres de ma famille à avoir porté de l’intérêt à mon œuvre)
Christian (pour le plaisir de l’embêter en citant son nom dans MON œuvre Niar Niar Niar)
Ma fantasy
Part 1
Héroic-fantasy
Un monde étrange rempli d’elfes, de nains et de pleins d’autres créatures fantastiques avec de fabuleuses aventures pleines de héros courageux et de trésors dépassant les rêves les plus fous.
Vous connaissez ? (zêtent ptet coincés ?)
Moi j’en suis fan alors voici ma première (et j’espère pas la dernière) réalisation dans le domaine qui m’a coûté un an de travail :
Une horde infinie de créatures noires difformes recouvraient l'horison.
Une immensse armée rassemblant toute les races, unies dans le désespoir.
Au centre de l'armée, une tour.
Dans la tour, un combat.
Deux hommes engagés dans une lutte à mort.
Un trou insondable.
Des flames.
Un cris.
Un sort qui s'achève.
Et les flammes consumèrent le monde.
Beaucoup, beaucoup plus tard, notre histoire commence.
Chapitre 1 : L’auberge.
L’histoire commence dans une taverne(c’est un classique)
A l’intérieur se trouve bien évidement le patron en train d’essuyer un verre. Il est gros, chauve et aime faire la causette. Ensuite il y a plusieurs genres de clients :
Les premiers sont les ivrognes puant l’alcool à dix mètres dont la plus courante activité est de rester affalé sur le comptoir pour cuver. Ils ont pour sports les bagarres stupides et le plongeon dans la rue.
Ensuite, plus utiles, viennent les paysans crottés. Ceux-ci se rassemblent entre travailleurs autour d’une grande table, échangeant des propos à grands éclats de rire allant des informations sur le travail et des dernières nouvelles aux histoires de familles et aux projets irréalisables.
Plus distingués viennent ensuite les aventuriers, répartis en plusieurs classes. Ils sont le plus souvent guerriers, mages, prêtres ou voleurs.
Et enfin il y a les riches qui sont généralement marchants ou commanditaires.
La nuit était tombée et c’est sous une pluie battante qu’une silhouette humanoïde progressait tant bien que mal sur le chemin boueux traversant les bois qui menaient à l’auberge citée précédemment.
L’auberge, elle, était excessivement calme en ce soir d’orage aussi, lorsqu’on frappa à la porte tout le monde se retourna pour lorgner l’individu.
La porte s’ouvrit en grincent et une silhouette mince et de haute taille se découpa sur le seuil, le nouvel arrivant fit quelques pas vers le comptoir ouvrit la bouche et...
_ATCHOUM ! snirfl, désolé me suis enrhumé.
Malgré ses habits trempés l’individu fut vite identifié : Jeune, de haute taille, faible constitution, une coupe au bol faite pour aller avec des lunettes (qu’il n’avait pas), il portait une cape et un habit blancs aux longues manches ainsi qu’un gilet bleu le tout recouvert de traces de boue.
Pour ceux qui n’ont toujours pas compris le fait que ses vêtements retrouvèrent instantanément leur propreté devrait les mettre sur la piste, en un mot il s’agissait d’un mage.
_Q’est ce que ça sera pour vous ? demanda l’aubergiste
_Heu ! hé- bien je ne serai pas contre un petit remontant et je désirerais louer une chambre pour la nuit si possible.
_Je n’ai plus de chambres mais vous pouvez vous installer dans la salle commune, je vous ferai amener votre remontant.
_Merci.
La salle commune était une grande pièce avec pour tout mobilier des tables, des fauteuils et une cheminée ou ronflait un bon feu.
Notre jeune mage alla donc se trouver une bonne place sur un fauteuil près de la cheminée pour se sécher toujours sous l’œil vigilant des autres clients et il commença à somnoler.
Peu après une jeune serveuse portant un gobelet sur un plateau arriva et le réveilla de sa demi-torpeur.
_Messire ?
_mmmmmm
_votre boisson
_gnerci
La serveuse posa le gobelet sur l’accoudoir et repartit. Il en vida aussitôt le contenu d’un trait puis devint successivement blanc quand il reconnut ce qu’il venait d’avaler puis rouge en en ressentant les effets.
_aaaaaaauuuuuuuuuuuueeeeee
Ce cri souleva l’hilarité des clients alentours (du moins ceux qui ignoraient qu’il était mauvais pour la santé de s’en prendre à un mage ou qui savaient à quoi s’en tenir)
Un grand gaillard approcha et lança :
_Alors on a peur de boire du petit lait ? Allé morveux retourne dans ta tour jouer à l’apprenti sorcier.
Haletant, le mage se retourna pour voir l’auteur de cette remarque et vit un imbécile sous l’emprise de l’alcool.
_On m’a refilé de l’alcool nain et tu appelle ça du petit lait ? Remarquez avec votre tronche moi aussi je serai grincheux.
L’homme s’empourpra mais se retient devant le calme du jeune gringalet qui lui faisait face. La tension monta sans que leurs regards ne se quittent jusqu'à ce que le mage jette son gobelet vide dans le feu de la cheminée.
Le peu d’alcool restant suffit à provoquer une explosion qui souffla une chaise.
_Du petit lait hein ! ?
L’autre grommela et retourna s’asseoir.
Le mage se remit apparemment à sa tranquille torpeur mais il soupira intérieurement car il avait eu chaud : l’autre l’aurait assommé avant qu’il ne puisse jeter un sort.
Peu après il sombra dans un profond sommeil et ne pensa plus à ses jambes tremblantes ni à l’abruti.
Le matin arriva enfin, l’orage était passé et la journée s’annonçait ensoleillée. L’auberge avait été désertée par les ivrognes jetés à la rue et les paysans qui allaient de bonne heure vaquer à leurs occupations.
Cependant certains aventuriers et marchands avaient préféré faire la grasse matinée, les uns à la recherche de travail, les autres en galante compagnie.
C’est dans cette atmosphère détendue qu’un mage que nous commençons à connaître fut réveillé en sursaut par le bruit d’un marteau qui enfonce un clou.
Il s’étira et alla jusqu’au comptoir d’un pas chancelant pour demander :
_Bjour c’est quoi ce raffut ?
_Tien on se réveille alors cet alcool était-il suffisamment relevé à votre goût ?
_Grrrrr
_ Allons, je plaisante mais avouez que ça vous a réchauffé.
_J’en conviens mais je n’ai pas aimé l’animation qui a suivi.
_Gaspar ne sait pas se tenir mais il n’est pas méchant juste un peu simple vous voyez ? A propos je m’appelle Giledor et vous êtes… ?
_Je me nomme Guil Caban je suis mage.
_J’avais vu mais dite moi que faite vous dans le crachat ?
_Hein ! Beurk, ou ça? Ya rien.
_Nous sommes dans la vallée du crachat vous l’ignoriez?
_Ben oui j’ai été téléporté au hasard à ma sortie de l’école, c’est le test final de tutdémerde pour ne garder que les chanceux, imaginez ceux qui arrivent en pleine montagne.
_Pour un homme c’est dur mais pour un mage ce doit être horrible. Au fait, je n’ai toujours pas répondu à votre première question, j’étais en train d’afficher l’annonce d’un commanditaire pour recruter des aventuriers ça, vous tante ?
_Faut voir montrez-moi ça.
Il prit la feuille qu’on lui tendit et lit :
On recherche aventuriers pour porter une lettre de valeur a la citée des crevés.
S’adresser à Arlong qui réside à la mairie aujourd’hui
A midi
_Heu ! L’est quelle heure SVP ? …
_Presque midi.
_Et elle est ou la mairie ?
_1km en suivant le chemin.
Guil disparut aussitôt en courant et l’aubergiste se retrouva seul au comptoir avec la pièce d’or laissée pour l’alcool et la nuit qui vibrait encore.
_Tous des fadas ces magiciens.
Courant à perdre haleine, Guil arriva devant la mairie qui n’avait pour différence avec les autres maisons qu’une pancarte marquée mairie.
Il y pénétra et découvrit sept autres personnes à l’intérieur en train de patienter et en fit machinalement le compte :
Un vieux prêtre décrépit vénérant un dieu qu’il ne parvint pas à identifier, deux chevaliers aux armures luisantes avec des regards nobles et fiers qui se toisaient avec mépris, un jeune type costaud avec une armure bleu marine faite de nombreuses facettes plates et qui portait une hache faite de glace évidemment magique, un voleur(il portait l’emblème de la profession) habillé tout de noir avec un arc, un jeune druide avec le teint bronzé des gens du sud qui était de petite taille MAIS N’ETAIT PAS UN NAIN vêtu de vert avec un collier de plume et une fleur dans les cheveux et enfin un gros nain roux avec une redoutable double hache sur ses genoux.
_Salut la compagnie.
Quelques têtes se levèrent mais personne ne répondit alors Guil, préférant ne pas insister, prit une place et se tut. Il n’eut pas à patienter longtemps, bientôt un serviteur en habit chic arriva et les pria d’entrer. Il les conduisit alors vers ce qui devait être la pièce principale de la mairie ou les attendait le fameux Arlong.
Arlong était un homme de taille moyenne avec cheveux et barbe de couleur grise, l’air âgé et sévère mais encore plein d’énergie.
_Bienvenu, prenez un siège je vous en prie, déclara t’il en leur montrant les chaises qui étaient le seul mobilier en dehors de la table. Je serai bref je désire embaucher plusieurs personnes à fin d’amener une lettre à la cité des crevés au très estimé grand maître de la guilde du corbeau : Vood Spoock.
Il fit une pause avant de reprendre
_Vous serez payés 500 pièces d’or dont cent de suite pour que la lettre arrive intact à son destinataire(le nain quitta la pièce trouvant la somme trop basse) des questions ?
_Oui, intervint un des chevaliers, pourquoi ne pas faire appel à un simple coursier se serai moins cher et ça attirera moins l’attention non ?
_Certes mais certaines personnes aimeraient bien s’en emparer s’est pourquoi vous devrez éviter l’accès principal ou trouver un moyen de cacher la lettre, je précise qu’il est inutile d’espérer soudoyer les gardiens.
_Cacher la lettre à des voleurs expérimentés mais bien sur, fit le voleur d’un ton ironique, autant vouloir respirer sous l’eau.
_C’est possible avec un sort, intervint Guil.
_TA GUEULE, firent tous les aventuriers d’une même voix
_Mais…
_SHHHHT
_Bon, bon, continuez.
_Eviter une fouille est exclue, poursuivit le voleur, il faut trouver un autre accès sinon c’est fichu.
_S’il faut fuir devant la vermine, déclara un des chevaliers, cette tache est indigne de ma personne adieu.
Et il quitta la pièce sous l’œil réjouit de son pair.
_Si la mission devait être facile je n’aurai pas fait appel à vous mais à un simple porteur.
_Mais qu’est ce qui vous prouve que l’on ne va pas livrer la lettre à vos ennemis ou que l’on n’a pas été dépêché par eux dans ce but ?
_Les runes magiques sur la lettre me donnent toutes les garanties dont j’ai besoin aussi je vous déconseille donc de l’ouvrir vous pourriez attraper la mort.
_Ok je vois.
_Bien si certain ne sont pas d’accord qu’ils sortent maintenant, je ne veux que des volontaires pour cette mission.
Comme personne ne partait, il les fit entrer dans une autre pièce ou ils touchèrent les 100po promises. L’enveloppe, elle, fut confiée au prêtre.
_J’ai fait préparer des chevaux, vous devrez être partis dans une heure.
_Quoi déjà ? demanda Guil
Il se prit une claque du prêtre sur la nuque.
_Non dans dix ans, t’a entendu comme nous que je sache, non ? Il faut y être avant la nuit sinon on peut rencontrer des trolls et des gobelins.
_Désolé, je ne savais pas, c’est ma première quête vous savez alors je manque d’expérience pratique.
_Mouaie ben si c’est toi le sorcier du groupe on n’est pas encore arrivé, va préparer tes sorts pendant le temps qu’il te reste au lieu de poser des questions stupides.
_Pov type.
Quand le prêtre se retourna, le mage lui fit un geste obscène dans le dos.
C’est ainsi que Guil passa le temps qui lui restait à préparer les sorts habituels des mages, dans le genre boule de feu. Une heure plus tard on vint le chercher, sa première quête débutait enfin.
Quand tous furent là ils partirent aussitôt mais contrairement à ce que Guil avait espéré il ne put presque rien apprendre sur les autres car peu après le départ le chevalier ordonna le silence(si les monstres n’aiment pas le soleil, on n’est jamais trop prudent).
Le voyage, durant lequel la compagnie progressa rapidement à travers une forêt de sapins, dura quelques heures et fut sans encombre
Quand ils firent halte près de la citée des crevés Guil interrogeât le voleur !
_Dite c’est quoi la citée des crevés messire…Simon je crois !
Le voleur le regarda avec des yeux ronds
_Attend, tu t’ais engagé dans une quête sans savoir ou tu allais ?
_Ben oui, quand je parle on m’engueule et on me dit de la fermer, c’est parce que je suis nouveau ?
_Mais non le type avec la hache bizarre et le druide en sont à leur première quête et vous devez avoir le même age.
_Mais pourquoi je suis le seul à ne rien savoir ?
_C’est simple on a discuté dans la salle d’attente mais comme tu es arrivé après on en a déduit que t’étais au courent de ce qui t’attendait.
_Super c’est qui l’auteur de cette idée stupide ?
_Le prêtre, je croix qu’il n’aime pas les mages.
_Bon alors cette citée des crevés ?
_Voilà voila hum ! La citée des crevés hé hé tu connais vraiment pas ?T’a de la chance d’être tombé sur un expert comme moi, je me renseigne toujours sur ma destination avant d’accepter une tache. Bon, son histoire hum :
Fondée il y’a des siècles par les nains, à ciel ouvert, dans la montagne grise, elle fut désertée lors d’une guerre contre les elfes et servit d’abri aux brigands orcs et humains.
Avec le développement de la chevalerie dans les environs elle devint la capitale du crime de ce pays, (nous sommes à Algoran si tu l’ignore) le sang et les atrocités qui s’y déroulent ont valus son nom à la ville.
Cette citée est dirigée par plusieurs guildes qui s’opposent entre elles affin de gagner en force, dans ces murs les habitants sont les assassins, les voleurs, les faussaires, les fanatiques et les fous.
Tu trouveras de tout si tu y mets le prix, des esclaves, des organes, des monstres, des reliques, des poisons…
Bref c’est la pire citée du monde pour les citoyens normaux et la meilleure pour les monstres, les humains à l’âme noire et les aventuriers en quête d’hommes recherchés ou d’objets spéciaux. T’a compris ?
_Je croix qu’oui, mais dit moi personne n’a tenté de se débarrasser de cette racaille ?
_Si, bien des armées ont essayé mais aucune n’a réussi se ne serai-ce qu’à y pénétrer et la ville est fière de cette renommée.
Ils continuèrent la route à pied pour arriver devant un treuil sur le versant de la montagne qui menait à une grotte haute de deux cents pieds de haut, unique accès officiel (les marchandises voyageaient par des chemins secrets contrôlés par les grands maîtres des guildes)qui était très contrôlé.
_Attendez-moi là, déclara Simon et il marcha jusqu’au treuil pour s’entretenir avec les «gardes».
Il donna quelques pièces d’or et fut admis sur une plate forme déjà pleine d’une dizaine de personnes qui s’éleva jusqu'à la grotte.
En attendant le retour du voleur chacun trouva une occupation, le prêtre pria, le chevalier médita et les 3 jeunes firent connaissance.
_Moi c’est Gill Caban, je suis mage diplômé(de peu) grand admirateur des elfes, je cherche la fortune, la gloire et le pouvoir et vous ?
_Je suis Méhèd Serby, druide débutant qui souhaite étudier les dragons car j’en ai assez des plantes, c’est chiant.
_Suis un barbare, m’appelle Geofrey le Frais, membre d’une tribu si affaiblie qu’elle dut se disperser, gardien de la hache de l’hiver de père en fils depuis toujours. Je compte devenir roi et retrouver les miens.
_Et les deux la bas ?
_Jarko le prêtre sadique d’on ne sait quel dieu et Hanrad le preux avec plus de morale que de cervelle, répondit Méhèd, à propos méfie-toi de Simon il est doué mais sous ses apparences de type expérimenté c’est une mauviette qui panique et s’enfui au moindre danger.
_T’es renseigné, comment connaît-tu tout ça ?
_Y’a qu’une auberge au crachat, même si tu ne m’y à pas vu, et le patron aime parler.
_Ok, au fait Geofroid pourquoi tu ne ressemble pas à un barbare et c’est quoi cette armure bizarre ?
_GEOFREY, mon armure je l’ai trouvée dans la glace et je m’y suis attaché quant à mon physique et bien mon père a… rencontré ma mère lors d’un rai…un voyage au sud se qui rend facile de passer inaperçu.
Guil voulut argumenter sur l’armure un peu voyante mais Simon revint à ce moment, l’air ravi.
_J’ai trouvé une entrée venez ?
_Déjà ? fit le prêtre
_Oui, il s’agit d’un donjon désaffecté mais ou il reste quelques pièges, c’est pour ça qu’il n’est pas emprunté par les commerçants, heureusement que je suis là pour vous y guider et vous protéger des pièges.
_Bah le juste triomphe toujours, déclara solennellement Hanrad le preux.
_Avec la foi je ne crains rien continua Jarko
_Allez-y, passez devant on vous suit, proposa Méhèd
_ Les mages doivent rester en arrière c’est bien connu, argumenta Guil.
_Faut bien un type intelligent pour les surveiller ces deux là, continua Geofrey (alors qu’il était le moins Malin des trois mais toutefois suffisamment pour vouloir rester à couver)et ils ont besoin de bras puissants.
_Lâches, rugit le chevalier
_Infidèles, aboya le prêtre.
_Bon on y va, appela le voleur c’est pas le moment de se battre, si vous voulez vous entre-tuer attendez d’avoir étés payés sa rapporte.
_Ouais ! fit le barbare
Chapitre 2 : Les ennuis commencent.
Le chemin jusqu'à l’entrée du donjon se fit sous un beau couché de soleil dans le calme et la bonne humeur, enfin dans le calme c’est sur puisque qu’il faisait encore très chaud et que tous avaient la gorge sèche.
Enfin après un long périple (un quart d’heures ça parait long quand il fait chaud et qu’on s’ennui à mourir) ils arrivèrent devant les immenses portes du donjon.
_C’est joli ces dessins sur la porte commenta Geofrey.
_ Ce sont des runes, banane, expliqua Guil.
_Miam, comment on les mange, répondit Geofrey.
Guil abandonna un combat perdu d’avance contre l’ignorance et préféra se cogner la tête contre sa monture.
_Bon, dit le voleur, c’est une porte magique, pour l’ouvrir, il faut se mettre sur ce socle par terre et tirer la porte. Selon les dires elle ne marche que dans des intervalles de dix jours, il n’y aura qu’un seul voyage que ceux qui veulent partir parlent maintenant ou se taisent à jamais.
Personne ne dit mot et tous se mirent sur le socle.
_Tien, dit Gill ces runes sur le socle on dirait vraiment…
Simon tira le battant et les paroles de Gill se perdirent dans un flash qui englouti les six aventuriers.
Des six compagnons il n’en restait aucune trace.
Est ce la fin d’une si…spéciale compagnie ?
Mais non, car dans le même flash qui les avait fait disparaître, ils réapparurent dans l’obscurité d’une caverne.
…une rune de téléportation, acheva Guil.
Il se prit une claque sur la nuque de la part du prêtre.
_C’est maintenant que tu le dis, à cause de ton incompétence on ne peu plus faire marche arrière.
_Et bouffon t’es jaloux par ce que mudgnignu.
Geofrey venait de lui plaquer sa main sur la bouche.
_Shuuut, lui dit Méhèd, j’ai senti la présence d’un dragon quand le socle nous a amené là.
_Muph
_Désolé, Geofrey lâche-le.
_Pfou merci Geofroid
_GEOFREY
_Shuuuuuuuuuut, firent tous les autres en cœur.
_Franchement je me disais bien que trouver un passage si simple étrangement abandonné c’était louche, fit Guil d’un ton amer à l’adresse du voleur.
_Etant le membre le plus expérimenté je prend le commandement de cette compagnie, proclama le chevalier avant d’avancer d’une démarche fière !Si nous croisons un dragon alors nous l’occirons séance tenante.
_ARRETE MALHEUREUX lui cria le voleur.
Il obéit.
_C’est bien ce que je pensais, jubila Simon en se penchant sur la pierre sur laquelle Hanrad s’apprêtait à poser le pied. C’est une chausse-trape qui, bien que rouillée, n’en est pas moins mortelle, heureusement que je suis là sinon couic bande d’amateurs.
_Diantre ! Doit-on s’attendre à d’autres pièges ?
_ Non je ne pense pas, celui-la a dut être laissé lors de la désertion du donjon car personne n’a voulu le combler.
_Si un dragon est la cause de cette désertion ils devaient avoir autre chose à faire que de désamorcer des pièges, hasarda Guil
_Dans le doute passe devant Simon, ordonna le prêtre.
_Moi ? Mais heu !…
_VA, rugit Jarko
La compagnie repartit donc avec Simon en tête de file et déboucha quelques pas plus loin dans un cul de sac, heureusement une issue éclairée sur la droite leur permit de s’engouffrer dans une vaste pièce pour découvrir des tonnes d’ors, de joyaux et d’objets précieux qui firent briller leurs yeux de convoitises.
Hélas pour eux leur ardeur fut freinée par l’énorme dragon rouge qui dormait sur ses richesses.
Alors que tous marchaient à reculons en essayant de faire le moins de bruits possibles pour ne pas réveiller la bête, le chevalier, lui, tira son épée de son fourreau et cria tout en la brandissant :
_Hardi mes braves, l’honneur et le juste l’emporteront sus à la bête.
Il chargea le dragon en hurlant.
_Meurt monstre.
Pour les autres se fut le signal et eux aussi foncèrent mais dans la direction opposée.
Ils étaient à peine retournés dans la grotte qu’un rugissement de colère se fit entendre, la chaleur monta soudain et des reflets de flammes éclairèrent les parois.
Le heaume carbonisé du chevalier tomba au milieu des cinq survivants et s’immobilisa après quelques rebonds. Aucun ne sut dire si la tête de Hanrad le preux l’habitait encore.
Voyant cela le prêtre Jarko suffoqua, porta les mains à sa poitrine et s’écroula.
Simon se pencha sur lui, vira au blanc et déclara d’une voix paniquée
_Il…il est mort, au mon dieu on va tous y rester.
En proie a la panique il s’enfuit en courant vers le lieu de leur arrivée.
_Attention à la tr…voulu l’avertir Guil
_ AAAAAAAAAAAAAAAAAA(splartch)
_A la trappe.
Un silence s’ensuivit dans la, heureusement, trop petite caverne pour le dragon.
_Les gars on est mal, déclara Méhèd.
Guil analysa la situation.
_Qu’est ce qu’on fait ? La sortie est de l’autre coté du dragon ?
_Ici on est en sécurité mais on va finir par crever de faim.
_Vous savez, en tant que mage j’ai eu accès à certains livres rares dont un : Héros légendaires d’autres mondes qui m’a beaucoup plu. Dans ce livre il y a un chapitre qui raconte l’histoire d’un elfe noir qui, dégoûté par la cruauté de ses semblables, quitta les profondeurs de son monde natal pour gagner la surface. Cet elfe se nommait Driz…
_On s’en fou, le coupa Méhèd, quel rapport avec nous ?
_Au cour d’un de ses périples, il se retrouva coincé avec une bande de prêtres masos dans la tanière d’un dragon. Pour s’en sortir, il se fit passer pour un dragon noir transformé en elfe.
_Et alors ?
_Il a réussit à distraire le dragon et à faire sortir les prêtres.
_C’est vrai ?
_Oui il n’a eu qu‘à lui grimper sur le crane sans se faire écrabouiller. Sinon je connais aussi l’histoire d’un chevalier qui a du affronter et vaincre une déesse maléfique qui avait pris la forme d’un dragon à cinq têtes. Chevauchant un dragon il utilisa une lance magique appelée lancedrag…
_Magnifique, le coupa Méhèd, à un petit détail près, un tout petit détail.
_Quoi ?
_ON N’EST NI DES HEROS, NI DES ELFES NOIRS ET PAS PLUS DES CHEVALIERS CHEVAUCHANT DES DRAGONS AVEC UNE LANCE A LA CON.
_ECOUTE ! JE CHERCHE UNE ASTUCE POUR S’EN SORTIR ALORS SI QUELQU'UN A UNE IDEE JE L’ECOUTE.
_On fouille le prêtre, proposa le barbare.
_Fait le si tu veux mais ne compte pas sur moi ! Lui dit Méhèd.
_Ni sur moi.
Il récupéra sur le prêtre la lettre et un peu d’or, rien d’autre.
_Faisons l’inventaire de nos possessions qui pourraient nous être utiles ! Proposa Guil. J’ai trois sorts d’attaques tout justes bons à énerver ce dragon, un sort de protection dérisoire contre son souffle et un sort d’invisibilité(tout le monde sait qui les dragons ont un odorat très développé) guère plus utile.
_Et vous ? Geofroid ta hache ne peut-elle pas nous protéger du feu ?
_Ben non elle protège du froid et de la glace, le feu est son fléau et peu la détruire mais heureusement un fragment suffit à la reconstituer.
_Et ton armure ?
_Chai pas, je l’ai trouvée je te l’ai dit j’ignore tout d’elle et j’ai rien remarqué d’étrange.
_Moi j’ai mon collier pour me changer en oiseau, un bâton de combat et un fouet dans ma fleur.
_Les dragons aiment la volaille, le bois est inflammable et le fouet est dérisoire.
_On peux acheter notre passage, proposa Geofrey
_En tant que druide assigné a l’étude et la protection des dragons je peux t’affirmer que hors des routes commerciales tu seras grillé avant de pouvoir marchander, lui répondit Méhèd. Au fait Guil tu n’aurais pas un sort de téléportation à tout hasard?
_Ben non sinon je serais déjà parti, j’ai pas les ingrédients nécessaires…Quoi que.
_Quoi ?
_Crache !
_Ben y’a bien un moyen mais…hum.
_Mais quoi ?
_Soit tu crache le morceau, soit se sont tes dents.
_Ben pour le sort il faut un sacrifice humain, vous êtes volontaires ?
_Ben heu…
_Ou alors on peut s’arranger :Je prends la moitié de votre énergie vitale à chacun se qui vous épuisera et vous laissera un ou deux jours dans le coma(normalement) le temps que je trouve une solution pour revenir vous chercher.
_Et qu’est ce qui nous prouve que tu tiendras parole ? Demanda Méhèd !
_Vous n’avez pas vraiment le choix.
_C’est vrai mais quand on sort d’un groupe avec un abruti taré, une momie cardiaque et une couille molle aux grands airs on finit par se méfier.
_Soit je pars, soit on crève tous, faites votre choix.
_Vas-y, intervint le barbare.
_J’hésite, fit Méhèd
_Si tu ne coopères pas tu seras le sacrifice compris ?
_Je…non, les druides sont farouchement opposés à ça, je ne me laisserai pas prendre mes fluides vitaux, ni une partie, je préfère me risquer à traverser !
D’un coup de hache Geofrey l’assomma.
_Donne-moi tes mains, lui demanda Guil, et celles de Méhèd !
Il obtempéra à regret.
_Attention j’utilise un sort inscrit dans un parchemin, si jamais il rate, je ne pourrais pas le refaire.
Guil incanta.
_ Crigeers, démon de la nuit entend mon appel et abreuve toi de la vie de ces êtres.
L’air tournoya autour d’eux comme s’ils étaient pris dans une tornade.
_Merci de ce présent, entendit-on une voix caverneuse répondre, je lis en toi et accepte tes conditions, je ne suis plus lié au parchemin à présent, adieu et à jamais.
L’air s’arrêta de tourbillonner et tout était comme avant l’incantation.
_Ca a raté ? Demanda Méhèd qui venait de se réveiller.
Comme pour lui répondre Guil disparu dans le «plop» d’un nuage de fumé et Méhèd se sentit très faible tout à coup ! Avant de perdre toutes pensées, il aperçut Geofrey qui lui aussi sombrait dans ce sommeil surnaturel.
Ils se réveillèrent deux jours plus tard nauséeux, l’estomac dans les talons et un putain de mal de crane.
_Et merde, commenta Geofrey.
Il tira Méhèd de sa douce quiétude à grands coups de claques dans la figure.
_Aie, ouille ou la, pitié, stop, arrête mais arrête merde chui réveillé.
_Pas trop tôt.
_On est toujours là, putain je savais bien que c’était une mauvaise idée, mais j’avoue que donner ma vie n’a pas été si horrible.
_L’autre a du se foutre de notre gueule, mais bon ça se comprend.
_Pas de conclusions hâtives, il lui faut le temps de trouver des renforts on ne sait jamais.
_Ecoute, la guerre c’est mon domaine et à moins d’un miracle jamais il ne rassemblera une armée suffisante pour nous sortir de là en sept jours surtout dans cette ville.
_Il s’est peu être teléporté ailleurs.
_Dans ce cas il lui faudra trop de temps pour venir, on sera mort de soif avant. Notre seule chance c’est cette ville mais si le dragon y est encore c’est qu’ils ne peuvent pas le chasser sinon ils feraient tout pour s’emparer des trésors d’à coté. Et puis qui voudrait l’aider ? Rassembler suffisamment d’aventuriers suicidaires prendra trop de temps et il est trop pauvre pour embaucher une armée de mercenaires qui d’ailleurs refuserait de mourir bêtement.
_Un sort de transport ?
_Rêve.
_En fait, tu lui as donné de ta force pour qu’au moins lui puisse s’enfuir.
_Oui, dans le nord on n’hésite pas a se sacrifier pour un plus grand nombre : Question de survie.
_Donc on va mourir.
_Quand on pourra plus se permettre d’attendre, on ira se faire griller pour en finir vite !
_On finira en beauté pour rentrer au pays des morts.
_On fera souffrir le dragon a la manière des barbares et il comprendra.
_Et ça consiste à quoi ta méthode ? Les druides n’aiment pas trop faire couler le sang.
_Enfantin il suffit de…
Méhèd ne sut jamais ce qu’il y avait d’enfantin à faire mal à un dragon car à ce moment là une explosion ébranla la grotte.
Tous deux osèrent avancer dans l’entre du dragon pour jeter un coup d’œil et ils virent la silhouette de Guil(de loin) en train de tirer des boules de feu sur le dragon.
Ce dernier alla toiser l’impudent qui avait osé troubler son sommeil.
_MISERABLE HUMAIN, MAGE DE PACOTILLE, COMMENT OSES-TU DERANGER LE TOUT PUISSANT ORIANTHOR BEL’HARAS ?CET AFFRONT MERITE LA MORT.
_Gros lézard à la noix chui pas venu seul, répondit Guil. Il abaissa la main et des centaines de gens sortire de leurs cachettes, brandissant toutes sortes d’armes (le plus souvent des outils et des battons)en hurlant.
_CHARGEZ ! hurla Guil
Et tous se jetèrent sur les griffes du dragon se lancèrent à l’assaut du dragon au mépris du danger.
Guil devint invisible et alla rejoindre les deux captifs.
_Psitt, c’est moi allez, venez on se casse.
_Guil ? Demanda Méhèd, ou as-tu trouvé tant de cinglés en si peu de temp.
_Ce sont des prêtres fanatiques, j’ai assassiné leur Gourou et pris son apparence pour leur demander d’obéir au premier mage qui arriverai(moi). Je les ais lancés contre le dragon quand ils ont accepté de m’obéir en pensant que c’était un ordre de leur chef.
Tout en avançant, ils se remplissaient les poches d’une partie du trésor et observaient le combat ou le dragon massacrait les fanatiques par dizaines grâce à ses crocs et ses griffes sans pouvoir les faire fuir.
Après avoir couru comme des forcenés les trois rescapés firent une pause à bonne distance de la grotte.
_On a eu chaud, pourquoi ne nous a t’il pas tous grillés rapidement avec son souffle ? Demanda Méhèd
_Par ce qu’il ne pouvait pas répondit fièrement Guil, je lui ai injecté un poison très puissant, pas assez pour le tuer mais de quoi l’affaiblir et l’empêcher de passer en mode lance-flammes un bon moment.
_A bon, quand ça ?
_Le poison était dans les prêtres, ils l’ont ingurgité avant de passer à l’attaque.
_Ils ont foncé sans espoir de retour, t’es dégueulasse de leur avoir fait ça.
_Je les ai justes envoyés vous sauvez, le reste ils se sont débrouillés tout seul, tu aurais préféré mourir plutôt que ces cinglés qui tuent au nom d’un soit disant dieu juste et bon ?
_Non bien sur mais quand même…
_Maintenant on est tranquille, cette grosse bête ne nous suivra pas de peur d’être volée en son absence.
_J’ai faim, s’écria Geofrey coupant cour à la conversation, et on l’apporte oui ou non cette lettre ?
_Il a raison, approuva Méhèd, et merci d’être revenu nous chercher.
_De rien, maintenant on est quitte, vous m’avez fourni le moyen de m’enfuir alors j’ai fait de même et puis on a pas mal gagné(il tapota ses poches) cette rencontre avec un dragon a été très enrichissante hé hé hé. Je me demande bien ce que j’ai pu emporter dans ma fuite mais au pire se sera un bon magot.
C’est en bonne entente qu’ils se dirigèrent vers la citée des crevés(la grotte débouchait à l’intérieur de la montagne dans une zone apparemment déserte près de la citée) en dissimulant au mieux leur or qu’ils préfèrent ne pas recenser avant d’être sur qu’on ne les verrait pas.
Chapitre 3 : La cité des crevés.
Dans un fourmillement intense, la cité des crevés était active de jour comme de nuit et fréquentée par nombre des races connues a ce jour. Le seul semblant d’autorité officielle était le palais somptueux du conseil des guildes ou les chefs de celles-ci se rassemblaient lors des grandes occasions pour prendre d’importantes décisions.
C’est là que nos trois lascars arrivent en grande conversation, s’étant d’abord restaurés dans une auberge(Méhèd et Geofrey avaient dormis deux jours et étaient affamés).
_Ta réaction était démesurée, argumentait Guil !
_Non, protesta Geofrey ! Si je lui avais coupé sa main ce tire-laine n’aurait plus jamais volé la bourse de personne.
_Ecoute, le calma Méhèd, je comprends que les voleurs doivent être punis mais là ça aurait attiré l’attention, ce que l’on ne veut pas. Et puis réfléchi, dans une ville pareille un pickpocket travaille sûrement pour une guilde qui aurait mal vu la mutilation d’un de ses membres non ?
_Ptet ben mais ça m’aurait soulagé, depuis qu’on est ici tout le monde semble nous surveiller, tu croix qu’ils savent que nos poches sont pleines d’or volé au dragon ?
_Sans doute sinon trois bleus comme nous se seraient fait dépouiller alors que la ils hésitent (puis plus bas) j’aimerai bien savoir ce qu’on a ramassé mais le sortir maintenant serai trop risqué, même dans l’auberge cela aurait été trop risqué.
_Silence vous deux on arrive au palais du conseil !
Devant les grandes portes se tenaient deux énormes minotaures qui en gardaient le passage mais il devait sûrement y avoir des archers embusqués qui auraient pus aisément se débarrasser du trio.
Guil aborda le premier garde :
_Bonjour nous désirons parler au grand maître Vood Spoock, il doit nous attendre.
Le garde grogna et se campa devant le passage.
_Parle lui de la lettre, lui chuchota Méhèd !
_Oui oui, c’est à propos de l’annonce pour transporter une missive de la part d’Arlong…
Guil sorti la lettre, le minotaure tendit une main avide mais Geofrey lui attrapa le poigné.
_…que nous devons remettre en main propre, acheva Geofrey.
Le garde se libéra et après les avoir attentivement observés avec ses yeux bovins il leur intima de le suivre.
Le palais était somptueux, rien n’aurait pu laisser penser qu’il se trouvait dans une ville si misérable, même les serviteurs étaient richement habillés. Le sol était recouvert de tapis multicolores, les murs n’étaient que riches tapisseries et le plafond si richement ouvragé que bien des rois l’auraient envié.
_Bouducon, s’émerveilla Geofrey.
_Tu l’as dit Bouffi, approuva Guil !
_Je ne veux pas gâcher votre plaisir mais on est pas a l’auberge ici et le guide s’impatiente.
_Ca va, viens Geofroid !
_GEOFREY.
_Oui, bon, allez ou le druide en herbe va faire une crise, druide en herbe arf ? T’a entendu mon jeu de mot ?
_ ????????
_Laisse tomber et allons-y.
Après maints et maints détours dans les corridors ils furent conduits devant une porte de taille respectable bien que vide de tout ornements. A peine le groupe était-il arrivé que la porte s’ouvrit d’elle même.
_Entrez ! Leur ordonna le minotaure.
Ils pénétrèrent dans un riche appartement ou les attendait le fameux Vood Spoock, installé au milieu de coussins moelleux entouré de belles, de courtisant et de gardes. A l’approche de ses visiteurs Vood Spoock claqua des maints et tous, sauf les gardes, se hâtèrent de vider les lieux. Le chef de guilde dévisagea ses visiteurs puis échangea quelques mots avec un personnage caché dans l’ombre qui hocha la tête. Apparemment satisfait il se retourna vers ses hottes, un grand sourire aux lèvres et s’adressa à eux d’une voix mielleuse :
_Bienvenu dans mon humble demeure, étrangers, avez- vous quelque chose pour moi ? (Simple question de politesse, il connaissait la réponse) d’Arlong peut être ?
_Heu oui grand Maître, balbutia Guil, la voilà(il lui tendis la lettre mais se ravisa au dernier moment) des que je serai sur que vous êtes qui vous semblez.
_La patience n’est pas mon fort et je ne laisse personne m’insulter GARDES.
_Pitié, attendez on peu négocier vénéré grand maître.
_A L’ATTAQUE.
_Oh non, gémit Guil.
Aussitôt les gardes se ruèrent sur eux armes au poing.
Méhèd ne fit pas un geste contre ses deux assaillants mais une liane sortie de la fleur qu’il avait dans les cheveux et fouetta les gardes. Le premier lâcha son arme pour se masser le poignet. Quant au deuxième, la liane lui zébra la joue et il tomba en arrière.
Geofrey tenait ses adversaires en respect à grand moulinet de son étrange hache, pendant que Guil tentait vainement de se souvenir comment lancer une boule de feu.
_Mais merde faite moins de bruit, chui pas mage de bataille entraîné, moi, il me faut du silence pour me concentrer.
_Ces mages, tous des femmelettes doublés d’incapable, marmonna Geofrey
Guil lui lança un regard noir mais ne dit rien. Soudain il se rappela la formule et l’énergie magique lui crépita entre les mains. Avec un sourire en coin il projeta la boule de feu sur Vood Spoock.
_Prend-toi ça dans ta sale face qui que tu soit !
Hélas, peu avant d’atteindre sa cible la boule de feu heurta un bouclier invisible et explosa sans blesser sa cible.
La diversion permit à Geofrey de désarmer un de ses assaillants et de faire reculer les autres mais elle permit également à un des adversaires de Méhèd qui s’escrimait contre le bâton druidique de celui-ci de l’assommer avec le pommeau de son épée.
_Qui…comment…quoi ? Balbutia Guil, ne comprenant pas pourquoi son sort avait été stoppé.
_Moi, fit l’homme qui se tenait derrière Vood Spoock en sortant de l’ombre.
Le doigt tendu il prononça un mot de pouvoir et Guil fut soufflé contre un mur par une force invisible puis retomba, inerte.
Fou de rage Geofrey se précipita contre le champ de force pour y abattre sa hache de toutes ses forces (un geste plutôt désespéré contre un tel champ de force) ce qui, contre toute attente, le fit éclater en morceau.
Un instant paralysé de surprise, le magicien se reprit et fit apparaître un mur de flemmes pour dissuader Geofrey d’avancer.
_Assez, déclara le mage.
Geofrey fronça les sourcils en voyant les gardes se ranger à leur places initiales et les courtisans remplir de nouveau la pièce. Le mage poussa brutalement Vood Spoock du trône pour s’y asseoir.
_Je suis Vood Spoock, lui n’est qu’un pantin qui me sert de doublure, dit t’il en montrant-le soi disant chef de guilde avec son pied.
_ ???????????,fit Geofrey
_Vous avez assisté à une simple mise en scène, on a pour règle dans cette ville de ne pas tuer les messagers (c’est mauvais pour le commerce) en fait les gardes étaient plus en dangers que vous car ils n’avaient pas le droit de vous faire trop mal. Que voulez-vous, à mon age les distractions se font rares.
Des courtisans réveillèrent Guil et Méhèd.
_A présent passons aux choses sérieuses, donnez-moi ma lettre.
_Pitié donnez-moi une preuve de qui vous êtes, je n’ai pas envie de recommencer cette scène ni de rater ma première quête, se plaignit Guil.
Vood Spoock lui tendit un parchemin.
_Voici mon certificat de mage-marchand lisez le nom inscrit !
_C’est correct voici la lettre.
Le mage-marchand la lui pris des mains et la lue après avoir fait sauter le cachet de cire.
_C’est quoi cette lettre demanda Méhèd ?
_Secret.
_Bon et notre récompense plus celle des mo…du reste de notre groupe ?
_Combien êtes-vous ?
_Nous somme une compagnie de neuf.
Ils reçurent la part des morts plus celle de trois personnes inventées de toutes pièces par la ruse de Méhèd.
Ils furent raccompagnés dehors par un des gardes (celui qui avait reçu une balafre à la joue)sous le regard amusé du maître de guilde. Quand ils eurent quitté la pièce, un des courtisans s’adressa à son maître.
_Votre grandeur, pourquoi avoir fait semblant de croire au mensonge du petit ?
_J’aime ce caractère, et puis ils l’ont mérité car il est rare que quelqu'un me surprenne.
_Je vous demande pardon votre grandeur, je ne comprends pas !
_Cette hache…elle n’aurait pas du détruire mon champ de force, si s’est celle que je croix il vaudrait mieux s’en tenir à l’écart.
Il prit un air résolu
_Ordonnez à nos hommes de ne rien tenter contre eux et même de les aider, ça pourrait payer un jour.
Il regarda la porte par laquelle était sorti le trio.
_En voilà trois qui pourraient bien faire parler d’eux un jour, pensa t’il, n’ont t’ils pas échappés à un dragon ? C’est bizarre, très bizarre !
Les trois en questions, à présent dehors, se demandaient ou passer la nuit.
Méhèd râlait de leur condition :
_Les auberges ici sont nulles ou hors de prix(même si on n’est pas à plaindre) et pas la peine de compter sur la générosité d’un habitant.
_Pas de panique petit druide, j’ai tout prévu, fit Guil.
_Tu sais ou trouver un coin correct ?
_Hé hé, quand j’ai éliminé le gourou des fanatiques j’ai empoché ce titre de propriété, savez vous que dans leur ordre il fallait tout sacrifier au « dieu » ? Et ben étrangement le gourou a du oublier qu’il avait une villa grand luxe dans les quartiers chics de cette ville.
_Grande maison, grand coffre, fit Geofrey.
_Il n’est pas exclu que l’on trouve les fameux sacrifices du soi-disant dieu de ce soi-disant prêtre.
_Mais dis-moi Guil, demanda Méhèd, dans les sacrifices il devrai y avoir d’autres titres de propriété très coûteux non ?
_Non ils se trouvaient tous au temple et je les ais rendus aux familles des prêtres.
_C’est bizarre, les mages sont censés être cupides alors que toi tu balance du fric par les fenêtres ce n’est pas normal !
_Disons que je considère ça comme un investissement, désormais les gens vont me respecter, mais j’avoue être un peu idéaliste sur les bords.
Ils arrivèrent dans les quartiers riches et suivant les indications des passants ils découvrirent la maison du pseudo prêtre. La maison était plus proche du palais luxueux que des habituelles villas des bourgeois.
Etant en hauteur le parc (vu la taille on ne pouvait guère qualifier ça de jardin) était épargné par les odeurs et le brouhaha de la ville, plein de verdure(chose rare car seules les habitations les plus hautes recevaient suffisamment de soleil pour ça) il était incomparable avec le reste de la ville.
_Bouducon il en jète, fit Geofrey.
_Et dire que tout ça est à moi, ma mère sera fière de moi et je rendrai mon frère vert.
_A nous tu veux dire, le corrigea Méhèd.
_Quoi à nous ? C’est moi qui ai tué le prêtre c’est donc MA villa.
_TUTUTUT, selon le manuel du parfait aventurier, le butin qu’un groupe ramasse doit être partagé équitablement entre tous ses membres.
_Putain je ne croyais pas que tu l’avais lu.
_Chui peut être druide mais il m’arrive de quitter ma forêt.
_Bon on sonne ou on rentre.
_C’est chez nous donc on rentre.
Geofrey s’y engagea le premier, suivi des deux autres.
Ils avaient à peine fait quelques pas dans l’enceinte qu’une voix les interpella :
_Qui êtes-vous ? Vous n’avez pas le droit d’être ici, le maître vous punira.
Ils recherchèrent l’origine de cette voix (sauf Guil qui s’était courageusement mis à couvert) et découvrirent à l’encadrement de la porte une très jolie jeune femme rousse en haillons mais qui portait des lunettes de bonne qualité.
Geofrey se dirigea vers elle.
_Ecoute mignonne, ne te mêle pas de nos affaires et tout ira bien d’accord ?
_Non je ne suis pas d’accord, dit-elle en tendant le doigt, shask.
Il y eut un claquement sonore et Geofrey s’écroula comme frappé en pleine poitrine.
