La Pierre de Tear fait peau neuve ! L'aventure continue sur www.pierredetear.fr !
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Entre le jardin ensoleillé de Mayene et cet endroit, le changement était aussi brutal qu'immédiat. Les yeux bandés, Elren ne pouvait voir où il se trouvait, mais l'air était soudain devenu humide, plus froid, chargé d'un vague et lointain relent de moisissure ou de vase. À des craquements de planches de bois s'ajoutaient les murmures étouffés d'oiseaux, les bruits confus d'une agitation humaine. Plusieurs personnes se trouvaient autour, bien que nul ne parlât pour le moment. Jusqu'à ce que la voix de la canalisatrice andorane retentisse à nouveau :
"Mettez-le avec notre autre ami. Je vais prévenir Brecq !"
Des bruits de pas s'éloignèrent, et tandis que les liens d'air se dissipaient, ils furent aussitôt remplacés par d'épaisses cordes solides et bien réelles, qui entravèrent les bras d'Elren dans son dos. D'une bourrade, on lui signifia d'avancer.
"N'essaie pas de t'enfuir, gamin" fit une voix rauque "tu le regretterais vite dans les parages, crois-moi..."
(diverses possibilités : réagir à ta guise (parler, se débattre), faire un jet 2d6 de perception pour tenter de rassembler des informations sur l'environnement... Comme Elren est à Mayene depuis longtemps il a dû entendre parler des enlèvements des derniers mois qui inquiètent la ville)
Elren Ayara
"Sang et cendre" pensa Elren "Ils doivent être la cause des enlèvements..., mais que veulent ils de moi? Quoiqu'il en soit je dois trouver où je suis et comment m'échapper".
Malheureusement, à part la mollesse de l’humus sous ses pieds et une vague odeur de marécage, des bruits de chevaux qui lui apprirent qu’ils se trouvaient dans un campement en extérieur, Elren n’eut guère l’occasion de rassembler beaucoup d’indices avant que ses geôliers ne le poussent sur plusieurs mètres, puis lui fassent gravir deux marches grinçantes. Une lourde porte s’ouvrit. Puis, l’un des hommes de main entreprit de nouer l’autre extrémité des liens à un anneau fixé à la paroi tandis que son collègue commentait d’une voix hargneuse :
« Serre bien, il est vif, ce vaurien. Putain d’entaille... À tous les coups ça va s'infecter avec les saloperies qui traînent par ici. »
« Bah... Brecq te soignera ça quand il arrivera. 'Tardera plus. »
L’homme serra bien, pourtant, puis arracha le bandeau qui recouvrait les yeux d’Elren et sortit à la suite de son comparse. La porte se referma lourdement sur les ravisseurs, et laissa s’installer une pénombre humide, dans laquelle flottait le parfum tout proche des marais et la luminosité morne de petites lucarnes trop hautes pour distinguer autre chose que le ciel. La pièce, qui ressemblait à l’intérieur d’une caravane, était entièrement dépourvue de mobilier, faite de planches vieillies et verdies par les ans.
À l’autre extrémité, inaccessible étant donné la longueur des liens, se trouvait un jeune homme à la peau cuivrée, également entravé, les yeux bandés. Ses vêtements avaient dû être blancs, souillés désormais de nombreuses traces de boue et de sang, tandis que son visage arborait une lèvre fendue et plusieurs marques de coups. Il gisait dos contre le mur dans une parfaite inertie, la respiration lourde, sans qu’il fût possible de dire s’il était inconscient, endormi, ou simplement silencieux.
À l’extérieur, des voix s’élevaient, d’hommes et de femmes, mais aucune vraiment proches ou audibles.
J'ai mon chapeau et une épée, je suis prêt ! Alias de KenAcros
Le Vide s'effondra sous la pression des émotions qui assaillaient Elren. Il lutta contre la panique pendant plusieurs minutes, agité de légers spasmes, s’empêchant de pleurer.
Se reprenant à grand peine, il analysa les derniers événements. Une phrase en particulier le faisait réfléchir :
"Je ne suis pas une de ces pimbêches d'Aes Sedai"
Un nouvel élan de panique le prit alors qu'il envisageait la possibilité suivante :
"Est-ce... une Elue? Si c'est le cas je suis mal... Bon, dans tous les cas je dois faire quelque-chose."
Se redressant, il avisa l'autre prisonnier :
"Hey!" dit-il relativement fort "Hey tu m'entends ? t'es réveillé?"
Il ne savait plus combien de temps s’était écoulé, si ce n’était qu’une nuit complète avait passé, qu’il n’avait rien mangé depuis sa capture et qu’on lui avait donné plusieurs fois de ces drogues qui le plongeaient dans un état second et le coupaient du saidin. Seul le lien avec Malark, lointain et estompé, le raccrochait à un sentiment concret. Malark et un canalisateur... une canalisatrice ?... Melyna Sedai ?... le cherchaient. Et il ne devait rien en laisser savoir à ses ravisseurs, tout comme il était parvenu à leur cacher, la veille, que son Lige n’était pas mort. Son esprit restait ancré autour de ces quelques idées, du Vide, quand il ne plongeait pas dans un semi-sommeil confus.
Quand la porte de son... cachot ? s’ouvrit brusquement, il demeura rigoureusement immobile, d’une part parce qu’il n’avait plus réellement l’énergie de faire autre chose, et d’autre part pour laisser supposer à ses gardiens qu’il était encore trop affecté par les drogues pour justifier une nouvelle dose. Mais ceux-ci semblaient fort occupés avec un nouveau prisonnier, et Alar demeura attentif, glanant autant d'informations qu'il le pouvait. Lorsque la porte claqua et que les geôliers s'éloignèrent, le silence fut de courte durée. Une voix l'interpela bruyamment, avec une familiarité inhabituelle. Il en aurait presque souri, n'eût été la pesanteur des drogues.
"Moins fort" fit-il d'une voix plus engourdie qu'il ne l'aurait souhaité. "Je vous entends... qui êtes-vous ? Prisonnier ?"
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Elren eut un léger sourire (l'autre était conscient) tout en rougissant légèrement de honte. Il n'avait pas encore repris tout son sang froid, parlant de façon agitée :
"Oui il semblerait" dit-il d'une voix plus faible "Vous savez ou on est? Qui sont ces gens? Pourquoi ils nous ont capturé?"
Alar ne pouvait certes pas voir son interlocuteur, mais devinait sans peine sa jeunesse et son agitation au timbre de sa voix. Il lui fallait rester méfiant cependant, la possibilité que ses geôliers cherchent à le piéger n'était pas à exclure. Mais ces drogues rendaient toute réflexion difficile. Après un court silence, il répondit prudemment :
"J'ignore où nous sommes, j'ai les yeux bandés depuis ma capture. Plusieurs d'entre eux semblent être des canalisateurs mais ils ne viennent pas de la Tour, cela est certain... Je pense... qu'ils capturent des hommes jeunes à Mayene qu'ils soupçonnent de pouvoir utiliser le Pouvoir Unique, mais vous êtes le premier que je rencontre. Quant à ce qu'ils ont fait des autres..."
En fait il le soupçonnait mais préférait garder pour lui ses suppositions tant qu'il n'en savait pas plus sur son invisible camarade de cellule.
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Il parvint enfin a recouvrer le Vide, mit quelques instants à analyser ce que l'homme lui avait dit avant de répondre, d'une voix calme et claire :
"Je ne sais pas si cela peut être de grand secours mais la canalisatrice qui m'a capturé a dit deux choses ayant attiré mon attention. Premièrement elle n'est effectivement pas Aes Sedai et les a même traités de pimbêches... Deuxièmement elle dit qu'ils auraient peut-être plus de chance avec moi. Cela dit je ne pense pas être capable de canaliser.
Elren attendit un instant en observant les réactions de son camarde d'infortune avant de reprendre :
"Donc vous n'êtes pas exactement dans le même cas que moi, je me trompe? Sinon vous sauriez ce qu'ils font a ceux qu'ils capturent."
"Autant y aller franco" pensa Elren "Je n'ai rien a perdre et je dois en savoir le plus possible pour pouvoir m’échapper."
Plus de chance avec lui... Alar faillit tiquer. Ils n'avaient donc pas trouvé ce qu'ils cherchaient pour le moment. En tout cas son vis-à-vis, canalisateur ou pas, fit montre d'une certaine perspicacité en interprétant les vides de ses paroles et il resta un instant pensif à malmener ses liens trop serrés.
"Je suis un Aes Sedai, dit-il finalement. Ils me gardent à l'écart et drogué car je suis... plus dangereux, je suppose, que leurs prises habituelles. Et peu coopératif. Ils espèrent que je leur révèle certaines choses."
Et il n'escomptait pas leur faciliter la tâche et se montrer docile. Chaque heure passée permettait à Malark d'approcher, et augmentait ses chances d'être libéré et de percer le réseau qui ne s'attendait pas une attaque.
"Que vous canalisiez ou pas, vous avez dû faire quelque chose pour attirer leur attention et qu'ils le croient. J'ai cru comprendre que vous aviez blessé un de leurs hommes ?"
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Se rendant compte que sa position commençait à le fatiguer, il se décontracta légèrement et s'installa de manière a ne pas s'ankyloser les muscles tout en essayant de faire circuler un maximum de sang dans ses mains. Il répondit alors :
"Un Aes Sedai? Sang et cendre, ils n'ont pas froid aux yeux. J'en ai effectivement entaillé un mais la canalisatrice m'a empêché de bouger avant que j'arrive à en faire plus.
Il réfléchit quelques instants de plus avant de continuer :
"Et la seule chose a pouvoir attirer l'attention chez moi est le fait que je suis le meilleur élève de Mavrick."
D'autres questions, remarques venaient effleurer le Vide, surtout concernant les éventuels plans d'évasion de l'Aes Sedai mais il préféra éviter des les formuler, pour ne pas brusquer son interlocuteur en agissant comme quelqu’un venu lui tirer les vers du nez. Il préféra demander :
"Avez vous une idée de pourquoi ils m'ont mis ici avec vous?"
Évidemment, Alar ignorait qui était Mavrick. Il n'était à Mayene que depuis trois semaines et ne s'intéressait pas à grand-chose en dehors des sciences et de la philosophie. Les enlèvements ne faisaient définitivement pas partie de ses centres d'intérêts et représentaient une perte de temps conséquente. Mais la dernière question posée par son interlocuteur avait le mérite d'être pertinente, et rien ne pouvait lui laisser soupçonner de quelconque duplicité. Rendu hagard par les drogues et la faim, il appuya son crâne contre le mur de bois humide.
"Ils n'arrêtent pas de parler d'un dénommé Brecq... Probablement quelqu'un d'influent dans leur groupe. Peut-être escompte-t-il vous interroger, voire vous tester pour le Pouvoir avant de vous amener où sont les autres. Ce lieu sert peut-être à faire un tri entre ceux qui leur sont utiles ou pas, j'ai cru comprendre que les environs étaient déserts et inhospitaliers."
Il avait dit ça avec une froideur digne de l'Ajah Blanche, mais les perspectives étaient peu réjouissantes.
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"Avec eux? En vous voyant et au vu de la quantité d'explications qui m'ont été données de leur part, non." répondit Elren "Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour sortir de ce merdier le plus vite possible."
Elren épia un instant les bruits venant de l'extérieur, le Vide à nouveau malmené par la peur née des mots de son compagnon de cellule.
En le voyant ? Alar ne put retenir un bref sourire. Il est vrai qu'il devait avoir piètre allure, son visage le lançait encore des coups reçus. Il retrouva vite son sérieux, cependant, partagé entre réflexion, anxiété, et une certaine urgence. Où qu'il fût, ce Brecq finirait bien par arriver...
"Et vous avez probablement raison. Écoutez, maître... comment vous appelez-vous, au fait ? Parlons... sérieusement. J'ai peut-être une proposition si vous êtes disposé à l'entendre."
Il écouta à son tour pour s'assurer que personne ne risquait d'entendre leurs paroles. Et aussi, pour réfléchir à comment formuler son idée pour en dire le moins possible.
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Une proposition? Il ferma les yeux un instant un maigre sourire aux lèvres, L'Aes Sedai avait un plan ou quelque chose dans le même ordre d'idée. Cette lueur d'espoir l'apaisa et il répondit :
"Elren" répondit-il "Je suis tout disposé à écouter votre proposition. Je ne maintiendrai plus le vide très longtemps si la situation n'évolue pas... Puis-je aussi vous demander votre nom?
Le Vide ? Voilà qui était intéressant. Il devrait lui-même tester ce jeune homme si jamais ils s'en sortaient.
"Je m'appelle Alar", répondit-il, conscient de l'incongruité de présentations en pareille situation. "De l'Ajah Blanche. Depuis qu'ils m'ont emmené ici, un des leurs revient régulièrement me faire boire une drogue qui m'empêche de canaliser. Les...effets commencent à s'estomper mais il ne tardera sans doute pas... Si vous parveniez à détourner son attention ou à le retenir assez longtemps pour que je puisse saisir la Source, je serai en mesure d'intervenir. Les chances de réussite me paraissent minces cependant, et il faudra que je parvienne à me débarrasser de ce bandeau, il est impossible de canaliser à l'aveugle."
Mais dans l'immédiat, il n'avait pas mieux à proposer. À part attendre, et espérer, l'arrivée prochaine de Malark...
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"Je ferai ce que je peux" dit Elren apres une courte reflexion "Mais vous savez quelque chose de cet homme? Si il est attentionné ou qu'il pique la mouche rapidement? Attaché comme cela à part de lui parler je ne conçois pas beaucoup de solutions..."
Alar eut une sorte de sourire désabusé, avant de se rappeler que, contrairement à lui, Elren pouvait le voir. Retrouvant son sérieux, il répondit brièvement :
"Eh bien, c'est à lui que je dois la plupart de ces coups, donc je suppose qu'attentionné n'est pas le qualificatif adéquat. Il prend son rôle très au sérieux mais je ne dirais pas qu'il brille par son intelligence. Il se méfie trop de moi pour me laisser dire plus de deux mots, mais peut-être que vous, vous pourriez le manipuler. Le distraire, lui faire croire que vous êtes souffrant... Je doute que vous puissiez l'inciter à vous détacher."
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Elren resta pensif quelques instants puis commença à tenter de se défaire des ses liens avec énergie. Il lâcha :
"Eh bien je tenterai de l'amadouer sinon je m'arrangerai une petite séance de tabassage... ça a un et un seul avantage, ça peut prendre pas mal de temps si j'arrive à tenir... En attendant je vais essayer de me dégager, ne serait-ce qu'un peu."
La chance semble au rendez-vous ce jour-là. Alors que la visite de l'homme de main devrait être imminente, personne ne se présente et aucun éclat de voix proche ne laisse supposer son arrivée. Les efforts d'Elren lui permettent de desserrer légèrement les liens, bien que pas assez pour qu'il soit possible de s'en défaire. Néanmoins, il peut sentir que les cordes sont usées par endroits.
Les effets de la drogue s'estompent lentement chez Alar, mais en revanche, ses efforts pour se débarrasser du bandeau qui occulte sa vision demeurent vains.
Tour bonus : (résultats des dés de chance)
Elren : second essai possible avec 2d6 force Alar : second essai possible avec 2d6 agilité
Sous l’insistance du jeune homme, certaines fibres des cordes finissent par céder, lui offrant un peu de jeu au niveau des poignets, mais cela ne suffit pas à le libérer. Quant à Alar, à force de contorsions et avec l’aide de la paroi de bois rugueux, il parvient à élargir le bandeau de telle sorte qu’il lui serait certainement possible de dégager au moins un œil en se débattant violemment, le moment venu.
Mais qu’est-ce qui a bien pu retarder la venue de leur geôlier ? Tandis que les deux captifs s’efforcent de se libérer, des éclats de voix leur parviennent soudain de l’extérieur, qui gonflent tandis que l’on se rapproche de leur prison. Finalement, les grincements familiers des marches les avertissent que quelqu’un s’apprête à entrer. La porte s’ouvre, sur un tairen massif, muni d’une flasque de liquide dans sa lourde poigne, qui doit être l’homme dont parlait Alar.
Mais à sa suite entre alors un homme plus âgé, au crâne chauve et à la longue silhouette acérée, aux traits patriciens. Tandis que la porte se referme derrière lui et qu’il considère tour à tour les prisonniers, le tairien déclare :
« Voilà, maître Brecq. L’Aes Sedai et la... nouvelle recrue. »
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Elren réfléchit à toute vitesse,le Vide assailli de désespoir, établissant rapidement une priorité à partir de l'instant ou il aperçut Brecq. Quoiqu'il se passe il devait donner assez de temps à Alar pour se libérer un œil. Même si lui-même se libérait, cela ne servirait à rien, Brecq étant vraisemblablement un canalisateur. Cela dit se détacher lui même ferait gagner pas mal de temps...
Elern finalisa alors son plan d'action, du reste très simple :
Ne rien faire à par tirer sur ses liens discrètement tant qu'ils ne s’occupent pas d'Alar puis faire tout ce qui est en son pouvoir pour qu'ils restent concentrés sur lui dès que leur attention semble se porter sur son compagnon d'infortune.
Il jeta un coup d’œil à l'Aes Sedai en espérant que ce dernier comprenne son plan.
Le Conteur
1 à 3 : ça tombe sur Alar
4 à 6 : ça tombe sur Elren
Une brusque anxiété étreignit Alar lorsqu’il découvrit que son tortionnaire n’était non seulement pas seul, mais accompagné du canalisateur à l’origine des enlèvements. Voilà qui compliquait leurs projets, la situation se précipitait, et Malark ne semblait pas près d’arriver... Un court instant, il sentit son Lige... ailleurs, à un autre endroit que celui que le lien indiquait précédemment, puis douleur, peur et colère... et un nouveau déplacement. Surpris par cette avalanche d’émotions, il laissa échapper une respiration rauque, inerte en apparence. Il ne pouvait toujours pas accéder au Saidin, et l’autre...
« Vous semblez effrayé, Aes Sedai » fit une voix trop calme qui devait être celle de Brecq. « Vous n’auriez pas de raison de l’être si vous vous montriez moins opiniâtre. Pour une personne d’une Ajah si attachée à la logique, vous êtes bien peu raisonnable. »
Alar se raidit légèrement, mais ne répondit pas. Il devait gagner du temps, et son silence laisserait peut-être supposer à l’homme qu’il n’était pas en état de répondre. Encore moins de canaliser... Qu’ils l’oublient rien qu’un instant...
