La Pierre de Tear fait peau neuve ! L'aventure continue sur www.pierredetear.fr !
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Lisez KhimairaMénestrelle [/link] I like being a mess. It's who I am.
Cairhien. Il fait nuit, quelques lueurs commencent à daes dae marer dans la rue. Au bout de la rue, une voix s'élève.
Where many paths and errands meet.
And whither then ? I cannot say...
Une ménestrelle s'avance à pas mesurés en s'appuyant sur un lourd bâton de marche. Elle chante à mi-voix, toisant les enseignes des auberges qu'elle croise.
* soupir*
Ca ne vaudra pas le Tonneau désincarné, mais bon...
Les mots "A la tête de Lion"s'étalent en lettres or et rouge sur une enseigne un peu branlante. A l'intérieur, une foule de murmures, quelques rires gras.
Je suis entrée avec quelle chanson la dernière fois ? A oui, l'homme et la mer. Pas de réactions. Essayons quelque chose de plus doux.
* ouvre doucement la porte, se fraye un chemin entre les poivrots, et commence d'une voix douce et sensuelle *
Attend me young maidens and lend me your ears
As I tell the story passed down through the years
And though its a story ye think ye all know
I'll sing ye the ending forgot long ago.
The Song of the Unicorn, White as can be
He's wild and beautiful, headstrong and free.
Hark of the young maiden for years had a plan
She kept herself pure and knew nothing of man
She practiced her singing and fore very long
Even the nightengale envied her song.
To sing to the unicorn White as can be
He's wild and beautiful, headstrong and free.
In her twentieth summer she went from her home
To dark, quiet forests where Unicorns did roam
For weeks did she search but none did she sight
And so it continued for many days and nights.
she search for a unicorn White as can be
He's wild and beautiful, headstrong and free.
On a February morning she found one they say
But just as she got close then ran he away
She changed and she labored but naught worked at all
And so it continued through summer into fall.
Till finally one day as she sat neath an oak
The Unicorn laid his head in her lap and he spoke:
"My heart's now your prisoner I've but one escape" he said
So the first thing she knew of man was his horn that left her dead
So never catch a Unicorn, white as can be
They're wild and beautiful, headstrong and free...
* s'incline face aux poivrots ahuris*
* siffle entre ses dents*
Lisez KhimairaMénestrelle [/link] I like being a mess. It's who I am.
profite du silence de la noble -hum- assemblée Messieurs, se tourne vers la patronne, une femme engoncée dans une robe rouge prête à éclater , Madame. Permettez-moi de venir vous distraire quelques instants de mes chants, et vous éloigner des tracas de ce monde, des rumeurs de guerre certains s'agitent , et du reste...
monte d'un bond leste sur la scène, saisit une chope au passage -arg, horreur, c'est de la Kro- et reprend d'une voix douce et envoûtante
Laissez-moi vous emmener loin de ce monde, quelques heures...
sur un banc, un client semble retomber en enfance
Voici l'histoire d'un enfant, qu'on a longtemps oublié. Mais écoutez plutôt :
Il a marché des heures sur des chemins de sel
Errant à la lune folle et poursuivant
L’intuition des voiles bleutés d’un ciel
Connu des seuls enfants, connu des seuls amants
Il a marché des heures, en son regard ployant
Les brises des étoiles, les nuits de fiel
Traversant les océans, les tombes des géants,
Sans trouver pourtant les mains de la fée, Elle
Qui caressant ses yeux lui avait révélé
Un monde Autre, un mirage d’ocre et de vert
Dans l’éblouissement de l’être recouvré
Plein et vibrant, comme l’élan d’un vers.
Il a marché des heures dans le temps oublié
Jusqu’à contempler l’Arbre- Frère
Aux feuilles de sa vie, miroirs de sa vérité
Contre lequel il se blottit, abolissant sa chair
Devenant écorce et ses regards sève
Parcourant le monde et s’unissant à lui
S’enivrant loin du temps des soupirs de ses rêves
Allant immobile dans le profond de la nuit
Arbre immortel, arbre de vie
Caresse dans le vent enfui des villes,
O songe de l’enfance épanoui
Juste une force calme et tranquille.
*profite d'un instant de répit pour dérober une autre bière*
De la coreff, sauvée...
