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Joute 4 : Textes
(Sujet créé par Neojah l 31/10/03 à 12:18)
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Neojah
30/10/2003 08:13
Ménestrel bibliophage

Voilà, j'ai enfin réussi à me connecter (je n'ai pas pu pendant toute la journée d'hier (probléme de serveur ?), et je n'ai pas eu l'occasion de le faire avant ...).
Voici donc tous les textes de cette joute : il n'y en a que 5.
Comme toujours, vous pouvez voter ici.
J'ai préféré mettre tous les textes dans le même post afin de vous éviter (et à moi aussi ) de chercher les textes à chaque fois.
Vous pouvez bien sûr faire part de vos commentaires.
Bonne lecture !!



Texte A : Souris ... vole !

« - L’observation et l’étude des Mirnufles sont à la fois une science et un art. Une science, car elles nécessitent précision et rigueur. Un art, car sans patience attentive et discrétion absolue, elles ne sont pas possibles. »

Il prit une courte pause, jugea de l’effet de ses paroles, et reprit :

« - Mais me direz-vous : qu’est-ce que la Mirnufle ? Eh bien, tout d’abord, je ne vous répondrais pas : je commencerais par rectifier votre question : que sont les Mirnufles ? Les plus chanceux d’entre vous en ont peut-être vus et par chance sont encore là pour en parler. Car si l’on excepte les bakl’zar sauvages et les jugeliostes à mâchoire tombante, je connais pas d’animaux plus dangereux … »

Quand l’étranger était entré dans l’auberge du « Forgeron enluminé » (la plus grande de la ville), les regards s’étaient tournés vers lui, le détaillant de la tête aux pieds : haute stature, chapeau pointu légèrement affaissé, grande cape brune, épée étincelante au côté, grand bâton, bottes usées et un grand sac sur l’épaule. Tous, plus tard, s’accordèrent à dire que, sans aucun doute, son allure était celle des aventuriers mages, tels qu’on en voit ici parfois.

« - Les Mirnufles ont toutes des griffes capables de lacérer les cuirs les plus épais, et des becs à même de percer les aciers les mieux trempés. Mais peut-être le pire est leur cri perçant, qui vous immobilise de peur et d’effroi … J’en ai vu, une fois, venir à bout de féroces glapieurs, qui avaient cherché à pénétrer dans leur territoire. »

Pour s’installer, il avait choisi la plus grande table de la salle. Deux ou trois habitués y étaient déjà installés, mais sa mine peu commode avait taire les commentaires. Après avoir commandé une cervoise, il avait sorti un parchemin couvert de signes cabalistiques et s’était plongé dans son observation. Bien évidemment, l’attention de ses voisins avait été attirée.

« - Les Mirnufles entrent dans la catégorie des volatiles criants à poil ras. Il est vrai que ce sont même les seuls spécimens connus de cette sous-catégorie d’une famille plus large que l’on appelle communément oiseaux. Il existe de nombreuses sortes de Mirnufles, qui se distinguent entre elles par la forme du bec, la couleur des yeux … Pour ma part, j’en ai dénombré plus de cinquante. »

Timidement , ces gaillards plus habitués aux bagarres de taverne qu’aux arcanes des sciences lui avaient demandé ce qu’il examinait. D’un ton sans appel, il leur avait indiqué qu’il mettait la dernière main aux conclusions de ses recherches sur les Mirnufles, puis comme mu par une passion couvée, il était devenu plus prolixe.

« - Je pourrais vous parler longuement de leur mode de vie, de leurs mœurs, de leurs habitudes alimentaires, de leur sociologie … Je suis, en effet, le spécialiste indiscutable de la question. De Maublig à Greyhawk, en passant par Lankhmar, nul ne me discutera ce titre. Et pourtant, Wee Jas sait combien les pouvoirs attribués aux poils de Mirnufles ont attiré l’attention de nombreux chercheurs. Alors, pourquoi le suis-je ? Leur étude a éveillé en moi quasiment de l’amour pour elles : par delà leur férocité apparente, leur grâce, leur mentalité me les rendent plus chères que beaucoup de nos semblables. A l’attrait de la recherche se sont rajoutés d’autres sentiments sublimant ainsi mon appétit de connaissances. »

Quand il avait commencé à parler, son timbre de voix rauque et profond avait catalysé l’attention de l’ensemble des clients. Au fur et à mesure, ils s’étaient rapprochés pour constituer une assemblée attentive d’un quinzaine de personnes. L’étrangeté de son discours et l’annonce de sa notoriété agissaient comme un aimant.

« - Plutôt que de disserter longuement d’une manière théorique sur leurs innombrables qualités, je préfère vous raconter ma dernière expédition. La consultation des entrailles d’un moulgar m’avait alerté sur la présence d’une colonie importante de Mirnufles dans la région de Miqper, soit à moins de deux jours de voyage de là où je me trouvais. La confirmation m’en fut bientôt apportée par le témoignage d’un aventurier de mes amis, qui me rapporta qu’une tribu locale de gnomes sauvages avaient repéré des traces de coquilles bleues. Vous n’êtes pas sans savoir que les Mirnufles ont des œufs bleus. Aussitôt, je décidais de monter une expédition. »

L’heure du repas approchant, l’auberge se remplissait peu à peu. Le cercle des auditeurs grandissait encore. D’aucuns dans l’assistance tentaient de prendre la parole, mais étaient vite rabroués par les autres. Pourtant, assis seul à une table un peu à l’écart, un petit homme avait l’air de s’ennuyer ferme, mais également d’attendre quelque chose.

« - Avec quelques compagnons rompus aux techniques de l’observation des Mirnufles, et avertis des risques que nous étions susceptibles malgré tout d’encourir, je me mis sur le champ en route. Je passe bien évidemment sous silence, les quelques escarmouches aux quelles nous fûmes confrontés. Nous arrivâmes bientôt sur le site. Mes présomptions se confirmaient. L’endroit était idéal : quelques grands chênes, des blocs de granite, et au milieu d’eux une ouverture dans le sol : l’implantation rêvée pour ces animaux. Malheureusement, des chevaux étaient là, sans cavaliers. Ceux-ci avaient déjà dû rentrer dans cette grotte, où nichaient les Mirnufles. »

Il se redressa d’un bond, renversant sa chaise.

« - Sans aucun doute, ils s’agissaient de chasseurs de Mirnufles, plus attirés par la richesse et le pouvoir, qu’ils espéraient tirer de ces animaux, que par leur observation scientifique. Entendant des bruits en provenance de la caverne, mes amis et moi nous précipitâmes. Après avoir parcouru une bonne vingtaine de mètres, nous débouchâmes dans une large cavité. Trop tard ! »

Il dégaina son épée, en brandissant son bâton de l’autre main, mimant un combat qui semblait dantesque.

« - Les gredins, plus d’une vingtaine au total, couverts d’épaisses armures de métal, avaient attaqué les Mirnufles. Certains avec de larges massues faisaient de grands moulinets afin de les écraser, tandis que d’autres munis d’épuisettes de maille, ramassaient les cadavres. Certes, les Mirnufles se défendaient avec rage, mais elles avaient le dessous, comme submergées par la sauvagerie et la brutalité de l’assaut. Nous nous jetâmes dans la bataille hachant et taillant ces bandits. Pourtant, à cinq contre vingt, l’issue de la bataille ne semblait, malheureusement, guère faire de doute. »

Il sembla se courber sous le poids d’un effroyable souvenir.

« - L’un après l’autre, mes compagnons tombaient. J’avisais celui qui sans aucun doute était le chef de cette troupe. De toutes mes forces décuplées par ma rage, je lui lançais en pleine tête mon épée, et j’enchaînais avec mon bâton une série de formidables moulinets. Il s’effondra mortellement atteint. Les autres brigands restèrent comme stupéfaits par mon ardeur au combat. Les Mirnufles aussitôt se ressaisirent, et nous eûmes rapidement vite fait de mettre en pièce les derniers bandits. »

Il paraissait en nage d’avoir ainsi revécu ce combat. Il se rassit, reprenant son souffle. Il n’y avait plus un bruit dans l’assistance.