_Un mage, s’écria Méhèd. Il tendit son bâton vers la jeune femme et aussitôt des lianes sortirent du sol pour enserrer leur cible. Hélas d’un mot de pouvoir la magicienne les consuma et contre attaqua avec le même sort qu’elle avait utilisé contre Geofrey. Mais c’était sans compter sur les ressources du jeune druide, quand il comprit ce que son adversaire avait en tête il planta son bâton dans le sol et un monticule de terre se forma devant lui, déjouant l’attaque.
Les deux adversaires se toisèrent.
_Ecoute, je ne veux pas vous tuer, quittez cette demeure et j’épargne vos vies !
La réponse de Méhèd fut claire, il tendit son bâton et des flammes sortirent du sol pour encercler la magicienne. Peine perdue, un écran de gel apparut et dissipa le feu magique. Profitant de la surprise du druide, la jeune femme tendit sa baguette et foudroya l’abri précaire de druide. L’explosion du monticule de terre projeta Méhed par terre mais il réussit toutefois à lancer une dernière attaque : un filet de brume qui s’enroula autour de la tête de la magicienne pour l’aveugler. Se débattant, celle-ci parvint à le dissiper et s’apprêtât à achever son adversaire. Soudain un objet lui heurta la tempe, un écran de paillette bleu l’enveloppa et aussitôt elle s’écroula.
Guil apparut triomphant.
_Je suis le meilleur nananère, hé hé, tu t’étais peu-être protégé contre les flammes ou autre chose mais tu n’as rien prévue contre une simple poudre de sommeil, que je suis intelligent (et modeste) hein ?
_Ne fais pas le fier, si je l’avais pas distraite, tu n’aurais pas pu l’approcher.
_Tututut je l’ai eu un point s’est tout, minus.
Méhèd s’apprêtait à asséner une remarque cinglante à son collègue quand Geofrey revint à lui. Tout deux se précipitèrent à ses cotés.
_Ohé sa va ?
_Gnééé.
_Fait lui un sort de guérison, c’est dans tes attributions non ? Je ne voudrais pas gâcher les miens.
_Je suis peut être druide mais je ne peux pas, j’ai du y renoncer.
Geofrey parut reconstituer les évènements précédents, puis soudains il sauta sur ses pieds, une grimace rageuse aux lèvres.
_Ou est-elle cette satanée putain ? Je vais la tuer !
_Du calme, je l’ai endormie pour un bon moment.
Se dirigeant à pas lourds le barbare se campa de toute sa hauteur devant la magicienne inconsciente(quelle beauté quand même) et leva sa hache.
_Geofrey elle aurait pu te tuer et ne l’a pas fait épargne là, voulu le raisonner Méhèd.
Le colosse hésita mais ne baissa pas sa hache :Etre vaincu par une femme était un grand déshonneur chez les barbares.
_Tuer une femme et inconsciente de surcroît est une attitude lâche, continua Guil, surtout quand elle pensait bien faire en protégent la demeure de son Maître.
Comme inspiré par ses propres mots Guil paru se rappeler quelque chose !
_Bon sang, je savais que j’avais dit un truc bizarre, aucun magicien n’appelle quiconque Maître en dehors d’un novice à l’adresse de son mentor. Cette fille n’est plus une apprentie et de toute façon le gourou n’était pas magicien donc, conclusion, elle était contrainte de lui obéir par un moyen quelconque.
Guil inspecta le corps inanimé et sautât brusquement en arrière, un air scandalisé déformant ses traits, il s’écria :
_AAAAA, c’est pas vrai, Geofrey surtout ne la tue pas, mais quelle horreur, la pauvre fille c’est horrible, inhumain !
Les deux autres le regardèrent comme s’il avait perdu la raison, sous le choc Geofrey avait abaissé sa hache.
_Parle plus clairement on comprend rien à se que tu dis, surtout Geofrey.
_Ca, là, son collier vous le voyez ?
Il y avait effectivement un collier de métal autour du cou de la magicienne.
_Et alors, je ne voix rien de si horrible, je ne dis pas qu’il est beau mais…
_Pauvres ignorants, je vais vous raconter une petite histoire, elle se passe il y a une centaine d’années environ :
A l’époque, une enchanteresse d’une grande puissance nommée Organa, révoltée par la supériorité numérique des hommes dans la pratique de la magie, se mit à comploter pour un nouvel ordre dans lequel les femmes seraient les seules à disposer des rennes du pouvoir dans le domaine des arcannes : Le cor des succubes. Rassemblant des fidèles versées dans l’art de la magie, elles échafaudèrent un plan pour renverser l’ordre en présence. Manquant d’effectifs (les hommes n’étaient pas dans leurs rangs et guère de femmes les rejoignirent) elles mirent au point, bafouant les interdictions, un artefact capable de contrôler les détenteurs du don de la magie. Une fois l’artefact mis au coup d’une personne ayant le don, une formule permettait de la lier à soit, résultat :
La personne ainsi emprisonnée obéit a tout ordre de la personne ayant prononcé la formule, elle ne peut retirer le collier, se suicider, résister aux ordres et les interpréter à sa façon, faire du mal à son maître ou utiliser ses dons sans ordre.
_Le pied quoi ! Et ses sorcières sont devenues quoi ?
_Et bien, un jour, Organa transforma une jeune apprentie en esclave. Mal lui en pris car elle ignorait que l’oncle de cette novice était un grand mage. Alerté par l’étrange attitude de sa nièce Golden«main de feu»boulterne (le mage en question) mena son enquête et découvrit l’existence du collier. Il dévoila ses trouvailles au grand conseil des mages qui décidèrent d’intervenir rapidement.
Quand elle apprit qu’elle avait été découverte, Organa élimina la jeune apprenti, la désignant comme responsable d’avoir ruiner ses plans. Sitôt que les mages arrivèrent, tuant ses fidèles et libérant les esclaves, elle s’enfuit. Hélas pour elle, Golden«main de feu» boulterne, apprenant le trépas de sa nièce, se lança à sa poursuite et finit par la retrouver. Il s’ensuivit alors un terrible duel dont Golden sortit vainqueur. Depuis, privé de leur tête pensante, le mouvement du « cor des succubes » fut réduit à un simple groupe de cinglées hystériques. Hélas certains de ces colliers sont encore en circulation ou aux mains (voir au cou) de riches acheteurs et personnes influentes.
_T’as l’air bien renseigné dis donc.
_C’est un chapitre obligatoire pour devenir magicien maintenant chut, je réfléchis comment enlever ce collier.
Geofrey essaya de l’arracher mais ça ne donna rien ainsi que les sorts de Guil.
_On la décapite et tu la ressuscite après qu’on ai retiré le collier, proposa Méhèd.
_J’ai pas le niveau.
_On téléporte le collier sans la fille ou la fille sans le collier.
_Niet
_Alors quoi ?
_Je réfléchis.
Les minutes passèrent, troublées seulement par les murmures de Guil « …une zone de morte magie, trop dur, un sort de contrôle, inutile… »
Soudain il eut une idée
_Je sais, dit-il enfin.
Il sortit un livre (beaucoup trop grand pour y tenir) de sa poche et expliqua qu’il s’agissait de son grimoire contenant les sorts de base qu’un mage doit connaître.
_Là, ce sort peut peut-être marcher.
Il leur montra une page du grimoire.
_C’est un sortilège pour prendre l’apparence de la personne à laquelle on pense, il ne demande pas d’ingrédients ni de morceaux de la personne à imiter, est facile à jeter mais ne dure que 20 secondes ».
_J’y suis, tu veux prendre l’apparence du gourou pour ordonner à cette fille de nous dire comment lui enlever le collier, s’écria Méhèd.
_Oui mais si elle découvre qui je suis réellement elle nous tuera donc pas de bourdes, je serai le gourou.
_Je vais l’arroser grasse à mes pouvoirs druidiques pour la réveiller des que tu seras transformé.
_Attend, petit problème, je ne sais plus trop a quoi il ressemblait ce vieux tordu. La dernière fois je venais de le tuer alors j’avais son corps à disposition pour faire un sort efficace et assez long pour me faire passer pour lui le temps de demander à ses prêtres d’obéir à un mage(moi sous ma vraie forme) qui allait arriver. Là je n’ai pas d’échantillons de son corps ni une image assez claire pour un sort rapide.
Geofrey lui tapota l’épaule.
_Oui ?
_Ce serai pas ça ton gourou, fit-il en désignant un statut dans le parc sous laquelle était écrit « MOI ».
_Si merci, avec ça je me rappelle déjà mieux à quoi il ressemble, prépare-toi à la réveiller Méhèd.
_Quand tu veux ?
_Méthammom !
Et à la place de Guil il y eut soudain un vieillard en habits de soie.
_Réveille-la vite ! Fit Guil d’une voie usée.
_Peut être qu’un baiser pourrait…commença Geofrey (la haine étant passée, il remarquait enfin à quel point la jeune femme était désirable)
De l’eau sortit du bâton de Méhèd pour éclabousser la magicienne endormie qui se réveilla en sursaut.
_ Qui suis-je, demanda Guil !
_Maître corneille, je ne vous attendais pas sitôt, lui répondit-elle en se prosternant face contre terre.
_Silence, ferme les yeux et écoute, ses gens sont mes ôtes, ne leur fait pas de mal compris ?
_Oui maître.
_Un jeune mage vêtu de blanc va arriver, sert le comme s’il s’agissait de moi c’est un ordre, attend une minute et ouvre les yeux.
Le pseudo prêtre partit se cacher derrière la demeure.
Une minute plus tard la magicienne ouvrit les yeux.
_Excusez-moi pour tout à l’heure, je vous ai pris pour des intrus, maintenant que je sais que vous êtes des amis du maître je vous servirai bien, vous pouvez me punir pour racheter l’offense que je vous ai faite.
Méhèd et Geofrey échangèrent un coup d’œil, perplexe.
_Ce ne sera pas nécessaire, lança la voie de Guil revenue à la normale.
Il sortit de sa cachette sous sa vraie forme.
_Etes-vous le jeune mage prévu ?
_Absolument, quel est ton nom ?
_Manoé maître.
_Tu portes bien un collier du « cor des succubes » ?
_Oui maître.
_Je fais des recherches sur ce collier car ton maître me propose de te vendre, je vais donc te poser des questions sur son fonctionnement et ses effets, je dois TOUT savoir, comme : comment est-il arrivé à ton cou ?
_Lors d’un raid chez les elfes j’ai été capturée et revendue ici par les esclavagistes, j’ai été rachetée par maître Corneille pour mes talents de magicienne et il m’a mis ce collier pour s’assurer mon obéissance.
_Lors d’un raid chez les elfes dis-tu, c’est impossible car ils ne pratiquent pas l’esclavage…à moins que tu ne sois(il lui releva ses jolis cheveux roux et remarqua deux oreilles pointues) une elfe, c’est une elfe, donc j’en déduit que tu as été capturé par les humains lors de ce raids.
_Oui maître.
_Un instant, intervient Méhèd, comment ont-ils fait pour capturer une magicienne avant de te mettre le collier, avec tes pouvoirs tu aurais pu t’enfuir.
_J’ai été assommée, à mon réveil j’étais bâillonnée et mes mains étaient attachées, ainsi handicapée, je ne pouvais plus utiliser ma magie.
_Et les tiens, demanda Geofrey (son clan ayant été dispersé faute de guerriers il s’était retrouvé seul, cette histoire le touchait de très prés) que sont-ils devenus ?
_S’il y a eu des survivants ils sont partis hélas, ma famille, elle, je l’ai vue mourir dans un incendie lors de l’attaque.
Geofrey serra les poings.
_Depuis combien de temps es-tu esclave ici, intervient Guil ?
_Cinq ans.
_Pas cool ça, au fait comment enlève t’on le collier à une personne si on veut le mettre à quelqu'un d’autre ?
_C’est simple il suffit de prononcer la formule précise en touchant le collier, mais je suis forcé de tuer quiconque s’y risque sauf le maître.
_Mais moi je peux non ?
_Puisque le maître l’a ordonné oui.
_Quel serai ce mot de passe ?
Elle se pinça les lèvres.
_Je ne suis pas censé le prononcer mais puisque le maître m’a ordonné de vous obéir alors je le ferais si s’est un ordre.
_S’en est un !
_Le mot est cardoc.
Geofrey et Méhèd voulurent toucher le collier mais Manoé leva le bras et les repoussa d’un sort.
Elle éclata en sanglot :
_Je suis désolé, pardonnez-moi, je n’ai aucun contrôle sur certaines actions comme empêcher les gens de toucher à mon collier.
_Etant ton maître je le puis ?
_Oui, bien sur, le maître a touts pouvoirs sur moi.
Guil attrapa le collier à deux mains et s’écria « cardoc ». Aussitôt le collier s’ouvrit et tomba par terre. Manoé le regarda au sol puis regarda Guil, la surprise se peignant sur son visage. Comment un ami de la personne qui m’a transformée en esclave, qui m’a humiliée et m’a battue peut-il vouloir me libérer, aucune personne de cette ville n’aurait laissée filer une magicienne puissante, une amante hors pair et surtout entièrement dévouée, pensât-elle.
_Alors ça fait quoi d’être libre ?
_Pourquoi ?
_Pour savoir.
_Pourquoi m’avoir libérer ?
_Quelle question, je suis un mage honnête et je ne supporte pas l’esclavage, eux non plus d’ailleurs, fit-il en montrant ses compagnons.
Soudain elle se jeta sur lui et l’étreignît si fort qu’il suffoqua.
_Merci, oh vraiment merci, sans vous je serai restée esclave de ce monstre, je lui arracherai les yeux quand je le retrouverai.
_Arga
_Quoi ?
_Métoufe.
_Oh pardons, je vous suis si reconnaissante.
Elle desserra son étreinte mais le mal était déjà fait :
Geofrey et Méhèd, devant le comique de la situation avec Guil étouffé par la belle, étaient pliés de rire. Ils se gaussaient du mage en le montrant du doigt.
_Quel tendre baisé accordé au preux chevalier par la princesse reconnaissante ARF ARF ARF, réussit à prononcer Méhèd entre deux crises de rire.
Aussi furieux qu’amusé, Guil lui asséna un coup de Bâton sur la tête. Méhèd riposta en lui envoyant le sien dans l’estomac alors le mage lui donna un coup de pied. .
Méhèd voulu lui bondir dessus mais Manoé le repoussa d’un sort.
_Suffit, personne ne lui fera de mal en ma présence.
_Du calme, on rigolait, en fait, on forme un groupe d’aventurier et sans eux je n’aurais peut-être pas été là pour te sauver.
_Si j’avais pris cette attaque au sérieux je l’aurai tué.
_Ah, bon, Méhèd on arrête de se battre.
_Bas j’aurais gagné !
_Dans tes rêves.
_Le premier qui recommence, je l’assomme, avertit Geofrey.
_Ecoutez, je vous suis vraiment reconnaissante de m’avoir sauvée mais quand mon ex-maître reviendra il vous fera tuer, c’est un homme vraiment cruel et très influent grâce à son culte de fous. Même s’il vous faisait assez confiance pour me dire de vous obéir, il ne vous pardonnera pas ma libération.
Décidé à être franc, Guil lui expliqua qu’il avait tué le gourou, précipité ses fidèles dans la gueule du dragon, et pris son apparence une autre fois pour la tromper afin que le collier lui permette de révéler le moyen d’être enlevé. Mais n’étant pas réellement vantard sous ses grands airs, il lui raconta leur histoire et avoua qu’il n’en serait jamais arrivé là sans la persuasion de Geofrey dans la grotte ni la diversion de Méhèd . Il se considérait surtout comme quelqu’un de chanceux.
_Ben dis donc, vous progressez vite, peu de gens s’enrichissent si vite que vous.
_Les dieux sont avec nous, déclara Geofrey le plus pieu des trois.
_Etes vous venu piller la maison ?
Ils hésitèrent puis Guil répondit :
_Pas du tout on s’installe, un certain temps pour le moins, pourquoi ?
_Le coffre de la maison est quasiment inviolable, si on ne connaît pas le mot de passe.
Tous les trois jurèrent
_Mais je le connais moi.
_Vrai ? Fit Guil.
_Vous seriez surpris de ce que j’ai pu apprendre durant mon séjour ici.
_Super tu vas nous le dire.
_Non.
_Mais pourquoi ?
_Je vous suis très reconnaissante de m’avoir aidée mais je ne vous direz rien si vous ne m’acceptez pas parmi vous.
_Hein ?
_Contre un quart du coffre et un droit de séjour illimité ici je vous accompagne dans vos quêtes.
_Et ta dette dans tout ça ?
Manoé, à présente remise du choc de sa libération, avait complètement changée. La jeune elfe craintive avait cédée la place à une autre personne pleine d’esprit, de caractère et de confiance en soit.
_Je n’ai pas oublié, quand une elfe de la famille royale est redevable elle les béni par les dieux elfiques qui leur apporteront un présent…si vous le méritez.
_Génial, firent-il du ton d’un homme apprenant que sa belle-mère viens manger chez lui.
_Tu es vraiment de la famille royale, demanda Méhèd septique.
_Illégitimement, oui.
_Tu te remets bien vite pour quelqu'un qui a passé cinq ans en esclavage, remarqua Geofrey.
_Pour une elfe cinq ans c’est pas si long, sans être vraiment cour, bon je vous fais visiter votre nouveaux chez- NOUS
_On n’a pas dis oui, objecta Guil.
_Alors pas de coffre.
_Si on n’a pas le choix c’est d’accord, et ta bénédiction ?
_C’est automatique, si vous le méritez, ils ne tarderont pas.
Sitôt dis le ciel paru se déchirer et laissa tomber un bâton sur le crane de Guil, manquant de l’assommer.
_Aie, c’est quoi ça ?
_Le cadeau des dieux.
_Les dieux ne donnent pas de cadeaux aux simples mortels, pas ainsi, c’est trop louche tout ça et même carrément zarbi, et si s’était toi le dieu en question?
_…
_J’ai assez lu de récit(et le manuel du parfait aventurier à la rubrique rencontre divine) pour savoir qu’un cadeau des dieux ne tombe pas du ciel sans raison, tu serais pas un avatar par exemple ?
_Oui et non !
_C’est oui ou non ? Demanda Méhèd.
_Je ne comptais pas dévoiler mes secrets si vite mais bon, puisque grâce à vous je suis libre j’ai un aveu à vous faire.
_Parle, ordonna Geofrey.
_Je ne vous mens pas en vous disant que je suis de la royauté elfique car ma mère est la cousine du roi mais mon père, lui, est un dieu.
_Tu déconne la ?
_Ben non, je ne comptais pas vous révéler ceci avant que nous ayons accomplit maints périples et que j’ai du faire appel à mon père pour nous sauver d’un cas désespéré, mais bon, je pense que Guil avait découvert ma nature.
_Boaf, c’est pas dur de comprendre que si les dieux te donnent un cadeau c’est qu’il y a anguille sous roche.
_J’ai pas été maligne avec mon histoire de bénédiction.
Méhèd intervint.
_Si tu es la fille d’un dieu alors tu n’as pas été prisonnière cinq ans ici !
_Hélas si, je n’ai pas hérité de grands pouvoirs a cause de certaines règles divines, je suis juste une elfe haut de gamme(bien roulée, intelligente, agile et magicienne). Il y aurait trop de dieux à force, heureusement certains dieux aident parfois leurs enfants mortels.
_Je l’ignorais, n’empêche que ça doit être dur d’avoir un dieu comme père mais d’être quasiment normale.
_Si ceci se répandait, le fait de savoir que de nombreux fils de dieux parcourent le monde entraînerai la multiplication des cultes et la vénération d’imposteurs. Un conseil, ne révélez rien ou il vous en cuira.
Les trois hochèrent vigoureusement la tête.
_Votre père n’a rien fait pour vous sauver de l’esclavage ? Demanda Geofrey.
_Les dieux ne peuvent intervenir directement dans nos affaires, c’est pour ça qu’il vous a envoyé.
_ ?
_Vous croyez vraiment que trois novices du même age comme vous peuvent se rencontrer par hasard dans un groupe, échapper à un dragon, détruire un culte, tromper
Geofrey y abattis sa hache dessus mais ne causa aucun dégât.
_Saleté.
_On est d’accord, un quart du coffre est à moi ?
_Vas-y ! La pressa Méhèd.
_Quelle impatience, pindamniom
Dans un grincement la porte s’ouvrit et dévoila sa splendeur, arrachant un cri commun au quatre personnes présentes :
_BHEU.
Le coffre était presque vide à l’exception d’une bouteille, d’une broche et d’une vieille épée.
Ecœuré Guil se tourna vers Manoé.
_C’est tout ?
_Je ne comprends pas, peu être que tout l’argent a été utilisé pour la villa.
_Pardon, intervient Méhèd, mais on ne cache pas du rien derrière une porte blindée.
_Je sais, s’écria Manoé en claquant des doigts.
_Quoi ?
_Corneille devait sans doute garder des lettres de changes dans son temple.
_Tu parlerais pas de papiers roses par hasard ?Hasarda Guil.
_Si, tu les as ?
_Heu, hum, c’est à dire…
Geofrey l’attrapa par le col et le souleva.
_Parle !
_Ben, je les ais remis aux familles des prêtres en même temps que le reste.
_Mais t’es malade y en avait pour une fortune, l’engueula Méhèd.
_Les chiffres inscrits n’étaient pas trop élevés.
_C’était écrit en milliers, déclara calmement Manoé.
_Mais je ne le savais pas moi, j’étais occupé à chercher le moyen de vous sortir de la grotte.
_Geofrey, l’appela Méhèd.
_Ouais !
_Tu penses comme moi ?
_Ouais !
Geofrey rejeta Guil et avec Méhèd s’y ruèrent dessus.
_Aie, ouille, non, arreaille, pas la…ouille, stop, arg, pitié, cria le mage.
_C’est bon il a eu son compte arrêtez tous les deux !
_Dommage c’était agréable, n’est ce pas Geofrey ?
_Moi, je n’ai pas trouvé ça drôle, lança Guil d’un ton acide tout en se massant une joue.
_Mais on ne te demande pas ton avis.
_Je vais t’étrangler avec tes plantes druide de merde.
_Silence, ordonna Manoé tout en tirant un éclair(grâce à son bracelet car elle ne peut utiliser de sorts offensifs) entre les deux personnes concernées.
Quand le calme reprit, elle les interrogeât !
_De combien d’or disposez-vous ?
_On a celui du dragon mais on n’a pas encore recensé son montant de peur d’être volé, répondit Geofrey.
_Bon, videz vos poches je vais expertiser.
Chacun posa le contenu de ses poches dans un coin différent.
_Pas mal, je compte en tous 20000 P.O plus une bourse et un artefact elfique magiques à fonction indéterminée. On partage ?
_Pourquoi t’inclurait-on ? Demanda Méhèd.
_Pour ça. Fit-elle.
D’un claquement de doigt elle fit apparaître le bâton qui était tombé sur la tête Guil et qu’il avait oublié dehors.
_Et alors, Geofrey et moi n’avons rien reçut.
_Vous voulez que j’appelle mon père.
_Laisse-moi rire, ton père a mis cinq ans pour te sauver, s’il se souciait vraiment de toi, tu n’aurais pas besoin de nous taxer puisqu’il te donnerait tout ce que tu veux.
_Je pourrai vous dédommager avec autre chose comme à Guil, pas dessuite mais je m’y emploierai.
_A propos, il vaut quoi mon bâton ?
_Tu verras, alors vous acceptez ?
_D’accord, dit Geofrey !
_Non, pas d’accord dit Méhèd.
BAM
_Il est d’accord, fit Geofrey.
_Je vous préviens, déclara Guil, je prends l’artefact elfique.
_On en déduira 500 P.O de ta pars, rétorqua Manoé.
_Mais…bon mais je prends aussi la bourse pour ce prix là.
_D’accord, ça te laisse 4500 pièces d’or et 5150 pour chacun d’entre nous(environ).
_Passe-moi le bâton !
_Attrape !
Guil inspecta le bâton et son visage s’éclaircit.
_C’est ce que je pense ?
_Oui c’est un bâton de canalisation.
_Génial tu remercieras ton père si tu le revois !
_Inutile, je suis là, lança une voie derrière eux.
Tous les trois se retournèrent pour voir devant eux un elfe d’une grande beauté, entouré d’une aura dorée.
Il portait une armure d’or et une magnifique épée d’ivoire battait son flan. Tout dans cet être respirait la puissance et le savoir.
_Père ?
_Bonjour ma fille !
_Que fait-tu là ? Fit-elle d’un ton acide.
_Est ce ainsi que tu accueille ton géniteur ? Tu me dois le respect !
_Après m’avoir laisser pourrir 5 ans chez un monstre j’ai eu tout le temps de te renier.
_Sans moi tu y serais encore.
_Tu as fait ça sans rien vouloir du tout en échange ?
_Bien sur, mais j’aurais quand même souhaité un peu de reconnaissance en retour.
_Nous y voilà, je connais le pris de ma reconnaissance, tu me dégoûte, vas-t’en !
_Je ne tolère pas l’impertinence, tu me dois obéissance!
_Je te hais, je te déteste, va-t’en !
D’un geste le dieu la projeta contre le mur.
_Que ça te plaise ou non je suis ton père !
_Aidez-moi, il est fou.
Méhèd fut le premier à reprendre ses esprits et invoqua un mur de flammes qui, bien que sans effet sur un dieu, réussit à attirer son attention.
_C’est le moment d’utiliser ton cadeau mon gros, déclara Guil au dieu au moment ou il lançait un monumental éclair sur la divinité grâce à son bâton.
Le dieu tendit un bras et le renvoya à son propriétaire, sans beaucoup forcer.
_AAAAAAAARRRRRRRRG, fit Guil en mourant calciné.
Hurlant sa rage, Geofrey fonçât vers le dieu, hache brandie.
_Pauvre fou, tu ne fais pas le poids, lança son adversaire, méprisant.
Il lança une offensive destinée à broyer les os du barbare mais, chose surprenante, elle fut sans effets. Le dieu semblât troublé et quand ses yeux se portèrent sur la hache de glace il déclara que finalement il n’avait pas de temps à perdre et disparu sous le regard hébébé des trois témoins. Tous se regardèrent puis se précipitèrent au près du cadavre fumant de Guil.
_Oh non, c’est horrible, il m’a libérée et à cause de mon père et moi il est mort.
_Son âme va rejoindre les dieux, déclara solennellement Geofrey.
_Dite donc, au lieu de vous morfondre tous les deux, Manoé, tu n’as pas dis que tu t’y connaissais en résurrection ?
_Ben si, mais après cinq ans de servitude je ne promets rien.
Pendant ce temps, très haut l’âme de Guil flottait parmi les nuages pour arriver au royaume des dieux, là une foule de morts attendait leur tour et formait une immense file.
_Et merde c’est le jour de pointe dans l’au-delà, j’ai bien choisi mon jour pour mourir.
_Excusez-moi vous venez d’arriver ?
Guil se retourna pour apercevoir une boule de lumière blanche avec deux bras.
_En effet pourquoi ?
_C’est pour un petit sondage vous voulez bien ?
_Pourquoi pas j’ai tout mon temps maintenant !
_C’est vrai, je commence :
EST-CE VOTRE PREMIERE VISITE EN CE LIEU ?
_Oui.
ETES-VOUS SATISFAIT DE L’AMBIANCE ACTUELLE ?
_Oui
COMBIEN DE TEMP COMPTEZ VOUS RESTER ?
_Bof, une petite éternité.
AVEZ-VOUS UNE PLEINTE A FORMULER ?
_Oui, il y a trop de file d’attente.
_C’est noté, un dernier petit détail, comment êtes-vous mort ?
_Un dieu elfe m’a renvoyé mon attaque.
_Vous vénériez ce dieu ?
_Non.
_Les dieux ne sont pas sensés tuer les gens qui ne croient pas en eux, veuillez me donner le nom de ce dieu nous…
Guil n’entendit pas la suite car il fut soudain aspiré par une force invisible.
Le mage se réveilla, ne se rappelant de rien.
_Ca y est, il revient.
_Ne le brusquez pas, il doit pas être en forme.
_Chui mort, demanda Guil a moitié conscient ?
PAF
_Aie, non !
_On t’a dis de ne pas le brusquer Geofrey.
_C’était juste manière de le rassurer.
_Fais pas chier et aide-moi à le porter, Méhèd ouvre la porte !
Tous les trois conduisirent le corps inanimé de Guil dans une des chambres à coté du salon. Elle était pleine de tentures rouges et or avec au centre un large lit rembourré.
_C’était la chambre de mon ex-maître, il sera bien ici.
Guil n’eu que vaguement conscience d’être allongé sur un lit.
_Comme je ne suis pas salaud je propose de lui offrir le contenu du coffre-fort, proposa Geofrey.
_Je suis sur qu’il sera enchanté par un médaillon en toc et une bouteille probablement hors d’age, fit Méhèd d’un ton sarcastique.
_Et n’oublions pas une épée rouillée.
Mais Geofrey ne releva pas le sarcasme et posa les objets au chevet de Guil. Il ouvrit la bouteille et constatât quelle était vide a par un peu de fumé.
_Bah c’est le geste qui compte.
_Sortons ! Ordonna Manoé, il a besoin de repos pour se remettre du mal de la résurrection.
Ils retournèrent dans le salon.
_Au fait Geofrey, l’aborda Méhèd.
_Ouais !
_J’ai réfléchit à ce combat et j’en suis venu à une conclusion.
_Ouais !
_T’as repoussé un dieu ?
_Ouais !
_Donc tu dois être un dieu !
_Oua…Quoi ?
Méhèd vint se camper devant lui.
_Allez avoue !
_Mais…
Méhèd lui donna une baffe.
_Aie !
_Te fatigue pas t’as rien senti puisque les dieux sont insensibles à la douleur.
_Tu te plantes, je…
Méhèd lui asséna un coup dans son anatomie et profitant que son adversaire soit plié en deux lui fit un crochet qui l’envoya s’écraser sur le dos.
_Gaaaaarrrrrg, fit Geofrey
_Tu vas avouer oui ? lui cria Méhèd en lui sautant sur l’estomac.
_Auch !
_Méhèd, le tira Manoé ! Je ne crois pas que Geofrey soit un dieu, je peux sentir ces choses la.
_Mais alors…
_Mais alors tu vas mourir, fulmina Geofrey de la bave coulant de ses lèvres.
Méhèd s’enfuit en hurlant poursuivit par Geofrey. On raconta bien des années après que les soirs sans lune on pouvait encore entendre les hurlements d’une armée de barbares guidés par un gnome géant déferlant dans les rues. Bien sur l’histoire fut transformée au fil du temps mais pour les témoins de la scène ce fut un moment inoubliable.
Chapitre 4 : La bonne bouteille.
Guil, quant à lui, planait loin de toute cette agitation dérivant dans un monde vide et obscur.
_Putain s’est quoi ce rêve bidon, ya rien ici ou quoi ?
_Si, il y a moi, répondit une voix désincarnée.
_Qui ? Quoi ? Ou ?
La forme du père de Manoé apparut brillante dans l’obscurité.
_Moi.
_Oh non, pas vous, vous m’avez déjà tuer une fois que voulez-vous de plus ?
_Relax je suis là pour m’excuser.
_Tien donc.
_Quand je suis près de ma fille j’ai toujours des problèmes du genre c’est pourquoi j’ai décidé de prendre mes distances avec elle !
_La laisser moisir cinq ans en tant qu’esclave soumise…
_Oh sa va j’ai fais ce que je pouvais quand j’ai pu, revenons à mes problèmes à son contact.
_Et ça vient de quoi ?
_Si un dieu enfante, les conséquences sont imprévisibles, et là elles le sont encore plus vu qu’elle est venue par accident !
_Et cette histoire de demi-dieu sans pouvoir ?
_N’ayant pas été désirée, elle n’a pas sa place au panthéon et donc il a fallu lui neutraliser son essence divine et inventer une histoire à lui faire gober pour quelle ignore ses dons cachés. Tu comprendras que si tu lui répète ça les conséquences seront terribles pour ta petite personne.
_Que faudrait-il pour quelle soit admise au panthéon ?
_Il lui faut prendre le place d’un autre dieu et bien sur aucun ne veut se sacrifier pour elle.
_Et moi dans tout ça ?
_Je suis venu te faire une proposition que tu ne peux refuser.
_Je suis tout ouie.
_Si tu veilles sur ma fille et me sers d’avatar à l’occasion je te viendrais en aide si tu en as besoin. En plus de tes dons de mages, qui sont d’ailleurs décuplés grâce au bâton de canalisation, ça fera un bon combo.
_Mais pourquoi moi en particulier ?
_Le druide a prêté allégeance à la nature et le barbare au panthéon humain, je n’ai donc aucun pouvoirs sur eux.
_En tant que mage je sers les dieux de la magie.
_En tant que mage tu es bien placé pour savoir que cette allégeance c’est du bidon.
_Ecoutez, si vous rajouté un titre d’ami des elfes, un royaume et une fortune colossale je veux bien.
_Je t’ai fais une proposition en or et ça ne suffit pas ?
_Ben je doute que la garde de votre fille soit une partie de plaisir et puis vous m’avez tué en toute illégalité.
_Et moi je doute que si certaines personnes apprennent ou tu te trouves, tu survivras bien longtemps.
_Vous êtes au courent de mon petit démêlé avec l’Académie de magie.
_Il faudrait que je sois sourd pour ne pas l’être, une guerre va peut être se déclarer à cause de toi.
_Je suis victime des circonstances.
_Tu leur diras quand ils te décapiteront pour haute trahison.
_Ca va, ça va j’accepte votre proposition, de toute façon je ne comptais pas la quitter.
_Bon puisque le problème est réglé je vais te réveiller mais avant tout, deux petites choses : ne m’appelle pas sans une excellente raison, je ne viendrai pas de toute façon et il y a un vampire dans ta chambre, bon réveil.
_QUOI ?
Quand Geofrey ouvrit la bouteille trouvée dans le coffre pour l’offrir à Guil, il ne vit pas la fumée s’en échappant se tasser dans un coin du plafond puis commencer à prendre une apparence de plus en plus humanoïde. Lentement elle pris forme pour adopter celle d’une jolie jeune femme aux cours cheveux noirs, à la peau blanche, aux lèvres rouges-sang et portant des habits cendreux.
Elle était belle mais l’envie qui se peignait sur son visage lui donnait l’air d’une folle ou d’une personne en manque, dans ce cas, il s’agissait du manque de sang.
Elle s’approcha du mage endormi et commençait à tendre son coup vers sa gorge quand Guil se redressa soudain.
_QUOI ?
Leurs yeux se croisèrent un instant avant que le mage succombe à la panique.
_J’ai faim. Fit la créature.
_AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
Mehèd fut ramené par Geofrey dans un sale état peu après avoir entamé la poursuite (Méhèd n’était pas rapide à la course) mais il fut si bien soigné par Manoé qu’il ne tarda pas à être en pleine forme.
En attendant d’être assez fatigués pour se coucher, ils décidèrent de vider quelques bonnes bouteilles trouvées dans la cuisine tout en discutant.
Geofrey avalé d’un trait une bouteille pleine sans en paraître affecté alors que les deux autres savouraient un excellent cru par petites gorgées.
_Rhaaa, ça fait du bien, s’exclama Manoé, quand j’étais esclave j’avais seulement la permission de boire de l’eau, j’ai cinq ans d’alcool à rattraper.
_Ce corneille était un salaud mais il avait bon goût, il n’y a qu’a voir la maison, s’exclama Méhèd.
_Non, c’était la maison d’un elfe avant, mon maître l’a fait tuer et s’est emparer de ses biens.
_Oh le fils de p…
_Oui bon, l’interrompit Geofrey, au lieu de parler de baraque dis nous plutôt ce que c’est !
Il tendit le bâton de Guil et Manoé le lui pris des mains.
_C’est le cadeau de mon père, un bâton de canalisation.
_Il n’a pas porté chance à Guil, on devrait le détruire, proposa Méhèd.
_Surtout pas, mon père le prendra mal et Guil encore plus, c’est un objet rare et puissant.
_Tan que ça ?
_Oui, le secret de fabrication a été perdu, les dieux y on veillés.
_C’est quoi cette histoire, il fait quoi ce bâton au juste ?
_Il permet à son utilisateur de capter la magie ambiante et de la convertir en pouvoir, je t’explique :
La magie est partout sous forme invisible, mais quand elle est utilisée par un mage, un artefact, une créature ou un lieu d’essence magique, elle devient distincte et peut donc être utilisée par ce bâton. Dans un lieu ou seule la magie invisible est présente ce bâton aura des pouvoir assez pitoyable alors qu’en présence d’un mage, d’une créature ou d’un objet magique, le pouvoir du bâton grandira en fonction de la puissance des facteurs de magie et de leur nombre. Cela ira de quasi nul à très bien. Mais là où le bâton donne vraiment toute sa puissance c’est dans un lieu magique ou au contact d’un dieu (d’ou la puissance de l’éclair tiré par Guil).
_Dans les villes il y a pas mal de magie, mais si on va dans un lieu désertique il ne nous servira à rien, c’est ça ?
_Absolument Méhèd, tu comprends vite.
_Et en pleine possession de ses pouvoirs, il peut atteindre quel niveau ?
_Je pense celui d’un très bon mage mais pas plus.
_C’est déjà ça.
_Tien j’ai cru entendre Guil, fit Geofrey.
_J’ai rien entendu, répondit Manoé, et toi Méhèd ?
_Non plus tu es sur Geofrey ?
_AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA.
_Là j’ai entendu, concéda Méhèd.
La porte de la chambre de Guil s’ouvrit brusquement.
_A moi, fit Guil paniqué en courant précipitamment vers le trio.
La vampire surgit et d’un bon atterri sur le pauvre mage qui s’étala par terre.
_VITE, supplia t’il.
_Bon sang ! Fit Méhèd.
_Nooooon, pas cette expression par pitié.
Méhèd s’éclipsa alors que Geofrey chargeait la mort-vivante. Le barbare fit décrire un demi-cercle à sa hache qui eu sans doute proprement séparé la partie supérieure de l’inférieure à un individu normal. Mais un vampire n’est pas quelqu'un de normal et la hache passa au travers de la fumée qu’était devenu le monstre. N’ayant rencontré aucune résistance Geofrey fut entraîné par son élan et s’écrasa contre le mur.
Guil en profita pour courir au près de Manoé récupérer son bâton.
_Guil utilise un sort de feu, c’est le mieux qu’on ait contre un vampire, lui cria Manoé en tendant son bracelet.
Le bracelet de l’elfe tira une raie de feu sur la brume, rapidement imité par Guil. La vampire se replia en gémissant (autant que la fumée puisse gémir) et reprit forme humaine. Alors que les deux mages pensaient avoir gagné, le mort-vivant attrapa Geofrey et s’en servit comme d’un bouclier.
La vampire, malgré ses bras fins, réussissait à contenir Geofrey sans paraître forcer.
_Et alors, fit la ténébreuse créature, vous n’essayez plus de me brûler ? Quel dommage, des que j’aurai reprise des forces en m’abreuvant de son sang je me ferai une joie de vous saigner.
_Manoé on fait quoi ?
_Je l’ignore, c’est à Geofrey de décider !
_Tans pis pour moi crevez-la, répondit le barbare en tentant vainement de se libérer de l’étreinte implacable.
_J’ai peur Manoé.
_Tu n’as pas la trempe Guil, ne t’inquiète pas je vais m’en charger.
_Merci, j’aurais pas pu.
_Vous bluffez, vous n’oserez pas sacrifier l’un des votre.
_Mais si, répondit Manoé avec un triste sourire.
_Vas-y ! Fit courageusement Geofrey.
La magicienne ferma les yeux pour réciter une prière silencieuse et tendit sa main portant le bracelet vers le barbare.
_Adieu, fit-elle simplement.
Le bracelet se mit à rougeoyer quand soudain Méhèd réapparut un sceau à la main, courant vers la vampire.
_Prend ça ! Hurla t’il en vidant l’eau contenu dans le récipient sur le couple (si on peu appeler une prise d’otage un couple).
Au contact de la peau du monstre l’eau devint aussi corrosive que de l’acide et la créature porta ses main à son visage fumant, relâchant son étreinte. Geofrey se dégagea et expédia un direct dans la face déjà malmenée de son bourreau qui s’écrasa contre le mur.
_Désolé du retard, le temps de trouver de l’eau à sanctifier et me voilà, rayonna le druide.
Son beau visage couvert de cloques, la créature se releva. Son regard rempli de haine la rendait encore plus effrayante.
_Mon visage, tu vas me le payer ! Fit-elle en fonçant sur le druide.
Celui ci croisa les bras et recula de quelque pas, l’air de rien.
_Attention elle est forte ! Le prévint Geofrey.
_Relax, c’est pas cette sale bête qui va m’effrayer.
Au moment d’empoigner Méhèd la vampire s’arrêta comme stoppée par un mur invisible.
_Non pas encore !Gémit-elle.
_Et si, lui répondit Méhèd, j’ai senti ton lien avec un des objets de cette chambre, tu ne peux t’en éloigner plus n’est ce pas ?
Elle ne répondit pas, après avoir tenté en vain d’attraper le druide et finit par renoncer. Tête baissée, vaincue, une larme coula le long de sa joue pour tomber par terre
_C’est triste la pauvre, fit Guil.
_Mais non, fit Geofrey.
_Ohé, c’est le moment de me féliciter là ! S’impatienta Méhèd.
Manoé l’embrassa passionnément puis le repoussa.
_C’est bon comme ça ?
_Aga.
_Bon vous la carbonisez oui ou merde ? Grogna Geofrey.
_NON !
Tous se retournèrent vers Guil.
_Oui ? Fit ce dernier, confus.
_C’est toi qui as parlé ? Demanda Méhèd.
_Ben plus ou moins.
_Avec la voie de mon père, ajouta Manoé d’un ton acide.
_Tu trouve ?
Manoé l’attrapa par le col et le coinça contre un mur.
_Hé ! Lâche-moi !
_ Il parle par ta bouche, tu as ouvert ton âme à mon père je le sens, combien t’a t’il payé ? Parle !
_Manoé, fit Geofrey en lui attrapant l’épaule.
Elle se dégagea avant de poursuivre.
_Tu vas me dire ce que tu sais des plans de mon père et vite.
Guil la repoussa brusquement et pris un ton élevé.
_On se calme là, ok ? Dois-je te rappeler QUI t’a enlevé ton collier ? QUI s’est fait tuer par ton père pour toi ? Hein ? Faudrait pas inverser les rôles là.
_D’accord, j’ai été excessive, mais avant de t’allier à mon père tu aurais pu m’en parler.
_Je dormais.
Méhèd pris la parole :
_Pourquoi ne pas tuer cette saleté ?
La voix du père de Manoé se fit de nouveau entendre par l’intermédiaire de Guil.
_Elle fut jadis une de mes fidèles prêtresses avant de devenir une âme en peine.
_C’est une vampire, le corrigea Guil reprenant un instant sa propre voix.
_Ne jouons pas sur les mots, j’ai réussi à sauvegarder une grande partie de son âme quand elle s’est fait mordre.
_Il y a encore du travail à faire, lança Manoé dédaigneuse.
_Elle a été enfermée depuis plus longtemps que toi dans cette bouteille, pas étonnant qu’elle soit faible et affamée.
_Faible ? S’étonna Geofrey.
_Dite, intervint Méhèd, c’est une manie chez vous de laisser poiroter les gens quelques années avant de s’en soucier.
_Mes capacités à intervenir sont limitées, je me suis donc arrangé pour faire d’une pierre deux coups.
_Ca m’étonnait aussi que tu te soucis de moi, quand maman a brûlé tu étais comme toujours absent.
_J’ignorais tout de ce raid avant qu’il ne soit trop tard.
_Ben voyons.
_Dites tous les deux, coupa le druide, j’ai posé une question, pourquoi j’achève pas cette saleté ?
_Je veux que vous l’épargniez pour lui permettre de se racheter, elle pourra vous aider dans votre quête.
Guil reprit le contrôle de son corps :
_Quelle quête ? On n’a rien à faire et c’est tant mieux.
_Vous ne comptez pas vous reposer toujours sur votre acquis ?
_SI ! Répondirent-ils en cœur.
_Je vous offre tout un coffret de diamant et la garantie quelle ne vous nuira pas, ça mérite biens de s’encombrer d’un…familier non ?
Les mines étaient septiques.
_ET SI VOUS REFUSEZ, JE METS VOTRE TETE A PRIX SI CHER QUE VOUS SEREZ RECHERCHES DU GRAND NORD BARBARE AU SUD DESERTIQUE DE CE MONDE, S’emporta le dieu.
_Jamais on ne cédera au chantage s’exclama l’elfe, pas vrais vous autres.
_Ben…Fit Geofrey.
Méhèd et Geofrey sautaient d’un pied sur l’autre, les mains derrière le dos, l’air visiblement gênés.
Méhèd avoua :
_On va pas aller biens loin avec un dieu sur le dos.
_Bande de couard, Guil tu me soutiens ?
_Il est dans ma tête c’est pas prudent de le contrarier.
_Qui m’a refiler une équipe pareille, une belle elfe talentueuse comme moi mérite mieux mais bon, à défaut d’autre chose j’accepte d’avoir un vampire sur le dos.
_Je savais que tu ferais le bon choix ma chérie.
Un coffre plein de diamants apparut.
_La thune dit donc, s’enthousiasma Guil.
_Je le fais pour cette pauvre vampire qui a eu la malchance de croiser ton chemin, pas pour toi.
_Evidement, pour information cette vampire s’appelle Kina, elle est retenu par la bouteille sauf quand il s’agit de vous aider, là elle sera momentanément libre.
_Comme un djinn, demanda Geofrey.