Apparemment guère satisfait du silence de l’Aes Sedai, le dénommé Brecq arbore un sourire glacial et se tourne vers le tairen, peut-être pour lui donner un ordre. Il ne s’est pas encore tourné une seule fois vers Elren.
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Elren, voyant la situation déraper apostropha l'homme de main :
"Eh bien mon salaud, ta mère avait un faible pour les trollocs non?" Avant de laisser échapper un rire tonitruant "Quand a toi Bercq, cela ne sert à rien de parler à cette loque au sol, il n'a même pas bougé depuis mon arrivée alors de la a te répondre".
Il força ensuite de toutes ses forces sans retenue sur ses liens, tout en continuant de ricaner. Toute en finesse qu'il disait son maître, tout en finesse...
Le tairen laisse échapper un grondement peu engageant et avance d'un pas menaçant vers Elren, mais se fige lorsque Brecq pose une main sur son avant-bras. Ce dernier sourit, fixant le jeune homme de ses yeux étroits comme pour le jauger.
"... vraiment ?" finit-il par déclarer. "Le pauvre doit être épuisé et affamé. Depuis quand n'a-t-il pas mangé, Eadwin ?"
"On lui a rien donné depuis qu'il est ici, maître Brecq, juste la potion comme vous aviez dit."
"Oui, eh bien. Il doit avoir très soif aussi, n'est-ce pas ? Donne-lui donc un peu de ma fameuse décoction pendant que je fais connaissance avec notre nouvel invité. N'hésite pas à le secouer un peu pour le réveiller."
Se disant, il se dirige vers Elren tandis que son sbire commence à s'emparer de la flasque passée à sa ceinture.
(3)
edit : oups, petit oubli... tu peux lancer 2d6 de force pour les liens en même temps que ta réaction à ce tour ! Ils cèdent si tu fais entre 10 et 12.
Les liens d'Elren cèdent d'un coup à l'instant où Brecq se penche vers lui pour lui parler. Le Tairen, Eadwin, n'a encore rien remarqué et se dirige toujours vers Alar.
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Dès l'instant ou les liens cédèrent, Elren banda ses muscles douloureux et tenta de frapper Brecq de toutes ses forces ainsi qu'avec toute sa célérité dans le but de l’assommer ou du moins de l'empêcher de réagir un maximum de temps.
Le bref espoir ressenti suite aux insultes lancées par Elren mourut presque aussitôt. Il avait espéré gagner au moins quelques instants par ce biais, mais Brecq, qui disposait visiblement de plus de sang froid que son homme de main, reprit aussitôt la situation en main. Son cœur se mit à battre la chamade quand il entendit le geôlier approcher. La perspective d’être drogué et frappé à nouveau l’arracha à son inertie de façade. Il se débattit violemment lorsque l’homme referma sa poigne sur sa mâchoire, déterminé à le forcer à avaler, mais il était déjà si faible qu’il ne parvint ni à repousser son adversaire, ni à faire tomber le bandeau qui occultait désespérément sa vue. La peur le submergea brièvement. Puis, l’instant suivant, un choc sourd inversait la situation.
Surpris par la soudaine libération d’Elren, Brecq n’a que le temps d’écarquiller les yeux avant de recevoir le coup de poing de plein fouet. Son nez craque sous les phalanges du jeune homme et il s’effondre, non pas assommé mais suffisamment sonné pour n’être pas en mesure de canaliser tout de suite. Choqué, le tairen, Eadwin, relâche aussitôt Alar et se précipite vers Elren de son imposante masse.
Alar essayait désespérément de se saisir du Saidin, qui malgré sa proximité se dérobait toujours. L'épuisement, le stress n'aidait pas, et le Vide lui échappa aux bruits de lutte qui lui parvinrent, dont il ne pouvait encore savoir s'ils étaient bon ou mauvais signe. Le temps d'un brusque et bref regain d'énergie, il secoua violemment la tête et le bandeau finit enfin par tomber, ne dévoilant qu'un œil mais qui lui permit de voir un homme à terre, deux autres aux prises. Mais qui était qui ? Il n'avait jamais vu aucun d'eux... misa que le chauve à terre devait être Brecq et le plus jeune aux cheveux noirs en chignon Elren. Une pointe d'espoir rejaillit. Rien qu'un instant de plus... Mais il se garda bien de crier de quelconque encouragement et de déconcentrer Elren, préférant se concentrer sur le Vide et le Saidin...
Elren parvient en partie à esquiver l’attaque d’Eadwin, mais celui-ci, aussi rapide que puissant, le touche malgré tout à l’épaule, le déséquilibrant suffisamment pour l’empêcher de porter un nouveau coup à Brecq. Celui-ci, une main sur son nez en sang, essaie péniblement de se mettre à genoux tandis que son homme de main se jette une nouvelle fois sur Elren pour tenter de l’immobiliser.
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Le jeune homme, ébranlé par le coup du massif tairen, préféra se focus sur ce dernier plutôt que de continuer d'essayer d’assommer Brecq. Jetant un rapide coup d’œil à Alar, il fut intensément soulagé en voyant que le bandeau était partiellement dégagé. Son objectif de l'instant était de neutraliser Eadwin même si il se faisait relativement peu d'illusions sur ses chances.
Le tairen, malgré sa carrure, semble malgré tout ébranlé à l’idée que son chef, un canalisateur, ait été mis à terre en si peu de temps. Lui aussi a vu qu’Alar s’était dégagé, qu’il est loin d’être aussi amorphe qu’il le croyait, et sait que c’est mauvais signe. Effrayé et surpris par le tour qu’ont pris les événements en si peu de temps, il se jette sur Elren avec peu de conviction et ne parvient qu’à le saisir à l’épaule, s’efforçant de le jeter à terre et luttant contre la résistance du jeune homme.
Pendant ce temps, Brecq peine visiblement à reprendre ses esprits. Il s’est péniblement redressé sur un genou, une main au visage et aveuglé par la douleur. À tâtons, il essaie de se saisir de la flasque contenant la drogue, tombée à terre, et de ramper vers Alar.
Sentant la situation leur échapper, Eadwin hurle :
Plongé au cœur du Vide, Alar sentit peu à peu le torrent furieux du Saidin l’envahir, et la sensation était si grisante et espérée qu’il faillit en perdre sa concentration. L’entraînement rigoureux de la Tour reprit le dessus cependant. Presque sans y penser, il tissa l’Air et l’Esprit, ses éléments les plus naturels, et en enveloppa Brecq et Eadwin, qui se figèrent net dans leurs liens. D’un Bouclier, il s’assura de couper le canalisateur de la Source, mais pâlit soudain de fatigue. La tête lui tournait, sa vision se brouillait.
« Ai-aidez-moi à me détacher » pria-t-il Elren. « Je ne les retiendrai pas longtemps... il faut faire vite... »
Déjà, des tonnerres de voix leur parvenaient de l’extérieur en réponse à l’appel d'Eadwin. À bout de force, il commença à tisser l’Esprit, sa conscience remontant en même temps son lien avec Malark.
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Elren se dépecha de venir en aide à Alar en le sentant si fatigué.Il prit juste deux secondes pour voir si un des deux geoliers disposait d'un poignard ou d'une épée à "emprunter".
Alar serra les dents de douleur tandis qu’Elren l’aidait à se défaire de ses liens. Il y avait près de deux jours que ses bras étaient bloqués dans cette position et les mouvoir s’avéra douloureux. Il retira vivement le bandeau sur ses yeux et se remit sur pieds, chancelant. Un plan ? Laisser ce groupuscule poursuivre son action était impensable mais ils ne pouvaient rien faire seuls et dans leur état présent. Une source d’informations pour remonter leur trace ne serait pas inutile... Prenant une décision rapide, il noua son tissage d’Air et d’Esprit autour de Brecq, qui luttait faiblement pour se dégager, puis rassembla sa concentration.
« Oui, nous allons emmener cet homme avec nous et rejoindre... mon Lige qui... »
Tandis qu’il parlait, une fine ligne d’Esprit se dessina juste derrière Elren, qui s’élargit jusqu’à former une ouverture sur une autre réalité. Un marais.
Avant qu’il ait pu finir sa phrase cependant, le frisson de la Saidar court sur sa peau et dans un vacarme épouvantable, la porte de la caravane s’ouvre à la volée, la canalisatrice andorane en tête.
« Vite ! Ne les laissez pas s’enfuir ! »
Dans la panique, Alar n’a que le temps de tisser un flux d’Air pour les repousser, et, d’un second fort similaire, propulse violemment Elren et Brecq à travers le portail avant de tenter de se précipiter à leur suite. La riposte de la canalisatrice le frappe avant qu’il ne puisse le franchir à son tour. Violemment projeté contre la paroi, il perd connaissance tandis que le portail disparaît brutalement.
Le portail de Melyna s'ouvre dans un maquis à proximité du camp, dont les plantes basses et les roches vous dissimulent partiellement. Vous remarquez aussitôt le campement, installé tout contre le flanc de l'Échine du monde, baigné par l'odeur des marécages dont vous distinguez les eaux toutes proches. Il est composé de sept caravanes vieillies et fortement endommagées, aux roues enfoncées jusqu'à mi-hauteur dans la boue séchée, qui n'ont sans doute pas été déplacées depuis des années. Les traces de peinture vive presque disparues évoquent un ancien campement de tuatha'an désaffecté depuis des lustres. Plusieurs tentes ont fleuri à proximité des caravanes, des rateliers d'armes, des zones d'entraînement.
Les tentes sont d'ailleurs en train d'être démontées, et l'agitation qui règne ainsi que les affaires rassemblées en hâte au cœur du campement vous apprennent que l'on s'apprête à quitter les lieux précipitamment. Il semble y avoir entre quinze et vingt personnes.
Sitôt le portail franchi, une voix de femme, rauque et sèche, s'élève sur un message d'alerte. Le tissage de Melyna a été repéré ! Quelques cris lui répondent, quelqu'un a aperçu vos silhouettes et quatre hommes viennent dans votre direction. Il y a quelques espaces boisés et affleurements rocheux à proximité du campement où il est possible de se dissimuler tant que l'on longe la face montagneuse. Côté marécage, le terrain est totalement à découvert.
(si nécessaire, lancer les dés en rapport avec vos actions)
Melyna attends que tout le monde ait passé le portail pour le refermer. Elle masque aussitôt sa capacité à canaliser et relâche le Saidin pour ne pas être repérable.
Elle entends alors des cris venant d'un camp à proximité et voit quatre homme s'approcher.
Elle se dirige alors vers les affleurements rocheux pour tenter de se dissimuler.
Le mieux est de laisser les hommes gérer les combats contre les personnes ne canalisant pas.
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Avant de franchir le portail, Brönn rejoint l'harmonie. Il adresse rapidement, d'un ton rendu froid par le vide, quelques paroles a chacun :
"Une fois de l'autre coté, je vous couvrirai le temps que vous preniez positions, vous aurez dans le pire des cas que quinze secondes avant que je ne doive moi même bouger.
Après cela, je tacherai de contourner l'adversaire pour le prendre à revers.
Alouna Sedai, je ne puis qu'acquiescer au fait que vous devriez rester en retrais tant que le pouvoir n'est pas utiliser contre nous, car nous n'aurions aucuns chances sans vous face à d'autre canalisateurs.
Malark, je comprend votre inquiétude au sujet de votre frère, mais je vous en conjure, ne courrez pas tête baissée vers lui. Avec un peu de chance, ils ne comprendrons pas tout de suite que vous êtes son lige, se qui pourrais bien lui sauver la vie... ainsi que la votre.
Maître Quiz, bonne chance. j’espère que l'on retrouvera autant de vos compagnons qu'il soit possible, quels qu'ils puissent être.
Maitre Ayara, puisque vous voici armé, tachez de ne rien faire de stupide. si je vous vois tenter quoi que ce soit pour fouir ou nous trahir, un de mes trais pourrais bien vous atteindre. Secondez Alouna sedai au mieux de vos capacités. Passez juste après moi!"
Empoignant son arc auquel il vient de mettre une corde boyau sèche, il sort quatres flèches de son carquois. il en vérifie l’empennage en une fraction de seconde, en échange une et franchi le portail sans laisser le temps aux autres de le précéder.
A peine a-t-il franchi le portail, qui jette un regard englobant les environs. D'un mouvement fluide, il poste derrière un buisson rabougris, plante trois des flèches devant lui et encoche la quatrième.
Aussitôt ses compagnons apparu derrière lui, une voie de femme retenti dans le camp. (1) cherchant du regard là femme, vraisemblablement une canalisatrice au vu du délais de réaction, il aperçoit quatre hommes se dirigeant vers eux.
Au sein de l'harmonie, le petit groupe d'homme semble marcher au ralenti, il bande l'arc, vise et décoche son premier trait. (2) Maintenant son souffle, il encoche la deuxième flèche, bande l'arc et tir le deuxième trait avant mème que la première ait parcouru quarante pas. (3) Il renouvelle l'action pour la troisième flèche (4), toutefois bien qu'ayant l'arc bandé, il garde la dernière pour la femme ayant crié.
[hrp] temps écoulé depuis le franchissement du portail : 7 secondes.
Brönn
(1)
Jet de perception pour la canalisatrice qui nous repère
Sitôt le portail franchi, Malark, bénéficiant des capacités de dissimulation de son manteau, disparaît entre les roches et la végétation. Si les quatre hommes se précipitant vers eux ont eu le temps d'entrevoir sa silhouette avant qu'il ne s'esquive, ils oublient bien vite d'y penser sous les flèches qui les frappent. Malark profite de sa discrétion pour contourner le camp et tenter de se diriger au plus vite vers la caravane, légèrement à l'écart, où semble enfermé Alar. L'Aes Sedai est toujours inconscient et ne semble pas près de se réveiller.
Melyna parvient à se dissimuler aux yeux des attaquants mais tous ceux du camp sont au courant de sa présence et les canalisateurs ne tarderont pas à la chercher.
Trois des attaquants sur quatre s'écroulent, morts, sous les flèches de Brönn. Le dernier, soudain seul, ralentit, s'arrête, puis fait mine de se replier vers le camp d'où une clameur naît tandis que d'autres silhouettes semblent se diriger dans leur direction.
(Merci de ne pas tenter d'autres actions avant les réactions d'Elren, Ean et des adversaires )
(le bonus Vide pour la perception est de +2, le même que pour les canalisateurs tenant la Source)
Sorti derrière Brönn, son marteau de guerre entre les mains, Quiz examine un instant la situation puis, voyant que les autres se sont dirigés vers la droite pour se camoufler, décide de focaliser l'attention sur lui en se dirigeant directement vers le camp. Il ne fixe son regard sur rien pour pouvoir anticiper les flèches éventuelles grâce à sa vision périphérique.
J'ai mon chapeau et une épée, je suis prêt ! Alias de KenAcros
Sautant hors du portail à la suite de Quiz, il adopta une stratégie similaire à la sienne, restant cependant éloigné de Quiz pour empêcher les tirs groupés.
Baigné dans le Vide, il se dirigea vers le quatrième homme, bien decidé a récuperer une epée sur un des corps.
Quiz : Pour le moment, aucun tir ne te vise, mais tandis que tu files droit vers le camp, ton intuition te fait soudain jeter un coup d'oeil de côté des hommes qui s'arment pour contrer l'attaque, et tu reconnais Artem, un jeune apprenti cuisinier qui faisait partie des enlevés et proche de la résistance. Il tient une arme, l'air de ne savoir qu'en faire.
Elren : Tu as le temps de récupérer une épée sur un des corps, mais le quatrième homme, voyant que les renforts arrivent, reprend courage, et arme au clair, se fend d'une attaque puissante dans ta direction. (premier jet de dé)
La course d'Elren et Quiz ne passe pas inaperçu, pas plus que la mort aussi rapide que brutale des trois hommes, et les cris augmentent d'intensité dans le camp attaqué. S'étant redressé au milieu du camp, la canalisatrice, une vieille andorane, parcourt les environs du regard et crie :
"C'est une attaque de la Tour ! Vite, repliez-vous ! Amenez-moi l'Aes Sedai et les prisonniers ! Joam ! Berlen ! Abattez l'archer ! "
Melyna peut alors la sentir tisser l'Air et l'Esprit (2e jet de dé), et tandis que des hommes se précipitent vers deux caravanes différentes, devant abriter Alar et les prisonniers, les derniers interpelés se portent aux devants d'Elren et Quiz. Quelques secondes plus tard, des flammes filent en direction des deux hommes et vers Brönn (3e jet de dé).
J'ai mon chapeau et une épée, je suis prêt ! Alias de KenAcros
Dès qu'il prit l'épée en main, le Vide fut enfin complet et Elren ne fit plus qu'un avec le monde qui l'entourait. Après avoir rangé les haches à sa ceinture, il vit arriver le coup de l'homme, se cala sur son rythme et tenta une esquive souple suivie d'une contre-attaque fulgurante.
J'ai mon chapeau et une épée, je suis prêt ! Alias de KenAcros
Esquivant la lame, il vint caresser du tranchant de son épée la gorge de son adversaire, le tout dans un mouvement unique et fulgurant.
Il fit ensuite un pas de coté pour esquiver la gerbe de sang qui ne manquerait point de jaillir, et reporta son attention sur le camp ennemi.
Melyna réussit à ne pas attirer l'attention des premiers assaillants qui furent vite maitriser par ces coéquipiers.
Elle aperçut alors la canalisatrice au milieu du camp. Elle dû réagir au plus vite. D'abord pour stopper les flammes puis pour stopper la canalisatrice qui essaierait surement de s'enfuir.
Elle lança alors un tissage d'air et de terre pour stopper les flammes et immédiatement un tissage d'esprit pour imposer un bouclier à la canalisatrice.
Elle canalisa dans l'angreal pour disposer de suffisamment de pouvoir et faire en sorte que son bouclier soit le plus puissant possible ne connaissant pas la force de la femme.
En apercevant le jeune homme, Quiz s'arrête immédiatement dans sa course, puis lance à son intention, sans cacher sa surprise :
« Artem ? Mais qu'est-ce que... »
Il s'approche de quelques pas, l'air franchement incrédule.
« On est venu pour vous délivrer... qu'est-ce qui se passe ici ? Où sont les autres prisonniers ? »
Quiz reste sur ses gardes pour ne pas subir d'attaque surprise et regarde si les autres ont aussi l'air de prisonniers, histoire de ne pas tuer ceux qu'il est venu délivrer.