« - Le combat terminé, j’observais ce gâchis. Outre mes compagnons, et les brigands, une centaine de Mirnufles gisaient au sol. Les survivantes s’étaient regroupées au fond de la grotte, et semblaient palabrer. Des petits cris perçants jaillissaient. Je vous avouerais mon inquiétude : quel sort allaient-elles me réserver ? Notre impulsivité à prendre leur défense nous avait fait oublier, que nous pouvions aussi avoir à les craindre... »

Il prit une pause. Les clients de l’auberge le fixaient, passionnés.

« - Au bout d’un temps qui me parut être une éternité, la plus vieille des Mirnufles vola vers moi. Je sentais un lien télépathique s’installer entre nous. Quelle surprise ! Je n’avais pas imaginé que ces animaux étaient si évolués. Je ressentais encore plus de respect pour elles. Elle lisait en moi comme dans un livre. Elle me fit part des remerciements de toute la communauté, que mes louanges seraient chantées sans fin. Elle me révéla que le secret de tous leurs pouvoirs résidaient dans leur peau, et leurs poils. Enfin, elle me fit un suprême cadeau : toutes les dépouilles des Mirnufles tombées. En effet, la dépouille corporelle ne compte pas pour elles. Elle me dit qu’elle était sûre que j’en ferais bon usage. »

Le petit homme sembla enfin se réveiller. Il attrapa un lourd sac posé à côté de lui, et se rapprocha de l’orateur.

« - Depuis ce jour, j’ai étudié sans relâche les pouvoirs de ces peaux, comment les mettre en œuvre et comment ils pouvaient bénéficier aux hommes pour leur plus grand bien. »

Il se remit debout, haranguant l’assistance.

« - En décoction, elles garantissent longue vie. Tissées en vêtement, elles protègent contre les lames les mieux trempées. Portées sur la tête comme un bonnet, elles autorisent un usage limité de la télépathie. Roulées en boule au fond d’une poche, elles apportent chance et prospérité. Autour du cou, elles vous assurent un timbre de voix fort et clair. Et je ne suis pas encore sûr d’avoir fait le tour des bienfaits dont elles sont porteuses. »

Le petit homme désormais à ses côtés ouvrit le sac : à l’intérieur des dizaines de peaux grisâtres à poil ras.

« - Malheureusement, je ne puis vous les offrir. Mes recherches m’ont coûté horriblement cher, et je dois également apporter un soutien aux familles qu’ont laissé derrière eux mes pauvres compagnons. Je vous saurais donc gré pour chaque peau que vous prendrez, de donner à mon aide ici présent 20 pièces de Teslo. Servez-vous ! »

Alors que l’assistance prenait d’assaut son compagnon, il se retira vers le comptoir pour y terminer sa cervoise. Peaux et pièces changeaient de main à une vitesse vertigineuse. Une dizaine de minutes plus tard, il n’y avait plus de cette miraculeuse marchandise.

Les deux compagnons, après avoir salué l’assistance et leur avoir souhaité beaucoup de bonheur, ressortirent de l’auberge, et s’éloignèrent.

« - Bien ! Bien ! Bon filon. Bien meilleur que les écailles de Dragons Roses, ou que les griffes de Tortues Pygmées. Bon, faudra penser à refaire les stocks de peaux de souris ! »



Texte B : La Marque

Norliz le jeune ménestrel attendit un peu après le départ des deux gardes impériaux, puis passa rapidement la tête par la porte de l’auberge pour s’assurer qu’ils prenaient bien le chemin de leur camp. Personne dans la salle commune ne bronchait, fixant d’un regard anxieux le ménestrel. Celui-ci referma soigneusement la porte, se retourna gaiement, puis fit virevolter sa cape en un geste ample et théâtral : « Et maintenant, gentes dames et beaux messieurs, place à la vraie musique. »

D’un saut léger, il bondit sur une table, harpe à la main. Toutes les personnes présentes dans la salle commune semblèrent s’éveiller d’un coup. Norliz enchaîna chansons entraînantes, poèmes lyriques et récits épiques. L’assistance battait des mains, riait à gorge déployée, battait la mesure du pied. Le ménestrel se vit offrir des chopes, reçut des pièces de menue monnaie dans l’étui de sa harpe, accueillit avec un sourire enjôleur les œillades coquines des serveuses. Eneeya connaissait toutes les chansons : Le Défi de la Reine, La Fleur du Matin Lumineux, Quitte ou Double… Tous ces chants étaient formellement interdits depuis que l’empereur avait pris le pouvoir six mois auparavant bien sûr, mais on continuait à les fredonner en secret.

Des couples commencèrent à danser. Eneeya la bannie n’avait pas le droit de danser, bien sûr. De toute façon, avec son gros ventre, elle en aurait été incapable. Le ménestrel ne cessait de la regarder. Cela faisait six jours de suite que Norliz donnait une représentation à l’auberge de la Louve de Cent Ans, et l’aubergiste savait très bien que la « fidélité » du ménestrel n’était due qu’à la présence d’une de ses serveuses, Eneeya. Norliz était comme ensorcelé: cette jeune femme était décidément très belle, il en vint même à oublier qu’elle était enceinte jusqu’aux yeux. Il se baissa pour lui murmurer à l’oreille : « Charmante damoiselle, acceptez-vous d’être ma Muse ? Votre chevelure rayonnante m’inspire. Elle me rappelle un chant qui se fredonne depuis peu et qui fait frémir de terreur nos tyrans, car on le dit prophétique. Ecoutez donc cela.»

Il lui vola un baiser dans le cou, puis entonna un nouveau chant d’une voix claire :

L’empereur de sa main cruelle a volé le sceptre
De notre royaume désormais hanté par les spectres
La tristesse et la terreur sur nos terres il a semé,
Tuant ainsi en nous jusqu’à l’envie d’aimer.
Mais la joie n’est peut-être pas bannie pour toujours
Car on dit que notre Sauveur va bientôt voir le jour.

La mère de notre héros porte à la hanche une étrange marque
Qui la désigne comme la génitrice de notre futur monarque.
La prophétie dit qu’il naîtra dans les larmes
Et que pour nous défendre il prendra les armes.
Ayant hérité de sa mère sa chevelure de feu
Il tuera l’empereur et sera élu roi devant Dieu.

Riez, chantez et dansez aimables gens,
Car, sachez-le, jamais prophétie ne ment.


L’assistance s’était levée, transportée d’allégresse. Le jeune ménestrel accueillit ces marques de reconnaissance avec un petit air satisfait. Mais lorsqu’au milieu de la liesse générale il chercha du regard sa belle rouquine, celle-ci avait disparu.

***************

Eneeya eut un petit frisson quand elle pénétra dans l’eau glacée de la Doline. Elle aimait se baigner dans cette rivière. Elle pénétra plus avant dans la rivière, laissant doucement son corps nu s’habituer à la fraîcheur de l’eau. Une multitude d’idées tournoyaient dans son esprit. Elle se rappelait… Ce jour terrible où les soudards de l’empereur l’avaient violée. Combien de ces soldats puants étaient passés sur son corps encore vierge ? Dix, peut-être quinze ? Elle était sortie de cette terrible épreuve anéantie et haineuse. Quelques mois plus tard, les fruits de cette atroce journée étaient devenus visibles aux yeux de tous : elle portait un enfant. Impossible de savoir lequel de ces soudards était le père, et de toute façon elle préférait ne pas le savoir. Puis avait suivi la honte de ses parents. On l’avait insultée, traînée dans la boue. Puis… on l’avait bannie du village. Pour survivre, elle avait dû accepter de servir ce gros porc d’aubergiste dans le village voisin.

D’un geste machinal, elle frotta son poignet, où la marque des bannis -un « B » marqué au fer rouge - était encore douloureuse. Sa gorge se noua. Sa main glissa jusqu’à sa hanche. Là, une autre marque se dessinait : une marque blanche d’une paume de hauteur représentait très nettement une épée. Longtemps, elle en avait cherché le sens. Et voilà que cette histoire de prophétie… La mère de notre héros porte à la hanche une étrange marque qui la désigne comme la génitrice de notre futur monarque. Enfouissant sa tête entre ses mains, elle éclata en sanglots.

