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Danseuse étoile
(Sujet créé par sylesis l 08/05/04 à 13:54)
Les gens ignorent les trésors que recellent les vieux ateliers d'autrefois. Et pourtant, on peut y trouver des choses étonnantes, et parfois même... une touche de magie .
La pointe du phonogramme toucha le disque et la musique fut.
Silvina ouvrit les yeux au son de la valse, puis rejoignit la piste et se lança dans la danse.
Elle semblait assez petite à quiconque la regardait, mais sa beauté était indéniable. Une peau de porcelaine et un visage radieux était principalement ce que l’on remarquait chez elle, mais c’était oublier la superbe robe de soie et de dentelle mauve qu’elle portait. Pareillement habillée, elle ressemblait à la plus belles des petites fleurs de lavande, et nombreux étaient ceux qui la complimentaient.
La piste de danse n’était pas grande, mais comme Silvina était seule , elle était largement suffisante.
La jeune danseuse était heureuse, car la musique que jouait le vieux gramophone était sa préférée, elle s’appelait Valse de Vie. La musique semblait exprimer au travers de ses accords la beauté du champs de fleur en été , la joie de l’oiseau qui trouve une compagne et l’émotion du père qui retrouve son fils prodigue.
Oui, de tous les disques qui étaient régulièrement écouté grâce au vieil appareil, Valse de Vie était de loin celui que Silvina aimait le plus, et celle ci en savourait chaque note.
La musique continuait ainsi à un rythme régulier et la jeune femme continuait de danser avec la grâce d’un cygne. Autour d‘elle tourbillonnait le modeste atelier de marionnettiste ou elle se trouvait. L’atelier appartenait à Giuseppe Carpeni, un vieux monsieur charmeur et très habile fabricant d’automate. Bien que dansant chez lui, Silvina n’avait jamais pu l’inviter à danser ; il était d’ailleurs bien trop grand pour la piste de danse. Dommage, car la jeune danseuse l’aimait beaucoup, un peu comme une fille aimait son père. D’ailleurs, elle était sûre que lui aussi l’aimait tendrement.
Hélas, tous les moments de bonheurs ont une fin et la musique arriva finalement à son terme. Silvina quitta alors la piste de danse et rejoignit le bord ou, elle le savait, elle resterait immobile en attendant que se joue la prochaine valse. Pendant son attente, elle rêverait : elle rêverait de la vie et du moment ou elle pourrait finalement danser avec le bon don Carpeni.
« _ Honnêtement , Giuseppe, je ne te comprends pas: tu as pris ta retraite depuis six mois, et pourtant tu restes dans ton magasin poussiéreux alors que tu pourrais profiter de tes économies pour finir tes vieux jours au soleil sur la côte sicilienne.
_ Tu ne peux pas comprendre, Octavio. J’ai passé plus de cinquante ans à travailler içi, à façonner avec amour
mes automates, et même si plus personne à Naples ne vient m’en acheter, je ne peux pas les abandonner ici, tout seuls.
_ Ma, tu parles presque comme s’ils étaient vivants ! Ce ne sont que des bouts de bois, comme le fameux Pinochio, après tout.
_ Hé ! Ce sont tout de même mes enfants : c’est moi qui leur ait fait faire leurs premiers pas. Et puis, je ne sais pas, mais j’ai l’impression qu’ils sont une sorte d’âme. Après tout, on dit bien que tout ce que touche un rayon de lune prend vie : tu n’as qu’à voir Silvina, la petite fixée à coté du gramophone, avec sa robe couleur lavande . Mamma mia, on jurerait qu’elle prend plaisir à danser chaque fois que tu mets un disque! »