La dernière fois que Jaspucine a mis un pied dans le monde des hommes, elle en a littéralement perdu la tête : la Révolution française n’a pas été une période très profitable pour les créatures féeriques. Sauf pour Zhellébore, l’enfoirée qui l’a envoyée à l’échafaud. La vengeance étant un plat qui se mange froid, Jaspucine est bien décidée à retrouver la traîtresse. Même si pour cela elle doit s’attacher les services d’un détective. Mais à force de remuer ciel et terre, c’est sur une conspiration bien plus grande que la fée et l’enquêteur vont tomber.

S’il vous plait soyez indulgents avec moi, je ne suis vraiment pas à l’aise dans cet exercice. Les critiques de livres, je les lis, je ne les écris pas. Mais là, il faut que je vous parle de l’ovni littéraire que j’ai lu il y a quelques temps déjà et il me démange d’en parler à tout le monde. « Fées, Weed et Guillotines ». Rien que le titre, on comprend bien que l’on n’a pas à faire une histoire banale !

Dans une marmite (ou un chaudron magique, à vous de voir), vous mélangez une fée vulgaire comme un charretier, un détective privé sérieux et bourru, de l’herbe qui fait rire (mais il n’y en a pas trop quand même…. L’auteur a du tout consommer personnellement), des flics à la ramasse, une enquête policière et voilà, cela vous donne un roman bourré d’humour et complètement barré !

Car de l’humour, il y en a. Notre amie la fée est une experte en bon mot, pas toujours fin il faut le reconnaître, mais terriblement imagé et efficace. Les dialogues sont d’ailleurs très rapides, bien pensées. Les échanges entre les personnages m’ont tout de suite fait pensée aux dialogues de Kaamelott (oui c’est bête comme comparaison mais je vous avais dit que je n’étais pas douée pour les critiques ^^) ou Pratchett.
Un petit exemple, tiré des premiers chapitres :
« - euh… vous plaisantez ?
- J’en ai l’air ?
- Définitivement non. Mais qu’est-ce que vous voulez que je fasse de ces assignats ?
- Ce que vous voulez, les dépenser je suppose. C’est ce que vous faites en général non ?
- Le problème, c’est que les assignats, aujourd’hui, ça a autant de valeur qu’un autographe de Justin Bieber au Helfest. »

L’histoire quant à elle est celle de tous polars noirs…. Sauf quand dans celui-là, il y a des fées qui viennent foutre le bordel. Tout commence avec un avis de recherche vague et une petite vengeance personnelle dans les rues de Paris pour finir dans une grotte avec un château enchanté qui ferait mourir d’envie Barbie à essayer de sauver le royaume des fées, rien que cela ! L’enquête nous emmène à la rencontre d’autres personnages, dont le fabuleux « premier de la classe », un vrai puits de connaissance mais qui n’a aucune expérience du terrain, d’un méchant vraiment méchant, mais physiquement peu crédible et des potes fées de notre héroïne.

Bref, vous l’aurez compris, on lit « Fées, Weed et Guillotines » pour passer un bon temps, pour se marrer un bon coup et lire quelque chose qui change.

A noter que pour les possesseurs de Kindle, le livre est à moins de 2€ (enfin un éditeur compréhensif) Et n’oubliez pas de passer par la boutique de la Pierre de Tear.

Et si vous hésitez encore à donner sa chance à Jaspucine, je ne peux que citer cette dernière dans l’une de ces répliques les plus…. Je vous laisse le choix de l’adjectif :
"Bon, vous arrêtez de flipper et vous retrouvez votre air déterminé. Là, vous ressemblez à un poisson rouge qui vient de se faire sodomiser par une baleine bleue. Chromatiquement, c'est assez insolite, mais je préfère quand vous êtes en mode entreprenant"