_Oui mais au lieu de réaliser vos souhaits elle étripe, broie, pulvérise, désintègre, assassine, torture…
_Assez, supplia Méhèd, c’est assez répugnant de la côtoyer comme ça alors n’en rajoutez pas.
_Mais comment s’assurer qu’elle ne va pas nous tuer, s’inquiéta Guil.
_Elle a beau être vampire, elle est aussi un peu magicienne, donc le collier du cor des succubes devrait la calmer.
_Comment lui passer, en demandant gentiment ?
Ni tenant plus Geofrey intervint :
_Guil tu me mets mal à l’aise à te parler tout seul.
_Je ne me parle pas tout seul, le père de Manoé est dans ma tête c’est à lui que je parle.
_Je sais mais de dehors on dirait un cinglé.
_M’en fou, il faut trouver le moyen d’asservir cette Kina.
_Compte pas sur moi.
_T’inquiètes, je t’ai vu te faire enfler et tu fais pas le poids, je pensais à méhèd. Il n’a pas peur lui.
_JE N’AI PAS PEUR.
_On verra, Méhèd, Manoé, pouvez vous l’immobiliser ?
_T’a le collier ? Interrogea la magicienne.
_Oui, c’est quel mot pour acquérir le contrôle du porteur ?
_C’est doccar, l’inverse de cardoc.
_Manoé tu la paralyse, Méhèd tu la surveille et moi je mets le collier ok ?
_Non Je lui mets le collier, protesta Geofrey, tu verras si j’ai peur.
_Si tu insistes.
Guil se frotta intérieurement les mains : CA c’était de manipulation.
Tous surveillaient attentivement Kina dans l’attente d’un geste suspect mais elle ne bougea pas.
Le barbare s‘approcha lentement de la vampire immobile avec le collier à la main. Ses muscles se tendirent et d’un bon il sauta au coté de Kina lui mettant le collier.
_Doccar, s’écria aussitôt Guil.
Geofrey avait reculé et tous contemplaient l’étrange collier au cou de leur ennemie.
_C’est bon ? Demanda Méhèd.
_Faut voir, répondit Manoé, Guil ordonne-lui quelque chose.
_Ok, Kina obéi-nous et regarde –moi.
Elle obéit aussitôt.
_Super, s’enthousiasma Méhèd, elle ne peut plus nous faire de mal.
Geofrey avança un grand sourire aux lèvres.
_Ne bouge plus ! Ordonnât-il.
La vampire s’immobilisa et Geofrey lui expédia un direct qui l’envoya rouler par terre.
_Calme, intervint Guil.
_Non cogne-la, se réjouit Méhèd.
Le barbare passa sa victime impuissante à tabac malgré ses gémissements pitoyables.
_J’AI DIT STOP, hurla Guil repoussant Geofrey d’un sort.
Celui-ci heurta violemment un mur avant de se relever furax, hache levée.
_Quoi ? Tu défends cette chose ?
_Je pensais que les barbares ne s’abaissaient pas à frapper une personne à terre, une femme sans défense de surcroît, serais-tu l’exception ?
_Tu appelle ça une femme ? Elle ne respire même pas.
_Ce n’est pas une raison, nous devons l’aider à se racheter et non se venger.
_Quel bel ange gardien que voilà, se moqua Méhèd.
_Il a peut-être raison, concéda Manoé, frapper une créature sans défense c’est se rabaisser à son niveau.
_Ah, vous voyez ? J’ai toujours raison.
La vampire se releva brusquement.
_Je n’ai aucun besoin de chaperon, fit-elle d’une voix froide.
Kina transforma son corps en une masse brumeuse et le collier lui passa à travers pour heurter le sol avec un bruit sourd. Les quatre autres la regardèrent avec effroi se tourner vers eux, sourire aux lèvres ramassant machinalement le collier.
_ Pas mal ce truc mais sa laisse encore à désirer.
_Tous avec moi, hurla Geofrey en brandissant sa hache.
Les autres l’imitèrent aussitôt mais les yeux du monstre se mirent à luire d’un éclat hypnotique. Les compagnons sentirent leurs forces les abandonner, leurs armes leurs échappèrent des mains pour chuter lourdement sur le sol sans qu’ils ne puissent faire un geste pour les rattraper.
_Voilà ou ça mène de me sous-estimer, je pourrais vous tuer lentement et vous ne pourriez rien faire. J’avoue que ça ne me déplairait pas surtout avec toi Barbare, mais j’ai bon cœur et si vous me confiez, enfin la bouteille à laquelle je suis reliée, à la garde du mage je veux bien vous épargner. C’est à prendre ou à laisser, quelle est votre réponse ?
Un silence lui répondit.
_Suis-je bête, vous ne pouvez pas parler ainsi ensorcelés, je vais défaire l’enchantement au niveau de la tête.
Les quatre prisonniers purent bouger les lèvres, mais aussitôt un glaive apparu dans les mains de leur tortionnaire.
_Ne tentez rien, au premier cafouillage ressemblant de près ou de loin à une formule je vous décapite tous les quatres.
_J’accepte, déclara précipitamment Guil.
_Moi aussi, se dépêcha de répondre Méhèd.
_Idem, fit Manoé d’un ton las.
_Gnr, laissa échapper Geofrey.
_Que dis-tu Barbare ? Je n’ai pas bien entendu.
_J’accepte.
_Parle plus fort, le taquina Kina, je n’entends rien.
_J’ACCEPTE
_Bien tu vois quand tu veux. Maintenant toi et le druide devez faire le serment de ne pas essayer de me nuire.
_Pas nous ? Interrogea Guil.
_J’ai dormi longtemps mais je doute que les mages apprennent un jour l’honneur.
_Je jure sur la forêt de ne rien tenter d’injustifié contre vous, déclara solennellement Méhèd.
_Bien, à toi barbare.
_Je jure sur la tête de ces trois nuls que je ferai comme l’autre, fit Geofrey de mauvaise grâce.
_Ca me suffira.
Tous purent retrouver l’usage de leurs membres.
_Je dois retourner dans ma bouteille, fit Kina chancelante, mage trouve-moi du sang humain je t’en pris sinon je vais bientôt mourir.
_Tant mieux, pensa Geofrey.
Reprenant sa forme brumeuse, Kina regagna la bouteille.
_Bon, elle m’a dit de trouver du sang, vous pensez que j’en trouverai ici ?
_T’as pas l’intention de lui obéir ? S’inquiéta Méhèd.
_Si, pourquoi ? Je croyais que vous lui aviez promis de ne pas la tuer.
_On a promis de ne pas l’agresser mais si elle crève de faim rien ne nous force à l’aider.
_Ouais, l’encouragea Geofrey.
_Vous êtes dégueulasses et stupides. C’est une alliée de poids et peu être la clef d’une quête qui pourrait s’avérer fructueuse.
_Alliée, c’est vite dit, intervint Manoé, mais je pense que ça vaux le coup d’essayer.
Tous se toisèrent sans siller. Finalement Guil rompit le silence d’un bâillement sonore.
_Ecoutez, je propose d’aller pieuter un coup et d’en reparler après.
Tous acceptèrent, la fatigue ayant finalement pris le dessus.
_Petit problème, remarqua l’elfe, il n’y a que trois chambres en dehors de la zone accessible à Kina et nous sommes quatre.
_Il n’y a qu’a déplacer la bouteille, suggéra Geofrey, on pourrait la mettre…
_…Dehors à porté du soleil demain matin, continua Guil, décidément Geofroid tu ne change pas.
_GEOFREY !
_De toute façon elle ne vous laissera pas la déplacer, coupa Manoé.
_La question reste entière, souleva Méhèd, qui dort avec qui ?
Geofrey enlaça violemment Manoé, la serrant contre lui.
_Ma petite Manoé, je suis le seul vrai mec ici, ça te tente de me tenir compagnie ?
Les réponses de l’intéressée (qui ne l’était pas) et des « faux mecs » ne se fit pas attendre :
OUF ! Fit Geofrey quand Manoé lui mit un direct en pleine face.
GARG ! Continua le barbare quand Méhèd lui enfonça son genou dans le ventre.
ARG ! Achevât-il quand Guil lui abattit son bâton sur le crane.
Geofrey s’affala à terre, une main sur son visage, l’autre sur l’estomac.
Manoé prit la parole :
_Je ne dormirai avec aucun d’entre vous et Guil a besoin de repos, donc vous vous partagerez la votre toi et Méhèd.
_Mais…, voulut protester ce dernier.
_Pas de mais petit druide, c’est ça ou la vampire à moins que tu ne couches dehors.
_D’accord s’exécuta t’il de mauvaise grâce.
_Et embarque ce porc avec toi.
_Heu, fit Méhèd en regardant le barbare massif qui faisait deux têtes de plus que lui et portait une armure.
Finalement, pour le plus grand étonnement (et le plus grand soulagement) de Méhèd, l’armure ne pesait presque rien. Il disparut dans le couloir en traînant comme il put son fardeau.
La nuit fut calme et sans encombre. Le groupe put se remettre tranquillement de ses émotions.
Chapitre 5 : Les courses.
Le matin arriva, annonçant une journée radieuse.
Le début de la journée fut toutefois gâchée par l’arrivée d’un indésirable dans la villa.
L’indésirable en question était un homme de taille moyenne, il était plutôt massif mais c’était de la graisse et non du muscle. Son visage peinturluré reflétait un mépris certain envers ceux qu’il considérait comme ses inférieurs mais tout laissait panser qu’il n’était qu’un parvenu sans grandes ressources.
Il pénétra dans la Villa endormie puis se mit à hurler :
_L’elfe, ici et que ça saute.
Une Manoé en habit de nuit et encore à demi endormis fit son apparition.
_Ah, c’est toi, duchnoque, qui fait tout ce bruit, fou le camp ou je te vire.
L’homme devint rouge de rage.
_COMMENT…OSE…ME PARLER…ESCLAVE, réussi t’il à articuler.
_Ah je comprends t’es pas au courent.
_JE SUIS AU COURENT(puis plus bas) je sais que corneille est mort, un assassinat à ce qu’il paraît, il aurait été tué d’une dague dans le dos, ses fidèles menés à la mort et ses biens donnés aux victimes de son culte.
Il reprit de sa superbe avant de continuer :
_Maintenant que Corneille n’est plus je vais d’un mot t’attacher à ma personne et crois-moi, tu vas regretter tes paroles. doccar !
Manoé le regardai avec un petit sourire narquois.
_Ca y es, tu l’as dit, t’es content ?
_A genoux.
Manoé bailla.
_J’ai dit A genoux, Hurla t’il.
Manoé ne bougea pas.
_Ce n’est pas fini ce boucan, cria une voie grave dans le couloir.
Geofrey apparut, en caleçon, affligé d’un des plus terribles mots des barbares : la gueule de bois.
_Ah Manoé puisque tu es là je voulais m’excuser, j’avais un peu bu hier, ça ne se voit pas au premier coup d’œil mais je ne tien pas l’alcool.
_C’est oublié, Geofrey, laisses-moi te présenter l’auteur de ce raffut le second de feu-Corneille mon ex-maître j’ai nommé Matcha, alias duchnoque. Il n’est pas encore au courent de ma liberté peux-tu lui expliquer stp.
_Avec plaisir.
Il allât se planter devant Matcha et tendit la main.
_Geofrey le frais, Barbare.
Matcha tendit une main hésitante au barbare.
_Matcha, je suis (crac)HOUUU.
Le (crac)HOUUU n’est pas une fonction administrative ou une quelconque autre position hiérarchique, non, le (crac)HOUUU est le bruit produit quand un barbare vous serre la main jusqu'à vous briser les os.
Matcha tirait vainement pour se libérer de l’étreinte douloureuse de son agresseur. Celui-ci, las de ses cris, lui écrasa le pied. Les hurlements restèrent un instant coincés dans la gorge de Matcha et avant qu’il n’eut le temps de recommencer Geofrey lui mit un coup de boule qui l’envoya s’écraser cinq pieds plus loin.
_On est quitte Manoé ?
_Mais oui.
Méhèd et Guil arrivèrent, le premier vêtu d’un fin habit de soi précieuse, l’autre d’une robe de chambre doublée d’hermine(ils avaient abondamment piochés dans la garde robe du précédant propriétaire de la villa).
_Vous ne pourriez pas faire moins de bruit, j’ai été ressuscité hier et mes tympans sont fragiles.
_C’est le mal de résurrections, lui expliqua Manoé, ça va vite passer.
Elle leur expliquât brièvement la situation puis elle se tourna vers Méhèd.
_Mon druidounet adoré tu serais un amour si tu pouvais sortir les poubelles(elle lui indiqua les « poubelles » qui gisaient par terre).
_Quel groupe de merde, je vous jure, c’est toujours à moi de faire le sale boulot.
Il traînât tant bien que mal un Matcha assommé et mal en point jusque sur la chaussée.
_Bon, fit Guil, je vais a peu près bien maintenant et je vais chercher du sang pour tu sais qui.
_Tu prends la bouteille ? L’interrogea Manoé.
_Oui pourquoi ?
_Je me disais juste que son occupante risque de ne pas apprécier le bain de soleil.
_Ne vous inquiétez pas c’est du verre teinté, leur parvint la voie de Kina déformée par la bouteille.
_Bon alors j’y vais.
_Soit prudent tu sais ou on est !
_T’inquiète mon intelligence surdéveloppée veille sur moi !
Guil commençait à sortir mais Manoé le retint par a manche.
_Quoi encore ?
_Ton intelligence surdéveloppée compte sortir en peignoir ?
Les joues de Guil devinrent écarlate.
_C’est une robe de chambre pas un peignoir.
D’une formule il retrouvât ses habits habituels et partit.
Le regardant quitter le jardin, les trois autres murmurèrent :
_Je paris cent pièces d’or qu’on va le retrouver mort dans une ruelle avant ce soir, fit Méhèd.
_Jusqu’au soir mais guerre au-delà, répondit Geofrey.
_Tenu !
_Allons faite lui confiance, les sermonna Manoé, et puis mon père veille sur lui.
Elle allât toutefois préparer un sort de résurrection « juste au cas ou ».
Guil ne tarda pas à quitter les quartiers chics pour gagner les ruelles inférieures, moins éclairées mais bien plus fréquentées. Un observateur attentif aurait sans doute trouvé étrange que trois coupes bourses et deux brigands renoncent à s’en prendre à lui des qu’ils aperçurent son visage : Le grand Maître Vood Spock les ayant mis à leur insu sous sa protection. Evitant sans le savoir maints traquenards, Guil s’arrêta devant une échoppe vendant des organes d’animaux divers. S’efforçant de ne pas vomir devant le spectacle morbide de monceaux de viande séchée sur l’étalage, le mage appela le vendeur.
_Excusez-moi, il y a quelqu'un ?
Un petit homme chauve arriva. Le vendeur était vieux mais ses petit yeux vert ne semblaient pas avoir perdu leurs facultés, bien au contraire. Il examina le mage, son regard se posant un instant sur la bourse qui pendait à sa ceinture. Un grand sourire lui déforma la face.
_Bien l’bonjour doux seigneur, comment j’puis vous être utile ? Beaucoup comme vous viennent voir Borg mais eux pas blanc, eux noir(référence à l’ordre du mage et non a la couleur de sa peau).
_Je cherche du sang, en grande quantité si possible.
_Hélas mon bon seigneur, pas ici mais Borg sait ou.
_Ou ?
_Borg pov marchand, vous être généreux, lui femme et beaucoup enfants.
Grommelant Guil posa une pièce d’or sur le comptoir.
_Borg pas se rappeler, mais l’or aide sa pauvre mémoire.
Guil déposa un poignet de pièces supplémentaire.
_Maintenant je veux savoir.
_Toi avoir l’air riche, toi donner plus.
_Pas question, je veux savoir ou rendez-moi mon argent.
_J’insiste.
Une lame vint se coller sur son dos. Guil se retourna pour voir un colosse patibulaire armée d’un court sabre et flanqué de cinq acolytes qui auraient facilement pus être ses sosies.
_Vos arguments m’ont convaincus, combien le renseignement ?
_Ta gueule, fit le petit marchand avec une voie normale, file-moi ta bourse ou je t’envoi dans le caniveau.
_Okey, on s’énerve pas la voilà.
_Et aussi tes chaussures de richard.
_Voilà.
_Et ta cape.
_Tenez.
_Maintenant suis-nous bien gentiment et je te préviens : à la moindre petite formule mon frangin t’égorge.
_On va ou ?
_Tu verras.
Se maudissant d’avoir oublié son bâton qui lui aurait permis de se débarrasser de ses agresseurs sans avoir à incanter (chose impossible dans sa situation), le pauvre mage n’eut d’autre choix que de les suivre vers ce qu’il savait être sa fin. Guil avait beau être distrait, il n’était pas stupide et savait que des qu’ils quitteraient les rues fréquentées ils allaient le tuer. Songeant a Kina dans sa bouteille, il repris espoir car s’il pouvait trouver un coin d’ombre la vampire devrait pouvoir se charger de ses agresseurs. Comme il l’avait espéré(enfin espéré, c’est vite dit…), ses agresseurs l’amenèrent dans une sombre et étroite ruelle.
Borg se retourna vers lui.
_C’est le bout du voyage, enfin pour toi en tous cas.
_Si j’implore votre pitié vous m’épargnez ?
_Vas-y quand même.
Guil se traîna à plat-ventre pour implorer grâce tout en tentant de déboucher la bouteille. Hélas pour lui il ne fut pas assez rapide et une des brutes(Ils se ressemblaient tous aux yeux de Guil) le releva par le cou d’une main et lui pris la bouteille dans l’autre.
_Alors vermisseau, tu voulais boire un dernier verre sans nous ? C’est pas gentil ça.
Il éclata de rire, mais son rire se changea en hurlement quand une flèche lui transperça la tempe.
Borg Regarda autour de lui frénétiquement tout en laissant échapper de petits cris perçants.
Des bruits de pas précipités se firent entendre.
Une des brutes se mit à hurler :
_La milice, les chiens de Spook sont là, maudit corbeau.
Les « chiens de Spook » ne durent pas apprécier car il fut la prochaine victime de l’arbalétrier.
Plongeant derrière une poubelle, le pauvre mage vit un groupe de silhouettes noires se faufiler dans la ruelle sabre au clair. Rapide et efficace, un des nouveaux venus, armé de deux cimeterres, se débarrassa en un clin d’œil de trois des agresseurs de Guil avant qu’ils n’aient pus songer à se défendre.Les deux autres fuirent sans demander leur reste. La silhouettes noires plus large que les autres qui venait d’accomplir un exploit d’habileté aux armes et qui semblait être le chef, se penchât sur le mage et l’aida à se relever.
_Ca va ? Vous n’avez rien ?
_Non, grâce à vous, merci, messire..?
_Barth, vous n’êtes pas le premier à vous faire avoir par ces types, vous savez, beaucoup y sont restés. Ce sont des tueurs professionnels qui se font passer pour des marchands affin de mettre leurs victimes en confiances.
_Une seconde.
Guil fit apparaître une boule de feu et l’envoya en direction de ses deux agresseurs survivants. Il y eu une brève détonation suivie d’un cri d’agoni.
_Joli coup !
_Merci(il récupéra par magie ses affaires volées) bon c’est pas tout mais je dois trouver du sang pour… quelqu'un.
_Je vais vous faire escorter(il fit un signe et deux silhouettes se détachèrent du lot pour venir l’encadrer) voici José et Gruden.
Guil put distinguer le contraste entre Barth et les deux autres : Les voleurs atteignant un rang assez élevé pour être admis dans les milices privées ont généralement, comme Josi et Gruden, un profil assez semblable. Ils sont maigres, le teint blanchâtre, les yeux enfoncés profondément dans leurs orbites, des muscles aussi dur que mince mais ont surtout un air méfiant, agressif digne d’un constipé. Barth, lui, avait un teint bien coloré, de gros muscles seyant et un visage avenant, en gros c’était ce qu’on pourrait appeler un beau-gosse.
_Je vous remercie, je croyais que personne ne faisait respecter de lois ici.
_Il y a toujours des lois, ici c’est celle du plus riche.
_Je vois, bon, il faut que j’y aille, si tu as besoin d’un truc j’habite dans la villa de feu Corneille.
_C’est vous le mage qui l’avez occis ?
_Ben ouais.
_Jolie coup, l’idée d’utiliser les lieux d’aisance, vous un mage, pour le surprendre dans son boudoir et le poignarder dans le dos c’était déjà pas mal mais utiliser son corps(en réalité un cheveu a suffit) pour concocter un enchantement et prendre son apparence c’étais de toute beauté. La suite fut un massacre mais au moins ces fous arrêteront de nuire.
_Je dois vraiment y aller.
_Oh, pardon, bonne chance et peut être à la prochaine.
_Ok a+ je deco.
_Lol a+ et gare aux pk.
Guil repartit flanqué des deux miliciens.
Le reste du chemin fut sans encombre, s’en prendre a un mage tête en l’air est une chose plutôt aisée, mais une fois escorté de deux hommes qui le protègeront le temps de lancer des sorts ça devient un adversaire redoutable.
Ils arrivèrent devant un entrepôt miteux d’où s’échappaient de la fumée et des odeurs variées.
Les deux miliciens montèrent la garde devant la porte et Guil entra. L’entrepôt était constitué d’étagères longeant les murs et contenant des morceaux in identifiables de créatures inconnues. Au centre, une énorme cuve bouillonnait de façon écœurante.
Le tenancier, un homme au teint blanc et en robe de mage noire (symbole de nécromancie) apparut.
_Vous êtes sur d’être au bon endroit ? Ceux de votre ordre ne viennent pas souvent dans ma boutique. Ils ne comprennent pas la beauté de la mort.
Guil déglutit péniblement.
_Je cherche du sang…pour un, non, une vampire.
Le nécromancien sourit de toutes ses dents jaunâtres avant de répondre.
_Alors vous êtes au bon endroit, j’en ai toute une cuve comme vous pouvez le constater et il est garanti 100% naturel, je saigne moi-même à mort les esclaves qui le produisent. Ou peut être voulez-vous du sang d’elfe, plus cher mais plus savoureux. Si c’est trop cher pour vous j’ai aussi du sang d’orcs, et d’autres monstres.
_L’humain sera parfait.
_Je vous l’empote ou c’est pour consommer sur place ?
_Et bien je…
Le mage n’eut pas le loisir de répondre, des bruits de luttes se firent entendre devant l’entrée.
_Oh la la, mais ça va être quoi ce coup là, j’ai eu assez d’emmerdes pour la journée non ?
Un des deux miliciens passa par la fenêtre pour atterrir lourdement au pied des deux mages.
Guil se pencha sur lui mais le nécromancien lui lança :
_Inutile, il était déjà mort quand on l’a lancé là.
_Bon on fait quoi ?
_On les attend, on les massacre et on récupère leur cadavre. Nous sommes deux mages et ça sera aussi facile qu’avec les mômes de l’orphelinat.
_Quoi ?
_Les enfants sont toujours pleins de vie, ils font de très bons éléments d’expériences et je sais de quoi je parle.
Guil était écœuré par son conjoint mais il avait d’autre chat a fouetter, déjà un groupe d’hommes en loques et armés de poignard faisaient irruption dans la boutique.
_Admire le pouvoir de la mort, mon blanc confrère.
Le nécromancien vida le contenu d’un sac dans les airs et de la poussière envahie la pièce. Sur son ordre, elle se rassembla pour former un groupe de guerriers-squelettes armés d’épées qui anéanti aisément la première vague d’ennemis.
_Alors qu’en dis-tu, c’était facile non ?
_Tu t’avances un peu trop non, j’ai pas l’impression qu’ils soient près à abandonner.
Effectivement, la surpris des squelettes passée, les assaillants restés dehors se ressaisirent et, armés d’armes de choc(marteaux, massues) très efficaces contre les squelettes, repartirent a l’assaut.
Les squelettes se débarrassèrent de plusieurs ennemis mais ils finirent par être réduits en petits morceaux gesticulants sur le sol sous les coups répétés de leurs agresseurs supérieurs en nombres.
_Bon il est temps que je prenne les choses en main, déclara Guil.
Il invoqua une boule de feu et la jeta sur les intrus affolés, l’explosion détruisant ces cibles et incendiant l’entrée de la boutique.
_MA BOUTIQUE NOOOOOOOON !
_Oui mais ça va les ralentir.
Le nécromancien lui jeta un regard noir.
_C’était justement pour éviter ça que j’ai eu recourt aux squelettes, moi aussi j’aurais pu commencer par-là.
_Vous n’auriez pas pu en jeter un autre a temps vu la proximité de nos ennemis.
Malgré les flammes, d’autres agresseurs pénétrèrent dans la boutique. Les deux mages les auraient facilement repoussées mais quand ils incantèrent rien ne se produisirent.
_Malédiction, pesta le nécromancien, nous sommes pris dans une zone de morte magie.
_J’avais compris merci, quel peut en être la source ?
La réponse ne fut pas longue à attendre, de derrière le mur humain formé par leurs adversaires, une petite silhouette se détacha portant un anneau de négation.
_Borg ? C’est vous ?
Le petit marchand ressemblait en tout points à la personne à ceci près qu’il avait la moitié de la tête recouverte de bandage.
_Oui c’est moi, pourquoi cette hésitation ? C’est toi qui m’as fait ça tout à l’heure dans la ruelle. Sans mon compagnon qui c’est pris ton sort de plein fouet, je serais mort.
Il retira son bandage, dévoilant son visage atrocement défiguré.
_C’est toi qui m’a agressé, pas moi, se défendit Guil.
_Pardon mais je n’ai rien à voir avec ça, fit le nécromancien, je vais vous laisser entre vous.
_J’ai rassemblé mes amis aussi vite que j’ai pu pour te faire payer, vous allez mourir tous les deux, continua Borg.
Il éclata d’un rire sinistre et grinçant ou se reflétait la folie. Le mage noir, furieux, se retourna vers son confrère.
_C’est ta faute tout ça, et à cause de toi on va mourir tous les deux.
_Allons, réfléchissons plutôt à un plan pour nous sortir de ce mauvais pas.
_Ben voyons rien de plus facile, fit l’intéressé en regardant leurs assaillants armer des arbalètes pointées dans leurs directions.
Guil cria et empoigna le nécromancien pour s’en faire un bouclier humain au moment ou les flèches sifflaient dans les airs.
_Et non ne…(splarch), mourut le sombre nécromancien.
_Je te rendrais la pareille dans une autre vie, lui promit Guil. Et de toute façon tu ne l’as pas volé, ajouta t’il mentalement.
Protégé par le corps criblé de flèches de son pair, le jeune mage entreprit de libérer Kina sous les injures de Borg.
_Kina, sort vite.
_Enfin, merci je n’avais pas la force de le faire seule.
Les brumes sortirent de la bouteille pour adopter sa forme plus consistante d’humanoïde. Guil la trouva encore plus mal en point qu’avant, ses habit plus gris que jamais.
_Maintenant vous allez déguster mes petits gars, fit-elle avec un sourire en coin.
Malgré l’effort que celas paru lui coûter, elle fit apparaître son épée.
_Un vampire, je suis surpris blanc bec, avoua Borg.
_Je suis une vampire et la dernière que tu verras.
Rapide comme l’éclair, Kina fondit sur son premier adversaire et le coupa proprement en deux. Surpris, les assaillants perdirent encore deux des leurs avant de réagir. Un des balourds en face de Kina abattit violemment son marteau sur l’épée de celle-ci qui chuta lourdement sur le sol. Furieuse, elle se retourna vers l’auteur de cet acte désavantageant et lui transperça le cœur à main nue.
_Ca t’apprendras à vivre.
Elle se retournait déjà contre son prochain adversaire quand elle poussa une plainte douloureuse. Guil aperçut Borg dehors, qui reflétait la lumière du soleil vers Kina à l’aide d’un petit miroir. Profitant de la faiblesse de leur adversaire, les homme de Borg se jetèrent sur la vampire, la ruant de coup.
_Kina, prend ta forme de brume, vite !
_Peux…pas…faim, réussit t’elle à articuler.
Guil profita que tous soient occupés pour s’éclipser, abandonnant la protection du nécromancien mort. Hélas il n’eut que le temps de faire quelques pas avant de se heurter à un groupe de personnes de la bande de Borg, qui étaient passés par derrière.
_Salut, Borg est en train de mettre sa pâtée au mages, fit-il en désignant les hommes en train de frapper Kina tombée a terre, alors je vais vous laisser entre vous.
Il fit mine d’avancer mais un des hommes le repoussa.
Derrière lui il entendit Borg ordonner a ses hommes :
_Jetez les corps dans la cuve, comme ça ils ne seront pas identifiés.
Après avoir vu le nécromancien et la vampire disparaître avec un blop sonore dans la cuve de sang en ébullition, il se retourna vers Guil.
_Lui aussi, vite.
_Non non non NON, cria t’il tout en se débattant.
D’une violente poussée il fut envoyé rejoindre ses deux prédécesseurs mais au lieu du blop attendu, il n’y eu que le bang provoqué par la tête de Guil en heurtant le fond vide de la cuve.
_Aie !
Quand Guil regarda autour de lui, il ne vit qu’une mince brume et pas la moindre trace de sang ou des deux autres.
_De la brume, songea t’il pensif, comme un vampire sous forme immatérielle non ?
Effectivement, la brume reprit la forme bien connue de Kina mais elle était différente : Sa peau avait l’air presque humaine, ses habit cendreux avaient étés troqué contre un magnifique costume noir et or, la lassitude sur son visage ainsi que ses blessure avaient disparus et elle avait retrouvée son épée. En clair elle rayonnait et semblait en pleine forme.
_Je me sens revivre, c’est fou comme un peu de sang peu faire du bien(il aurait fallu un saigner troupeau entier pour remplir un chaudron comme ça).
_Pour un mort-vivant comme toi c’est quelque chose.
_Très drôle, bon ben c’est pas tout ça mais je dois massacrer ceux qui ont faillis me détruire, mais j’ai bon cœur et comme leur stupidité m’a permis de retrouver ma force datant en me donnant du sang, je leur accorderai une mort rapide.
Borg fulminait.
_Tuez-la, vite !
Obéissants, ces hommes pointèrent leurs arbalètes vers Kina et ouvrirent le feu. La vampire ne parut même pas remarquer les carreaux qui lui transperçaient le corps et leur adressa une sourire a glacer le sang.
_C’est tout, fit-elle en retirant négligemment les carreaux qui auraient tué facilement n’importe quel humain.
Sans préavis, elle s’élança soudain si vite que Guil ne put suivre son mouvement. Elle s’immobilisa devant Borg, derrière elle une dizaine d’hommes s’écroulèrent soudain, morts.
Effaré leur chef les regarda avant de reporter son attention sur l’auteur de cette prouesse.
_Quand as-tu…les as-tu ?
Aucune des personnes présentes n’avait eu le temps de la voir découper dix personnes, tout c’était passé en moins d’une seconde. Les hommes survivants de Borg voulurent fuir mais Kina disparu soudain et réapparu devant les fuyard sous forme brumeuse et les désintégra par son simple contact.
Guil regardait la scène, à la fois aurifié fasciné.
_D’enfer, tu peux même tuer sous forme de brume, c’est cool ça.
_Oui, je sais.
Soudain Borg sauta par la fenêtre malgré les flammes pour se réfugier dans une la rue ensoleillée.
_Hin hin hin, vous avez perdu, bientôt la marchandise de la maison va prendre feu et vous allez tous mourir, tu ne peux pas aller au soleil vampire et même si le mage arrive à sortir malgré les flammes, je le tue car sans ses pouvoirs il n’est rien.
_Hé, tu oubli la porte de derrière par laquelle tes hommes sont rentrés idiot, se moqua le mage.
_Je n’ai rien oublié, un de mes hommes est resté en arrière et a déjà du tout incendier.
Guil couru voir et s’aperçu que Borg avait raison, un mur de flamme encore plus épais et infranchissable sans pouvoirs lui bloquait le chemin de la porte de secours.
_Kina, on fait quoi ?
_Dis, ne m’as-tu pas prétendu être toi, quand je me faisais cogner, pour essayer de te faire la male?
_Je n’avais pas le choix, si j’avais pu t’aider, je l’aurais fait mais j’avais d’autres préoccupations, c’était un dernier recours pour sortir de la zone de morte magie, de la je t’aurais aidé à distance.
Les yeux de la vampire devinrent rouge avec un éclat hypnotique en fixant Guil.
_Est-ce vrai ? Demanda t’elle.
_Oui ça l’est, répondit le mage apparemment en transe.
Elle brisa l’hypnose.
_Bon, je vais nous sortir de là.
Elle se dirigea vers la sortie ou attendait Borg.
_Kina, que tu échappes aux flammes je veux bien mais la lumière va te transformer un tas de cendre.
_Relax, je sais ce que je fais.
Tout en avançant, la vampire se recouvrit d’une obscurité surnaturelle venant apparemment de nulle part. Quand elle s’approcha des flammes, celles-ci glissèrent sur les ténèbres la recouvrant. Elle émergea au grand jour, toujours protégée par ses ombres, sous les yeux ébahis de borg. Il tenta de fuir mais Kina le retient et le souleva à son niveau.
Borg se mit à gémir.
_Donne-moi l’anneau de négation et tes souffrances seront moindres.
Borg le lui donna en sanglotant.
_Voilà, pitié, il faut tourner le rubis à droite pour l’activer et augmenter son périmètre d’action et a gauche pour le stopper.
_Comme convenu tes souffrances seront minimes.
Il cria quand elle le jeta dans le feu mais stoppa net alors quelle le transperça de son épée, pour abréger ses souffrances.
_Je suis trop bonne, ça me perdra.
Elle annula les effets du médaillon.
Aussitôt un vent violent se mit à rugir, soufflant les flammes. Guil en sorti souriant avec la bouteille a la main.
_PFFF merci je commençais à cuire la dedans.
_Avec un sort de vent tu aurais pu attiser l’incendie, c’était risqué non ?
_Je suis mage pas pompier, je n’ai pas de sort d’eau dans mon répertoire et puis du moment que les flammes s’écartaient le temps que je sorte ça aurait suffit.
_Enfin, je te remercie de m’avoir ramené la bouteille, se faire recouvrir par les ténèbres coûte beaucoup d’énergie.
_C’est marrant ça marche même dans les zones sans magie.
_C’est une capacité naturelle des vampires et pas un pouvoir, répondit-elle en retournant dans la bouteille.
_Au fait, c’est par ou la villa ?
Beaucoup, beaucoup plus tard à la nuit tombée, Guil arriva enfin à la villa. Là, Manoé l’attendait.
_Tien, un revenant.
_Pfff, j’ai tourné pendant des heures pour retrouver mon chemin, mais il y a mieux, j’ai été agressé deux fois et j’ai faillit y rester. Sinon, ça va Kina a été rassasiée et pour pas un sou car la boutique a été détruite.
_Okey, d’accord.
_Sinon, ils sont ou les deux idiots ?
_Partis à ta recherche, j’ignore ou.
Chapitre 6 : L’évasion de la cité des crevés.
La réponse se trouve un peu plus loin dans une taverne du quartier intermédiaire(ni chic, ni miséreuse) fréquentée par les voyageurs. Là, un Geofrey ivre-mort finissait une énième chope d’hydromel.
_Une autre (hic) chope, pa…(burp) patron.
_Geofrey, on devrait vraiment y aller, lui dit Méhèd.
_Aller zou ?
_ON CHERCHE UN MAGE, IMBECILE.
_Pardon, se fit entendre une voie derrière lui, si c’est lui l’imbécile moi je suis mage.
Méhèd se retourna pour apercevoir un sombre personnage en habits foncés et avec un bouc finement taillé en pointe. Un de ces mages dont on peut aisément s’offrir les services si on est un tant soit peu fortuné.
_Désolé mais nous cherchons un mage en particulier.
_Je l’ai peu-être aperçut, à quoi ressemble t’il ?
_Il se nomme Guil Caban, il est vêtu de blanc avec un gilet bleu, mon age, plutôt grand avec une tête de champignon à cause de ses cheveux en bol.
_Non, je ne vois pas, mais selon la description on pourrait penser au terrible Gillen Trent, est-il un mage aux redoutables pouvoirs et à l’intelligence surdéveloppée ?
_Pas vraiment non et même pas du tout.
_Dommage, il y a une prime a quiconque le livre à l’Académie de magie.
_Bon, si tu ne connais pas Guil Caban, nous n’avons plus rien à nous dire.
_Vous êtes sur de ne pas avoir besoin des services d’un mage ? Je fais des prix avantageux.
Geofrey se retourna soudain et lui expédia une grande claque dans la figure.
_Des sour ou goi ? mon gopain da dit non.
Le mage s ‘écrasa sur une table ou deux barbares s’affrontaient au bras de fer.
_QUI A FAIT CA, hurla un des joueurs, un colosse blond, avant de porter son regard sur Geofrey.
Il se leva et se dirigea vers le comptoir ou il fut intercepté par Méhèd.
_Pardonnez mon ami puissant barbare, la boisson l’égare.
_Ouais, me suis perdu dans ton trou d’balle têt de neu(hic).
_Je vous en pris, ne faites pas attention à ces propos, il…
_Hors de mon chemin sale nain.
Le colosse attrapa le druide et le projeta dans les airs puis il entreprit de continuer son chemin vers Geofrey. Il s’apprêtait à le corriger quand un tabouret lui heurta le crane. Il se retourna pour voir un nain trapu le toiser de sur une table.
_C’est toi qui as dit sale nain.
_Parfaitement sale nabot, dit le colosse en donnant un violent cou de pied dans la table, déséquilibrant le nain.
Le nain se releva immédiatement et se jeta en hurlant sur le barbare qui l’avait par deux fois insulté.
Ce fut le signal et, nains comme barbares, ils se rassemblèrent en un groupe compact avant de foncer sur leurs adversaires. Une mêlée féroce s’engagea ou tous les non-nain-ni-barbares qui n’eurent pas le temps de fuir la taverne reçurent leur quota mensuel de coups et blessures.
Déjà de nombreux nains et barbares affluaient de toute la ville pour grossir leurs rangs.
Méhèd réussit à amener Geofrey, déjà bien esquinté, derrière le comptoir ou se terrait le patron. Méhèd l’aborda avec un sourire vicieux.
_Dites, si je vous débarrasse de votre clientèle, vous êtes près à me lâcher combien ?
Le patron le regarda, attrapa sa caisse et lui en vida le contenu(bien chargé) sur les genoux.
Après avoir empoché la petite fortune qu’on lui offrait, Méhèd leva son bâton et murmura une prière à mère-nature. En réponse a ses attentes, un nuage d’abeilles envahi rapidement l’auberge provoquant la panique chez les bagarreurs.
_Ca devrai les calmer, dit Méhèd en regardant nains et barbares s’enfuir à toute jambe pour échapper aux dards douloureux des insectes.
Tragique erreur, énervés par cette attaque brève mais douloureuse, nains et barbares se mirent à frapper tout et n’importe qui ou quoi dans la rue, réveillant les vieilles rancœurs et attisant la haine. Rapidement, toutes classes et races confondues s’engagèrent dans une effroyable mêlée aussi brutale que mortelle. Les premiers pillages débutèrent, rapidement suivis par les règlements de comptes et les incendies. La milice finit par intervenir mais la populace déversa sur eux sa soif de sang, les contraignants à se replier pour sauver leur peau.
De la taverne vide, Méhèd et Geofrey restés seuls (le patron s’était enfermé dans sa cave) regardaient l’ampleur des dégâts.
_Bouducon, fit Geofrey.
_Quand je pense que si on avait suivit le plan :retrouver Guil, on n’en serai pas là.
_Comme si c’était de ma faute.
_MAIS C’EST DE TA FAUTE, QUI A EU L’IDEE DE VENIR DANS CET ENDROI PRETEXTANT D’ALLER GLANER DES INFOS POUR EN REALITE SE SAOULER A MORT, HEIN ? QUI ?
_Ben…
Même faisant deux têtes de plus que Méhèd et en étant plus costaud, Geofrey n’en menait pas large.
_Et quelle idée de boxer ce mage, tu auraiS au moins pus verifier ou il tombait non ? J’AURAIS DU LAISSER KINA TE BOUFFER COMME CA PAS BESOIN QUE GUIL SORTE ACHETER DU SANG ET QU’ON PARTE A SA RECHERCHE
Respirant un grand coups, Méhèd se calma.
_Je pense toutefois que c’est un coup des dieux, du papounet de Manoé sans doute, il n’y a qu’un dieu pour influencer les évènements de façon à transformer une bagarre de taverne en émeute.
_Mais pourquoi ? On a accepté de faire ce qu’il nous dira, non ?
_Les voix divines sont impénétrables, maintenant tirons-nous d’ici.
Ils sortirent prudemment par la porte de derrière mais à peines avaient ils fait quelques pas qu’ils se retrouvèrent nez a nez avec les pointes d’une dizaine de lances.
_Halte, leur cria une voix.
Pendant ce temps, de la fenêtre de la villa, Guil et Manoé contemplaient la ville basse en pleine ébullition.
_Je n’aimerai pas me trouver la bas, laissa échapper Guil.
_Ben tien !
_Dire qu’il y a des tordus pour déclencher ce genre de choses affins de faire passer leur point de vu ou gagner dans la hiérarchie.
_Sans-doute un ennemi de Spoock, puisque c’est lui le plus haut placé actuellement.
_C’est quand ils font ce genre de choses que l’ont reconnaît les déchets de la société.
_T’imagines qu’il y a encore des gens qui croient que ce genre d’évènement arrive par hasard pour permettre au peuple de s’exprimer.
_Tss, les émeutes sont toujours préparées un mois a l’avance, il y en a même qui se déguise en femmes pour contraindre celles-ci de suivre le mouvement.
Manoé soupira.
_Que veux-tu la politique est aussi tordu que les manigances de mon père.
TOC TOC TOC.
_Ah ! Ce doit être eux, va leur ouvrir s’il te plait Guil.
Guil obéit mais au lieu de se retrouver nez à nez avec le barbare et le druide, il fit fasse à un petit gars menu, portant l’uniforme de la milice de Vood Spock.
_Heu, bon soir, vous désirez ?
_J’ai été envoyé pour vous prévenir, les émeutiers arrivent par ici et on ne parvient
_Rendons-nous invisibles et utilisons un sort de lévitation.
_Pour éviter que des importuns profitent des émeutes pour rentrer en douce chez les grands maîtres, le champ empêche tout recours à l’invisibilité.
_A cause des petites affaires de ces crétins de grand-maîtres à la noix on va crever faute de moyen de fuite.
_Tout n’est pas perdu, montons sur le toit, là, je referai un champ de force plus petit.
_Go, je suffoque.
Les deux mages et la vampire(bien sage dans sa bouteille) se rendirent sur le toit ou Manoé créa une nouvelle barrière magique avant de détruire l’ancienne. Aussitôt après, une horde de citadins en colère se rua dans la maison, brûlant et pillant tout leur saoul.
De sur le toit, Manoé et Guil regardaient la maison se faire mettre en pièce.
_Quand je pense à toutes les fois ou j’ai souhaité voir cette maison brûler, aujourd’hui ça me fait presque de la peine.
_Désolé Manoé, Kina tu vas nous aider hein ?
_Et puis quoi encore, je vous laisse le soin de vous faire tuer tout seuls, je ne suis pas suicidaire moi et personne n’aura l’idée de s’en prendre à une bouteille.
_Très sympa.
_Bah tu aurais fait pareil à ma place.
_Facile à dire pour toi.
_Allez, un dernier geste de ma part par ce que je t’aime bien, je sens que plusieurs sorciers noirs profitent des émeutes pour se débarrasser de la concurrence : Vous et tout mage n’appartenant pas à leur confrérie. Appelez ça le flair du vampire !
_Ce n’est pas vrai, les dieux s’acharnent vraiment sur nous, c’est un test ou juste pour le plaisir de nous torturer ?
_Les voix de mon pères son impénétrable, même au bon sens…surtout au bons sens d’ailleurs.
_J’y pense, ton père m’a promis assistance en cas de pépin alors qu’il vienne.
(silence)
_Ohé, Manoé s’ father ?
(re-silence)
_Ah, très bien et bien si monsieur ne vient pas et nous laisse attendre tranquillement ici que les émeutiers ou les sorciers noir nous fasse la peau je ne voix aucune raison de respecter mon contras. Ecoutes Manoé ! Cette histoire de fils illégitimes des dieux qui n’ont pas de pouvoirs et bien c’est du bid…
Manoé n’entendit pas, toute son attention était fixée sur une créature ailée massive dont l’apparition soudaine dans le ciel les fit s’interrompre. Les émeutiers stoppèrent momentanément leurs activités devant ce potentiel danger. La créature passa juste au-dessus des deux mages qui se jetèrent à plat ventre. Ils purent alors voir qu’il s’agissait d’un griffon, mélange d’un aigle et d’un lion. Le griffon se posa à coté de la villa et, sur son dos, trois silhouettes firent de grands signes en direction du toi ou se terraient Guil et Manoé.
Manoé, grâce à sa vue aiguisée caractéristique des elfes, reconnut immédiatement deux des trois silhouettes sur le dos de la bête malgré l’obscurité.
_Guil, regarde ! C’est Méhèd et Geofrey avec un autre gars, un milicien d’après sa tenue.
_Ils viennent par ici, je suis vraiment content de les voir pour une fois.
Le griffon s’immobilisa près du toit et le milicien leur cria de les rejoindre.
_Sautez ! Vite ! La populace va se ressaisir d’un instant à l’autre.
_Barth, je suis super content de te revoir, qu’est ce que tu fais là ? Demanda Guil tout en sautant sur le griffon, imité par Manoé.
_Plus tard les questions on doit foutre le camp en vitesse.
Le griffon déploya les ailes, pris de l’élan et s’envola.
