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Joute 29
Joute 29 Texte 7 : La Prophétie des Enfants Magiques
Le 08/11/2011 par Nayla non favori



Il y a fort longtemps, une sorcière, frustrée des refus plus ou moins courtois qu'elle essuyait auprès de la gent masculine, souleva le peuple féminin et fit un coup d'état. Elle s'empara du pouvoir et mis en place un régime totalitaire qui divinisait les femmes et la féminité et discriminait tout ce qui était de près ou de loin masculin.
Mais les années passèrent, et les hommes, dépités, impuissants, vinrent à se suicider en grand nombre. Il y avait de moins en moins d'hommes au sein de la population et beaucoup de femmes qui s'étaient battues pour acquérir des droits supérieurs et une indépendance complète face aux hommes, peu à peu, s'assombrissaient.
Seules, entourées seulement de femmes, elles vieillissaient, leur beauté s'estompait, laissant la place à des rides de regrets. Elles n'avaient jamais pu avoir d'enfants. La population vieillissait, et aucune nouvelle naissance n'était déclaré. Les hommes en effet, asservis, devenaient de plus en plus incapable de concevoir.

Un jour, Martine, qui figuraient parmi les plus jeunes femmes qui restaient dans le royaume, qui avait observé la Révolution de ses yeux dubitatifs, à l'âge de trois ans, tomba par hasard sur un vieux livre encorné. Elle y lu une prophétie : « Les enfants magiques ».

Martine était dans la vingtaine et n'avait jamais connu l'amour ni la sexualité. Et elle avait fort envie de connaître ces choses dont parlaient les Anciennes avec un mélange de mélancolie et d'amertume, qu'elles s'empressaient de faire passer pour du mépris, si un des émissaires de l'Impératrice était dans le coin.
Elle partit donc tout de suite à la recherche des Enfants Magiques.

Elle passa des mois entiers à voyager. Quand ses vêtements riches et élégants finirent par devenir des loques et qu'elle ressemblait tout à fait à une mendiante errante à moitié folle, elle arriva dans une ville dont elle n'avait jamais entendu parlé.
En s'approchant, elle entendu du bruit, de la musique, des chants, mais ne pu voir quoi que ce soit car la ville était enceinte d'un mur haut de plusieurs mètres.
Lasse du voyage, elle s'éveilla cependant, car elle était enfin face à quelque chose qui apparemment, ne faisait pas partie du Royaume de l'Impératrice : On y entendait seulement des psalmodies vaguement rythmées et surtout terriblement déprimantes. Elle entendait pour la première fois dans sa vie de la musique qui lui soulevait le cœur et lui donnait envie de bouger tout son corps un peu dans tous les sens. Saisie par cette découverte, sa curiosité frappée d'un grand coup dans les fesses, elle s'approcha en essayant de ne pas trop dévoiler son visage, au cas ou.

Elle arriva devant la porte et on l'apostropha :
Qui va là?
Seulement moi.
La voix de Martine était rauque car elle n'avait pas parlé depuis des mois et avalé beaucoup de poussière. Elle n'osait dire son nom.
Arrête, tu vois bien que c'est un mendiant, laisse le, Éric, fit une autre voix.
Martine resta figée. Quelque chose l'avait frappée quand elle avait été interpellé, et à l'annonce du nom d' « Éric », elle su : c'était des voix d'hommes! Elle n'en avait pas entendu depuis sa tendre enfance. Les rares homme qui restaient au Royaume, ne s'approchaient que rarement des femmes.
Il y avait autre chose, elle tenta de réfléchir vite. C'était ça! On l'avait prise pour un homme. Cela lui donnait une drôle d'impression. Elle se rappela que son apparence crasseuse pouvait éventuellement porter à confusion. Elle se dit qu'elle ferait sans doute mieux de pas démentir cette impression, par mesure de sécurité.
Amusée, elle s'avança sans mot quand la porte s'ouvra et tenta de ne pas regarder les deux hommes hirsutes qu'elle vit alors avec trop d'insistance. Elle avait envie de crier. Ils ne ressemblaient pas du tout aux rares hommes qui persistaient à vivre au Royaume. Ils n'attendaient visiblement pas plus d'elle que de simplement passer son chemin, alors elle prit une marche lente et régulière, pour ne pas laisser paraître son trouble et lui laisser le temps d'observer ce qui l'entourait sans trop paraître.