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Après avoir vérifié que son auditoire est captivé, elle continue, d'une voix à mi-chemin entre le conte et la mélopée.
* rire cristallin*
J'ai oublié de me présenter : en ce monde, on me nomme Ysandell, l'Oiseau-Lyre.
*se lève, sillonne la salle d'un pas de velours *
Dans ma langue, mon prénom signifie "le chant venu d'Ys". Il porte en lui le secret d'une cité engloutie au loin, un rêve de sel et de soie. Vous pouvez y entendre le murmure de ceux qui y vivent encore, le frisson des algues qui les parent, la plainte des ondes sur leurs corps effacés... Ys, ma fière cité, laissez-moi vous la chanter !
Sur le sable des tessons d'étoiles
murmurent encore le chant de la cité
d'amertume et de sel et d'or renversée
que les rêves à l'envie nous dévoilent
il y avait une fois, en une terre de légendes
un roi tout de larmes et de regrets
Graddlon était son nom, sur la Cornouailles régnait
en des lieux sur lesquels mémoire ne peut s'étendre
Il avait une fille, Dahut, dont la beauté narguait le ciel
entendez-vous son rire, gentes damoiselles ?
Il avait une fille, sorcière d'algue et de sel
entendez-vous son chant, sous celui de la ménestrelle ?
Il lui offrit une cité, un rêve de pierre,
Tout de marbre, de soie et d'argent
Une tour souveraine bravant les éléments
Le pays connut les frasques d'Ys la fière
Et de sa princesse aux charmes trompeurs
livrant les dépouilles de ses amants
aux bras mordants de son amour l'océan
et s'offrant à lui pour calmer ses ardeurs
Voyez-vous son corps blanc boire à même la mort ?
Sous l'onde elle paraît partager leur sort
La voyez-vous s'enivrer de l'abîme retord ?
Toujours elle y demeure jusqu'à l'aurore...
Vint le jour fatal où elle fut trompée
par un étranger tout de pourpre vêtu
à la barbe de flammes, et dont le corps nu
séduit Dahut, lui réclame : La Clé !
La Clé des digues, la Clé d'Ys l'éclatante
La malheureuse la prend au cou de Gradlon
Et elle l'offre à l'étranger sans nom
Ee elle la tend au Diable, malheureuse ignorante...
Entendez-vous, entendez-vous l'eau monter ?
La cité est perdue, ses habitants tués !
Entendez-vous, entendez-vous Dahut crier ?
Son amant l'a trop aimé, il l'a dévorée !
Et au petit matin, Graddlon vit à travers ses larmes
là, près du rivage, dans un reflet de ciel
la forme pâle de sa fille, le sourire de sa belle,
Dont l'océan conserve aujourd'hui jalousement les charmes...
(rpoff sur un air que j'ai inventé, difficile à rendre ici ).
Emmitoufflé dans ses sombres vêtements, Galldrenn ouvre la porte discrètement et se fond dans la foule des Tueurs d'Arbre. Le chant de la Ménestrelle est envoutant, et lentement des images se forment dans sa tête...
Car du chant de l'Oiseau-Lyre naît les rêves les plus fous, et les histoires oubliées reprennent vie alors que s'élève sa voix de cristal....Toujours un plaisir de l'écouter, toujours! Une autre une autre!!!
"Mais ils nous cassent les oreilles ces creves la faim!!!!"
Un homme d allure majestueuse finit de manger tout en grommelant. Il est attable avec d autres hommes habilles en Blancs.
Mais n oublions pas que nous sommes ici en mission secrete: "LUMIERE" fait le premier homme (celui qui est majestueux)
"LUMIERE" repondent en coeur les autres hommes vetus de blanc.
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Un client se retourne vers le blanc manteau et lui balance en pleine figure le contenu de sa chope pour le calmer. Etourdi, celui-ci en oublie de réagir et ferme son grand clapet. La ménestrelle, après un froncement de sourcils, se retourne vers l'assemblée avec un sourire -et un clin d'oeil aux silhouettes encapuchonnées, des fans sans doute ( ), qui l'ont gentiment saluée.
Merci... Je reviens après une courte pause.