- « Je vous en prie, ne pleurez pas. »

Elle se retourna en sursaut. Elle n’avait pas entendu Norliz arriver. Il était là, debout sur la rive à quelques pas d’elle, les yeux rivés sur l’insigne de l’épée sur la hanche de la rouquine. Sans savoir ce qu’elle faisait ni pourquoi, elle marcha droit vers le ménestrel. Telle une enfant, elle se blottit contre son torse. Il retira sa cape et, d’un geste tendre, en enveloppa la jeune femme. Elle éprouvait un sentiment bizarre, comme la sensation criante de se sentir enfin « chez elle ». Elle l’embrassa fougueusement. Tant et si bien qu’il vacilla. Il comprenait maintenant pourquoi il avait ressenti ce furieux besoin de suivre cette fille jusqu’à la rivière et pourquoi il ressentait le besoin de la voir tous les jours depuis une semaine: elle était le feu.

Soudain, alors qu’ils s’étreignaient, elle aperçut les reflets furtifs du soleil couchant sur du métal : un casque de garde impérial. Le garde courait alerter son campement, qui n’était pas à plus de cinq cents pas de là. Il avait vu la marque, elle en eut la conviction. Ramassant à la hâte ses vêtements, Eneeya entraîna Norliz dans sa fuite.

Ils coururent à en perdre haleine en direction de la forêt. C’était leur seule chance. Le gros ventre d’Eneeya ralentissait leur course, cependant ils avaient réussi à distancer les gardes impériaux, qui, nombreux, avaient mis du temps à s’organiser. Les deux amants atteignirent finalement la forêt. Norliz eut un petit rire joyeux : « Sauvés ! Il va être maintenant très facile de les semer dans la forêt. ». Eneeya ne put pas répondre : une douleur subite lui coupa le souffle et la fit se plier en deux. Elle n’avait jamais senti cette douleur auparavant, cependant elle la reconnut immédiatement : son enfant voulait naître.

Des moments qui suivirent, elle ne vit pas grand-chose : elle sentait que Norliz la portait en marchant le plus rapidement possible, mais tout le reste était flou pour elle. Elle se concentrait sur sa douleur et son ventre. Après un moment qui parut interminable à la jeune femme, Norliz la déposa avec douceur sur de la pierre dure et froide. Il faisait assez sombre, seul un faible rayon de soleil couchant entrait dans la caverne. Elle entendait la voix du ménestrel qui se voulait rassurante, mais la seule voix qu’elle acceptait d’écouter était celle de sa douleur. L’enfant arrivait, et refusait visiblement d’attendre davantage.

Elle donna toute sa force, toute sa rage, toute son âme.

Quand vint la délivrance, elle ne put réprimer un cri. Norliz avait très rapidement étouffé les cris du nouveau-né, mais n’avait pu étouffer celui de la jeune femme. Il arrêta ses gestes, en suspens, puis écouta des voix qui venaient de l’extérieur de la caverne :
« Messire, il me semble avoir entendu du bruit provenant de cette caverne »

Le sang du ménestrel se glaça. Ils arrivaient. Ils allaient la lui prendre, peut-être la tuer. Il aurait tant voulu avoir plus de temps... Il tourna vers Eneeya un regard désespéré. Dans la faible clarté, il vit que, malgré son évident affaiblissement, elle arborait un visage serein et presque souriant.
- « Prends l’enfant avec toi. Sauve-le. »
- « Non ! Ils vont te tuer ! »
- « Non, c’est l’enfant qu’ils veulent, pas moi. Fais-le… pour ton futur roi. »

Il serra le nouveau-né dans ses bras. C’était l’enfant de la prophétie. Celui qui allait tuer l’empereur et ramener en ces terres le bonheur perdu. Le futur roi.

A regret, il enveloppa l’enfant de sa cape et s’enfonça dans la caverne. Tapi derrière un rocher dans l’ombre comme il l’était, les gardes ne pourraient pas le voir à moins de fouiller la caverne.

Les soldats ne tardèrent pas à trouver la jeune femme enroulée dans sa cape par terre. Un homme portant un uniforme de gradé se pencha sur Eneeya. Du bout de son épée, il écarta la cape dont s’était enroulée Eneeya. Il comprit que l’enfant était né.
- « Où est le ménestrel ? … Réponds, femme ! »
- « Il… il est parti. Il s’est sauvé quand il vous a vus aussi nombreux. »

Fou de rage, il ordonna qu’on fouille la sortie de la caverne à la recherche d’éventuelles traces du ménestrel. Norliz ferma les yeux et supplia secrètement la providence de ne pas amener de garde vers sa cachette et de sauver Eneeya. Tendu, il écouta le silence.

Soudain, un bruit sourd éclata dans la caverne : il reconnut le bruit du métal qui rencontre la chair puis la pierre. Il comprit qu’Eneeya venait de mourir.

***************

Dans les mois qui suivirent, un nouveau chant fit son apparition dans les auberges: ce chant parlait d’un ménestrel qui errait sans cesse sur les routes, tenant un nouveau-né dans ses bras. Ce chant s’intitulait Le Ménestrel aux Yeux Tristes, et jamais on ne sut si ce ménestrel n’était qu’une légende.



Texte C : Dédicace

Elle remonte l’allée centrale à grand pas. Fixant un point imaginaire droit devant elle, elle évite ostensiblement les regards en coin des passants. Elle marmonne en marchant, ressassant les reproches qu’elle s’apprête à assener aux conseils des sages.
« La caverne devait pourtant être vide ! Voilà ce que nous avions convenu, il y a des mois de cela. Mais non, on ne peut pas faire confiance à ces messieurs ! Pourtant ils n’ont pas eu grand chose à faire. Je me suis chargée de tout le reste ! Les costumes, les victuailles, les invitations, les rafraîchissements, les …. »

Clarisse s’arrête stupéfaite. Le conseil des sages au grand complet remonte nonchalamment l’allée centrale dans sa direction. Ils ne l’ont pas encore vu. Ils discutent joyeusement. Ils ont revêtu leurs habits de fête et se réjouissent d’avance de participer à la célébration. Ils s’arrêtent brusquement lorsqu’ils l’aperçoivent.

« Ah vous êtes là ! Vous allez m’entendre ! Bande d’incapables ! »
Est-il utile de préciser que rares sont les personnes au village pouvant se permettre de qualifier le conseil des sages de « bande d’incapables » ? Qui plus est, l’insulte professée publiquement aurait été encore plus sévèrement réprimandée, si elle n’était sortie de la bouche du Clarisse, femme du chef du village, voir même chef officieux du village selon certains.
« Vous n’aviez pourtant pas grand chose à faire ! Vous deviez juste choisir la caverne adéquate ! Vous voyez ce que je veux dire ? Le genre de caverne que les esprits vous ont soigneusement désignés, bien vide, bien calme, sans danger . Il y a des centaines de cavernes dans la forêt. Il m’en fallait une, juste UNE, pour procéder au mariage de mon fils ! Mais non ! Ces Messieurs ne sont même pas capables de choisir une caverne. Vous l’avez visitée au moins avant de me l’attribuer ? ? ? »

Les sages du conseil méritent en temps normal leur surnom. Mais là, devant une Clarisse cramoisie de rage et au souvenir des circonstances du choix de la caverne, aucun ne tient absolument à prendre la parole. Un mouvement de groupe plus ou moins ordonné place finalement Trent au premier rang. Celui-ci, voyant qu’il ne peut reculer sans perdre le peu de dignité qu’il lui reste, fini par articuler un début d’explication.
- C’est que … Nous avons procédé aux rituels comme il se doit, nous avons préparé et bu la potion de clairvoyance et nous ensuite convoqué les esprits en dansant « l’appel de la fécondité ». Mais …
- Mais ?
- Mais, rien n’est venu, ou plutôt si ! Mais les visions n’étaient pas claires, les signes difficiles à interpréter, alors …
- Alors ?
- Et bien … Nous avons fumé les herbes de prédiction et dansé « l’union des cœurs », mais …
- Mais ?
- Cela restait confus … Alors, …
- Ne me dites pas que …
- Et bien … Trent jette un regard désespéré vers ses collègues du conseil mais ils sont tous très affairés à contempler les mystérieux présages du ciel. Et bien … Nous avons cuisiné et mangé les champignons de l’éveil et …
- Et vous étiez fait comme des queues de pelle ! ! ! Mais c’est à croire que c’est un miracle si vous n’avez pas fini dévoré par les ours ! ! !

