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Le dernier vol de l'ange
(Sujet créé par sylesis l 08/05/04 à 13:48)
non favori


C'est rare quand je me lance dans une écriture sur sujet imposé, mais pourtant. Au cour d'une discussion avec une amie anglophone, j'en suis venu à lui proposer de lui écrire une nouvelle selon ses thèmes. Elle a accepté, croyant que je plaisantais, et m'a demandé une histoire mélant aventure, amour et tristesse. J'y ai trouvé l'occasion d'écrire une autre nouvelle se rattachant au monde d'Electric Poetess .


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sylesis
08/05/2004 13:48
2 bras 2 jambes 2 roues

« Je déteste ce genre d’endroit », pensa Joia.
« Je déteste ces abris, et pourtant, j’y reviens à chaque fois ».
Le couloir était exigu, aussi la jeune femme devait elle replier ses ailes et les garder plaquée contre son corps pour avancer. Tous les anciens abris qu’elle avait exploré avec son compagnon n’étaient pas aussi étroits, certains permettaient même à trois personne d’évoluer de front. Ici, l’espace restreint, empiré par l’état de délabrement général provoquait une sensation de claustrophobie chez la jeune femme, et elle aurait crié si le contact d’un bras mécanique ne l’avait pas rassuré. Lisant de la compréhension dans les yeux de son compagnon, elle se blottit contre lui, tandis que quatre bras mécaniques l’étreignait en un geste aimant. La froideur des membres artificiels éveillait des souvenirs chez la femme ailée. Oubliant volontairement ou elle se trouvait, elle laissa sa mémoire la submergée.

Paul Jenning avait alors vingt cinq ans, mais était déjà un arpenteur d’abris expérimenté, lorsqu’il avait contracté la Lamproie 2361. Chose étonnante, il s’était remis très rapidement des effets du virus, et n’avait perdu ’que’ les deux bras. Ces deux membres avaient été remplacé par des prothèse mécaniques, grâce au service médical du département de biorobotique.
Durant les séances de rééducation qui avaient suivi, Paul avait pu constater leur efficacité, et avait imaginé les possibilité qu’offraient la possession de deux autres membres similaires supplémentaires. La greffe étant possible, elle fût réalisée peu après et se révéla un succès.
Si les capacités que les quatre membres artificiels conféraient au jeune homme étaient étonnantes, l’apparence qu’ils lui donnaient était effrayante, et son allure hexamembrée avait rebuté la plupart des gens qui l’avait croisé.
La réaction la plus violente venait de sa famille : issus de la culture néochristianiste, ils l’avaient renié et qualifié de démon. Par la suite, il avait volontairement gardé ce surnom, en une insulte polie à ceux qui avaient été ses géniteurs.
Tout le monde n’avait heureusement pas un point de vue aussi négatif, et il avait même fini par rencontrer l’âme sœur. C’est en se rendant au bureau de la Guilde d’Exploration pour rechercher une mission qu’il l’avait trouvé en la personne de Joia Rennes, elle aussi arpenteuse. Le monde s’effaça et chacun succomba au charme de l’autre. Il se marièrent peu après et formèrent par la suite un des couples les plus célèbres : de la même façon que Paul était surnommé ‘Le Démon’, la beauté, les ailes et la grâce de Joia lui avaient valu le sobriquet de ‘l’Ange’.
Par la suite, ‘L’Ange et le Démon’ étaient devenu les arpenteurs les plus performants de la guilde, alliant la force à la dextérité, l’intelligence à l’intuition.

« Oui, un couple formidable », pensa Joia en plaquant un baiser sur le coup de son mari. Puis, elle dit tout haut en frissonnant :
« Nous n’aurions jamais dû venir : il y a quelque chose d’étrange ici, et je n’aime pas du tout ca.
_ C’est ton empathie qui te le fait dire ?
_ Oui ! »
Le ton de la jeune femme était bref et sans équivoque. Paul n’insista pas. Il savait que sa femme détestait quand son don s’emparait d’elle…
… autant que ce qu’elle percevait dans ces cas là.
Le don de Joia était erratique et se manifestait aléatoirement. En contrepartie, il lui permettait de ‘sentir’ les objets inanimés autant que les êtres vivants. Si l’abri dans lequel ils étaient lui faisait cet effet…
Paul posa ses mains sur les poignées de ses dagues en alliage tandis que Joia sortait son épée de son fourreau. Chaque arpenteur savait que les armes à projectiles ou à rayons étaient excessivement dangereuses dans ces milieux confinés que sont les couloirs et coursives des abris, et la guilde interdisait à ses membres l’usage d’armes autres que celles de contact.