Le Conteur
(concerne Malark)
1 à 2 : 1 geôlier
3 à 4 : 2 geôliers
5 à 6 : 3 geôliers
Tout en gardant un œil sur les premiers combats, profitant au maximum de la diversion offerte par Elren, Quiz et Brönn, le Lige s'est dirigé aussi vite que possible vers la caravane vers laquelle le lien le guide, sans être repéré. Alerté par les cris de la canalisatrice andorane, qu'il reconnaît comme la femme ayant capturé Alar, il se fige et reste dissimulé un instant tandis que deux hommes se précipitent, sur son ordre, pour récupérer Alar. Il constate aussi que trois autres se dirigent vers une seconde bâtisse à l'autre extrémité du camp. Les autres prisonniers doivent s'y trouver... Plus tard.
Tirant l'épée sans un bruit, il attend que les deux geôliers aient pénétré dans la caravane avant de se faufiler à la suite. Il n'a qu'une seconde pour distinguer la silhouette étendue de son frère avant que les deux hommes, deux tairens massifs, ne se tournent vers lui, surpris. Il attaque sans attendre.
Besoin d'une escorte? Vous pouvez compter sur moi! Si vous avez de quoi payer bien sur! Alias de Sordon
Après avoir décoché ses trois première flèches, le regard de Brönn se reporte au delà du petit groupe d'homme. Il aperçoit enfin, là d’où le premier cris d’alerte, a plus de quatre-cent-cinquante pas une femme aux cheveux blanc, mais ayant pourtant gardé une peau lisse.
[Ce doit être la canalisatrice. Je dois en finir au plus vite avec elle!]
Prenant quelques secondes pour ajuster son tir, il décoche la dernière flèche qu'il avait préparer. (1) Alors que le trait file en direction de la femme, l'air devant lui semble soudain se changer en flamme. Il se jette a terre.
Il n a pas le temps de réaliser que Melyna lui sauve la vie en interrompant le flux.
Une fois à terre, un peu sonné, il analyse la situation :
[Bon sang! je n'aurai même pas eu mes quinze secondes... Tssss foncer sûs à l’ennemi tête baissée, quel idiotie, je m y serais plutôt attendu de la part du lige. Je devrais me presser si je compte couvrir ces deux imbéciles!]
Au même moment, Elren élimine le quatrième homme, tandis que Quislen s’arrête près d'un des enemis.
[Bon sang mais que fiche donc cet abruti de fil de chameau? s’arrêter comme cela en pleine vue face aux ennemis? Au moins le jeune semble bien se débrouiller.]
Sans guère plus attendre, le mercenaire rampe derrière le buisson, hors de vue.
Sans se relever, il observe attentivement du coté des marrais. (2) Tout en tournant la tête d'un mouvement fluide pour balayer du regard le camp adverse, il cherche les ennemis qui ne manquerons pas de vouloir l'abattre. (3)
Prise dans le bouclier de Melyna, la vieille canalisatrice pâlit, mais elle a eu le temps de distinguer les tissages, et surtout l'endroit d'où ils provenaient. Quelques secondes plus tard, la flèche de Brönn rebondit à quelques centimètres d'elle sur le tissage d'Air qu'elle a eu le temps de nouer dès l'arrivée des attaquants. Elle n'y jette qu'un vague regard avant d'interpeler les deux canalisateurs qui ont vu leurs tissages étouffés par Melyna, tout en brandissant le doigt vers les rochers :
"Là-bas ! La canalisatrice est là-bas ! Attaquez-la directement !"
Un peu abasourdis, ils se précipitent dans la direction indiquée et tissent vers l'Aes Sedai des lignes de feu, encore que l'un d'entre eux semble avoir la plus grande difficulté et ne produise que quelques flammes. Ils distraient cependant suffisamment l'Aes Sedai pour que la vieille canalisatrice puisse se libérer du Bouclier, le brisant de toutes ses forces, avant de se dissimuler derrière deux de ses jeunes acolytes. Elle jette un regard inquiet en direction de la caravane où est emprisonné Alar, dont ses hommes auraient déjà dû ressortir. Elle donne quelques ordres à ceux qui l'entourent afin qu'ils aillent voir ce qu'il se passe. Deux se précipitent dans cette direction.
Elren se retrouve face à un terrain relativement dégagé, comme la plupart des adversaires sont déjà rassemblés autour de la canalisatrice, tandis que les autres s'occupent des prisonniers ou de l'Aes Sedai. Près d'une des caravanes, il distingue trois hommes qui essaient d'en tirer à l'extérieur trois autres aux mains attachés dans le dos, et qui résistent tant qu'ils peuvent.
Un peu paniqué au milieu de toute cette agitation, Artem paraît d'abord effaré lorsqu'il pose le regard sur Quiz, puis son visage s'éclaire. Il abaisse son arme :
"Maît' Quiz ! C'est pas c'que vous croyez ! 'nous ont enl'vé parc'qu'ils avaient pas l'choix, mais y s'battent du même côté qu'nous, juré ! 'vont m'apprendre à canaliser pour servir la Lumière ! L's'autres s'ront libres aussi quand ils auront compris... Hey, Ron, attends !"
Ne cherchant pas plus loin, un autre jeune du camp s'est précipité vers Quiz, une masse d'arme à la main et visiblement prêt à en découdre.
Brönn constate que le tapage et la canalisation semblent avoir fait fuir les créatures du marais y compris les oiseaux des mangroves. Ces dernières sont assez sèches et offrent un accès couvert et sûr au camp. De loin, celui-ci présente tous les aspects de la débandade et de la désorganisation. Le mercenaire ne remarque pas d'ennemi l'attaquant directement, mais un homme attaque Quiz tandis que d’autres tirent les prisonniers au dehors et deux autres encore se précipitent dans une seconde caravane.
De son côté, Malark a bénéficié de l'effet de surprise. Son premier attaquant a été vaincu tout de suite et git gravement blessé contre la paroi de la caravane, tandis que l'autre, plus légèrement touché, a battu en retraite en direction de l'Aes Sedai. Son visage s'éclaire lorsque les renforts arrivent. Il se précipite vers Alar tandis que les deux autres attaquent le Lige.
Les pluies des montagnes descendent alors sur les terres marécageuses et il se met à pleuvoir à torrent sur le camp.
Le bouclier créé par Melyna se brise et elle a à peine le temps de réagit d'une autre boule de feu se dirige vers elle.
Il semble donc y avoir plusieurs canalisateurs sur le camp.
*Utiliser un bouclier ne fonctionnera pas. Je ne peux pas les couper de la source tous les trois. La seule solution est de les tuer.*
Melyna relance donc un tissage pour stopper les flammes tout en courant pour s'écarter de sa position.
Elle puise le maximum de force possible pour envoyer elle aussi une énorme boule de feu dans leur direction.
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En enlevant le sang de sa lame d'un coup rapide dans l'air, Elren entendit l'échange entre Quiz et un des hommes du camp. Le calme parfait qu'il avait retrouvé se remit à bouillonner autour du Vide alors qu'il analysait la situation :
"Si Quiz fait partie des amis du Créateur...Alors qui d'autre dans le groupe? Brönn à l'air d'un simple mercenaire donc je n'ai aucune certitude mais qu'est ce qui pourrait pousser Alouna Sedai à s'associer à un résistant? Mais même si ils sont tous des amis du Créateur, pourquoi se battent-ils contre ceux du camp? Et que dois-je faire là au milieu?"
Il s'arrêta de s'avancer, restant très vigilant à une potentielle attaque et surveilla la suite du déroulement - Il ne voulait pas tuer plus que nécessaire.
Melyna réussit à faire disparaître la boule de feu du canalisateur mais dans la confusion rata son tissage pour attaquer ses advairsaires.
Elle réussit cependant à retourner se cacher dans les escarpements rocheux.
Impossible de se débarrasser des trois en même temps.
Je ne maîtrise pas suffisamment le feu pour me battre à armes égales. Le tonnerre est exclu si je ne veux pas blesser quelqu'un sans le vouloir.
Le mieux est de les occuper jusqu'à ce que Malark libère Alar...
Quiz reste un court instant abasourdi par ce qu'il vient d'entendre, mais il se reprend vite. Il hurle un grand « STOOOOOP !! », peut-être à l'intention de tout le monde dans le camp, puis se concentre sur son jeune assaillant. Il fonce vers lui pour anticiper son coup (en profitant un peu de la pluie battante) et lui donner un grand coup d'épaule façon lutte, en utilisant leurs vitesses combinées, l'objectif étant de le mettre hors de combat rapidement sans le blesser. S'il réussit, en se relevant, il hurle à nouveau « CESSEZ LE COMBAAAT !! » en levant son marteau de guerre dans les airs.
Tandis que le jeune attaquant de Quiz s'écrase lourdement au sol et que le cri retentit, l'intégralité des personnes présentes dans le camp se figent, surpris. Les canalisateurs qui s'apprêtaient à nouveau à attaquer Melyna se tournent vers Quiz, de même que la vieille andorane et les geôliers traînant leurs prisonniers à leur suite. Une lourde hésitation pèse soudain sur le campement, comme si personne ne savait précisément pourquoi il se battait un instant plus tôt. Même la canalisatrice âgée demeure perplexe, une main levée, enveloppée de saidar presque à en exploser, déjà intégralement trempée par la pluie drue.
Le cri qui retentit figea quelques secondes ses trois adversaires d'une profonde surprise et Malark, reconnaissant la voix de Quiz, ne perdit pas de temps. Désarmant un de ses adversaires, il recula prestement et plaqua sa lame sur la gorge de l'homme qui s'apprêtait à s'emparer d'Alar, toujours inconscient. L'individu tressaillit et s'immobilisa. Il s'adressa aux deux autres :
"Vous avez entendu ? Faites ce qu'il dit et sortez d'ici. Et vous, éloignez-vous d'Alar Sedai."
Ses deux agresseurs reculèrent prudemment hors de la caravane, peu désireux de voir leur compagnon égorgé, tandis que ce dernier éloignait ses mains de l'Aes Sedai inconscient à gestes précautionneux, toujours sous la menace de l'épée. Tendu, le Lige écouta attentivement les sons qui provenaient de l'extérieur, s'agenouillant lentement aux côtés de son frère sans abaisser sa lame ni quitter son adversaire des yeux. Mais que se passait-il au juste ?
Comme il se rend compte qu'il a l'attention du camp, Quiz, qui tenait son marteau de guerre en l'air, le remet ostensiblement à sa ceinture tout en gardant l'autre bras en l'air, en signe de paix. Il reprend :
« ALOUNA SEDAI ! POSONS LES ARMES ET PARLONS ! »
Puis il s'incline pour saluer, toujours dans des gestes clairs et ostensibles, la canalisatrice âgée en signe de respect et de bonne volonté. Il laisse ensuite Artem s'exprimer, tout en vérifiant du regard que le jeune homme au sol va bien.
La canalisatrice paraît hésiter quant à la marche à suivre. Trois hommes se trouvent encore auprès d'elle, et elle est bientôt rejointe par les deux attaquants de Malark. Elle élargit le bouclier d'Air qui l'entoure pour les en recouvrir également, ainsi que se protéger de la pluie qui laisse clairement deviner la forme de la sphère autour d'elle. Son regard tombe à nouveau sur Artem, qui débite précipitamment :
"C'est rien qu'une erreur, m'dame, juré ! Y sont avec nous ! 'fin, au moins lui."
Les yeux de la vieille femme s'étrécisse tandis qu'elle considère Quiz, puis Elren, qu'elle reconnaît aussitôt.
"Je suis prête à discuter" dit-elle enfin "si vous vous mettez tous à découvert, y compris la canalisatrice, et que vous vous expliquez pour cette attaque. Alors, nous baisserons les armes."
Entendant les cris d'Ean, Melyna se risque à s'approcher légèrement du camp.
La Saidar l'emplit cependant encore à son maximum et à la moindre hostilité du camp adverse, des fils sont prêts à être tisser pour réattaquer.
Cependant les canalisateurs et les hommes du camp semblent autant décontenancés qu'elle et aucune boule de feu n'apparait en sa direction.
Elle voit alors la canalisatrice s'approcher d'Ean et lui parler sans sembler hostile.
Elle se rapproche alors avec précaution, sans lacher des yeux les deux hommes pouvant canaliser.
"Est ce un piège ? Je la sentirais canaliser tout de suite, mais si ces deux là m'attaquent je suis cuite."
"Ean...? Que se passe-t-il ? Vous les connaissez ?"
J'ai mon chapeau et une épée, je suis prêt ! Alias de KenAcros
Elren resta immobile et sur ses gardes, observant la situation sans essayer d'intervenir pour le moment. Il tiqua quelque peu quand il entendit le véritable nom de Quiz.
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Profitant d'un rideau de pluie qui masque soudainement le camp, Brönn cours à toute vitesse en direction des marais.
Une fois atteint une flaque peu profonde, il plonge et se tire au fond de l'eau jusque aux racines des palétuviers qui forment la mangrove.
Grimaçant en arrachant sans ménagement deux sangsues, il jette un rapide coup d’œil à son arc est ses flèches. L'équipement ne semble pas avoir trop souffert.
[Merci jaren...]
Restant dissimulé derrière les arbres, il contourne rapidement le camp et se positionne dans le dos des canalisateurs.
Il sort deux flèches de son carquois, en vérifie l’empennage et en plante une devant lui.
Au moment où il apprête à viser, le cris de Quislen retenti. Stoppant son mouvement, il voit ce dernier rudoyer un jeune homme. Toutefois le combat semble cesser.
Alors que Quislen Demande à discuter, deux hommes ressorte d'un chariot.
ne sachant que penser, Brönn observe attentivement le camp et ceux qui s'y trouvent. A l'opposé, Melyna Sedai approche précautionneusement.
Sachant que Quislen est normalement du coté de l'Aes Sedai, mais que son employeuse ne semble pas pour autant accorder la moindre confiance aux protagonistes, il reste tapis dans les ombres et observe l’andorrane.
Tirant sa dague de la main gauche, Malark trancha d’un geste vif les cordes rêches qui entravaient les poignets d’Alar, puis le fit basculer sur le dos. La tempe ensanglantée, son frère était très pâle, son teint cuivré ayant viré au gris terreux sous les ombres de plusieurs hématomes, ses lèvres sèches et crevassées, fendues sans doute par un autre coup. Le Lige eut un mouvement sec de la pointe de son épée, qui obligea le geôlier devenu otage à se relever.
« En arrière. Dehors. »
L’autre, blessé et sans arme, ne se fit pas prier et émergea pour découvrir l’étrange attente qui pesait sur le campement. Mais tandis que Malark enveloppait de son manteau la silhouette maigre de son frère et s’apprêtait à le soulever, il eut la surprise de le sentir frémir, puis agripper avec force ses épaules.
« … Malark ? Qu’est-ce qui... hmpf... »
Ses paroles moururent dans un gémissement étouffé tandis que le Lige ressentait presque comme en son propre corps la migraine infernale qui éclatait soudain dans le crâne de son frère, conséquence de la racine fourchue autant que du coup reçu à la tempe. Parmi bien d’autres douleurs. Luttant contre le soulagement de le retrouver en vie et conscient, Malark l’attira à lui de sa main libre.
« Silence » souffla-t-il. « Il se passe quelque chose. »
L’esprit plutôt clair malgré la douleur et l’inanition, Alar ne se fit pas prier et demeura immobile, le front appuyé contre son épaule, la respiration lourde mais à l’écoute. Malark tendit à nouveau l’oreille, main crispée sur le pommeau de son épée. Des négociations semblaient s’engager entre les canalisateurs du campement, Quiz et Melyna, et cela ne lui disait rien qui vaille.
Quiz s'avance doucement vers les canalisateurs, en montrant bien qu'il n'entend faire aucun geste agressif. Tout en regardant Alouna Sedai, il fait signe à Artem de venir. Dès que l'Aes Sedai est suffisamment proche, il commence à parler d'une voix moins forte.
« Nous sommes venus pour libérer les hommes qui ont été enlevés... mais il apparaît que s'ils ont bien été enlevés, c'est désormais de leur propre gré qu'ils restent ici. Artem ici présent, que j'avais évoqué avec vous, Alouna Sedai, peut confirmer ce fait. Vous voudrez peut-être vérifier s'il n'a pas été manipulé par le Pouvoir pour affirmer cela. Dans tous les cas, je voudrais éviter une tuerie dont l'absurdité serait renforcée s'il s'avérait que nous sommes en réalité tous du même côté. »
Quiz s'abstient de préciser de quel côté il parle - la référence étant évidente si toutes les personnes présentes sont effectivement du même côté.
"Moi j'suis pas du tout ici d'mon plein gré !" crie soudain un jeune homme blond en se débattant dans ses liens tandis que les deux autres captifs renchérissent de même.
Leurs geôliers les retiennent sans douceur, armes en main, et quelques uns de leurs compagnons se raidissent tandis que la vieille canalisatrice englobe la scène d'un regard nerveux, glissant d'une personne à l'autre. Soudain, elle remarque le troisième homme qui sort de la caravane et le fixe dans une interrogation muette. L'homme, blessé au bras, balbutie précipitamment :
"Y-y'a un Lige qui... avec l'Aes Sedai..."
Ce sur quoi les lèvres de la canalisatrice pâlissent. Les épaules raidies, elle déclare sèchement :
"Je refuse de discuter tant que vous n'êtes pas tous sous mes yeux ! Il y avait aussi un archer avec vous qui a abattu au moins trois des nôtres ! Qu'il sorte immédiatement de sa cachette ou nous nous défendrons de nouveau, même côté ou pas ! Et où est Brecq ?!"
Sentant que la situation se crispé Melyna préfère ne pas l'envenimer et risquer que la bataille reprenne.
"Brönn!! Sortez de votre cachette."
Elle se tourne alors vers la canalisatrice pour la toiser.
"Avant de discuter, je vais d'abord soigner le prisonnier que nous sommes venus chercher.
Du même côté ou pas, comme vous le dites si bien, vous ne semblez pas tendres avec vos invités.
Quand à votre compère, Il est toujours en vie et retenu en lieu sur.
Je vous indiquerai ou Il se trouve si vous restez calme"
La capture de Brecq semblait le seul levier lui permettant d'avoir un peu de poids dans cette échange.
Vraiment dommage que le jeune lige ne soit pas en mesure de l'aider. Un blanc aurait été plus qu'utile pour éviter que la situation ne dégénère...
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Jurant tout doucement entre ses dents, le mercenaire hésite quelques secondes avant de finalement récupérer la flèche plantée dans le sol. il passe la corde de son arc autour du cou et sort son épée du fourreau attaché à sa jambe gauche.