Trent contemple pitoyable sa paire de chausses flambant neuves. Une petite folie qu’il s’est offert pour l’occasion. Il sent qu’il n’aura jamais l’occasion de les utiliser pour le bal de ce soir. Il n’a pas vraiment le choix, il doit poser la question fatidique.
- Et, hum … Il y a eu des soucis ?
- Des soucis ! ! ! Des soucis ! ! ! A oui, je crois que l’on peut appeler ça un SOUCIS. Mais on pourrait aussi parler de catastrophe, de cataclysme, de ….

Clarisse se tait d’un coup … Sa colère cède la place à l’abattement.
- J’avais pourtant tout prévu mais ça !

Devant l’air malheureux de la femme, Trent propose un bras secourable et le petit comité des « sages » part au trot vers la taverne la plus proche. Leur couardise n’est rien comparée à leur curiosité et ils trépignent d’impatience à l’idée d’entendre ce qui s’est passé.

- Mon fils se tenait comme il se doit devant la caverne, tellement beau dans son armure toute neuve.
Trend retient un petit rire. Oswald, le fils de Clarisse ne peut être qualifié de beau que par sa propre mère. Tout autre être humain ne verrait dans ce petit être chétif et malingre qu’un pâle reflet de son géant de père et de sa furie de mère. Son absence de qualité esthétique n’est compensée par aucune aptitude intellectuelle particulière. Oswald est désespérément quelconque et transparent. Trent n’eu aucun mal à imaginer l’armure neuve du jeune homme. Aucune chance qu’il ne l’ai utilisé de toute façon en quelque occasion que se soit.

- Quand soudain …des bruits sortirent de la caverne.
Trend qui avait failli perdre le fil du discours de la femme, se ressaisit brusquement.
- D’abord des grognements sourds, puis des cris qui ne tardèrent pas à se transformer en jurons. Sous nos regards atterrés, un homme immense et hirsute sorti de la grotte. J’ai cru que grand-mère allait défaillir.

La cérémonie de mariage débutait invariablement par le rituel de l’installation dans la grotte. Héritage des temps anciens, d’une époque où les Eduonts vivaient encore dans des cavernes, ce rituel symbolisait l’installation du jeune couple. Le prétendant devait conquérir, ou plutôt depuis plusieurs dizaines d’années simuler la conquête, d’une grotte, puis y inviter sa bien-aimée à passer quelques heures. Cette mise en scène était jouée en petit comité, seule la famille proche y assistait. La grotte était choisie par le conseil des sages qui tentait de justifier ainsi son utilité.

- Le barbare, car je ne vois pas comment qualifier autrement ce personnage, nous a tout simplement sommé de partir ! Devant notre incrédulité, il a hurlé qu’il fallait immédiatement que nous stoppions ce, je cite, « vacarme insupportable » devant SA grotte. Puis il est rentré dans son antre, non sans jeter un regard en coin à la fiancée et lui avoir décoché un sourire des plus déplacés.
- Et ensuite ? … C’est Anthelme qui vient de parler et il le regrette bien vite. Son intervention semble avoir d’un coup fait réaliser à Clarisse qu’une dizaine de « sages » se pressent autour de leur petite table.
- Trend fait bien vite diversion. Mais c’est affreux ! Et que s’est-il passé ?
- Et bien Cléa s’est mise à glousser stupidement ce qui a fortement irrité mon Oswald. Mon chef de mari a sorti son épée en se dirigeant vers la grotte. Grand-mère hurlait à qui mieux, mieux, son mécontentement et les parents de Cléa ont commencé à me harceler de questions …

Cléa était la jeune fiancée. Fille des chefs du village voisin elle était promise depuis son plus jeune âge à Oswald sans pourtant l’avoir jamais vu. L’imagination débordante de l’enfant puis de la jeune adulte qu’elle était devenue n’avait cessé d’idéaliser ce prince charmant. Sa déception avait été d’autant plus amère lorsqu’on lui avait enfin présenté celui qui aurait du être l’élu de son cœur.

- Arrêtant mon mari, Oswald n’écouta que son courage (à ses mots l’assemblée attentive cache son amusement) et parti régler son compte à ce Barbare … Peu de temps après des cris horribles nous parvinrent, parmi lesquels je reconnu ceux de mon tout petit. Nous vîmes ensuite sortirent le barbare qui tenait dans sa main droite par le fond de la culotte mon Oswald. Il le jeta par terre et nous averti qu’il n’avait « pas de temps à perdre avec nos pitreries ». Il regarda à nouveau Cléa et lui dit : « Mademoiselle, il est bien dommage que nous ne nous rencontrions que le jour de vos noces ». Ce à quoi Cléa répondit que le mariage n’avait pas encore été prononcé ! Non, mais, vous vous rendez compte, quelle insolence ! ! !

Trend tressaille devinant peu à peu la fin de cette histoire. Clarisse raconte alors comment son propre mari s’est fait rosser par le barbare en tentant de le déloger. Le même sort fut réservé au père de la fiancé. Puis les prétendants à la conquête de la caverne se firent plus rares. Petit à petit tel oncle prétexta un mal de dos, tandis que tel autre jura ses grands dieux qu’il aurait terrassé ce barbare si seulement il avait eu son épée sous la main. Seule la grand-mère restait en lice, mais Clarisse l’avait retenue.
Et à chaque fois que le Barbare sortait expulser l’assaillant, les œillades entre lui et Cléa ne cessaient de s’allonger. Jusqu’à ce que finalement, il l’attrape dans ses bras et l’emmène avec lui pour un aller sans retour au fond de sa caverne.

- Je n’ai jamais été aussi humiliée, dit-elle.
Trent cherche péniblement des mots de réconfort. Mais la situation lui semble plus risible que tragique et il prend sur lui pour ne pas sourire.

- Les voies des esprits sont impénétrables. Ils ont peut-être voulu éviter à Oswald un mariage préjudiciable.
- Les esprits ? Quels esprits ? Les esprits n’ont rien à voir là-dedans ! ! ! Vous étiez fins saouls, voilà tout ! Tout ça est de votre faute !!!

Et les sages de quitter précipitamment l’auberge sous les projectiles ménagers de Madame Clarisse…



Texte D : La Vie éternelle

Le Manuscrit du Prophète.

Par delà les Monts de la Désolation,
Tu trouveras l’Antre de la Perversion,
Source du mal qui sévit en ce monde,
Repaire maudit de la bête immonde.

Le damné éternel rode dans l’ombre,
Ne rêvant que de morts et décombres,
Il a fait le serment d’incarner le mal,
De nous embraser de son baiser fatal.