Les remparts dissimulaient complètement la ville entière qui se cachait derrière. Les bâtiments hauts et effilés étaient peints en blanc avec de grandes traverses en bois apparentes. Les toitures élevées et élégantes étaient en ardoise et se reflétaient au soleil. Les rues pavées étaient pleines d'activités : des marchands traînant une petite carriole criaient leurs avantages, des gens s'affairaient dans tous les coins, portant des habits divergeant beaucoup de couleurs et de coupes.
Martine se forçait à marcher pour ne pas rester plantée là bouche bée. Ses pas la menèrent sur une rue qui montait. Bientôt elle arriva a une bâtisse qui semblait centrale, mais qui curieusement, ne différait pas beaucoup du reste en taille et en style. La porte était ouverte et il sortait une odeur de cuisson délicieuse.
Martine se rappela aussitôt qu'elle mourrait de faim. Les vivres qu'elle avait apporté avec elle s'étaient épuisés depuis quelques temps et elle vivait de cueillette, quand elle était chanceuse. Elle détermina rapidement ce qui se préparait : un lapin à la sauce aux olives, avec un soupçon d'une épice qu'elle ne parvint pas à déterminer. Sans penser à ce qu'elle faisait, elle rentra dans la maison, appelé par l'odeur.

Soudain, le bruit ambiant de gens qui mangent et parlent ensemble s'arrêta net. Et tous regardaient l'individu qui avait pénétré sans prévenir chez eux. Il s'agissait d'un groupe d'hommes, d'âges très différents.
Martine rougit, même si la poussière sur son visage ne le fit que peu paraître.
Euh... je m'excuse, j'ai senti le lapin et je...
Elle fit un mouvement pour s'en aller mais fût arrêté par une voix :
Mais non, vient, il en reste.
Oh ben voyons, Éd!
Quoi, tu vois bien, il est affamé, et ça te ferait pas de mal de perdre un peu de poids.
Oh! Je suis vexé, vraiment Éd, je trouve ça pas correct.
Arrête, tu te sers toujours trois fois alors qu'Émile mange à peine une part. Et ce garçon là a sûrement plus besoin de nourriture que toi qui a déjà mangé deux fois!
Pfff...
Viens là, n'ai pas peur. Comment t'appelles-tu?
Mart... euh
Pardon?
Martin.
Bonjour Martin! Viens t'asseoir. George, va chercher la chaise du bureau s'il te plaît.
Humf
Allez!
Martine s'avança un peu. Elle avait honte, ces gens étaient bien habillés et elle devait probablement sentir très mauvais.

En peu de temps, elle fut assise et elle dévora tout ce qui restait du Lapin. Pendant ce temps, celui qui l'avait invité présenta tout le monde. Il s'appelait Édouard et il était le fils de celui qui faisait office de chez politique de la ville : Alphonse. Les autres hommes présents étaient : George qui s'occupaient des affaires spirituelles et le chef des finances était Émile. Ils vivaient tous ensemble dans cette maison, et géraient ensemble les affaires de la ville.

Quand Martine eut finit son repas, on lui proposa de prendre un bain et de changer ses vêtements, ce qu'elle accepta tout de suite et regretta ensuite : elle serait forcée de dévoiler son véritable sexe et avait peur de ce que cela pourrait engendrer. Elle se retrouva seule dans une chambre à l'étage, avec un bain chaud qui l'attendait et des vêtements propres sur le côté. Elle se dit qu'elle prendrait quand même bien un bain, et qu'elle pourrait toujours s'enfuir par la fenêtre ensuite.