Les deux arpenteurs reprirent leur progression et parvinrent à une salle remplie d’ordinateurs. Après avoir rebranché un générateur de secours, les compétences de Paul entrèrent en action et il se mit à la tache d’analyser les systèmes et de découvrir au travers de la mémoire de silicium l’histoire du refuge souterrain. Il constata grâce à son équipement, après de multiples manipulations, que les mémoires mortes des ordinateurs étaient entièrement vides. En allumant les moniteurs, toutefois, chaque ordinateur produisit un affichage particulièrement étrange. Restée au seuil de la pièce, Joia remarqua que les treize ordinateurs se comportaient comme un afficheur avec décalage temporel, montrant en continu un message qui était :
« Itcnas utirips te silif te sertap enimon ni. »

Les deux arpenteurs en prirent note sur leurs holobloc, ne pouvant envoyer d’informations directement au centre de collecte d’informations de la guilde. La masse métallique de l’abri faisant écran à leurs télécommunications, les arpenteurs étaient livrés à eux même de leur entrée dans l’abri jusque leur sortie. Pour cette raison, le métier d’arpenteur avait la mention »hautement dangereux » : selon les statistiques de la guilde, une équipe entrant dans un abris inexploré avait 50% de chance d’en ressortir intact. Un explorateur isolé, 33 %.
Repensant à cela ainsi qu’à la sensation qu’elle avait éprouvée quelques temps auparavant, Joia se dit en déglutissant que la pièce du destin était peut être cette fois tombée du mauvais coté.

Quittant la salle, les deux explorateurs reprirent leur marche dans le niveau ou ils se trouvaient, et arrivèrent au bout d’une heure à la partie centrale de l’abri : un puits profond d’une centaine de mètres et large d’une cinquantaine. Au fond se trouvait une lumière diffuse, aux teintes rouges, tandis que le sommet était constitué d’une sorte de verrière transparente. L’abri était apparemment construit en cercle autour du puits – probablement un ascenseur gravitationnel – mais deux importants effondrements l’avait divisé en deux demi-cercles.
Le duo n’ayant trouvé de moyen de descendre dans la section qu’ils avaient explorée, il décidèrent de tenter de rallier le coté opposé et mirent à contribution les ailes de Joia.

Joia était née dans le secteur ARNiste de la cité, parmi cette faction qui pratiquait la sculpture corporelle. A l’âge de quinze ans et comme beaucoup de filles du secteur, elle avait succombé à la mode angélique et avait fait sculpter dans son dos deux grandes ailes blanches. Si l’effet était censé être uniquement esthétique, Joia ne s’était pas arrêté à ce stade et avait exercé ses ailes afin de pouvoir voler avec.
Y parvenir l’avait rempli de joie, mais elle avait tenu à garder ce fait discret, ne voulant pas devenir un sujet de curiosité.
A coté de cela, elle avait pris des leçons d’escrime, ayant un goût pour les armes blanches et notamment la rapière. Elle finit par exceller dans cette discipline et devant ses diverses capacités, son maître d’arme lui avait parlé de la guilde d’exploration. Elle y était allé et s’était inscrite.
A l’aide de ses ailes et de sa lame, elle avait exploré avec succès deux de ces abris ou s’était caché l’humanité durant la précédente ère glaciaire. C’est au retour de sa dernière mission qu’elle avait rencontré son futur compagnon, Paul Jenning. En dépit de l’aspect rebutant de ses bras artificiels, elle avait été charmée par son visage de toute beauté et son esprit vif.