Tous, à l’exception de Barth, se cramponnaient désespérément au griffon en tentant d’oublier que la moindre chute leur serait sans doute fatale.
Manoé interrogea le barbare et le druide.
_Comment êtes-vous arrivés là ?
_Et bien la patrouille de Barth nous a trouvée lors de leur enquête pour déterminé la « cause » de cette émeute, répondit le druide avec un regard lourd de reproches sur Geofrey qui, heureusement pour le barbare, passa inaperçu.
_On se tire d’ici en griffon ? interrogea Guil.
Le milicien hocha la tête.
Guil continua.
_Manoé, cette elfe, expliqua t’il, m’a dit qu’un champ de force empêche les fuites, est ce le cas ?
_Oui mais j’ai servi Spoock et je sais comment y remédier.
_Pourquoi parles-tu au passé ?
_Il a dut lui voler ce griffon pour vous sauver, lui expliqua le barbare.
_Pas d’inquiétude, cette émeute sera dure à mater et on nous oubliera, déclara Barth confiant.
_Ce qui nous empêchera d’être poursuivit, continua Méhèd.
Le griffon ralenti à basse altitude sur un quartier pas encore ravagé.
_C’est pour mieux emprunter le couloir d’évasion, leur expliqua Barth.
_Qu’elle belle vue, s’enthousiasma l’elfe.
Du griffon volant au ralenti, ils pouvaient voir tous les détails dans les rues d’en dessous, parcourues par quelques piétons à la traîne qui n’avaient pas encore trouvé d’endroits ou se mettre à l’abri de la population enragée.
_On pourrait presque voir le blanc de leurs yeux, dit le druide.
Guil hocha distraitement la tête et se figea. Son regard se posa sur un couple de silhouettes qui venaient de faire disparaître dans leur sac un…Aussitôt après des émeutiers sortirent de tout les cotés.
_Ils sont fichu, on ne peut rien pour eux, commenta Barth, le griffon a déjà beaucoup de mal avec nous, ce serait du suicide.
Guil aurait normalement approuvé mais le sac monopolisa toutes ces capacités de réflexion, quelques brides de courages(à moins que ce ne fut de folie, il n’était pas sur) enfoui profondément furent ramenées à la surface et, bien que vite réprimées, donnèrent à Guil le temps de sauter du Griffon.
_Hé non ne…cria Barth.
Trop tard le mage était hors de porté, seule la bouteille contenant Kina (qui entendait bien sauver sa peau) était restée accrochée on ne sait comment au plumage du griffon.
_Il va s’écraser.
_Mais non, dit Manoé, il est capable de freiner sa chute par magie.
Regrettant déjà son geste inconsidéré(car ce n’était pas du tout son genre de se risquer ainsi), Guil incanta et perdit de la vitesse. Il aperçût un des deux fuyards, un grand gars brun et bien bâtit, taillader à l’épée plusieurs de ses agresseurs avant de succomber sous le nombre.
L’autre, une femme dissimulée sous une capuche et tenant le sac, se dirigea vers lui.
_Hasard ou non, elle vient et je vais l’aider, pensa Guil, et puis au point ou j’en suis trop tard pour faire demis tour.
Protégé par un champ de force crée grâce à son bâton Guil flotta jusqu'à elle et ouvrit une brèche dans ses défenses pour lui permettre de s’y engouffrer.
_Vite, venez !
Trop tard ! La pointe d’une lance s’enfonça dans le dos de l’inconnue et elle s’écroula…mais pas avant de passer son sac au mage.
Agrippant le colis Guil vit enfin le visage de la femme par-dessous sa capuche, c’était un joli visage fin et clair mais très jeune ou se dessinait, malgré les larmes, un sourire de soulagement à avoir pu sauver son précieux paquet.
_Et merde, laissa échapper le mage en reprenant de l’altitude, le sac dans les bras.
Mais alors qu’il s’éloignait, il fut pris par un filet magique qui l’attira inexorablement vers un toit ou l’attendait deux mages noirs avec des sourires cruels. Malgré les pouvoirs du bâton, voler et se protéger sans avoir préparer les sortilèges adéquats à l’avance épuisait rapidement Guil.
Un des mages commença à le viser avec une boules de feu, se qui le fit chuter d’autant plus vite que son bouclier était au bord de la rupture. Un autre tir et siao la compagnie.
_Mais que fout donc le père de Manoé nom d’un chien, se lamenta t’il ?
Quand le reste du groupe vit Guil sauter pour aider des gens, Méhèd bomba le torse et, pris d’un élan de courage et d’orgueil qu’il ignorait lui aussi posséder, se prépara à sauter.
_Non mais oh, dit il, il croit quoi l’autre ? Que je vais lui laisser toute la gloire et les honneurs à lui tout seul? Et puis quoi encore ? Je me lance dans la mêlée.
Avant que quelqu'un ait eu le temps de protester, le druide sauta à son tour du griffon.
_Ah les braves imbéciles, ils se shootent à quoi ? Demanda Kina.
_Il est fou, fit Barth, il ne va pas lancer de sort de lévitation que je sache lui ?
_Non mais il peut se métamorphoser, lui, répondit Manoé.
En effet, Méhèd pris la forme d’un aigle(vêtements et bâton compris) et piqua vers le sol dans une descente contrôlée.
_Hé moi, fit Geofrey, je ne veux pas paraître lâche.
A son tour il sauta dans le vide.
_Et lui il va faire quoi ? Demanda Barth.
_Lui il est complètement fou, fit Manoé paniquée, il va s’écraser.
_Tant mieux, il avait cas pas être si con et puis je l’aimais pas, même le druide était plus sympa avec moi malgré le cou du sceau d’eau.
_Tu ne connais vraiment rien aux différentes classes Barth.
_J’ai quelques lacunes, mais d’où vient cette voix bizarre qui a l’air de raffoler du barbare ?
_De ton cul.
_Je t’expliquerais, répondit Manoé d’un ton absent.
Tout en piquant vers le sol, Méhèd Aperçut Guil en fâcheuse posture. Voyant un des mages noir lancer une boule de feu sur sa cible, le druide le visa. Quand il fut presque sur son adversaire, Méhèd repris sa forme humaine et, utilisant la vitesse acquise sous sa forme d’oiseau, lui mit un violent coup de pied en pleine tête, lui réglant son compte. Se réceptionnant lourdement sur le sol, le druide se releva pour se mettre en face de son second adversaire. Le Mage noir se retourna, un éclair crépitant à la main.
_Crève, charogne.
Voyant qu’on ne faisait plus attention à lui et dans l’incapacité de fuir, Guil se positionna au-dessus du dernier mage et se laissa tomber, le sac encore dans les bras. Sous le choc, le mage noir s’effondra et son tir se perdit dans la nuit. Méhèd l’assomma d’un coup de pied bien placé.
_Merci Méhèd, sans toi j’étais mal, maintenant on est quitte.
_On verra ça plus tard, tire-toi le plus vite possible avant que d’autres mages rappliquent.
Guil, s’envola tan bien que mal jusqu'à être récupéré par le griffon.
_Encore deux, lâcha Barth de mauvaise humeur.
Le druide voulu se re-métamorphoser en oiseau pour rejoindre les autres mais une flèche tirée depuis la foule dans les rues l’atteignit au bras. Passé la crise des hurlements de douleurs il réussit à retirer la flèche(déjà presque resortie) et pris conscience de sa situation.
_Oh non, je ne pourrais pas voler avec ça.
Résigné à fuir à pied, il décida se rendre en hauteur pour rejoindre le griffon. Après s’être fait un garrot de fortune avec sa manche, il pénétra dans un manoir à étage par la fenêtre(passer par la porte l’obligerai à descendre des toits et il se ferait lyncher par la foule) et réussit à gagner une cour élevée au quatrième étage. Il avait à peine fait quelques pas qu’il trébucha contre une silhouette étendue par terre. En la regardant plus attentivement il reconnu l’armure bleue de Geofrey, étendu sur le ventre. Il reconstitua les évènements : Geofrey avait du sauter après lui et, entraîné par la vitesse, s’était encastré le mur de ce bâtiment(ce qui l’avait empêché d’aller s’exploser en bas) avant de glisser inconscient sur le balcon.
A part une grosse bosse, douloureuse mais inoffensive, au front, le barbare n’avait rien et Méhèd soupçonna son armure ou sa hache d’y être pour quelque chose. Après l’avoir mis sur le dos, le druide entreprit de le réveiller « gentiment » à grand coup de claques dans la figure(par vengeance pour le réveil dans la grotte du dragon). Finalement le Barbare émergea de son sommeil forcé.
_Je suis ou là ? Y s’est passé quoi ?
_On s’en fou, on a une meute de tarés aux trousses qui massacrent à vu tout ce qui n’a pas l’air pauvre ou qu’ils n’aiment pas et notre seul espoir de s’en tirer c’est de retourner sur le griffon alors on attendra pour les questions.
_Ohé, on est là, crièrent les occupants du griffon qui venait d’apparaître dans leur champ de vu.
_Venez nous chercher, vite ! Cria Méhèd
_C’est trop étroit, on ne peut pas se poser, sautez le plus loin possible à mon signal en vous tenant la main, dit Barth.
_Ca va pas non ? Rétorqua Geofrey, on aura l’air de quoi ?
_De deux pédés mais de pédés vivants.
_Je ne suis pas très chaud pour un plongeon en chute libre, surtout avec le comité d’accueil en bas, se plaignit le druide.
_Aucun risque, la chute nous tuera sur le coup, fit sombrement remarquer le Barbare.
_Je suis rassuré, tu peux pas savoir.
Le griffon reprit de l’altitude, laissant les deux autres main dans la main. Geofrey tenant sa hache dans la main droite et Méhèd son bâton dans la gauche(à son bras blessé) ils attendirent le signal.
_Si on ne s’en sort pas sache Geofrey que je pense que tu es moins bête que je le croyais quand on s’est rencontré.
_Tu as beau être petit, pas très musclé ni très brave…
_Abrège, on est là pour se faire des compliments.
_Non, pour sauter, je disais donc que malgré tout tu es quelqu'un de rusé et adroit.
Le griffon réapparut, plongeant en frôlant le manoir.
_Sautez ! Hurla Barth.
Ils obtempérèrent et les griffes de la créature se refermèrent sur leurs épaules, laissant leurs jambes pendre dans le vide. Le griffon se rétabli de justesse, frôlant la foule en colère(Qui heureusement préférait fuir devant la bête).
_Attention en dessous, les prévint Barth.
Le druide et le barbare n’étaient plus qu’a un mètre du sol, toujours maintenus par les puissantes serres du griffon et entourés de gens hostiles.
Geofrey poussa un cri de guerre et entreprit de shooter les infortunés passant à sa portée, en en décapitant de temps en temps un au passage grâce à sa hache.
_Hé ! toi regarde par-là(Bam), coucou mon gars(paf), niark, dans les gencives, ça fait mal hein ? Salut mon gars…
Méhèd, malgré sa blessure, réussit à désarçonner un cavalier (chose rare dans une émeute) grâce à son bâton
_Joli coup approuva Geofrey.
_Merci.
Ils reprirent de l’altitude, malgré les quelques flèches et cailloux tirés en direction du griffon.
Guil et Manoé aidèrent leurs deux compagnons à remonter de dans les serres.
_Pfiou, c’était chaud, commenta Guil.
_Raaa, j’ai adoré leur éclater la tronche, déclara le barbare, enthousiaste(ça l’avait mis de très bonne humeur, malgré sa bosse).
_Pas moi, bouda Méhèd, je me suis pris une flèche dans le bras, j’ai essayé de stopper l’hémorragie mais ce n’est pas encore ça et puis ça fait un mal de chien.
_Donne ton bras, fit Manoé.
Il s’exécuta, l’elfe lui mit la main sur sa blessure en prononçant une incantation à voix basse et en quelques secondes, seule les traces de sang sur ses habits témoignaient que Méhèd fut jamais blessé. Elle entreprit ensuite de soigner la bosse de Geofrey, surprise que ce soit sa seule blessure vu sa chute et la vitesse du griffon.
_Prodigieux, s’exclama Barth.
Chapitre 7: le piege
Sur les ordres de Barth, le griffon passa à travers plusieurs protections invisibles sans rencontrer de résistance. Ils avaient presque quittés l’espace aérien de la ville quand un nouveau champ de force(visible celui-là et de couleur rosée) apparu et leur coupa le chemin.
_C’est normal ça ? Demanda Manoé au milicien.
_Non, on n’a pas le chois, il faut faire demi-tour c’est bloqué.
_Merde, on y était presque.
Alors qu’ils faisaient demi-tour, une autre barrière apparut, semblable à la première, pour leurs couper la retraite, puis ils s’aperçurent qu’ils étaient prisonniers d’une sorte de bulle géante en forme de galette.
_Zut c’est coincé ici aussi, on est fait comme des rats, s’énerva le barbare.
_Ce piège empêche toute téléportation, dit Manoé.
Barth regarda le mage sans mépris mais parla avec une voix grave.
_Si on n’avait pas perdu de temps à retourner te chercher on serait peut être passé, Guil, on ne pouvait pas savoir mais ton geste vas sans doute nous coûter la vie pour un stupide je ne sais quoi.
_C’est un…et puis merde, on est pas encore mort je vais chercher une solution.
Guil sortit un livre de sa poche et commença à le feuilleter.
_Selon le manuel du parfait aventurier, dans ces conditions il y a deux options, soit les parois ne bougent pas et sont faites pour nous capturer, soit elles se rapprochent lentement l’une de l’autre pour nous tuer.
_Elles se rapprochent, confirma Méhèd.
_Donc nous finirons soit broyés, soit désintégrés selon la nature du champ de force…
_On se fout des détails trouve plutôt un moyen de nous échapper, abruti, l’engueula Geofrey.
_…à moins d’utiliser un des deux seul moyens possible pour s’en sortir : Quémander la pitié du contrôleur du sort…
_Aucune chance, c’est sans doute un rival de Spoock qui veut se venger sur nous, lâcha Barth.
_…ou le briser grâce à une forte rafale de pouvoir concentré en un seul point de préférence(une légère brèche détruira entièrement le sort).
_C’est aux mages de se charger de ça, et vite, les pressa Kina.
_Manoé ne peut pas utiliser de pouvoirs dans un but offensif, leur apprit Méhèd(à Barth et a Kina), seul Guil maîtrise le bon type de pouvoir, les miens seront inutiles pour ça, et puis un druide dans une ville ça vaut jamais grand chose.
_Bon à moi de nous sauver, enfin je vais essayer, sinon vous ne m’en voudrez pas hein ?
_Mais non, vas-y.
Guil pris son bâton, ferma les yeux et se concentra, Il sentait la magie provenant des artefacts et magiciens dans la ville, le tout formant une immense puissance éparpillée. Il commença, lentement au début mais de plus en plus vite, à canaliser ce pouvoir grâce au bâton offert par le père de Manoé qui agissait comme un aimant à magie, il le sentait vibrer de pouvoir, à la fois chaud et glacial, vivant et mortel. Bien qu’il ne le vit pas, et pour cause il avait les yeux fermés, son bâton s’entoura d’une aura bleutée sous l’effet cette grande concentration de pouvoir(on est capable de bien des choses quand notre vie en dépend).
_Balaise, fit Geofrey.
_Il a le don de canaliser dans le sang, expliqua Manoé, c’est rare, je croyais même que ça avait disparu, je comprends pourquoi mon père lui a donné ce bâton de canalisation. Il y a à présent un pouvoir digne des plus grand archimages concentré à l’intérieur.
_Ca vas marcher ? Interrogea Barth
_Normalement.
_C’est juste qu’au rythme ou notre espace vital rétréci le griffon ne va bientôt plus pouvoir voler.
Quand Guil eut rassemblé autant de pouvoir qu’il put, il avait la certitude qu’il allait réussir. Il tendit le bâton vers l’écran ennemi et lâcha bride au pouvoir. Un rayon bleu en parti pour aller percuter la barrière magique, l’inonda de bleu et…la transperça. Provoquant une réaction en chaine, le trou crée par Guil détruisit entièrement le bouclier.
Sur le griffon des exclamations de joie retentire tendit que le mage s’effondrait, épuisé.
_Arg, je ne le ferais pas tous les jours.
_Pour une fois, bravo, fit Geofrey en lui assenant une claque dans le dos.
_Tout à fait, repris Méhèd.
_Pas mal.
_Ne vous réjouissez pas trop vite, les coupa Manoé, regardez.
En suivant son doigt ils virent une nouvelle barrière identique à la précédente apparaître, suivit d’une autre et d’encore une autre…ainsi de suite jusqu'à atteindre une vingtaine.
_Oh nooooon, s’exclamèrent t’ils en cœur.
_Ils doivent au moins être une trentaine de mages compétents pour alimenter tous ces champs de forces, constata Manoé d’une voix vide.
Barth regarda Guil.
_Tu…
Le mage ne le laissa pas continuer.
_Dsl, je suis vidé, c’est absolument impossible, même si ça doit me coûter la vie.
_Qu’elle façon indigne de mourir, pesta le barbare.
_Loin des forêts sans avoir jamais eu l’occasion de fraterniser avec un dragon, fit le druide le regard dans le vide.
_Sans avoir découvert le monde, déclara Barth tristement.
Se rapprochant, les champs de force forcèrent le griffon à atterrir sur celui du bas. Le fait que ce champs de force ne désintègre pas les éléments à son contact leur donna un peu de répits et ils mirent pied à terre(si on peut appeler ça de la terre). Tous s’assirent, résignés et silencieux
_On n’aura pas droit à une mort rapide par simple désintégration mais à une lente mort par écrabouillement, lâcha Guil d’une voix sans timbre, et d’après la configuration du champ de force on sera d’abord aplati par le plafond(à moins que ce ne soit par le sol ou les deux) avant que nos restes se fassent comprimer par les cotés.
_T’as que ça à dire pour tes derniers instants ? Lui fit remarquer Manoé.
Serrant précieusement le sac arraché au couple dans les main il répondit.
_Oui a part que je pensais qu’on était du genre à toujours s’en sortir vu tout ce qu’on a vécu en si peu de temps. Les dieux ne nous ont pas laissés de répits ces derniers jours : le dragon, le culte de fou, le grand maître, Borg, l’émeute et puis…ah oui ton père, parlons en de celui la, ont a fait un marché que je devais veiller sur toi en échange de son aide mais il n’a pas daigner le tenir on dirait.
Le griffon s’accroupit devant la pression exercée par le mur qui avait atteint son niveau.
_Franchement, t’en a pas eu de chance avec un géniteur pareil, il ne t’a même pas dit la vérité sur tes dons car tu es comme ton père, enfin pas un dieu mais une dées…
Manoé se releva d’un bon, ne l’écoutant plus.
_Guil, si on doit mourir je veux le faire sans remords et avant je voudrais savoir…
_Oui ?
_Qui a t’il dans ce sac qui a pu pousser un mage à risquer sa vie ?
Les autres tournèrent la tête vers Guil qui tenait le sac entre ouvert, quitte à mourir autant savoir pourquoi. Après tout sans ce sac ils ne se seraient peut être pas fait capturer par ce qui ressemblait à une pastille rose multicouches en plein ciel en constante diminution dans laquelle ils faisaient mine de pépins avant de passer au stade de bouillie rouge.
_Vous voulez vraiment savoir ? Vous risquez de ne pas apprécier dans un moment pareil.
_Ecrase, au point ou on en est, fit Méhèd.
Le griffon était à pla-ventre pour échapper à la voûte sans cesse rétrécissant du piège.
_D’accord, mais c’est vous qui l’aurez voulu.
Guil ouvrit entièrement le sac et en dévoila le contenu, devant l’air effaré des autres.
_Mais c’est…, commença Barth.
_…un bébé, acheva Manoé.
En effet dans le sac un joli petit visage doré regardait avec de grands yeux vert le groupe assemblé autour de lui.
_Je voulais vous épargner le fait de savoir qu’il allait mourir avec nous, mon intervention ne l’aura guère aidé, ma seule consolation est de savoir qu’avec sa petite taille on sera déjà morts quand viendra son tour.
Le groupe regardait l’enfant, émerveillé, alternant cajolerie et compliments, en essayant d’oublier leur fin proche.
_C’est une fille, constata Méhèd en regardant le visage fin du bébé, mais elle a des traits étrangement sculptés, un jour elle aurait été magnifique.
_C’est une elfe des bois, lui dit Manoé, regardez les petites bosses aux oreilles et cette couleur, que pouvait elle faire en ville ? Ce n’est pas sa place elle y mourrait à quatre vingt pour cent de chance.
_Le couple à qui je l’ai prise était humain et voulaient la protéger à tout pris, ce n’était donc ni ces parents ni des trafiquants d’enfants.
_En tout cas, tu as bien fait d’aller la chercher, le félicitât Barth, et si par je ne sais quel miracle on s’en sort je me joindrai à vous avec joie.
_Elle est à croquer, fit kina d’une voix affective en sortant de sa bouteille.
_C’était donc ça la voix bizarre, compris Barth.
_Héla, s’insurgea Guil en éloignant le bébé.
_Je suis une vampire, je ne pourrai jamais avoir d’enfants alors s’il te plait laisse-moi la prendre dans mes bras, je ne lui ferai rien.
_Au point ou on en est.
Il lui passa le bébé.
_Vraiment adorable et très sage, commenta t’elle en jouant avec les mains minuscules de l’enfant.
Geofrey lui pris délicatement l’enfant des mains.
_Si on se met autour d’elle on pourra peut être la protéger non ? Proposa t’il.
_Hélas, lui annonça Guil, fais-toi une raison on va tous y rester.
Le griffon se mit à hurler et à se débattre, le bouclier le compressant de façon implacable.
Méhèd regarda tristement cette belle créature se débattre en vain.
_Tu seras le premier mais pas le dernier d’entre nous à succomber à ce piège sadique, vas en paix ami griffon et que la bénédiction de mère nature t’accompagne.
_Adieu tous le monde, déclara Guil au bord des larmes, le plus triste est que nous allons nous voir mourir sans que le père de Manoé dont je ne connais même pas le nom ne nous file le moindre coup de main, c’est écœurant.
Les larmes coulantes sur ses joues, Manoé regarda le bébé souriant qui ignorait que dans moins d’une minute ils allaient mourir et le griffon redevenu immobile, paralysé par la pression.
_Il m’a toujours promis…d’être là, fit-elle en libérant des sanglots depuis trop longtemps refoulés sous une couche de haine, quand j’étais petite il disait q’un jour on resterait ensemble et je le croyais…je…voulais le croire et maman…elle me disait qu’un jours on serait réunis tout les trois mais…jamais… et puis elle est morte et moi capturée, et lui il n’a…rien fait.
Les autres la regardèrent pleurer, ne sachant que dire pour la consoler, même le griffon, semblait peiné malgré ses propres tourments..
_J’en ai marre, d’attendre qu’il veuille bien se soucier de moi, marre d’espérer, CA SUFFIT.
Des courants d’air s’enroulèrent autour de Manoé alors qu’elle levait les bras jusqu'à toucher le bouclier.
Les deux parois ralentirent leurs avancées meurtrières puis stoppèrent. Hurlant de rage et de chagrin, Manoé était la cale qui empêchait l’étaux de se refermer.
Tout son corps était tendu à l’extrême pour faire face a la puissance multiplié par vingt du piège.
Dans le palais des grands maîtres une quarantaine de sorciers qui alimentait l’artefact en forme de cylindre responsable du piège se tendirent soudain, quelque chose empêchait la barrière de se refermer complètement et d’écraser ses prisonniers.
Un grand homme à l’air sombre arriva en courent tout en criant contre son subalterne.
_Comment ça, le piège ne marche pas ?Il y a quarante mages de haut niveau pour l’actionner.
_Je vous assure mon seigneur Toran, quelques chose d’énormément puissant tente de nous contrer, qui sont ces gens ?
_Mais il ne s’agit que de quelques amis de Spoock, je voulais juste lui montrer que je contrôlais un pouvoir plus grand que le sien. J’ai choisi ceux la car Borg m’a affirmé qu’ils comptaient beaucoup aux yeux du vieux corbeau. Il est horrible à cause de ces brûlures depuis cette histoire dans une boutique mais ses renseignements sont toujours fiables, sinon je n’aurais pas pris la peine de faire soigner par mes prêtres. Ca m’a coûté une fortune de le faire remettre sur pied en si peu de temps.
Toran contempla le piège coincé à travers un énorme globe de cristal.
Un des mages qui alimentait le piège se retourna vers le nouveau venu.
_Grand-Maître Toran, nous ne parvenons pas à forcer cette cale, ça ne devrait pas être possible, devons-nous renoncer ?
_Cet artefact est le prix de vingt ans de travails des plus grands mages qu’on puisse acheter, il peut broyer la pierre en n’étant alimenté que par deux mages, alors se n’est pas une poignet de vermisseaux, surtout étant cher à Spoock, qui vont me faire renoncer.
_Je ne suis pas sur que nous pourrons monseigneur.
_Tans pis utilisez les réserves de magie, Borg a dit qu’ils ne pourront pas résister à ça.
_Mais mon seigneur, couina son subalterne, le conseil a interdit de les utiliser à des fins personnelles, leur usage est réservé à la défense de la cité.
_Au diable le conseil, quand je leur aurais montré de quoi est capable mon génial artefact ils se plieront tous à ma volonté et je règnerai sur la ville, mais si j’échoue ils me tuerons, alors va.
_A vos ordre mon seigneur, fit le serviteur résigné.
Le serviteur quitta la pièce et revint accompagné par cinq de ces pairs, tous portants dans leurs bras un globe de cristal rempli d’une lumière changeante.
Le seigneur Toran jubilait.
_Chacune de ces boules contient plus de puissance qu’il n’en faut pour raser une citée, et nous en avons cinq. Chargez leur puissance dans l’artefact, je vais prévenir Borg, le spectacle lui plaira, je crois.
Un homme couvert de bandages qui ne cachait qu’en partie sa peau atrocement brûlée sur tout le corps apparu
_Inutile, je suis là monseigneur, susurra t’il, je ne raterai ce spectacle pour rien au monde.
_Je commence à croire que vous leur en voulez plus par rancœur personnelle que par-ce qu’ils soutiennent le vieux Spoock, je ne voudrais pas tout risquer pour une simple vengeance.
_Allons, mon seigneur, je vous ai toujours servit loyalement, je vous assure que leur mort seule vous permettra de régner enfin comme vous le devez, vous devez utiliser ces globes car ils vous apporteront la victoire.
_Je vous fait confiance (puis à ces hommes) à mon signal envoyez toute la magie possible, rien ne doit pouvoir survivre.
Si Toran avait pus voir le rictus de Borg, jamais il n’aurait accepté de tenter une manœuvre aussi risquée, Borg n’avait plus qu’une obsession dans sa misérable vie : la vengeance envers ceux qui l’avaient fait souffrir, quitte à devoir sacrifier la ville pour l’obtenir.
Un mage alla à la rencontre de Toran.
_Messire, c’est de la folie, la ville sera sans défense et si quelque chose cloche, il n’y aura même plus de ville.
Borg sorti un couteau de sous ses bandages et l’égorgea.
Toran souri et s’adressa aux autres mages.
_Tel est le sort a ceux qui désobéissent, obéissez ou mourrez.
Une rangée d’archers apparut et pointa ses armes sur les mages.
Résignés, les mages baissèrent la tête.
_Allez maintenant écrasons ces misérables, qui prétendent nous résister, ordonna Toran.
_Bien parlé, maître, lui assura Borg.
Ce minable chef de guilde aisément influençable par quelqu’un comme Borg à cause de son ambition allait être l’instrument de sa vengeance.
La puissance gigantesque contenue dans les cinq globes se déchaîna vers le piège contre lequel Manoé luttait.
Elle tenait tans bien que mal le piège en respect quand soudain elle ressentit l’arrivée imminente d’une puissance bien supérieure à celle en place.
Un bref cou d’œil aux autres lui apprirent qu’eux aussi l’avaient senti.
_Mais qui vous en veut à se point ? Demanda Barth.
_OH NON, NOOOOOOON, hurla Manoé.
La puissance des cinq globes afflua dans le piège qui se referma soudain dans un flash immense éblouissant. L’onde de choc provoqué par l’arrivée d’une telle puissance au même endroit se ressentit à des dizaines de lieux à la ronde, provoquant un puissant séisme.
Dans le palais les plafonds et les murs se lézardaient, mais Toran et Borg n’en avaient Cure, pas plus que de l’état lamentable de la citée, tout à la contemplation du lieu ou avait jadis existé le piège ayant contenu six aventuriers, un bébé et un griffon.
Les mages profitèrent de cet instant pour partir loin du lieu de cette folie.
Toran et Borg ne n’en aperçurent même pas.
_Avec cette puissance le monde est à moi, jubila Toran.
_Enfin les auteurs de mes tourments perpétuels ont reçu leur juste châtiment, j’aurais aimé les faire souffrir plus mais tans pis, s’exclama joyeusement Borg.
Un détail dans le globe de clairevision attira le regard du grand-maître.
_C’est quoi ça ?
Il désignait un point vert.
En rapprochant l’image, ils crurent devenir fous, enfin, plus qu’ils ne l’étaient déjà.
Le piège chargé de puissance avait pris une teinte verte mais il ne s’était toujours pas entièrement refermé, ayant à présent la forme d’une sphère. Au milieu de la sphère verte, immense amas de puissance crépitante, flottait Manoé et ses compagnons, mais seule Manoé importait aux observateurs car elle était immobile au centre de la sphère. Elle paraissait…différente : les bras croisés, ces cheveux ondulants flottaient et ses yeux dégageaient une lueur rouge.
Sidéré, Toran la contemplait comme sa Némésis
_Mais c’est impossible, pour résister à une telle puissance il faudrait être…
_…un dieu, lâchèrent certains des observateurs dans la salle.
Devant les regards apeurés des occupants de la salle, Manoé écarta soudain les bras et renvoya toute l’énergie de la sphère verte à son artefact d’origine. L’artefact en forme de cylindre crépita et se désintégra sous l’effet du trop plein de puissance.
Sur un dernier mais horrible cri de rage de Borg, le palais entier fut désintégré.
De sa hauteur Manoé vit avec une joie féroce une colonne de lumière blanche, éclairant la nuit, partir de la ville pour se perdre dans les cieux. Quand elle s’éteignit, à la place du palais se trouvais un gouffre insondable d’un demi-lieu de large.
Soudain ses compagnons virent Manoé ouvrit la bouche dans un hurlement muet, ses yeux se voilèrent et elle tomba dans le vide. La puissance qui les maintenait tous en l’air disparu d’un coup et ils l’imitèrent.
Heureusement, Barth réussi à se hisser sur le griffon et entreprit de rattraper les autre avant le scratch final. Sa tache fut simplifiée car Guil avait récupéré des forces en canalisant l’énergie de la sphère verte et put léviter en tenant le bébé et la bouteille de Kina. Méhèd se changea en oiseau mais Geofrey lui attrapa une patte et l’entraîna dans sa chute malgré les protestations du druide sous forme de gazouillis d’oiseau. Barth du donc rattraper Geofrey et Manoé et les déposa en bas.
Ils furent rapidement rassemblés dans un champ en dehors des murs craquelés de la citée des crevés. Un problème demeurait toutefois car Manoé ne respirait plus : à chaque utilisation de son pouvoir dans un but offensif, elle ressentait un contre-coup, avec l’énorme dose de pouvoir qu’elle avait utilisée contre l’artefact il en était devenu mortel.
_Ecartez-vous, cria Barth aux autres, son cœur s’est arrêté, j’ai des compétences médicales.
Il entreprit de tenter un massage cardiaque mais en vain. Guil essaya un sort de guérison de fortune(les mages laissent généralement ce genre de choses aux prêtres) qui se révéla lui-aussi inefficace et Barth reprit ses soins.
_Les dieux sont cruels, déclara tristement Geofrey.
_Si seulement j’avais gardé le pouvoir de Guérir, se lamenta le druide.
Guil parla à son tour :
_Elle est morte sans même savoir qu’elle était
_Qu’elle était quoi ? Fit une voix dans son crane.
_Vous, je vous hais, vous n’avez pas tenu votre promesse de m’aider et vous avez laissé votre fille se faire tuer sans réagir.
_J’ai promis de t’aider et tu n’es pas mort que je sache ?
_Grâce à elle, pas à vous.
_C’est le résultat qui compte, bien sur tu peux rompre ton contras en jouant sur les mots, ou alors oublier ce facheu incident et…
_Et quoi ?
_Je vous rends Manoé.
_Vraiment ?
_Oui mais je ne pourrais sans doute pas le refaire alors n’en abusez pas.
_Alors allez-y vite !
_Pose-y tes mains dessus.
Guil poussa Barth et obéit.
_Il parle souvent tout seul ou c’est le choc ? Demanda Barth.
_Il a fait un pacte avec le père de Manoé qui est un dieu, répondit Méhèd.
_Et encore là on n’entend que Guil, lui expliqua Geofrey, quand le dieu répond à voix haute on croirait vraiment voir un dingue.
_Alors Manoé est une déesse, s’exclama Barth.
_Ben, non, c’est ça le hic, continua Méhèd, il est sensé ne rien lui avoir laissé de sa divinité mais après sa réaction et son pouvoir dans le piège j’ai des doutes.
_Dommage on ne sache pas ce que le père de Manoé a dit à Guil, dit Geofrey.
_Il lui a proposé de continuer son partenariat en échange de la vie de Manoé.
_Tu les as entendus Kina ?
_J’étais une de ses prêtresses avant, alors je suis toujours branché sur lui.
_Vos gueules, les interrompis Guil, je tente une résurrection.
La magie du père de Manoé entra dans Guil qui la redirigea vers Manoé. Le mage sentit le cœur de celle-ci se remettre à battre avec soulagement.
_A bientôt, fit la voix du dieu.
_Crétin.
Manoé se releva, une main sur son crane. Tous poussèrent des exclamations de joie en la voyant de nouveau vivante.
_Qu’est ce qui c’est passé ?
_Tu as eu un malaise, ton cœur s’est arrêté et je t’ai soigné grâce à ton père.
_Et merde, je lui dois la vie à cet enfoiré, comment va la petite ?
Méhèd arriva en tenant le bébé dans les bras.
_Elle va bien, grâce à toi.
_C’est quand même moi qui l’ai rattrapé en vol, fit remarquer Guil.
_Allons allons, le plus important c’est que nous soyons tous vivants et en bonne santé, s’exclama Geofrey, dans mon pays la vie de la tribu est la chose la plus importante qui soit.
_En parlant de clans, on devrait peut être monter une vraie compagnie non ? Demanda Guil.
_On s’appellera comment ? demanda Geofrey.
_Les divins, ça fera un carton.
_Pas mal, approuva Barth, pas d’objection ? Non ? alors va pour les divins. Et pour le chef ?
_Moi !
_Moi !
_Moi !
_Moi !
_Moi !
_C’est mal parti.
_Le bébé, proposa Guil.
_Oui comme ça pas de jaloux, approuva l’ex-milicien.
_On ne peut pas le prendre avec nous, objecta Manoé, ce serait trop risqué. Il faut le rendre aux elfes.
_On lui laissera ce titre honorifique, proposa Méhèd.
_Ouais, approuva Geofrey.
_Et pour l’argent on fait quoi ? Il y avait tout a la villa non ?
_J’ai, s’exclama Guil.
_Tu as quoi ?
_L’argent tien, la bourse que j’ai pris à la villa, dans le coffre, elle est magique et peut transporter des kilos de tout, j’ai pris notre fric, les diamants du père à Manoé et surtout le collier du cor des succubes qui nous rapportera une fortune si on le livre à une Académie de magie. Il peut aussi nous être très utile.
_Allons d’abord ramener le bébé dans une foret elfique, c’est une priorité, déclara Manoé.
_Hé, ya le griffon qui se barre, les prévint Geofrey.
_Je ne l’avais qu’emprunté que pour quitter la ville, expliqua Barth, on va devoir marcher.
_Un oiseau qui refuse les heures sup, on aura tout vu.
_Au fait, demanda Guil à Manoé, Barth et Kina, c’est quoi vos noms de familles ?
_Je m’appelle Manoé Doucebrise.
_Barth Lémur.
_Kina Vegas.
Aux cieux, dans un palais de cristal remplis de créatures féeriques, trônait un dieu elfique qui observait la nouvelle compagnie des divins dans un bassin d’argent en souriant.
_Tout marche comme prévu, surtout toi Manoé.
_Tu as dit Quelque chose ? Demanda Geofrey.
_ Non, pourquoi ? Répondit Méhèd.
_ Rien, j’avais cru entendre le nom de Manoé.
_Encore un qui entend des voies.
_Taisez-vous la petite dort, les prévint Manoé.
_Regardez, une vache. Qui sait traire ? Demanda Guil.
(Silence)
_A cette heure-ci, on va nous le vendre à pris d’or, le lait pour la gamine, si on doit l’acheter à un fermier. Sans compter les chiens s’il en a.
_Allons Guil, c’est pour la bonne cause, dit Barth.
A la lueur de feux magiques invoqués par les mages, ils partirent en direction de la ferme la plus proche.
_Atchoum, fit Geofrey.
_Et ça se prétend un barbare nordique, se moqua Méhèd
_Vos gueules le bébé, leur rappela Guil.
Et donc la compagnie des divins se mit en route sous les étoiles, débutant sa quête d’une forêt elfique, première étape de leur voyage vers ils ne savent pas trop quoi mais qui, ils l’espèrent, leur rapportera richesse, gloire et pouvoir (ce que veulent tout les aventurier quoi) .
Après avoir échappée à la terrible citée des crevés (pas si terrible en fin de compte), la compagnie des divins se lance à la recherche d’une forêt elfique pour y rendre un bébé abandonné.
C’est donc dans la forêt en question (qui a été vite trouvée parce qu'une foret c'est pas dur à trouver) que nos six compagnons cherchent les elfes.
_Ohé ya quelqu'un ? Cria Guil en direction des arbres.
(silence)
_Pourquoi il n’y a qu’à moi que personne ne répond ?
(silence)
_Hé, bordel, je vous parle.
_Pardons, tu disais ? Demanda Barth.
_Non, rien, laisse tomber.
_A force de parler pour ne rien dire on finira par ne plus t’écouter, lui dit le barbare.
_Rester zen, oui, surtout rester zen.
Manoé, le bébé dans les bras (elle s’y était attachée) les fit taire.
_Si vous faites peur au bébé je vous écrabouille.
_On doit bien attirer l’attention des elfes si on veut rendre le bébé, répondit Guil.
_Les guetteurs vont bientôt nous repérer quoiqu’on fasse, j’ai beau être urbaine, je suis toujours une elfe et ça je le sais.
Le druide intervint.
_C’est déjà fait, ils sont une vingtaine armés d’arcs qui nous surveillent.
_Comment le sais-tu ? Je ne vois rien, interrogea Geofrey.
_Je suis druide et la forêt est mon élément.
_Alors dis-leur de se montrer !
_Ils viendront s’ils veulent, pas avant.
_Nous avons un bébé à vous, cria Manoé, Montrez-vous !
(silence)
Guil dépassa le groupe.
_Je n’ai pas envie de perdre mon temps. Quoi qu’il m’en coûte de le dire, si il n’y a que ça pour accélérer le processus alors…LES ELFES SONT TOUS DES TAFIOLES.
Des flèches jaillirent des arbres pour former un cercle autour du mage.
Guil les regarda un instant puis tourna de l’œil.
_C’est toujours dur quand ça nous arrive la première fois, dit Barth, mais avec le temps on s’y habitue.
Un elfe en tenue de camouflage vert atterrit sur le sol. Il n’était pas très grand mais solidement charpenté. Sa peau avait la teinte du cuivre, ses cheveux étaient plus verts que son costume et ses yeux félins avaient une étrange couleur jaune orange.
Barth poussa Manoé en avant.
_Vas-y, parle-lui puisque vous êtes de la même race.
_Très sympa.
Elle s’approcha de l’elfe en bombant le torse(ou plutôt les seins) pour se camper devant lui. L’elfe rougit légèrement et s’efforça de la regarder droit dans les yeux en prenant une voie ferme.
_Que faites-vous dans cette forêt ? Elle est interdite aux étrangers, si vous êtes des touristes…
_Non, non, rassurez-vous, nous somme un groupe d’aventuriers et il se trouve que lors de notre fuite de la cité des crevés nous avons trouvés un elfe de la foret comme vous en bas age.
_Nous avons entendus mais n’y avons pas cru.
_Pourquoi ça ?
_Nous autre, elfes sylvain, gardons nos enfants à l’abri dans les forêt jusqu'à leur majorité. Et puis les nouveau-nés deviennent rares chez les elfes, ils sont très surveillés et si un venait à disparaître toutes les forêts seraient aussitôt au courent. Ils sont bombardés de sorts de pistage à la naissance ainsi que toutes les femmes elfes enceinte. Vous comprendrez donc notre scepticisme.
Manoé soupira.
_Alors regardez !
Elle tendit le bébé à l’elfe qui l’examina astucieusement sur tous les bords avant de déclarer :
_Oui, c’est bien un elfe le la forêt. Je vais en référer à mes supérieurs.
Il fit un signe dans les airs.
_Un de mes hommes est parti porter le message, la réponse ne va pas tarder.
_Je vais réveiller notre compagnon pendant ce temps.
_Inutile, je simulais, dit Guil en se relevant.
_Tu n’aurais pas du plier les jambes pour amortir la chute, j’avais vu que tu faisais semblant, dit Kina
_Chut, les elfes ont l’ouie fine.
Il regarda l’elfe aux cheveux verts avec de grands yeux.
_Ca alors, c’est fou, c’est un elfe des bois, vous avez vu ?
_Et alors, fit Barth sans la moindre surprise sur le visage, le bébé en est un aussi, non ? Et Manoé je crois.
_Idiot, Manoé n’est pas du même genre d’elfe et le bébé est…un bébé, pas un adulte quoi.
_Ya quoi de si spécial ? C’est juste un elfe, déclara Geofrey.
Le druide intervint.
_Guil a raison d’être surpris, la probabilité qu’un elfe de la forêt se montre à nous de son plein grès une fois dans notre vie n’est que de une sur seize mille.
_Votre histoire de bébé m’a intriguée alors je me suis dit qu’une fois n’est pas coutume et me voilà, répondit l’elfe sylvain.
_Donc c’est ça un elfe de la forêt, constata Barth.
_Elfe de la foret, des bois, sylvain ou tout simplement elfe vert, chacun a sa version pour nous nommer. Mon nom est Epine de feu, je suis rangers de cette forêt.
Ils bavardèrent quelques instant et apprirent que l’elfe était d’âge moyen, qu’il lui était déjà arrivé de se montrer à des humains et que non, contrairement à ce que Geofrey et son peuple pensaient des elfes, il n’était pas une tarlouse arrogante survivant au crochet des animaux de la forêt.
_Voyez-vous, expliqua t’il, nous avons coutume de nous faire passer pour des abrutis dans les régions barbares. Ainsi les nordistes se contentent de nous mépriser et nous foutent une paix royale.
_Ca reste à voir, grommela Geofrey.
_Visiblement votre amis a un fort ascendant nordique.
_Et un esprit gelé, se moqua Méhèd.
BAM
_Aie, abruti va.
Re-BAM
_Fait gaffe Geofrey, je suis un druide et dans cette foret je dispose de nombreux pouvoirs alors si tu…
Encore-BAM
_Je t’aurais prévenu.
Il ferma les yeux et se concentra. Le barbare, avec un grand sourire, voulut lui assener encore un coup mais au moment de frapper son poing fut entravé par une corde.
Geofrey regarda avec un air ahuri cette corde de couleur verte qui bougeait comme un serpent et s’aperçut qu’il s’agissait en réalité d’une liane.
_Elle pousse vite la plante dis donc, fit Barth.
En effet avant que le barbare comprenne ce qu’il se passe, il se retrouva ligoté à trois mètres du sol.
_Lâche-moi, rugit-il, et j’essayerai de ne pas t’étrangler.
Une liane s’enroula autour de son cou.
_Tu disais ? Demanda le druide d’un air faussement distrait.
_Je vais te…
A ce moment là une branche d’arbre s’abattit sur la tête de Geofrey.
_Donc tu disais ?
_On devrait peut être l’arrêter avant que ça dégénère, proposa Epine de feu.
Manoé lui passa un bras amical autour des épaules.
_Mais non, ils font ça souvent laisse-les s’amuser.
Ils regardèrent avec un petit sourire en coin le druide envoyer des insectes piquer le barbare et des branches le frapper de façon humiliante sur le postérieur.
Soudain l’elfe vert tendit l’oreille et s’adressa à la compagnie.
_J’ai reçu l’ordre de vous conduire à mon supérieur, je vais donc vous bander les yeux.
_Et si on refuse ? Demanda Guil.
_La sortie est par là.
_J’ai dis ça mais je tiens à venir, ce n’était qu’une question.
Manoé se retourna vers Méhèd.
_Laisse tomber ton petit jeu on part.
_Déjà ?
Il réfléchit une seconde.
_Laisser tomber tu dis ? D’accord.
Les lianes lâchèrent Geofrey qui s’étala lourdement sur le sol.
_Quand tu auras fini de dormir par terre on pourra peut-être y aller, tout le monde t’attend.
Le barbare grogna mais obéit.
Epine de feu leur mit un bandeau devant les yeux et les relia par une corde pour les guider.
_C’est vraiment nécessaire pour moi ? Se plaignit Manoé, entre elfes on se fait confiance et puis si je tombe le bébé....
_Désolé, mais les ordres sont les ordres, donnez-moi le petit je vous le rends à l’arrivée, parole.