Elle enleva ses loques et plongea dans le bain avec soulagement. Là, son corps se détendit et elle s'assoupit.
Elle se réveilla avec les coups légers qui frappaient à sa porte. Instantanément elle eu peur, et elle essaya de dire de sa voix la plus grave :
Euh je ne suis pas encore habillée ! N'entrez pas !
La porte s'ouvrit quand même et Édouard apparu avec un sourire. Martine essaya de mettre ses cheveux sur son visage et de ne pas montrer sa poitrine.
Oh tu sais, je ne suis pas homosexuel alors...
Martine eut un rire gêné. Édouard perdit son sourire, un peu gêné aussi
Oh mais je ne voulais pas te déranger, c'est juste que ça fait longtemps que tu es là, je me demandais si tout allait bien. L'eau doit être froide, veux-tu qu'on la change?
Nononon !
Mais si ça ne me dérange pas voyons. Tu es notre invité !
Il se dirigeait vers le bain et actionna le levier qui permettait de vider l'eau.
Nononon !
Bah voyons c'est rien.
Martine commença a paniquer. L'eau descendait lentement et elle se dénudait lentement.
Nonon !
Calme toi, c'est vrai il fait toujours un peu froid quand on sort du bain mais je t'en fait couler un encore plus chaud juste après. Regarde tu as des serviettes ici si tu veux te mettre au chaud en attendant.
Martine essaya de penser rapidement à un moyen de sortir du bain pour attraper les serviettes sans dévoiler son identité. L'eau descendait rapidement maintenant et il fallait trouver une solution.
Finalement comme elle ne bougeait pas, Édouard lui tendit les serviettes, qu'elle prit avec soulagement.
Elle se leva et mit précipitamment les serviettes sur elle, de manière désordonnée.
Je ne sais pas quelle a été ta vie mais tu sembles bie...
Elle s'était emmêlée et une serviette était tombée par terre. Elle s'était baissée rapidement mais Édouard avait cru apercevoir un sein. Quand elle s'accroupit pour récupérer sa serviette tombée, elle n'avait rien sur ses fesses et il resta un moment perdu dans sa contemplation.
Martine se relava, confuse et s'éloigna précipitamment. Édouard la regardait, il était confus lui aussi, car ce qu'il avait aperçu du corps de « Martin » le troublait, et il ne savait que dire.
Il se mit à s'affairer avec le bain pour s'occuper. Et il eut une idée.
Ça me donne envie de prendre un bain moi aussi, je vais t'accompagner, il y a un autre bain ici. Tu pourras peut-être me raconter ton histoire comme ça.
Ah...
Ne t'inquiète pas, Martin, je m'occupe de tout.

Quelques minutes plus tard, les bains se remplissaient de nouveau. À la grande stupéfaction de Martine, Édouard se déshabilla, sans aucune gêne, entièrement. Elle ne pu s'empêcher d'admirer son corps. C'était la première fois qu'elle voyait un homme nu, et qui plus est, en bonne santé, bien bâti.
Édouard remarqua son regard fixe mais ne dit rien. Il entra bientôt dans son bain.
Le tien est presque plein tu devrais y aller! Aaaah, ça fait du bien quand même.
Martine, encore une fois coincée, s'approcha lentement du bain. Elle opta pour la rapidité, et tourna le dos à Édouard qui suivait ses mouvements attentivement. Il ne savait pas trop pourquoi mais peu à peu, il sentit un picotement. Il regarda dans le bain et vit que son sexe se réveillait. Il trouvait ça étrange de découvrir qu'il pu être attiré par un homme et troublé, il se tut.
Plusieurs minutes passèrent en silence.

Puis brusquement, Édouard qui avait décidé d'éclaircir ce mystère, se leva, et tout trempé, alla chercher les serviettes à côté du bain de Martin et les emmena plus loin.

Ça suffit, tu caches quelque chose, qu'y a t-il, qui es-tu?
Martine qui ne savait plus quoi faire se résigna. Peut-être qu'elle n'allait pas mourir, avec un peu de chance.

Elle prit une grande inspiration, se leva lentement et leva la tête fièrement. Son corps dégoulinait d'eau et elle en mit partout.

Édouard resta bouche bée, les yeux écarquillés.
Mais tu... tu … mais tu es...
Une femme.
Ah!
Un silence s'installa pendant lequel il dévorait des yeux le corps de Martine. C'était la première fois qu'il voyait une vraie femme. Il avait vu des peintures bien sûr mais ce n'était pas la même chose.
Martine s’aperçut que la forme du sexe d'Édouard avait changé.

S'ensuivit de longs moments d'exploration mutuelle et de découvertes scientifiques. Pour l'un comme pour l'ordre, les surprises étaient toujours plus étonnantes.

Ils en vinrent à être épuisés, et Édouard lui posa beaucoup de questions. Martine lui apprit le but de sa quête : trouver les Enfants Magiques qui étaient sensés renverser l'Impératrice, réunifier les hommes et les femmes et les proclamer égaux. Édouard ne connaissait pas l'origine du fait que sa ville ne fut peuplée que d'homme. Il savait en effet que les Chefs étaient très inquiets à ce sujet mais n'avait jamais su pourquoi, car on l'avait jugé trop jeune encore pour savoir.
Plusieurs centaines d'hommes avaient fondé cette ville avec quelques femmes qui n'étaient pas d'accord avec l'Impératrice. Mais très vite, les femmes succombèrent toutes, car l'Impératrice les avait maudites.