Sortant une corde de son sac, Joia l’attache fermement à une extrémité et, tenant l’autre bout, pris son essor et vola jusqu’à l’autre bord du gouffre. Elle le noua ensuite solidement, ce qui permit à Paul de traverser en se hissant tout le long du câble ainsi tendu. Si Joia était capable de voler par ses propres moyens, elle n’avait toutefois de force que pour porter son équipement : son sac à dos avec son matériel et sa rapière en alliage ultraléger.
Se hissant à bout de bras le long de ce pont improvisé, Paul parvint à traverser sans encombre et à aborder la section ou l’attendait sa compagne. Considérant le temps écoulé depuis le début de la journée, ils décidèrent de prendre un repas puis de se reposer. Par précaution, ils décidèrent de monter la garde, et se relayèrent toutes les deux heures.

Un gémissement et un bruissement de tôles se firent entendre plus bas dans l’abris. Probablement l’effet du vent…

S’étant reposé une huitaine d’heures, Paul et Joia décidèrent de reprendre leur exploration. Les deux étages suivant ne présentèrent que peu d’intérêts, étant dédié au stockage des gros engins, aussi n’y passèrent ils pas trop de temps. Le suivant apporta to utefois son lot de réponse, mais également d’interrogation.

Après avoir retraversé la section centrale du quatrième sous-niveau de l’abri, les deux arpenteurs parvinrent à une pièce qui semblait servir de réfectoire pour les travailleurs, d’après les indications.
Paul ouvrit la porte et le regretta aussitôt. Aucun de ses cauchemars ne l’avait préparé au spectacle qu’il contempla et il ne put s’empêcher de vomir. Dans la grande pièce se trouvait une cinquantaine de corps humains démembrés, broyés. Le pire était toutefois dans leur visage, pour ceux qui en avaient encore un, qui reflétaient une horreur infinie. Détail étrange : malgré la sauvagerie de la scène, Paul et Joia ne trouvèrent aucune trace de sang au sol ou sur les murs, et les corps eux même semblaient en avoir été vidés. Constatant le caractère légèrement brillant des murs, Joia en toucha un : bien que l’air soit glacé – ce qui avait conservé les corps - la paroi, elle, était tiède au toucher. Joia attribua cela au système de chauffage de l’abri qui continuait de fonctionner, bien que peu convaincue par son hypothèse.
Les deux arpenteurs cherchèrent une explication à la scène mais n’en trouvèrent aucune. Ils notèrent toutefois chacune de leurs observations, leur tâche étant, entre autre, de découvrir ce qu’il était advenu de ceux qui n’avaient pas encore rejoint la cité de Mû-Thanalan.

L’exploration du reste de l’étage fut sans surprises après cela, à une exception près. Tandis que le couple s’apprêtait à passer par la trappe de l’ascenseur pour descendre à l’étage inférieur, l’abri fut secoué par un tremblement, et des débris leur tombèrent dessus, mais ils parvinrent à en dévier la plus grosse partie.
Joia attribua cela à son angoisse, mais il lui sembla que certains gravats avaient précisément visé sa tête…

On dit parfois que l’horreur absolue endurcit l’âme et rend insensible. Paul et Joia découvrirent le caractère erroné de cette sentence. Les trente étages suivants furent une macabre répétition de ce qu’ils avaient vu et cela les affecta grandement. D’autres secousses provoquèrent des effondrements et ils n’en réchappèrent que de justesse. Au cour de l’un d’eux, un pan de mur s’écrasa sur le bras inférieur gauche de Paul et le rendit inutilisable. Les deux arpenteurs étaient épuisés moralement et physiquement lorsqu’ils parvinrent au poste de commandement de l’abri.
La pièce était large et tapissée de divers ordinateurs et au centre se trouvait un bureau ou était posé un ordinateur personnel. Paul se mit au travail et examina les machines, tandis que Joia fouillait la pièce.
Le matériel informatique se révéla vierge, comme s’il n’avait jamais été utilisé pour stocker ou traiter des informations, mais Joia fit tout de même une découverte de valeur : un ensemble de livres qui se révélèrent être les journaux des commandants.

