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Joute 29
Joute 29 Texte 2 : Un dur voyage
Le 08/11/2011 par Demiandre non favori



C’était une sombre nuit d’été. Sèche. Aride… La pleine lune nimbait la plaine par endroits, où la lumière perçait l’épais rideau de nuages.
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Une douzaines de personnes se déplaçaient lentement, des torches à la main, les capes relevées sur leurs épaules, tenues par des mains frêles et ridées.
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Arrivées à un cours d’eau, l’un des membres de l’expédition se mis à plat sur le sol et examina l’eau. La humant, la touchant, la gouttant avec un doigt tremblant. Après avoir attendu quelques instants, il but à grandes gorgées, l’eau dégoulinant de sa peau tannée jusqu’à sa barbichette blanche.
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Après de longs efforts, une flammèche jaillit enfin dans les brindilles, illuminant des visages émaciés. Ils jetèrent - dans le feu qui ronronnait maintenant au milieu du cercle de pierres – divers fortunes de leur récolte de la journée. Viande maigre, poissons, et légumes sauvages. Un festin rare.
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Le lendemain, dix personnes se remirent en route. La couche de nuage disparue accablait déjà les voyageurs d’une étouffante chaleur. Ils laissèrent derrière eux les rebuts. D’autres animaux sauvages pourraient se servir de ce qu’ils ont laissés pour survivre. Qui sait, ces-derniers pourraient même être un de leur prochain repas !
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Au zénith, la compagnie rencontra une autre poignée de pèlerins, venant de leur droite. Ils se rassemblèrent autour d’un bivouac et parlèrent de leurs aventures. Une sombre ambiance régnait, tandis que les gens relataient au fil de leurs histoires un espoir abandonné. Ils se savaient condamnés.
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Le lendemain, la nouvelle troupe se mit en marche ensemble, vers la même direction. Les muscles semblaient moins tendus, les yeux plus vifs, les mains plus fermes. Leur voix résonnait d’une nouvelle hardiesse.
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Aux flans d’une montagne, au cœur des collines entourant le pic massif, ils n’étaient plus que 7 à parcourir les terres, se hâtant lentement vers la colline suivante irisée par le crépuscule. Les mines revêches traduisaient la morbidité de leur périple. Plus rien ne pourrait les sauver désormais. Ils décidèrent de s’arrêter auprès d’un arbre frêle, portant sur ses fines branches quelques fruits fripés.
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La mort l’avait emporté. Il se réveilla, les autres cadavres autour de lui. Des rires d’enfants surgissaient de la vallée, et des oiseaux chantaient dans le feuillage de l’arbre robuste auprès duquel ils avaient campés. Des visages souriant arrivèrent en courant vers eux, des gourdes et des fruits plein les mains. Il était au paradis ! Il se délecta du jus qui coulait sur son menton, de la saveur sucrée de la chair, et bus une rasade d’eau fraîche et pure. Ses pieds bruissaient en écrasant de l’herbe verte.
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Ils continuèrent à voyager, ne savant que faire. Ne devraient-ils pas être jugés comme tous leurs pairs pour leurs actions passées ? Devaient-ils simplement continuer à errer ainsi, attendant la fin, suivant cet instinct qui les menait vers un endroit inconnu ? Les visages semblaient rafraichis, les rides moins marquées. Les enfants les accompagnaient, donnant une toute autre allure à leur groupe. Des rires, des larmes, des envies. Ils doublaient leur nombre, et étaient de tout âge.
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Ils parlèrent peu, et semblaient vouloir rester entre eux. La journée fut étrange. Arriver ici, rencontrer ces étranges êtres venus de nulle part. Ses jambes lui faisaient moins mal qu’avant après une journée de marche. Il mangea de la viande, des fruits, des céréales et des légumes, une récolte jamais vue depuis des âges. Ils se couchèrent repus, et se demanda si cette fois, ce n’était pas la fin.
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A son réveil, il retrouva la scène comme laissée. Les enfants dormant sous un arbre, les autres allongés sur l’herbe drue à côté. Ils repartirent vers leur objectif inconnu, les enfants sur leurs talons. La route semblait plus vivante. Des arbres touffus verdoyaient l’horizon, tandis que des bosquets tachaient le paysage de leurs couleurs. Ils parcouraient plus de chemin par jour, et trouvaient toujours plus de nourriture. Ils reprenaient des forces, leurs visages décidés.
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Entre deux montagnes, une forêt épaisse barrait d’un vert émeraude le fond de la vallée. Le flanc des montagnes se rejoignaient à l’endroit où le soleil passait pour se lever. Ils s’avancèrent vers cette muraille de verdure pour continuer tout droit. La végétation était dense, mais la tribu progressait vite au milieu des branches et des herbes hautes, masquant des racines d’arbres traîtres. Des chants d’oiseaux les entouraient, accompagnés de cris d’animaux lointains.
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Parvenus en haut, les enfants les interpellèrent. Il ne s’attendait pas à ce qu’ils leurs parlent. Depuis leur rencontre, ils n’avaient pas parlés. « _ Vous avez assez errés ». L’ainée des enfants s’adressait à eux avec respect et compassion. Elle tendit le bras devant elle, sur la destination qu’ils avaient atteint. Une vallée ensoleillée était peuplé de centaines de gens, dans un village entouré de plantation, bouillonnant d’activité. Ils regardèrent ce mirage avec effarement. Leur rêve prenait vie devant eux. Ils se retournèrent, les yeux mouillés, vers les arbres en contrebas. Il n’y avait personne…