Prenant garde de ne pas remettre les pieds dans l'eau il s’approche du camp. surgissant du rideau de pluie, tel un spectre, épée en main dans le dos des canalisateurs, il déclare :
"Je ne sais pas trop ce qu'il se passe ici, et je n'aime pas du tout cela. Maître Quizz j’espère que vous avez une bonne explication."
Se tournant vers l’andorrane, il ajoute d'un ton posé mais froid :
"Je n'ai absolument aucune confiance en vous! tentez quoi que ce soit contre nous et vous envierai ce que j'ai fait subir à votre chef!"
regardant vers Melyna Sedai, il continue : "Je vais m'assurer que personne d'entre eux ne reste caché"
[Alouna Sedai m'a appelé, mais pas Maitre Malark, il reste une chance qu'il soit passé inaperçu, je dois m'aprocher de lui au cas ou...]
laissant ses pensées en suspend, sans attendre de réponse, que ce soit de l’andorrane ou de Melyna, il se dirige près de la première roulotte et l'inspecte.
Quiz se contente de hausser un sourcil à la question rhétorique de Brönn. Après avoir vérifié qu'Erlen est bien présent, il relance la discussion :
« Il y a sans doute des reproches à se faire de part et d'autre, au regard de la situation, c'était inévitable. Je souhaite surtout ne pas gâcher d'autres vies dans le processus. Je déteste les bains de sang. »
Il fait une courte pause, puis reprend :
« Je ne crois pas révéler un secret en disant, sous le contrôle d'Alouna Sedai, que cette opération ne s'est pas faite sur ordre de la Tour. Mais il semble parfaitement logique qu'une Aes Sedai intervienne lorsqu'un de ses confrères se fait enlever pratiquement sous son nez. Si nous prenons le temps de discuter, nous allons pouvoir tout mettre à plat. »
Avant d'avoir pu avancer de plus de quelques pas, Brönn se heurte aux murs d'Air canalisés par la vieille andorane, qui lui jette un regard méprisant, visiblement guère impressionnée par ses menaces.
"Restez tous de votre côté, pas de fouinage et je ne veux pas de qui que ce soit de mon dos. Et vous autres, rassemblez-vous tous autour de moi. Toi aussi, Artem. Laissez les prisonniers. Et baissez vos armes."
À contrecœur, ses hommes lâchent les trois captifs, qui se regroupent instinctivement à proximité de Quiz, Elren et Melyna Sedai, visiblement déboussolés par le déroulement des opérations. Puis, tandis que ses hommes se sont tous groupés autour d'elle, elle les considère tour à tour, constate les pertes. Son attention se fixe finalement sur Melyna et elle déclare :
"Le Lige peut sortir avec son Aes Sedai, je ne m'opposerai pas à ce que vous le soigniez et personne ne les empêchera de vous rejoindre. Ensuite nous pourrons parler sur de meilleures... bases. Je veux juste savoir ce qu'il est advenu d'Eadwin."
Son regard glisse de l'un à l'autre des quatre membres du groupe, entre nervosité et curiosité. Le fait que Brecq soit en vie est visiblement un élément important qui a déterminé sa bonne volonté.
"Je crois que nous n'avons pas vraiment le choix", constata Malark.
Au bord de la nausée et de l'évanouissement, Alar se contenta d'acquiescer d'un murmure à peine audible. Il s'était efforcé de rassembler toute sa concentration pour écouter les échanges entre ses geôliers et ses, eh bien... sauveurs ?, peinant à cerner toutes les implications encore que certaines lui parussent évidentes. Puis, son frère glissa un bras autour de sa taille et le hissa sur pied sans effort, le portant plus qu'il ne l'aida à marcher hors de la caravane. La pluie sur son front brûlant lui parut une bénédiction. En revanche, il plissa un moment les yeux face à la lumière trop vive, avant de distinguer les traits de...
"Melyna Sedai", murmura-t-il avec une pointe de surprise, mais sa voix affaiblie fut presque aussitôt recouverte par celle de Malark, qui s'adressait froidement à la canalisatrice :
"Il y a encore un des hommes que vous avez envoyé à l'intérieur. Blessé mais pas en danger immédiat."
Puis, il le souleva sans grand ménagement et se dirigea à pas vifs vers la sœur jaune. Diffusant tant d'inquiétude, de colère et de méfiance qu'Alar ne savait plus précisément de qui elle provenait. Des dizaines de visages inconnus tournoyaient dans un brouillard pluvieux.
Melyna laissa Malark s'approcher et examina Alar Sedai.
Il semblait à bout de forces mais pas gravement blessé. Les conditions de sa détention avait du être difficiles, surtout pour un jeune Aes Sedai inexpérimenté.
Elle attendit que Malark le dépose au sol pour l'examiner et tissa les fils nécessaires pour le guérir.
Les blessures étaient peu profondes mais le corps du jeune homme avait été mis à rude épreuve.
"Je ne vous apprends surement rien mais il va lui falloir du repos maintenant. Et essayer de trouver quelque chose pour le nourrir. Mais restez dans les parages."
Elle se redressa et toisa maintenant le groupe en face d'elle. C'était le moment d'être persuasif. Cela ne serait surement pas facile vu le caractère revêche de la canalisatrice.
"Bien maintenant que ceci est fait, nous allons pouvoir parler. Je suis une représentante de la Tour et j'aimerai donc avoir des explications sur la présence ici d'irréguliers capturant des hommes dont un Aes Sedai."
La canalisatrice envoie d'un geste un de ses hommes s'occuper d'Eadwin, puis observe en silence les blessures qui disparaissent du visage jusque là meurtri du jeune Aes Sedai. Ce dernier est encore trop faible pour marcher, et se laisse soulever et entraîner à l'abri par son Lige sans trop réagir. Si la vieille andorane s'émeut de ce que le lige, sur lequel elle avait déversé des torrents de feu, soit encore en vie, elle n'en montre rien, pas plus que son visage ne laisse transparaître de regret quant à l'état de leur prisonnier. Elle reporte bien vite toute son attention sur la sœur jaune et, l'espace d'un instant, paraît encore réticente à parler. Puis, son regard glisse sur Ean, sur Artem avec perplexité, et elle semble se résigner.
"Le frère Blanc sait déjà tout cela de toute façon, alors vous finirez par l'apprendre... Nous sommes le Kin, une organisation clandestine de canalisateurs. Un... certain nombre d'entre nous ont fui la Tour et sa corruption afin de servir librement la Lumière. Et nous... cherchons le Dragon Réincarné. Disons, un Dragon Réincarné ou quiconque pouvant remplir ce rôle, à n'importe quel prix."
Mains sur les hanches, elle se tient très droite, le regard sévère, comme si elle les défiait de remettre en question ses objectifs.
La révélation est un choc pour Melyna.
Des canalisateurs ont fuit la Tour ou s'en sont échappés, se sont regroupés et cela sans que la Tour ne l’apprenne !
Son visage reste cependant impassible pendant qu'elle réfléchit à toute vitesse.
Ean est le seul dont je suis certaine qu'il est rallié à notre cause. Brönn et Elren n'étaient pas au courant du plan initial.
Et quid d'Alar Sedai et de son lige...
Mais ce qui compte le plus est le but de l'Ajah bleue. Quitte à sacrifier quelques personnes si nécessaire.
"Vous êtes franche et n'avez pas froid aux yeux pour avouer aussi directement à une représentante de la Tour que vous servez la lumière.
Une chance que ce soit aussi mon cas."
Cette révélation semble avoir un petit effet sur l'ensemble du groupe.
"Puisque vous avez été honnête, je vais l'être aussi.
Je m'appelle Melyna Sedai. Je suis officiellement de l'Ajah Jaune mais j'ai rejoint l'Ajah Bleue il y a quelques années. Notre but est le même que le votre.
Voici Ean qui fait parti de la résistance de Mayenne et en qui vous pouvez avoir confiance.
Pour les deux autres, je ne peux malheureusement pas en dire autant puisqu'ils n'étaient pas au courant de tout ceci.
Ce qui est également le cas de l'Aes Sedai que vous avez capturé et de son lige.
Pourquoi capturez vous tous ces jeunes hommes ? Pensez vous trouver par hasard le dragon réincarné parmi eux ?"
La canalisatrice tique légèrement à la révélation de l’Aes Sedai, mais ne montre pas tant de surprise, à l’inverse de plusieurs représentants de son groupe. Elle avait deviné que cet homme que connaissait Artem devait appartenir à la résistance, et il n’aurait sans doute pas parlé si librement devant une Aes Sedai s’il n’avait connu l’allégeance de cette dernière. Les prisonniers en revanche, qui espéraient une sauveuse, regardent la sœur jaune avec dépit.
Puis, un léger sourire étire le visage sévère. Peut-être a-t-elle trouvé des alliés inattendus. Sourire qui disparaît et se teinte d’une pointe d’hésitation à la dernière question de Melyna.
« Je m’appelle Chasaline Dearn. J’ai fui la Tour durant le noviciat il y a quatre-vingt ans et j’ai échappé à l’Ajah Rouge grâce à l’aide du Kin. Mais pour ce qui est de votre question, je ne peux pas vraiment y répondre. Brecq avait un plan derrière ces captures, et pas seulement lui... d’autres de notre organisation qui ne se cachent pas ici. Mais je ne sais pas exactement ce qu’ils cherchaient à faire. Seulement qu’il nous faut un Dragon. »
Là-dessus, son regard tombe sur Elren.
« On plaçait pas mal d’espoir en celui-là, mais ça a été une erreur de le mettre avec l’Aes Sedai. On ne peut pas vraiment se permettre d’engager la conversation sur ce genre de sujets avec des personnes qui pourraient nous dénoncer ensuite, alors on les enlève et on... s’efforce de les convaincre après. Mais les canalisateurs que découvre la Tour n’ont pas davantage le choix, après tout. Ils sont emmenés qu’ils le veuillent ou non même si Tar Valon a les moyens d’y mettre davantage les formes.»
Sonné par les effets de la Guérison, l’épuisement et l’inanition, Alar se laissa asseoir sur les marches d’une des caravanes, à l’abri de la pluie et enveloppé du manteau de Malark. Il avait l’impression d’avoir à nouveau six ans, mais l’énergie lui manquait pour protester... En outre, la douleur avait disparu, la terrible migraine qui brouillait sa vision aussi. Et laissant son regard courir sur le camp, il reconnut Elren et retint un léger sourire. Les deux autres hommes, il ne les connaissait pas et ignorait comment ils s’étaient retrouvés ici. Les révélations ne tardèrent pas à pleuvoir, cependant, et il se figea alors que l’anxiété de Malark répondait à la sienne.
Il n’était pas nécessaire d’appartenir à l’Ajah Blanche pour comprendre que Melyna Sedai et le Kin poursuivaient les mêmes objectifs, et qu’une alliance entre eux impliquait que toutes personnes dans ce camp ne partageant pas leurs vues ne le quitteraient jamais, par simple sécurité. Il se mit à réfléchir aussi froidement que possible. Il doutait d’être à nouveau capable d’ouvrir un portail et de fuir. Et un certain nombre d’éléments commençaient à s’agencer dans son esprit, tissant un dessein plus large au gré des informations accumulées. Trop impulsif, se morigéna-t-il. Le Premier Raisonneur ne cessait de le répéter et il avait raison. Pourtant, il appela d’une voix pensive, encore faible :
« Malark... »
S’asseyant à côté de lui et lui tendant du pain de route sec tiré de son escarcelle, son frère lui jeta un regard réprobateur.
« Tu aurais dû le faire depuis longtemps » dit-il.
« Cela n’aurait pas été très logique. Tu devais te battre, pas moi. »
Néanmoins, il acquiesça avec reconnaissance, et, tout en mordant dans le pain avec plus d’enthousiasme qu’il n’aurait dû, il commença à puiser dans les forces de Malark, sentant l’épuisement se dissiper lentement sans que son frère en paraisse affecté. Il devait être en mesure d’intervenir... et peut-être bien qu’il le devrait très vite.
Quiz requiert du regard la permission de répliquer à Alouna - non, Melyna - Sedai et reprend de la même voix posée, celle d'un homme habitué à parler et à convaincre.
« Dame Dearn, je peux comprendre la nécessité de procéder par des enlèvements - encore que... mais en acceptant ce principe, je peux comprendre. En revanche, cela pose un problème certain. »
Sa voix baisse d'un ton.
« Que faites-vous de ceux que vous ne parvenez pas à convaincre de se joindre à vous ? »
Son visage est tendu. Il est clair que Quiz ne prend pas la Lumière à la légère.
J'ai mon chapeau et une épée, je suis prêt ! Alias de KenAcros
Son regard fixé sur la canalisatrice Andorane, Elren se raccrochait au Vide comme si il s'agissait de son derniers espoir. Ces fous voulaient retrouver un Dragon ! L'homme le plus haï sur l'ensemble du continent, le seul homme capable de faire revenir la lumière honnie et en plus ils pensaient qu'il pouvait l'être !
Des pensés et images parasites fourmillaient dans le Vide, une en particulier apparaissait plus clairement :
Une bibliothèque aux étalages remplis éclairée uniquement par une faible chandelle. Plusieurs vieux ouvrages s'étalaient sur la table de lectures dont un au centre contenant d'anciennes prophéties et histoires appartenant à une ère révolue. Tout juste capable de les déchiffrer, le jeune Elren comprend soudain avec horreur qu'il s'agit de prophéties de la Lumière, conservées par son père!
Secouant la tête pour chasser cette image, Elren prit la parole avant que l'Andorane puisse répondre à Ean :
"Retrouver le Dragon Réincarné! Êtes vous tous fou? Vous voulez vraiment que le monde soit détruit ? " relâchant la pression sur la poignée de sa lame qu'il serrait sans s'en rendre compte au point de se faire mal, le jeune escrimeur continua " Et en plus vous volez que ce soit moi? Mais c'est ... " s’interrompant avant de dire "impossible".
Il sembla perdu quelques secondes en se remémorant quelques fragments de prophéties. Du peu qu'il avait retenu, Elren en avait déduit deux choses :
- Rien n'est impossible pour le Dragon.
- Le monde ne serait plus jamais le même après son passage.
Et une dernière certitude flottait dans son esprit : Rester fidèle à l'ombre signifiait ici s’abandonner à l'étreinte de la mort...
Le Vide volant aux éclats, il continua d'une voix accordée à son état d'esprit mais néanmoins empreinte de toute la solennité qu'il pouvait y mettre :
"J'envisage depuis que j'ai quitté ma maison de rejoindre les forces de la Lumière...Je jure sur mon honneur et mon espoir de renaissance que je vous aiderai de mon mieux à combattre l'Ombre !"
Besoin d'une escorte? Vous pouvez compter sur moi! Si vous avez de quoi payer bien sur! Alias de Sordon
En se heurtant au mur invisible devant lui, Brönn tique. Toutefois pas autant que lorsque la canalisatrice Andorane révèle la présence de Malark.
[Autant pour mon plan...]
Revenant en direction du petit groupe, un air maussade sur la figure, il écoute l'échange entre les deux femmes. A l'apparition du lige et de son Aes Sedai, visiblement mal en point, son air deviens plus sombre encore, si peu que cela soit possible.
[pardonne moi Lara je crains de ne m'être engager dans une situation bien peu plaisante]
Rejoignant Malark et son frère pour s'assurer que ce dernier va bien, il grince des dents en entendant Ean demander le sors réserver aux personne de bon sens... Il s'imagine très bien quel sort des gents traitant aussi mal leurs prisonniers infligent à ceux qui s'opposent.
En entendant les parole du jeune escrimeur il ne peut s’empêcher de lâcher un petit rire sarcastique.
"Ne croyez pas qu'ils vous prenne pour LE dragon réincarner. n'avez-vous pas écouté? Notre charmante dame ci présente à parler D'UN dragon, rien de plus qu'un jeune naïf de plus à aiguillonner sur la voie choisie. Bon à être jeté en pâture le jour ou le Kin sentira ses fesses roussir!
Maitre Ean, dès notre première rencontre j'ai su que vous nous cachiez quelque chose, bien que j'avoue avoir penser que vous souhaitiez prendre la place de la première... Enfin, peut être est-ce votre intention tout de même... Pour ce qui est de votre question, je crois que celle-ci devrais vous fournir une réponse : Comment croyez-vous que votre amis se soit retrouvé, privé de membres, au milieu des terres englouties?"
Tout en jetant un regard noir en direction de l'Andorane, il enchaîne, accentuant le nom : Melyna Sedai :
"Notre contra stipulait que je fournirais l'intendance jusque à ce que nous trouvions... l'objet de vos recherches. Ceci sans mettre à profit mes talents de guerrier. La mission étant manifestement terminée, vous me devez cinquante deniers de cuivres, ainsi qu'un sous d'argent pour prime de combat, vu que finalement c'est ce qui c'est passé.
Je n'ai personnellement aucunes raison d'être fidèle au grand seigneur, ce serais peut être même l'inverse. Et je n'ai aucunes raisons de parler de tout ceci à qui que se soit, pour autant que je le sache aucune prime n'est offerte pour vos têtes, et je doute fortement de la gratitude d'un général myrdraal.
Toutefois j'ai une très bonne raison de NE PAS être lié à des fidèles de la lumière. Je suis mercenaire... Et la survie même d'un mercenaire tient à sa liberté d'offrir ses service au plus offrant.
Avoir la tour noire et le grand seigneur aux trousse n'est assurément pas un bon moyen de garder cette liberté. D'autant plus que j'ai déjà bien assez de problèmes comme cela.
Je vous prierai donc de bien vouloir me payer et me ramener à mon cheval, dans la grotte où nous avons laissé ce si aimable Brecq."
Accentuant légérement le mot "grotte", le mercenaire regarde Alar, espérant ne pas s'être trompé sur son compte.
La situation commençait à se compliquer. Il y avait de grandes chances qu'Alar tente de s'enfuir et que son lige fasse des dégats pour cela.
Sans compter Brönn qui voulait maintenant partir lui aussi.
Le serment rapide d'Elren la surprit un peu, mais cela signifiait un problème de moins à régler.
"Je ne comprends pas bien votre fonctionnement qui semble pour le moins erratique.
Enlever des jeunes hommes au hasard puis les torturer pour les rallier à votre cause...
Mais nous discuterons plus tard de cela et des informations que vous pouvez avoir.
L'Ajah Bleue et le Kin doivent travailler ensemble pour retrouver Le dragon réincarné"
Elle se tourna alors vers Alar, Malark et Brönn qui s'étaient rassemblés.
