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Joute 32 : Epilogue
Joute 32 Texte E : Ce qui a été fait et refait
Le 04/03/2013 par Demiandre non favori

« Je crois que tu es échec et mat » Annonça avec satisfaction Eidmos en posant son pion sur l’échiquier.

Dalaya regarda le plateau, surprise. En observant plus attentivement, elle commença à froncer les sourcils. Elle agrippa son menton inélégamment. Malgré les années, ce tic ne l’avait pas lâché. Elle était devenue sublime, de profonds yeux bleus, des boucles dorées autour de son visage aux traits toujours aussi fins. Certains arguaient que son nez pût être un peu trop court, lui donnant une frimousse enfantine. Cela accentuait pour d’autres sa candeur et sa pureté.

« Tu as raison… Dis moi, je croyais que tu ne savais pas jouer, Grand-père ! » Elle leva la tête vers lui, toujours en fronçant les sourcils. Elle croisa les bras sous sa poitrine. « Mais je veux quand même savoir pourquoi tu as disparu si longtemps ! ».
Il sourit. Elle était aussi toujours aussi tête de mule apparemment. « Un pari est un pari » Répondit-il en se rasseyant dans son fauteuil. Il commençait à avoir mal au dos à force de rester courber sur le jeu. Et ces années de voyages, de fuites et de combat n’arrangeaient rien.

« Dans ce cas, je veux ma revanche ! » Dit-elle en replaçant les pions à leur place. « J’ai failli t’avoir »

« Ah ah, peut-être que oui. Mais tu manques d’expérience et de patience. Ou de prudence, cela revient quasiment au même. Comme pour les raisons de mon absence. Je te raconterai quand tu en sauras plus sur ce monde. Je sais que tu as lu beaucoup et appris énormément, mais la réalité n’est pas de l’encre sur un papier. C’est avant tout ce que tu vis et ressens. Et ça personne ne peut te l’apprendre. Tu dois le découvrir par toi-même. » Expliqua t’il paternellement.

« Tu n’as pas changé. Tu arrives toujours à me faire la morale en parlant d’autre chose. Et esquiver ma demande… »

« Je sais… Mais c’est un sujet trop vaste et trop complexe pour toi. »

Il repensa à ce dernier instant, quand le temps s’est figé autour de lui. Il avait alors vécu mille expériences extraordinaires, vu mille futurs et exploré mille connaissances. Il n’arrivait toujours pas à mesurer l’ampleur de cet instant. Des… « choses » semblaient scintiller quand il fermait les yeux. Certaines plus que d’autres, avec plus d’ardeur. Il avait compris que ces dernières correspondaient à ses pensées. Des sortes d’anecdotes plus ou moins importantes, indexées dans son esprit. Le pari n’était même plus un pari quand le premier pion fut bougé. Les mouvements lui étaient familiers, et des stratégies fulgurèrent devant ses yeux.

« Bon, je vais rejoindre ton père. Il doit être en train de m’attendre. »

Il l’aida à ranger, lui souhaita une bonne nuit et la barda dans son lit. Il ferma la porte doucement avant de descendre les marches de la maison en direction du salon.

« J’ai couché Dalaya. C’est fou comme elle a grandi. Elle te ressemble de plus en plus. A part les cheveux, mais ça, heureusement pour elle ! » Annonça Eidmos en s’asseyant à côté de son fils. Celui-ci semblait soucieux, son regard posé au fond de son verre. Ses cheveux devenus longs tombaient en cascades noires sur ses épaules.

« Merci papa. Mais tu sais très bien d’où viennent mes cheveux. D’ailleurs, où sont passés les tiens ? » Dit-il en levant les yeux vers lui, un sourire timide et contrit sur les lèvres. « Dis-moi…Est-ce que tu m’en veux pour ce qu’il s’est passé ? Je ne pensais pas du tout que cela se passerait ainsi… Je veux dire... ton corps… il a littéralement fondu devant nos yeux ! Comment as-tu fait ? »

Il voyait la culpabilité dans les yeux de son fils. En même temps, cela était plus ou moins vrai, puisque son entrée dans le cercle magique avait démarré le processus. Mais ils étaient tous sains et saufs maintenant.

« Je me suis concentré sur ce que je suis. Mon identité, Dalaya, ta mère, toi. Mes amis, mes proches, et tout ce qui m’a construit comme je suis. Je n’en sais pas plus… Même si tes actes ont blessé du monde, ils n’étaient pas entièrement maléfiques. Les idéaux derrières furent nobles, mais entachés par l’honneur et l’avidité. Je ne t’en veux pas du tout. Je n’ai pas su mieux te guider. Je n’ai pas été là pour toi comme je fus absent pour Dalaya. J’ai mes propres torts. Mais maintenant, nous avons le temps d’être tous ensemble, et la force de construire nos rêves, chaque jour, un pas devant l’autre. Le chemin sera long, mais nous serons ensembles jusqu’au bout cette fois. »

Des larmes coulaient sur les joues de son fils. Il le prit dans ses bras et le serra contre lui.
« Ne t’inquiètes pas. Tout ira bien ».

Il ferma les yeux, et une lueur brilla, éclipsant toutes les autres. Il sourit en voyant ce qu’elle signifiait.

« Oui. Tout ira très bien »