Chaque ouvrage était complet, et retraçait jour après jour l’histoire de l’abri tel que son auteur l’avait perçu.
C’était d’ailleurs cela le problème : c’était trop complet, bourré de détails inutiles. Joia s’assit au bureau, tentant de chercher les éléments importants que n’auraient pas manqué de noter les dirigeant de l’abri.
Tandis qu’elle lisait, la structure gémit, probablement sous l’effet du vent, et la jeune femme en eut la chaire de poule.
Usant de son intuition, elle parvint à déceler quelques passages clé au bout de quelques heures, et ce qu’elle apprit la mit plus que mal à l’aise. Elle fit alors part de ses découvertes à son compagnon.

« Année 1345 du calendrier de l’abri. Jour 247, heure 2156. Nous avons aujourd’hui entamé le creusement de la roche afin de pouvoir entreprendre la construction de nouveaux niveaux. La croissance de la population a dépassé les prévisions de nos ancêtres, et la construction de nouveaux logements devient vitale. L’assemblée consultative ne trouve à redire à ma décision, pour une fois.
__ Année 1346 du calendrier de l’abri. Jour 53, heure 2302. Nos équipes de d’excavation ont découvert un étrange cristal rouge. Les ouvriers ont tenté de l’extraire de la roche, en vain. Le roc lui-même semble à présent impénétrable, y compris à la lampe à plasma. L’assemblée consultative a accepté de mettre à ma disposition une équipe de scientifique afin d’analyser le phénomène. En attendant les ouvriers refusent d’y remettre les pieds. Je partage leur sentiment : cette lueur me met mal à l’aise.

__ Selon les scientifiques que j’ai détachés, le cristal serait une variété inconnue de diamant rouge. Les analyses spectrographiques ne révèlent rien de particulier. Comme il est impossible de tirer profit de cette roche, j’ai décidé d’autoriser le groupe des zentaïtes à faire de cet endroit leur lieu de culte. Ca les calmera et me débarrassera d’eux. La plupart des membres de l’équipe ayant examiné le cristal ont décidé de les rejoindre. Etonnant, mais déjà vu. Cela ne m’inquiète pas»

Joia s’interrompit et tourna la tête vers son mari.
« Tu crois que la lumière rouge ?…
__ Que veux tu que ce soit d’autre ?
__ Mhh. Je continue. »

Les passages suivants étaient plus récents et avaient été écrits par Xing Washington, alors dirigeant de l’abri, 450 ans auparavant. Le dernier que Joia avait trouvé d’intéressant était également le dernier de l’ouvrage.

« Année 1894 de l’abri, 143 jour de l’année, 22h04. La situation est grave : les réacteurs à fusion nous ont encore lâché ce matin. Cela aurait pu être bénin s’ils avaient pu être réparé, Mais cela ne semble hélas pas le cas. D’après les rapports des experts, nos accumulateurs disposent de suffisamment d’énergie pour faire tenir l’abri à son rythme quotidien durant un an, guère plus. J’ai décrété la recherche d’une nouvelle source d’énergie priorité absolue. Le comité de survie n’a pas opposé de véto et a même approuvé ma décision. Je demeure surpris par cette crise de bon sens : le comité n’y est pas accoutumé.

__ Année 1895, jour 03, 00h26. Les réserves d’énergie continuent de diminuer et l’inquiétude de la population commence à se faire sentir. Aucune des sources d’alimentation expérimentée ne semble satisfaire, elles sont toutes soit trop polluantes, soient trop peu rentables. Se pourrait-il que nous soyons finalement vaincus, et qu’aucun de nous ne voie la fin du Grand Hiver ? Le groupe des Suivants de Zentaï m’a affirmer disposer d’une source de puissance facile d’accès et possédant de haut rendement. Je préfère me méfier de ces mystiques et envisager d’autre voies, mais il convient de ne pas rejeter leur suggestion.