*s'approche de l'aubergiste, lui murmure quelques mots*
* voit approcher la délivrance avec un sourire extasié*
O coreff, coreff que serais-je sans toi ?
o coreff, o coreff, ne m'abandonne pas !
sans toi les verres sont vides et l'inspiration
n'a pas plus de piquant qu'un vers de mirliton
o coreff coreff, que serais-je sans toi ?
Une ménestrelle triste, une pisse-lyre ma foi !
rpoff/retour des chansons demain, promis... le temps que je me remettre du vin bu hier et de celui que je vais boire tout à l'heure...
Lisez KhimairaMénestrelle [/link] I like being a mess. It's who I am.
après s'être désaltérée, la ménestrelle retourne sur scène. Elle parcourt la salle du regard, lentement, comme pour graver chaque visage dans sa mémoire, attendant que les voix retournent au silence et s'apaisent. C'est avec un sourire mi-triste mi-rêveur qu'elle commence, après quelques accords, une nouvelle chanson
Je n'ai pas peur de ces vers
Que m’apporte la vie si légère
De douces voix au creux d'mes mains
Le long du chemin
Le vent m’les portera
Vos périples, vos rires, vos courses
Le clin d’œil des bières qui moussent
Toutes ces danses inutiles
Ces peurs et plaisirs futiles
Le vent m’les portera
Là où vont mes pas
Le vent m’les portera
Les caresses et les batailles
Les veillées vaille que vaille
Les palais, auberges et cours
D'hier et de toujours
Le vent m’les portera
Ma harpe, ma plume en bandoulière
Le sable qui résonne d’un autre air
Les étoiles pour me guider
Et m’tracer d’autres portées
Le vent m’les portera
Là où vont mes pas
Le vent m’les portera
Ce murmure des terres en folie
Qui ne distinguent plus la mort de la vie
Infinité du dessin
D’un fil éteint, qu’est-ce qu’on en retient ?
Le vent m’le portera
Pendant que la marée reflue
Et que chaque regard s’embue
J'emmène au creux de mon rêve
Des poussières de sève
Le vent m’les portera
Là où vont mes pas
Le vent m’les portera
petit air de flûte velouté et suave en guise de conclusion
(Le vent nous portera, Noir Désir, spéciale dédicace à qui se reconnaîtra!)
Lisez KhimairaMénestrelle [/link] I like being a mess. It's who I am.
Enchaîne d'une voix douce un vieux poème, cuvée 2002, L'homme de la lune :
il y aurait tant de choses
à apprendre du désordre
des étoiles reflétées
troubles, sur le fleuve.
J'ai supplié la lune de
me livrer notre secret
celui qui me fait languissante
à la marée refluante de l'obscur.
Derrière les voiles opaques
de son rire elle m'a parlé
d'un regard qui appellerait
l'insomnie, la chute lente
du vers et me tiendrait
éveillée, aveuglée par son
âme, aussi trouble que les
étoiles qu'une pierre a brouillées
Chaque clin d'oeil ferait se lever un poème
J'ai demandé à la lune d'où
surgissait ce regard et qui
me cherchait ainsi ; elle a
souri et a blotti sa déchirure
derrière les eaux profondes
du canal; j'ai attendu jusqu'à
l'ivresse du silence dans la ville
désertée par la lumière de sa gardienne.
J'erre sur les quais depuis, près de la dépouille
de la lune engloutie ; l'homme de l'Astre
me regarde chaque nuit et je soutiens
sa présence jusqu'à en être éblouie et en pleurs ;
de cette clarté douloureuse naît, chaque veille
des mots bleus, des blancs en fragments
de lune. Des poèmes.
Lisez KhimairaMénestrelle [/link] I like being a mess. It's who I am.
La ménestrelle se baisse et ramasse les offrandes apparues miraculeusement sur scène. Pensive, elle respire le parfum de la rose délicate et, après l'avoir examiné en souriant, range le tissu bleu dans sa manche gauche. Elle met la rose dans ses cheveux, et poursuit, un peu mélancolique soudain.