Pour le salut de tous, il doit être vaincu,
Mais face à lui, il te faudra rester fidèle,


Lundi 9 du mois de la Lune.
Cette journée a été terrible pour nous tous et j’éprouve ce soir le besoin de relater par écrit les épreuves que nous avons traversées au péril de nos vies. Si jamais je venais à disparaître, je souhaite que ce journal subsiste et témoigne de ce que fut ma folie. Car sans moi et sans mon insatiable curiosité, jamais le Prince Angus n’aurait entrepris cette périlleuse quête.
Mon nom est Annelise et je suis l’Historienne Impériale. Il y a bien longtemps mes recherches sur la création de l’Empire m’ont amené à découvrir le Parchemin du Prophète, relique de l’ancien temps et objet d’une multitude de légendes. Je ne raconterai pas ici cette formidable épopée. J’ai juste une pensée pour tous mes compagnons disparus au cours de cette aventure. J’en fus la seule survivante mais j’avais ramené le fameux parchemin.
Ce fut l’origine de cette hasardeuse entreprise. J’ai passé ma vie a rassemblé toutes les informations et corroborations nécessaires. J’ai étudié les textes saints, les archives des historiens et les légendes colportées par les ménestrels. Mon projet a été soutenu par le Culte, par le Général des Marches et le Ministre de la Sûreté. Et, finalement, le Conseil Impérial a décidé d’organiser ce périple pour découvrir et anéantir l’Antre de la Perversion.

Cela fait maintenant trois mois que les derniers bastions des Marches ont disparu derrière nous. Je me souviens maintenant de l’intense excitation qui s’était emparée de moi ce jour-là. De nombreuses décennies de recherches et d’études allaient enfin porter leurs fruits. Ce soir, je trouve que ces fruits ont un goût bien amer mais ma volonté reste intacte. Je savais depuis longtemps que les sacrifices pour parvenir à mon objectif seraient douloureux.
Nous nous sommes avancés rapidement à travers la Morne Steppe. Les sauvages nomades n’ont pas osé s’attaquer à notre colonne forte de cinq cents hommes choisis parmi les meilleurs. Bientôt, les cimes noyées dans les ténèbres des Monts de la Désolation nous engloutirent sous leurs ombres. Nous pénétrâmes sur les terres des Confréries qui avaient juré, il y a bien longtemps, de servir le mal. Les véritables épreuves commencèrent à ce moment car les Frères étaient de redoutables adversaires. Heureusement, grâce aux précieuses indications que j’avais collectées tout au long de ma longue vie, nous sommes parvenus à nous faufiler à travers les mailles de leurs défenses.
Je ne peux raconter ici tous les invraisemblables exploits que notre troupe dut accomplir mais ils étaient sans contestes à la hauteur des plus magnifiques légendes. Toutefois nous payâmes le prix du sang et près de trois cents d’entre nous connurent la mort dans ces terres hostiles. Mais nous avions traversé les Monts de la Désolation et maintenant s’étendait devant nous le Marais du Démon. Au loin, tel un phare inaccessible se dressait l’Eperon du Crépuscule, notre objectif, là où il y a quelques millénaires des mains inhumaines creusèrent l’Antre de la Perversion.

Aujourd’hui, notre expédition a subi les escarmouches incessantes des créatures des marais. Ces êtres insaisissables nous harcèlent depuis que nous avons pénétré dans le nauséabond marécage. Plus de cent hommes sont morts sous leurs flèches barbelées et nombre d’entre nous souffrent du poison pernicieux dont ces sournoises caricatures d’humains enduisent leurs armes. Le moral est au plus bas et seules la détermination et la bravoure du Prince maintiennent la cohésion. Il passe auprès de chacun de nous et nous souffle des mots d’encouragements et de consolations. Sa vertu est grande et dans son regard se lit une résolution sans faille.
Il s’est entretenu longuement avec moi. Il prend soin de la vieille femme que je suis devenue. Il m’a exprimé son étonnement face à ma résistance. Devant mon embarras, il a souri et a commencé à m’interroger comme tous les soirs depuis notre départ. Il écoute attentivement les récits que j’ai rassemblés à la quête d’indices qui auraient pu échapper à mon analyse. Il étudie avec moi les vieilles cartes approximatives d’explorateurs téméraires afin de choisir la voie la plus sûre et la plus directe. Il espère que nous parviendrons à notre but dans moins d’une semaine.
Encore une semaine de tourments…

Mardi 10.
Encore douze morts aujourd’hui. Mes compagnons enragent face à cet adversaire perfide et traître. Je suis fatiguée. L’humidité de ces lieux n’est pas bonne pour mes vieux os. Mais, droit devant nous, l’Eperon du Crépuscule se dessine de plus en plus nettement. Mon excitation devient presque incontrôlable.

Mercredi 11.
Seize morts. Le fait de les compter comme des pions m’empêche de penser à eux comme des hommes que j’ai côtoyés pendant ces derniers mois. Mon cœur s’endurcit et je ne pense plus qu’à notre objectif qui s’approche à chaque instant. Malgré mon épuisement, je serai prête à marcher de nuit.

Jeudi 12.
Le tribut de cette journée est lourd. Vingt sept morts. Mais le Marais commence à s’éclaircir et, ça et là, se dessinent les affleurements rocheux des premiers contreforts de l’Eperon.
Ce soir j’ai discuté un moment avec le Chevalier Guillaumin, le plus fidèle compagnon du Prince et son garde du corps attitré. C’est un vieil homme, presque aussi vieux que moi. Depuis le début, il s’est opposé à cette expédition. Cette discussion m’a laissé un goût amer. Le chevalier dans son désarroi a retourné son agressivité contre moi, me pensant coupable de cette sanglante hécatombe.
- Vos précieux parchemins ne nous sont pas d’une grande utilité face à ces démons.
- Ils nous ont permis d’arriver jusqu’ici.
- Pour mourir comme des rats ?
- Non. Pour parvenir à notre but ultime.
- Quel but ?
- Découvrir la source du mal.
Je me souviens de son rire méprisant.
- Délires de prêtres ! Phantasmes d’historiens ! Fariboles de troubadours !
- Vous êtes un ignorant, Chevalier. Vous êtes un guerrier, seulement un guerrier. Laissez le Savoir entre les mains de ceux qui ont la connaissance. L’Antre de la Perversion existe et nous allons le découvrir.
- Oh oui, je vous laisse ce Savoir si précieux que les gens de votre espèce chérissent. Je ne veux pas avoir la responsabilité de tous ces hommes qui meurent pour ce Savoir stupide et inutile.
- Votre vision est limitée. Je comprends votre douleur mais si notre société évolue c’est grâce à des gens comme moi. Les sacrifices d’aujourd’hui seront oubliés quand demain une nouvelle ère commencera. Cela je vous le promets sur ma vie !
Il s’est penché sur moi et son regard brillait d’une telle colère que j’ai cru qu’il allait m’étrangler.
- Je vais vous dire ce que je sais. Je suis stupide et ignorant de maintes choses. Mais j’ai vécu parmi les hommes, je les ai vus pleurer et rire, souffrir et mourir. Et je suis sûr d’une seule chose : c’est que la source du mal est là, en chacun de nous et non dans un quelconque trou !
En écrivant ces mots, je ressens encore son doigt appuyé sur mon cœur.

Je suis fatiguée. Je vais me reposer.

Vendredi 13.
Les démons se sont introduits la nuit précédente dans le campement. Ce fut le chaos. Les hurlements, des ombres mouvantes et insaisissables, l’éclair de l’acier, l’odeur du sang. Ce matin, nous avons compté nos morts. Trente et un.
Le Chevalier Guillaumin était parmi eux. Je regrette qu’il n’ait pu voir que j’avais raison, qu’il soit mort avant de comprendre toute la grandeur de ma quête. Un sacrifice de plus. Sa mort, au lieu de me démoraliser, renforce ma détermination. Je sais que nous approchons du but, je sais que le choix que j’ai fait, il y a des années, est le bon.
Le Prince Angus pleura longuement la mort de son plus fidèle compagnon mais il démontra aujourd’hui qu’il restait toujours aussi déterminé. Sa ferveur est si puissante que même moi j’en suis effrayée.
Nous ne sommes plus que douze. Mais, ce soir, nous avons laissé le maléfique marais derrière nous. Les contreforts de l’Eperon du Crépuscule nous entourent. Ils sont déserts et nous n’avons pas vu le moindre signe de vie. Il règne une atmosphère étrange, comme si le temps était suspendu. Je sens, comme mes compagnons, une présence qui nous observe. Nous sommes inquiets mais l’imminence du dénouement de cette aventure a provoqué un regain d’optimisme.
Demain, nous découvrirons l’Antre de la Perversion.