__Année 1895, jour 12, 2355. La science est vaincue. Malgré tous nos efforts, aucune des techniques que nos ingénieurs ont pu tester ne s’en révéler convenir. J’ai donc donné mon accord à l’Illuminé suprême des Suivants de Zentaï. Il m’a invité à participer à l’activation de sa source d’énergie durant une étrange cérémonie. Je serais bien en mal de décrire ce qui s’est passé, mais il semble que l’humanité ait en des temps très anciens côtoyé des forces aujourd’hui hors de portée. Des créatures diaphanes ont finalement émergé du cristal devant lequel le rituel s’est déroulé, et ont sauté dans les parois de l’abri à l’intérieur desquelles elles ont disparus. Cette solution ne me plaît absolument pas, mais c’est la seule alternative qu’il nous reste, hélas.

__Jour 16, an 1896. J’aurais dû me douter que rien de bon ne pouvait venir ce groupe de cinglés ! Cette source d’énergie que les Suivants nous ont offerte et qui était soit disant totalement gratuit, c’est un traquenard. J’ai constaté dans les relevés une augmentation du nombre d’accidents et de leur gravité. Ce qui est étrange, c’est que l’énergie de l’abri, assuré par les esprits invoqués depuis le cristal, semblait augmenter à chaque fois. Il est alors aisé de faire 2+2 et de comprendre ce qui se passe véritablement ! J’ai décrété l’état d’urgence et donné l’ordre à la population de se préparer à sortir à l’air libre. Que les conditions soient favorables ou non, elles seront préférables à ce qui se passe ici ! ! Une fois que tous seront prêts, nous remonterons et abandonnerons l’abri, espérant que ces choses ne nous suivent pas. »

Ce fut Paul qui brisa finalement le silence qui était tombé :
« Tu penses que les cadavres que nous avons vus….
Une violente secousse l’interrompit les deux explorateurs se ruèrent hors de la pièce. Les murs du couloir semblaient à présent se convulser et Joia vit avec horreur un visage apparaître sur la parois, un visage aux traits cauchemardesques. Les secousses s’amplifièrent et des bras émergèrent des murs, cherchant à tâtons quelque chose. Ou quelqu’un …
« Sors d’ici, Joia ! Utilise tes ailes et parts ! !
__ Pas sans toi !
__ Je t’en prie. Je tenterais de sortir par mes propres moyens, mais il faut que la guilde sache ce qui se passe ici à tous prix. Vite ! »

Un bras tenta de le saisir, mais Paul le repoussa avec ses dagues. D’autres membres tentèrent de l’attraper, mais même si l’arpenteur se défendait avec brio, il était évident qu’il n’aurait jamais le dessus. Les yeux embués de larmes, Joia courra vers la section centrale et déploya ses ailes, puis vola de toutes ses forces vers le haut du puits qui donnait sur l’aire libre. Elle vit moins qu’elle sentit son compagnon mourir tandis qu’elle se dirigeait vers la cité , vers le siège de la guilde. Lorsqu’elle arriva, elle confia son holobloc à un analyste de service et fit son rapport au maître de la guilde, en recommandant une frappe stratégique ciblée sur l’abri. Son supérieur ayant pris connaissance des faits, il ne put qu’acquiescer, et ordonna le début déclenchement de la frappe. Son devoir accomplis, la femme ailée reprit son envol, et le maître sût qu’il ne la reverrait jamais. Privée de l’autre moitié de son être, Joia ne pouvait plus vivre et était repartie mourir auprès de celui qu’elle aimait au cour d’un dernier vol.
Le dernier vol de l’ange.

On raconte que plus tard, parmi les cendres de l’abri scorifié, deux squelettes enlacés furent découverts, dont avec ce qui semblait avoir été des ailes…

Aelghir
07/06/2004 17:26
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !

Je viens de relire ta nouvelle après avoir lu Elecric Poétess . Les deux sont agréables à lire, bien écrites ... Je préfère celle-ci . Mais c'est plus de la SF que de la Fantasy , en écris-tu ?
sylesis
07/06/2004 17:43
2 bras 2 jambes 2 roues

Un peu confu par le compliment
Merci Oui, j'ai écris parfois de la fantasy. Enfin, j'ai écris un texte dans ce genre : Les Larmes de Khendis Daï . Je dois avoir un autre projet de nouvelle de fantasy, mais j'ai d'autres idées avant (dont une de cyberpunk qui me tient à coeur )
Aelghir
07/06/2004 18:06
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !

