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Joute 30 : Nouveau printemps
Joute 30 Texte E : Le printemps d'Ishtinara
Le 29/03/2012 par Galain non favori

Chant des Archéontes - XII, 7 : le printemps d'Ishtinara et la mort d'Elebïus qui l'aime

"Ishtinara souffle à travers la plaine, soulève les herbes, gagne en force à mesure des heures, grandit sous la nuit d’Alinïor et les lunes bleues, fait autour d’elle fleurir des vents furieux et écrase sous son poids d’air les montagnes et les tours ; son temps n’est plus le mien, il est perdu au-devant de moi et je suis déjà loin, loin au-delà des vents et des herbes, au-delà même de la nuit tombée et brisée par la furieuse consistance des lunes, je suis quelque part avant et après elle, toujours et à jamais tournée loin de ce qui est ce que j’aime, ce que je pressens sans jamais embrasser, ce que je voudrais cueillir en lieu et place des glaces rondes et ombreuses qui me servent de clos, d’horizon et d’étreinte.

Ishtinara sera nouvelle encore, bientôt, encore, elle sera là où je suis, et ouvrira mes plaies douloureusement closes, y fera de nouveaux vrombir des torrents d’eaux, couvrira mes neiges de pétales de fleurs, de bourgeons et d’étoiles anciennes et pourtant renouvelées. Un pas encore, un jour peut-être, un nuit passée et voilée par la brume, et je serais encore et encore oublié de ceux qui me crurent à jamais posé sur les yeux du mondes, sur les pupilles vacillantes du soleil. Je sais mourir, moi qui n’est à jamais été qu'une longue agonie, mais j’attends toujours de précipiter mon souffle jusqu’à celui que j’aime et qui n’est jamais loin, Ishtinara, celle qui n’est jamais miennes, celle qui s’étiole vivace alors que je me meurs, celle dont les fruits ne mûrissent jamais sous mon règne, je l’attend et subitement mon cœur sombre de froid, se corrompt de chaleur, vibre et frémi encore légèrement, éclate aux premières lueurs d’Ourdin, de l’Orient et des sables presque tièdes. Le matin découvrira mon cadavre, bientôt, posé sur la terre, meuble encore de mes eaux déglacées, et tous riront de me voir ainsi tombé dans le gouffre que j’avais moi-même creusé, abandonné dans mes déserts, glissant sourdement jusqu’aux tréfonds d’un globe que j’avais tâché, souillé, caressé de mes mains fumeuses et violentes.

Ishtinara. Ishtinara. Aimer ce que je fais mourir, chérir ce qui avec mes yeux clos va naître, ne connaître de ce que j’attends que l’absence et s’ouvrir quand son absence voile le monde. Si j’oubliais de partir. Si j’oubliais ma mort. Si, demain, d’Aldin en Ourdin tout restait cerclé par une gangue de pierre d’eau, si je n’ouvrais mes veines à rien, si j’attendais pour mourir qu’enfin d’elle je sente la présence, alors, je le sais, rien d’elle ne serait et à jamais, encore et encore, ce serait mon hivers, et à jamais, encore et encore, elle ne pourrait venir, où alors en cadavre, morte elle-même, posé dans les nuages, entre les deux lunes, absentes éternellement, tué par mon amour, tué par mon poids posé sur sa nuque, tué parce que mort, seulement, je peux la laisser vivre, elle, elle, tiède et impossible Ishtinara, gravée dans les étoiles et les lunes, vibrant en cantilène sur ma mort jusqu’au falaises d’Alinïor, deuil verdoyant de ce qu’elle vient de perdre, Ishtinara n’est que ce que je n’arrive plus à être, essoufflé d’amour, à jamais dans mes glaces, sans visage pour ceux qui, de partout, l’attendent, elle, comme moi qui l’attend.Ishtinara, le penser, le souffler, oublier soudain et tenir entre deux interminables bras d'or ce que d'elle je pense pouvoir saisir.

Demain, mon Ishtinara, encore tu seras nouvelle et demain, encore et encore, à jamais dans la terre, je laisserais l’empreinte de mes lèvres de pierres, gelées encore, dans la terre qui est tienne."

Pin'shae à répondu l 12/04/2012 à 22:49
Une écriture très poétique et riche, malheureusement entachée par quelques fautes d'orthographe (désolée, maitresse d'école, tout ça....). De plus, j'ai été un peu gênée par la densité du texte, voire quelques "lourdeurs" probablement dues aux très longues phrases (ça doit être ton côté philosophe ). Malgré tout le rendu est très beau. Ce qui m'a retenue de voter pour ce texte est que je le considère plus comme un poème en prose que comme une véritable nouvelle.
Galain à répondu l 18/04/2012 à 21:09
L'écriture de ce texte était assez fébrile et extrêmement rapide (un quart d'heure, je dirais), ce qui explique en partie les fautes d'orthographes - il me faut relire plusieurs fois un texte avant de réussir à enlever la plupart des fautes que je peux faire, et là, j'ai préféré l'envoyer rapidement pour ne pas renoncer.

Pour ce qui est de la longueurs de phrases : la chose était "voulue", si on peut parler d'une intention lorsqu'il s'agit d'un texte jeté comme celui-ci. Le ton devait être celui d'une psalmodie, quelque chose comme une forme de prière et de monologue mêlé. A la fois impersonnel et incarné - mais je délire en philosophe - et qui s'épuise, s'essouffle. Comme un grand "emportement".

J'avoue que l'intention n'était absolument pas d'écrire une nouvelle : j'ai un mal fou à produire quelque chose d'à peu près convainquant dans cette forme. Je suis d'ailleurs assez admiratif de ceux qui arrive véritablement à raconter une histoire. Moi, je n'y arrive pas, ou mal, ou du moins ce n'est pas ça qui vient spontanément.