Samedi 14.
Il est enfin devant moi. Une sombre ouverture se dessine dans une paroi de roc qui semble s’élever jusqu’aux étoiles. Le Prince et ses derniers hommes se préparent à la confrontation finale. Ils réajustent leurs armures et aiguisent leurs armes. Certains appellent à eux la grâce du Culte et d’autres tissent de puissants sortilèges. Le Prince m’a adressé quelques mots avant de rejoindre les ultimes survivants de notre expédition.
- Des bruits sortent de cette caverne…
- C’est le souffle du damné éternel, mon Prince. Il nous attend. Il sait que nous sommes là et que nous sommes venus l’affronter.
- Oui. Vous avez raison, Dame Annelise. Je sens ici un puissant maléfice. De la haine… mais quelque chose d’autre que je n’arrive pas à définir…
- De la solitude ?
- Oui… Vous aussi, vous la sentez ?
- Oui, mon Prince. Cet être est le dernier de son espèce. Il est l’unique survivant d’une époque perdue.
- Ce soir, cette époque sera définitivement révolue.
- Oui… Grâce à vous, nous allons connaître une nouvelle ère.

Ce sont peut-être les derniers mots que j’écris. Quelle que soit l’issue de cette dernière épreuve, je n’ai aucuns regrets. Ma vie a été longue et, ce soir, je n’ai plus rien à perdre. Le Prince m’a adressé un bref signe de tête. Le moment est venu.

Le premier jour d’une nouvelle ère.
Je viens de me réveiller. Une force nouvelle coule dans mes veines. Je ne me suis jamais senti aussi bien. Le corps démembré du Prince gît près de moi. Son sang souillera mes mains à jamais, mais je ne m’en soucie guère. Instinctivement, mes doigts ensanglantés se resserrent sur un vieux fragment de parchemin dissimulé au fond d’une de mes poches. Je le sors et rit. Le Prophète avait raison.

Pour le salut de tous, il doit être vaincu,
Mais face à lui, il te faudra rester fidèle.
Car le héros sera protégé par ses vertus,
Mais le traître étreindra la vie éternelle.


Mon amant m’attend. Son sourire dévoile ses crocs acérés.
Il a attendu pendant des millénaires que je vienne à lui. Son attente n’a pas été vaine.
Nous allons bientôt quitter cette détestable caverne pour rejoindre les contrées humaines.
Ce journal nous précèdera afin que vous sachiez, afin que la crainte ne vous quitte plus et que l’ombre de notre présence ternisse à jamais votre existence.

Nous sommes les prédateurs.
Vous êtes nos proies.



Texte E : Naufrage

Jamais les vents n’avaient soufflé aussi fort, si brusquement. J’étais de garde cette nuit-là, et il n’y a personne de mieux placé que moi pour en parler. J'étais sur le pont en train de fumer ma pipe, guettant le moindre indice susceptible de trahir la présence de pirates dans ces eaux habituellement hostiles quand la foudre abattit un à un les mâts de notre embarcation, accompagnée d’une pluie torrentielle et d’une houle qui jeta par-dessus bord nombre de matelots dormant sur le pont.
Alors que je tentais désespérément de m’agripper au bateau, celui-ci fit un vacarme épouvantable, craquant de tout son bois, et je sentis que notre navire allait bientôt sombrer. Dans un sursaut de lucidité, je sautais à l’eau en priant le Grand de m’accorder une faveur.
Au réveil, je me trouvais sur une plage de galets dont les bords étaient aussi tranchants qu’une dent de requin. Le corps parsemé de multiples coupures, je me levais en cherchant des yeux un moyen de reconnaître mon lieu de naufrage.
Rien. Même les arbres m’étaient inconnus. J’étais seul, sur une côte que je ne connaissais pas, sans moyen de subsister.
J’étais perdu …

Ne laissant que peu de place au désespoir, celui-ci n'aménant généralement rien de bon dans ce genre de situation, je longeais la côte à la recherche d'éventuels rescapés.
L’île, car il s’agissait malheureusement bien d’une île, semblait assez étendue. Les eaux turquoises que le vent fracassait avec violence sur les rochers s'étendaient à perte de vue. Je n'apercevais ni continent, ni la moindre île autour de moi, et cela n'améliorait pas mon moral, quand je vis quelque chose bouger au loin, sur la plage.
M'armant d'un bâton - piètre défense pour un homme épuisé tel que je l'étais - je m'approchai discrétement des ombres qui dansaient à une centaine de mètres de moi.


Quelle joie - et quelle culpabilité - de découvrir deux hommes perdus tel que moi au milieu de l'immensité océane !!! L'un d'eux, le plus âgé, avait la jambe cassée et ne pouvait donc pas se déplacer seul. L'autre avait l'air en assez bonne santé, mais son visage trahissait le vécu de ceux qui ont frôlé la mort de près. J'avais moi-même une certaine expérience des batailles et des tueries en tout genres, et ce regard vitreux si singulier ne me laissait présager rien de bon quant à sa santé mentale.
Je regardai de plus prés la blessure de l'aîné : la fracture avait rompu deux os, mais elle était nette et le malheureux n'avait pas tenté de se relever de lui-même, ce qui aurait sans nul doute compliquer les soins que je pouvais lui prodiguer. Je lui tendis un morceau de bois en lui conseillant de bien le serrer entre ses machoires et, prenant mon courage à deux mains, je lui rétablis la jambe d'un brusque coup sec. L'écho du hurlement qu'il poussa, mélange de souffrance, de soulagement et de désespoir, se répercutera dans mes oreilles jusqu'à la fin de ma vie. Sans attendre, j'apposai l'attelle que j'avais confectionnée sur sa jambe et lui passai de l'eau sur le visage.
Je lus la reconnaissance dans les yeux du plus jeune et cela me fortifia quelque peu l'esprit.
En attendant que la souffrance du blessé diminue et qu'il puisse tenir sur ses jambes, nous explorâmes les alentours, sans un mot, avec pour seule compagnie le bruit des vagues et du vent. Nous ne retrouvâmes aucun autre survivant et, chose étrange que je gardais pour moi, aucun cadavre également. Cette absence de corps me rassura dans un premier temps, car cela répondait à mon besoin d'espoir, à mon besoin de croire que tout l'équipage n'était pas mort et que, tôt ou tard, quelqu'un viendrait nous chercher.
Mais notre navire comptait prés d'une centaine de passagers et de membres d'équipage et, malgré mon envie de croire, l'absence totale de cadavre ne me laissait présager rien de bon.
La faim commençait à faire son ouvrage : ma vision se brouillait et je vis mon compagnon tomber par deux fois à terre. Nous ne pouvions continuer comme ça : il fallait manger. Je désignai de la main les arbres au jeune homme qui hocha la tête sans grande conviction.