Ah oui je l'avais lu il y a quelque temps ! pas mal du tout !
Gondar
23/06/2004 12:08
Fainéant indécis

Mon preferé (peu etre parce qu'il y a plus d'actions)

Mais je persiste a dire ! Trop court !
C'est vrai que la tu nous offre le plaisir de decouvrir ce qu'etait les abris et comment etait leur survit et encore une fois je trouve qu'on en apprend que trop peu sur le monde

Surtout que ca semble un peu abstrait de decouvrir ce metier d'explorateur d'abris alors que tu n'a jamais abordé le probleme dans aucun autre textes de danger relatif aux abris apres la fin de l'ere glacaire

En tout cas l'histoire est tres belle ! J'ai l'ai vraiment adorée
JustBob
23/06/2004 13:08
Joyeux Barbare

Intéressant autant qu'étrange.
J'aime bien le concept des arpenteurs et le scénario angoissant.

Une question : pourquoi les occupants de l'abri ne l'ont pas quitté plus tôt ? La cité a été construite il y a bien plus de 45 ans, non ? Avec l'essor technologique de la cité ils auraient du être retrouvés ? Les évènements devraient avoir lieu il y a bien plus longtemps.

Pour ce qui est de la "nouvelle énergie" qui mêle occultisme et science : dans l'état cela ne me satisfait pas. On manque un peu trop d'informations pour que cela soit "crédible" mais il n'en faut pas trop non plus pour garder le mystère. Alors soit tu fournis quelques explications dans un autre texte, soit tu étoffes celui-ci avec quelques indices sympas (en vrac : ils découvrent en forant les ruines d'un sanctuaire très ancien, ou dans cet abri avait été rassemblé des ouvrages occultes / a été construit par une secte, ou encore un étranger a été découvert mourant à la porte de l'abri et a "aidé" ses sauveurs, etc...)
Si tu veux, je trouve que la "cérémonie" arrive un peu comme un cheveu sur la soupe.

Sinon j'aime bien et justement je trouve que ce texte mérite d'être un peu développé.
sylesis
24/06/2004 10:19
2 bras 2 jambes 2 roues

Je réponds en vitesse, j'ai du taff .
Gondar, je vais essayer de donner plus de détail dans Autour de L'unfication : le problème avec mes textes, c'est que j'ai toujours peur que ca fasse lourd.
JustBob : j'ai fais une erreur dans le texte : ce n'est pas 45 ans mais 450. Pour ce qui est de la cérémonie, j'admet que ca fait "tombé du ciel". J'ai retravaillé ca hier soir ca devrait passer mieux.
Sinon, une petites question : que pensez vous du message qu'affichent les treizes ordinateurs au début ? En gros, quand on y réfléchit bien, c'est déjà une indication sur ce qui va se passer à la fin, mais pourquoi ?
JustBob
24/06/2004 10:41
Joyeux Barbare

Vi, une prière dite à l'envers, et donc "satanique".
Justement, cet épisode m'a mis l'eau à la bouche et c'est vrai que j'ai été un peu déçu (c'est tout relatif, hein) par la suite qui est un peu abrupte. Peut-être qu'en intercalant un passage où les arpenteurs découvrent le lieu de la cérémonie (pentacle par exemple) avant la découverte du journal de l'officier ? En tous cas c'est une très bonne idée.

EDIT : ben vi.
Premier réflexe en Jdr quand le MJ te sort un truc imbittable : lire à l'envers.
Deuxième réflexe : lire dans un miroir.
Troisième réflexe : ne peut en tenir compte et foncer dans le tas.
sylesis
25/06/2004 21:23
2 bras 2 jambes 2 roues

On voit les réflexes du rôliste
Bon; j'ai posté une versions corrigée ( peut être pas en bien ) mais pas beaucoups plus longue, désolé
Caldazar
12/03/2005 02:17
Le Blob attaque !

Puisque tu restes dans le meme univers, je vais remonter ce texte aussi pour que les derniers arrivants puissent se faire une idée complementaire de ce style magistral


Tres beau texte au demeurant, avec beaucoup de suspense...
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