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De l'origine des mots et des expressions
(Sujet créé par sylesis l 28/07/04 à 19:32)
Je ne peux pas dire que je sois versé dans cette science, mais je suis très curieux, et toujours prêt à apprendre. Par conséquent, un petit sujet sur l'origine des mots et des expressions ( quelque soit à la langue ) pourrait être intéressant. Enfin je pense.
Premier poste du sujet : Lanfear et Gab parlaient de l'expression "à mon grand dam"; or j'ai trouvé sur un site parlant de l'enfer que le dam avait pour sens de "privation de Dieu" . Je pense que c'est de là que vient l'expression, mais quel est votre avis ?
Edit (Arwen a posté avant moi ) : ben si, mais c'est plus agréable d'en parler ici, du c'est ce que je pense.
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !
A son dam, au grand dam, vient du latin damnus qui signifie perte donc préjudice . D'un point de vue théologique le dam c'est effectivement la perte de la présence de Dieu, la punition suprême des damnés .
L'origine des mots et des expressions est une science passionnante .
On pourrait proposer des mots ou des expressions et en chercher l'origine .
Exemple
Vivre sur un grand pied :
En fait c'est simple, c'est à cause des unijambistes. Grâce à leurs économies de chaussures (gauches ou droites), ils pouvaient se payer des vacances au ski (au monoski plutôt).
Certes.
L'expression est cocasse mais qu'en est il vraiment de sa signification ?
La première hypothése est à mettre au crédit de Démosthène (bien av.JC, Grèce) qui attribue à cette expression une origine mythologique.
Il était d'usage de considérer à l'époque que le seul étalon acceptable en terme de qualité ne pouvait qu'être divin et même divin en chef. Cet étalon devait donc être l'attribut de Zeus. Tête, oreilles, bouche, mains, coucougnettes ? Non. Seul le pied de Zeus (le droit car le gauche était plus court) présentait les qualités requises à un bon étalon : on pouvait le poser à plat, dans tous les sens, il ne sentait pas -comme tout bon pied divin- et était facile à mesurer. Les grecs choisirent donc comme étalon qualitatif le pied.
C'est ainsi que selon Démosthène naquirent nombre d'expression faisant référence au pied, devenu symbole de qualité et pour tout dire de perfection.
Vivre sur un grand pied en est une, de même que C'est le pied (Socrate, essayant un nouveau modèle de sandale anti-transpiration) ou Mettre sur un pied d'égalité (Les juges d'Olympie qui placaient les athlètes sur la même ligne de départ.
Plus tard, Pline (le jeune ou l'ancien je ne sais plus mais pas longtemps ap JC en tout cas) pourrait être à l'origine de cette merveilleuse expression.
Le poète, plutôt que de célébrer comme tout le monde le nez de Cléopatre (en plus elle était déjà morte alors) , se prit de passion historique pour ses pieds qui eux étaient tout aussi parfaits que son appendice nasal, quoique plus grands. C'est en effet un fait méconnu dans l'histoire de l'humanité que si la célèbre reine d'Egypte possédait le plus joli nez de l'Antiquité, elle taillait en revanche un bon 44 fillette. A noter au passage que certains archéologues sont aujourd'hui séduits par cette théorie qui expliquerait pourquoi on n'ait retrouvé d'elle que des bustes sculptés et pas un seul portrait...en pied.
Mais je m'égare.
Pline disais-je, était quant à lui fasciné par les pieds de Cléopatre. Tellement qu'il en vint à influencer un autre grand biographe de l'ère romaine, Suétone, lequel en vint dans son "Vie et mort des 12 Césars" à décrire la passion de César pour Cléopatre par cette expression, signifiant ainsi que l'empereur de Rome ne pouvait être heureux autrement que sur sa dulcinée. L'expression prend alors une tournure grivoise et aurait fait émerger pied de nez.
Il faut attendre St Eloi et ses chroniques du règne de Charlemagne pour voir apparaitre une autre explication. Vous n'êtes certainement pas sans vous rappeler que l'empire Carolingien atteint son apogée en l'an 800 lors du couronnement de son souverain. (Courbe la tête fier sicambre, adore ce que tu as brulé, brule ce que tu as adoré et tout ça...)