"Je suis désolé messieurs mais vous comprendrez aisément que toute cette organisation repose sur sa dissimulation et que nous ne pouvons pas vous laisser partir.
Brönn si cela peut vous convaincre je suis prête à vous payer pour prolonger votre mission. Vos talents d'archer sont impressionnants et je n'aimerais pas m'en passer.
J'imagine que vous préférerez cela à une cellule de ce camp."
Il fallait remettre Alar sous un bouclier et empêcher Malark de commettre quoi que ce soit d’insensé. Elle préféra cependant ne pas canaliser pour ne pas risquer d'effrayer Chasaline.
"Pouvez vous remettre un bouclier empêchant l'Aes Sedai de canaliser et entraver son lige le temps que nous ayons résolu cette situation ?
Une fois fait, j'ouvrirais un portail pour aller chercher Brecq."
Le visage de Quiz s'assombrit aux paroles de Melyna Sedai. Il jette un œil du côté des prisonniers, puis vers Alar et Malark. Après l'injonction de l'Aes Sedai à Brönn, visiblement contrarié, il interjette, en choisissant soigneusement ses mots et en s'adressant à Chasaline Dearn :
« Si cela ne vous ennuie pas, j'aimerais m'entretenir avec ceux de vos... invités qui ne souhaitent pas continuer à profiter de votre hospitalité. »
La situation s’était tendue à mesure que les divergences apparaissaient clairement entre les différents membres du groupe. Lumière ou pas, ils possédaient des visions très différentes, et tandis qu’il retrouvait peu à peu une certaine clarté d’esprit, Alar s’intéressa particulièrement à celui qu’ils nommaient Ean. L’homme possédait une droiture évidente qui semblait faire défaut à bien d’autres au sein du campement, il n’accepterait pas de se plier à n’importe quelle bassesse même au nom du Créateur. Malheureusement, il semblait minoritaire pour l’heure et Alar savait ne pas pouvoir compter sur Melyna. La réaction des deux autres hommes était tout à fait éclairante. Il était presque certain que la ‘dévotion’ soudaine d’Elren à la Lumière visait avant tout à rester en vie et libre, quant au dernier, le mercenaire, il ne cacha même pas son jeu, provoquant l’ire de Chasaline. Restaient aussi les trois prisonniers, qui avaient instinctivement compris qu’il ne restait plus qu’un seul Aes Sedai dans la place potentiellement décidé à les faire sortir d’ici, hélas pas le plus reluisant. Croisant le regard de Brönn, Alar le lui rendit pendant de longues secondes pour signifier qu’il avait compris.
*Mais je ne peux pas ouvrir un portail vers une grotte dont j’ignore l’emplacement et j’étais inconscient au moment où Malark devait s’y trouver... Je ne suis même pas certain d’être en état d’agir assez vite, encore moins face à quatre canalisateurs. Et il faudrait tirer de là Elren et ce Brönn, et les prisonniers aussi... peut-être même cet Ean même s’il l’ignore encore. »
Il s’était levé en tout cas, chancelant, et la main de Malark se crispa sur son coude comme s’il suivait le cours de ses pensées. Peut-être que si le mercenaire n’avait pas parlé aussi franchement, il aurait disposé d’un peu plus de temps, mais à présent Melyna Sedai était déterminée à agir vite et un tic agita sa main à la mention du bouclier puis de Brecq. L’un et l’autre pas vraiment à son avantage.
« Tout ceci est parfaitement immodéré et dépourvu de logique », conclut-il d’un ton froid. « La Lumière n’est qu’une idée vague qui recouvre bien des conceptions et vous n’avez pas toutes les clefs en main... »
Il hésita un instant à s’emparer du saidin et tenter malgré tout l’ouverture d’un portail, mais l’intervention d’Ean l’en dissuada finalement. Il y avait plusieurs personnes avec qui il pouvait tenter d’intervenir ici, peut-être tenter plus tard une évasion moins précipitée. Il espérait ne pas faire une erreur. Agrippant le bras de Malark de toutes ses maigres forces pour l’inciter à ne rien tenter, il leva sa seconde main en signe de reddition.
« Je ne résiste pas contre le bouclier et Malark ne s’opposera pas à vous non plus. Mais j’aurais moi aussi beaucoup à dire à Maître Ean puisqu’il le souhaite... et à vous, Melyna Sedai. »
Le regard qu’il tourna vers Brönn puis Elren et les prisonniers dépités semblait presque une excuse muette. Dans un recoin de son esprit, Malark fulminait, furieux et inquiet. Il tressaillit presque en même temps que lui lorsque le bouclier le coupa à nouveau de la source.
Sentant la situation lui échapper, Chasaline ne peut tout à fait masquer sa colère et sa nervosité.
"On... On ne les tue pas tous contrairement à ce que cet homme prétend ! Il y a eu... des accidents... On ne les torture pas non plus, l'Aes Sedai n'était pas un prisonnier ordinaire."
Peut-être satisfaite de la façon dont Melyna entend gérer la situation, elle acquiesce, tisse un bouclier autour d'Alar et une prison d'Air autour du Lige, avant de s'approcher de la sœur jaune. Néanmoins, son regard s'attarde sur Ean.
"Discutez donc avec qui vous voulez..."
"Je souhaiterais que vous rameniez Brecq maintenant. Il sera plus à même de tout vous expliquer."
Sentant le changement de situation, les hommes du Kin ont recommencé à se déployer dans le camp, entourant les prisonniers et gardant sur Brönn et Elren une attention méfiante. L'un d'eux saisit sans ménagement Alar par le bras pour le ramener à l'abri d'une des caravanes changées en prison, tandis que ses comparses font de même avec Malark et les autres captifs.
Soulagé de voir les choses apparemment se calmer, Ean fait un signe de la tête à Alar, mais il met un point d'honneur à aller parler aux autres hommes d'abord. Il entend à la fois jauger chacun d'entre eux pour savoir s'il risque de trahir la cause, les rassurer en leur proposant une porte de sortie avantageuse pour eux et leur exposer sa conception de la Lumière, en espérant peut-être les convaincre de rester.
Les trois captifs se débattent et récriminent, furieux et désespérés, tandis que les hommes du Kin les reconduisent à l’intérieur de la caravane qu’ils venaient de quitter. Celle-ci n’abrite que quelques paillasses et une relative obscurité. L’on y installe également Alar, à qui on lie à nouveau les mains dans le dos par excès de zèle, ainsi que son Lige, mais l’un et l’autre demeurent silencieux, en apparence calmes tandis qu’ils écoutent la conversation d’Ean et des trois captifs.
Le premier, un jeune homme blond qui seul a osé se manifester durant les discussions, refuse de rien entendre ou même d'envisager collaborer. Il s'installe dans un mutisme borné, quoique visiblement terrifié, aussi bien à l'idée de pouvoir être le Dragon ou de savoir canaliser qu'à celle de rester enfermé ici plus longtemps encore.
Le second devait déjà avoir quelques inclinaisons pour la Lumière, c'est un brave type aux allures de forgeron qui ne demande visiblement qu'à ce que tout se passe au mieux, et que les paroles calmes et posées d'Ean, plus en accord avec ses propres principes, convainquent aisément. Il se dit prêt à coopérer encore qu'il conserve une méfiance évidente pour le Kin.
Le dernier, un pêcheur brun qui va sur ses 26 ans, est plus difficile à convaincre, il a une femme et un enfant qui l'attendent dans un village proche de Mayene. Il semble prêt à se résigner s'il peut en découler quelque chose de bien, et sans doute aussi pour avoir une chance de retrouver les siens, mais il ne faudrait pas plus d'une action suspecte de la part du Kin pour mettre à mal la relative confiance qu'Ean est parvenu à instaurer.
Bien conscient qu'Alar l'écoute, mais en faisant comme s'il ignorait sa présence, Ean entreprend d'abord de rassurer le pêcheur quant à sa famille :
« Je m'engage à ce que votre famille ne manque de rien pendant que vous serez éloigné. Avant toute autre chose, avant toute idée de révolte ou de Dragon réincarné, la résistance de Mayène se voue au bien-être des habitants de la région. C'est notre raison d'être première. Si nous ne parvenons pas à protéger les gens qui en ont besoin, nous n'avons pas le droit de prétendre à servir la Lumière et vouloir libérer le peuple. »
Puis il ajoute :
« Pour sa propre protection comme pour celle de la résistance, nous ne pourrons pas forcément donner à votre famille d'éléments concrets sur l'endroit où vous êtes, ou sur vos activités précises, mais nous pourrons lui faire parvenir régulièrement des messages. »
Ean se tourne ensuite vers le jeune homme blond qui garde le silence. Il l'observe un instant en silence, puis s'adresse à lui :
« Je ne vais plus essayer de vous convaincre. Vous avez le droit de contrôler votre destinée. »
Il prend le temps de réfléchir un instant, puis :
« Mais votre silence ne me facilite pas la tâche si je veux négocier votre libération avec le Kin. Alors je vais vous proposer ceci. »
Il indique Alar d'un geste respectueux de la main, puis reprend :
« Alar Sedai, ici présent, est un Aes Sedai représentant de la Tour. Vous avez pu constater qu'il n'est pas non plus d'accord pour rester avec nous. Il est bien évidemment hors de question de priver Alar Sedai du droit que je viens de vous garantir. Cela va nécessiter sûrement beaucoup de discussions, mais Alar Sedai va repartir, il n'y a aucun doute à ce sujet. »
Ean tourne la tête vers Alar Sedai, le regarde dans les yeux et incline la tête au bout d'un moment, puis revient vers le jeune homme :
« Je vais vous placer sous la protection d'Alar Sedai. C'est un geste de confiance. Tout ce dont nous avons besoin, c'est de pouvoir penser, en toute confiance, que vous n'allez pas dénoncer notre entreprise, que ce soit en l'échange d'une récompense ou en vertu de votre propre conception de l'honneur. Je ne vais pas vous menacer, je déteste cela et c'est toujours contre-productif. Je vais simplement vous placer, en l'échange d'un engagement à ne pas nous mettre en péril, sous la protection d'Alar Sedai. Vous n'aurez rien à craindre de qui que ce soit. »
Une pause, puis il ajoute :
« Et si vous avez une famille, je peux vous proposer la même chose qu'à notre ami. L'objectif de la résistance est d'aider les gens, pas de les propulser de force dans une lutte qui les dépasse et dont ils n'auront qu'à pâtir. Je m'engage à vous offrir l'aide de la résistance pour mieux vivre. »
Melyna entraine alors Chasaline un peu à l'écart pour ouvrir le portail et éviter que les membres du groupe ne se mêlent à leur conversation.
"Dites m'en plus sur votre organisation. Je regrette vraiment que nous ne vous découvrions que maintenant. L'Ajah Bleue ne compte que peu de membres et notre réseau peine à s'agrandir.
En restant à la Tour vous auriez pu développer vos capacités et nous rejoindre.
Quoi qu'il en soit, je vous rejoins sur la nécessité de trouver le Dragon réincarné. Si un membre de l'Ajah noire le trouve avant nous et le conduit à un Elu, nous n'aurons même pas la chance de faire sa connaissance."
Melyna ouvre alors un portail en direction de la grotte qu'ils ont quitté quelques instants plus tôt.
"Il va également falloir que nous discutions du jeune Aes Sedai. Il est hors de question que nous le laissions repartir à la Tour et que l'Ajah Bleue soit découverte.
Malheureusement les Blancs sont durs à convaincre..."
Si les paroles d’Ean parurent convaincre les deux hommes, y compris le garçon blond, qui finit par hocher maladroitement la tête en signe de consentement, partagé entre peur et espoir, il n’en fut pas de même pour Alar. Pris à parti par les paroles du résistant, l’Aes Sedai le fixa longuement de ses yeux sombres, avant de se laisser aller contre l’épaule de Malark dans un léger soupir. Une culpabilité écrasante remontait le lien jusqu’à lui. Son frère s’en voulait d’avoir si mal choisi ses alliés dans cette tentative de sauvetage avortée.
« Votre bonté d’âme vous honore, maître Ean, mais je crains que vous ne vous montriez trop idéaliste étant données les circonstances. Ce jeune homme ne sait pas où il se trouve et ne dispose d’aucune information importante, ils le laisseront peut-être partir à votre insistance. Mais la simple logique impose qu’ils ne me permettront jamais de regagner la Tour, ou alors pour mes obsèques. L’Ajah Noire a des yeux et oreilles partout, ils savent déjà que j’ai été enlevé par une canalisatrice renégate, ce qui implique que ma propre Ajah le sait aussi, ainsi que la Rouge. Quand bien même je jurerais de ne rien dire, j’aurais à répondre de ma disparition devant la Tour si je reparaissais, probablement sous compulsion. Aussi je doute d’être en mesure de protéger qui que ce soit, à part peut-être mon frère et moi-même par... les décisions que je prendrai. »
Sur ce dernier point, il n’était pas encore tout à fait fixé.
« Vous ignorez à qui vous avez à faire. Leurs objectifs sont très différents des vôtres, et moins respectables. »
Ayant finalement relâché la saidar et confié le reste de l’organisation aux deux canalisateurs de son groupe, Chasaline suivit l’Aes Sedai toujours avec réserve, mais pas de méfiance apparente.
« Croyez-moi, si j’avais pu rester à la Tour, je l’aurais sans doute fait. Mais je... n’ai pu me résoudre à passer les tests d’Acceptée, à l’époque. Trop de mes amies ont franchi les arcades pour ne jamais en ressortir. Mais nous savions que certains au sein de Tar Valon agissaient dans le même sens que nous, c’est une chance unique pour nous de pouvoir enfin entrer en contact pour œuvrer sur le même objectif. »
« Notre organisation est peu nombreuse aussi, et surtout, nous ne disposons pas des connaissances et des capacités d’apprentissage de la Tour. La traque à laquelle se livrent les Rouges est très efficace, la plupart des nôtres sont faibles et nous avons de nombreuses lacunes dans la maîtrise du pouvoir. C’est... une des raisons pour laquelle nous avons tenté de capturer le jeune frère Blanc, malgré les risques d’attirer l’attention de la Tour, mais nous n’avons pas réussi à le faire coopérer. Du moins, pas encore. Mais je crois qu’il connaissait l’existence du Kin, et qu’il a deviné bien d’autres choses que nous ne pouvons le laisser dévoiler. Si vous ne parvenez pas à le faire parler ou à le convaincre, nous devrons le tuer. »
Elle déclara cela sans beaucoup d’états d’âme, et tandis qu’elle prononçait ces mots, elle franchit le portail et se hâta aux côtés de Brecq, constatant qu’il était toujours inconscient, mais en apparence indemne.
« Je vais appeler deux des nôtres pour le ramener au camp avec vos chevaux. Dès que Brecq reviendra à lui, nous pourrons débattre plus précisément de ce que nous allons faire concernant le Dragon et vos... compagnons de route. Nos objectifs à toutes deux concordent peut-être, mais j’ai plus de doutes concernant ces derniers. »
Ean ne semble pas ébranlé par ce que l'Aes Sedai vient de lui dire. Il ne paraît pas non plus excessivement optimiste : juste patient, et animé d'une certaine confiance en lui. Il répond :
« C'est votre fatigue qui parle, Alar Sedai. Quand on est épuisé, on aborde la logique avec un biais. Je suis sûr qu'on peut parvenir à trouver une solution. »
Il s'assied à côté de l'Aes Sedai et de son lige.
« Par exemple, je ne connais pas beaucoup de choses au Pouvoir unique, mais si j'ai bien compris ce que vous entendez par compulsion, je suis à peu près certain que cela peut être utilisé à notre avantage. Non pas que je pense qu'il faille en arriver là, mais il faudra, quoi qu'il arrive, être créatif. Rien d'impossible ni d'inéluctable, me semble-t-il. L'important est de ne pas se précipiter. »
Ean prend son temps, en veillant à ne pas épuiser l'Aes Sedai.
« J'aimerais que nous commencions par le commencement, Alar Sedai. Comme vous avez résisté, avec beaucoup de volonté, à ce qui vous était... imposé ? proposé ?, j'en déduis que vous n'êtes pas favorable à l'idéal que représente la Lumière. Mais peut-être ma déduction est-elle fausse. Puis-je vous demander quelles sont vos convictions en la matière ? »
Besoin d'une escorte? Vous pouvez compter sur moi! Si vous avez de quoi payer bien sur! Alias de Sordon
Rageant intérieurement Brönn regarde avec dépit un des homme emmener l'Aes-Sedai avec rudesse en direction d'un chariot.
tandis Qu'Ean s'efforce de calmer tout le monde, la façon dont l'homme à maltraité Alar Sedai malgré la trêve, le fait sortir de ses gonds après quelques minutes de réflexions.
"n'avez-vous donc aucun honneur?" s'écrie t-il soudain avec force Avant d’enchaîner d'un ton furieux.
"Nous avons baissé les armes, acquiescé sans broncher à vos exigences pour parler. mais je ne me rappelle pas qu'on ait accepter que vous renfermiez qui que ce soit, ni d'être rudoyer."
Profitant du fait que la canalisatrice et Melyna sedai soit absentes ainsi que du moment de stupeur que son éclat de voie à suscité, il s'élance à grand pas vers le plus proche canalisateur. il place son épée sous le cou de se dernier, médusé, saisi de sa main gauche la lame de l'autre coté du cou de l'homme. Serrant son corps contre le dos du canalisateur, il force ce dernier à bouger.
[Bon sang j'éspère que son compagnon ne tentera rien avec le pouvoir avec moi aussi proche de son compagnon, et s'ils me paralyse, mon épée tenue ainsi coupera la gorge de l'homme aussi bien si je tire dessus que si quelqu'un d'autre me fait bouger.]
"Je vous avais prévenu que si quoi que ce soit était tenté contre nous vous le regretteriez!
Maître Ean, je dois avouer que mon sentiment à votre égard à quelqu peu changer, si j’étais froid et méfiant, je crois maintenant que je pourrais vous apprécier, toutefois n’espérez pas trop, dans la situation actuelle, certain d'entre nous finirons morts ou enchaînés. hors je n'ai l'intention d'être ni l'un ni l'autre."
Tirant l'homme tétanisé en direction du chariot dans lequel se trouve Alar et Malark il ordonne :
"libérez Alar Sedai, son lige et les trois hommes. Et relâchez l'écran. Sinon je tue votre compagnon et j'emporterai avec moi auprès du grand seigneur autant que je le pourrai."