La compagnie des divins fut donc ainsi menée par les elfes à travers la forêt. Ils durent probablement pénétrer dans de mystérieux passages magiques elfiques car chacun aurait pus jurer n’avoir marché que sur une vaste route dégagée alors qu’ils traversaient une dense forêt.
Ils avancèrent bercés par le son cristallin de petits ruisseaux et le chant des oiseaux. Plus d’une fois ils voulurent retirer leurs bandeaux mais chaque fois une poigne d’acier les arrêtait et une voie douce leur soufflait de restait tranquille.
Enfin, au bout d’un moment qui leur parut cour mais avait sans doute duré plusieurs heures, on leur fit faire halte et ils purent retirer leurs bandeaux.
Ils s’émerveillèrent de la vue d’une vaste cité elfique en contrebas. Elle semblait faite d’or, de cristal et de plantes et aurait fait baver d’envie autant les décorateurs d’intérieur que d’extérieur.
Manoé ferma les yeux et huma le doux parfum que dégageait la cité.
_J’avais oublié à quel point ça m’avait manqué, depuis cinq ans…
Elle ne termina pas sa phrase pour ne pas gâcher l’ivresse du moment avec de mauvais souvenirs.
_Bon sang, à la première opportunité j’aménage, fit Guil complètement sous le charme.
_C’est joli c’est quoi ? Demanda Barth.
Méhèd s’arracha à la contemplation de la ville pour répondre.
_Ceci est une citée elfique, tu sais ce que c’est un elfe au moins.
_Quelqu'un avec de grande oreille comme Manoé c’est ça ?
_Mais comment un ignorent pareil a pus être engagé comme chef milicien dans la cité des crevés ?
_J’étais doué aux armes et j’apprends vite, je suis devenu chef en une semaine.
Geofrey le regarda.
_Un jour il faudra vraiment qu’on discute de ton cas, dit-il d’un ton neutre.
Quelqu'un se racla la gorge derrière lui.
_Dites, faut le dire si on vous dérange.
Tous se retournèrent et s’aperçurent qu’ils étaient en compagnie de plusieurs dizaines d’elfes que leurs tenues vertes rendaient presque invisible dans la végétation.
Epine de feu se détacha du lot, l’enfant dans les bras.
_Je vous laisse ici mes amis, bonne chance pour la suite.
Il rendit le bébé à Manoé et les elfes se fondirent dans les bois puis disparurent dans le plus grand silence sans laisser de trace.
_Pourquoi bonne chance ? Demanda Guil.
Manoé, l’air gêné lui répondit.
_Eh bien, tu vois, par raison de sécurité s’il est prouvé que vous pouvez représenter le moindre danger pour la cité vous serez abattus.
_Par-ce qu’on est humain? Interrogea Méhèd.
_Oui.
Un elfe venu de la ville, très différent de Epine de feu et les siens, vint à leur rencontre.
Il était blond, légèrement enveloppé pour son peuple, mais marchait avec grâce et légèreté.
_Bonsoir, se présenta t’il, Aram Clairbisar de la cité de Sahamean que vous avez la chance de contempler, à qui ai-je l’honneur ?
Les compagnons poussèrent Manoé en avant.
_Courage, l’encouragea Guil, entre elfes vous vous entendrez mieux.
_Sympa.
Manoé approcha de Aram, l’air hautain.
_Ca fait longtemps que j’ai quitté mon peuple mais je pensais qu’on avait encore la décence de nous inviter à entrer quelque part avant de nous interroger.
L’elfe parut confus.
_Et bien, vous comprenez, la vue des humains dans la cité risque de provoquer des troubles. Mais si vous le désirez nous pouvons aller dans mon bureau, il se trouve dans une caserne tout près d’ici.
_Une caserne ? Et puis quoi encore, je suis Manoé de la maison de Doucebrise, Fille de la cousine de feu le roi Gabrief et vous savez qui est mon père. J’exige de voir le gouverneur de cette cité sur le champ.
_Je suis le gouverneur, et vous qui êtes-vous vraiment ?
_Je vous l’ai dit, je suis Man…
_Manoé Doucebrise est morte voilà cinq ans lors d’un raid à la cité de Shanga.
_Mais non, j’ai été capturée, vous ne pouvez pas avoir retrouvé mon corps.
_Après l’incendie de la cité il ne restait plus grand chose à identifier.
_Quels sont les nobles présents ici ? Ils pourront peut-être me reconnaître.
Aram prononça quelques noms quand Manoé l’arrêta.
_Kalgan, le capitaine-lieutenant-general en chef Kalgan ?
_Oui, c’est bien lui.
_Je veux le voir ou est-il ?
_Il est à la caserne ou je voulais vous amener.
_Eh bien qu’attendons-nous ? En route.
Ils commencèrent tous deux à partir à grands pas quand Barth les appela.
_Et nous on fait quoi ?
_Venez, lâcha distraitement Manoé sans se retourner ni ralentir.
La compagnie leur emboîta le pas pour arriver devant une grande battisse un peu à l’écart de la citée. Là des elfes relativement jeunes de tout sexe s’entraînaient au maniement de l’épée et au tir à l’arc avec une remarquable dextérité, même pour leur race. Ils arrêtèrent momentanément leurs actions en cour pour regarder les humains passer avec haine, mépris ou incrédulité.
Une voie dure fit sursauter l’assemblée.
_Qui vous a permis d’arrêter bande d’écervelés ? On s’entraîne et plus vite que ça ou mon pied viendra vous y convaincre.
Aussitôt les jeunes soldats elfiques se remirent à leurs exercices avec encore plus d’entrain.
L’auteur des menaces apparu, il s’agissait d’un elfe aussi grand, bien qu’un peu moins musclé, que Barth. Il avait de longs cheveux blonds qui descendaient en cascade sur ses épaules et un visage proche de l’idéal féminin.
Quand Manoé l’aperçut elle poussa un cri de joie et se précipita vers lui.
_Kalgan, c’est moi tu te rappelle ?
L’elfe la regarda comme n’osant pas croire à ce qu’il voyait.
Alors que Manoé était presque arrivée à son niveau deux elfes la stoppèrent net.
_Il est interdit d’approcher le seigneur Kalgan sans autorisation surtout à toi chienne qui pactise avec les humains.
Une seconde Kalgan était à presque cinq mètres de Manoé, la suivant il se tenait près d’elle et les deux elfes qui la retenaient mordaient lamentablement la poussière.
_Manoé, tu es vivante ? Après cinq ans je n’espérais plus te revoir comment tu vas ?
_Pas trop mal et toi tu deviens quoi ?
_J’ai la charge de créer un bataillon d’élite pour traquer les esclavagistes, mais on verra ça plus tard je suis si heureux…
Il parut soudains remarquer l’enfant qu’elle portait.
_Tu ne t’es pas ennuyé pendant ton absence dis-moi.
Soudain une ombre apparu sur son visage.
_Les esclavagistes t’avaient capturés c’est ça ?
Manoé hocha la tête.
_Oh Manoé si seulement j’avais su, je te croyais morte dans l’incendie avec ta mère. S’ils t’ont touchés, l’enfant…
_Oui ils m’ont touché mais l’enfant n’est pas de moi, on l’a trouvé et on comptait le ramener.
_Tu sais c’est pour te venger que j’ai accepté ce boulot.
_Oh, Kalgan…
Ils continuèrent à parler ainsi pendant un bon moment.
Pendant ce temps le reste de la compagnie des divins commençait à s’impatienter.
_Je vais la chercher, j’aime pas la tension que dégagent ses jeunes blanc-bec, fit Geofrey.
Il avait à peine parcouru quelques pas vers le couple que plusieurs lames se collèrent contre sa gorge.
_Fatigué de vivre humain ?
L’elfe avait craché le dernier mot comme une insulte.
Geofrey qui s’apprêtait à appeler Manoé referma la bouche et se mit à grogner de façon menaçante.
Aram intervint et persuada ses semblables de retirer leurs armes de sur le cou du barbare.
_Mes seigneur, ces humains sont nos hôtes, cessez de les importuner ou je me verrai contraint de prévenir vos familles que vous bafouez l’honneur elfique.
_Ce ne sont que des vermines, cracha un des soldats, ils ne méritent pas votre protection ni celle de notre honneur.
_JE, suis le gouverneur et si vous désobéissez à mes ordres je vous fais mettre aux arrêts.
Barth fit signe à Guil.
_Toi qui as l’air de t’y connaître en réplique, comment faire comprendre à ces elfes trop arrogants que je les méprise et que je suis sur de les battre ?
_T’es sur de ton coup ? Se sont des apprentis élites.
_T’as raison ça pourrait être dangereux.
_Ben tien.
_Demande un combat à main nue, je ne voudrais pas trop les amocher.
Guil le regarda incrédule.
_Bon mais c’est vraiment parce que tu l’as voulu.
Le mage s’approcha d’un attroupement d’elfes en train de s’affronter à l’escrime.
_Dites les filles, mon copain ici présent trouve très belle votre façon de danser mais il cherche un groupe de vrais guerriers pour un affrontement viril à main nue. Vous avez une idée ou on pourrait trouver ça ?
Un groupe d’elfe parmi les plus baraqués encercla Barth.
_C’est toi qui veux mourir humain ?
_Non, je désire seulement vous humilier en vous battant à plate couture.
_Ca suffit, voulu les raisonner Aram, veuillez cesser tous autant que vous êtes, elfes ou humains.
Méhèd lui tapota l’épaule.
_Laissez tomber, dit-il, ils ne vous écoutent pas.
_Mais votre ami…
_…a provoqué cette situation alors qu’il assume.
_Si ça tourne mal j’interviendrai, fit Geofrey.
_On verra, dit le mage, Barth à l’air confiant et puis il était quand même chef de milice.
_C’est aussi un gars qui ne savait même pas ce qu’était un elfe avant qu’on lui dise, répondit le druide.
_Chut ça va commencer, les fit taire le Barbare.
Huit elfes entouraient Barth, abhorrant des rictus morbides. Sans crier gare un d’entre eux lui décrocha un coup de pied fulgurant en pleine tête. Barth saisit la cheville de son assaillant en plein vol et d’une torsion du poignet lui fit mordre la poussière. L’assaillant de l’ex-milicien se prit la cheville à deux mains en sanglotant. Les autres elfes, surpris, adoptèrent une posture prudente tandis que leur camarade s’éloignait en rampent faute de pouvoir marcher.
_Et d’un, fit Geofrey.
_Et ça se dit élite, se moqua Barth.
_Finalement il s’y connaît en réplique, constata le druide.
Les jeunes recrues se firent des signes codés et un trio passa à l’attaque. Le combo formé par les trois elfes leur permettait d’alterner coup de pied et de poing sous tous les angles sans laisser un instant de répit à leur proie.
Pourtant, aucun des coups ne pus franchir la défense de Barth et sans prévenir il riposta en frappant les parties génitales d’un de ses adversaires. L’infortuné lâcha un cri strident et s’enfuit la mains entre les jambes. L’assemblée, elfe ou humaine, laissa s’échapper un cris de douleur et de compassion.
_Je ne le savais pas aussi fort, Fit Geofrey.
_Ni aussi sadique, répondit Méhèd.
_Attention, il en reste encore six, les temperas Manoé.
_Tien tu as lâché ton ami ?
_Non je suis là, répondit Kalgan derrière lui.
_Ca ne vous dérange pas qu’ils se battent, s’enquit Guil.
_Ca leur fait un bon entraînement, et puis j’aime voir les grands guerriers en action comme votre ami.
_Nous sommes aussi impressionnés que vous, il est peut être le meilleur de notre groupe.
_Peut-être ? Qui… ?
_Chut, ça recommence les fit taire Méhèd.
Effectivement les deux elfes restants du trio avaient repris l’offensive. Sans paraître peiner le moins du monde Barth en frappa un en plein ventre avec son pied. Il profita que son adversaire était plié en deux pour lui faire un magnifique crochet du Gauche qui le mit K.O. Le dernier membre du trio leva rageusement les mains en signe de reddition.
_En voilà un qui vient d’apprendre l’humilité, fit joyeusement Kalgan.
_Plus que quatre et c’est gagné, dit Guil.
_Vous morflez grandes oreilles, ricana Geofrey.
Manoé lui mit une tape sur la nuque.
_Tais-toi tu vas les vexer.
_Bah des ramollis pareils.
_T’es con ou tu le fais exprès ? L’engueula Méhèd, tu vois bien que c’est Barth qui est exceptionnel : Ces elfes sont plus doués que la plupart des humains.
_C’est vrai qu’il est pas mal, mais je fais mieux.
Guil agrippa la bouteille dans sa poche pour en étouffer le bruit.
_Ta gueule Kina, si les elfes te trouvent ils vont nous faire la peau, ils détestent les mort-vivants.
_Ne te tracasse pas je m’y connais bien en elfes, j’en ai fréquenté pendant des années.
_Par pitié tais-toi je t’en supplie.
_Ca va, ça va, je me tais.
_Qui a parlé ?
C’était la voix de Kalgan.
_Personne, je pensais à haute voix.
_Tu mens, c’était une voix féminine (Il tira son épée) je repose ma question : Qui a parlé ?
_Ben, c’est comment dire…bredouilla Guil en cherchant une réponse qui satisferait l’elfe.
_C’est sans importance, je t’expliquerai, lui dit Manoé en attrapant le poignet de Kalgan.
_Si tu le dis alors je te fais confiance.
Il rangea son épée et, d’un air radoucis, fit une tape amicale sur l’épaule du mage en guise d’excuse.
_La baston continue, les appela Geofrey.
Les quatre elfes restants avaient décidés, après mure réflexion, d’attaquer ensemble de tout les cotés et à tout les niveaux pour qu’au moins un de leurs coups atteigne leur cible.
_Votre amis est fort mais là ça vitesse ne suffira pas à bloquer tout les coups, commenta Kalgan, je suis curieux de voir se qu’il va faire.
Barth attendit que les elfes passent à l’action et, au moment ou ils frappèrent ensemble pour ne lui laisser aucune chance de parer, il fit un magistral saut périlleux arrière. Les coups des elfes ne frappèrent que de l’air. Barth, étant à présent derrière les elfes, en attrapât deux par la tête et les cognat l’une contre l’autre, réduisant du coup le nombre de ces adversaire à deux.
_Magnifique, applaudit Kalgan, tout simplement Magnifique.
Un des elfes abandonna tandis que l’autre s’enfuit.
Kalgan serra chaleureusement Barth dans ses bras.
_J’adore les guerriers talentueux, il faut que vous me disiez ou vous avez appris à vous battre ainsi que j’aille demander conseil.
_Et bien…
Soudain Kalgan s’éloigna de Barth et lança une dague dans sa direction. Elle entailla légèrement la main que l’ex-milicien utilisa pour se protéger et continua sa course pour se planter dans le bras d’un elfe qui bandait un arc dans sa direction.
Fulminant Aram se dirigea vers l’elfe qui venait d’essayer de tuer Barth.
_Le combat était sans arme, c’est une violation de la loi, qu’on l’enferme.
Plusieurs des soldats se saisirent de l’assassin et l’amenèrent malgré sa résistance.
_La prochaine fois je t’aurais, chien, tu apprendra à craindre mon nom, hurla-t-il en direction de Barth.
Le bruit des elfes l’amenant empêcha le groupe de comprendre le reste.
_C’était moins une, quel lâche quand même, fulmina Geofrey.
_Certaines vieilles familles conservatrices pensent que les humains sont, à l’instar des animaux, en dessous des considérations de l’honneur, déclara tristement Aram.
_En tout cas nous devons remercier Kalgan, fit joyeusement le druide.
_En effet, je vous dois la vie…Kalgan c’est ça ? Déclara solennellement Barth.
_Non, c’est moi qui suis confus qu’un de mes élèves ait agit ainsi.
_Je n’aurais pas du les provoquer, c’était stupide.
_Mais non, ça leur a fait du biens un peu d’humilité.
_Allez, dites-moi se que vous voulez pour m’excuser.
_Si vous insistez…
Kalgan mit une violente droite à Barth. Ce dernier voulu riposter mais l’elfe bloqua le coup et lui enserra le poignet avant d’essayer de le frapper une nouvelle fois. Cette fois, ce fut Barth qui lui immobilisa le poing. Ils restèrent ainsi plusieurs secondes puis tous deux voulurent en même temps se frapper avec la tête. Le choc fut tel qu’ils restèrent un instant figés en se regardant.
_On est quitte, fit Kalgan d’une voie étouffée.
La seconde suivante ils gisaient tous deux inconscients sur le sol. Manoé se précipita pour les soigner mais les soldats l’empêchèrent d’approcher et embarquèrent Kalgan. Aram la retient de les suivre.
_Tant que Kalgan est inconscient il vaut mieux ne pas faire d’histoire, mais ne vous inquiétez pas : il sera bien soigné.
_Si vous le dites…
Elle soigna Barth, rejointe par le reste de la compagnie.
Les premiers mots que prononça Barth furent :
_Je sais pas qui c’est ce Kalgan mais je l’adore.
_Je suis sur que mon cousin t’adore aussi, répondit Manoé.
_Alors c’est ton cousin, fit Méhèd penseur, je vous croyais plus intimes.
_Sans vouloir jouer les emmerdeurs, on n’était pas ici pour quelque chose de précis ? Demanda Guil à Aram.
_Oui, oui, vous avez raison. Cette affaire à commencé à prendre une tournure désagréable.
_Tout à fait d’accord, acquiesça Méhèd, on est venu ici pour une noble raison et obtenir une récompense si possible. Se faire insulter par une bande d’elfes racistes ne faisait pas parti du programme.
_Ouaip, fit le Barbare.
_Je sais, mais maintenant que Kalgan a reconnu Manoé les choses seront plus simples et, à défaut de faire de vous des héros, votre signalement sera transmis de façon à faciliter vos prochain contacts avec les elfes.
_Cool, ça fait de nous des amis des elfes ? Demanda Guil.
_Pas encore mais si vous vous distinguez par la suite ce sera chose faite.
_Je ne savais pas que c’était si dur d’obtenir ce titre.
_Nous avons nos raisons, maintenant venez ! Mon bureau est ici.
Ils pénétrèrent dans la caserne pour gagner le bureau d’Aram. C’était une très vaste pièce avec de larges fenêtre, un énorme canapé et un très grand bureau de chêne soigneusement poli derrière lequel Aram pris place.
_Bon, nous avons trop négligé le problème principal, Manoé, pouvez-vous me passer l’enfant je vous prie ?
Avec hésitation elle obtempéra.
_Faite attention il est fragile.
_J’ai trois enfants alors vous savez, je m’y connais.
Quand il eut l’enfant en main il s’éloigna du groupe.
Ce fut avec un sourire triste qu’il les dévisagea.
_Sachez que je ne prends aucun plaisir à faire ce qui va suivre, dit-il avec une note de compassion dans la voie.
Aussitôt ces paroles lâchées, un cylindre d’énergie magique emprisonna Guil et plusieurs mages se matérialisèrent pour l’encercler de façon menaçante.
Ils entreprirent aussitôt de le bombarder de sorts pour le rendre impuissants.
_Eh, ça va pas non ? S’indigna ce dernier.
_Qu’est ce qui vous prend ? Lâcha Manoé avec colère, laissez-le tranquille !
Geofrey sorti sa hache, prêt au combat.
_Ces elfes, ils n’ont pas d’honneur. Capturer ainsi un hôte est un acte méprisable.
_En effet, si Guil a fait quelque chose vous auriez du nous en avertir au lieu de procéder ainsi, poursuivit Manoé, je me plaindrais en haut lieu.
_C’est vrai ça, fit Méhèd, on mérite des explications.
_Très bien, voilà la vérité : Quand vous êtes rentrés dans la cité vous avez été soumis à des sorts de détections pour nous assurer que vous ne nous causeriez pas de soucis. Hors, durant cet examen nous avons remarqué que ce mage était entouré d’un sort très puissant dissimulant sa vraie nature. Une fois ses défenses percées nous avons reconnu en lui un fugitif hautement recherché du nom de Gillen Trent dont voici une photo.
Il tendit une photo magiquement dessinée d’un mage.
Les divins regardèrent Guil, puis la photo et encore Guil ainsi de suite plusieurs fois et l’évidence était flagrante…ce n’était pas du tout la même personne.
_Excusez-moi, intervint Barth, je n’ai pas une grande connaissance du monde ni des espèces qui le constituent mais les elfes ont-ils vraiment les yeux en face des trous parce que Guil ne ressemble pas du tout à ça.
_Forcements, il est protégé par un charme qui empêche d’associer sa personne et son image, un système très ingénieux et d’une redoutable efficacité. Bien mieux qu’un sortilège d’illusion.
Manoé se retourna vers le mage emprisonné dans le cône magique.
_Guil c’est vrais ?
Gêné, le mage hacha doucement la tête.
_J’avoue, c’est moi, je suis bien Gillen Trent.
Un silence suivit cette déclaration.
_C’est qui Gillen Trent ? Demanda Barth.
_Il se moque de nous ou le coup qu’il a reçu sur la tête l’a rendu amnésique ? Demanda Aram.
_Il ne nous a pas dit d’où il vient mais apparemment il ignorait jusqu’a l’existence des elfes il y a peu, répondit Méhèd.
_Ah, oui, quand même.
_Pourtant ça ne se remarque pas au premier coup d’œil, et quand on l’a rencontré, il dirigeait une milice à la cité des crevés. Ensuite quand les émeutes les ont vaincus, il a décidé de nous amener avec lui, je ne sais pas pourquoi.
_Je vous trouvais sympathique, et puis j’ai su de Spoock que vous étiez avec Guil qui m’avait laissé une bonne impression lors de notre rencontre. Maintenant, je voudrais bien savoir qui j’ai sauvé. Une des rares choses qui m’ont été apprises durant mon enfance à part les armes se fut la différence entre le bien et le mal et j’ai choisi de me consacrer au premier. J’ai été élevé par un ordre reculé qui enseigne les armes à de jeunes orphelins perdus comme moi. Pendant environ trente ans on passe notre temps à se perfectionner au combat et quand on nous juge près on est lâché dans le monde sans rien en connaître. C’est dur au début, on sait lire, écrire et compter mais on ne connaît même pas la valeur de l’argent. Personnellement, affaibli après plusieurs jours de diète dans le désert, j’ai été capturé et amené de force à la cité des crevés. Des que j’ai retrouvé mes forces je me suis évadé et puis pour subvenir à mes besoins autant que pour me cultiver, je me suis engagé chez Spook.
Tout le monde l’écoutait avec attention, même les mages encerclant Guil.
_Y se gène pas l’autre, il déballe sa vie comme ça, tranquille, commenta Geofrey.
Aram l’approuva.
_Celas va l’encontre des règles dongeoniques, un aventurier digne de ce nom se doit de ne révéler son passé que dans des circonstances particulières.
_Je ne pensais pas que tu parlerais de ton passé si facilement, lui dit Méhèd, depuis trois jours qu’on est ensemble tu n’en a rien dit.
_J’en avais marre, à chaque fois on me disait des trucs du genre « un jour il faudra qu’on parle », « nous aurons une conversation toi et moi » ou encore des trucs du genre « il faudrait que je te cause deux mots » mais croyez-vous qu’il y en a eu un pour me dire « Dis-moi, Barth, d’où viens-tu ? J’aimerai bien connaître ton passé et en savoir plus sur toi ». Hé bien non, pas une seule question directe alors j’ai craqué.
_Dites, c’est pas que je m’ennui mais être entouré de plusieurs mages elfe qui veulent ma peau c’est pas vraiment l’idée que je me faisais de l’hospitalité elfique alors j’apprécierai qu’on en revienne à mon problème.
_Pour en revenir à ta question, fit Aram en ignorant Guil, Gillen Trent est un jeune mage qui aurait trouvé un antique grimoire d’une grande puissance. On dit qu’il a tué le chef de l’ordre des mages noirs et tous ceux, mage et autres confondus, qui l’ont gêné. En bafouant les traités entre les ordres de mages pour renforcer le pouvoir des blancs et anéantir celui des noirs, il a provoqué le courroux des seigneurs maléfiques. Ceux-ci étant victimes d’une attaque indirecte, ils ont décidé d’une invasion massive de nos frontières, légitimées par les traités. Les mages blancs ont donc mobilisé leurs forces pour parer à cette invasion. Par les traités les nations humaines, elfes, naines et autres races bonnes se doivent de les suivre. Les jeux d’alliances se déclenchent et généralisent le conflit. En tant normal si un seigneur infernal lance ce genre d’attaque il est déclaré dangereux pour l’équilibre du monde et quand ses armées sont repoussées, il est abattu. Là, les nations dites bonnes ayant ouverte les hostilités si l’attaque échoue les dirigeant des armés démoniaques n’encourent aucune sanction.
_La situation n’est pas brillante, tout ça à cause d’une querelle de mage ? Interrogea Manoé.
_Il y a des milliers de mages et un tiers d’entre eux, les mages noir, se sont vu retirer tout pouvoir de décision sur le contrôle des puissances magiques de notre partie du monde. Ces mages représentaient aussi l’influence des seigneurs du mal sur les nations bienveillantes, sans eux ils sont affaiblis et craignent une attaque.
Geofrey intervint.
_Et alors, que le mal tremble c’est une bonne chose. Massacrons-les et puis voilà, c’est simpl…aie, Méhèd pourquoi tu me pince ?
_Parce-que tu es stupide, ils ont peur alors ils attaquent et si cette guerre a lieu les royaumes courent à la régression. Que les seigneurs infernaux gagnent ou non les dégâts de la guerre seront terribles ! Ce n’est pas une guerre normale, c’est une véritable Guerre mondiale.
_Vous comprendrez donc, reprit Aram, que cette guerre ne nous arrange pas nous et bien d’autre. Les seigneurs du mal eux-même n’ont rien a y gagner et risquent de se retrouver affaiblis après la guerre.
_Et ou en sont les négociations, demanda Manoé.
_Eh bien, le hic est qu’il y a certaines personnes des deux cotés qui sont en faveur d’un bon affrontement pour régler le problème. Ils nous empêchent de trouver une solution pacifique au conflit et risquent de bientôt arriver à leurs fins.
_S’ils sont minoritaires n’y a qu’à s’en débarrasser, non ? Fit Barth.
_Hélas, ils prétendent n’être que les représentants d’un homme insaisissables qui tient en échec les forces de la paix chargées de le retrouver. Avec cet argument ils discréditent leurs opposants. Cet homme c’est…LUI, fit Aram en montrant Guil du doigt.
_Moi ?
_OUI TOI ?
_Vous êtes sur ?
_OUI.
_Bon, mais ce n’est pas ce que vous croyez.
_Vraiment ?
Tout le monde regardait Guil d’un air menaçant. Finalement Barth rompit le silence.
_Quelle est dont ta version des faits, après tout tu es le mieux placé pour en parler.
_Commence par le début, dit Aram.
_Nous sommes tout ouie, je vais lancer un sort de vérité pour être sur de tes dires, annonça Manoé.
_Inutile c’est déjà fait, dit un des mages entourant Guil.
_Alors voilà, tout a commencé lors d’une réunion a l’Académie de magie. C’était ma première car je venais juste d’être diplômé. Hélas, je me suis trompé et je suis rentré du coté des mages noirs. Je voulais partir mais ils m’ont chopé à plusieurs. Appartements je les avais dérangés lors d’une discussion illégale sur un trafic d’esclave. Leur chef, responsable de leur ordre, a voulu m’égorger car la magie était interdite dans cette zone. Je me suis débattu et les hauts-mages étant souvent fragiles, il a trébuché sur les rangées de sièges et s’est tué. Les autres allaient me faire la peau quand un concierge est arrivé, ce qui m’a sauvé. Ensuite le bruit a couru que j’avais assassiné le chef de l’ordre noir et des extrémistes m’ont utilisé comme homme de paille. Ils ont rapidement semé l’anarchie dans l’Académie jusqu'à étendre le conflit comme l’a expliqué Aram. Mon maître en magie m’a donc fait quitter l’Académie sous le couvert d’un sort de dissimulation mais le seul moyen de partir loin sans être suivi est un sort de téléportation sans inscrire de destination. Et c’est là que j’ai atterri au crachat. Donc vous voyez, je n’ai rien fait. On avait besoin d’un bouclier humain pour détourner les regards et c’est moi qu’on a choisi à cause de mon accident avec les robes noires. C’est assez clair ? Vous avez tout compris ou il faut que je ré explique.
_Si j’ai bien compris, récapitula Manoé, Tu as accidentellement tué le chef de l’ordre rival au tient, ce qui a permis à des extrémistes des deux camps d’utiliser ton nom pour détourner l’attention d’eux. Ainsi pendant que tout le monde te cherche ils préparent tranquillement leur guerre et mettent leurs actions sur ton dos.
_C’est exactement ça.
_Et toi tu t’es enfui lâchement en laissant la situation dégénérer.
_Je n’ai pas eu le choix ils voulaient tous me tuer : Les mages blancs pour me transformer en martyr et les noirs pour se venger.
_C’était lâche de partir mais idiot de rester, tu as bien fait.
_Et cette histoire de grimoire ? Fit Aram.
_Du bidon, j’ai piqué le livre Héros légendaires d’autres mondes auquel j’ai fais allusion une ou deux fois. Sinon les seuls livres que j’ai sont mon grimoire personnel et un exemplaire du parfait aventurier. Tenez regardez !
A peine avait-il sorti les livres en question qu’un des mages, portant une robe rouge se mit à crier.
_IL VA FRAPPER, FEU !
Des éclairs leur sortirent des doigts des mages pour foudroyer Guil qui hurla de douleur, et laissa s’échapper ses livres.
_Arrêtez, cria Aram.
_Il ment, toute son histoire n’est que pure invention, déclara le mage en robe rouge.
_C’est faux, j’ai utilisé un charme de vérité et il est formel : son histoire est vraie, protesta Manoé.
_Qui croyez-vous Aram ? Des mages descendant des plus nobles familles elfiques ou cette garce qui s’acoquine à des humains ?
_Je suis Manoé de feu la maison de Doucebrise fille de feu Elena Doucebrise elle-même cousine de feu le roi Gabrief, alors vos titres de noblesse vous pouvez vous les mettre là où je pense.
_Ca fait beaucoup de feu tout ça, remarqua Geofrey.
_Voilà pourquoi on est si mal accueillit, fit Méhèd, les vieilles familles elfes et leur complexe de supériorité représentent les pires aspects du monde elfique.
_Dites, si on revenait à mon problème, fit Guil en se relevant péniblement grâce à son bâton, ils m’ont fait mal ces enfoirés.
_Pas trop mal ? Demanda le druide.
_C’est un sort de douleur, il ne fait pas de dégâts physiques mais...
_Ce n’est qu’un avant goût de ce que tu vas subir, par ta faute beaucoup des nôtres vont mourir.
_Mais puisque je vous dis que je suis victime d’un coup monté.
_Ca suffit, cria Aram, je vais veiller moi-même interroger Gillen.
_Je m’en charge, fit robe rouge.
_Pas question, ceci est de mon ressort alors contentez-vous de suivre mes ordres ou partez.
_Visiblement ces humains vous ont ensorcelés, vous êtes trop protecteur envers eux. Je vous relève donc de vos fonctions.
Il claqua des mains et des gardes armés firent irruption dans la pièce, encerclant Aram et les divins.
_Comment osez-vous Brassan ? Fulmina Aram, je vous préviens que vous allez le regretter.
_Je crois qu’il est temps de donner une petite leçon de courtoisie aux oreilles pointues, proposa Geofrey.
_Absolument d’accord, répondit Barth en prenant une posture défensive.
Autour d’eux les elfes les ajustèrent avec des arcs
_Moi j’en doute, fit Brassan, Nous somme plusieurs hauts-mages elfiques avec plus de vingt gardes expérimentés armés de flèches enchantées capables de traversées les défenses magiques.
Les divins n’avaient aucune chance.
_Chapeau, ce genre de flèches sont rares et très dures à fabriquer, dit le druide.
_Arrête de leur faire de la lèche Méhèd, lâcha Manoé.
_Eh, comment tu me parle.
_Je te parle comme je veux.
_Attention, j’ai des pouvoirs druidiques offensifs moi.
_Arrêtez tous les deux, la tactique de la dispute ne prend pas avec moi alors cessez cette comédie, fit Bressan.
_On aura essayé dit Méhèd d’un ton d’excuse.
Brassan se dirigea vers Guil, toujours prisonnier du cône magique.
_Bien je vais faire un petit tour dans ton esprit pour creuser cette histoire en profondeur.
_Arrêtez, ordonna Aram, cette pratique est interdite, elle peut rendre fou sa cible ou pire. Vous faite quelque chose, fit-il en directions des mages.
Ceux-ci ne firent pas un geste pour agir, se contentant de dévisager Aram et Brassan à tour de rôle.
_Je vous ferai tous passer en cour martiale pour traîtrise misérables.
_Bande de lâches, fit le barbare avec mépris.
_Avant tout, fit Brassan, je vais montrer à tous ta vrai nature Trent, affin que chacun contemple ta face maudite.
Il incanta et l’air se mit à tournoyer autour de Guil. La tornade se répandit dans toute la pièce, manquant de renverser ses occupants.
_Qu’est ce qui se passe ? Demanda Barth.
_Le sort de Guil est en train de céder, répondit le druide.
A travers le bruit du vent Manoé parvint à crier :
_Bordel, la force de Guil est en train de doubler.
_Quoi ? Demanda Aram
_Je dis que…
_J’ai entendu mais je voulais savoir pourquoi ?
_Et bien…
_Quoi ? Fit le barbare.
_Je disais que…
_Parle plus fort j’entends rien.
_Mais laissez-moi causer merde.
_Mais qu’est ce qu’elle dit Geofrey ? Demanda Méhèd.
_Hein ?
_Je dis va te faire enculer chez les nains Geofrey.
_Batard je vais te…
_Tu vois que tu m’entends.
_Vos gueules, Manoé nous dit quelque chose cria Aram.
Il y eu comme un flash de lumière et tout s’arrêta.
_C’est pas possible tous ces courants d’air, fit Barth.
_Je disais que J’ai senti les pouvoirs de Guil doubler, dit enfin Manoé.
_Evidement qu’ils ont doublés mes pouvoirs, fit Guil.
Ils se retournèrent vers lui et sursautèrent. Guil n’était plus lui mais sans avoir changé. Ils reconnurent tous Gillen Trent le fugitif mais aucun n’avait pu dire en quoi il était different.
_Je ne vois aucune différence mais il semble différent, fit Barth.
_ Oui mais en quoi ? Demanda le druide.
_Vous êtes bouché ? Fit une Manoé exaspérée, le sort empêchait juste d’associer son image avec celle de Trent mais il n’a jamais réellement changé.
_Si ça vous intéresse, je devais utiliser la moitié de ma force naturelle pour entretenir ce sort, et en plus il m’empêchait de me souvenir d’une partie de mes pouvoirs.
_Bon maintenant que tu es plus puissant tu va pouvoir te libérer de ce piège ? Demanda Barth.
Brassan se mit à glousser.
_Même multiplié par trois ce minable ne pourrait pas me vaincre alors se libérer des sortilèges qui le retiennent faut pas rêver.
_T’en penses quoi Manoé ? Interrogea Barth.
_Je pense qu’il a raison hélas. Statistiquement parlant si un grand mage normal est à cent, Guil vient de passer de vingt cinq à cinquante. Son bâton devrait l’augmenter de trente points mais Brassan est un haut-mage très doué et approche des cent cinquante.
_Et toi ? Demanda Méhèd.
_Aucune importance.
Bressan se dirigea vers Guil alias Gillen Trent avec un mauvais sourire aux lèvres.
_Dans ma grande bonté je consens à épargner ta cervelle si tu avoues tes crimes.
_Mais puisque je vous dis que je suis innocent merde, je veux être jugé équitablement.
_Tu l’aura cherché.
Il tendit un doigt et foudroya le mage qui tomba en hurlant.
_Arrêtez, il ne ment pas cria Manoé.
Brassan ne lui prêta pas la moindre attention.
Aram passa un bras autour de Manoé au cas ou elle tenterait quelque chose de stupide.
_Laissez-tomber, il le sait mais un aveu représenterai pour lui une forte Ascension dans la hiérarchie. Il lui bousillera le cerveau après et tout le monde croira sa version.
_Mais nous…
_…serons probablement victime d’un « accident », les autres mages craignent trop Brassan et il a de nombreux appuis.
Brassan se rapprocha pour poser une main sur le front de Guil.
_Il fait quoi ? Demanda Geofrey.
Méhèd répondit.
_Il se prépare à pénétrer dans les pensées de Guil…Gillen…enfin dans ses pensées quoi.
_J’ai déjà vu faire à la cité des crevés, fit Barth, ça laisse des séquelles ?
_Ben autant qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine, l’éléphant c’est Brassan, la porcelaine c’est le cerveau de Guil.
_Et le vendeur ? Demanda Geofrey.
_Mon poing dans ta gueule si tu continus tes conneries.
Un instant Guil sentait les doigts de Bressan sur son front, l’instant suivant, il se retrouvait cerné par un océan d’obscurité.
_Eh, qui a éteint la lumière ? Je suis claustrophobe(c’était faut mais ça valait le coup d’essayer).
Brassan apparu a ses cotés, brillant dans l’obscurité avec un sourire narquois.
_Alors ça te plait ?
_On est ou là ?
_Dans ton esprit.
_Mais il n’y a rien.
_Suffit de savoir chercher.
Il tendit la main et un globe de lumière apparut. A l’intérieur des formes indistinctes changeaient constamment de forme.
_Ceci me permet de chercher dans tes souvenirs, je vais te demander de te rappeler certaines scènes et je pourrai y plonger pour trouver même ce que tu as oublié.
_Et pourquoi je vous y aiderai ?
_Ca marche même si tu n’es pas consentant.
_Vous verrez que je suis innocent.
_Idiot je le sais, je vais apprendre se que je veux et puis je détruirai tout.
_HEIN ?
_Ben oui, pas de témoins donc vous et vos amis devrez disparaître. Mais rassurez-vous ça n’a rien de personnel.
_Evidement si ça n’a rien de personnel.
_Eh oui.
_…
_Hum
_JE VEUX M’EN ALLER.
_Allons, restez tranquille ce n’est qu’un mauvais moment à passer. A présent voyons se que on peut trouver.
Une image se forma dans l’obscurité.
_Je vois…, je te vois et tu fais un geste, un geste…hé mais qu’est ce que c’est que ce geste obscène tu te fous de moi.
_Moi noooooooon, je n’oserai jamais voyons.
_Vous allez le regretter.
_Vous me vouvoyez ou vous me tutoyez ? Décidez-vous par ce que c’est agaçant.
_Tu semblais moins fier tout à l’heure pourquoi ce changement ?
_Par ce que ce n’est pas moi, fit une voix derrière Brassan.
L’elfe se retourna pour apercevoir un autre Gillen.
_Lequel est le vrai ? Fulmina Brassan.
_Moi, répondirent les deux sosies en chœur.
Brassan gronda de frustration avant de s’arrêter net et d’écarquiller les yeux. Un autre Gillen apparu, suivit d’un autre et encore d’un autre ainsi de suite jusqu'à encercler l’elfe.
_Comment fais-tu ça Trent ? On ne peut pas incanter dans sa propre tête c’est impossible.
Les Gillens sourirent avant de répondre d’une voix unique.
_Nous avons étés réveillés car par ton acte tu menaces notre existence et celle de notre lignée.
_Qui êtes-vous exactement et qui vous a appelés ?
La silhouette du père de Manoé se matérialisa au-dessus des Trent. Son aura illuminait la scène et accentuait sa splendeur.
_Je les ai appelés, cela répond à ta question.
La peur envahit le visage de Brassan.
_Vous ? Qu’est ce que vous me voulez, vous n’avez pas le droit de vous mêler de mes affaires.
_Non, non, non, je n’ai pas le droit de m’en prendre directement aux elfes mais rien ne m’empêche de réunir de vieux amis.
_Je ne comprends pas…
_Taisez-vous et regardez !
Les Gillens se brouillèrent pour prendre la forme de fantômes bleu-blanc translucides qui entourèrent l‘elfe.
Celui-ci hoqueta en reconnaissant ces visages familiers d’elfes ayant vécus des décennies plus tôt et dont la lignée avait étés brisée. Il hurla de façon démente dans le silence ambiant.
_Que faites-vous dans sa tête, vous êtes tous morts, tous. Et lui n’est qu’un humain il ne pourra pas…NOOOON.
Le vrai Gillen regardait ce spectacle avec fascination mais en restant un peu à l’écart. Il ne comprenait pas se qui se passait mais au moins Brassan se semblait plus vouloir lui griller les neurones. Finalement l’elfe poussa un cris strident avant de disparaître laissant Gillen seul en compagnie du dieu et des fantômes elfes.
_Heu, salut, vous êtes qui vous.
Les fantômes l’entourèrent pour le toiser en silence. Gillen se tourna vers le dieu.
_Ils ne sont pas bavards, c’est vous qui les avez amenés.
_Non, je les ai juste appelés. Bien, je dois te laisser bye et surveille bien Manoé.
_Répondez au moins, ils sont quoi au juste ?
_Ils te le diront eux-mêmes s’ils le veulent.
Sur ceux, le père de Manoé disparut. Gillen contemplait de nouveau les fantômes.
_Et juste me dire comment sortir c’est pas possible ?
Finalement un des fantômes, un elfe apparemment âgé mais en forme(autant qu’un fantôme puisse l’être), sorti du rang pour se caler devant le mage. D’une voix d’outre tombe il clama :
_Gillen Trent, tu es enfin venu, toi l’élu.
_L’élu ?
_Selon les prophéties on raconte que lorsque le mal reviendra, il s’en trouvera un, un champion de la justice, qui par sa puissance anéantira les ténèbres pour restaurer la paix et ramener la lumière en se monde. Tu as été élu noble héros pour porter ce fardeau et de toi dépendra désormais le sort du monde. Tel est ton destin.
_…, répondit Gillen.
Soudain les spectres éclatèrent de rire. Le fantôme de l’elfe grisonnant fit une accolade au mage avant de s’écrier d’une voie normale :
_Mais non idiot, je déconnais. Ah la la, les jeunes, on leur dit que le destin du monde est entre leurs mains et ils le croient tous.
_Alors c’était pas vrai ? J’ai pas de monde à sauver.
_Pas un seul, on fait ça pour se distraire quand on revient chez les vivants. Tu devrais essayer un jour, mais dans longtemps j’espère.
_Bon, maintenant qu’au moins vous, vous parlez (les autres fantômes restaient de marbre) vous pourriez me dire qui vous êtes.
_Bien sur, nous sommes tes ancêtres.
_Ah, on m’avait dis que j’avais de lointains ancêtres elfes mais je n’en savais pas plus. C’est donc vous.
_Eh, oui, mais pas tous il y en a qui boudent, ils ont pas appréciés que tu fasses un pacte avec ce dieu ou que tu risques d’entraîner les elfes dans une guerre.
_C’était un accident, et puis c’est aussi un coup monté.
_Et il y a aussi le fait que tu sois humain et le dernier d’entre nous…
_J’ai des parents qui ont forcement hérité de vous, alors je ne suis pas le dernier.
_Je n’avais pas fini ma phrase crétin, tu es le dernier à posséder l’antique don de notre famille. On le croyait disparu en même temps que le dernier elfe de notre lignée mais apparemment il s’est transmis dans une branche humaine et a survécu. Il s’agit du don de canaliser.
_Tien ça tombe bien j’ai un bâton de canalisation.
_Oui, et ce n’est pas par hasard, le dieu savait que sans ce bâton tu ne pourrais pas utiliser ton don avant de longes années d’entraînement intensif, tu ne dois pas t’en séparer ! Il n’est pas dieu de l’intrigue pour rien et…
_Ah, il est donc dieu de ça. Et son nom c’est quoi ?
_Il ne nous est pas permis de le prononcer, désolé.
_Tans pis, je suis donc le dernier noble héritier du don d’une noble famille elfique du nom de…de quoi déjà ?
_Canalis, c’est sympa non ? Mais désolé de briser tes illusion sache que tu n’es que le descendant d’un bâtard engendré lors d’un soir de beuverie.
Gillen fulminait.
_Soyez polis avec mes ancêtres ok ?
_C’est nous tes ancêtres.
_Vous m’avez compris.
_Oui, bon, quoi qu’il en soit nous sommes là pour t’aider à empêcher qu’une guerre stupide ait lieu. Nous t’aiderons à maîtriser ce qu’il est possible pour un humain du don.
_C’est gentil ça, c’est gratuit ?
_Tu rêve, il y a toujours un prix.
_Et c’est quoi ? cette histoire a été généreuse question thunes mais je ne croix pas que vous parliez de ça.
_Non, nous voulons que tu engendres une descendance avec une elfe. Le don doit retourner à notre peuple ou il mourra, c’est déjà un miracle qu’il soit arrivé jusqu'à toi. Mais rien ne presse, tu as encore des choses à faire avant de pouvoir te le permettre.
_Plait-il ?
_A ton avis pourquoi un don si important n’as pas été sauvegardé avant que son dernier possesseur meure ? Tout simplement par ce que la puissance du don se divise en fonction du nombre de possesseur. Plus de gens l’ont, plus il est faible. Si une seule personne le possède il devient l’égal d’un dieu.
_VRAI ?
_T’emballes pas, il faut passer un siècle sans pratiquer le moindre sortilège pour que le don puisse se développer assez pour une déification. La moindre utilisation de magie remet le compteur à zero. Seul le premier possesseur du don a réussi à réunir toute les conditions mais il a sacrifié sa divinité pour rester avec sa femme et avoir des mômes.
_Quel con ce type, moi je serais resté dieu.
_Si ce « con » avait pensé comme toi tu ne serais jamais né.
_Merde, c’est vrai. Mais dite, il vaut vraiment le coup ce don ?