L'empire d'occident est alors le plus grand empire que l'Europe ait connu depuis la chute de Rome et il faut à un voyageur de long mois de cheval pour le traverser. St Eloi rapporte que l'expression vivre sur un grand pied serait alors née dans le milieu des courriers impériaux qui devaient parcourir de trés longues distances au service de leur empereur. Abandonnant pour des mois leurs familles, ils auraient ainsi qualifié leurs vies de Vies aux long pas ou plus tard de Vies sur un grand pied.
Cette explication me parait cependant tirée par les cheveux (voir chapitre suivant sur les cheveux) car après tout on disait déjà à cette époque aller par monts et par vaux.
Une autre hypothèse surgit tout droit du Moyen-Age, associée au fameux comte Bertrand Du Guesclin (1320-1380). L'homme qui bien avant Jeanne la pucelle entreprît de bouter les Anglois hors de France passa une bonne partie de sa vie à guerroyer à cheval et à reposer au milieu de camps insalubres et pourris de vermine. Il lui arriva donc comme à tous ses hommes de passer plus de temps à chasser le morpion, la puce et autres fléaux de l'honnête homme qu'à chasser l'Anglois. Ne débottant que rarement, il était célèbre pour son courroux particulier envers les parasites qui logeaient dans ses chausses et qui le faisaient souffrir mille morts lorsqu'il lui fallait prendre son bain annuel.
Il s'avère de plus que Du Guesclin, comme Cléopatre, taillait grand pour son époque.
D'où notre expression qui si l'on en croit la sagesse populaire (je sais, c'est antinomique mais bon c'est une expression aussi non ?) s'appliquait à la vermine des soldats dont l'hygiène personnelle était en dessous de la moyenne.
Curieusement, il faut ensuite attendre la Révolution pour voir reparaitre une toute autre hypothèse. Si l'on en croit Michelet (1798-1874) dans son "Histoire de la Révolution Française", l'expression proviendrait de vivre sur un grand piédestal ! et aurait été abrégée car "ça allait plus vite". Elle aurait été ironique et on eût dit cela des aristos que l'on envoyait à la lanterne en précisant qu'après avoir vécu sur le susdit grand piédestal (et en être tombés), ils allaient mourir sur le petit (celui de l'échafaud).
Plus près de nous, certains vétérans prétendent que vivre sur un grand pied proviendrait de l'anglais to live with a big foot is better than living with no feet at all, qui se traduit normalement par vivre avec un gros pied est mieux que vivre sans aucun pied. Popularisée par les soldats anglais de la première guerre mondiale qui préféraient subir stoïquement les assauts de l'hypertension dans leurs tranchées plutôt que ceux de l'artillerie allemande au dehors, elle aurait été mal traduite et aurait alors donnée celle que nous connaissons en français.
Enfin plus prosaïquement, d'aucuns attribuent aujourd'hui cette expression au chef de l'état lui même (Jacques Chirac, 1932-?) qui las des remarques sur son 48 fillette (vous avez remarqué comme ils ont tous de grand pieds ?) aurait un jour répliqué à Nicolas Sarkozy (1955-?) qu'il préférait "vivre sur un grand pied" que comme une petite bite.
J'espère vous avoir ainsi éclairés de la lumière de la connaissance et vous souhaite de vous être amusés à me lire tout autant que je me suis amusé à l'écrire. Pour ce qui est de Tiré par les cheveux je n'en connais pas non plus l'origine (JB lui, surement...courage Méliane !) mais je sais la mettre à profit.
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !
Don Lope
Pas trouvé mais bien trouvé !
Courbe la tête, fier Sicambre
De l'évèque Rémi à Clovis
qui lui aurait répondu
Cambre le dos, vieux si courbe
Sylesis surtout Maîtres Chiens !
Au Moyen-Age, les nobles portaient des chaussures à longues pointes, les poulaines, la longueur était codifiée : plus on était noble et donc riche, plus on avait le droit d'arborer des pointes longues .Pas très commode pour marcher !