Alar tiqua légèrement lorsque Ean déplora un biais dans sa logique, et malgré le stress et la culpabilité, Malark eut toutes les peines du monde à retenir un sourire. Néanmoins, le jeune Aes Sedai retrouva très vite son sérieux et se concentra sur les paroles du résistant, l’air grave et pensif. Les questions posées par Ean flirtaient avec des interrogations philosophiques complexes qui occupaient l’Ajah Blanche depuis des siècles, mais cette fois la façon de l’envisager se devait d’être plus personnelle.
« Mes raisons étaient plus pragmatiques que cela, en vérité, maître Ean. Lorsqu’ils m’ont capturé, Malark a été gravement blessé, sa douleur, l’imminence de sa mort me hantaient. Coopérer était impensable. Mais il a été Guéri et j’ai pu espérer qu’il trouverait un moyen de me récupérer... La Tour est le seul endroit où je puisse pleinement mener à bien mes recherches. Je veux plus que tout y retourner et j’ai agi uniquement dans ce sens. C’était beaucoup plus important pour moi que de collaborer avec une femme qui a tué par accident deux de ses hommes sous mes yeux, quelles que soient ses raisons. »
« Pour ce qui est de la Lumière, des Ténèbres... Les mêmes actions peuvent être commises au nom de l’une ou de l’autre, en bien comme en mal, et choisir entre elles induit nécessairement des préjugés. J’estime être plus utile en proposant des systèmes cohérents et favorables à tous au sein de l’ordre établi qu’en me lançant dans une croisade idéologique et destructrice. Mais surtout je... »
Il s’interrompit net, surpris, tandis que des éclats de voix retentissaient au dehors et que deux silhouettes apparaissaient dans l’encadrement de la porte. Il reconnut aussitôt l’un des canalisateurs et le mercenaire venu avec Malark. L'homme s'adressa à Ean, puis au geôlier d'une façon qui laissa muet le jeune Aes Sedai. L'espoir de regagner la Tour évoqué par Ean apparaissait peut-être sous une forme inattendue, du moins, si l'homme ne se faisait pas tuer dans les prochaines secondes...
J'ai mon chapeau et une épée, je suis prêt ! Alias de KenAcros
Elren regardait la scène se dérouler, pensif, en effet il avait fort à réfléchir.
Il n'avait au final pas si mal geré son serment precipité, en cela qu'il lui accordait une liberté totale dans la nature de l'aide fournie...Sans compter que si le groupe d'amis du créateur mourrait, il en serait liberé.
Et il lui fallait se méfier de ces canalisateurs en tout genre, leur réaction à sa petite crise de panique prouvait son importance à leurs yeux : quasiment nulle, donc jetable après avoir servi.
Un maigre sourire étira cepandant ses lèvres, il avait enfin réussi à s'adapter au rythme d'un de ses adversaires! Et il s'agissait de la dernière grande leçon de son maître, le reste n'étant plus que du perfectionnement.
Voyant Brönn s'exiter soudainement, il resta immobile quelques secondes de plus, surpris par sa colère soudaine. Il courut en direction du mercenaire, alors en train d'entrer dans la caravane. Il l'interpella au milieu de l'agitation :
"Brönn êtes vous un imbécile? Arrêtez cela de suite! Vous n'allez rien gagner ainsi à part la mort!"
Il resta cepandant à une certaine distance de Brönn pour éviter que celui-ci relance le bain de sang.
Ean est aussi surpris qu'Alar. À la vision du mercenaire entré en tenant en joue le canalisateur, il reste cependant assis et se contente de tourner le buste avec Brönn. Il prend le temps d'observer le visage de ce dernier, puis s'adresse à lui d'un ton volontairement calme :
« Brönn, je ne vais pas m'opposer à vous. Ce n'est pas ma manière de faire les choses. Mais je crois que vous faites une erreur. »
Il fait un geste vers les trois prisonniers :
« Deux de ces hommes ont finalement décidé de rester ici. Pour le troisième, comme pour Alar Sedai et son lige, je m'étais engagé à négocier leur libération. Je comprends votre impatience, mais ce que vous venez de faire va considérablement me compliquer la tâche. »
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"Je vous remercie de vos efforts maître Ean. Toutefois, je n'ai guère d’espoirs de vous voir réussir.
Vous ne pouvez pas comprendre mes motivation, vous ignorez ce qui me poursuit... il est toutefois hors de questions que je ne me lie de quelque manière que ce soit. Mieux vaut mourir qu’être privé de ma liberté!
Vous avez entendu Melyna Sedai, pour moi ce sera la laisse ou la cage.
Comme je le disais, je n'ai pas de raisons particulières de vous en vouloir et je peux promettre de ne rien révéler sur ces éventements, malgré cela, je tente ma chance avec Alar Sedai, d'autant plus que j'ai promis à son frère de le sortir d'ici!"
reportant son attention sur le camp, il crie :
Relâchez le bouclier d'Alar Sedai, je ne me répéterai pas!"
Paniqué par cette situation inattendue, ne sachant visiblement pas comment réagir à la menace qui pèse sur son compagnon, le second canalisateur, Joam, essaie de créer un tissage d'Air pour emprisonner le mercenaire et son épée, mais le Vide lui échappe de même que le saidin, et il ne parvient pas à générer le moindre flux.
Un remue-ménage s'est créé dans le camp, les hommes du Kin, reprenant les armes, s'approchent de Brönn pour l'encercler tandis que d'autres crient pour attirer l'attention de Chasaline et Melyna. Le canalisateur détenu en otage ose à peine respirer, pâle comme un linge.
"A-arrêtez... peux pas... saidar.."
Il n'est probablement pas en mesure de canaliser non plus pour le moment, ni pour contre-attaquer, ni pour lever le bouclier d'Alar.
À travers le lien et le voile de sa propre anxiété, Malark sentit son frère hésiter, puis lutter contre le Bouclier sans succès. Il ignorait ce que son frère avait espéré tenter, mais sans doute quelque chose pour empêcher la situation de virer au désastre... Si seulement Brönn avait attendu que son frère reprenne des forces et agisse en temps voulu ! Nerveux, il essaya à son tour de raisonner le mercenaire :
"Maître Brönn, je vous suis reconnaissant de vouloir tenir votre promesse, mais je vous enjoins de préserver votre vie plutôt que votre honneur et de baisser votre arme. Faites confiance à Ean."
Alors que Melyna franchit le portail avec Chasaline pour demander de l'aide pour transporter Brecq, elle se rend compte de l'agitation sur le camp.
Les hommes sont rassemblés vers le bâtiment où sont retenus les prisonniers.
Elle se précipite alors pour voir ce qui se passe et découvre Brönn menacant de son épée un des canalisateurs.
Mais que fait cet imbecile?! Il pense réellement pouvoir s'échapper d'un camp rempli de canalisateurs?
"Que faites vous Brönn? Relâchez cet homme tout de suite si vous ne voulez pas que je vous y contraigne.
Melyna tiens toujours la Saidar et commence à former des liens pour intervenir au cas où Brönn tenterait quelque chose de stupide.
Moins patiente et bien disposée que Melyna, Chasaline semble entrer dans une fureur incontrôlable dès qu'elle franchit le portail à la suite de l'Aes Sedai. Avant d'avoir pu y accorder plus d'une seconde de réflexion, elle tisse l'Air et le Feu d'une façon quasi-instinctive. Tandis que l'épée est enveloppée dans un flux d'Air et pratiquement arrachée des mains de Brönn, le canalisateur du Kin, Berlen a à peine le temps de s'écarter dans un hoquet d'effroi. Il n'échappe pas à de larges brûlures au torse et aux bras alors que le tissage de Feu frappe le mercenaire de plein fouet, causant de graves blessures. Pas la mort cependant, mais tandis qu'elle approche, le regard étincelant, la vieille andorane semble toute disposée à porter le coup final.
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A peine l'épée lui échappe des mains, lui coupant quatre doigts, Brönn se jette de coté, suivant le mouvement du canalisateur. Il ne peut toutefois pas échapper à la vague de feu qui lui ravage un bras et brûle le coté gauche de son crane. entre de petits bouts de chaire carbonisée, l'os, d'une étonnante blancheur apparaît au milieu de ce noir de suie.
Sous la violence de la douleur, due à la chaleur le mercenaire perds connaissance.
Toutefois grâce à la vitesse de sa réaction, il entraîne dans sa chute l'autre homme, également gravement blessé. là t^te de se dernier rebondit avec un bruit mat au sol tandis que le poids de l'archer le cloue au sol.
l'épée échappe de la main de Brönn et rebondit avec un petit claquement sur les planches du chariot.
Doucement, une flaque de sang se forme autour de son autre main.
Chasaline se fige net, furieuse, et foudroie Ean du regard avant que son attention se porte sur son canalisateur à l'agonie puis sur le mercenaire avec une haine à peine contenue :
"Depuis le début cet homme n'a fait que nous provoquer et chercher à nous mettre tous en danger ! Il a... il doit mourir et le frère blanc aussi !"
Le second canalisateur, Joam, s'est approché de son comparse et agenouillé près de lui pour voir son état. Il lève les yeux vers Melyna :
"Il-il ne réagit plus ! Pitié, Aes Sedai, soignez-le, nous... nous n'avons aucun Guérisseur ici !"
Ean ne peut que constater les dégâts, agenouillé auprès des deux hommes, avant de céder la place à Melyna Sedai. Aux propos de Chasaline, il se relève vivement et hausse le ton.
« Non, certainement pas ! Est-ce la Lumière qui vous inspire ou l'esprit de vengeance ? Si le dépit vous suffit comme motivation pour tuer un homme, vous ne valez pas mieux que ceux que vous prétendez combattre ! Si votre plan est d'assassiner tous ceux qui s'opposent à vos plans, vous pouvez aussi bien commencer par moi, ici, maintenant ! »
Il marche vers la canalisatrice.
« Allons, ne soyez pas timide, allez-y, je suis sans défense, tuez-moi ! Parce que ne vous faites aucune illusion : si c'est votre façon d'agir en toute circonstance, je vous combattrai et vous n'obtiendrez aucun soutien de la part de la résistance de Mayène - et si le mot parvient à leurs oreilles, alors il se répandra vite et vous passerez de la clandestinité à l'infamie en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. La seule solution, c'est de tuer Brönn, puis Alar Sedai, puis moi, puis probablement Melyna Sedai, puis les yeux et les oreilles de la résistance mayénaise. Mais votre crédibilité auprès des partisans de la Lumière sera morte bien avant. Alors ? Non ? »
Un profond mépris affiché sur son visage, Ean repart sans écouter l'éventuelle réplique de la femme. Il laisse Melyna Sedai s'occuper des blessés et retourne auprès d'Alar et Malark après avoir tenté de claquer la porte du réduit où ils sont retenus prisonniers.
Confiné à l'intérieur, les trois détenus, Alar et Malark n'avaient entendu que les cris et heurts du conflit, sans pouvoir faire davantage qu'en deviner le déroulement. Le jeune Aes Sedai se figea une seconde à la mention de sa mort imminente, avant que les clameurs d'Ean ne leur parviennent et que celui-ci ne reparaisse en trombe, claquant la porte derrière lui. Deux des captifs sursautèrent, et Alar aurait bien fait de même s'il n'avait été occupé à s'assurer que personne ne suive le résistant mayenais pour mettre ses suggestions à exécution. Comme personne ne semblait disposé à le suivre ou à intervenir, et que les dialogues entendus laissaient suggérer que personne n'était encore mort, Alar reporta son attention sur l'homme avec un calme de façade.
"Je... J'ai déjà répondu à votre première question, mais puis-je savoir qui vous êtes également, maître Ean ?"
Puisqu'il semblait de plus en plus probable que la survie de son frère et la sienne reposent entre les mains de ce quasi-inconnu...
Avant de répondre, Ean prend le temps de se calmer et d'évacuer sa colère. Il observe un instant Alar, comme pour le jauger une nouvelle fois.
« Je suppose que ce n'est pas mon nom qui vous intéresse, Alar Sedai. Il ne vous dirait rien de toute façon. »
Une nouvelle pause, puis :
« Disons que j'ai vécu la première partie de ma vie du bon côté de l'échelle sociale, et que le jour où j'ai décidé de faire mon possible pour aider les moins fortunés, ceux de ma caste ne l'ont pas vu d'un bon œil. Depuis lors, j'essaye de trouver des... moyens invisibles de faire le bien. Depuis les coulisses de ce monde, pour ainsi dire. »
Il esquisse un sourire.
« Ne me demandez pas d'où me vient mon idéalisme, je n'en ai pas la moindre idée. J'ai reçu une éducation normale qui aurait dû me conduire à reproduire les comportements de ma classe. L'esprit humain est parfois impénétrable. »
Il reprend tout à fait son sérieux.
« Quoi qu'il en soit, si cela peut vous rassurer, ma démarche n'est pas dénuée de calcul. Je ne suis pas qu'un idéaliste ahuri. L'expérience m'a appris que la violence est pratiquement toujours le pire des recours, quelles que soient les circonstances. En l'occurrence, ce qui compte ici, c'est de convaincre nos amis du Kin qu'ils ont davantage à gagner qu'à perdre en vous relâchant. »
Puis il ajoute, à nouveau dans un demi-sourire :
« Accessoirement, il faudrait aussi que j'arrive à VOUS en convaincre... »
Melyna assista à la scène sans avoir le temps de réagir.
Chasaline avait peut être de bonnes intentions mais vu son tempérament il était étonnant qu'ils aient réussis à rester caches aussi longtemps.
"Assez!! Que tout le monde garde son calme. Nous ne résoudrons pas la situation en nous entretuant. Et cela vaut pour tout le monde. Personne ne sera excecuté ici." dit elle en fusillant du regard tout ceux présents.
En faisant cela elle s'approcha du canalisateur pour le soigner. Ses brûlures étaient facilement soigna le mais le coup à le tête l'avait bien amoché.
Elle s'occupa ensuite de Brönn dont les blessures était bien plus graves. L'os de sa tête était visible et une grande partie de son visage avait été brûlée.
Melyna coterisa d'abord ses doigts pour éviter qu'il perde plus de sang.
Elle s'occupa ensuite de son visage mais ne pû lui rendre son aspect. Brönn serait complètement défiguré... s'il survivait. Ce qui était loin d'être certain.
"Maintenant que tout le monde garde son calme. Ean et Chasaline nous devons parler pour trouver une solution à cette situation. Les autres occupez vous des blessés et surveillez les prisonniers. Je ne tolérerai pas une catastrophe comme celle ci. Et dites à quelqu'un d'aller chercher Brecq, le portail est toujours ouvert"
Elle sortit de la pièce sans laisser le temps au groupe de répondre et pour les forcer à la suivre. Il était temps qu'elle prenne le contrôle de ce groupe ou rien de bon n'en sortirait.
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Elren afficha un rictus désabusé jusqu'à l'intervention de Melyna Sedai. Profitant du fait que la situation semblait se calmer, il se retourna vers un groupe d'homme du camp en pensant :
"Cette andorane ne fera rien qui puisse mettre en péril sa cause, quel qu'en soit le prix...Il faut que je m'en méfie ! Et l'Aes Sedai n'est pas en reste. Ean au moins semblait vouloir le bien du plus grand nombre"
Enjoignant quelques hommes à le suivre, il alla s'occuper des cadavres, ces pauvres hères méritaient au moins ne pas être laissé à pourrir.
Leur dure besogne achevée, ils s'éloignèrent du bûcher de fortune avant de trier les affaires des défunts. Elren récupéra le fourreau allant avec l'épée qu'il avait ramassée. Une fois cela finit, il se mit en quête de son chapeau, qu'il savait avoir perdu lors de la traversée du camp suite à sa capture.
Quoi que lui inspire le récit d'Ean, Alar n'en laissa rien paraître, si ce n'était un léger hochement de tête pour signifier qu'il comprenait les motivations du résistant, et un regard légèrement pensif. Convaincu ou non, il eut un discret sourire à la dernière remarque de l'ancien noble et répondit finalement :
"Si vous parvenez à les convaincre de nous détacher les bras et de me donner à manger, ce sera déjà une victoire."
La maigre ration de pain de route donnée par Malark ne compensait pas vraiment deux jours de jeun, et pour l'instant, seules les maigres forces prélevées au Lige lui permettaient de maintenir une certaine clarté d'esprit.
Melyna intervint à ce moment, requérant la présence d'Ean pour une discussion au sommet. D'un mouvement de tête, Alar signifia qu'il n'avait rien à ajouter pour le moment.
"Je m'en remets à vous pour le moment, maître Ean."
Malark acquiesça d'un signe de tête, quoi qu'il parût moins serein que son frère quant à leurs perspectives d'avenir.
Il a fallu un peu de temps pour que le calme revienne au sein du camp. Tandis que Chasaline fulminait dans son coin ses hommes n'ont pas chaumé. Les chevaux et équipements du groupe de Melyna Sedai ont été ramenés et mis à l'abri alors même qu'un autre groupe, avec l'aide d'Elren, s'occupait des soins dus aux morts. Les blessés, Brönn et Berlen, ont été déplacés sous deux tentes différentes le temps qu'il reprenne conscience, le mercenaire sous la garde relative de quelques jeunes du Kin.
Quant a Brecq, il a repris conscience dans l'une des rares caravanes confortablement aménagées du campement lorsque se présentent Melyna et Chasaline (et Ean ?), déterminés à régler la situation. Visiblement encore en proie à la terrible migraine qui est la conséquence de la racine fourchue, et sans doute toujours incapable de canaliser, l'homme chauve leur lance tour à tour un air torve :
"La situation semble avoir quelque peu changé depuis notre dernière rencontre, Aes Sedai... Ai-je tort de supposer que vous avez revu votre position concernant nos objectifs ?"
À défaut d'être particulièrement bien disposé, il semble du moins un peu plus réfléchi que Chasaline, qui peine encore à calmer ses nerfs.
Après avoir pris congé d'Alar et Malark d'un signe de la tête, Ean s'est effectivement joint à Chasaline et Melyna Sedai. Sa mine s'assombrit légèrement lorsqu'il aperçoit Brecq, mais il ne dit rien et laisse l'Aes Sedai s'exprimer la première, observant de côté le visage de Chasaline.
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Égouttant à peine son chapeau, Elren le remit, un grand sourire sur le visage, repensant à celui qui le lui avait offert avec une promesse... qu'il n'avait jamais pu tenir. ce douloureux souvenir effaça son sourire et il vit passer Ean, Melyna et Chasaline pas très loin. Il repensa à Alar et se décida à aller lui parler, profitant que ce dernier soit plus ou moins seul.
Se rappelant que ce dernier n'avait rien mangé depuis des jours, Elren fit un détour pour chaparder un petit repas dans une réserve du campement.