La forêt était extrémement dense. L'air y était vicié par la pourriture ambiante des végétaux qui n'avaient pas accés à la lumière. Des lianes énormes courraient entre les branches et nombre d'insectes de différentes tailles volaient, marchaient et piquaient à tout va.
Cette atmosphére oppressante n'améliora pas notre moral. Nous parlions trés peu, n'échangeant que de bréves informations sans avoir vraiment envie d'approfondir, chaque mot évoquant la vie passée ajoutant à nos blessures et à notre tristesse. Je dois dire que je ne me souviens même plus de leur nom tellement les sentiments de désespoir et de découragement avaient pris racine dans mon coeur : nous ne voulions pas nous connaître, nous aimer, car nous avions conscience que la perte de l'un d'entre nous pourrait remettre en question la survie des deux autres et nous ne souhaitions pas rajouter à cette question de la survie des notions qui, en ces lieux et ces circonstances tragiques, pourraient avoir raison de nous.
Ne reconnaissant aucune des espèces animales ou végétales qui nous entouraient, je conseillai à mes compagnons de ne pas toucher à quoi que ce soit. Mais la faim peut être plus forte que la raison et je vis le Jeune céder à la tentation et manger un insecte qui passait à sa portée.
J'eu envie de crier pour le prévenir du danger qu'il pouvait courir, mais une partie de ma pensée avait déclaré forfait :
"Sois réaliste : vous devez manger pour survivre. Si le malheureux s'empoisonne, prend garde à cette insecte la prochaine fois."
Quand cette pensée me traversa l'esprit la première fois, je fus choqué, révolté par la cruauté et l'absence d'humanité de mes propos intérieurs vis-à-vis de mon compagnon. Pourtant, la réalité et la gravité de notre situation eurent raison des principes qui avaient jalonné ma vie.
L'insecte avait en fait un goût horrible, mais il était comestible. Il s'agit d'une variété proche des cafards que nous pouvons rencontrer dans nos villes, à la différence prés que leur taille est beaucoup plus imposante.
Aprés avoir "dégusté" quelques-unes de ces charmantes bestioles - et avant que nous soyions pris de dégoût -, nous conclûmes un marché : nous goûterions chacun notre tour les espèces animales, les fruits et les légumes que nous ne connaissions pas. Ce qui revenait à dire, vu l'espoir que nous avions, que chacun d'entre nous avait une chance de ne pas voir mourir les autres ...
Seule la découverte de fruits sucrés et d'une source d'eau nous remit le baume au coeur. Mais la joie fut de courte durée : la nuit tombait et les bruits de la forêt, tous plus inquiétants les uns que les autres.
Nous nous étendîmes prés de la source en improvisant un bivouac fait de végétation et nous endormîment.

Au milieu de la nuit, nous nous réveillâmes tous les trois en sursaut : des cris et des rires se faisaient entendre. Mais, à y repenser aujourd'hui, je crois que c'est le silence de la forêt qui nous éveilla. Plus aucun bruit n'en émanait, comme si la forêt elle-même avait peur.
Le Jeune et moi, nous nous levâmes, en proie à une agitation et à une nervosité qui contrastait avec l'apathie mollassonne de la veille : les bruits étaient proches de nous. L'Aîné, toujours blessé à la jambe, tenta vainement de se relever, en proie à une panique grandissante : il se débattait énergiquement, tentant de prendre appui sur ses jambes malgré la douleur. M'interrogeant du regard sur la nécessité de l'emmener avec nous, le Jeune me fit comprendre qu'il valait mieux laisser l'Aîné là. Je n'étais pas totalement d'accord avec lui, mais nous n'avions pas le choix. Je me baissai vers l'Aîné pour lui faire entendre raison, que nous avions besoin de connaître l'origine de ces bruits et que ces blessures ne faciliterait pas une fuite en cas de retraite de notre part, mais celui-ci ne voulait rien entendre. Sans que j'eu le temps de le voir, le Jeune saisit une branche et assoma l'Aîné. Il remarqua dans mon regard qu'il venait de commettre une faute importante, mais il n'en avait que faire : la seule chose qui importait à ses yeux était de connaître l'origine de ces bruits. Dans sa folie, il semblait croire que ces bruits pourraient nous être utiles, voire vitaux. Moi, je ne le croyais pas vraiment, mais, de toute évidence, il fallait que je l'accompagne : son regard dément ne me laissa pas le choix.
Nous quittâmes donc la source, en laissant l'Aîné seul, assomé. Nous ne savions pas encore que nous ne le reverrions pas. Peut-être s'en est-il sorti, lui, bien que je n'y crois pas trop ...

Les bruits s'amplifiaient. Nous approchions de leur source. Le Jeune me fit un signe et me désigna quelque chose, à une vingtaine de métres de là.
- Tu entends l'écho dans le son ? La source de ces bruits ne peut se trouver que dans cette caverne ..., me déclara-t-il d'une voix pleine d'espoir.
Je sentis ma peau se hérisser. Nous approchâmes lentement de la grotte quand une volée de harpies s'abattit sur nous. J'avais entendu parler de ces créatures mythiques, mi-femmes, mi-oiseau, mais je n'avais jamais cru possible d'en apercevoir un jour. Certains récits les présentaient comme de magnifiques créatures, d'autres comme de charognards particulièrement malveillants ... Mais rien de ce que j'avais pu entendre auparavant n'avait évoqué la réalité qui fondait sur moi.
Manquant de force, je ne cherchai pas à combattre tandis que le Jeune, dans sa démence, se défendait bec et ongle. Il réussit à assommer trois d'entre elles avant que les harpies ne commencent à prendre le dessus. Une fois maitrîsé, les harpies l'emportérent avec elles dans les airs. Je revois encore mon compagnon, me suppliant de l'aider, en train de s'élever dans les airs ... Je me revois, baissant la tête, résigné. Enfin, j'entend encore le bruit terrible que créa l'impact au sol de son corps, bientôt effacé par les cris et les rires des harpies en train de festoyer ...


Mais cela constitue le passé. Aujourd'hui, je leur sers à concevoir. Elles m'ont coupé les jambes et m'ont laissé les bras afin que je puisse me nourrir. Plusieurs fois par semaines, je les aide à créer de nouveaux monstres. Les mâles qui naissent sont immanquablement tués, pour une raison que j'ignore et dont je ne veux rien savoir. J'ai appris beaucoup de choses sur elles et je ne peux me résoudre à condamner non pas leurs actes, mais leur nature.
J'ai trouvé de quoi écrire sur l'un des cadavres qu'elles ramenérent de l'eau - sans doute l'un de mes marins qui se noyèrent lors du naufrage de mon navire.
Quant à moi, si j'écris mon histoire aujourd'hui, c'est que je suis las de vivre cette vie de procréateur, las de devoir manger la seule chose qu'elle m'apporte : de la chaire humaine.
C'est pourquoi je refuserai ce soir de manger et de procréer : les os humains sur lesquels je vis me montrent à longueur de journée que ceux qui ne leur obéissent pas, elles les tuent.
Et ma mort, bien que tardive, est aujourd'hui le plus beau cadeau que je puisse faire à l'humanité.
Méliane
30/10/2003 12:43
Meliane#2818

Peut-on voter quand on a participé ?
Neojah
30/10/2003 12:48
Ménestrel bibliophage

Oui, pas de problème. Il y a seulement un accord tacite pour ne pas voter pour son texte.
Et je rappelle que ceux qui n'ont pas participé ont également le droit de voter.
Par contre : un seul vote par personne : soyez sûr de vous !
Zacharias
30/10/2003 13:09
Ménestrogier

Je n ai pas participe mais je vais me faire un plaisir de lire vos texte et de voter bien entendu. Et qui sait peut etre faire part de mes commentaires pour aider.
Moridin
30/10/2003 16:35
Jury

Je pense que nous devrions pouvoir vous donner les résultats dimanche ... Neo, d'accord ? Dans ce cas, on clôt le sondage samedi soir.
Feldwyn
30/10/2003 19:49
Un coup d'oeil... de temps en temps

*Met le bonnet d'âne*
Euh...m'sieur, m'sieur! c'est où qu'on vote? J'ai pas trouvé

EDIT: Euh... j'avais pas bien lu... j'ai trouvé où voter...
*Enlève son bonnet d'âne avec précipitation*
JustBob
31/10/2003 01:06
Joyeux Barbare

J'attendrai les résultats pour mettre quelques critiques. Mais globalement je trouve les textes très bons (sauf le mien, mais ça je le savais déjà).

Sinon, ben après avoir connecté mes quelques neurones, j'ai réalisé que le texte C "Dédicace" n'est pas sans me rappeller quelque chose...

Donc voilà, je suis très touché, honoré, ému et quelque peu gêné par cette très gentille attention. Je suis aussi très heureux que les barbares tribulations de JustBob aient servi de source d'inspiration.

Je remercie très sincèrement l'auteur/l'autrice de ce texte.
Je ne sais pas quoi dire de plus si ce n'est que c'est un très beau cadeau pour un évènement prochain me concernant (pour ceux qui ne comprennent pas... vous le saurez très bientôt).

JustBob
Méliane
31/10/2003 09:28
Meliane#2818

Et ? Tu comptes mettre une jartière ?