Édouard fit le serment d'aider Martine à trouver les Enfants Magiques, pour le bien de sa cité et du Royaume. Il en parla aux chefs dans un conseil qui dura longtemps. Certains ne voulaient pas accorder leur confiance en Martine.
Celle-ci attendait dans sa chambre et avait très peur. Elle finit par s'enfuir. Elle arriva aux portes de la ville, ouvertes pour laisser un long convoi qui rapportait de la nourriture dans la ville. Elle se faufila en bousculant quelques personnes interloquées et quand elle parvint aux niveau des portes, des cris retentirent. On s'était aperçu de sa fuite.
Arrêtez-la!
La?
Qu'est-ce qu'il dit?
Arrêtez-la je vous dit!
Qui la? Il doit s'agir d'une erreur...
Martine parvint à passer les portes et couru se dissimuler dans la forêt.

Les hommes choqués, demandèrent des explications à Émile, le chef des finances, , qui s'était aperçu de la fuite de Martine.
Les chefs réunirent les habitants sur la grande place et leur expliquèrent la situation. Ils décidèrent, par un vote à la majorité, d'attaquer le Royaume et de conclure une alliance avec les femmes du Royaume, une fois l'Impératrice enfermée. Cela résoudrait le problème de leur cité par la même occasion.

Deux mois plus tard, les troupes étaient prêtes, et les portes s'ouvraient pour les laisser passer. Martine qui n'avait pas réapparu, avait préféré rester cachée et observer depuis l'extérieur ce qu'elle pouvait. Elle était étonnée qu'on ne l'ai pas prise en chasse. Quand elle vit les troupes partir, elle ne comprit pas et elle eut peur.

Elle aperçu Édouard, qui depuis deux mois, faisaient des rêves toutes les nuits et devenait fou, en chef de file. Elle prit son courage entre ses mains et partit à sa rencontre.

Et les Enfants? Tu m'avais promis...
Ah... je suis désolé. Mais où étais-tu passée?
J'ai eu peur.
Ah... reste avec moi, on retourne chez toi.
Hein, mais pour quoi faire?
Pour tuer l'Impératrice!
Formidable, je viens avec vous!

Cependant il fallait quelques mois pour parvenir à la frontière du Royaume. Toutes les nuits, Édouard et Martine poursuivaient leurs découvertes. Mais le bruit de celles-ci réveillèrent chez les hommes des troupes, des envies jalouses. Ils arrivèrent enfin au Royaume, fort énervés, et se précipitèrent vers le Palais de l'Impératrice. Ils tuèrent toutes les personnes qui s'y trouvaient. Mais l'Impératrice demeurait. Elle avait des pouvoirs magiques et les hommes avaient peur d'elle.

C'est alors que Martine s'avança, grosse de cinq mois. Le silence se fit et l'Impératrice n'en crut pas ses yeux. Le ventre de Martine était énorme! Sa stupeur la laissa sans garde et un homme l'acheva d'une flèche dans le coeur.

Alors Alphonse, le chef politique, parla au peuple des femmes et des hommes ainsi :

Mes chers amis, pendant de nombreuses années nous avons été séparés. Je pense que chacun de vous a envie de célébrer les retrouvailles.
Des clameurs se firent entendre partout.
Cependant...
Le silence se fit.
Cependant il faut établir une autorité nouvelle. Je gère déjà une ville, mais je propose qu'on mette à la place de l'Impératrice, quelqu'un qui, je pense, saura faire preuve de justesse et de courage.
Quelques rumeurs se firent entendre. Les hommes pensaient tous qu'il allait nommer son fils. Les femmes ne savaient que faire, elles étaient trop peu habituées aux hommes.

Je pense que Martine fera un excellent travail. En plus elle est bénie, elle est enceinte de cinq mois.
Cinq mois, fit une vieille dame, elle doit avoir des jumeaux alors, parcequ'elle est drôlement grosse.
Martine eut une exclamation de joie. Le visage d'Édouard s'illumina et il dit d'une voix douce :
Eh bien tu les as trouvés, tes enfants magiques.
Martine était au comble de la joie.

Les hommes restèrent au Royaume un temps. Ils aidèrent à reconstruire ce qu'ils avaient détruit. Ils copulèrent copieusement, car hommes comme femmes avaient du temps à rattraper. Certains hommes s'installèrent au Royaume et d'autres retournèrent à leur ville avec plusieurs femmes.
Les années suivantes virent un nombre incalculable de naissances, inauguré par celles des jumeaux de Martine : Maurice et Maéva.

Ils vécurent plus ou moins heureux, avec plus ou moins de femmes, d'hommes et d'enfants. Mais ils ne savaient pas qu'en tuant l'Impératrice, ils avaient tués la dernière sorcière du monde.

Il ne faut jamais oublier les enfants.