Merci à celui qui m'a jeté ces dons, qui m'encouragent à continuer. N'avez-vous jamais reçu une fleur qui vous rappelait le don d'une autre ? Pareil à l'adulte qui retrouve dans la madeleine imbibé de tisane les effluves de son enfance, cette rose de joie et de respect me rappelle une rose de pleurs et de brume, une rose de noir et de lumière. Elle appartenait à une certaine Barbara...
la voix accélère, se brise, passion et douleur mêlées
Pour ne plus, jamais plus, vous parler de la pluie,
Plus jamais du ciel lourd, jamais des matins gris,
Je suis sortie des brumes et je me suis enfuie,
Sous des ciels plus légers, pays de paradis,
Oh, que j'aurais voulu vous ramener ce soir,
Des mers en furie, des musiques barbares,
Des chants heureux, des rires qui résonnent bizarres,
Et vous feraient le bruit d'un heureux tintamarre,
Des coquillages blancs et des cailloux salés,
Qui roulent sous les vagues, mille fois ramenés,
Des rouges éclatants, des soleils éclatés,
Dont le feu brûlerait d'éternels étés,
Mais j'ai tout essayé,
J'ai fait semblant de croire,
Et je reviens de loin,
Et mon soleil est noir,
Mais j'ai tout essayé,
Et vous pouvez me croire,
Je reviens fatiguée,
Et j'ai le désespoir,
Légère, si légère, j'allais court vêtue,
Je faisais mon affaire du premier venu,
Et c'était le repos, l'heure de nonchalance,
A bouche que veux-tu, et j'entrais dans la danse,
J'ai appris le banjo sur des airs de guitare,
J'ai frissonné du dos, j'ai oublié Mozart,
Enfin j'allais pouvoir enfin vous revenir,
Avec l'œil alangui, vague de souvenirs,
Et j'étais l'ouragan et la rage de vivre,
Et j'étais le torrent et la force de vivre,
J'ai aimé, j'ai brûlé, rattrapé mon retard,
Que la vie était belle et folle mon histoire,
Mais la terre s'est ouverte,
Là-bas, quelque part,
Mais la terre s'est ouverte,
Et le soleil est noir,
Des hommes sont murés,
Tout là-bas, quelque part,
Les hommes sont murés,
Et c'est le désespoir,
J'ai conjuré le sort, j'ai recherché l'oubli,
J'ai refusé la mort, j'ai rejeté l'ennui,
Et j'ai serré les poings pour m'ordonner de croire,
Que la vie était belle, fascinant le hasard,
Qui me menait ici, ailleurs ou autre part,
Où la fleur était rouge, où le sable était blond,
Où le bruit de la mer était une chanson,
Oui, le bruit de la mer était une chanson,
Mais un enfant est mort,
Là-bas, quelque part,
Mais un enfant est mort,
Et le soleil est noir,
J'entends le glas qui sonne,
Tout là-bas, quelque part,
J'entends le glas sonner,
Et c'est le désespoir,
Je ne ramène rien, je suis écartelée,
Je vous reviens ce soir, le cœur égratigné,
Car, de les regarder, de les entendre vivre,
Avec eux j'ai eu mal, avec aux j'étais ivre,
Je ne ramène rien, je reviens solitaire,
Du bout de ce voyage au-delà des frontières,
Est-il un coin de terre où rien ne se déchire,
Et que faut-il donc faire, pouvez-vous me le dire,
S'il faut aller plus loin pour effacer vos larmes,
Et si je pouvais, seule, faire taire les armes,
Je jure que, demain, je reprends l'aventure,
Pour que cessent à jamais toutes ces déchirures,
Je veux bien essayer,
Et je veux bien y croire,
Mais je suis fatiguée,
Et mon soleil est noir,
Pardon de vous le dire,
Mais je reviens ce soir,
Le cœur égratigné,
Et j'ai le désespoir,
Le cœur égratigné,
Et j'ai le désespoir...
La ménestrelle se lève et salue. Elle ramasse son instrument et laisse les hommes à la contemplation. Elle se faufile entre les tables au silence respectueux, et gagne le fond de la salle avec soulagement.
Un peu de calme, maintenant. Voyons ce que m'inspire ce bandana...
Elle lisse le tissu avec application, trace un visage du bout des doigts en suivant les coutures du dessin, notant les coins usés, ceux qu'on a reprisé d'une main vaillante et ferme. Elle sourit, sort son carnet, et commence à noter les prémices d'un air...