Arrivé dans la caravane ou l'Aes Sedai était maintenu, Elren nota la présence de Malark et des prisonniers avant de s'adresser à Alar d'un ton qu'il voulait confiant mais avec un débit rapide ne laissant pas à son interlocuteur le loisir de répondre :
"Comment allez vous Alar Sedai ? Je vous ai amené de quoi manger si vous le souhaitez !
Je suis navré, j'ai tenté de revenir pour vous libérer avec Malark Gaidin et ceux qui l'accompagnaient mais nos compagnons se sont avérés être des alliés des kidnappeurs, comme vous devez déjà le savoir." Il baissa la tête, légèrement honteux, avant de poursuivre "Et j'ai...paniqué quelque peu en apprenant qui ils étaient, ce qui m'a mené à leur prêter serment dans l'espoir de sauver ma peau " Il releva la tête, un sourire amusé aux lèvres, mais parlant plus doucement pour se rendre inaudible des autres prisonniers " Seulement ce serment me laisse une liberté totale tant que je les aide, ce qui veut dire que je devrais pouvoir vous rendre la pareille sous certaines conditions".
Espérant que l'Aes Sedai avait compris de quoi il parlait, il lui tendit la nourriture qu'il avait chapardée en s'arrêtant enfin de parler.
Revoir Brecq n'était pas un plaisir vu la façon dont ils s'étaient quittés.
Melyna était cependant soulagée de voir que ce serait lui qui reprendrait la gestion de son équipe et non Chasaline qui semblait totalement incontrôlable et irréfléchie.
"Effectivement, il est dommage que je n'ai pu savoir avant qu'elles étaient vos intentions. Cela nous aurait évité beaucoup de dommages. Et aussi d'avoir affaire à votre équipe quelque peu... inexpérimentée."
La pique était évidemment destinée à Chasaline et aux deux autres canalisateurs qui avaient laissé échappé la situation.
"Il faut dire que kidnapper un Aes Sedai n'est pas le meilleur moyen de rester discret.
Quand est il de vos recherches du Dragon ? Avez vous pu tester vos prisonniers ? Le jeune Elren qui s'est enfui ?
Il faudra aussi que nous discutions de l'Aes Sedai et de son lige. Je ne suis pas pour leur exécution mais les relâcher semble impensable."
Voyant le regard meurtrier que Chasaline jette à Ean sur cette dernière phrase, la pique de l'Aes Sedai et la tension qui règne entre les présents, Brecq se laisse aller en arrière contre le dossier de son siège et les considère tour à tour.
"Vous devriez vous asseoir", dit-il finalement. "Chasaline, ma chère."
À contrecœur, quand il lui tend la main, la canalisatrice vient s'asseoir à ses côtés, mêlant ses doigts aux siens. L'homme reprend alors la parole à l'intention de Melyna :
"Il était impensable de déballer mes intentions à la Tour sans savoir ce qu'il en était, pas alors que je pouvais laisser le temps aux miens de fuir votre... vindicte. Mais je vous accorde qu'enlever un Aes Sedai n'était pas notre meilleure idée. C'était juste trop tentant... précisément dans la tranche d'âge que nous recherchons, maîtrisant le Pouvoir bien mieux que la majorité des nôtres et doué en Guérison, ce dernier talent nous faisant particulièrement défaut... Nous devions tenter notre chance."
"Un certain nombre de nos prisonniers se sont avérés doués pour le Pouvoir à divers degrés, quelques uns assez puissants mais totalement inexpérimentés. L'un d'eux pourrait devenir le Dragon mais rien ne s'est encore décidé. Quant au dernier que nous avions trouvé, Elren donc... je n'ai pas encore eu l'occasion de le tester, il a été très rapide pour manigancer son évasion avec l'Aes Sedai. Mais nous l'avons observé pendant un long moment, sa rapidité d'apprentissage anormale à l'épée semble... prometteuse."
Son regard se tourne alors vers Ean alors qu'il semble mesurer ses paroles.
"Si cela peut vous rassurer, je n'ai pas l'intention de faire tuer nos captifs réticents à joindre la Lumière. Évidemment, dans le cas de l'Aes Sedai, ses chances d'être le Dragon sont maigres, je vois mal le destructeur du Monde disposer d'aussi peu de talent pour le Feu, mais il reste toujours un petit doute. Je ne serais pas contre exécuter le Lige pour limiter les risques mais j'ai comme l'impression que nous allons rencontrer un point de désaccord."
Il regarde toujours Ean, l'air de se demander pourquoi il doit prendre son avis en considération, voire celui de qui que ce soit.
À cette dernière remarque, Ean hoche la tête, puis, après avoir jeté un coup d’œil du côté de Melyna, il répond en s'asseyant à l'invitation de Brecq.
« Je vous dois doublement des excuses. En premier lieu, pour ne pas être intervenu lorsque vous avez été... interrogé. »
Nouveau regard peu amène du côté de Melyna.
« Je me suis caché derrière l'urgence de notre mission, telle qu'elle nous apparaissait alors, pour transiger avec mes principes et ne pas avoir à vous défendre. J'ai eu tort et je m'en excuse auprès de vous. J'espère que vous allez vous remettre rapidement. »
Ean fait une courte pause en regardant Brecq dans les yeux, puis il reprend.
« Ma deuxième faute est de ne pas encore m'être présenté à vous. Mon nom est Quiz et je représente ici le réseau des résistants de Mayène. Comme vous pouvez l'imaginer, l'idée de trouver de notre vivant le Dragon réincarné intéresse tout naturellement notre organisation. Cependant... »
Son regard oscille maintenant entre Brecq et Chasaline : il s'adresse visiblement aux deux.
« Vous l'avez déjà compris, nos préceptes et nos méthodes diffèrent singulièrement. Nous ne sommes pas parfaits, il nous arrive bien sûr de faire des erreurs, mais nos actions sont toujours orientées vers la Lumière. Nous soutenons et protégeons secrètement la population, nous cultivons et exerçons dans l'ombre une influence politique. Tout cela n'est pas une attitude naïve et irréaliste : il arrive que le recours à la violence soit nécessaire, en dernier recours. Mais exécuter une personne sans défense n'est pas un recours. Employer les méthodes de l'Ennemi pour faire triompher la Lumière est une garantie d'échec. »
Ean jette à nouveau un œil vers Melyna.
« Il n'est pas question de prendre la direction des opérations à votre place, en ce qui me concerne. Tout ce que je peux faire, c'est vous conseiller et vous apporter le soutien de la résistance. En l'occurrence, sur la question d'Alar Sedai et de son lige, je suis persuadé que nous pouvons parvenir à une solution satisfaisante pour toutes les parties, si nous analysons les données objectivement. »
Alar échangeait à voix basse avec Malark, tête baissée, quand Elren fit son entrée. Il releva le regard en l'entendant approcher et esquissa un léger sourire en guise de salut. Si le flot de paroles du jeune homme le surprit, il n'en montra rien et se contenta d'écouter attentivement. Il avait fort bien compris l'insinuation de son camarade d'évasion, et, s'il en croyait la légère tension qu'il avait perçu dans l'esprit de Malark, son frère aussi. Il acquiesça sans répondre immédiatement mais ne put prendre la nourriture que lui tendait Elren malgré la faim qui lui tordait l'estomac.
"Je vous remercie d'y avoir pensé. Cela ne se voit pas sous ce manteau mais Malark et moi avons les mains attachées, pourriez-vous nous libérer que je puisse me nourrir ?"
Et, potentiellement, pour d'autres raisons. Mais pour cela il lui fallait plus de temps et de forces, il poursuivit donc la conversation.
"Ne vous inquiétez pas pour ce qui s'est passé. La Roue tourne comme elle le veut, et vous avez eu raison d'agir pour vous préserver. Pouvez-vous me dire comment la situation se présente au dehors ? Et comment va ce mercenaire ?"
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Soulagé que les deux frères aient compris, Elren posa la nourriture et entreprit de défaire leurs liens, tout en procédant, il murmura à l'oreille de Malark :
"Je vous en prie, ne tentez rien maintenant, je vous aiderai de mon mieux à partir quand l'occasion se présentera mais tenter une évasion maintenant serait du suicide pur et dur."
Il continua ensuite à haute voix :
"Il semblerait qu'une réunion au "sommet" se déroule actuellement, et au vu de leur similitudes et de leur complicité naturelle, ça doit être de tout repos !" dit-il, en ne prenant même pas la peine de teinter sa voix d'ironie "Sinon le reste du camp est relativement calme mais tendu...Quand au mercenaire, il est salement amoché et était inconscient la dernière fois que je l'ai vu..."
Ne pouvant s'en empêcher, il finit par poser une question qui lui pesait depuis un bon moment :
"Maitre Alar, pensez vous... que je puisse canaliser?"
N’ayant pas l’intention de tenter quoi que ce soit pour le moment, Malark sourit discrètement pour toute réponse tandis que son frère s’emparait de la nourriture déposée près de lui et s’attaquait au repas avec une férocité méthodique. Les blancs avaient beau adopter un mode de vie plutôt ascétique, mourir de faim ne présentait vraiment aucun avantage. Alar écouta malgré tout avec attention les paroles du jeune bretteur, sourcils légèrement froncés comme s’il réfléchissait à leurs implications. Puis, à la dernière question, il cessa un instant de manger, avala, puis s’accorda quelques secondes de réflexion. Sondant le regard d’Elren, il déclara finalement :
« Je pense que c’est possible, oui. Néanmoins, à l’inverse des femmes qui peuvent en un regard détecter la flamme chez une autre, chez les hommes déterminer la capacité à canaliser le saidin est plus long et demande une certaine concentration. Je ne pourrais vous répondre avec certitude sans vous tester, ce qui implique que je sois moi-même en mesure de saisir la Source. »
Rompant entre ses doigts un morceau de pain sans vraiment y penser, il demanda après un court instant :
« Cette possibilité vous inquiète-t-elle pour une raison ou une autre ? Le saidin offre de nombreux avantages. »
Ils n’en étaient plus à l’époque où les hommes pouvant canaliser devenaient fous, fort heureusement, mais malgré tout, les conséquences restaient nombreuses et pas toujours désirées. Encore que dans son cas, il ne regrettât pas d’avoir rejoint les rangs des Blancs plutôt que ceux des marchands domani. Même si les marchands domani avaient moins de chance d’être enlevés par des groupuscules d’amis du Créateur.
Melyna écouta Ean avec attention. Son approche aiderait surement à apaiser la situation.
"Je suis d'accord avec vous et ne suis pas pour les exécuter. Cependant je doute fortement que nous arrivions à convaincre l'Aes Sedai de rejoindre notre camp. si l'un de vous a donc une idée..."
Elle se tourne vers Brecq et Chasaline. Ces deux là étaient donc en couple. Son idée de les monter l'un contre l'autre pour diriger plus facilement le campus tombait donc à l'eau.
"L'Ajah bleue pourra également vous aider sous certaines conditions bien évidemment. Il faudra certainement changer un peu de méthode. Il est évident que la votre ne nous aidera pas à restée cachés bien longtemps.
J'aimerai qu'Elren soit testé rapidement. Et que quelqu'un garde un œil sur lui. "
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Elren resta pensif pendant quelques instants avant de répondre :
"Dans une situation normale, non cela ne me dérangerait pas spécialement, cela ralentirait juste ma progression à l'épée mais la... Eh bien disons que si je ne peux pas canaliser, j'ai au moins l'assurance de ne pas être choisi comme faux dragon !"
Il se mura ensuite en un silence pensif, en attendant que les frères aient fini de manger ou qu'ils lui reparlent.
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Le souffle de plus en plus sifflant, les joues du mercenaire semblent se creuser, tandis que des cernes noir apparaissent autours des yeux, là où, les restes de chaire prennent un aspect livide.
Brecq paraît franchement surpris aux paroles de Quiz. Lorsque Chasaline se raidit à ses côtés à la mention de l'interrogatoire, par ailleurs interloquée, il étreint brièvement sa main mais continue de fixer l'homme un bon moment comme s'il réfléchissait à ses futures actions. Son attention se déporte ensuite sur Melyna Sedai lorsqu'elle s'adresse à lui, et son visage se tend d'un sourire nerveux.
"Sans vouloir vous offenser, Aes Sedai, si un grand nombre des nôtres ont fui la Tour, ce n'est certes pas pour retomber sous la coupe des Bleues. Coopérer avec vous, oui, mais nous mènerons nos actions comme nous l'entendrons et avec la méthode qui nous sied. N'imaginez pas prendre le contrôle du Kin."
"Je ne suis pas en état de tester le jeune homme pour le moment, et nos autres canalisateurs présents ici sont trop inexpérimentés, vous savez que le processus peut être long. Cela attendra bien quelques heures. Notre objectif le plus urgent est de quitter très vite cet endroit à présent qu'il est, disons, compromis, pour rejoindre une autre base. Ce qui implique de décider avant tout du sort de nos prisonniers."
Il sourit à nouveau d'une façon étrange tandis que son regard revient sur Ean.
"Le Lige s'est opposé à mon exécution sommaire, je suppose que je peux lui épargner ce sort également. Mais pour l'Aes Sedai, il y a d'autres informations qu'il possède qui m'intéressent, et vous intéresseront sans doute aussi. Je pense qu'il a connaissance d'un rapport conjoint de l'Ajah Blanche et de la Brune à propos du Dragon, dont je désire connaître la teneur. Je peux être mieux disposé à son égard s'il y met du sien également. Nous pourrions le joindre à cette conversation ainsi que cet Elren pour discuter des possibilités... Qu'en dites-vous, maître Quiz ?"
Avant que ce dernier ait pu répondre, un jeune homme du camp se présente à l'entrée, l'air vaguement embarrassé. Il fixe Melyna et finit par balbutier :
"Euh... M'dame Aes Sedai... C'vôt' mercenaire... On dirait comme qui dirait qu'y va y passer ? L'est tout pâle et b'zarre."
"Dans une situation normale, vous seriez venu à la Tour et vous auriez pu bénéficier de l'enseignement des maîtres d'armes des Liges."
Enfin, du, étant donné que le second avait probablement été assassiné en même temps que son Aes Sedai voilà quelques années, et il soupçonnait de plus en plus le Kin de ne pas y être étranger. Quant à leurs raisons de s'attaquer à une Brune... Après un regard interrogateur à Malark qui secoua la tête, Alar termina son repas et reposa le bol de grès à ses pieds. Ses forces commençaient à lui revenir. Il se redressa légèrement et fixa Elren avec attention.
"Je ne peux certes pas vous reprocher de ne pas vouloir être le Dragon, vrai ou faux. Je n'y tiens pas non plus. Qui sait le tour que prendront les événements."
Avec précaution, il testa le Bouclier qui le coupait de la Source.
Celui-ci avait été tissé en hâte et ne présentait qu'un seul point d'attache, noué donc vulnérable. Ayant repris des forces avec l'aide de Malark et grâce à la nourriture apporté par Elren, il pouvait...
Le nœud du tissage se brisa sous la pression qu'il y apposa, et le Bouclier se dissipa en quelques secondes. Alar ne perdit pas de temps. Bondissant sur pieds sous le regard surpris de Malark, qui fit de même, il agrippa Elren par le bras. Ce maître Ean avait beau lui inspirer une certaine sympathie, les chances qu'il convainque les autres restaient plus minces que celles qu'il avait de s'en sortir en prenant les choses en main dès maintenant.
Un portail apparut juste derrière les trois autres prisonniers, qui sursautèrent violemment. Il s'ouvrait sur une plaine déserte bien plus au nord du continent.
Dans le camp, des cris d'alertes retentirent. Le canalisateur toujours indemne, veillant sur son camarade, venait de détecter son tissage.
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Comprenant de suite ce qu'il se passait, Elren passa par trois réflexions rapides et consécutives :
Son premier réflexe fut de contrecarrer l'action d'Alar.
Mais se rendant compte qu'il avait au départ l'intention de l'aider à s'échapper, il commença à tirer Alar vers son portail en s'écartant du chemin - il avait un serment à tenir après tout.
Arrivé à la troisième réflexion, il se rendit compte qu'il pouvait aider le Kyn à combattre l'ombre en empêchant Alar de révéler tout ce qu'il avait glaner à l'ombre, et ce faisant il échappait à un destin de faux dragon. Il bondit alors en direction du portail, la main refermée sur le bras d'un Alar bousculé.
Alar et Elren franchissent le portail dans une précipitation un rien chaotique. Malark suit à moins d'un pas après eux. Tandis que les hommes du Kin commencent à approcher de la caravane, le troisième prisonnier, le jeune homme blond peu disposé à aider la Lumière, décide de tenter sa chance et s'élance pour essayer de franchir à son tour l'ouverture.
Au commentaire du jeune homme annonçant que Brönn va mal, Ean ne bouge pas. Le fait que l'état du mercenaire soit préoccupant n'est pas une bonne nouvelle, mais seule Melyna Sedai peut y faire quelque chose. En revanche, lorsque des cris s'élèvent dans le camp, il se lève, les sourcils froncés, se demandant ce qui se passe. Il laisse toutefois Melyna Sedai et Chasaline passer avant pour sortir et évaluer la situation.
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La vague de douleur submerge d'un seul coup le mercenaire alors qu'il reprend connaissance.
Tout son corps le brûle et son souffle lui donne l'impression d'avaler du feu.
Étrangement ce ne sont pas ses blessures qui le torturent le plus.
Son état de faiblesse le plonge dans un désarroi profond.
D'une voix très faible, plus un râle en fait il demande :
"D'de de l'eau s'il vous plaît"
Trop faible pour quoi que ce soit d'autre, il ne réalise pas bien ou il se trouve et ne parvient pas à se souvenir des dernières heures.
Sortant en courant de la caravane avec Melyna, Chasaline remarque aussitôt le portail et comprend qu'elle n'aura pas le temps de retenir les prisonniers. Les deux derniers semblent hésiter à franchir l'ouverture à la suite d'Alar et des autres. Après tout, ils ont avoué devant l'Aes Sedai visiblement fidèle au Grand Seigneur qu'ils n'étaient pas contre servir la Lumière. N'hésitant pas plus d'une seconde, Chasaline les enveloppe dans des flux d'Air et au même moment, avec une aisance qui la surprend elle-même, tisse un traceur sur le Lige et le jeune homme blond qui franchissent le portail. Celui-ci se referme juste devant Melyna.
Brecq est sorti à pas bien plus lents, toujours incapable de canaliser, et a observé la scène de loin avec juste un soupçon de consternation. L'air résigné, bras croisés sur la poitrine, il prend la parole après que le silence soit retombé sur le camp.