_Il permet d’aspirer ou de canaliser la magie pour la réutilisé. Il n’est pas invincible mais permet au moins les 120. C’est un don vampire, il ne fait qu’exploiter la force magique d’autrui donc c’est bon contre les mages mais contre un épéiste dans un lieu sans magie t’es mort.
_Pas Cool.
_Bon, on est le premier samedi du mois et je suis très occupé, on va donc te laisser.
_Une dernière question, pourquoi il n’y a que vous comme fantôme qui parlez ? Ca sert à quoi d’être venu en masse sinon ?
_Ca fait deux questions mais saches que le « con » que je suis est le seul autorisé à le faire.
_Ah c’était v…
_…ous, finit le mage en se redressant, à présent revenu à lui.
Du point de vu de tous ceux restés réveillés, Gillen et Brassan s’étaient assoupis avant de revenir immédiatement à eux.
_Retour à la case départ.
Brassan, plein de rage surplombait sa victime.
_Tu vas me payer ça !
_Mais j’ai rien fais.
Les autres se demandaient ce qu’il se passait.
_Ca a mal tourné, on dirait, fit Barth.
_On dirait, répondit Méhèd.
Le haut mage elfe fit apparaître une baguette dans sa main, d’un seul mot il en fit s’embraser le bout et le dirigea vers le pied de Gillen.
_BRASSAN, hurla Aram, vous n’allez pas faire ça ?
_Je vais me gêner, répondit celui-ci en enlevant une des chaussures de sa victime.
Les Divins ne pouvaient rien faire pour aider leur compagnon. Mais soudain Brassan grimaça et fit un pas en arrière.
_Guil a encore des pouvoirs en réserve on dirait, fit Geofrey.
_Pourtant il ne devrait pas pouvoir dans son état, dit Manoé, il devrait d’abord vaincre les protections de Brassan et ce n’est pas le cas.
_Alors comment.. ?
Méhèd se fendit d’un sourire.
_On a pas arrêtés de marcher pendant un moment alors imaginez ce qu’il s’est passé quand on lui a retiré ses chaussures.
_Affreux, grimaça Manoé, mais ça ne le retiendra pas longtemps.
Effectivement, Brassan revenait vers Gillen, l’air plus terrible que jamais. Il tendit sa baguette brûlante vers le pied de Gillen. Tout sang froid déserta ce dernier qui se mit à paniquer.
_ARRETEZ, implora t’il, vous avez gagné j’avoue.
Gillen se mit à débiter le plus grand flot de mensonge de sa vie en quelques secondes.
_C’est moi le fautif de tout, je suis un monstre, je hais les elfes, je brûle les forêts, je vends de la drogue, je trahis, je mange les bébés, je chasse les licornes, Je vote Bush, j’ai fabriqué un anneau unique et j’ai même voté FN au second tour. Maintenant Arrêtez par pitie.
_Trop tard il fallait y penser auparavant.
Sourds aux insultes décrochées par Aram et les divins, il tendit violemment sa baguette brûlante vers le pied du mage. Celui-ci se crispa instinctivement et ferma les yeux en attendant la morsure du feu…qui ne vint pas.
Gillen ouvrit les yeux et vit Kina debout près de lui, la main refermé sur le bout de la baguette de torture sans trahir de douleur. Un tel silence salua cette apparition qu’une mouche voletant dans la pièce aurait été comparable au bruit d’un troupeau d’éléphants au galop.
_Décidément je vous suis vraiment indispensable hein ?
Dans leur surprise personne ne se demanda pourquoi elle ne semblait pas incommodée par la lumière passant par les fenêtres.
_Un vampire, fit Brassan, pas mal mais sans connaître la fréquence du champ qui vous entoure il est impossible de le traverser.
D’un direct magistral la vampire détruit le bouclier en forme de cône se qui provoqua la délivrance de Guil par réaction en chaîne.
_Libre, enfin, je t’ai déjà dis à quel point j’admire tes talents Kina?
_Rien à foutre de toi, j’assure juste ma sauvegarde.
Tirant son épée ténébreuse elle l’abattit de toutes ses forces sur Brassan. Celui-ci invoqua en hâte un bouclier qui dévia la lame de justesse. Avant qu’elle ne puisse porter un second coup histoire d’en finir, elle fut distraite par les murmures incantatoires des autres mages. Pivotant sur elle-même, elle fit décrire un arc mortel à sa lame qui abatis deux des elfes avant d’être foudroyée par les autres. Le corps déchiqueté de la vampire tomba sur le sol enroulé dans sa cape noire a présent en lembeau.
_Kina, s’écria Gillen.
_Bâtards d’elfes, hurla Geofrey.
Il voulut s’avancer mais les autres l’en empêchèrent.
_Calme-toi Geofrey, le raisonna Méhèd, ils vont te tuer.
_M’en fou.
Barth lui mit la main sur l’épaule.
_Attend encore un peu, chuchota t’il.
Aram et Manoé leurs jetèrent un regard soupçonneux.
Un des gardes elfes s’approcha de la dépouille de Kina et tira la cape. Il retourna le corps de la vampire et dévoila en fait celui d’un des mages qui venait de mourir. Apeuré, il se retourna vers Brassan.
_La technique de substitution, on l’a ratée.
Brassan blanchit et mue par un sombre pressentiment il leva la tète pour voir un tapi de brume collé au plafond.
La brume reprit la forme de Kina.
_Surprise, s’écria t’elle…avant de se laisser tomber au milieu des mages.
Tournoyant à une vitesse surhumaine elle tua les elfes les plus proches et désorganisa les autre. Certains contre attaquèrent mais ne réussirent qu’à toucher leurs collègues.
_Bande de nuls, fulminait Brassan. Puis à l’attention des gardes : Et vous, faites quelque chose au lieu de rester planter là.
Certains des gardes surveillant les divins hésitèrent un instant à obéir. Erreur fatale.
_MAINTENANT, cria Barth.
Profitant du relâchement des gardes il leur bondit dessus et en étendit deux pour le compte. Dans ses mains apparurent deux cimeterres étincelants. Un des elfes s’étant ressaisi plus tôt que les autres voulu l’abattre mais la douce comptine de la hache du Barbare sur son crane le convainquit de faire un petit somme comme ses collègues.
_Bien joué, applaudit Aram, essayez de les épargner si possible, ils ne font qu’obéir aux ordres.
Avec Kina massacrant les mages et Barth s’occupant des soldats, l’affrontement tournait à l’avantage des divins. Geofrey arrivait également à de bons résultats avec sa hache tendis que Méhèd Guil et Manoé se mettaient un peu à l’écart. Celle-ci fit apparaître un bouclier magique de couleur jaune
_Je vous protège, et on les massacre, dit Manoé.
_C’est un bouclier qui ne peut être que traversé dans un sens, c’est ça ? Demanda Gillen.
_Oui mais gare, il est moins résistant qu’un champ de force normal.
_Quel mauvais goût quand même, fit Méhèd, un vrai champ de force se doit d’être bleu, rouge ou invisible mais jamais jaune.
_Crétin.
Ainsi protégés, ils se mirent à décimer les soldats un par un, Manoé avec son bracelet, Gillen avec son bâton de canalisation et Méhèd en invoquant des flammes druidiques. Le combat aurait rapidement pris fin si Brassant n’avait pas encore usé de ses pouvoirs.
_Vous me sous-estimez vraiment, fit-il, j’ai déjà tout prévu.
Guil et Manoé le foudroyèrent avec autant de sorts d’éclair que possible mais en vain, tous ricochèrent sur les défenses du haut-mage elfe. Manoé changea de tactiques et au lieu d’éclairs se fut des flammes qui sortirent de son bracelet.
_Faite comme moi on va l’asphyxier.
Méhèd obéit tendis que Guil pestait en tentant de se rappeler comment lancer une boule de feu.
_Evidement, quand il s’agit de faire des éclairs c’est facile avec l’énergie pure du don mais quand il faut faire du feu, pfiut, plus rien. Et puis POURQUOI JE ME RAPPELLE JAMAIS CE SORT DE MERDE.
Bien qu’entouré de flammes qui léchaient le bouclier autour de lui, Brassan ne paraissait pas inquiet outre mesure.
_Manoé vous êtes une idiotes, cette stratégie visant à faire suffoquer l’adversaire marche peu-être contre vous mais tout mage digne de ce nom n’ayant pas de problèmes avec les pouvoirs offensifs n’a qu’à utiliser un sort de glace comme celui-ci.
D’une main il fit disparaître le feu l’entourant.
_Et merde, lâcha Manoé.
_Allons, contrôlez votre langage ! C’est un prêté pour un rendu.
De sa main des flammes sortirent pour entourer le bouclier de Manoé.
_Gillen, tu dois disperser les flammes, il a raison c’est mon plus grand point faible et je ne peux pas le faire.
_Je ne connais pas ce sort désolé, j’ai quitté l’Académie avant qu’un grimoire de mage me soit confier et donc je ne connais que les formules d’apprenties et deux ou trois personnelles inutiles dans ce contexte.
_Il n’y a pas le choix Manoé, il faut rompre le sort ! Déclara Méhèd.
L’air commençant à manquer, elle obéit.
Brassan souriait de toutes ses dents(d’un blanc étincelant fallait l’avouer) et jeta sur le sol un bijou sorti de sa tunique. En se brisant l’objet ouvrit un passage magique d’où une escouade de soldats et plusieurs prêtres elfes.
_Pourquoi nous as-tu appelés Brassan ? Demandèrent certain d’entre eux qui n’avaient pas l’air d’apprécier le dérangement.
Un des prêtres, le plus grand et le plus majestueux dans sa robe verte et blanche contempla le spectacle de Kina achevant le dernier des mages et de Barth et Geofrey ayant mis hors d’état de nuire presque tous les gardes. Ensuite seulement il remarqua Manoé, Méhèd et…
_GILLEN TRENT, hurla t’il, Brassan que se passe t’il ici ?
_C’est Trent, ils se sont introduit ici par ruse avant de lâcher un vampire sur nous.
_Non, c’est pas vrai protesta Gillen.
Mais personne ne l’écoutait.
_A l’attaque, ordonna le prêtre.
Avec une vitesse impressionnante les membres de l’escouade chargèrent.
_Attention se sont des élites, leur cria Barth qui avait analysé leur façon de se mouvoir en un temps record.
Effectivement, avant que Manoé n’ai eu le temps de relever ses défenses un des soldat fut devant elle et la transperça de son épée.
Elle s’écroula.
NOOOOON, hurla Gillen en se jetant sur le soldat.
Celui-ci se retourna et lui décrocha un violent coup de pied dans la figure qui envoya le mage blanc rouler par terre ou deux autres soldats le maîtrisèrent sans problème.
_Réjouit-toi, fit l’un d’eux, tu nous ai plus utile vivant que mort sinon se serai déjà le cas.
Et il lui abattit le pommeau de son épée sur le crane.
Pendant ce temps, Méhèd avait réussit à rejoindre les trois autres, poursuivis par les élites.
Une féroce combat commença tendis que Méhèd réussit a se tenir discrètement à l’écart.
Malgré sa force supérieure, Geofrey n’était pas de taille contre ces elfes hauts niveau. Il réussit toutefois à les surprendre car leurs épées n’arrivaient pas à entailler son armure.
Dans son coin Méhèd se demanda si c’était vraiment la même armure a travers laquelle il avait déjà cogné le barbare sans problème.
Les elfes décidèrent alors de s’en prendre aux parties vulnérables et un d’entre eux égorgea le Barbare.
Geofrey s’étouffa dans son propre sang et s’effondra en agrippant désespérément son arme. Le fluide rouge s’écoula lentement hors de son corps.
Barth et Kina en revanche posaient des difficultés aux elfes. Alternant parade et esquives Barth réussisait tant bien que mal à les maintenir à l’écart bien que n’ayant pas le loisir de porter d’attaques décisives. Kina elle se battait comme un diable et malgré des entailles qui auraient pus tuer une humaine normale elle avait mis deux de ses ennemis trop mal en point pour continuer et bien amoché trois autres.
Puis les élites reculèrent, cédant la place aux prêtres. Ceux-ci sortirent des médaillons portant le symbole de leurs dieux et les tendirent vers la vampires.
_Par le pouvoir des dieux elfes puisse-tu être réduit en cendre démon, firent-ils en chœur.
_Minute, d’abord je suis une femme, ensuite je ne suis pas un démon mais une honorable membre de la classe des morts-vivants bien que je vaille bien mieux que ces tas de chair pourrie. D’ailleurs si les vampires boivent du sang c’est pour conserver notre chair telle qu’elle était de notre vivant et…
_Silence, rugit un des prêtres.
De leurs médaillons jaillit une lumière blanche qui brûlait les yeux de la vampire. Celle-ci riposta en se recouvrant par de l’obscurité. Une lutte de puissance s’engagea mais il est plus dur de se recouvrir de ténèbres que de faire de la lumière, surtout dans une cité elfique dominée par la magie de la vie.
Brassan se plaça prêt
Haut de trois mètres le monstre de terre se tourna vers Barth et ses adversaires. Avec un grondement rocailleux il les frappa de son bras puissant, envoya Barth et deux elfes heurter violemment le mur. Le regard du monstre se fixa sur Brassan. Croyant que c’était vers eux que le monstre se dirigeait les prêtres invoquèrent la puissance de leur dieu pour anéantir le colosse mais leurs attaques se révélèrent insuffisantes. L’élémental, chargé de la colère du druide n’avait qu’un but : éliminer Brassan. Il repoussa sans ménagement les prêtres qui ne dure la vie sauve qu’à son désintérêt. De ses bras puissants il frappa de toutes ses forces le champ de force entourant le mage, le réduisant en miette. Désormais vulnérable, ce dernier voulu fuir mais l’élémental le souleva par son manteau avec la ferme intention de le réduire en bouillie. Paniqué, Brassan sortit une baguette noire de sa manche et la planta dans l’œil de son agresseur. La baguette crépita au contact du seigneur élémentaire qui hurla de douleur et lâcha sa proie. Les spectateurs le virent s’assombrir à mesure que la baguette crépitait. Puis, devenu entièrement noir il cessa de crier et fixa les elfes et les humains présent dans la salle. Le monstre vengeur avait été perverti et n’était désormais plus qu’une créature maléfique. Les deux trous qui lui servaient d’yeux se tournèrent vers les prêtres et brillèrent d’une lueur rouge. La suite fut terrible, le monstre noir qui avait jadis été un seigneur élémental se mit à massacrer sans raison les elfes. Les plus proches, les prêtres, furent les premiers à finir écrabouillés. Les élites attaquèrent la bête, sauvant ainsi quelques uns des prêtres mais leurs attaques ne lui firent aucun effet. Démembrés, broyés ou éclatés, tous finissaient par succomber devant l’ex-élémental qui devint bientôt rouge du sang de ses victimes.
Le plus grand des prêtres, qui semblait être le chef, se dirigea vers Brassan et l’empoignât.
_Pour l’amour des dieux Brassan quelle sombre magie démoniaque est-ce là ? Qu’avez-vous fait ?
Pour toute réponse le mage sorti une dague de sa manche et la lui planta dans le ventre avant de s’enfuir.
Le prêtre s’écroula, sérieusement touché. Sa vue se brouillait mais il percevait quand même les derniers soldats en train d’affronter le monstre et le responsable de son invocation qui rampait se mettre à l’abri. En coin il vit une silhouette se relever difficilement.
Gillen, se réveilla avec un sérieux mal au crane mais il commençait à avoir l’habitude. En premiers il vit les corps autour de lui, ensuite il vit un élémental noir fou furieux en train de massacrer les survivants puis il vit un prêtre blessé. Renonçant à fuir(la sortie était de l’autre coté du monstre) il s’approcha du prêtre.
_Eh, sa va ? C’est quoi ce truc ?
_C’est votre copain…et Brassan, vous foutez vraiment la merde partout Trent.
Gillen l’empoigna brusquement.
_Mon groupe s’est fait massacrer et je suis prisonnier dans une pièce en compagnie d’un monstre, vous croyez vraiment que j’ai voulu ça ? Quand je pense que je suis venu de mon plein grès pour vous ramener un de vos enfants votre ingratitude m’écœure !
_Je n’étais pas au courent, je…ATTENTION.
Le monstre, au mépris des trois elfes encore en état de l’affronter, se dirigeait vers eux.
_Mon bâton, ou est mon bâton de canalisation ?
_La derrière vous !
_Ah, merci.
L’élémental était presque sur lui quand Gillen se retourna, bâton en main. Le mage aspira autant de magie qu’il put et la projeta vers le torse du monstre. Stoppé dans sa course ce dernier Hurla au contact de l’éclair magique mais ne semblait pas faiblir pour autant, tendis que Gillen, pas au meilleur de sa forme, se fatiguait vite.
Le flot d’énergie diminua puis disparut. La bête leva un bras, bien décidée à écraser sa proie qui ne pourrait esquiver.
Le mage regardait monter le poing qui allait mettre un thermes à sa vie.
_NOOOOOOOOON, fit-il en se cachant derrière ses bras.
Soudain, la porte d’entrée s’ouvrit avec fracas et la seconde d’après un éclair frappa la bête dans le dos, qui se retourna contre cette menace et permettant à Gillen de s’éloigner.
Aram pénétra dans la pièce suivit de plusieurs mages prêtres et archer elfes. Une pluie de projectile, magique ou non, s’abattis sur le monstre qui battit en retraite. Hélas pour lui, c’est en retraite que Gillen c’était réfugié.
Ne pouvant affronter tout ces adversaire le monstre voulait au moins abattre sa cible.
Une fois de plus le poing de pierre se leva pour aplatir le mage. Avec un cris de victoire la main s’abattit. Un flash de lumière et Aram se matérialisa devant Gillen et créa une barrière qui bloqua le coup.
_Aram je vous adore, fit le mage blanc.
_Chut, c’est pas le moment de causer.
Il sortit deux baguettes de sa tunique et les pointa vers le monstre. Un flot d’énergie relia les deux armes avant de se diriger vers le monstre lui forant un trous dans le ventre.
_Maintenant avant qu’il ne se régénère, cria t’il.
A ce signal un des elfes restés près de la porte courue vers le monstre et d’un bon acrobatique lui grimpa sur le dos. Le courageux elfe retira la baguette de brassant avant de sauter à terre.
Le monstre retrouva ses couleurs d’origine puis se changea en une marre de boue.
_C’est fini ? Demanda Gillen.
Aram hocha la tête.
L’elfe qui avait enlevé la baguette se tourna vers eux, c’était Kalgan.
_Ou est Manoé ? Demanda t’il, l’inquiétude se ressentant dans sa voix.
Son regard fut attiré vers une robe rouge entourée de cadavre. Il se précipita vers sa cousine et de la sueur coula de son front quand il vit la flèche lui sortant du ventre.
_Des prêtres vite, appela t’il.
Le sang d’une déesse lui recouvrait les doigts.
Le grand prêtre blessé, qui s’appelait Farwen, chancela jusqu’à l’elfe et entreprit de la soigner.
Un mouvement suspect attira leur attention, Brassan essayait en vain d’ouvrir une fenêtre. Plusieurs elfes l’encerclèrent.
_Rend-toi Brassan, le menaça Aram.
_Vous ne m’aurez pas vivant, je reviendrai me venger.
Il éclata d’un rire dément et sauta par la fenêtre. Il y eut un « BONG » et Brassan retomba inconscient sur le dos.
_J’ai toujours su que c’était une bonne idée de mettre ces trompes œils magiques à la place de vrai fenêtre, dit Aram avec un sourire, ils sont ressemblants hein ?
_C’est pour ça que Kina n’a pas grillée, ce n’était pas de la vraie lumière et…tient elle n’est pas dans sa bouteille.
Brassan lui mit une main réconfortante sur l’épaule.
_Vous voyez le trou dans le plafond qui laisse entrer de la vrai lumière et le tas de cendre par terre, et bien comment dire…vous voulez un balai ?
Les morts furent enlevés et les blessés envoyés à l’infirmerie. Brassan fut envoyé en prison pour interrogation et le bébé elfe envoyé dans une cité elfe ou il serait en sécurité.
Dans le couloir Gillen et Aram parlait en contemplant les lits ou elfes et humains étaient veillés par des prêtres, des prêtresses et autres guérisseurs, le tout supervisé par Farwen, bien que blessé lui-même.
Kalgan ne quittait pas le chevet de Manoé.
_…eh donc, disait Aram, pendant qu’il ne faisait plus attention je me suis éclipsé avec le bébé pour aller chercher du renfort.
_Qui aurait cru que vous étiez l’Archimage de la cité, vous avez bien caché votre jeu.
_Je ne pouvais pas utiliser de sorts puissants dans un espace clos au risque de faire des morts inutiles, Brassan le savait, alors j’ai du fuir en amenant le bébé.
Un prêtre, Gillen reconnu Farwen, s’approcha d’eux.
_Quelles sont les nouvelles? Demanda Aram ?
_Pas fameuse, mais moins terrible qu’on a cru.
_C’est à dire ?
_Ce monstre a fait pas mal de victimes mais…venez voir.
Ils suivirent le prêtre dans une autre pièce et aperçurent plusieurs créatures grises, allongées sur des lits, surveillées par des gardes armés.
_Ce sont des métamorphes, ils portaient les habits des mages et des soldats de Brassan. Ils sont tous morts dans le cas des faux-mages ou sérieusement blessés pour les faux-soldats les plus chanceux.
Ils contemplèrent les corps grisâtres avec dégoûts.
Finalement Aram se tourna vers un garde.
_Vous.
_Seigneur, fit le garde en se mettant au garde à vous.
Aram l’examina, ses yeux brillant légèrement sous l’effet d’un sort de détection.
_Soldat, prévenez le lieutenant Gaelie et dites-lui de mettre la cité en alerte rouge, nous sommes en phase 4.
_En…, bien seigneur.
Le garde sortit en courant.
_C’est grave ? Demanda Gillen.
_Hélas oui, quelqu'un a remplacé plusieurs mages de cette ville par des métamorphes armés de quelques artefacts pour donner le change.
_Et ce quelqu'un c’est Brassan.
_Ecoute, je le soupçonne depuis un moment d’être permis les conspirateurs en faveur de la guerre. Si tu meurs, ils feront de toi un martyre.
_Ah, c’est pour ça qu’il voulait vraiment me flinguer.
_Sans doute.
Puis se retournant vers le prêtre.
_Comment vont les autres ? Les humains aussi.
_Les élites ont pris un coup, plusieurs ont étés sérieusement touchés par une lame mais par miracle les coups en eux même n’étaient pas mortels.
_Précisez, demanda Gillen, les coups portés par une épée ont tué ou non des elfes non changeformes.
_Non mais l’élémental corrompu a écrasé beaucoup d’entre eux, y compris ceux blessés par des épées.
_J’en étais sur, s’exclama le mage blanc, Kina n’a tué que les métamorphes. Un vampire de son niveau ne peut pas se laisser abuser par ces trucs. Et mes copains des nouvelles ?
_Le druide était juste fatigué, on l’a retrouvé dormant dans un coin. Le guerrier va s’en tirer avec une bosse, le barbare nous a fait peur mais étrangement de la glace est apparue sur sa blessure pour enrayer l’hémorragie, il sera bientôt en état.
_Et Manoé ? Demanda Kalgan en s’approchant derrière le prêtre.
_Kalgan, peut-être que nous devrions en parler en privé.
_Elle va mal c’est ça ?
_Je n’en suis pas sur, nous avons réussi à refermer la plaie mais elle ne se réveille pas, nous ignorons pourquoi. Si son cerveau a été touché alors aucun prêtre ne pourra l’aider.
_Mais elle a été touchée au ventre.
_Rien ne prouve qu’elle n’a pas été victime d’une attaque psychique ou alors elle n’a tout simplement pas envie de se réveiller.
Kalgan repartit veiller sans un mot.
_Et kina ? Demanda Gillen.
_Vous devriez savoir que l’incinération est le meilleur moyen connu a ce jour pour ne pas être ressuscité.
_Même si c’est un vampire ?
_Qui voudrait se donner tant de mal pour un vampire ?
_Alors c’est possible ?
_Oui mais ça nécessite de la saturer en sang et en énergie, plus le vampire est puissant plus il en faut et plus il sera dangereux à son réveil.
_Aram, vous pourriez ?
_Oui mais pourquoi tant de mal pour un mort-vivant ?
_Elle nous a beaucoup aidée et sa présence nous a été fortement recommandée par le père de Manoé. D’ailleurs elle a tué des métamorphes et aucun des votre.
_Elle l’a peut être fait pour que justement on la laisse partir, mais d’accord à une condition.
_Quoi ?
_Vous devrez nous aider à arrêter la guerre en rejoignant les négociations à l’Académie de magie.
_Vous ferez tout pour m’éviter d’y être torturé et exécuté ?
_Oui, je vous promet de tout faire pour l’éviter.
_Alors c’est d’accord.
_Je vais donner des ordres sur-le-champ, vous, rejoignez vos amis et reposez-vous.
Et il disparut dans un couloir.
Tous les divins étaient sur pied à l’exception de Manoé et Kina. On les avait installés dans des quartiers confortables et pour avoir ramené un bébé et dévoilés une intrusion dans la cité plusieurs présents leurs furent offerts. Méhèd reçut une pierre pour invoquer un élémental de terre, Barth un équipement complet d’armes et armures offertes par Kalgan, Geofrey un casque en pointe ayant appartenu à un puissant chef barbare d’autrefois qui lui assurerait une certaine considération chez les siens et Aram avait offert à Gillen un grimoire plein de sorts de foudre et de manipulation d’énergie
_Les gars, fit Gillen, c’est clair j’ai décidé de me spécialiser dans les sorts d’énergie comme la foudre, même si Aram n’as rien laissé paraître quand je lui en ai parlé, je suis sur que ce don de canalis c’est une affaire. D’ailleurs quand je regarde le grimoire qu’il m’a donné on comprend bien qu’il veut que je le développe.
Personne ne l’écoutait.
_Et puis merde allez vous faire foutre.
_Arrête de nous insulter sans raison, dit Barth, est-ce qu’on t’insulte comme ça nous.
_Rester zen, surtout rester zen.
_Silence, je te l'ordonne, déclara pompeusement Geofrey.
_Plait-il?
_En tant que possesseur du casque de Cognant le Barban, je réclame le respect qui m'ait du et je vous récompenserai de votre soutient lorsque j'étendrai mon autorité sur les tribus du Nord.
_T'as fumé? Méhèd, qu'est ce que tu lui as donné comme plante cheloue?
_Rien du tout, c'est juste le casque qui doit lui comprimer la cervelle.
_J'ai déjà vu ça une fois quand je servais Spoock, intervint Barth, il n'y a qu'un moyen de le guérir.
Il s'approcha du barbare, lui saisi la tête et la cogna contre le mur.
_Misérables, je vous ferai tous écarteler, hurla Geofrey.
Barth le rencogna un coup.
_Je vais t'étriper Barth.
_Il a changé de vocabulaire, il est guéri. Observez le changement de personne et le retour du règlement personnel.
_Cool, je te savais pas médecin, rigola Méhèd.
_A la cité des crevés il y avait beaucoup de gens influençables qui pouvait se retrouver subjugués par le pouvoir de tel ou tel objet. Du moins c'est ce qu'on m'a dit je ne l'ai vu qu'une fois.
_J'en ai entendu parler, dit Gillen, certaines couronnes ou épées rendent leurs propriétaires orgueilleux ou ambitieux. C'est rare mais ça arrive et si on laisse faire ça crée des cinglés ou des rois...pas forcément mieux.
_T’avais pas un autre moyen moins douloureux ? Grogna Geofrey.
_J'aurais pu utiliser un sceau d'eau, répondit Barth, mais ça aurait été moins drôle.
_Je vais te tuer Barth.
_Je parie 10 pièces d'or qu'il se fait battre en moins de quinze secondes, proposa Gillen.
_Tenu, répondit Méhèd.
Hélas personne ne sut combien de temps il aurait fallu à Barth pour aplatir le barbare car à ce moment là, Aram pénétra dans la pièce.
_J'ai une bonne nouvelle, annonçât-il.
_Manoé est guérie ? Demanda Méhèd.
_Brassan a parlé ? Demanda Barth.
_Kina est ressuscité? Demanda Gillen.
_On a dit une BONNE nouvelle Gillen.
_T'es lourds Geofrey.
Aram se racla la gorge.
_La bonne nouvelle c'est que vous pouvez désormais vous balader librement en ville, sans l'influence de Brassan ça ne devrait poser aucun problème.
_Vous avez une banque? demanda Gillen, on a des
Diamants du père de Manoé et quelques babioles du genre à écouler. C'est dur de payer en diamant et puis si on nous les piquait ça serait pas cool.
_Bien sur.
Les trois autres se levèrent et se positionnèrent derrière le mage.
_Bien sur, fit Méhèd, on va t'accompagner pour veiller à se qu'il ne t'arrive rien en route, et tant qu'à faire pour veiller sur nos intérêts. Non qu'on n’a pas confiance hein ?
_Bien sur, fit Geofrey.
Barth claqua des doigts.
_Ah, j'y pense, des nouvelles des métamorphes?
_On a scannés la ville et on en a trouvé une poignée mais rien d'important, je pense que ce sont des éclaireurs.
_Attaque en vue?
_C'est possible, on s'y prépare, d'autant plus que Brassan refuse de parler et de dire ce qu'il complotait avec les métamorphes. Ecoutez, pendant que vos amis se détendent vous pouvez nous aider si vous voulez.
_D'accord, allez-y sans moi.
_Tan pis pour toi Barth, fit Geofrey.
_J’y pense, fit Gillen, vous avez tous un compte ?
_Moi non, fit Geofrey.
Aram fouilla ses poches et en sortit des papier blancs.
_Ce sont des sauf conduits, expliqua t’il, au cas ou on vous embête.
Ils sortirent.
Ils entrèrent dans la banque.
_Je ne savais pas que la banque était si proche de la caserne, lâcha le mage.
_J’en suis pas fâché, j’aime pas la façon dont les gens nous ont regardé dans la rue, lâcha Geofrey.
_Mais on n’y a été que quelques secondes avant d’arriver dans la banque, objecta le druide.
_Justement.
Un raclement de gorge attira leur attention.
L’intérieur de la banque était a la fois simple mais artistique. Plutôt grand, l’endroit était presque vide jusqu’au comptoir, montrant que les clients ne tenaient pas à s’y attarder trop longtemps.
L’auteur du raclement de gorge était un des trois elfes présents derrière le comptoir. Près de lui se tenait une jeune elfe visiblement là pour accueillir les clients et un balèze assurant sans doute la sécurité. D’autres elfes devaient sans doute travailler dans les salles derrière le comptoir.
_Messieurs, fit-il visiblement mal à l’aise par la présence des humains, bienvenue à la banque de Magot, vous désirez ?
Gillen s’avança.
_Bien le bonjour noble banquier, mes compagnons et moi-même sommes en possession de certains objets acquis récemment et nous souhaiterions les utiliser pour augmenter nos comptes ou, dans le cas de mon amis Geofrey, en créer un.
_Voilà qu’il fait de la lèche à ses stupides oreilles pointues, grommela le barbare.
Méhèd lui flanqua un violent coup de coude dans les cotes.
_T’es con ou quoi, on doit vendre nos diamants et si on est mal vu on aura un tôt de change très bas.
Gillen vida divers objets d’or et un coffre contenant des diamants sur le comptoir.
_Alors ?
_Un instant, fit le vieil elfe.
Il prit un lorgnon et examina les objets puis les diamants un par un, ne les gardant pas plus de deux secondes chacun. Finalement, il prit un petit bout de papier et y inscrit une série de chiffres.
_Voilà, j’ai arrondit un peu en dessous pour le pris de l’expertise.
Les trois divins se penchèrent sur le petit bout de papier et manquèrent de s’étrangler.
_Whao, s’enthousiasma Méhèd.
_Ca fait…beaucoup, articula Geofrey qui n’était pas calé en chiffre.
_Quand j’aurai arrêté cette guerre, je pourrai en faire avec un sixième de ça.
Ils ouvrirent un compte à Geofrey et, a leur grande surprise, eurent accès à ceux des trois autres.
_Aram a laissé des instructions expliqua la jeune elfe.
Méhèd examina les six comptes d’un œil expert.
_Je suis parti de cent pièces d’or, Gillen de quatre-vingt, Geofrey de zéro. Maintenant voyons les autres.
_Regarde Manoé avait cinquante-milles pièces d’or de coté, quand on pense que les gens vivent avec en moyenne cent pièces d’or par mois, dit le mage.
_Barth, juste deux-cent, comme quoi vaut mieux avoir des liens avec la royauté elfique qu’avec les grands maîtres.
_Et Kina ?
_Ya…AAAAAAAARRRRRRRRRGGGGGGG
_Tant que ç…re-AAAAAAAARRRRRRRGGGGGGG
_Ya combien ? Demanda Geofrey.
_Les thunes qu’on vient d’avoir doivent a peine représenter les intérêts mensuels qu’elle reçoit, expliqua Méhèd.
_Selon la date ça fait un bail quelle y a plus touché, environ mille ans.
_C’est probablement à partir de là quelle s’est faite embouteiller.
Ils effectuèrent les transactions et se dirigèrent vers la sortie, sauf Gillen.
_Je vérifie un truc et je vous rejoins, partez devant !
Les autres sortirent et Gillen retourna vers le comptoir.
_Dites, j’ai des lettres de change d’un certain Corneille et…
Avec un grand sourire le mage sortit de la banque et rejoint ses compagnons. Il eut une pansée pour tous les aventuriers qui mouraient avant d’avoir pu toucher le gros lot (plus de 90%) et savoura l’instant.
Ils flânèrent un moment dans la ville, goûtant les spécialités elfiques les plus raffinées, dépensèrent de l’or par-ci par-là. Sauf Geofrey qui refusait la « pâté à oreille pointue ». Ils visitèrent les temples, une taverne, une pâtisserie, une autre taverne, une chocolaterie, encore une taverne, une boutique de magie, une taverne supplémentaire, un fleuriste puis finirent dans, chose surprenante, une taverne. Ils firent une pose et le druide et le mage tentèrent de deviner le degrés d’alcoolémie du barbare qui, il fallait le reconnaître, résistait drôlement aux cru elfiques comme si ses gènes refusaient de se laisser atteindre par de la boisson d’origine féerique.
Au bout d’un moment, un messager leur remis un message de Aram les convoquant immédiatement.
_Jamais tranquille, grogna Gillen.
_Ouaip, approuva Geofrey.
A la caserne ils furent accueillis par un Barth à l’air sombre. Gillen l’aborda.
_ Ton air ne présage rien de bon, est ce que Manoé …?
_Brassan est mort, il a réussi à faire en sorte qu’on ne puisse plus l’interroger. Aram redoute une attaque imminente de la cité.
_Imminente a quel point ? Demanda Méhèd.
_Aujourd’hui, demain, n’importe quand. Ceux qui commandaient Brassan savent la cité affaiblie par la perte de plusieurs de ses mages et maintenant qu’ils se savent découverts, ils vont frapper vite.
_Et nous dans tout ça ?
_On est coincé, tout les elfes sont sur le pied de guerre et il leur est impossible de nous faire partir en sécurité. Nos chances de survie sont les meilleures ici.
Une main s’abattit sur l’épaule de Gillen qui sursauta.
Il se retrouva devant un elfe petit et brun qui souriait.
_Désolé de vous avoir effrayé Mr Trent mais mon père m’a demandé de vous amener à la salle de réveil pour votre amie spéciale.
_Vous êtes le fils d’Aram ?
_Oui, je suis Jean-Louis René Clairbizar(rire étouffé des interlocuteur), je suis adepte du combat à main nue et je n’hésiterai pas à y recourir si vous faite la moindre allusion à mon nom.
Gillen le suivit dans la cité jusqu'à atteindre un grand bâtiment fortifié en son centre.
_C’est là que se trouve la source d’énergie de notre cité qui alimente notre champ de protection, expliqua J.L.R.C
_La même que celle de toute les cités elfiques :Un rubis magique d’une extrême puissance dont le soleil recharge la magie, la rendant inépuisable en journée et qui possède une puissance capable de tout raser sur plusieurs centaines de lieux.
_Seulement s’il se brise mais c’est très dur et suicidaire.
_Okey, et pourquoi avoir amener Kina la-bas ?
_Une résurrection demande beaucoup d’énergie et ce vampire semblaient puissant donc il en faudra plus.
Effectivement, au centre de la forteresse, prêt d’un piédestal supportant un rubis scintillant de la taille d’un poing illuminé par une lucarne au plafond, se dressait une table. Quatre mages la cernaient et alimentaient les cendres qui y étaient disposées en magie.
_Alors ? Demanda le mage.
_Chut, mon père a du utiliser toute son influence pour les convaincre de ressusciter un vampire, si vous les dérangez ils abandonneront.
Sous les yeux de Gillen, les cendres reprirent forme Kiniene.
_Elle est… ?
_Pas encore, il faut lui rendre son énergie vitale en saturant son corps de magie, on va utiliser le rubis mais il a fallu pour ça éloigner votre amie de la lumière du soleil ce qui peut rendre le processus plus lent.
Un des quatres mages approcha.
_Voilà, on a redirigé une partie de l’énergie du cristal vers elle, ça ne devrait plus être très long. Maintenant nous allons prendre congé et dites à votre père que c’est la dernière fois qu’on fait un truc aussi détestable avec un zombie.
_Un vampire, rectifia Gillen.
_Un mort-vivant dans tous les cas, je conseille vivement de la mettre sous surveillance.
Sur ce, il partit, immédiatement suivit de ces trois collègues.
Gillen s’approcha du corps. Kina semblait dormir si ce n’est que sa poitrine ne bougeait pas bien qu’à la réflexion ce serai pareil même après son réveil.
_C’est drôle cette cape qui la recouvre, elle aurait du être nue en ressuscitant non ?
_Vous en savez plus que moi, nous les elfes on déteste la nécromancie.
_Je vous comprends mais des fois ça peut être bénéfique.
_Boaf, je ne comprends pas comment on peut tolérer
une compagnie comme elle, elle vous aurait séduite ?
_Pas vraiment non, le charisme c’est pas son truc, je dirais que je l’apprécie et que je pense retirer de sa compagnie un certain profit.
_Mais c’est un vampire, même un vampire au cœur d’or peut devenir un tueur poussé par l’instinct.
_Je sais, mon frère aussi…
_Hein ?
_Non, rien, laissez tomber.
_Votre… ?
_LAISSEZ TOMBER, VU ? Fit Gillen d’une voie froide et lourde de menaces qui décontenançât J.L.R.C.
_Heu, d’accord, bon ben je vais vous laisser seul avec votre amie.
_Merci.
Pendant ce temps, Méhèd et Geofrey déposaient des chocolats et des fleurs achetées en ville au chevet de Manoé.
Méhèd posa une main sur l’épaule du cousin de la dormeuse.
_Vous devriez prendre du repos Kalgan, mourir d’épuisement ne la ramènera pas à la vie.
_Merci mais ça ira.
_Rien de neuf sur son état ?
_Non.
Barth, Aram et les responsables de la ville discutaient d’un plan de bataille. Il y avait Fallew le capitaine de la milice, Andrews le responsable de la défense magique, le grand prêtre et le lieutenant Gaelie qui dirigeait la défense de la cité.
Le capitaine était un elfe vétéran du combat, borgne et couvert de cicatrices, le responsable de la défense magique était un aristocrate arrivé récemment dans la cité, le grand prêtre était Farwen, grand, fier et droit. La seule femme était le lieutenant Gaelie qui faisait partie de la brigade spéciale elfique(l’élite de l’élite) jolie blonde elle n’en était pas moins intelligente et dangereuse.
_Les communications avec l’extérieurs ont étés coupés…
_…nos patrouilles disparaissent…
_…les couloirs magiques sont bloqués…
_Silence, ordonna Aram, cela signifie que l’ennemi va attaquer sous peu.
_Privés des mages qui étaient sensés accompagner Brassan, et je mets en avant la chance que nous avons d’avoir découvert qu’ils avaient étés remplacés par des changeformes, la cité est affaiblie, combien de mages et de hauts-mages vous reste t’il ?
_Et pour quoi nous vous le dirions monsieur l’humain ?
_Par ce que je vous l’ordonne, répondit Aram.
_Eh bien, répondit le capitaine de la milice, Aram est le seul haut-mage maintenant que Brassan est mort. Heureusement, une quinzaine de mages compétents approchant les 90 sont encore des nôtres.
_Je vois, j’ai étudié votre système de défense et j’ai remarqué une légère faille.
_Expliquez-nous ça, vous qui êtes si malin, se moqua le responsable des défenses magiques.
_Très simple, une armée ne peut pas traverser la forêt, elle est très bien gardée et ça nécessiterai des moyens considérables, on ne peut pas non plus débarquer directement en ville à cause du champ de protection qui l’entoure.
_Et donc ?
_Hé bien que se passerait-il si on ouvrait un tunnel magique à coté de la ville en dehors du champ de protection.
_Impossible, ouvrir un tel tunnel assez grand pour une armée nécessite de créer un point d’arrivé qui prend plus d’une journée, hors, on ne laissera pas faire des étrangers en bordure de la ville. Cependant pour quelqu'un qui ignorait ce qu’était notre race vous me semblez apprendre très vite, trop.
_Suffit, Andrews, laissez-le finir !
Le responsable des défenses magiques se renfrogna et Barth continua.
_En effet, aucun étranger ne le pourrait mais Brassan n’était pas un étranger.
_J’ai envoyé des hommes fouiller le coin mais ils n’ont rien remarqué d’inhabituel, informa le lieutenant Gaelie, je ne dis pas qu’il n’y a rien mais on ne devrait pas négliger cette possibilité.
_Dans tous les cas…commençât le grand-prêtre.
Un grondement sourd coupa Farwen, suivit presque immédiatement par une légère secousse sismique.
Aram se tourna vers Gaelie, l’air grave.
_Lieutenant, vous avez bien fait passer la cité en phase 4 ?
_Oui monseigneur, les issue de la ville sont fermés et des gardes patrouilles, au moindre danger d’autres viendrons et les civils seront mis à l’abri.
_Tant mieux car nous venons de ressentir l’ouverture d’un tunnel magique de grande taille, vos doutes étaient fondés Barth, il nous faut le refermer et empêcher que d’autres soit ouverts.
_Je ressent une aura ténébreuse très puissante, dit sombrement Farwen.
Le responsable de la défense magique sortit une boule de cristal et dedans apparurent des hordes d’orcs, de trolls, de gobelins, d’humains sans scrupule et autres créatures malfaisantes.
_Seigneur Aram, fit le capitaine de la milice en se levant, il est temps pour moi d’aller guider mes hommes.
_Allez-y, nous vous rejoindrons bientôt.
Depuis les remparts constitués de pierres blanches les archers regardaient la sombre armée approcher. Fallew supervisait leur bon positionnement.
_Le premier qui tire sans mon ordre est inviter à passer en cour martiale, est-ce clair ?
_Oui mon capitaine, répondirent les elfes en cœur.
_Bien, suivez les consignes de Gaelie sauf le groupe des flèches d’argent, vous, positionnez-vous sur les bâtiments. Quant aux fantassins, continuez de barricader les rues. Les mages sont réquisitionnés pour une mission spéciale donc pas d’aide à attendre de là. Et maintenant go.
_Méhèd, pourquoi on doit évacuer les blessés au lieu de rejoindre les soldats sur les remparts.
_T’as envie de te battre avec des elfes Geofrey la fée?
_Non mais un orc tué est toujours un orc tué.
_Ecoute, on met Manoé en sécurité et puis on ira, ainsi Kalgan ne nous coupera pas les oreilles. Maintenant fait gaffe avec le brancard, si tu la cogne il le fera quand même. J’aurais du passer devant.
_Active, si les elfes gagnent sans que j’ai pu tuer un seul monstre je suis humilié a vie, moi qui porte fièrement le casque de Cognant le barbant.
_SI, ils gagnent.
Gillen regardait l’énergie du cristal alimentant Kina qui augmentait de plus en plus.
_Si tu pompe comme ça il va plus en rester dis donc.
L’énergie quasi-illimitée du cristal n’arrivait que de justesse à maintenir les protections de la cité et encore seulement grâce à un système de blocage, tout le reste était employé par la vampire.
_Mais qu’est-ce que ça va pouvoir donner tout ça.
Méhèd et Geofrey couraient vers les remparts vers ou se rapprochaient les monstres.
Là, Fallew ordonna de tirer la première salve. La pluie de flèches décima les premières rangées, éclaircissant les rangs ennemis.
_Feu à volonté, n’économisaient pas les flèches.
Mais malgré leurs pertes les monstres continuaient inlassablement vers le pied des murailles. Ceux qui y arrivèrent furent lapidés.
_On les aura mon capitaine, lançât joyeusement un soldat.
_Te réjouit pas trop vite petit, j’ignore leur plan plan mais ils ne comptaient pas franchir les murailles a coup d’épée, hors je ne vois ni échelle ni armes de sièges. Ils préparent quelque chose mais quoi.
Soudain il les aperçut et comprit, sans aide ils étaient condamnés.
Kalgan ayant rejoint le conseil, il vit avec effroi le contenu de la boule de cristal.
_IL, est venu.
_Oui, avec quatre lieutenants, répondit Aram.
_Et tout les quatre sont des seigneurs majeurs, renchérit Farwen.
_Qui exactement ?
_J’ai reconnu le seigneur masque, puissant guerrier et magicien hors norme, expliqua Aram, il est au moins aussi fort que moi en magie, c’est un homme d’honneur mais qui sert un maître selon ses intérêts et non sa valeur morale.
_Mais vous êtes parmi les cent plus puissants mages de notre nation, s’exclama Andrews.