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Entre les pages, des pensées de route
.... Il y avait quelques lieux pourtant qui semblaient me retenir, me happer, et dont la permanence me hantait plus qu'un simple chant. Nulle trace de pas, aucune souillure sur cette plage en hiver, que le vent mordillait et que les vagues habillaient de gestes passionnés. J’y laissais surgir sirènes et chevaliers, et offrais mon rêve au vent qui passait, pensant à chaque fois qu’il dérobait mon visage en un long baiser. Il venait à moi, traînant derrière lui sa barbe de froid et de mystère, et dévastait l’horizon de ma pensée, l’épurant, la rendant au silence contemplatif. Des silhouettes d’enfance y traînaient ça et là, des souvenirs obscurs et gais. Je tentais de me concentrer pour me contenter de voir, et de ne pas projeter sur ce paysage mon âme toute entière, pour ne pas voir sans voir, de ce regard fixe et vide tourné vers l’intérieur. J’essayais de me projeter plus loin que moi et d’apprécier pleinement le reflet du ciel sur l’onde glacée, le frisson de l’écume, le mauve d’un nuage coléreux, le déclin du ciel vers la terre en teintes délayées de noir. Je voulais m’imprégner du jeu des sables au bord de l’immensité, des sillons serpentins pailletés de coquillages, je voulais m’unir en un geste d’abandon à cette splendeur qui s’offrait comme avec insouciance ou dédain, et qui se suffisait à elle-même. J’aurais voulu décoller de moi pour me brandir et me jeter au loin. L’âme au bord de moi, j’avançais vers ce gouffre à pas lents et difficiles, mais un fil ténu me retenait toujours...
.... Retrouver ce lieu d'enfance pour m'y percher encore, attendre là le chant venu de loin, celui qui me hante depuis toujours. Le chant de la sirène, de ma Breizh intemporelle, ma terre de chant ! Retrouver la pierre nue de cette pointe de roche où ne compte que le vent, où le temps s'est enfui et s'efface au profit de la seule beauté de l'écume. Y rester des heures, jusqu'à ce qu'une main froide glisse en moi et me rappelle qu'il est temps de partir.
S'asseoir et attendre que la poésie surgisse en soi, en même temps que le silence. Déverser son visage dans le vent, et les visages que l'on porte en soi, si lourds et brûlants, les jeter dans la bourrasque, faire offrande de son passé pour redessiner les contours de son chant. Attendre, alors que les yeux cinglés de sel pleurent des mots incompris, des amours brûlées, des silences insoutenables. Attendre, alors que la vie défile derrière soi, attendre que s'élève le chant de la sirène....
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fredonne à voix basse, faute de trouver les derniers vers de sa chanson
Korydwen, Korydwen, pourquoi t'en être allée au premier jour de mai de ta quinzième année, fillette païenne, couronnée d'épis de blé; à la fraîche fontaine, dans le bois aux sorbiers ?
De s'en venir de Vannes trois hommes, trois cavaliers, au Pardon de Sainte Anne s'en allant chevaucher, de Sainte Anne près de Nantes, sur un rocher dressée. Et Korydwen d'entendre les cloches sonner.
Le premier des cavaliers, de pierreries couronné, cheval blanc comme est blanc le marbre de Carrare en été :
- A Sainte Anne, belle païnenne, je vous mènerai. Venez venez en selle.
Mais il n'eut achevé que sa peau tombe en lanières sur son corps tout desséché, qu'en chimères de pierre soudain se trouve changé, et ses bras en poussière et en poudre ses deux pieds. Et de ses cendres grises la fontaine est brouillée.
Plongeant l'épée dans l'ève, le second des cavaliers rendit claire la source et plus fraîche d'emblée. D'une tortue la tête ornait son casque d'acier, ses écailles recouvraient sa cuirasse cirée.
- Qui es-tu, dit Korydwen ?
- Batholan le guerrier ! Je suis le fils de Tonkad et de l'océan suis né.
- L'océan ne fait naître que sirène ou bien que sorcier. Au pardon de Sainte Anne jamais ne te suivrai !