Plus sérieusement : FELICITATIONS !!!
Zacharias
31/10/2003 09:38
Ménestrogier

Aye je les ait tous lu et j'ai vote.

Merci pour vos textes tous plus sympa les uns que les autres j ai pris beaucoup de plaisir a vous lire.

Comme JB, il m a sembler reconnaitre le barbare que l'on voit dans le texte C.

Et puis Felicitations JB

Comme JB je mettrais mes commentaires apres le resultat de la joute.
Vous merritez tous d'etre sur le podium soyez en sur.
Une fois de plus le choix va etre tres tres difficile (bonne chance au jury).
Neojah
31/10/2003 09:47
Ménestrel bibliophage

Moridin :
Je pense que nous devrions pouvoir vous donner les résultats dimanche ... Neo, d'accord ? Dans ce cas, on clôt le sondage samedi soir.


On peut laisser un peu plus de temps : je n'ai mis les textes en ligne qu'hier (jeudi) et clôre les votes samedi, c'est peut-être un peu juste, non ?
Mais si tu n'es pas disponible la semaine prochaine, ce serait mieux, c'est sûr.
De toute façon, je vous (Lan, Klian, Elann et Moridin) envoie un mail ce soir pour qu'on se mette au point.
DonLope
31/10/2003 11:50
<i>Doyen Ménestrel</i><br><br>

A tous, un trés bon millésime
J'ai un faible pour les textes B et D : l'un d'espoir, l'autre de désespoir mais tous les deux m'ont captivé. Voter va s'avérer difficile...
Elann
31/10/2003 12:18
<b>Wolfmaster</b>

Neo => oui il me semble qu'on pourrait donner un peu de temps aux membres pour voter. Je n'ai même pas encore eu le temps de lire tous les textes personnellement.
SuNBeN
31/10/2003 18:09
frère-loup breton picon addict

Que du bon. à voté

et tous mes voeux de bonheur JB
Feldwyn
31/10/2003 18:30
Un coup d'oeil... de temps en temps

*A voté*

Je préfère également attendre les résultats pour donner mon avis de profane sur vos excellents textes

Tout plein de bonheur pour notre barbare préféré
Dom
31/10/2003 18:41
Ménestrels et cochons: tout y est bon !

* a voté

Quel régal de vous lire !

Joie et bonheur à JB ! Et à cette occasion je risque un très sincère:

BBBBBBBBBEEEEEEEEEEEUUUUUUUUUAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRHHHHHHHHH !
JustBob
01/11/2003 02:25
Joyeux Barbare

Oh ! Merci à vous tous ! C'est très gentil.












Mais enfin ? De quoi vous parlez ?

C'est marrant, mais j'ai comme l'impression qu'il y a un petit quiproquo...

Si vous parlez du mariage de JustBob, je ne crois pas avoir déjà demandé la main de Dame Méliane.

S'agit-il du mariage évoqué dans le texte "Dédicace" ? Je précise que ce Barbare ne peut en aucuns cas être JustBob en vertu de la jurisprudence du code des joutes qui a statué sur la non-intervention de personnes du forum en tant que personnage de joute. cela-dit ce Barbare a toute ma sympathie...

Enfin, en ce qui me concerne je suis marié depuis plus de deux ans...


Quant à l'évènement dont je parle... vous en aurez très bientôt connaissance.

Il me semble bien que Dame Méliane a commis une légère erreur d'interprétation...

En tous cas, c'est très sympa de votre part. Tiens, ça me donne envie de me remarier ! (on peut deux fois avec la même personne ?)

JustBob, Barbare Hilare.
JustBob
02/11/2003 23:33
Joyeux Barbare

Et hop ! Un petit remontage de post pour vous faire penser à voter et surtout à lire tous ces très beaux textes.

JustBob
JustBob
03/11/2003 08:52
Joyeux Barbare

One more time for the world !!!

JustBob
Méliane
03/11/2003 10:38
Meliane#2818

Il me semble bien que Dame Méliane a commis une légère erreur d'interprétation...


Bon, d'habitude, il y a Dom dans le coin qui fait diversions, mais là, va falloir que je m'en sorte toute seule...
Respirons à fond, je peux y arriver, si, je peux le faire ... Suffit de prendre sa fierté, de la mettre dans sa poche, tout au fond et de dire tout ça très vite, d'une traite ... en apnée...

"Hum, hum...
Mesdames, Messieurs,
Suite à un neurone cassé en gare de compréhension,
A une grosse fatigue de fin de semaine,
(et puis en plus il pleuvait, il faisait nuit, il y avait du bruit dans le bureau (pfffffffff, ces gens qui bossent)),
Il semblerait que je sois à l'origine d'un mauvais aiguillage général des posts indépendants de ma volonté,
Générant des erreurs en série, des quiproquos à la mort moi le noeud même pas mal et autres effet boule de neige regrettables(et regrettés),
Je vous prie de bien vouloir m'excuser pour la gêne occasionnée"

Voila, c'est fait !
DonLope
03/11/2003 10:44
<i>Doyen Ménestrel</i><br><br>

Tu noteras mon cher Barbare que je me suis moi bien gardé de te féliciter de quoi que ce soit, de peur me me tromper dans l'interprétation.
Maintenant que tu as franchi le cap fatidique de la trentaine, tu es à même de comprendre qu'avec l'âge vient la prudence (à défaut parfois de la sagesse)...
Elann
03/11/2003 13:22
<b>Wolfmaster</b>

à la mort moi le noeud


Tiens une orthographe originale qui donne un sens tout particulier à la phrase ...
Méliane
03/11/2003 13:55
Meliane#2818

Bon, autant le sincère pardon sincaire s'était fait expres autant la "mort" moi le noeud, c'était moins volontaire.
Dom
03/11/2003 14:42
Ménestrels et cochons: tout y est bon !

Désolé Méliane d'arriver trop tard ...
Elann
03/11/2003 18:05
<b>Wolfmaster</b>

Méliane heureusement je préfère ne pas imaginer ce que ça aurait pu vouloir dire
Neojah
04/11/2003 09:56
Ménestrel bibliophage

Bon, je sais que je suis grave à la bourre, mais je viens de me taper trois jours de fête d'anniversaire et j'ai un peu de mal à m'en remettre.
Je vais tenter de rattrapper ça rapidement (c'est à dire : faire mon classement, l'envoyer aux autres ...).
JustBob
05/11/2003 12:03
Joyeux Barbare

Je rappelle les textes de la joute à votre bon souvenir au cas où certains ne les auraient pas encore lus.

JustBob
Feldwyn
06/11/2003 08:16
Un coup d'oeil... de temps en temps

Je rêve où il y a eu encore moins de votes que d'habitude?
Aelina
06/11/2003 21:57
novice-kiwi

He m'dame moi j'ai vote !!!
Elann
07/11/2003 17:46
<b>Wolfmaster</b>

Mea culpa. J'avoue je n'ai pas voté. Je vais tenter de me rattraper avant la cloture des votes.
Moridin
09/11/2003 17:34
Jury

VOTEZ MORTELS !
Elann
10/11/2003 13:39
<b>Wolfmaster</b>

A voté. Mais pas sous la menace
Durandal
12/11/2003 06:20
Absolumineusement

mwé, les votes c'est bidon...
Durandal MAuvais esprit
Dom
12/11/2003 11:51
Ménestrels et cochons: tout y est bon !

A quand les résultats ? Et le prochain sujet ?

Dom, envie d'écrire
Aelina
12/11/2003 12:56
novice-kiwi

Aelina triste de voir que son texte prefere n'est pas le prefere des autres...
Elann
12/11/2003 13:23
<b>Wolfmaster</b>

NEO ! On t'appelle ici !
Neojah
12/11/2003 14:48
Ménestrel bibliophage



J'ai pas trop le temps de me connecter en ce moment, alos excusez mes absences.
Les résultats seront donnés tout à l'heure et j'espère avoir choisi un sujet d'ici-là (j'en ai deux/trois sur le feu, rien que pour vous ... ).
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