"Maintenant la question est de savoir... Quelle confiance avez-vous dans le fait qu'il ne vous dénoncera pas à l'Ajah Noire et nous avec dans les prochaines heures, Melyna Sedai ?"
Cette perspective semble peut-être l'amuser, mais il se reprend vite.
"Nous devons vite partir d'ici et rejoindre une autre base", annonce-t-il au moment où Chasaline déclare :
"J'ai tissé un traceur sur le Lige. Nous pouvons les poursuivre et éliminer la menace."
Elle relâche ses tissages d'Air sur les prisonniers restants et tranche leurs liens.
Un homme, près de la tente où a été emmené Brönn, entend sa plainte agonisante et après une hésitation, se dépêche de lui apporter de l'eau. Il l'aide à boire mais constate que l'état du mercenaire s'est vite dégradé.
"Vz'inquiétez 'pas, l'm'dame Aes Sedai elle va v'nir b'tôt."
Frustré devant ces événements, Ean se frotte le visage avec les deux mains, comme pour évacuer ce qu'il a vu et passer à autre chose. Il reste quelques instants sans bouger, puis il rejoint Brecq pour l'aider à démonter le camp. Il en profite pour lui poser une question :
« Est-ce que vous disposez d'installations en-dehors du territoire de Mayène ? Il vaudrait mieux laisser autant de distance que possible entre ce camp et le prochain, et au plus tôt, au cas où la Tour arriverait ici rapidement. »
Melyna bouillait intérieurement. Incapables de garder des prisonniers et pourtant persuadés de pouvoir trouver le dragon réincarné. Quelle bande d'incapables.
Elle se ressaisit vite pour ne pas montrer son énervement.
"Effectivement, le plus urgent est de déplacer le camp.
Mais nous devons absolument les rattraper. Je ne sais pas s'il se précipitera à la Tour mais nous ne pouvons pas prendre de risque.
Je vous propose de partir à leur recherche Chasaline et moi. Brecq vous n'êtes malheureusement pas en état de les pourchasser."
Un homme arriva pour leur indiquer que Brönn s'était réveillé et semblait extrêmement affaibli.
"Si vous acceptez mon plan et êtes prête à les retrouver dites le moi. Sinon j'irais rapidement voir l'état de santé du mercenaire.
Je déteste perdre un patient, même s'il s'agit d'un élément incontrôlable comme lui."
Le visage lisse de toute contrariété, Brecq reporta son regard sur Ean à la question de ce dernier et répondit :
"Le plus gros de notre organisation se trouve dans le région d'Ebou Dar. Nous avons quelques fermes là-bas et même un village. C'est là que nous allons nous rendre."
Il lança alors des ordres pour débarrasser le plancher au plus vite, et une brusque animation souleva le campement, tandis qu'on s'empressait de démonter les tentes et vider les caravanes. À la proposition de Melyna, Chasaline hocha vivement la tête, visiblement déterminée à en découdre, mais Brecq hésita une seconde avant d'acquiescer :
"La fuite de l'Aes Sedai vous concerne surtout vous, nous sommes déjà des clandestins et la Tour ne nous trouvera pas facilement si nous disparaissons d'ici. Mais soit, je n'ai rien contre le récupérer et les autres avec. Mais pour votre mercenaire, vous devriez vous en occuper vous-même si vous voulez qu'il survive. À Ebou Dar nous avons quelques sagesses qui manient les simples et un peu le Pouvoir Unique, mais pas vraiment d'expertes dans le domaine."
Alors qu'il achevait de parler, il remarqua une troupe qui arrivait du sud à travers des brumes de pluie. Quelques uns de leurs hommes partis en mission, qui avaient ouverts leur portail à bonne distance pour limiter les risques. Mais tandis qu'ils approchaient, Brecq constata qu'ils amenaient avec eux une jeune fille entravée et bâillonnée à l'aide du Pouvoir. Il retint un soupir. La Roue s'acharnait. Chasaline ne s'en préoccupa même pas et rajusta sa cape sur ses épaules tout en fixant l'Aes Sedai.
Le camp se mit en effervescence dès que Brecq donna ses ordres.
Melyna passa rapidement voir l'état de Brönn avant de partir.
Celui ci avait vraiment mauvaise allure et semblait à bout de forces.
Elle tissa pour l'examiner et essayer d'améliorer son état.
Son tissage n'était pas parfait car son état était vraiment grave et il lui aurait fallut bien plus de temps pour le guérir complètement.
"J'espère que vous avez une bonne raison de rester en vie, car vous allez avoir besoin de puiser dans toutes vos forces pour vous remettre. J'espère vous voir en meilleur état à mon retour."
Elle n'attendit pas la réponse du pauvre homme et rejoignit immédiatement Chasaline qui semblait prête à partir et plus que tout prête à en découdre.
Melyna aurait dû mal à capturer l'Aes Sedai avant qu'elle ne le réduise en cendres.
"Ne perdons pas plus de temps. Chaque minute compte."
Tandis que les hommes du Kin s'occupaient de démonter le campement à grande vitesse, Brecq s'approcha des nouveaux arrivants, s'entretint rapidement avec eux et défit le bâillon d'air de la jeune captive.
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le deuxième tissage de guérison, administré sans grande finesse, laisse Brönn dans un état second. La fièvre et la douleur semblent avoir disparu, toutefois une grand faiblesse s’empare de lui. il retombe de tout son long sur la paillasse, tandis qu'une faim dévorante s’empare de lui.
Malgré les tiraillements de son estomac, il s’endort et reste aussi immobile qu'une bûche.
Toujours entravée par ses liens d'air, Lara, de son air le plus hautain répond à Brecq :
"Cessez immédiatement vos sottises et accueillez moi avec la politesse qu'il se doit. Et peut être daignerai-je vous répondre.
Et j’espère que les sanctions à l'encontre de vos... rustres, seront à la hauteur de leur stupidité!"
Fixant brecq droit dans les yeux, elle relève légèrement le menton. Donnant l'air d'être parfaitement à son aise, ainsi jetée en travers d'un cheval.
Au côté de Brecq, Quiz regarde la jeune femme. Il fronce un sourcil, tourne la tête vers Brecq, fait mine de parler, puis regarde à nouveau la jeune femme. Il se retourne en haussant les épaules, l'air de dire que ce n'est pas son problème, et va aider les hommes à démonter le camp.
Brecq tiqua légèrement à la réplique de la jeune fille, mais ne fit pas un geste.
"Ma chère demoiselle, si vous ne daignez pas me répondre en des termes courts et précis dans les plus brefs délais, j'ai bien peur de devoir vous abandonner ligotée dans les Terres Englouties. Je n'ai pas le temps pour davantage de ces sornettes."
Satisfait qu'Ean choisisse de s'éloigner plutôt que le résistant ne vienne ruiner l'effet de sa menace, il jeta un regard vers ses hommes, qui semblaient attendre de nouveaux ordres.
"Lorsque tout le monde sera prêt, sortez-moi le mercenaire de cette tente et démontez-la. Nous partons."
"Et vous ça ne fait pas même l'ombre d'une moitié de politesse!" La fin de cette phrase est prononcée d'un ton glacial.
"Et bien soit, puisque l'ensemble de ce camp semble être peuplé d’ignares et de déjection de vieux paysans, je m'en vais tâcher d’apprendre la politesse aux crocodiles!
Eux au moins n'enlève pas les gents!
mais ne soyez pas étonnés si le grand seigneur viens pour vous emporter raclure de chameaux!"
la fin du cri de Lara résonne dans un camp rendu soudainement silencieux. Voyant qu'elle n’ajoute rien, les hommes reprennent les tâches que la stupeur leur à si soudainement fait stopper.
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Le soudain éclat de voie tire Brönn de sa torpeur. hébété par la guérison, et le sommeil, il ne parviens pas à remettre la personne ayant crié, bien qu'un "je-ne-sais quoi" de familier lui titille oreille.
Jetant un rapide coup d’œil autour de lui il se remémore les événements.
[Le feu!]
Se redressant d'un coup, il tente de se protéger le visage de ses mains. mais une entrave gène son mouvement.
La tête se met à lui tourner. Approchant plus prudemment ses mains de son visage, il se saisi la tête et attend que le vertige lui passe.
Sa gorge deviens sèche, sa main gauche, aux doigt aussi sensibles que ceux d'un bébé, ne rencontre qu'un étrange amas de chair à la place de son oreille.
A peine prend il conscience de son état et de la faim dévorante qui lui noue les entrailles, que le rabat s'ouvre et laisse entrer un jeune homme.
"Le Grand Seigneur ?" Brecq se mit à rire. "J'attends toujours qu'il se manifeste."
Récupérant son manteau sur une patère, il s'en revêtit puis gagna le milieu du campement. Artem venait de soulever le rabat de la dernière tente encore debout, et constata avec surprise que le mercenaire était réveillé.
Avec l'aide d'un de ses camarades, il glissa un bras sous celui de Brönn et le hissa sur pieds, le portant à demi hors de la tente alors que Brecq déclarait :
"Débarrassez-moi de cette gourde avant que je ne la tue de mes propres mains. J'ai déjà été assez patient aujourd'hui pour un bon siècle."
Debout près de Lara, le pauvre Eadwin semblait ne pas parvenir à décider de s'il devait prendre au sérieux ou non les paroles de son chef. Dans le doute, il fit un pas en avant.
Avec un soupir, Quiz revient près du petit groupe. Il pose quelques questions à Eadwin, puis se tourne vers la jeune femme. Avant qu'elle n'ouvre la bouche, il lève un doigt en signe d'avertissement :
« Si vous avez la moindre once de jugeotte, vous aurez compris que nous n'avons pas de temps à consacrer à des idioties. C'est à votre attitude absurde que vous devez de vous retrouver dans cette position. Je vais vous laisser une dernière chance de dire qui vous êtes et ce que vous voulez. Si vous poursuivez avec vos inepties, ces hommes vous ramèneront là où ils vous ont trouvée et vous ligoteront à un arbre. Alors ? »
Quiz n'a vraiment pas l'air de plaisanter. Il semble, lui aussi, avoir atteint son quota d'événements contraires pour la journée.
D'un mouvement vif de la tête Lara foudroie des yeux le nouveau venu. Alors qu'elle ouvre la bouche pour donner une réponse bien sentie a l'homme, son regard se pose sur deux hommes qui soutienne un homme attaché hors d'une tente.
Tandis que son cœur semble s'arrêter, ses yeux lui sortent de la tête.
Dans son désarroi, elle laisse échapper un murmure :
"Oh Brönn mais que t'ont-ils fait?"
Se reprenant, elle fixe un regard assassin sur Ean et d'une voie parfaitement lisse et glacial, contrastant étonnement avec ses précédents éclats, elle ajoute :
"par le grand seigneur, j'ignore qui est responsable de cela, mais vous allez me le payer! Tous! Autant que vous êtes! Je le jure!"
[HRP] pour entendre le murmure de Lara, bonus comprit : perception +13
Quiz n'essaye pas d'écouter. Il hausse les épaules une nouvelle fois et se tourne vers Eadwin :
« Je vous conseille de lui trouver un peu à manger pour qu'elle survive le temps de retourner chez elle, puis d'aller la remettre là où vous l'avez trouvée et de revenir. Ne la ligotez pas, ce serait une mort presque assurée. Mais que cette folle ne parvienne pas à revenir ici avant que nous ne soyons partis. Merci, Eadwin. »
Il donne une tape sur l'épaule d'Eadwin avant de retourner aider les autres à démonter le camp.
Des que les liens d'air se dissipent, Lara descend du dos de sa jument et arrache les rennes d'un geste brusque des main d'Eadwin, le gratifiant d'un sourire mauvais.
"Brönn ne ferais jamais une chose pareille! S'il a du prendre des risques, vous en êtes forcement responsables!"
Prenant un ton grincent suite à une tentative d'être aimable.
Mais alors qu'ils entre dans une des caravane, elle oublie toutes ses contrariété.
Brönn est assis à une petite table pliante, gardé par un jeune homme. il mange tant bien que mal un vieux bout de pain rassis. Dehors, un autre jeune homme amène Betta et le cheval de bat.
"Dépêchez-vous M'sieur on doit comme qui dirait s'tirer d'ici! L'M'sieur Brecq y s'ra pas contant si on traîne."
Abandonnant les rênes de sa jument, laissant le soin à l'homme à l'exterieur de se débrouiller avec l'animal indiscipliné et stressé par l’atmosphère du camp, elle se précipite sur Brönn.
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A moitié traîné par les deux jeunes hommes, Brönn tente tant bien que mal de suivre le rythme de leur marche.
Hébété par l’inanition et par son état de faiblesse générale, il ne remarque rien des événement avec Lara.
Après quelques dizaines de mètres, il arrête ses gardiens et vomi tout ce que son estomac ne comportait pas.
"Par pitié, donnez-moi quelque choses à boire, et à manger. et laissez-moi un peu de temps. Je ne vous gainerai pas."
Ne sachant pas trop quoi faire après les ordres de Brecq, les deux jeunes hommes se concertent et parviennent à la conclusion que le mercenaire ne pourrait de toute façon pas s’échapper dans son état. Un des deux homme part alors chercher les affaires du mercenaire, tandis que l'autre le guide vers un chariot. Sortant de son paquetage un vieux bout de pain, il le tend au mercenaire qui l’accepte avec gratitude.
Toutefois, celui-ci lui échappe tandis qu'une furie se précipite sur lui et se met à lui toucher le visage et lui caresser les cheveux.
"Oh seigneur! Brönn mais que t-ont ils faits? Tu n'as pas trop mal? ils te traite bien?"
Il faut quelques secondes au mercenaire pour réaliser ce qui lui arrive. Et même une fois qu'il a vu Lara, il cligne des yeux en se demandant si il n'est pas finalement devenu fou.
À bout de patience, nerveux et supposant que Chasaline et Melyna ne tarderont pas à rejoindre la base d'Ebou Dar, Brecq a profité des derniers préparatifs du départ pour marcher de long en large afin de dissiper au plus vite les effets de la racine fourchue. Dès que le camp est intégralement démonté et tout le monde rassemblé à l'exception du petit groupe autour de Brönn et Ean, il n'attend pas une minute de plus et ouvre un large portail en travers du camp. D'un geste brusque de la main, il fait signe à ses hommes de le franchir.
"Commencez à évacuer, on a assez perdu de temps."
Puis, haussant la voix à l'attention d'Ean et des autres :
"Vous, dépêchez-vous d'en finir avec ces niaiseries. Nous partons."
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Repoussant gentiment la jeune fille dont le tactile commence à éprouver le mercenaire, Brönn lui assure que tout va bien, enfin presque.
Aux paroles d'Ean le mercenaire réplique avec un petit rire en lui tendant ses mains attachées par une lanière de cuire qui bride ses mouvements :
" Commencez par m'enlever ces liens et ceux de mes jambes, donnez moi l’intégralité du garde mangé de ce camp, et peut être que je réfléchirai à un moyen de déguerpir...
Pour l'instant que voulez-vous que je fasse, je tiens à peine sur mes jambes et vous allez devoir me hisser en selle.
Melyna Sedai à gagné semble t'il... Mais je vous le dit de suite, je préfère encore la cage que la laisse.
Et je n'ai aucuns respect pour cette "Chasaline"" Il prononce le nom quasiment en crachant. "Qu'elle et maître Brecq m'en veuille, c'est de bonne guerre. Mais toute personne prête à sacrifier ses propres hommes juste pour éliminer une personne ne mérite pas de vivre! J’espère que le jeune idiot que j'ai prit en otage s'en est bien tiré. je crois que je l'ai poussé suffisamment tôt..."
Le mercenaire se penche tout doucement pour ramasser son bout de pain.
"Lara, j'ignore quelle folie vous à conduit ici, mais puisque vous êtes là, voulez-vous bien m'aider? Il semblerais que nous devons partir..."
« À la bonne heure. Je crois que nous allons pouvoir travailler avec Brecq, je sens en lui un homme de principe, bien que je doute qu'il le reconnaisse lui-même. Pour Chasaline, c'est une autre histoire. Mais... »
Il indique Lara de la main :
« Cette jeune femme... est-il bien raisonnable qu'elle vienne avec nous ? Pouvez-vous répondre d'elle ? Et puis n'est-elle pas attendue quelque part ? »
Étouffant un petit cris quand les bras faible de Brönn la repousse, Lara regarde son chéri et retient à grand peine une larme.
Surprise mais ravie que Brönn parvienne à rire, elle écoute d'une oreille distraite les parole de son roudoudou, lorsque soudain, le nom de Chasaline résonne.
[Chasaline, Chasaline, c'est elle! Elle me le paiera, je vais la tuer, non la faire souffrir puis l'abandonner! Je vais... Je vais...]
La peine avec laquelle Brönn se baisse, la sors de ses pensées. Elle se précipite vers lui.
"Bien sur Brönn! vous savez bien que vous pouvez toujours compter sur moi!"
Lara aide Brönn à se lever puis l’entraîne vers la porte. Toutefois Ean s'interpose et tout en défaisant les liens de Brönn, il réinterroge sur la jeune fille.
Relevant dédaigneusement le menton, et réplique d'une voie cassante :
"Je suis ici, si vous n'aviez pas remarqué! Et évidement que Brönn peut avoir confiance en moi! Quand à mes projets, ceux-ci ne vous regardent absolument pas. maître "Je ne me suis pas présenté car je suis un rustre"".
Changeant totalement de ton, elle demande à Brönn :
"Ça va? les liens ne t'ont pas coupé la circulation?"
passant un bras du mercenaire autour de ses épaule et soutenant sa hanche, Lara soutient Brönn tandis qu'ils se dirigent vers la porte. Elle demande d'un ton impérieux à Ean :
"Voulez-vous bien nous tenir la porte? Nous devons sortir."
[Je vais vous sortir de la Brönn! Ohhh qu'est-ce qu'il est fort! Ses muscles sont si fermes!] tandis qu'une légère rougeurs lui monte aux joues, après tout c'est la première fois qu'elle et Brönn sont si rapprochés, elle l’emmène vers Betta.
Voyant à distance la mine de plus en plus sombre de Brecq tandis qu'il maintient le portail ouvert pour les traînards, Artem prend les devants du reste du groupe puisque Brönn semble avoir trouvé une autre béquille. Il s'empare des rênes du cheval de Malark, où pendent encore ses fontes et son épée, puis de celui de Melyna Sedai arnaché de même, avant de dépasser Brecq et d'émerger...
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