_Le dix-septième exactement et je pense qu’il aurait fallu l’aide du quinzième voire du douzième pour le battre. Si je possédais un des spectres du pouvoir je l’aurais eu mais il ne m’est pas destiné avant cinq ans, seul les seize premiers y ont droit.
_Bon et les autres ? s’impatienta Kalgan.
_Boras le troll géant, chef de guerre très fort et très résistant c’est un sauvage mais diablement efficace. Ensuite il y a Liliana, démone majeure avec son épée anti-magie elle est SON amante, puissante et cruelle faite gaffe à elle.
_Et le dernier ?
_Je l’ignore mais sa tenue indique un épéiste-master (bien qu’il porte un sabre), sans doute le plus dangereux bien que probablement le moins maléfique en dessous de LUI.
_Excusez-moi !
_Oui Barth.
_Vous parlez de lieutenant mais qui est leur chef ?
_Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom est le plus ancien des cinq seigneurs de l’épouvante, jadis il était de loin le plus puissant et prononcer son nom suffisait à attirer le malheur mais il s’est affaibli.
_Il était puissant comment ?
_Les dieux eux même n’osaient prononcer ni écrire son nom de peur d’attirer son attention. Heureusement ce n’est plus le cas a présent mais il est quand même très puisant, trop pour nous.
_Mais s’il s’est affaibli, ne peut-on prononcer son nom à présent ?
_Hé bien si ! Il n’est plus en mesure de nuire à travers ses appels depuis dix siècles, il lui faudrait retrouver ses pouvoirs pour ça.
_Ben alors pourquoi on ne le prononce plus quand même ?
_Par ce qu’à force de ne pas le prononcer ni de l’écrire on l’a oublié tient.
_Dites, intervint Kalgan, l’ennemi est presque sur nous alors on devrait se bouger non ?
_Du calme, les ordres on étés donnés il ne reste plus qu’à attendre comment ça évolue. Lieutenant Gaelie je veux que vous et Barth vous restiez avec Kalgan, lui et moi sommes les seuls à pouvoir nous mesurer aux quatre lieutenants et la mesure n’est pas très bonne.
_J’admets que Kalgan est plus fort que moi mais pas tant que ça.
_Moi je m’estime à son niveau, s’exclama Barth.
_Kalgan est plus fort que vous ne le croyez, quant à moi j’ai quelques sorts rares et puissants en cas d’urgence qui devrait me donner de bonne chance a un contre un contre les lieutenants voire de quoi affaiblir leur maître.
_Et Gillen Trent ? On le dit puissant.
_Vous ne devriez pas croire tout ce que l’on dit lieutenant Gaelie, il a un don rare mais il ne le maîtrise pas, et ne le maîtrisera jamais car il ne vivra pas assez longtemps pour apprendre et qu’aucun possesseur du don ne peut le lui enseigner.
_Et les mages, vous pensez qu’ils réussiront ?
_En tout cas je l’espère.
Sous le ciel orangé du crépuscule, les monstres étaient de plus en plus nombreux à se tasser contre les murailles malgré le feu nourri des elfes qui les décimaient. Le flot des monstres semblait ne jamais se tarir et pour dix qui tombaient, vingt prenaient sa place.
Malgré tout le capitaine de la milice tenaient bon, ce qui n’était pas difficile vu qu’aucun monstre n’était apte a franchir le mur d’enceinte.
_On finira par les avoir capitaine.
_Ils sacrifient leurs hommes pour nous épuiser idiots, d’une seconde à l’autre ceux qui effrayent suffisamment les monstres pour les pousser sur nos coups vont agir.
Effectivement, au loin la forme de cinq cavaliers sinistres se découpait sur l’orée de la forêt près du tunnel magique. Ils se mirent en mouvement. Celui qui semblait être le chef leva la main et un rayon vert en jaillit, détruisant la muraille. Beaucoup d’archers périrent et Fallew heurta violemment le sol.
Aussitôt les créatures en profitèrent pour s’engouffrer par la brèche comme un flot intarissable de mort et de destruction.
Se relevant tant bien que mal Fallew tira son épée du fourreau et se prépara à affronter la horde hurlante qui envahissait la cité. Brandissant son épée il réussit à transpercer un orc avant d’être mis en pièce.
Quittant les remparts, les elfes gagnèrent les toits d’ou ils continuèrent a décimer les créatures en grand nombre, ceux qui tardèrent trop furent massacrés.
Dans la cohue, Geofrey et Méhèd furent séparés. Le premier rejoignit les fantassins elfes sur les barricades, l’autre tentant de s’éclipser discrètement se cachât sous des décombres.
_Pas fou, je tiens à ma peau moi.
Les elfes tenaient bon et la hache de Geofrey fracassa plus d’un crane.
Hélas trois des cavaliers approchèrent, l’un était aussi immense que laid et chevauchait un ver géant et tout occupés à le regarder les elfes ne firent pas attention aux deux autres qui abandonnèrent leurs chevaux. L’un, portant un long manteau et un sabre, bondit rapidement sur les toits au mépris de la gravité tendis que l’autre déploya des ailes de chauve-souri survola discrètement les zones les moins gardées.
Insensible aux flèches, même enflammées, Boras et sa monture défoncèrent la première barricade. Saisissant un elfe, le troll géant le dévora tout cru provoquant une baisse du moral des défenseurs qui se replièrent. Sauf Geofrey qui fonçât hache levée. Amusé le Troll regarda ce petit être insignifiant planter sa hache dans le gros asticot et ne laisser qu’une légère entaille. Il attrapa le Barbare par les pieds et le souleva jusqu’à sa gueule.
Se débattant vainement la proie du troll se sentit renifler et vit les naseaux de Boras frémir.
_Pouah ! Ça pas bon, fit Boras, ça tout froid et pas appétissant, Boras préfère elfes.
D’un geste dédaigneux il rejeta le Barbare hurlant qui survola les toits.
_C’est un oiseau.
_C’est un démon.
_Non, c’est superbarbare s’écria un elfe en le montrant du doigt.
« superbarbare » s’écrasa sur un toit avant de rebondir et de disparaître derrière un bâtiment.
_Lui amusant, s’enthousiasma Boras.
Il éperonna sa monture mais celle-ci, loin d’obéir, se cabra. Autour de la blessure provoquée par le Barbare le corps de l’asticot se refroidissait et durcissait jusqu'à se transformer en statut de glace. En tentant de le faire réagir, le troll frappa sa monture ce qui la fit tomber en morceau. Devant ce revers de fortune les elfes revinrent à la charge et un des archers flèche d’argent réussit à envoyer un projectile dans l’œil du géant qui chuta lourdement en arrière.
Méhèd, voyant les monstres reculer, sortit discrètement de son abri. Une ombre le recouvrit et il leva les yeux pour apercevoir une paire de fesse de troll géante lui tomber dessus.
_Et merde, fit le druide avant de se retrouver écraser.
Les monstres, voyant l’échec du troll, battirent en retraite. Ce dernier gémissait et retira la flèche de son œil au prix d’une grande douleur.
_Moi mal, moi avoir chose sous fesse.
_Gni ! Fit Méhèd ayant survécu à la chute trolliene grâce à leur mole consistance.
_Petite chose gratte, petite bête pas bien.
_Groumpf, fit rageusement Méhèd qui n’aimait pas qu’on le traite de petit et était dans une position plus que désagréable.
_Moi écraser vermine, petit insecte écrasé, continua le colosse en s’asseyant, toujours sur le druide.
_GMMMMMMMMM ! Continua de plus belle « l’insecte » fou de rage.
En rigolant le troll, guéri de ces blessures, bougeait ses fesses de façon à écraser Méhèd.
_GNOARRRRRRRRRRRRR.
_ ? fit Boras surpris par ce grognement.
_GROOOOOOOAAAAAAAARRRRR
Elfes et monstres se turent en entendant ce rugissement féroce. Sous le géant quelque chose s’agitait jusqu'à le faire tomber, dévoilant Méhèd. Son corps agité de spasme, le druide se métamorphosait à vu d’œil. Des écailles recouvraient sa peau et ses mains se munissaient de griffes. Le druide enflait de plus en plus, son visage écailleux s’allongeant des cornes poussèrent. Finalement la métamorphose s’acheva révélant une créature mi-humaine, mi-dragon. Entièrement couvert d’écailles, Méhèd avait en outre les pattes arrière et la tête d’un dragon et des mains griffues. Il restait bipède et n’avait ni aile ni queue mais sa taille avoisinant les cinq mètres égalait celle du Troll géant.
Dans les deux camps on chuchotait, on avait entendu parler d’hommes se transformant en dragon et de dragon prenant forme humaine mais jamais d’une créature entre les deux.
Rouge autant de rage que d’écaille, Méhèd se jeta sur Boras qui s’effondra sur une maison qu’il détruisit partiellement. Les griffes du druide déchirèrent les chairs du troll qui ne se recomposaient pas assez vite. Le colosse riposta mais ses poings ne faisaient pas le pois contre les solides écailles qui paraient presque entièrement les coups maladroits habitués à écraser plus petit que soit et non son égal. Les tripes pendantes Boras tentait de fuir en rampant mais le demi-dragon le souleva et le projeta sur un groupe de gobelins malchanceux qui n’eurent pas la chance de Méhèd.
Finalement, pressé de finir le combat, le druide ouvrit la gueule et un jet de feu en sortit, carbonisant le troll. Suivit par un régiment d’elfes il entreprit de repousser les soldats du défunt lieutenant et regagnât le terrain perdu par les elfes.
Sur les toits, un des lieutenants continuait sa progression. Finalement il gagna les rues ou il fut encerclé par un régiment d’une cinquantaine d’elfes. Plusieurs archers le tinrent en joue.
Un sergent qui semblait être le chef brandit son épée vers lui.
_Halte, posez votre sabre à terre et suivez nous ou vous êtes mort.
Le lieutenant bailla et tira son sabre du foureau.
_Je suis Boram Kert, épéiste-master ! Disparaissez et je vous épargnerai car j’ai horreur de m’en prendre sans raison aux faibles, surtout s’ils ne l’ont pas mérité.
Pour toute réponse vingt flèches volèrent vers lui.
_Je ne crains pas la puissance, seulement l’âme.
L’épéiste-master fit décrire des mouvements trop rapide à son épée pour être analysé par un œil non préparé. L’espace d’une demi-seconde une onde rosée fut visible partant du fil de la lame et coupant en deux les cinq flèches à plusieurs mètres. Ces dernières tombèrent inoffensives sur la chaussée.
_Ceci messieurs se nomme une onde, c’est une manifestation physique de mon lien avec mon épée. Sur vingt mètres je peux trancher à distance presque n’importe quoi. Et si vous vous demandez pourquoi je vous dis ça c’est par-ce que j’ai bien peur que vous ne soyez entre dix et quinze mètre de moi. Je me trompe ?
Kert fit décrire un tour complet à sa lame et l’onde se fraya un chemin à travers les elfes, les coupant proprement en deux par la poitrine.
Un seul elfe, plus chanceux ou plus rapide que les autres, survécu à l’onde mortelle bien qu’amputé de quatre doigts de sa main droite. L’épéiste-master le regarda un instant et repartit sur les toits. Là il fut rejoint par deux elfes noirs. Antiques ennemis des elfes blancs, les elfes noirs avaient trouvé refuges dans les profondeurs de la terre sous le joug de divinités cruelles. Le peuple noir avait du se renforcer pour survivre dans un environnement hostile ou les faibles n’avaient pas leur place. Guerriers d’élite un elfe noir moyen avait le potentiel destructeur de cinq hommes d’arme entraînés.
Dans le cas présent c’était des maîtres d’armes expérimentés même pour leur race qui avaient rejoint Kert.
_Rapport, ordonna l’épéiste-master.
_Intrusion réussie sans problème seigneur, annonçât le premier, le gros des chiens blancs est occupé aux remparts et les manteaux d’invisibilité ont tenu face à la faible lumière du crépuscule.
_Nous avons toutefois du nous occuper de trois patrouilles gênantes et deux guetteurs, ils n’ont rien vu venir avant que ce ne soit trop tard.
_Bien alors en route, nous devons localiser l’objectif.
Ils continuèrent, bondissant de toit en toit, éliminant parfois un elfe gênant.
Soudain trois autres silhouettes bondissant aussi sur les toits apparurent derrière le trio d’agresseurs et leur tombèrent littéralement dessus, après un bref bruit de métal heurtant du métal, tous roulèrent sur les toits avant de se relever prêts à frapper. En face de Kert et des deux elfes noirs se trouvaient Kalgan, Barth et Gaelie, tous en armures elfes légères et résistantes. Barth et les deux elfes possédaient une paire de cimeterre, Kalgan avaient deux épées, Gaelie une seule mais aussi une dague.
_Vous allez quelque part messieurs ? Lâcha Kalgan ironique.
_Bravo, applaudit Kert, vous avez été très habiles j’ai faillit être surpris et peu de gens auraient pu parer une si belle attaque mais mes compagnons et moi ne sommes pas n’importe qui.
L’épéiste-master se prépara à utiliser son arme mais Kalgan, armé de deux épées s’y jeta dessus empêchant son adversaire d’utiliser son onde. Les deux elfes noirs voulurent intervenir mais Barth et Gaelie s’interposèrent et une mêlée commençât.
_Je connais votre point faible, épéiste-master, vous ne pouvez utiliser votre onde en combat rapproché, déclara Kalgan en abattant ses deux épées
_Et vous pensez me vaincre même sans mon onde, mon pauvre Kalgan, répondit ce dernier en parant les coups et contre-attaquant.
_Ravis de voir que vous connaissez mon nom.
Il para d’une épée et abattit l’autre.
_J’apprends toujours le nom de celui que je suis censé éliminé.
Il fit pivoter son sabre de façon à stopper le coup et repoussa violemment Kalgan, réussissant même à lui égratigner la joue. Mais l’elfe blanc revint aussitôt se coller à Kert.
Pendant ce temps, Gaelie et Barth faisaient front-commun contre les deux elfes noirs parant et attaquant sans cesse. Les deux elfes noirs riaient, sur de leur victoire contre une blanche et un humain.
_Ecoutez Gaelie, chuchota Barth, ils sont forts mais agissent séparément, tenez-vous prêt ! A mon signal frappez celui que je tiens, si vous n’êtes asse rapide je suis mort mais vous m’avez parue très douée.
_Entendu.
Parant le coup d’un elfe noir Barth positionna soudain ses cimeterre entre ceux de son adversaire et les écarta brusquement l’un de l’autre et éloigna du même coup ceux de son adversaire. Un geste inutile a cette distance vue que ni l’un ni l’autre ne se retrouvaient en position d’attaquer.
_MAINTENANT, cria Barth à la jeune elfe qui se retira de son combat contre l’autre elfe et sauta sur le dos de Barth. Elle abattit son épée sur son adversaire qui ramena précipitamment ses cimeterres en croix pour bloquer le coup. Barth saisit aussitôt l’occasion de frapper le ventre vulnérable de l’elfe qui s’effondra en hurlant. L’autre elfe noir profita de ce moment pour prendre Barth à revers et porta un coup que l’ex-milicien ne put esquiver entièrement. La cuisse blessée Barth roula en retrait vers le bord du toit et se rattrapa de justesse au prix de la perte de ses armes. La blessure n’était pas mortelle mais très handicapante.
Gaelie arriva, empêchant l’elfe noir de s’en prendre à Barth, toujours suspendu du haut des cinq étage du bâtiment(mais pourquoi diable les elfes ne faisaient pas des maisons plus basses). Elle paraît avec succès les coups de son adversaire mais n’arrivait pas à riposter, tôt ou tard une des attaques tromperait sa garde et s’en serai fini du lieutenant. Soudain, sans raison apparente elle projeta sa dague sur son adversaire. Bien que surpris, ce dernier l’évita sans mal et souri en se voyant du même coup favorisé contre l’elfe qui n’avait plus que son épée. Avec un cri de joie il écarta l’épée à l’aide d’une de ses lames et se prépara à trancher l’elfe blanc de l’autre. Son rictus se transforma en cris de douleur et l’elfe noir s’immobilisa, laissant à Gaelie le temps de s’éloigner. Baissant ses armes il se retourna dévoilant une dague plantée dans son dos et s’écroula. Encore a moitié dans le vide, Barth baissa la main qu’il avait utilisée pour projetée la dague que lui avait lancée Gaelie.
_Barth, vous allez bien ?
_Je ne pourrais plus vous aider, allez plutôt prêter main forte à Kalgan il a l’air d’en avoir besoin.
Effectivement, Kalgan était couvert de coupures tendis que son adversaire, lui, n’avait rien et continuait à sourire. Gaelie vint au secours de l’elfe mais même à deux aucun de leurs coups ne porta, pire, Kert semblait encore plus joyeux.
Finalement, lassé de ce petit jeu, Kert repoussa les deux elfes comme s’ils ne pesaient rien.
_Je me suis bien amusé, déclara t’il, mais il faut savoir mourir, lâcha t’il, mais je vous assure que ça n’a rien de personnel je suis sous serment.
Il fit deux mouvements de son sabre, projetant une onde coupante sur chacun des deux elfes. Arrivant à déterminer la trajectoire de l’onde grâce au mouvement de Kert, Kalgan réussit à l’éviter de justesse mais Gaelie, trop lente, eut le bras droit coupé et se débattit en hurlant.
_Quelle tristesse, fit l’épéiste-master avec un air blasé, je vais l’achever la pauvre, ce sera mieux que de mourir vidé de son sang.
Le visage de Kalgan était plein de haine.
_ASSEZ, hurla t’il, Barth occupez-vous en je me charge de cet enfoiré.
_Allons, soyez sérieux mon pauvre ami, vous n’avez aucune chance contre-moi. Je ne crains pas la puissance seulement l’âme.
_Allez-vous-faire-foutre, fit Kalgan en détachant chaque mot.
Il tendit ses épées vers le ciel en hurlant et toutes deux s’illuminèrent d’une lumière blanche, aveuglante.
_Mère nature par le pacte je suis prêt à payer le prix, donne moi la force !
Sur ces mots la lumière diminua jusqu'à laisser les épées entourées d’une aura blanche.
Les blessures de l’elfe avaient disparues et c’est d’une voie mystique qu’il s’adressa à Kert.
_A nous deux maintenant !
Kert projeta une onde sur Kalgan qui la brisa sur le plat de son épée
Avec une vitesse surelfe, le cousin de Manoé bondit, épées brandit, sur l’épéiste-master. Ce dernier para le coup mais la force de l’impact l’envoya rouler violemment sur le toit voisin.
Toute trace d’amusement avait quitté le visage de Kert quand il se releva pour faire face à l’elfe. Il s’essuyât le sang qui perlait de sa lèvre.
_Je suis surpris, jamais je n’avais rencontré quelqu'un maîtrisant la vie de l’épée, tu as l’âme d’un grand épéiste, je devrais y aller sérieusement avec toi.
Il brandit son sabre qui sembla enveloppé d’un éclair jaune.
_Voyons si ta force d’âme est suffisante.
_Tu parles trop.
Kalgan et Kert se jetèrent l’un contre l’autre se battant si vite que Barth qui venait de faire un garrot à Gaelie avait grande peine à les suivre. Ils se battaient de toits en toit sans jamais s’éloigner l’un de l’autre ni tomber une seule fois malgré la vitesse de leur déplacement.
Pendant un moment aucun ne prit l’avantage puis lorsqu’ils s’immobilisèrent, le sabre de Kert bloquant les deux épées de l’elfe, Kalgan déclara :
_Il faut en finir !
_D’accor.
Tout deux bondirent en arrière avant de se projeter vers l’autre à grande vitesse. Des étincelles jaillirent quand ils se rencontrèrent.
Barth, Gaelie dans les bras, vit les deux combattants immobiles. Leurs armes n’ayant pas résistée au choc c’est avec un demi-sabre et une demi-épée que chacun menaçait de trancher la gorge de l’autre. Les épées de Kalgan avaient cessé de briller.
_Ca suffira ? Fit Kalgan, sa voie redevenue normale.
_Oui, on arrête.
Barth, boitant, arriva à ce moment là avec Gaelie inconsciente sur le dos.
_Tiens bon Kalgan.
_Arrête, fit l’elfe en retirant son épée du cou de Kert qui fit de même et tous deux s’assirent complètement exténués, il n’y a plus de raison de nous battre.
_Comment ?
_J’étais tenu par serment d’épéiste d’aider les seigneurs maléfiques pour conserver l’équilibre en ce temps de chaos, expliqua Kert, maintenant que mon épée est brisée le serment l’est aussi.
_Si je ne l’avais pas su, on aurait fini mort tous les deux, et j’ai bien faillit frapper quand même.
_Mais…, fit Barth avant d’être coupé par Kert.
_Je suis à présent libre de partir.
_Oui, mais…
_Je vous fais mes excuses et voici une potion capable de régénérer le bras de la dame et de soigner vos blessures.
_Mais écoutez…
_Quoi encore, je me retire soyez en heureux.
_Ben je voudrais savoir, votre épée ?
_Quoi, mon épée ?
_Ben, pourquoi c’est un sabre ?
_Je t’en pose des questions ? Bon maintenant Boram Kert vous dit adieu.
Il posa sa main sur une émeraude à son col et aussitôt une fumée verte l’enveloppa et il disparut.
Ils firent boire la potion à Gaelie et Barth se tourna vers Kalgan.
_Franchement comment as-tu gagné cette force, il me faut cette technique.
_Barth, c’est par ce que je pense que tu pourrais la maîtriser que je ne veux pas te l’enseigner.
_C’est une prière c’est ça ?
_Non et non, c’est bien une technique mais elle réclame un prix pour être utilisée. Moi je peux le payer mais pas toi.
_Et c’est quoi ce prix ?
_Dix ans par minute d’utilisation. Je viens de perdre environ neuf ans de ma vie mais contrairement à toi je peux me le permettre.
_Oh !
_Maintenant tu m’excuse j’ai sommeil, neuf ans de perdu ça fatigue.
Dans le palais, Gillen attendait toujours le réveil de Kina.
J.L.R.C rentra avec une patrouille.
_Il y a un problème ? Demanda le mage.
_Non, on nous a juste signalé qu’un des quatre lieutenants de celui-dont-prononcer-le-nom-suffit-à-attirer-le-malheur est dans la cité.
_Et c’est pas un problème ça ?
_Ben, pas de problème à propos de vous je voulais dire, et puis on espère l’aide du grand Gillen Trent.
_Ecoutez, je viens à peine de recevoir le don de canaliser et je suis loin d’égaler les hauts-mages.
_Mince, enfin les nouvelles sont plutôt bonnes : Kalgan s’est débarrassé d’un des lieutenants et un homme-dragon en a tué un autre. Reste plus qu’un guerier-magicien, un démon et leur chef.
_Oh, alors pourquoi je m’inquiète ?
_Bah, on te protègera.
_Me voilà rassuré.
Au même moment le mur éclata.
Dans l’encadrement rougeoyant se découpait une silhouette féminine en armure noire et aux ailes de chauve-sourie. Sa ressemblait à celle de Manoé si ce n’était son air cruel.
_Salut mes mignons, je vous dérange ?
Et elle éclata de rire comme si elle venait de raconter une blague.
J.L.R.C se rua vers elle et la transperça de son épée.
Riant de plus belle la succube retira l’arme et la brisa en deux sans efforts.
_Allons, il en faut plus pour vaincre Liliana.
Sortant une épée entièrement faite d’or elle transperça un des membres de la patrouille qui la chargeait.
_Donne-moi ta vie, chuchota t’elle.
Sous les yeux épouvantés des elfes toute vie se retira du corps de leur compagnon et la blessure de la démone se referma.
Savourant leur terreur elle leur bondit dessus, massacrant toute la patrouille en un instant, ses rares blessures se refermant aussitôt qu’elle faisait une nouvelle victime. Bientôt ne resta plus que J.L.R.C et Gillen.
Ce dernier tendit son bâton de canalisation et…rien.
_Mais, c’est pas normal ça.
_Mon épée crée un champ anti-magie donc pas de magie pas de pouvoir, surtout pour quelqu'un ayant le don de Canalis. Ton stupide don ne fait que voler la magie des autres, il ne vaut rien en lui même.
_Comment le savez vous? Je l’ai appris il y a peu.
_Nous avons nos sources et soit en heureux car on te gardera en vie le temps de nous en emparer.
Elle repartit de son rire bruyant.
Quand elle cessa, elle s’aperçut que Gillen et Jean-Louis René Clairbizar étaient partis !
_Hé revenez, vous ne pouvez pas m’échapper !
Gillen courait derrière J.L.R.C quand soudain il le vit disparaître et les murs autour de lui changèrent.
_Coucou, fit la démone.
Gillen s’aperçu qu’il était revenu dans la salle de Kina.
Il repartit en courant à travers les corridors mais à chaque fois il se retrouvait à son point de départ.
_Stupide mage, j’ai crée une boucle démoniaque, ce n’est pas de la magie mais c’est tout comme.
_Et si on négociait entre gens raisonnables, vous en diriez quoi ?
_Que je suis un démon et que je ne vois pas ce que tu peux m’offrir que je ne peux voler !
_Ya bien mon âme mais je ne te la filerai pour rien au monde.
_Vraiment rien ?
_Ben, contre quelques vœux de mon choix on pourrait peut-être s’arranger.
_Oui, comme le vœu que je meure, que ton âme te soit rendue ou que tes désirs soient des ordres voire prendre la place des dieux ?
_Ca ou demander le bonheur éternel.
_C’est ça les mages, ils en savent trop pour se faire piéger. Je pense que rien de ce que tu pourrais demander ne serai réalisable, d’ailleurs je suis même sure que tu n’avais pas vraiment l’intention de risquer ton âme, les mages en connaissent trop le prix.
_Vous êtes perspicace, la pauvre larve que je suis est indigne de fréquenter la même demeure que vous alors je pourrais peut être…
_Non !
_Non ?
_Non !
_Mais pourquoi c’est toujours sur moi que ça tombe, se lamenta Gillen, ya pas marqué aimant à sadiques en puissance sur moi merde, J’EN AI MARRE.
Elle l’empoigna par le col et le souleva d’une main.
_Maintenant la « pauvre larve que tu es » elle se tait car ta langue ne m’est pas utile alors si tu m’énerve…
_…, répondit Gillen.
_Très bien mais avant montre moi ton bras.
Elle attrapa la main gauche du mage et remonta la manche.
_Quoi, meme pas une dague cachée, t’es pitoyaAAAAAAAAA.
Gillen retomba sur le sol, tendis que Liliana se retirait une dague de l’œil gauche.
_Salau, dans la manche droite, c’est pas réglo comme coup ça. On t’as pas dit que c’est comme les montres : Ça fait tapette.
_Rien à foutre pétasse.
_Comment tu me parle, tu n’as ni arme ni pouvoir et tu la ramènes. Je pense que je vais prendre aussi tes bras pour la peine.
Devant elle, le mage la regardait fixement. Son visage se crispa sous l’effort d’une concentration intense et il tendit le bras vers la démone.
_Arrière saleté.
Pour la peine Liliana s’approcha de lui et tendit un bras pour le saisir mais elle s’arrêta.
_Hé ! Mais qu’est ce qui se passe ?
Autour d’elle, l’air semblait se solidifier et l’empêchait de bouger.
_Comment tu fais ça alors que tu n’as pas accès à la magie ?
Gillen, le visage crispé par l’effort, ne répondit pas.
_Bah, aucune importance, on l’apprendra quand je t’aurais ramené.
Elle réussit à faire un pas en avant.
Gillen modifia les flux d’air pour tisser un nœud coulant et l’étrangler mais en vain, la démone pouvait manifestement se passer d’air. Il envisagea un istant de l'enflamer mais même mort de peur il savait que ça ne ferait que renforcer la succube.
Encore un pas et elle fut sur lui, le saisissant à la gorge.
La pression de l’air redevint normale.
_C'était un joli tour je te l'accorde et maintenant voyons comment tu te débrouilles, toi, en apné !
Le tenant au-dessus du sol par le coup, Liliana regardât sa proie suffoquer et se débattre en vain.
_T’inquiète, tu ne mourras pas, pas de suite en tout cas.
_Oh, regardez, réussit à articuler le mage tout en pointant le doigt dans le dos du démon.
_Tu me prend vraiment pour une conne, ça ne marche pas. Je reconnais là les tentatives désespéré d’un être misérable.
Et elle repartit de son éclat de rire.
Mais il fut abrégé lorsqu’une lame noire lui sortit du ventre.
Elle lâcha le mage sous le coup de la souffrance et de la douleur. Ce dernier se hâta de ramper à l’abri.
Derrière la succube, Kina lui retira sa sombre épée des entrailles.
Kina avait presque retrouvé un teint humain ne portant avec son épée qu’une grande cape, sombre comme les ténèbres, qui l’enveloppait et semblait changer de forme en ondulant comme une créature vivante.
Bien que mortelle pour un humain, la blessure ne suffisait pas à neutraliser la démone mais elle lui était quand même fort douloureuse.
_Qui est-tu chienne ? Crachat Liliana en se retournant.
_Ta nouvelle maîtresse ou ta mort, choisit bien !
Avec un feulement la succube abattit son épée sur Kina qui para aisément et la désarma.
_Mauvais choix.
La vampire avait ramassé l'épée anti-magie et la brisa en deux sans efforts visibles.
Sans son arme, Liliana s’enfuit. Ou plutôt elle essaya car Kina la dépassa aussitôt, semblant glisser sur le sol, pour lui barrer le chemin. Cela ne lui prit qu’une demi-seconde.
Saisissant la gorge de la démone à une main, Kina la forçat à s’agenouiller sans effort et à la regarder droit dans les yeux.
_Et maintenant disparaît dans le néant.
Liliana poussa un cri déchirant lorsque la cape de Kina l’engloutit dans ses plis. Le cri cessa brusquement et lorsque la cape retrouva sa taille normale il ne subsistait plus trace de la terrible Liliana.
Les yeux écarquillés, Gillen avait suivit toute la scène.
_Comment…, voulut-il commencer mais Kina l’étreignît brusquement.
_Merci.
Rougissant autant du manque d’oxygène que par ce que Kina était nue sous sa cape, le mage réussit à bafouiller un « de rien ».
_Je suis sérieuse, maintenant que je suis retourné à la vie la bouteille a perdu de son pouvoir sur moi. Et j’ai enfin retrouvé ma puissance d’il y a mille ans.
_Tien je croyais que le sang suffisait.
_Non, il me permettait de retrouver la santé mais la bouteille m’empêchait d’utiliser la vraie puissance de l’ombre. Tu as ma gratitude car je ne pense pas qu’un autre m’aurait ressuscité.
_Bah, tu m’as sauvé la vie à la cité des crevés et contre Brassan alors c’était la moindre des choses. Faudra remercier Aram, sans lui ça aurait été impossible.
Il alla récupérer l’épée de Liliana pour la mettre dans sa bourse.
_Un gars bien. Donne-moi la bouteille !
_T’es sure de pouvoir t’en emparer maintenant ?
_Mais oui, donne !
Des qu’elle l’eut en main elle la serra et un voile de ténèbres apparut, recouvrant la bouteille et l’éclata en petits fragments qui tombèrent sur le sol.
_Enfin complètement libre.
_Mais au fait, t’es obligée de parler comme ça ?
_Ben non mais…
Gillen tombât sur le sol, le corps parcourut de spasmes.
_Qu’est-ce qui t’arrive ? Ca va pas ?
Une lueur bleue entoura le corps de Gillen cessa de trembler et se releva. Ses yeux luisaient d’une lueur bleue.
_Tel il fut déclaré, le don de Canalis existera tant que le démon de la nuit ne sera pas vaincu et aujourd’hui, libéré de ses chaînes il est de retour.
_Tu te sens bien, Gillen ?
_Démon, tu es de retour.
_Attend, tu ne serais pas Dhreisen Canalis par hasard ?
_Oui, c’est bien moi, Dhreisen Canalis, premier possesseur du don de canaliser la magie.
_Je te pensais mort, t’étais déjà plus tout jeune il y a mille ans.
_Evidement que je suis mort, mais mon âme a survécue dans le don de Canalis. Aujourd’hui que la bouteille a été brisée, je reviens à travers mon dernier descendant possédant le don affin de te détruire.
_Ah, je me rappelle que ce don a été crée exprès pour me combattre, il était pas sensé être biodégradable ? Le truc qui le divise en fonction de ses possesseurs et l’histoire qu’on devient un dieu si on fait plus de magie pendant cent ans alors qu’on meurt de l’état de manque au bout de la moitié du temp passé sans la pratiquer, ça aurait du le faire disparaître rapidement, non ? Les dieux ne voulaient pas qu’il perdure au-delà de la guerre.
_Oui mais personne n’avait envisagé qu’un de mes descendants puisse frayer avec des humains. Et maintenant que tu es libre le don peut resurgir donc ça a été une bonne chose finalement.
_Le laisser à un humain, quelle bonne idée.
_Je vais juste utiliser son corps pour te détruire. Ensuite, c’est triste mais le don complètement éveillé mangera les forces vitales de mon ôte et il mourra, il n’a pas assez de sang elfe pour survivre.
_Ou alors c’est moi qui vais t’écraser.
_Nous verrons !
Les deux adversaires se toisèrent quand Jean-Louis René Clairbizar et une patrouille d’une cinquantaine de gardes entrèrent.
_Vous voilà messire Gillen, je vous ai vu disparaître alors je suis revenu chercher des renforts. Et votre amie est réveillée.
Il y eut quelques murmures dans les rangs elfes devant Kina et sa cape sombre.
_Je me suis occupée de la succube, maintenant j’ai un exorcisme à pratiquer.
_Je suis Dhreisen Canalis et en tant qu’ex-seigneur elfe je vous ordonne de m’aider à débarrasser le monde de Kinaseis Vegasus pour épargner au monde une catastrophe comme il y a mille ans.
_Petit un, vous n’avez que sa parole, petit deux il compte sacrifier le corps de Gillen pour arriver à ses fins, ce qui n’est pas dans votre intérêt. Et enfin, si je suis bien celle qu’il dit, vous savez qui est mon père et que s’il ne m’a pas tué c’est qu’il n’avait pas envie que quelqu'un d’autre le fasse.
Les elfes ne savaient pas que faire, certain voulaient protéger Gillen pour obéir aux ordres tendis que d’autres réclamaient la peau de la vampire. Mais la mention du père de Kina modérait leur tempérament et J.L.R.C décida finalement d’aller chercher son père en ordonnant aux autres de ne rien tenter d’ici là.
N’y tenant plus, Dhreisen vola la magie ambiante et la renvoya vers Kina sous forme d’un rayon dévastateur.
La vampire l’évita d’un bon tendit que le mur derrière elle explosait.
Se relevant, Kina avait l’air furieuse et ses dents de vampire étaient à présent clairement visibles.
_Puisque c’est ça crève.
Elle bondit et abattit son épée sur Gillen alias Dhreisen Canalis. Malgré sa force, coup fut dévié par un champ de force et l’épée ne fit qu’égratigner le Bras du mage. Celui-ci riposta d’un éclair qui frappa Kina en pleine poitrine et la projeta en arrière.
_Tu as faillit m'avoir, pas mal.
Se relevant aussitôt pour éviter une nouvelle attaque malgré un ventre perforé, la vampire se remit en garde. Déjà sa blessure cicatrisait.
_Je voudrais éviter de tuer ton hôte si possible.
Ses yeux se mirent à luire d’une lueur rouge tendis que de son ombre, plus sombre qu’il n’était permis, jaillirent des sortes de tentacules de ténèbres qui plongèrent vers le mage
Celui-ci se téléporta quelques mètres plus loin tendis que le sol éclatait là où les « tentacules » venaient de le frapper. Une volée d’éclair foudroya Kina qui s’abrita derrière sa cape qui réussit à les absorber.
_Comment on fait, si on y va a fon on va tuer beaucoup de gens durant notre duel.
_Ecoute, je te propose d’en finir en un coup, d’accord ?
_Ca marche.
Les deux adversaires se toisèrent et préparèrent leur coup. D’un coté le mage devait détruire le cœur ou la tête de la vampire pour gagner, de l’autre la vampire avait un choix de cible plus important mais les défenses magiques adverses étaient plus grandes.
Une boule d’énergie dans la main, le mage fonçât sur Kina qui avait, elle, misée sur son épée qu’elle avait recouverte d’ombres.
Chacun visait un point vital de l’autre mais au moment de déterminer la victime(ou les victimes, s’ils s’entretuaient) un éclair frappa la distance entre les deux adversaires, les envoyant rouler chacun à une extrémité de la pièce.
Se relevant, Kina aperçut le père de Manoé qui la surplombait.
_C’est toi !
_Arrête de parler comme ça !
_C’est toi !
_Evidement, qui d’autre ?
_ N’importe quel autre dieu mâle du panthéon elfe ?
_Très drôle, je vois que tu as retrouvé la puissance de l’ombre, plus qu’une résurrection et tu seras enfin de retour.
_Mais si ça tenait à vous vous me tueriez sur le champ car si je ressuscite je pourrais contrarier les projets de certains, peut être meme rejoindre le panthéon.
_Effectivement « certains » le feraient, mais comme il n’existe aucun moyen à ce jour de guérir une vampire « certains » ne risquent pas grand chose.
_J’en trouverai un, affirma solennellement la vampire.
_Bonne chance, personnellement, rien que pour tes parents je t’y aiderai si je le pouvais mais ce n’est pas le cas.
_T’es au courent pour ta fille ?
_Oui.
_Tu es toujours maudit hein ?
_Hélas, le seul moyen d’approcher ma fille sans devenir fou serait qu’elle soit déifiée, j’ai eu beau chercher je n’ai vu que ça. Malheureusement certains s’y opposent.
_Dites, faut me le dire si je dérange.
_ Dhreisen, comment ça va ? S’exclama le dieu.
_Mal depuis que j’ai été rappelé des vallées pour rencontrer mon descendant.
_Ah, oui, hier. Je n’avais pas le choix ce Brassan allait lui griller le cerveau. Ce qui n’explique pas pourquoi tu as volé son corps à Trent.
_Ben, elle est revenue et est toujours un vampire donc je devais impérativement l’empêcher de retrouver ses vieilles habitudes, surtout alimentaires.
_Je te comprends mais j’ai parlé à son père et si elle a pu briser la bouteille c’est qu’elle a bel et bien changée. Pas encore une sainte mais plus ce qu’elle a été, donc de son avis il faut attendre et observer son évolution.
_Mon évolution elle t’emmerde et elle dit qu’elle n’aime pas qu’on parle d’elle comme si elle n’entendait pas.
_Allons, allons, ne le prend pas mal, la calma le père de Manoé, c’est une habitude qu’on les dieux quand ils se parlent entre eux.
_Je ne suis qu’un ex-dieu je te rappelle.
_Oui, bon, quoi qu’il en soit, tu dois libérer Trent !
_Oui, il me sera utile, renchérie la vampire.
_Il mourra des qu’il quittera un lieux magique, les elfes sont par essence magique et le don peut s’y nourrir sans problème mais un humain, même mage, n’est pas magique de lui même, il ne fait que l’utiliser. Donc quand il quittera le sol magique de la cité, le don n’aura plus rien pour se nourrir et consommera l’énergie vitale de Gillen.
_Je ne savais pas que les dons étaient si voraces, lâcha Kina.
_Seulement les dons elfes, c’est ce qui fait leur puissance.
_Rassurez-vous, j’ai prévu le coup, fit le dieu.
Il fouilla dans ses poches et en sortit un objet qu’il monta aux deux autres.
_Tadam
_Des…lunettes ?
_De soleil ?
_Oui mais pas n’importe lesquelles, elles captent l’énergie ambiante et la diffusent continuellement dans le corps de leur porteur. C’est aussi une réserve de magie en cas de problèmes. Mais il y a un prix.
_Evidement.
_Mais d’abord, Dhreisen Canalis il est temps pour toi de partir.
_Au revoir et à la prochaine.
Les yeux cessèrent de briller et Gillen, désorienté retrouva son corps.
_AILLE, MERDE, MON EPAULE, FAIS CHIER.
_Désolé, fit distraitement Kina.
_Mais ça fait mal, vous, fit-il au père de Manoé, vous pourriez…?
D’un geste, le dieu fit disparaître la blessure de Gillen.
_Merci, pour une fois.
_De rien. Puisque tu n’es pas surpris de me voir j’en déduit que tu étais conscient.
_J’ai tout vu à la troisième personne mais oui, alors c’est quoi ce prix.
_Ta vue.
_Pardon ?
_Tu seras aveugle, tant que tu ne porteras pas les lunettes. Tes yeux seront scellés pour acumuler la magie et seul le pouvoir des lunettes te permettra de la garder tant que tu les porteras.
_Et si on me les vole, je serai aveugle.
_Impossible, elles n’appartiendront qu’à toi tans que tu vivras et leur essence est indestructible.
_J’hésite.
_Voyons les choses d’un point de vue tout à fait objectif, soit vous acceptez un don qui vous rendra plus fort à la seule condition de porter des lunettes, soit vous êtes contraint de passer le reste de votre vie dans des lieux haute en concentration magique sous peine de mort dans d’atroces souffrances. J’ajoute que la cité est en phase d’être envahie et pour la quitter vous devrez passer par des zones pauvres en magie qui vous tueront. Avec du temps vous pouriez demander à ce qu’on relie la cité à un autre lieu magique mais celui-dont-le-nom-attire-le-malheur, qui seras probablement le maître des lieux d’ici là, risque de ne pas être d’accord.
_Heu, si vous arrêtiez de me vouvoyer hein ? Et puis si les elfes gagnent ?
_Ne soit pas stupide, les armées d’un des plus puissants seigneurs de l’épouvante contre une simple cité elfique, le résultat est prévisible. Les combats en cour ont juste pour but de retenir les soldats ennemis le temps de trouver un moyen d’évacuer la population civile.
_Vous comptez faire quoi pour eux ? Intervint Kina.
_J’ai prévenu la flotte elfique qui va les récupérer avant de nettoyer la zone. Bon, Trent, entre une mort dans d’atroces souffrances quand le don te dévorera la vie ou une mort dans des souffrances encore pire quand tu tomberas entre les griffes de celui-qui-jouit-de-la-souffrance-des-autres, tu choisiras quoi si tu renonces aux lunettes.
_Allez, donne-les-moi tes lunettes !
_Tu ne le regretteras pas.
_J’ai la parole de celui qui a laissé sa fille cinq ans en esclavage et qui a tenté de me tuer?
Le père de Manoé attrapa le mage par le col et le souleva.
_Ecoute !Cracha t’il, je tiens à ma fille plus qu’à la prunelle de mes yeux et si elle est restée esclave cinq ans c’est que je ne pouvais pas intervenir. Elle était dans une zone ou je ne régnais pas et si je m’approche d’elle je me transforme en psychopathe à cause d’une vieille malédiction. Et soit content que je te propose de vulgaire lunette contre le pouvoir du clan Canalis.
_Un don maudit qui a causé la perte de la lignée Canalis. Vous êtes maudit, le don est maudit ! A croire que c’est une tradition chez vous.
Le dieu reposa Gillen.
_Bon, on ne va pas se disputer bêtement ! Je dois partir mais si vous tenez encore la ville un moment vous vous en sortirez. Je n’ai pas le droit de faire plus, adieu.
Il disparut.
_Lâcheur, fit Gillen.
Il se retourna vers les elfes qui avaient assistés à la scène, les yeux écarquillés.
_Et alors ? Vous n’avez jamais vu de dieux ou quoi ?
La main de Kina s’abattit sur son épaule ce qui le fit sursauter.
_Tu devrais les mètres tes lunettes, ça commence à chauffer par ici.
Méhèd, toujours sous sa forme mi-humaine, mi-dragonne, continuait à écrabouiller autant de monstres que possible avec un grand succès bien que beaucoup réussissent à passer par d’autres chemins. Il ne portait que quelques légères blessures grâce à ses écailles quand le quatrième lieutenant fit son apparition. C’était un cavalier armé d’une lance et dont l’armure couvrait chacune des parties de son corps, empêchant de distinguer jusqu’à sa race. Fendant les rangs de ses propres troupes, il se dirigea vers Méhèd. Arrivé près de lui il tendit sa lance d’où partit un éclair qui frappa l’homme dragon en pleine poitrine. Ce dernier s’écroula, perdit connaissance et reprit forme humaine. Plusieurs gobelins s’y précipitèrent dessus pour le dépecer. Une flèche troua le crane du plus rapide, ce qui fit hésiter les autres, tendis que deux elfes récupérèrent le druide avant de se replier. Un orc trop pressé leur emboîta le pas avant qu’une hache de glace lui caresse le crane.
_Crève saleté, fit Geofrey en retira la hache de la tête d’orc, au suivant.
Il se retourna vers l’armée ennemie, devant lui une masse géante d’orcs(j’aime pas leur tête), de gobelins(sont nombreux), de kobolds(sont très nombreux) , d’ogre(sont costauds), de troll(quelqu'un a du feu ?) et de mercenaires(sont payés au cadavre ou quoi ?).
Fort de ses conclusions le barbare opta pour un repli stratégique immédiat.
_ET MERDE, cria Geofrey talonné par une horde de monstres.
Les elfes avec Kina et Gillen barricadaient les portes tendis que dehors les armées ennemies envahissaient les lieux. Gillen portait à présent les lunettes qui lui offraient la même vue qu‘avant alors que dessous ses yeux étaient fermés. Il trouvait ça plutôt cool en fin de compte.
_Kina, si tes pouvoirs peuvent nous permettrent de se tirer, je te suis. Il paraît que la magie d’ombre est très puissante, je dis il paraît par ce que les mages ne savent pas souvent la maîtriser.
_C’est plus un pouvoir qu’une magie, une sorte de don qu’il est possible de gagner.
_Comment ?