Selon Jean-Jacques Annaud (cinéaste français 1943-?), l'origine de l'expression remonte jusqu'à la préhistoire. Dans son film "La guerre du feu", il fait ainsi dire à l'un de ses personnages féminins (ne riez pas, c'est peut-être votre arrière-arrière-arrière...arrière belle-mère) : "Groumph, beuharrrr tagazok duk duk". Qui a été traduit en VF par ces mots : "Va me tuer un ours blanc, j'ai besoin d'une autre paire de manches". Hormis l'économie de mots dans la version originale, vous aurez noté au passage la référence vestimentaire qui montre l'importance de la mode d'hiver à l'époque glaciaire. Interrogé sur le sujet, Annaud aurait répondu que ses recherches l'avaient amené à supposer que l'expression s'était alors généralisée parmi les chasseurs amenés à traquer des proies difficiles et qu'ils auraient répondu aux questions sur le pourquoi de la chose en disant "tagazok duk duk"; signifiant ainsi que non ce n'était pas leur choix mais que ce que femme veut, femme l'a...même si c'est une autre paire de manches.
Pour être tout à fait complet sur le sujet, on remarquera les similarités avec le monde de la mode actuel qui est resté tout aussi sauvage qu'à l'époque et parfois aussi meurtrier.
Un long moment passe et ce n'est que bien plus tard que l'on retrouve des traces de l'expression dans les écrits notariaux de du second empire. Il était en effet d'usage que les clercs de notaire de l'époque portent des manches en feutrine, destinées à absorber d'éventuelles taches d'encre, dans le double but d'éviter de tacher les précieux actes de vente et de ruiner leur redinguote de travail.
NDLA. En fait, concernant les manches de feutrine, je n'en sais rien mais ça me parait logique. Si vous le savez, écrivez en vous des conneries.
Or donc, Paris à cette époque fut livré à la vindicte du Baron George Eugène Haussmann (1809-1891) qui sous l'instigation de l'empereur Napoléon III (1808-1873) se mit à démolir les petites rues tortueuses héritées du passé pour construire les grands boulevards que nous connaissons aujourd'hui. Ce faisant, il fut nécessaire d'exproprier ou d'effectuer de nombreux transferts de propriété, ce qui bien entendu fit le bonheur des tous les notaires parisiens...mais pas de leurs clercs. Ces derniers, devant rédiger en hâte d'innombrables actes finirent par se rebeller et réclamer non pas la semaine de 50 heures - quelle curieuse idée - mais "une autre paire de manches par mois, car trop c'est trop".
Les pilotes d'aéroplanes auraient pour leur part repris l'expression à leur compte du fait de nombreuses déconvenues lors des atterrissages. On la relève dans les écrits de Raoul-Edouard Badin (pilote dauphinois 1871-1963), inventeur de l'indicateur de vitesse aérienne auquel il a laissé son nom, qui lassé de casser du bois à l'atterrissage (aujourd'hui on dit "se crasher", encore un méfait de l'emprise anglo-saxonne sur le langage) du fait de ne pouvoir juger correctement du vent malgré le nombre impressionnant de manches à air présentes sur le terrain de St Etienne de St Geoirs (Isére, vallée de la Bièvre), décida qu'il fallait "nom de nom, trouver une autre paires de manches, sinon ça va me couter cher en réparations".
Là encore, une difficulté opérationnelle est liée à l'emploi de l'expression.
Certains observateurs de la politique française attribuent quant à eux au chef de l'état J.Chirac (toujours 1932-? et toujours président) la paternité de cette expression. Souvenez vous, en 2003 nombre de ministres ont fait preuve d'une incompétence prétentieuse doublée de mauvaise foi.
NDLA : Je suis d'accord avec vous, il n'y a pas qu'en 2003 que cela est arrivé mais seul cet épisode récent nous intéresse dans le cas présent.
Après avoir pesté toute l'année envers Mme Bachelot et ses gaffes à répétition, le Président pensait en avoir terminé et pouvoir passer des vacances paisibles à profiter des avantages que procure sa situation au sein de la République, cette bonne fille. C'était sans compter sur le thermomètre, ces salauds de professeurs et ces incapables de Ferry et Mattei. Le thermomètre peut être cassé, les professeurs peuvent être sanctionnés mais on ne peut rien contre la connerie.
Bref, l'été puis la rentrée furent meurtriers...
On aurait alors entendu le Grand Jacques lacher dans un soupir désabusé : "Mais c'est pas possible ! Je suis maudit. Après la Roselyne, voilà que je me retrouve avec une autre paire de manches !".