De la fraîche fontaine au troisième des cavaliers, Korydwen en sa bouche de l'ève claire a versé :
- Tu es jeune et tes yeux sont de jade émaillés; de quel pays viens-tu sur ta pourpre haquenée ?
- D'où je viens sept moulins tournent dans les vents salés qui font ma barbe rose comme rose du rosier. On m'appelle Le Rouge à Kendholl où je suis née. A Sainte Anne au pardon, je m'en viens pour te mener.
De bondir tous les deux dessus la pourpre haquenée. Sonnaient sonnaient les cloches de vers Nantes au clocher. De chevaucher trois jours et deux nuits sans s'arrêter, sans boire et sans manger, de colline en vallées. Mais Korydwen s'étonne à la troisième soirée :
- Je n'entend plus qu'à peine les cloches sonner.
- Ce n'est rien, dit Le Rouge, mais le vent a dû tourner. Viens, païenne, sur ma couche de paille de blé...
Ils repartent au matin dessus la folle haquenée. Ils traversent des forêts de bois de cerf dressés, plus vertes que sont les algues et que d'Irlande les prés, sans boire et sans manger, trois jours deux nuits sans s'arrêter. Mais Korydwen s'étonne à la sixième soirée :
- Je n'entend plus les cloches du Pardon sonner !
- Tu te trompes Korydwen, tu te trompes ma bien-aimée; c'est le vent qui est tombé. Il est tard allons nous coucher...
Quand Korydwen s'éveille à la septième rosée, elle est seule sur la couche de paille de blé : à la place du Rouge elle découvre à son côté des serpents et un miroir brisé. Et Korydwen d'y plonger son regard pour le croiser, mais le visage qui lui fait face de la faire sursauter : c'est celui d'une vieille femme d'au moins cent et dix années dont des serpents dévorent les pauvres seins déchirés.
Et Korydwen de voir son maigre sang couler, et la terre le boire et sa mort arriver. Et de son ventre froid soudain s'envole un épervier qui plonge dans la Loire, en saumon enchanté...
Lisez KhimairaMénestrelle [/link] I like being a mess. It's who I am.
continue de fredonner
Ecoute ce chant si doux
Ce murmure : « Rejoins-nous ! »
Regarde les ombres de ta vie
Elles seules l’ont bien compris
Tes nuits ont souvent été trop noires
Combien de fois as-tu perdu l’Espoir
Tais-toi, ouvre-toi aux chants des arbres
Face à leur litanie les incapables restent de marbre
A toi de les percevoir pleinement
A toi de pleurer sereinement
Sur tes incomplets jours passés
Contemple ta flagrante incapacité
A comprendre le pourquoi de ce vide
Tu n’as jamais su être libre
A comprendre le pourquoi de ce vide
Tu n’as jamais su vivre libre
rpoff: Korrydwen est une chanson de Tri Yann, la dernière d'un sympathique petit groupe : La Rouille
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sur une page, une retranscription de chanson
Les voies du Seigneur
Je suis un créateur foireux
Qui fait ce qu'il peut pour faire de son mieux
Mais qui bousille tout ce qu'il touche
Y'en a qui me consacrent leur vie
Qui se réservent un bout de paradis
Comme un petit pavillon de banlieue pour les vieux jours
J'ai pris des bouts de viande des bouts de gras
Des cheveux des fémurs des tibias
Pour faire un homme à mon image
Tous les morceaux étaient en place
Mais je m'étais mal vu dans la glace
J'lui ai quand même soufflé dans les bronches
Et je m'suis dit demain c'est dimanche
Fini le boulot j'pars faire de la planche sur Mars
Vous levez les yeux moi je baisse les bras
Vous croyez en Dieu je ne crois plus en moi
A peine debout mes créatures
Ont foncé droit vers la luxure
J'ai frappé du poing sur la table
T'auras du pain pour de la sueur
Tu enfanteras dans la douleur
Puis je les ai jetés dehors
Allez bon débarras
Avec leurs descendants pas mieux
J'te pique tes sous j'te crève les yeux
Z'ont jamais rien voulu comprendre
J'ai essayé Tour de Babel
J'ai tenté Déluge, statues de sel
Sévère mais juste avec les hommes
Mais faudrait pas m'prendre pour une pomme
Tu m'cherches tu m'trouves
Et si tu bouges t'es mort
Vous guettez les cieux je regarde plus en bas
Vous croyez en Dieu je ne crois plus en moi
Quand même ce qu'on a pu faire pour moi
Tous ces vitraux ça me laisse pantois
Mais dites-vous bien que j'ai pas eu d'chance
Moi j'voulais juste faire l'univers
Puis me retirer dans ma chaumière
Regarder tourner l'monde et boire des bières
Regarder tourner l'monde et boire des bières
Regarder tourner l'monde et boire des bières
Vous levez les yeux moi je baisse les bras
Vous croyez en Dieu je ne crois plus en moi
rpoff/ c'est de la Femme sans Tête ; désolée, je n'ai plus le temps de recopier mes propres vers
Lisez KhimairaMénestrelle [/link] I like being a mess. It's who I am.