_On l’a par gène ou en s’enfonçant profondément dans les ombres.
_Tu parle métaphoriquement ?
_Pour avoir le don de l’ombre tu dois avoir le pouvoir et une âme extrêmement sombre.
_Pitié, dis-moi que c’est ton père qui te l’a donné !
_C’est le cas. Lui l’a eu naturellement ce don, c’est un cas unique.
_Je suis rassuré.
_Mais je l’aurais eu de toute manière.
_Aie !
_Mais j’ai changé grâce à mon père. Contrairement à Manoé je serais heureuse de le revoir, bien que rarement présent il m’a toujours aidé en cas de pépin.
_C’est qui ton père au juste ? Les autres ils en parlaient mais je n’en sais pas plus.
_Mon père est Marken le noir.
_Pardon ?
_Mar-ken le-noir.
_Tu parle bien du Marken le noir qui a restructuré l’Académie de magie il y a deux mille ans ?
_Oui.
_Celui que même les dieux n’ont pas réussi à soumettre.
_Oui.
_L’instrument des forces de la loi et du chaos sur terre ?
_Ou…Hé, comment tu sais ça c’est un secret.
_Je fais partit de la fraternité de Tear.
_Ces accros des récits passés ? Je croyais qu’ils avaient des critères de sélection très rudes.
_Maintenant oui mais à l’origine c’était une sorte de club.
_On dit que certains utilisent une étrange magie, c’est ce que tu as utilisé contre Liliana en zone de morte magie ?
_Oublie ça veux-tu ? Et ne répond pas que tu ne veux pas c’est un secret que je ne peux pas révéler sans l’aval de la Guilde.
_Même à moi ? Minauda Kina.
_Je peux juste te dire que c’est un pouvoir qui vient d’un autre monde et que la magie ambiante gène son utilisation si on n’est pas entraîné, ce qui est mon cas.
Une intense utilisation rend les hommes fous mais heureusement comme la magie de ce monde l’empêche de nous atteindre facilement, sauf en zone de morte magie, ça ne pose pas de problème. Voilà ! C’est par ce que tu es la fille de Marken que je t’ai dit ça…et par ce que je t’aime bien aussi.
_Trop mignon.
_Le trop mignon n’était pas indispensable !
Un des elfes approcha.
_Messire Trent, Dame Kina. Soldat Deanohr.
_Et alors quoi soldat Deanohr ? Demanda Kina.
_Je ne voudrais pas vous déranger mais l’ennemi est en train de tenter de forcer l’entré du bâtiment. Nous souhaiterions ardemment votre aide pour opérer une percée dans les rangs ennemis jusqu’au lieu de repli à l’ouest.
_Ca va, Ca va, fit la vampire, je vais vous la faire votre percée contentez-vous de regarder.
_Kina t’es sure, ils sont nombreux.
_Que des minables pour moi, viens, les elfes attendez le moment vous comprendrez quand vous le verrez.
A grand pas, elle se dirigea dans un couloir jusqu’à une porte devant laquelle des meubles étaient entreposés par des elfes pour la bloquer. Des coups répétés et violent faisaient vibrer la barricade de fortune. Le bras d’un ogre réussit à trouer la porte et à saisir un des elfes par la tête. Malgré les efforts de ses collègues le monstre tint bon. Avec un sourire carnassier, Kina attrapa le poignet qui enserrait la tête du soldat et l’obligea à lâcher prise. Ensuite elle tira le bras avec une telle force qu’il fut arraché. Le hurlement de la créature touchée fut noyé par les cris de rage de ses compagnons.
D’un coup de pied la vampire démolit la barricade et la porte. Tirant son épée, elle passa au fil de l’épée les téméraires massés près d’elle, faisant reculer les autres.
Sa cape s’agrandit et enveloppa un mercenaire, humain ce coup-ci, et quelques autres créatures. Aucun ne reparu quand la cape retourna à sa place.
_Les idiots, marmonna t’elle, ils détruisent l’éclairage de la cité en pensant mieux combattre dans le noir.
_Et ce n’est pas une bonne idée ?
_Une très bonne, de mon point de vue en tout cas.
Le vide fait autour d’elle, la vampire sourit.
Son ombre, plus sombre que la pénombre ambiante, se mit à se répandre sur le sol. Quand un groupe de Trolls inconscient eut la fâcheuse idée d’y marcher dessus, l’ombre les absorba en quelques secondes. Malgré leurs cris alors que la moitié d’entre eux (la moitié inférieure en général) était dissoute dans l’ombre, aucun de leurs « compagnons » ne vint les aider.
Forte de l’énergie acquise par l’absorption des trolls, l’ombre grandissait et atteignit d’autres créatures qui contribuèrent également à sa croissance.
Plus elle absorbait, plus elle grandissait et plus elle grandissait, plus elle absorbait. Bientôt se furent des centaines de créatures qui périrent, tendis que les autres tentaient de fuir dans le plus grand désordre pour le plus grand régal de la vampire et de son ombre.
_Fait gaffe où tu marche un accident est vite arrivée.
_Kina tu es redoutable, ce pouvoir est exceptionnel.
_Merci mais en réalité il n’est pas si parfait qu’on le croie puisqu’il suffit de s’éclairer pour s’en prémunir. Et puis l’ombre ne peut se répandre que la ou je la vois quand elle est si grande.
Derrière eux, les elfes se repliaient vers des zones plus sures. Pourtant Deanohr et une archère du nom de Fine choisirent de rester avec eux.
_On tient à avoir notre part de gloire, expliqua le soldat Deanohr.
Une lance s’abattit en plein cœur de l’ombre de Kina et s’enflamma d’un feu magique. La lumière ainsi produite fit se volatiliser l’ombre.
Kina, se raidit
_Je crois qu’on va avoir de la visite, méfies toi.
_Je suis mal à l’aise quand je t’entends parler comme ça.
_C’est quand je suis sérieuse.
_T’étais pas sérieuse en tuant au moins un millier de monstres ?
_Non !
Dans un hennissement bruyant, un cavalier en armure noire sauta d’un des toits pour récupérer sa lance.
_Tu as vu ça, fit Gillen, il vient du toit.
_Un sombre présage que se sinistre cavalier, fit l’archère appelée Fine.
Le nouveau venu s’approcha d’eux au pas. On ne distinguait même pas ses yeux au travers des fentes de son casque.
_Bien le bonjour messires et mesdames, déclara t’il d’une voie caverneuse je suis le chevalier noir. En tant que tel je vous serai gré de vous constituer prisonnier et de bien vouloir me sui…hé mais qu’est ce que vous faite lâchez-m…
Kina s’était soudain reprochée du chevalier noir et lui ayant saisi sa cape le désarçonna pour le projeter contre un mur. Il se releva aussitôt, bien qu’un peu sonné au moment ou la cape de Kina lui tombait dessus.
_L’affaire est dans la cape, rigola le mage, non mais qu’est qu’il croyait cet idiot en s’appelant chevalier noir. Il y a des centaines de pauvres types qui se nomment comme ça, c’est d’un ringard.
Kina retira sa cape mais le chevalier noir était toujours là et la lui agrippa pour à son tour projeter Kina sur un mur.
Elle se releva, le visage grave.
_Tu n’es pas n’importe qui hein ?
_Je suis un des lieutenants de Celui-dont-l’appel-obscurcit-les-nuits-les-plus-sombres. Le dernier à ce qu’il paraît. Que le gros troll soit mort n’est pas une surprise et que Liliana ai succombée était envisageable mais la désertion de Kert et la perte des deux autres réunis ont rendu mon employeur furieux !
_Tu domine aussi la magie de l’ombre n’est-ce pas ?
_En effet, voyons qui est son vrai maître.
Un flot de ténèbres jaillit de chacune des ombres des deux adversaires et se heurtèrent à mi-chemin de leur cible. S’ensuivit une lutte mentale pour dominer le plus de ténèbres possibles. Puis, de l’amas de ténèbres résultant du choc entre les deux manipulateurs d’ombres, une fine tentacule d’obscurité jaillit, trouant le bras du chevalier noir et lui faisant perdre la maîtrise de son flot d’ombre qui se tarit.
Profitant de l’occasion, Kina fit adopter une forme pointue à son attaque pour transpercer le lieutenant ennemi. Celui-ci se protégea d’une barrière d’ombre.
L’ombre de Kina laminait celle de son adversaire quand ce dernier invoqua une grosse boule de feu dont l’explosion engloutit les lieux et détruisit les ombres.
Kina se protégea des flammes en s’enroulant dans sa cape, tendis que Gillen fut engloutit.
Quand les flammes retombèrent Kina éteignit sa cape et regarda l’état des spectateurs !
Les deux elfes sortirent de derrière un mur tendis que Gillen, qui n’avait pas réagit à temps, s’apercevait stupéfait que non seulement il était en vie mais qu’en plus il se sentait légèrement revitalisé par l’attaque.
_I love Canalis.
_Tu ne t’es pas évanoui hein?
_Ben, heu non.
_J’en étais sure tu stimulait, c’était trop louche que tu ne te fasses jamais mal.
_Mais chut on va t’entendre, et puis c’est pas le moment.
Le chevalier noir réapparut à son tour. Son armure fumait mais il ne paraissait pas blessé, excepté la ou Kina l’avait touchée.
_Bravo, je suis un des plus puissants guerriers magicien de ce monde et pourtant tu m’as blessé.
_Attend un peu que je te chope et là tu comprendras la signification du mot douleur.
_J’en doute, vous êtes légèrement plus forte que moi aux ombres mais je suis aussi un mage et je ne crois pas que ce soit votre cas.
Et aussitôt il projeta deux boules de feu sur la vampire qui roula pour échapper à l’explosion. Elle envoya une tentacule d’ombre sur le chevalier noir mais il invoqua un champ de force qui la dévia.
_Votre pouvoir sur les ombres baisse avec la lumière, les boules de feu que j’ai utilisé ont laissé des flammes qui éclairent les lieux. Mais ça ne suffit pas.
Il tendit le bras et de sa main fit surgir un globe de lumière blanche qui éclaira les lieux comme en plein jour.
Deanohr réfléchissait.
_Je ne comprends pas, je croyais que c’était grâce à la lumière que pouvaient exister les ombres.
Gillen lui jeta un regard froid.
_Réfléchis, c’est quoi une ombre ? C’est une zone ou la lumière pénètrent moins ou pas du tout, sans lumière c’est tout qui est une ombre géante.
_Pas bête.
_Je sais.
Kina se retrouvait donc sans possibilité de faire appel à ses pouvoirs. Le chevalier noir lui expédiât boule de feu sur boule de feu tendis que Kina tournait autour de lui.
La fumée ainsi dégagée formait une couronne autour du dernier lieutenant.
_Tu crois que tu gagneras en te dissimulant dans la fumée ? C’est risible.
Dans la fumée en question Kina réfléchissait à un plan d'action. Elle n'était que légèrement supérieure dans la magie des ombres au chevalier noir et maintenant c'était fini. Son adversaire, elle en était certaine, était un magicien exceptionnel et n'avait pas dévoilé sa vraie force. Il semblait curieux et retenait ses coups, elle était suffisamment expérimentée pour le savoir. Si il s'y mettait sérieusement...Non, elle refusait d'y penser. Si elle voulait gagner elle devrait frapper la première avant qu'il ne la prenne vraiment au sérieux et pour cela elle ne disposait que d'une tentative.
Le chevalier noir était pensif, d'habitude il aurait désintégré le quartier pour ça mais il aurait vite gagné. Alors que là, il attendait que sa proie sorte d'elle même, ce comportement ne lui ressemblait pas mais quelque chose l'intriguait chez cette vampire du coté des elfes.
Soudain son champ de protection faiblit et en se retournant, il vit Gillen, les mains posées dessus en train de l’absorber.
_Pas touche sangsue, c’est donc toi l’héritier de Canalis? Alors absorbe celui-là.
Le mage se reçut un poing en armure dans la figure qui l’envoya rouler plus loin. Deanohr le prit pour le tirer à l’abri tendis que Fine décrochait une flèche qui alla se planter dans la blessure du bras du chevalier.
Ce dernier n’eut pas le temps de riposter qu’il distingua un mouvement du coin de l’œil. Surgissant de la fumée Kina était en train de bondir vers lui.
Vif comme l’éclair le dernier lieutenant se tourna vers cette nouvelle menace et invoqua une boule de feu.
_Pull.
Le tir fut parfait, à trois mètres de sa cible Kina explosa dans un torrent de feu.
Quand les flammes retombèrent, le chevalier noir observa les restes. En dehors des restes d’une cape déchirée en train de brûler, il ne restait rien. Par mesure de précaution il la souleva mais il n’y avait effectivement rien. Il soupira avant de se tourner vers les trois autres.
_Bon, remettez-moi le mage et je vous laisserai la vie sauve, je l’aurai de toute façon.
_T’as une idée Fine ?
_J’ai dans l’idée une autre flèche dans le bras.
_Je vous aurez prévenu.
Derrière lui, la fumée se rassembla pour former une silhouette familière.
Kina bondit tendis que, manquant de temps pour incanter, le chevalier noir l’empala sur sa lance. Loin d’en être affectée, Kina glissa le long du manche qui lui transperçait l’abdomen et, quand elle fut assez près, lui abattit l’épée sur l’épaule.
Il lâchât son arme ce qui permit à Kina de s’en extraire. La vampire tenta de l’embrocher mais le dernier lieutenant lui saisit le poignet.
S’ensuivit une lutte aussi brève que violente pour la possession de l’épée.
Kina frappa le chevalier noir à l’estomac tordant l’armure sur le coup, des qu’il fut courbé en deux elle lui assena un violent coup de genou dans le menton.
Il ripostât d’un crochet du droit en pleine figure qui fit craquer la mâchoire de la vampire. Il continua à s’acharner sur elle, avantagé par l’armure. Elle lâcha prise, le visage déformé et en sang.
_J’ai gagné, fit le chevalier noir en brandissant l’épée.
Ce fut son erreur.
Profitant qu’il ai baissé sa garde, Kina retrouva soudain ses forces. Se collant les doigts à la manière des pratiquants de kung-fu, des ongles noir (teints, pas sales) et pointu en jaillirent et d’un geste elle transperça autant l’armure noire que son contenu.
Kina sourit tendit que son visage reprenait son apparence normale et que son adversaire s’écroulait.
La vampire récupéra son épée et la lance qu’elle planta dans le trou à l’estomac qu’elle venait de faire au chevalier noir pour l’empêcher de se relever.
_Tu m’as…eu, fit-il en crachant du sang.
_Hé oui.
_Je présume…que…que tu ne me…laisseras pas l’occasion…de me guérir.
_Hé non.
_Je comprends, je voudrai…un coup rapide et…et indolore.
_A ton service, fit Kina en levant l’épée.
_Mais avant…, se dépêcha d’ajouter le chevalier noir.
La vampire suspendit son geste.
_Oui ?
_Je voudrai…savoir.
_Quoi ?
Il toussa bruyamment en crachant du sang.
_Vous êtes une…vampire hein ? Et vous vous battez...du coté des elfes?
_Hé oui, c’est tout ? Demanda t’elle en relevant son arme.
_Non, déglutit-il, je voulais juste savoir co…comment vous avez échappé à la…boule de feu.
_Oh, ça. Puisque vous allez mourir, je peux vous le dire. Ma cape est une manifestation de l’ombre que je peux modeler à ma guise. C’est donc elle que vous avez touchée et non moi.
_Très malin…j’aurai du me méfier d’elle quand…j’ai vue que…la lumière ne la faisait pas disparaître.
_Bon maintenant je peux y aller.
_Une dernière chose.
_Quoi ? S’impatienta la vampire.
_Madame, enlevez-moi mon casque.
_Bon puisque vous allez mourir.
_Je veux vous voir de mes propres…yeux.
Kina retira le casque avec précaution, dévoilant un beau visage fier et des cheveux noirs impeccablement coiffés.
_C’est marrant vous m’êtes vaguement familier jeune homme.
_Vous me…flattez mais j’ai plus de…mille ans.
_Tien, vous êtes bien conservé pour votre age.
_J’ai de bons…gènes.
Elle leva l’épée une fois de plus.
_C’est bon maintenant ?
_Non, j’avais…oublié…
_C’est pas vrai tu cherche à gagner du temps ou quoi ?Je me demande pourquoi je fais ça, d’habitude je tue directement c’est plus prudent mais là le cœur me manque, vous m’avez jeté un sort ou quoi ?
_Jamais, je voulais juste connaître…votre nom. Si on me demande qui…m’a tué…la haut, je serais bien embêté.
_Je vous l’ai pas dit ?
_Non.
_Kinaseis Vegasus, fit-elle en abatant sa lame.
_Maman ?
La lame s’immobilisa à un pouce de la George du chevalier noir.
_Pardon ? Fit-elle.
_Mon nom…est Timoty Vegasus, mon père…ayant été renié par ma famille.
_T’as une preuve ?
_Heu, non.
_Je m’en doutais imposteur, grogna t’elle en relevant son épée.
_A par cette marque…sur mon cœur peut-être.
La vampire fit un trou dans l’armure et en tomba à la renverse, autant au sens propre qu’au figuré.
_C’est vraiment toi alors ?
_Oui.
_Je te croyais mort depuis longtemps.
_Ben, je tiens de…grand père et puis toi aussi tu étais… censée être morte.
_Je le suis.
Elle retira la lance plantée dans son fils.
_Vraiment morte.
Gillen, la joue enflée, approchait avec les deux elfes.
_Kina, tu ne m’avais pas dit que tu avais un fils.
_Je le croyais mort.
_Tu as…essayé de me…tuer quand j’avais trois ans, non ?
_Oui, mais j’ai changé.
_Je te crois, j’ai…vu ce que tu faisais…avant.
_J’essaye d’oublier, c’est moi qui aurais du être reniée, pas ton père. Il était dur, ambitieux et convaincu de sa supériorité mais si les gens s’écrasaient devant lui il les laissait vivre. Moi je les…enfin, c’est du passé et même les elfes n’y pensent plus. On leur fait comprendre que les bonnes mémoires attirent toutes sortes d'accidents.
_Je t’aurais accompagné avec joie…maintenant que tu as…changé.
_Rien ne l’empêche, on stoppe une guerre, on zigouille ton ancien maître et on va conquérir une partie du monde. Hein, Trent ?
_Quoi ?
_Fais pas l’innocent, j’ai fouillé dans ta bourse a mes moments perdus et j’ai vu tes projets, tu sais, ceux dans le petit bloc-notes placés entre devenir un dieu et devenir un hommes riches et puissant.
_Et t'en dis quoi ?
_L’idée est bonne, je t’aiderai.
_Ouf, j’avais peur que tu refuses pour faire seigneur des ténèbres ou un truc comme ça alors j'hésitais à te demander. Mais, dis, ça te gène pas de fouiller les affaires des autres hein.
_Mais non, et toi Timoty ? Une grande conquête pour un monde plus idéal ça t’intéresse ?
_J’aurais aimé mais…je crois que tu m’as eu.
_T’es un haut lieutenant, un trou dans le ventre c’est pas si grave.
_Désolé mais j’ai perdu trop…de sang.
Kina, prit l’air inquiète.
_Ecoute fiston, je t’interdis de crever c’est clair ? Comment mon fils peut succomber à un bête trou dans le bide?
Elle réfléchit un instant.
_Merde, mon épée, j'avais oubliée qu'elle bloquait la régénération quand elle se nourrit de mes ombres.
Barth s’évanouit.
Kina se retourna vers les deux elfes.
_Allez me chercher un prêtre et vite sinon je vous écrase. Vous ne voudriez pas m’avoir comme ennemie n’est ce pas ?
Ils disparurent. La vampire se tourna vers Gillen.
_Tu ne peux pas le guérir avec tes nouveaux dons ?
_Non, j’ignore comment m’y prendre.
_Je m’en doutais. Je ne pense pas qu’on puisse compter sur un prêtre, il faut donc que je le fasse moi-même.
_Tu compte faire quoi ? Appeler le père de Manoé ?
_Pourquoi il viendrai ?
_T’étais pas sa prêtresse ?
_Dieu des intrigues égale menteur, je suis à peu près humaine alors que c’est un dieu elfe, lui, comment je pourrais l'adorer?
_Le bâtard. Tu comptes faire quoi ?
Elle le regarda, l’air grave.
_Ecoutes-moi bien ! Je vais te faire des révélations car je pense que tu es la seule personne en qui j’ai un minimum confiance. C’est plus ou moins mon testament que je te confie.
_Vas-y !
_Tu connais l’ancien peuple des runes ?
_Qui étaient des demi-dieux et qui ont disparut il y a dix mille ans ?
_Tu es bien renseigné, encore Tear ?
_Oui.
_Donc tu sais qu’il y en a deux branche non ?
_Oui.
_Ma mère était de la plus gentille des deux et mon amant, de l’autre.
_Hé ben.
_Mon fils a du hériter de ce pouvoir mais comme il tient de son père, il aurait fallu lui tracer les runes sur son corps. Mais cela ne peux être fait que par quelqu'un possédant le même pouvoir et je suis la dernière avec mon fils.
_j’ai compris, tu veux activer les pouvoir de ton fils pour qu’il se soigne. Mais tu es de l’autre branche, ça marchera ?
_Le problème n’est pas la, quand je suis devenu vampire mon père a scellé mon pouvoir pour limiter la casse. Si je les utilise, je vais probablement mourir.
_Mais tu ne veux pas que ton fils meure ?
_Exact. Je compte sur toi pour qu’il sache tout celas.
_Et si il persiste dans ses activités, avec en plus le pouvoir des runes…
_Tu n’auras aucune chance, et personne à part les dieux et les quelques puissants de ce monde ne pourront l’arrêter. Mais c’est mon fils et j’ai confiance, c’est quelqu'un d’honorable comme moi autrefois. Avant d’être vampire, je veux dire.
_Tu me manqueras. Je commençais vraiment à t'apprécier.
_C’est gentil mais j’ai vécu mille ans, c’est pas une grande perte. Maintenant recule!
Elle posa son épée et sa cape et se pencha sur son fils. Utilisant les ombres elle lui retira ses vêtements.
_Kina, tu es sa mère.
_Je dois lui tracer les runes sur le corps.
_Et toi c’est nécessaire d’être nue ?
_Je n’ai pas d’affaires de rechange.
_Oh !
_Maintenant laisse-moi me concentrer.
_Ca va,ca va.
Pendant ce temps, Geofrey se battait au cotés du gros des forces elfes retranchées dans une partie renforcée de la ville. Là, protégés par des remparts et des murs solides, les archers elfes faisaient un massacre. Hélas le flot de monstres ne faiblissait pas.
_Des flèches enflammés, vite, criaient les officiers. ...Ils restent des flèches explosives?...
...Mais ou sont les mages merde... ...Du renfort, vite, du renfort sur le flan gauche...
Geofrey, du haut d'un mur, tentait de repousser l'ennemi à grand coup de hache. Heureusement, les monstres ne disposaient que de peu d'échelle pour atteindre le haut de la muraille. Mais les défenseurs fatiguaient tendis que les créatures continuaient d'affluer en masse.
Un elfe tira le barbare par l'épaule.
_Dites, c'est pas vous le super barbare?
_Heu, peut-être, répondit le peut-être super barbare tout en fendant le crâne d'un orc qui tentait de prendre pied sur la muraille.
_Je vous ai vu contre la grosse limace, une jolie statue.
_Ben pour tout dire...
_Avec les autres on pense que vous pourriez peut-être rafraîchir les idées de nos ennemies. Une attaque de zone vu comme ils sont compacts, ça ferai un malheur.
_...j'ignore comment j'ai fais, termina Geofrey.
_Vraiment?
_Oui.
_ Vous avez essayé de planter votre hache par terre et de tous les congeler d'un coup?
_Ca marche pas.
_Bon, dommage, mais essayez quand même si vous pouvez parce que là on est mal.
_Oui, oui, c'est fini?
_Désolé, je ne vous dérangerai plus, c'est juste que le moral baisse et qu'on aurait vraiment besoin d'un miracle.
_Ecoutez! Vous, vous priez et moi je me bas daccord? Et le premier cadavre a perdu.
_Heu finalement je crois que je vais vous laisser, on a besoin de moi sur la tour.
_C'est ça, bon vent.
Après tout, comme tout bon barbare Geofrey ne priait qu'après la victoire, ça motivait les dieux à agir.
Il jeta un coup d'oeil en arrière ou les blessés étaient amenés dans le dernier hôpital non occupé de la cité. L'état major de la cité était installé juste à coté.
_Si on cède c'est fichu, murmurât' il en fendant le crâne d'un ogre trop entreprenant.
Méhèd avait mal partout quand il se réveilla. Il était dans un petit lit d'une petite chambre d'un hôpital pas très grand. Après s' être difficilement redressé il commença a faire le point sur les derniers éléments. Il vérifia ses blessures qui finalement étaient aussi superficielle que douloureuse.
Dehors la bataille faisait rage et il envisagea donc les deux options qui s'offraient à lui: se battre ou fuir et finalement choisi la troisième, se recoucher. Hélas une infirmière elfe en robe blanche l'aperçut et, après s' être assuré de son état, le jetât dehors.
_On manque assez de place sans en plus acqueillir les fainéants, vous n' êtes pas mourant alors du balais.
Méhèd tourna un moment dans les couloirs ou guérisseurs, prêtres et personnel médical couraient dans tout les sens pour faire face au flot de blessés de plus en plus important qui affluait. Pour échapper a cette agitation il s'éloigna dans un couloir menant dans les chambres des blessés en état stationnaire et finit par tomber sur celle de Manoé, toujours inconsciente.
Sa blessure avait été pensée et l'hémorragie stoppée mais elle restait inconsciente.
Méhèd resta un moment dans la chambre pour réfléchir à un moyen de fuir la cité. Peut-être qu'en oiseau..?
Soudain la porte s'ouvrit en silence, dévoilant la silhouette d'un humain. Il était plutôt grand et, bien que jeune, ses cheveux étaient d'un blanc immaculé. Ses vêtements, dont une blouse, étaient tous sans exceptions complètement blancs. La seule trace de couleur sur son visage livide était son oeil gauche qui était d'un violet sombre une frange de ses cheveux cachant le droit.
Méhèd prit soudain conscience du silence inhabituel des lieux ou de nombreux blessés et membres du personnel soignant auraient du s'activer.
_Qui...? Commençât' il.
L'inconnu lui plantât un scalpel dans la gorge, l'air de rien, et se dirigea vers Manoé comme si le druide n'avait jamais existé.
Ce dernier tituba et s'écroula dans le couloir ou il vit les corps de plusieurs personnes gisant par terre.
_Voila pourquoi ce silence..., pensa t'il avant que son âme ne quitte son corps.
Sur les remparts la nouvelle se propagea rapidement dans les rangs des défenseurs. Tout l'hôpital avait été décimé et personne n'avait rien vu. Beaucoup, dont Geofrey, se rendirent sur les lieux malgré les cris des officiers qui leur ordonnaient de garder leurs positions.
La scène qui leur apparu était aussi affreuse que déconcertante: c'était comme si quelqu’un avait tranché la gorge de tout l'hôpital au même moment avec une précision chirurgicale.
Geofrey trouva le cadavre du druide dans l'encadrement d'une porte, un scalpel dans le coup.
Dehors, privée d'un grand nombre de ses défenseurs, la muraille était tombée et des hordes de créatures et de mercenaire se précipitaient dans le dernier bastion de la résistance de la cité, massacrant tout sur leur passage. Geofrey n'en avait cure, il ferma les yeux du druide et récitât une prière. Les elfes se regroupèrent pour combattrent et moururent dans une dernière charge. L'état major se réfugia dans le bunker souterrain où se massait la population civile et condamna les portes. Le Barbare était désormais et déjà un orc l'aperçut et l'attaqua. L’arme du monstre, une épée éventreuse, se brisa contre l'armure. Sans le regarder, Geofrey lui fendit le crâne. Puis il marcha vers la sortie, se frayant un chemin à coup de hache dans la foulée.
VANGEANCE
VANGEANCE
VANGEANCE
La voie lui envahissait la tête et la hache sembla soudain chaude à Geofrey, comme vivante. Le manche palpita et commençât à couler le long du bras de Geofrey, le recouvrant entièrement. Puis se fut son armure qui se mit à changer de consistance pour le recouvrir. Rapidement il se retrouva pris à l'intérieur d'une statut de glace humanoïde de trois mètres qui tenait la hache à présent adaptée à ses proportions. Quelques gobelins tentèrent de la détruire mais ils ne parvinrent qu’à d'insignifiante rayures qui se refermèrent aussitôt. Le colosse de glace ouvrit la bouche et poussa un hurlement plaintif déchirent avant de planter de toute ses forces sa hache dans le sol.
Et la glace fut.
Instantanément la moitié de la cité se recouvrir d'une couche de glace transformant les hordes de créatures en autant de bâtonnets glacés figées dans leurs derniers instants pour toujours. Où du moins jusqu'à ce que la glace fonde.
La créature de glace se mit à couler et ne laissa que Geofrey étendu par terre avec sa hache et son armure redevenues normales.
Un arc électrique foudroya un gobelins...et les cinquante à cotés et les autres créatures et les humains servant celui-qui-par-sa-volonté-répend-les-ténèbres dans leurs rang.
Bref ce fut un carnage massif.
_MUAHAHAHAHA, TREMBLEZ MISERABLE.
D'autres vagues de foudres et d'énergie détruisirent la horde de créatures, la rue, les maisons et même un corbeau en quête de cadavre qui s'était trop précipité.
_T' AS VU KINA? JE N’AI MEME PLUS BESOIN DE MON BATON. BON SANG CE DON QU’IL EST BON, J'AVAIS PAS ENCORE EU L'OCCASION DE LE TESTER A PLEINE PUISSANCE MAIS IL DECHIIIIIIIIRE.
L’intéressée, qui ne l'était pas, ne répondit pas. Elle traçait toujours des runes sur le corps de son fils.
Finalement, le flot d'ennemis reflua et Gillen s'arrêta, fatigué.
_Ca va aller Kina?
_J'ai fini, répondit-elle.
Puis elle s'écroula, le corps agité de spasme.
Gillen s'approcha et vit une rune bleutée sur le ventre de Kina. Pas une de ces runes que les mages griffonnent partout en tant que système de sécurité ou bombes, il s'agissait vraisemblablement d'une des anciennes rune dont le seul peuple capable de les maîtriser était sensé avoir disparut depuis des millénaires. Il était aussi évident qu'elle était la source du malheur de la vampire.
_Je vais l'absorber, fit le mage en y posant les doigts dessus.
Il les retira brusquement en poussant un cris aigue.
_Putain, c'est quoi ça? Lâcha t'il en se soufflant sur ses doigts ou se formaient des cloques, ça brûle cette saleté.
_Ecoute, ton don ne peut rien contre le pouvoir des runes, tu devras t'en souvenir, c'est là son tallons d'achille.
_Oui, oui, mais ne parles pas comme ça on trouvera une solution.
_Non, je vais tomber dans le coma jusqu'a se que je crève de faim.
_Mais Barth, il pourra te débarrasser de la rune maintenant que tu lui as activé son propre pouvoir runique, non?
_Il n'y a personne pour lui apprendre à l'utiliser, il devra se contenter des seules que je lui ai tracé qui le guérirons et le protègeront.
_Je trouverai un autre moyen.
_Il n'y en a pas.
_Si, j'en connais un c’est...
Kina avait brusquement perdue connaissance.
Gillen resta assis un moment là puis alla chercher une couverture dans les décombres. A son retour Timoty s'était habillé et contemplait le corps de sa mère.
Gillen ne savait pas trop quel était l'état d'esprit de Timoty. Maintenant qu'il avait été tiré d'affaire il pouvait décider de continuer sa tache de le tuer ou le capturer. Mais Timoty paraissait soucieux pour Kina. Il se retourna quand Gillen approcha.
_Bon, heu, t'as toujours l'intention de me chopper, là?
_Non.
_Désolé pour ta mère, mais on va trouver une solution, je connais des gens qui...
_Ecoute, Trent, on verra ça plus tard. Pour le moment il faut trouver un moyen de filer discrètement, je dois maintenir ma couverture.
_Quoi, t'es infiltré?
_Tu crois que le petit-fils de Marken va se contenter d'un rôle subalterne sans raison? Dans notre famille c'est nous qui donnons des ordres et qui commandons les armées.
_Tu bosse pour qui?
_Aucune importance, passe-moi la couverture je vais essayer de te faire partir sans que personne ne se doute de ce que je suis.
Barth enveloppa la vampire et la pris dans ses bras.
_Attend un instant, si t'es un agent infiltré pourquoi t'as essayé de tuer ta mère?
_Je ne savais qui elle était, généralement les vampires ne sont pas des anges. Et puis pour protéger ma couverture je dois agir vraiment comme un homme de Celui-dont-je-ne-redoute-pas-le-nom, même si je dois sacrifier des vies pour ça. Je ne prends le risque de vous aider seulement à titre exceptionnel, je ne devrai pas.
_Et tu étais prêt à me livrer pour sauvegarder ta couverture?
_Oui.
_Alors que je suis une pièce importante de la réussite de celui que tu veux trahir?
_Eh bien j'avoue que j’hésitais sur la question.
_Ah?
_D'accord, en fait je t'aurais désintégré quand j'en aurais eu le temp. pour ne laisser aucune trace.
_Oh, je vois.
_J'espère que vous comprenez que je n'aurais tiré aucun plaisir de celas.
_Me voila rassuré.
_Du moment qu'on ne peut plus prouver que vous êtes mort il reste une chance d'empêcher la guerre.
_Evidement, je ne vous en veux pas, c'est le bon sens même.
_Alors pourquoi je vois le bout de votre doigt crépiter sous l'afflux de magie.
_Tien, j'avais même pas fait attention Ahaha!
_Ahaha!
_Ohoho
_Ehehe
_Hum!
Silence pesant.
_Vous êtes du genre rancunier, hein? Monsieur Trent.
_Oui.
Soudain, un scalpel se planta dans la poitrine de Kina. Timoty, Tenant toujours Kina dans ses bras, plaqua Gillen au sol. Tous deux se réfugièrent en rampant derrière un mur à demis effondré.
_Ca venait d'où? Demanda le mage.
_Du toit là bas, mais je m'inquiète, je n'ai même pas sentit le coups venir.
Sur le toit en question une silhouette habillée de blanc disparut.
Barth enrageait.
_Bon sang mais qui est ce type pour tirer un scalpel avec une précision pareille à une telle distance? Et puis j'aurais du le sentir venir, c'est pas normal.
_Mais j'en sais rien moi...hé, mais qu'est-ce qui arrive à ta mère.
Autour du scalpel la chair se mettait à palpiter.
_J'arrive pas à le retirer, merde! Fit Timoty en y tirant frénétiquement dessus.
Les convulsions augmentèrent rapidement et des bosses apparurent sur Kina, comme si des insectes se déplaçaient sous la peau. Elles se rassemblèrent en une seule plus grosse au niveau de l'estomac donnant l'impression que la vampire était enceinte (chose absolument impossible pour un mort vivant).
_Elle a bouffé un alien ou quoi ?
_Je ne veux pas d'un frangin pareil.
Ce qui devait arriver arriva, le ventre soumis a une trop forte pression éclatât.
Les deux observateur laissèrent échapper un cris d'horreur.
_Par tout les dieux, fit Timoty.
Il n'y eu que peut de sang car l'organisme vampire répugne a le gaspiller pour un simple trou mais Gillen sentit quand même son estomac s'agiter.
Du ventre était sortit une boule de matière gluante et noire qui continua à grandir pour finalement se déchirer et dévoiler, comme sortit d'un cocon, Liliana la succube.
_AHAHAHAHAH, je suis de retour.
_Hé, elle parle comme Kina après sa résurrection.
_Tremblez, misérables, car la catin de l'enfer est de retour, les trois six vont de nouveau répandre la terreur.
_Tsk, vla qu’elle se prend pour Lilith, murmura Timoty puis plus fort, alors vieille salope il faut que je te tue hein? Je connais ton niveau et je sais que tu n'es pas de taille.
_"Etait" serai le thermes le plus exact.
_Quoi?
Sans préavis la succube envoya un puissant rayon désintégrateur qui atteignit Timoty en pleine poitrine. Ce dernier fut n'eut pas le temps d'esquiver et disparut dans une explosion de lumière, ne laissant qu'un cratère la ou il c'était trouvé une seconde plus tôt. Seul le fait que Gillen ne voyait que grâce à la magie de ses lunettes lui permit de conserver la vue.
_Alors qui c'est le boss maintenant, AHAHAHAHAH?
Horrifié, Gillen cherchait un coin ou fuir mais en vain. Son regard se posa sur le corps éventré de Kina et il déglutit péniblement.
_Son sacrifice n'a pas été inutile finalement, j'ai pu lui voler sa magie d’autrefois, lorsqu'elle contrôlait encore les quatre pouvoirs.
_Hein?
_Tu ne savais pas? Il y a mille ans elle a vus sa capacité a utiliser les runes, ainsi que la magie normale et le gros de ses pouvoirs mentaux réduite à néant par son père. Il s'en ai fallut de peu qu'elle ne perde aussi celui des ombres.
_Comment tu sais ça?
_Tu n'as toujours pas compris, j'ai fusionné avec la partie sombre de son être pour lui permettre de s'incarner, je suis en partie Kina. Elle qui voulait en être libérée, elle me remercierai si elle était en état. Cependant, j'ai préféré lui laisser la rune de son papounet à elle, après tout, c'est un souvenir de famille. AHAHAHAHAH.
_Tu ne contrôle quand même pas les runes anciennes?
_ET SI AHAHAHAHAH, je vais te faire l'honneur d'en essayer la première.
Le sol explosa brusquement derrière elle et Timoty en sortit, abatant l'épée de sa mère sur la démone. Cette dernière se retourna aussitôt, agitât les doigts...
...et la probabilité que Timoty rate son coup fut.
L'épée fut déviée et Liliana traça une autre rune qui s'incrustât sur le ventre du chevalier noir, le paralysant.
_Finalement c'est lui qui aura eut le privilège de tester mon nouveau pouvoir runique.
D'un claquement de doigt, elle fit disparaître la rune et Timoty s'effondra sur le sol. Sans préavis il se redressa et expédia un rayon désintégrateur en plein sur la démone qui traça une rune.
Le souffle de l'explosion projetât Gillen en arrière et quant il pus enfin regarder ce fut pour voir Liliana jubilante au milieux d'un cratère fumant. A coté, Timoty enrageait de sa propre impuissance.
_Tu vois Trent, je viens d'étaler un des sorciers les plus puissants de ce monde en un instant et sans effort. Je suis une demi déesse à présent.
_Je vois, il est donc clair que je ne peux rien contre vous, voici donc un cadeau en gage de ma soumission.
Gillen s'approcha en farfouillant dans la poche de sa veste.
_Quel coup tordu vain et désespéré tu es en train de tenter. Je sais par les souvenir de Kina que tu n'as rien susceptible de me blesser.
_Il a raison, fit Timoty, la différence de niveau est trop grande aussi en gage de ma soumission je vous offre l'épée de ma mère.
_Vous voila enfin disposés a reconnaître ma supériorité, je t'accorderai peut être une mort rapide pour ça, Timoty.
Elle pris l'épée noire que lui tendait Timoty et la souleva, triomphante. Mais son triomphe ne dura qu' une seconde car le manche de l'épée se transformât pour y faire pousser une pique qui lui traversa la main.
_AAAAAAAAAAAAAA.
Aussitôt, profitant de la surprise de son ennemie, Timoty lui décrocha un violent direct de droit qui lui tuméfia la joue et la fit reculer. Et puis il enchaîna coup de poings et de pied pour ne laisser aucun loisir à Liliana de faire appel à la magie ou aux runes anciennes.
La démone enrageait, elle avait mal et se sentait humiliée. Mais si elle pouvait se dégager seulement un instant alors elle n'aurait aucun mal à retourner la situation à son avantage. Oui, elle n'avait qu’à...Subitement son corps commençât à s'engourdir et pire, elle sentait sa magie qui la fuyait.
La succube s'effondra, tremblante, et vomit du sang. Elle jetât un regard à Gillen une seconde avant de perdre conscience et le vit agiter une petite fiole.
Timoty se retourna vers le mage avec un regard interrogateur.
_Des cendres de ta mère que j'ai prise avant sa résurrection, peu de monde le savent mais ça paralyse les vampires que de se retrouver en contact avec leurs propres cendre. Et comme Liliana a fusionné avec une partie de Kina je me suis dit que peut-être...
_Pourquoi tu en avais? L' interrompit Timoty.
_Et bien, j'aime beaucoup ta mère mais c'est un vampire et je ne la connais pas très bien alors par prudence...
_Je comprend, le re-interrompit Timoty, c'étais une sage décision.
_Bon, on achève la pétasse?
_Non, fit une voix derrière eux.
Tout deux se retournèrent et aperçurent l'homme en blanc qui marcha tranquillement jusqu' à Liliana pour la ramasser.
Timoty l'empoignât par l'épaule pour le forcer à se retourner.
_Qui...? Commençât' il.
Gillen captât une faible lueur bleuté provenant de l'oeil gauche de l'homme en blanc et la seconde suivante Timoty s'effondrât.
_Enfoiré, s'écriât le mage en tirant un éclair sur l'homme mystérieux.
Ce dernier renvoya l'éclair d'un geste de la main et le projeta sur les lunettes de Gillen qui tombèrent. Ce dernier se retrouvât soudain aveugle et tâtonnât frénétiquement le sol pour les récupérer. Une main les lui remit et il retrouvât aussitôt la vue pour découvrir Timoty devant lui. L'homme en blanc et la démone avaient disparut.
_Merci Timoty.
_De rien.
_Il nous a eu hein?
_Oui.
_Bon, récupère ta mère on met les bouts.
_Tient, elle est ou au fait.
_Maintenant que j'y pense, elle gisait pas dans le périmètre de ce cratère. Tu sais, celui que tu as fait en essayant de zigouiller la pétasse.
_..., Fit Timoty.
Geofrey gisait toujours inconscient dans la glace au milieux de ses ennemis gelés. A coté un groupe de barbare approchait.
_J'aim pas ça, fit un des barbares, je sais qu'ils payent bien mais la sorcellerie...
_Et puis pourquoi c'est nous qu'on envoi pour voir qui a fait ça à notre armée? Renchérit un second.
_Ce n'est pas notre armée, ils payent bien voila. Et moins il y a d'elfes, mieux c'est. Fit un troisième.
_Et puis s'aventurer dans un endroit gelé, tu voudrais laisser ça à un orc? Ils ne seraient pas capable de retrouver leur cul avec un atlas alors se repérer dans un endroit gelé ou tout se ressemble à présent faut pas rêver, dit un quatrième.
_Mais cet glace n'est pas normale, repris le premier Barbare, et puis c'est quoi un atlas.
_Je sais pas c'est un truc que j'ai entendu dire au cour d'un raid.
Un cinquième barbare apparut.
_Venez voir, j'ai trouvé qu
Ils s'enfuirent.
Méhèd sourit. Puis il entendit des voies.
_Alala, heureusement qu'elle a été projetée par le souffle parce que sinon on aurait eu qu'à ramasser les morceaux.
_Oui, bon, de toute façon elle est déjà morte. Mais quand même, elle est bizarre cette glace.
_Hé c'est Méhèd, ça va? Geofrey est blessé?
Timoty, sa mère dans les bras, et Gillen allèrent à la rencontre du druide.
_Ben, je suis un peu mort, lui, ça devrait aller.
_Ah, oui, tient c'est vraie qu'on te voit à travers. Au fait, voici Timoty le fils de Kina.
_Enchanté.
_De même.
_Comme tu le vois, Kina a eut quelques problèmes.
_Troubles digestif ? Ca expliquerait pourquoi elle a le ventre ouvert.
Puis ils furent rejoints par Aram, son fil Jean-Louis René et les deux elfes partis chercher un prêtre, Deanohr et Fine.
_Ah, vous voila, fit Aram, la flotte est là mais les mages envoyés fermer le portail ont tous étés tués par un type en blanc et notre abris a été attaqué quand on est sortis, les rares prêtres ayant échappés au massacres de l'hôpital sont tous mort.
_Un type en blanc, fit Méhèd, c'est lui qui m'a tué, l'hôpital c'est lui. C'est même pour ça qu'on m'a renvoyé bien que je ne sache pas vraiment pourquoi.
_Pas le temps de parler, ces deux là nous guidés, fit J.L.R.C en montrant Deanohr et Fine. Maintenant on doit rejoindre la flotte.
Dans les minutes qui suivirent ils purent voir plusieurs énormes bateaux volants approcher de la cité. Certains se posèrent pour accueillir les survivants tendis que d'autres entreprirent de bombarder les forces ennemies à grand coups d'armes magiques terriblement efficaces qui firent des ravages.
Gillen, Timoty (portant toujours le corps de sa mère), le fantôme de Méhèd, Aram, J.L.R.C, Deanohr et Fine furent parmis les derniers à embarquer. Au dernier moment, Barth, Kalgan et Gaelie arrivèrent et sautèrent sur le bateau qui commençait déjà à décoller.
_Désolé du retard, s'excusa Barth, on était fatigués.
_Manoé va mieux? Demanda Kalgan.
Il fallut plusieurs personnes, de nombreuses blessures superficielles, quelques membres cassé et trois massues pour le "convaincre" de ne pas sauter du bateaux en plein vol. Et encore il était fatigué.
_Bien, fit Aram, cap sur l'académie des mages.
Gillen boudât.
Kalgan "dormit".
Méhèd restât mort.
Kina aussi.
Les autres s'occupèrent.
Le bateau se dirigea vers la cité des mages.
Voila, il faudra attendre pour la suite.
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j'attend vos commentaires avec impatiance.