L'expression s'entendrait donc aujourd'hui dans un sens péjoratif mais toujours en relation à des difficultés.
Tiens d'ailleurs, d'où vient cette expressions "Prenez-en de la graine" ?
Cela-dit, pour compléter le brillant article de ce cher DonLope, je tiens à citer ici une hypothèse moins connue si ce n'est d'un milieu très réservé.
L'expression sus-dite, "une autre paire de manches" aurait été reprise par la célèbre courtisane joliment surnommé "la Grande Dudu" (1882-1963) dont l'appétit sexuel était réputé insatiable dans les salons parisiens. Ainsi, on l'aurait souvent entendue déclamer après avoir épuisé ses nombreux partenaires :
"Bordel ! Amenez-moi donc une autre paire de manches !"
J'y avais pensé aussi à cette hypothèse là JB, mais chez moi elle s'appelait Mlle Blanche et c'était une gourgandine fin 19ème. Et puis j'ai hésité et je me suis dit que on avait des mineurs sur le site. Alors je me suis auto-censuré...
Je ferai une version adulte.
Au fait, je trouve l'hypothèse des clercs de notaire très crédible. Il me semble bien que c'est une histoire comme ça la véritable origine.
Mais, il y a bien une hypothèse qui semble aussi envisageable. Celle du célèbre sculpteur Milo (il y a bien longtemps - il y a bien longtemps mais 35 ans plus tard) dont vous connaissez tous la célèbre Vénus.
Or donc, l'histoire nous apprend qu'il ne put terminer l'ouevre qui le rendit mondialement célèbre quelques millénaires plus tard pour la simple raison que son modèle, dont l'histoire n'a pas retenu le nom, l'ingrate, fit une malencontreuse chute dans les escaliers menant au coquet atelier de ce cher Milo. Cruauté du sort, elle se brisa les deux bras, justement les parties qui restaient à être sculptées. Accourant sur le palier, Milo déclama son désespoir :
"Nom de Zeus ! Il me faut absolument une autre paire de manches !"
Ce furent là ses derniers mots car tant d'émotions provoqua l'arrêt aussi brutal qu'impromtu de son fragile coeur d'artiste.
Et c'est ainsi que la Vénus de Milo ne fut jamais gratifiée de ses bras par le sculpteur.
Exxxxxxcellent ! J'y avais pas pensé à celle là. J'ai taquiné un moment l'idée des cul-de-jatte qui à défaut d'avoir des jambes auraient bien besoin d'une autre paire de bras (donc de manches) mais bon...c'était un peu de mauvais gout.
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !
DL tu es impayable .
Bon, je me régale trop à lire tes délires donc en voici une autre, après tu n'auras qu'à tout réunir et à le publier .
Sur le bout des doigts
C'est une autre paire de manche :
1 ) du latin mancus qui a donné manc, manche en ancien Français vers 1400 : estropié, privé de l'usage d'une main ou des deux, d'un bras ou des deux . Expression employée par les chirurgiens lors des guerres napoléoniennes lorsqu'ils amputaient un servant de canon lorsque celui-ci lui avait pété à la gueule . " Pour ce pauvre gars, ça va être une autre paire de manche pour se gratter les ...... " ( Docteur Morpion)
Ou
2 )Partie détachable de l'habit au Moyen-Age . On changeait les manches au gré de ses activités ( la chasse, la drague ... ) C'est donc changer d'activité .
Bien qu'aujourd'hui, on l'emploie dans le sens d'affaire différente, plus difficile .
Ma foi, pourquoi pas ? Je réunirai donc mes modestes contributions (et les ajouts de JB qui sera crédité au générique ) et les publierai après que nous ayons fait un large tour d'horizon.
Mais, accompagnées de tes explications vraies et véritables Aelghir ! Car c'est encore plus intéressant d'enfin savoir d'où ces expressions proviennent.
Bon...sur le bout des doigts hein ? Je demande un moment, faut que je bosse un poil quand même. Peut-être cet après-midi et peut-être plus tard.
Partie détachable de l'habit au Moyen-Age . On changeait les manches au gré de ses activités ( la chasse, la drague ... ) C'est donc changer d'activité .
Bien qu'aujourd'hui, on l'emploie dans le sens d'affaire différente, plus difficile .
de plus pour l'affaire des bouts de doigts, je connais un DL qui a dit