La vie à deux
Bon ben voilà la vie à deux
On boit le même verre d’orangeade
Tu me tiendras chaud je te mettrai le feu
Vivement ce soir qu’on se mette au pieu
Y’a ton sourire et y’a tes yeux
Comme sur mon cœur de la pommade
Pour un empire je trouverai pas mieux
Que ce petit désir au fond de tes yeux
Allez tourne la vie tourne le soleil
Ma vie c’est ta vie toi et moi c’est pareil
Et puis un jour au fond du nid
Une petite souris une petite abeille
Faut pas se mentir faut jouer le jeu
Dans le panard ou la panade
Même quand c’est pire même quand c’est mieux
Faut pas se mentir pour être heureux
Je saurai me tenir je serai sérieux
J’ferai plus la gueule si je perds au scrabble
Puisqu’il faut tenir jusqu’à ce qu’on est vieux
Même de mourir c’est mieux à deux
Allez porte jarretelle dentelle j’ai les yeux qui s’allument
Envoie tout balader que je te vole dans les plumes
On se fait la courte échelle pour décrocher la lune
On se fait la courte échelle pour décrocher la lune
Bon ben voilà la vie à deux
On boit le même verre d’orangeade
Tu me tiendras chaud je te mettrai le feu
Vivement ce soir qu’on se mette au pieu
Lisez KhimairaMénestrelle [/link] I like being a mess. It's who I am.
Pour le plaisir !
C’que t’es Belle
Refrain (bis)
C’que t’es belle quand j’ai bu,
je regrette de n’avoir pas fait d’autres abus
tellement t’es belle quand j’bois.
Les gens qui s’occupaient de la santé publique
ont crié au scandale quand je leur ai dit ça.
Je les invitais donc à venir très vite
participer à cette expérience avec moi.
Une fois que nous eûmes effacé toute forme
de modération, nous fûmes en émoi
de constater qu’au lieu de ces vilaines formes
étaient nées les courbures les plus belles qui soient.
Et les apothicaires ont repris tous en chœur :
“c’qu’elle est belle quand t’as bu, c’que t’es belle quand on boit!”
Refrain
Et ceux dont la morale était plutôt statique
m’ont dit qu’on ne pouvait traiter l’autre comme ça.
Je les invitais donc à venir sans réplique
participer à cette expérience avec moi.
Une fois envolés les préceptes et normes
qui dictaient nos conduites, nous fûmes en émoi
de constater qu’au lieu de ce visage morne
était née la figure la plus douce qui soit.
Et les gens plein d’éthique ont repris plein d’émoi :
“c’qu’elle est belle quand t’as bu, c’que t’es belle quand on boit!”
Refrain
Et ceux qui s’occupaient du savoir esthétique,
ceux qui se demandaient :“au fait le beau, c’est quoi?“
m’ont dit que la beauté n’est jamais éthylique
mais venez donc tenter l’expérience avec moi.
Une fois envolée toute définition
de ce qu’est la beauté, nous fûmes en émoi
de voir que tu avais plein de conversation
et même des plus enrichissantes qui soient.
Et les intellectuels ont repris dans la joie :
“c’qu’ elle est belle quand t’as bu, c’que t’es belle quand on boit!”
Et les apothicaires, et les gens plein d’éthique,
et les intellectuels et les femmes activistes,
et puis même ton frère et l’frère de ton cousin
entonnèrent en chœur ce merveilleux refrain :